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| Avant le grand jour - Jeraloy- | |
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it's a revolution, i suppose Purifiers • set them on fire | | | J'écrase la cigarette contre le coin de la table, abandonne la fumée au-dessus de ma tête. Chaque fois, je manque de sommeil la nuit précédente. Cette fois, je ne pense pas aux étudiants de la X-Mansion toutefois parce que j'accorde beaucoup moins d'importance à leur vie qu'à celle des humains morts en début d'année. Mais mes pensées, et mes prières, se tournent vers Aaron, vers Sarah et vers Lewis. Je joue avec mon chapelet noirci de l'incendie qu'il a traversé, et je me décide à allumer une nouvelle cigarette. Comment pourrions-nous dormir ? Et pourtant, nous ne renoncerons pas. Je sais que Sarah est au courant mais quand elle a menacé de tout faire foirer, j'ai dû me résoudre à l'éloigner, et pourtant je ne veux pas la blesser. Je sais qu'elle s'est éloignée, elle s'est trop éloignée mais elle gagne ses réticences pour elle, elle est discrète, elle est disciplinée, elle est sur la retenue mais jusqu'à quand ? Est-ce que la prochaine fois, elle n'appuiera pas sur la gâchette ? Et surtout, pour tuer qui ? Je lance une œillade à la pendule derrière le bar, il est tard, je devrais rentrer. Pas voir Primrosae parce qu'avec son humeur de chien, et sa tendance à négliger sa santé et celle de l'enfant, je serai forcé de prendre des mesures si elle persiste dans son raisonnement foireux. Et je n'ai pas envie de me battre avec elle ce soir, pas ce soir.
Aloy et un autre watcher passent le pas de la porte, en pleine conversation. Je reste assis pour l'instant, ne les saluant que d'un vague signe du bras. Après quelques instants, me lève et les rejoins. Les tâches ont déjà été réparties, chacun sait déjà ce qu'il doit faire. Même si chaque instant de cette nuit n'a pas été prévu, il y aura un début qui se devra d'être le plus rapide – le plus expéditif possible – et une fin qui ne devra laisser aucune de nos traces. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser derrière nous les noms de ceux qui disparaîtront, les corps de ceux qui auront laissé leur vie pour notre cause, nous ne pouvons laisser des pistes qui amèneront à ceux qui restent pour se battre. Aloysius n'est pas un Maestro pour rien, il ne laisse rien au hasard et parfois, j'ai comme l'impression que le temps s'écoule pour lui comme une symphonie dont il contrôle toutes les notes et tous les instruments, ne laissant rien lui échapper. Je l'ai rassuré, lui ai dit que malgré les imprévus qu'il y aurait – et il y en aura – nous ne leur permettrons pas d'en réchapper.
Cette école, que fait-elle, si ce n'est narguer les hommes et les femmes qui les imaginent s'entraîner, s'organiser pour mieux envahir une fois encore ? Un centre d'entraînement pour des armes à l'apparence de gamins, rien de plus et rien de moins. Arrivé à la hauteur des deux hommes, je passe ma cigarette à la main gauche pour pouvoir leur serrer la main sobrement. Mon chapelet carbonisé pend au-dessus de mon t-shirt, partiellement dissimulé par ma veste et j'y passe les doigts distraitement avant de me tourner vers Aloysius : « Alors es-tu toujours prêt ? » Question de rhétorique, il est toujours prêt. Mais je me vois mal lui glisser un 'Salut, comment ça va ?'
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it's a revolution, i suppose Purifiers + set them on fire | | | Avant le grand jour Jeremiah et Aloysius Assis au comptoir au fond du bar, Aloysius observait dans l’ombre, les quelques allées et venues tout en sirotant son café noir. Le bar était toujours ouvert malgré l’heure tardive et le peu de clients. Mais ce peu d’activité ne le gênait pas. Au contraire. Il adorait cette ambiance si propice à la réflexion. Et tout ce qu’il avait à l’esprit actuellement, c’était l’opération qu’ils allaient mener le lendemain soir. Il était excité à l’idée de ce qu’ils allaient accomplir. Ce serait sûrement leur plus grand accomplissement selon lui. Bien sûr, les attentats de l’année précédente avaient été exceptionnellement fructueux et avaient mis en branle tout un tas de mécanismes politiques et législatifs. Mais ce qu’ils s’apprêtaient à faire, c’était bien plus symbolique et efficace que n’importe quelle autre opération qu’ils avaient pu mener jusqu’alors. Ils allaient frapper l’ennemi à leur cœur même. Ils allaient frapper un des plus important bastion de l’ennemi. L’Institut Xavier. Rien que d’imaginer le coup au moral que cela allait leur porter et surtout les pertes que cela allait leur coûter le ravissait au plus haut point. Son plaisir fut vite gâché par l’arrivée intempestive et plus que bruyante d’un groupe de jeunes qui semblaient déjà plutôt éméchés dans le bar. Il eut un rictus méprisant en les voyant réunir plusieurs tables pour faire tenir tout leur groupe en faisant encore plus de bruit. Il se décida alors à aller dans le QG où il ne devait se trouver presque personne à cette heure et où il pourrait retrouver un peu de calme. Il but d’un trait ce qu’il restait de café dans sa tasse et se leva. Il croisa une des nouvelles recrues en chemin et il engagea la conversation. Conversation des plus banales s’il en est. Il lui posait des questions pour savoir s’il s’intégrait bien, dans ce genre-là. Jamais il ne s’intéresserait à ces conneries. Il n’en avait absolument rien à foutre, mais l’euphorie dans laquelle il se trouvait dans les heures précédant une opération de cette ampleur le mettait dans cet état. En