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 per aspera ad astra (margaret)

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MessageSujet: per aspera ad astra (margaret)   per aspera ad astra (margaret) Icon_minitimeSam 25 Juin - 19:46


❝per aspera ad astra❞
aion — margaret

THE RAIN MADE SUCH A LOVELY SOUND TO THOSE WHO ARE SIX FEET UNDER GROUND…
…THE LEAVES WILL BURY EVERY YEAR AND NO ONE KNOWS I'M GONE.


Nuit. Pluie.

Elle s’écrase sur toi depuis des heures, des jours, des semaines…peut-être même des années. Enfermé dans ta forteresse onirique, tu laisses simplement ton for intérieur rebâtir inlassablement les structures, réaménager l’espace qui apparaît comme étant tien, sans pour autant y vivre pleinement. Parfois, tu perçois ce qui se passe en dehors de tes murs, loin dans les plaines sauvages, celles que tu avais pour habitude de fouler avant que la trappe ne se referme une nouvelle fois. Une existence pénible à l’allure de bagne fantasque, que tu en sois privé ou non. Tu aspires certainement à ressortir d’ici le plus vite possible, c’est certain, mais le destin s’acharne cette fois-ci…et tu attends.

Pluie. Toujours.

Tu ne rentres pas t’abriter. Tu as toujours apprécié la pluie. Pourtant, celle-ci est fine et t’accable - parce qu’elle est le reflet même de ta langueur. Restes là, perdu à la contemplation de cet horizon aussi nébuleux qu’inaccessible. Et un jour peut-être, tu battras de tes ailes charbon pour rejoindre à nouveau le plan matériel.

Mais… quand ?

Il n’y a que l’abattement hypnotique de cette averse, interminable. Plus aucun son autre que celui-ci ne te dérange désormais. Rien ne bouge là-bas, autour de toi. Sentir la brise lécher ta silhouette, la caresse de l’eau, humer ces parfums floraux qu’il te semblait avoir déjà oublié. Même pour une illusion qui t’en donnerait les sensations, tu donnerais n’importe quoi. Sauf que tu étouffes. Tu sens que le poids qui alourdit ton cœur est aussi sur ton corps tout entier. Puis tu sens que cela se concrétise. L’horizon se dégage, bien qu’il soit à présent perdu dans une obscurité qui t’inspirais étrangement une sensation de déjà-vu. L’enivrante noirceur vient grignoter les plaines jusqu’à tes murailles, ascendante, saisissante.

…nuit…

C’est trop lourd et cette fois-ci, tu tentes un mouvement. Des particules…tu sens…c’est de la terre. Tu sens malgré que tu sois là à contempler le noir de tes yeux. Peux-tu parler ? Tu n’essaies pas, tu as l’impression de ne plus être habitué, ni à ça, ni à rien d’autre. Tu n’es pas encore tout à fait réveillé. Sous terre, mais pas tout à fait. Dans tes bras quelque chose te rappelle tes derniers souvenirs avant de sombrer. Alors la réalité te crève aux yeux.  

Pluie. Jour…

Tu t’arraches à ton sommeil torturé. Là encore, c’est avec violence dont tu t’en défais, ressentant de plein fouet la douleur de Chumani. Celle qui t’appartenais vint aussitôt te marteler alors que tes yeux rougis s’humidifiaient d’eux-mêmes. Tu veux t’échapper de cette prison d’où personne ne saurait te tirer, souffles alors quelques mots enrobés de ta magie. Tu réapparais immédiatement à la « surface », immobile contre le grand chêne. Une fine couche terreuse repose encore sur toi, c'est sa poussière - mais tu ne t'en sens pas sali à proprement parler. La lumière du jour te force à refermer aussitôt les yeux, tu ne peux te permettre davantage alors que tu gardes tes bras croisés contre toi, tête basse. Pourtant, le crépuscule tombe à peine. Ton cou te semble léger et l’absence de l’amulette t’indiques que tu n’es pas seul. Inspire, expire. Encore la douleur. Il te faut du temps pour te réadapter, beaucoup plus que les fois passées. Autrefois, tu n’avais pas aimé pareille femme; autrefois, tu n’avais pas végété autant d’années - bien que tu ignorais encore combien de temps s’était écoulé à proprement parler. Autrefois, tu n’étais pas aussi écorché qu’en ce jour.

Tu ne fais aucun bruit alors que tu appréhendes la présence du porteur qui se rapproche. Il fait le tour du chêne en ayant cru entendre quelque chose, à juste titre. Et trébuche malheureusement par ta faute.

Elle. For better, for worse.

Un regard, tu grimaces un peu et plisses les yeux pour disséquer ses traits encore nébuleux. Tu remarques le pendentif trônant déjà autour de son cou et soupires. Tu es déjà en lien avec elle et tu ne souhaites pas parler. Pas pour l’instant. Vous en aviez déjà certainement assez chacun de votre côté, les fortes émotion et douleur t’irradiant lui étant transmises. Les premiers mots finissent par sortir de sa bouche et tu coupas court à ce contact visuel.

*And the Circle starts again…*, lui soumis-tu par télépathie. Don unique qu'elle parviendrait à apprivoiser bien assez tôt…comme beaucoup d'autres avant elle.

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« Princesse Margaret daigne finalement à se montrer chez ses parents. » « Bonjour à toi aussi papa et oui, merci je vais bien. » Fait-elle en esquissant un sourire faux. Son bus l’a déposé il y a quelques minutes à peine qu’elle souhaite déjà repartir dans son appartement. Elle dépose la petite cage de transport de Mycroft sur la table et lui caresse le haut de la tête à travers les barreaux. L’animal semble s’en moquer, préférant son morceau de salade plutôt que les caresses de sa maîtresse. Margaret dépose son sac dans l’entrée et va malgré tout donner un baiser sur la joue de son vieux père avant d’aller prendre sa belle-mère dans ses bras. Ça fait un petit moment qu’elle n’est plus passée les voir, mais le ballet lui prend tout son temps et son énergie. Puis elle a bien envie de lui retourner la remarque à son père. Eux qui ne sont pas fichus d’être là aussi souvent que leurs enfants en ont besoin, mais elle se retient. Elle sait que ses remarques ne sont jamais bien accueillies alors autant qu’elle résiste à l’envie de déclencher un esclandre alors qu’elle vient tout juste d’arriver. Elle n’est pas prête à refaire une crise d’angoisse avant de prendre le bus dans le sens inverse. Margaret reste un moment avec sa belle-mère où elle lui raconte tout ce qu’il s’est passé de croustillant au ballet dernièrement. Après ça, le reste de la famille a débarqué. Au fond d’elle, Margaret est heureuse de tous les revoir. Elle serre Keegan et les jumeaux dans ses bras et embrasse ses sœurs sur les joues. Elle finit par un coup de poing sur l’épaule de Nathan et tous se dirigent dans le salon pour prendre un verre.

Le repas se passe sans encombre si ce n’est Charles et Margaret qui s’envoient des piques. Les autres sont habitués à ces désaccords constants entre le père et la fille aussi ils n’y font plus attention depuis un moment. L’après-midi arrive bien rapidement et les filles sont montées dans la chambre de Scar pour être un peu tranquille, loin des adultes et des jumeaux. « Ça se passe comment avec ton voisin ? » Lui demande Lea alors que Maggie s’affale sur le lit de Scar en soupirant. « Boarf, toujours pareil. La guerre est toujours autant déclarée. On a juste convenu qu’on s’emmerdait pas la nuit sinon c’est pas vivable. » Scar ne peut s’empêcher de rire. « Je sais pas qui je dois plaindre le plus entre toi et lui. » Margaret prend un air faussement outré et pose une main sur son cœur. « Mais moi voyons ! Tu n’as pas idée à quel point il est envahissant. » Elles continuent à parler une bonne partie de l’après-midi, Margaret rattrapant ce qu’elle a pu manquer dans la vie de ses sœurs adorées et les filles s’en donnant à cœur joie sur les détails.