entrant dans la pièce, il repère Jeremiah assis à la table des opérations qui les salue d’un vague geste du bras. Il continue sa conversation avec l’autre Watcher pendant quelques minutes avant que Jeremiah ne se lève et les rejoigne. Il leur serra la main après avoir pris sa cigarette de la main gauche. Il se tourna ensuite vers lui. « Alors es-tu toujours prêt ? » Aloysiuslui offrit un énorme sourire avant de lui répondre. « Un vrai scoot ! » dit-il en faisant un petit salut de la main. Il congédia ensuite d’un geste de la main, l’autre Watcher et se dirigea vers la table avant de s’y installer. « Je suis plus qu’impatient ! » dit-il alors que Jeremiah reprenait place là où il était assis auparavant. « Je ne cesse de revoir tous les détails de l’opération dans ma tête pour m’assurer que tout se déroule comme prévu. Malheureusement, même avec une imagination débordante, on ne pourra jamais arriver à prendre en compte tous les éléments. » Il attrapa un des plans placés sur la table le déroula et l’étudia quelques instants. « Il n’y a qu’un seul petit problème dont nous devons nous soucier c’est le facteur « humain », si je peux m’exprimer ainsi. » dit-il avec une grimace. « Il n’y a rien de plus imprévisible que ça. Et si en plus on prend leurs pouvoirs en compte. Le risque d’erreur et d’échec n’en est que plus élevé. Et on ne veut pas échouer, n’est-ce pas ? » |
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it's a revolution, i suppose Purifiers • set them on fire | | | La réponse d'Aloysius n'a rien d'étonnante dans le fond, c'eût été choquant s'il avait voulu faire marche arrière, plutôt. Mais son sourire, son sourire tellement enjoué a parfois quelque chose de dérangeant comme s'il traquait les mutants comme un chasseur traque les animaux, sans respect et avec plaisir, comme un sport ou un loisirs plus qu'une nécessité. Mais ils l'ont bien cherché, pire que ça : ils ont mérité le sort qui s'est abattu sur eux. Partagé entre la vérité et un sarcasme mal dissimulé, je marmonne à l'encontre d'Aloysius : « Ton enthousiasme t'honore, toujours aussi surprenant qu'au premier jour. » Surprenant, c'était l'adjectif le plus proche de la vérité, et le moins négatif que j'ai pu trouvé pour qualifier son attitude. Mais je m'y suis habitué finalement...
Le jeune Watcher qui l'accompagnait jusqu'à maintenant s'efface et je le salue simplement d'un mouvement de la tête, il ne sera pas là demain. Trop jeune, trop jeune dans l'organisation surtout. Aloysius vient me rejoindre à table et je me cale sur ma chaise finalement, en face de lui. « Je ne cesse de revoir tous les détails de l’opération dans ma tête pour m’assurer que tout se déroule comme prévu. Malheureusement, même avec une imagination débordante, on ne pourra jamais arriver à prendre en compte tous les éléments. » Un léger sourire vint couvrir mes lèvres malgré moi, c'est vrai. On ne peut concevoir toutes les mutations qui se trouvent là-dedans mais dès que nous aurons mis le premier pied à l'intérieur, ils seront désavantagés. Quelle que soit leur mutation, ils ne s'attendent pas à nous trouver « chez eux ».
Je le regarde manipulé le plan puis passe la main sur mon visage, le temps de réfléchir quelques instants. L'échec n'est en effet pas envisageable, même si certains d'entre nous vont certainement y laisser la vie. D'ailleurs peut-être demain soir, Aloy et moi ne serons plus là pour faire le bilan de cette opération. Laissant mon index glisser sur le plan qu'il a ouvert entre nous, je lève les yeux sur lui : « Je dirais que nous avons deux objectifs. Le premier est d'éliminer le plus possible de ces créatures, parce que ce sera une victoire à court terme. Ce sera une diminution de leur nombre et vu qu'ils se sont concentrés là-bas, ce sera assez incertain. Peut-être qu'on en aura un, peut-être qu'on les aura tous... » Je lui souris, satisfait de ce qui nous attend demain. Pas le massacre de ces élèves, mais le symbole. « Mais il y a un second objectif, Aloysius. Le plus important. Et là, dès que nous aurons mis le premier pied dans leur petit camp d'entraînement, nous les aurons vaincus. C'est chez eux, c'est leur maison, et plus que tout ça, c'est leur refuge. Ils se croient chez eux et ils se croient en sécurité. Qu'est-ce qui adviendra si notre restaurant est découvert ? Si chacune de nos maisons est détruite ? Nous nous adapterons, parce que nous sommes partout et nous sommes forts. Eux sont faibles, ils sont confiants. Ils dorment profondément. »
Je me mords la lèvre puis reprends d'une voix entre la confidence et l'annonce exaltée : « C'est symbolique. Si nous entrons par surprise chez eux, dès que nous aurons tué le premier mutant – même s'il est le seul – alors ils auront compris qu'ils ne seront plus jamais en sécurité. » Je me redresse et passe une main contre ma nuque. « Nous pouvons bien tous mourir là-bas pour n'en tuer qu'un seul. Quoiqu'il advienne Aloysius, nous aurons gagné. Nous allons les détruire et le monde verra le véritable visage de ceux qui survivront. »
Ma main vient se caler sur l'épaule du Watcher en face de moi et pour répondre clairement à sa dernière question, je lui dis simplement que nous ne pouvons ni nous tromper, ni échouer. Je lâche mon emprise sur lui puis me reconcentre sur le plan. Baladant mon doigt sur les étages, je laisse échapper que certaines morts seront plus intéressantes que d'autres, mais que demain... demain, ils découvriront combien ils sont vulnérables. Combien ils sont faibles. |
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