--


Ça fait un moment qu’elle n’a pas pris la peine de se promener dans les bois non loin de la maison. Peu après le départ de ses frères et sœurs, elle a décidé d’aller marcher un peu seule. Le crépuscule est en train de tomber projetant des couleurs magnifiques dans les bois lui procurant un sentiment d’apaisement intense. Tous les animaux sont en train de se préparer à rejoindre leurs nids douillets et le bois grouille de lapins, d’oiseaux, de renards et autres bestioles. Alors qu’elle marche depuis plusieurs minutes, son œil est attiré par un objet brillant sur le sol. La jeune femme fronce les sourcils et s’en approche. Ça ressemble à un bijou. Elle se penche en avant et l’effleure à peine. Juste quelques secondes. Des secondes suffisantes pour sentir tout son être étouffer. Elle porte une main à son cœur, elle le sent s’accélérer d’un seul coup, d’une manière violente. Un gémissement de douleur sort de ses lèvres et elle sent ses jambes se dérober sous son poids. Qu’est-ce qui lui arrive au juste ? Elle a pourtant mangé suffisamment pour ne pas faire de malaise et elle va plutôt bien en dehors de ça alors qu’est-ce qui se passe ? Margaret se redresse en se tenant au tronc de l’arbre le plus proche. Tout son corps hurle à la douleur et elle a l’impression de ne pas avoir suffisamment d’air. Elle respire difficilement. Elle prend le temps de se calmer, d’inspirer et d’expirer doucement. Et quand elle a l’impression que ça s’est calmé, elle sent qu’elle doit contourner cet arbre. Une force l’y pousse. Elle fait un pas, puis deux et ça lui fait mal. Elle va pour en faire un troisième et trébuche, se ramasse au sol. Elle laisse échapper un juron. Elle se tourne pour faire face à un homme, appuyé contre le tronc, avec des cheveux longs et noirs et des yeux bleus. En le détaillant un peu plus, elle remarque sa tenue peu conventionnelle. Elle fronce les sourcils. « Hé ! Vous allez bien ? » Son malaise est toujours là, elle se sent secouée par des vagues de douleurs et ça se lit sur son visage. *And the Circle starts again…* Margaret sursaute en entendant une voix. Pourtant elle est sûre que l’inconnu n’a pas ouvert la bouche. Est-ce qu’elle est en train de devenir folle ?

Elle se bouge et s’approche de l’homme. Ignorant la phrase qu’elle croit avoir entendu, se persuadant qu’il a parlé, mais qu’elle n’a pas fait bien attention. « Vous êtes blessé ? » La question aurait été qu’est-ce que vous faites là, habillé comme ça, mais elle préfère s’assurer d’abord de son état de santé avant de le bombarder de questions. De plus, elle a du mal à mettre de l’ordre dans ses pensées tant elle a l’impression que certaines choses qu’elle ressent ne viennent pas d’elle.
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Tes yeux clairs s'égarent dans l'objet que (sup)porte ton intime étrangère, élément qu'elle ne semblait pas avoir encore remarqué. Privilège dont elle ne pourra pas profiter très longtemps, tu le savais mieux que personne. Ce sont les émotions, le "flux" comme tu l'appelles parfois qui l'accapare. Toi inclus. Et pour cause : elle s'est pliée en deux sous la douleur-écran un peu plus tôt avant de s'échouer au même niveau que toi, sur le sol. Elle se redresse, te parle, te regarde; mais tu te défends de lui rendre la pareille dans l'immédiat. Tu n'as pas encore fini de "digérer", tu en as d'ailleurs toi aussi omis cette main (la tienne) qui tordait avec force une parcelle de tes atours eux-mêmes maculés de poussière terreuse. Malgré ton expérience, tu restes humain. C'est, du moins, la façon dont tu te perçois : tu as des failles, es apte à aimer - et donc à souffrir. Tu le sais mais tu souhaites garder pour toi ce qui pourrait se présenter comme une faiblesse. Tu laisses transparaître la tension malgré toi, tes yeux sont rougis et humides - réaction qui te dépasses. Raison de plus pour ne pas la regarder dans le blanc des yeux, ce qui aurait le don de froisser ta fierté. Tu n'étais plus cet oisillon en exil. Tu étais devenu plus que ça, quant bien même le sort t'avais ôté ce pour quoi tu t'étais battu depuis des siècles.

La porteuse s'enquit de ton état mais, au lieu de la bonté, tu avais plutôt senti l'étincelle de panique qui avait germé chez elle lorsque tu avais glissé quelques mots par télépathie. Ce calme léthargique s'impose, du moins tu le forces à dominer le reste. Pour toi comme pour elle, il en serait plus profitable. Sauf qu'à force de réprimer ton propre flux, tu t'étais pris au piège d'en sous estimer son pouvoir. Elle nie, tu reproduis le même schéma bien que cela ne concerne pas tout à fait la même chose. C'est pourquoi elle réitère, l'air désireuse d'entendre la vérité sortant de ta bouche. Pourtant...ta patience n'est pas légendaire lorsqu'il s'agissait de réveils, peu importe leur nature. Imaginez-vous simplement être tirés d'un sommeil profond et déjà agressé, que ce soit par la lumière ou le reste. Disons-le avec plus de légèreté, il n'était pas vraiment du matin. D'autant plus lorsque ce dernier vous amène à entendre que vous ne vivrez plus jamais auprès de votre promise et ne connaîtrez le visage de l'enfant qu'elle portait en elle. Détail dont tu n'avais été informé au préalable, rendant la sentence plus douloureuse à supporter, à accepter lorsque son essence vitale s’en était allée.
Tu ne réagis donc pas forcément comme tu l'entendrais, mais c'était toi et tu devais là aussi l’assimiler - la « reprise » englobait tout ceci. Tu posais ça sans grande compassion dans la voix, chassant à nouveau ton regard saphir vers le reste du paysage, que tu commençais à découvrir sous un autre jour que celui où tu l'avais connu.

« Jusqu'à preuve du contraire, vous connaissez déjà la réponse. »

Tu laisses échapper un soupir, laisse tes paupières s'alourdir un peu. Tu les laisses closes quelques petites secondes. Inspire lentement, expire. Tu te concentres sur le son du vent qui se lève et aux sensations oubliées que cela te procure. Il ne pleut plus. « Question suivante ? », émis-tu, l'incitant à se décharger de ces poids qui ne cesseraient de s'accumuler. Tu sens une perle lacrymale qui s'est coincée au coin de ta paupière et tu la fais disparaître du revers de ta main, celle que tu venais à peine de remarquer crispée. Ton visage s'incline vers le sien alors que ton menton pique un peu plus vers le ciel. Et, enfin, tu te rouvres à nouveau sur le monde matériel et la fixe sans détour. T’acharnes, afin de gagner du temps, à lui faire comprendre que ce n'est pas le fruit de son imagination. Que vous n'êtes pas ici par hasard. *J’ai moi aussi un certain nombre de questions à vous soumettre, si cela peut vous rassurer.*

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« Jusqu'à preuve du contraire, vous connaissez déjà la réponse. » Margaret referme la bouche, fronce les sourcils et manque copieusement de lui envoyer quelques insultes à la figure. Pour une fois qu’elle fait preuve d’empathie envers quelqu’un, ce dernier lui répond mal. Elle le foudroie un instant du regard. Non, elle ne sait pas, elle n’en sait rien et elle ne peut pas deviner. Tu es sûre ? Elle a cette intuition que quelque chose cloche dans tout ça. Son malaise précédent était étrange, elle se sent étrange. Le regard bleu de l’inconnu la dérange plus qu’elle ne veut le croire. « Question suivante ? » Elle a envie de lui demander si un poing dans sa figure lui irait, mais elle se stoppe lorsqu’elle le voit se mettre en mouvement. D’un revers de main, il s’essuie un œil avant de se rapprocher d’elle. Margaret a un mouvement de recul. Il la fixe un peu trop et ça la dérange. Elle est prête à lui en coller une si jamais il continue ce manège. Il l’a fait flipper. *J’ai moi aussi un certain nombre de questions à vous soumettre, si cela peut vous rassurer.* De nouveau cette voix dans sa tête. La voix de l’homme. Là elle ne peut pas le nier, il n’a pas ouvert la bouche, elle ne ressent plus vraiment la même douleur que précédemment et elle se sent en pleine possession de ses moyens. Quelque chose ne va pas. « Ok. C’est quoi ce délire et comment vous faites ça ? » Elle sent que la panique commence à grimper en flèche. Elle hésite à prendre son téléphone pour appeler la police ou ses parents, mais se ravise. Il aurait le temps de la tuer avant même qu’elle n’arrive à avoir quelqu’un au bout du fil. « Approchez-vous encore plus près et je vous assure que je vous assomme. » On a toujours du mal à croire que la maigre jeune femme qu’elle est puisse arriver à maîtriser un homme, mais elle a des capacités. Limitées, certes, mais elles sont là. Elle lui a surtout dit ça pour qu’il maintienne ses distances. Elle le trouve suffisamment flippant.

Elle se redresse alors ne supportant plus le contact visuel avec lui. Margaret ne va pas loin, elle s’installe simplement à un mètre de lui. Elle pourrait partir et le laisser là, mais elle sent qu’elle ne doit pas. Elle ne peut pas. « Qui êtes-vous ? » Pour le coup, elle ne s’intéresse pas vraiment à son identité – enfin si, un peu – mais elle a besoin de savoir ce qu’il est. Elle ne peut pas nier longtemps qu’il lui a parlée dans sa tête. Margaret sait très bien que des gens aux capacités exceptionnelles existent. Ça s’appelle des mutants. Peut-être qu’il est l’un d’eux ? Qu’il s’est perdu dans les bois et a perdu connaissance. Elle est légèrement inconsciente d’être face à une personne qu’elle ne connaît pas et qui pourrait être potentiellement dangereuse. Elle a beau se rassurer en se disant qu’elle pouvait lui en coller une et s’enfuir en courant si jamais il tentait quelque chose, elle ne pourrait rien si c’était un mutant. Elle passe une main dans ses cheveux et pousse un soupir. « Dans tous les cas, peu importe qui vous êtes, vous ne pouvez pas rester là. Vous pouvez vous lever ? » Demande-t-elle. Elle a ce sentiment étrange qu’il n’est pas blessé, elle ne sait pas d’où ça vient, elle ne comprend pas d’où lui sort cette intuition, mais c’est là. Elle se redresse une fois de plus. Elle n’arrive pas à rester là sans rien faire, elle a besoin de bouger. Margaret tend la main à cet inconnu. « Je vous aide. » Fait-elle en détournant légèrement le regard. Son quota de bonnes actions vient tout juste d’exploser aujourd’hui. D’abord la visite à ses parents, maintenant ça. Son karma s’arrange de jour en jour, on dirait.


Dernière édition par Margaret Holmes le Sam 10 Sep - 12:16, édité 1 fois
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Beaucoup d’entre eux n’ont pas supporté ce lien qui leur était imposé. Pourtant, d’une époque à l’autre, leurs perceptions étaient nuancées…jadis - sur Terre du moins - l’idée de fatalité était beaucoup plus ancrée. Que des lois supérieures régissent l’univers jusqu’à en tirer les ficelles de façon plus ou moins concrète, violente selon les agissements des peuples qui le composent. De ton point de vue, ceci avait toujours lieu d’être…divinités et autres créatures se jouaient bien de certains mortels. Le destin comme l’idée de prophétie était inévitable. Comment ne pourrais-tu pas croire à tout ceci après ce que tu as pu découvrir au terme de ces millénaires d’existence ?
Loin de faire le rapprochement direct avec les « terriens » de cette dimension, tu allais sans aucun doute expérimenter les préceptes et moeurs « contemporains ». Ce qui t’informerait bien vite que la religion ou l’idée de destinée n’étaient plus réellement intégrées par les masses. En deux siècles et quelques, des changements drastiques s’étaient opérés sur Midgard. Toutes ces croyances qui s’y rattachaient s’étaient évanouies avec l’essor de diverses technologies…ce qui, dans le cas de certains peuples extraterrestres, n’avait pourtant pas altéré cette vision du monde.

Ta réaction laisse un goût amer chez cette femme, c’est une chose qui te parvient comme si elle t’avait appartenu. Ce n’est pourtant pas avec autant de puissance que d’autres émotions, plus vives et destructrices. Le lien est scellé mais s’installe progressivement. Le temps d’un éveil et vos vies allaient changer du tout au tout.
Elle laisse de côté sa peur. Du moins, elle la transforme afin de chercher des réponses. La porteuse s’éloigne de toi. Tu ne la lâches pas des yeux, pourtant. Tu n’es pas du genre à laisser des prunelles te fuir, pas dans un tel moment, pas lorsque tu venais de retrouver cette réalité qui avait tant manqué à ton existence. Malgré la difficulté, tu te ressaisis. Progressivement. Ta force est lié de près à ton psyché. Là, tu es en train de réfléchir à la façon dont tu vas lui exposer la chose, loin de vouloir répéter la même comptine qu’aux autres. Tu es bien conscient que tu es face à une personne qui a ses spécificités, son identité propre. Tu ne peux pas te laisser à la facilité et enterrer tes promesses. Chumani, de là où elle est, saurait t’en vouloir férocement. L’intime étrangère n’en est pas moins farouche et te menace ouvertement. Évidemment, ce n’est pas quelque chose qui t’inquiètes particulièrement étant donné qu’elle - tout comme toi - ne pourriez commettre une telle chose l’un envers l’autre. La malédiction aurait fait taire cet élan de violence direct. Ignorante, elle ne peut en être autrement pour l’instant. C’est malgré tout que tu lui cèdes dans un léger soupir, relevant des faits avérés. « C’est vous qui m’êtes tombée dessus. Littéralement. » Et il ne lui en voulait pas pour ça - elle serait presque capable de le sentir, ça aussi. Même après avoir eu vent de telles paroles, tu n’en restes pas moins aventureux. Que tu te rapproches ou non, elle n’aurait pas réellement le choix que d’accepter, au final, cette sentence irrévocable. Par chance, tu n'étais pas tant motivé par cette éventualité, aussi charmante puisse t-elle être.

« Néanmoins… je serais quelque peu contrarié d’avoir à me rendormir aussi promptement. Dites-moi, en quelle année sommes-nous ? » Une question des plus naturelles selon toi, bien que cela ne paraisse loufoque pour celle qui te faisait face. Ceci allait aussi te servir à jauger d’autres choses. Peser un jugement. Il fallait que tu reprennes tes forces, certes - ton corps était affaibli. Mais tu comptais davantage sur tes facultés cérébrales en cet instant.

La jeune femme se redresse et tu la suis encore des yeux. Lorsqu’elle te demande qui tu es, c’est à cet instant que tu baisses les yeux - les replante au niveau de ta ligne d’horizon. Tu es et a été beaucoup de choses, à vrai dire. Étais-tu forcé de te présenter avec un prénom dans ce cas de figure ? Tu en avais bien peur, oui. De nom, tu en avais connu qu’un, Harmaphros, mais tu avais été baptisé autrement par le passé. Cette identité des premiers jours, tu l’utilisais à de rares occasions, finalement. Bien souvent, tu avais traversé les âges et les dimensions sans le prononcer une seule fois. « Vous pouvez m’appeler Aion. », te contentas-tu de dire alors que tu reprenais de l’air dans tes poumons, profitant une fois de plus de ce cadeau que l’on t’offrait.  « Et vous ? Il y a… » Tu allais poursuivre afin d’éclairer ces points d’ombre que tu n’avais pas encore pu traiter. Ta fatigue corporelle se sent à l’extérieur - tu as l’air d’être sorti d’un coma, semble chercher à ouvrir la meilleure porte pour l’atteindre. Elle te tend sa main. Te propose son aide. Tes sourcils se froncent légèrement tandis que tes yeux clairs descendent au niveau de cette main qui t’es proposée, avant de remonter vers le visage de sa propriétaire. En réalité, tu ignores si tu es capable de te lever ou de faire dix pas sans vaciller. Mais tu sais très bien quel est le meilleur moyen de vérifier ça, et ce n’est pas quelque chose qui t’effraie. Ceci dit, même si son geste te pique dans ta fierté - d’autant qu’il s’agit d’une femme - tu t’y résous…à moitié. Tu sais qu’un contact direct ne va pas vous faire particulièrement du bien. Tu sais aussi qu’il y a derrière plus qu’un simple malaise. Ta main hésitante finit par frôler et se saisir de celle de l’étrangère, découvrant, dans l’opération, ton poignet marqué d’un sceau magique.

Tu ressens comme une légère décharge d’énergie - tu as à peine bougé, pourtant, mais elle secoue ton plan intérieur et te force à lâcher. Tu ne sais pas ce qui a pu se passer de son côté à elle, ni ce qu’elle a réellement ressenti : tu procèdes simplement à ton ascension sur tes jambes, assez promptement, alors qu’elle est certainement en train de se ressaisir. Tu te tiens à l’arbre derrière toi. Cette fois-ci, tu la regardes à peine lorsque tu t’adresses à elle. « Je ne suis pas une menace pour vous. Ceci, en revanche… », lui dis-tu en désignant du menton ce collier bien trop familier qu’elle porte autour du cou, « …c’est une autre histoire. » Si tu pouvais te montrer pacifique envers ton porteur aujourd’hui, il fallait bien savoir que ça n’avait pas toujours été le cas. Tu avais contourné les règles, rusé afin d’obtenir ce qui te revenait de droit, à savoir la mort de ce dernier. Chose qu'elle n'avait pas besoin de savoir…
Tu tiens à peine sur tes jambes pour le moment, cependant, tu sais qu’il t’es possible de te déplacer autrement et avec peut-être plus de facilité. Le sceau gravé à vif sur ton poignet droit, il y a des années de cela, t’aidera. Encore.

Il y a des choses que tu ne peux lui partager ouvertement. Tu es forcé de le faire par télépathie, une nouvelle fois, bien que ceci semble l'effrayer plus qu’autre chose. *Cela fait des années que je suis enfermé ici. En touchant cet objet, vous avez réveillé quelque chose de puissant - cette même chose qui me maintenait endormi.* Ta main glisse contre l’écorce du chêne, laissant ton dos prendre la relève. Tu ne la regardes toujours pas. La sensation s’est estompée, mais les révélations s’enchaînent suite à ce contact. *Je suis humain, tout comme vous semblez l’être. Je suis humain mais doué de magie. Mon fief n’est pas ici, ne l’a jamais été. D’ailleurs…je n’en ai plus depuis longtemps.* Éternel vagabond. C’est pourtant ce que tu avais cru autrefois, à ton dernier réveil. Tu avais cru que ta vie s’était bel et bien ancrée ici bas, tu avais cru en l’amour et à l’espoir d’un avenir meilleur. Tu avais pourtant été rattrapé par la haine dévorante de Dorreh, aussi intemporelle qu’insidieuse…

« Je conçois que vous ayez du mal à le croire… », lâchas-tu alors que tu avais senti une émotion bien trop connue s’immiscer en elle. Tu ne lui avais même pas donné le temps de traduire ses propres sentiments que tu lui avais déjà exposé ceci. « Toujours est-il que vous aurez certainement le loisir de vérifier mes dires. » Autrement dit, vous n’alliez pas vous arrêter là, à de brèves explications. Vous ne pourriez pas tourner les talons et vivre chacun de votre côté tranquillement. Car à partir d’aujourd’hui, tout allait changer.

Tu soupires un peu, tente de te détacher du tronc d’arbre pour te tenir sur tes pieds. Tu distances le mastodonte végétal d’un bras tendu…tu fais un pas, puis deux, dans une direction aléatoire. Le bruissement des feuilles sous tes pas. Dans tes mouvements, tu pivotes un peu et va cueillir gracieusement le regard de la porteuse, lui avouant. « Tout ceci…est indépendant de ma volonté. » C’est quelque chose que tu as déjà sous-entendu un peu plus tôt. Or, ces mots-là sonnent plutôt comme des excuses enrobées, dissimulées au mieux par tes soins. Après tout, un homme comme toi n’aurait jamais accepté de le dire clairement. Elle devait être déjà suffisamment accablée par les faits que tu lui cédais, tu ne t’attendais plus à beaucoup de compassion de sa part désormais. Tu lui avais annoncé qu’elle était enchaînée, prise au piège. Toi non plus, tu n’apprécies pas ça. Tu en as toujours eu horreur, le cycle se reformant à chaque fois. Elle ignore ô combien tout ceci peut être épuisant, même pour un Homme.

À nouveau, tes prunelles se détachent de sa silhouette. La raison à cela n’est là non plus pas en lien avec une volonté propre, car tu vins à entendre, déceler même, la présence d’un animal non loin de là. Ta tête se pencha un peu, tu fis un pas de biais pour mieux cibler la zone d’où semblait provenir le bruit. Et là, tu le vis, sortant des fourrés à tâtons. Il n’était pas près mais bien à huit mètres de vous, peut-être un peu moins. Les oreilles et moustaches frémissantes, le rongeur que tu scrutais alors te fis presque perdre l’équilibre. C’était sans compter ce réchauffement de l’air au niveau de ta main droite, d’où naissaient des flammèches serpentant entre tes doigts fébriles.

Parler, vous y serez résolu. Ailleurs…ce serait davantage apprécié. Tu ne pourras passer une minute de plus en présence d’un lapin. Pour ainsi dire, tu ne t’étais même jamais résolu à frapper quelqu’un d’un maléfice où la métamorphose aurait été marquée d’une apparence aussi ingrate.

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C’est vous qui m’êtes tombée dessus. Littéralement. Néanmoins… je serais quelque peu contrarié d’avoir à me rendormir aussi promptement. Dites-moi, en quelle année sommes-nous ? Vous pouvez m’appeler Aion. Et vous ? Il y a… Elle a ignoré sa demande sur l’époque à laquelle ils étaient. Elle estime que c’est une blague qu’il essaie de lui jouer. Il ne peut pas être sérieux sur cette question. Margaret note le prénom étrange dans un coin de sa tête, mais ne répond pas lorsqu’il lui demande le sien en échange. Elle finit par s’agacer et commence à s’impatienter. Qu’il saisisse sa main tendue et qu’ils en finissent. Elle veut rentrer, elle en a marre d’être dans cette forêt. Au final, ses doigts entrent en contact avec la paume de sa main. Quelque chose se passe en cet instant. Quelque chose qui arrive à surprendre Margaret. Elle sent une décharge le long de son bras. Une décharge qui la fait grimacer. Elle sent qu’Aion lâche sa main et une fois encore elle est surprise par le geste. Ses yeux sont légèrement écarquillés, elle ne comprend rien à ce qui se passe depuis qu’elle a trouvé cet homme. Elle sait que quelque chose ne va pas dans tout ça. Elle regrette d’être venue seule dans cette forêt. Elle le regrette tellement. Aion se relève tout seul finalement, il s’aide de l’arbre contre lequel il était appuyé jusqu’à présent. « Je ne suis pas une menace pour vous. Ceci, en revanche… » Margaret redresse la tête et le regarde. Il désigne du menton sa poitrine. Elle baisse la tête et constate qu’elle porte un médaillon. Elle le prend dans sa main. Elle ne l’a jamais vu et elle ne l’avait pas tout à l’heure. « Qu’est-ce que - - » Elle murmure avant de se faire interrompre par Aion. « …c’est une autre histoire. » Elle a l’impression d’écouter une partie de Donjon et Dragon jouée par Aedan, Eugène et Ethan. Ce médaillon n’était définitivement pas là tout à l’heure. Son cerveau finit par faire le rapprochement avec l’objet qu’elle a vu un peu plus tôt, celui qu’elle a effleuré. *Cela fait des années que je suis enfermé ici. En touchant cet objet, vous avez réveillé quelque chose de puissant - cette même chose qui me maintenait endormi. Je suis humain, tout comme vous semblez l’être. Je suis humain mais doué de magie. Mon fief n’est pas ici, ne l’a jamais été. D’ailleurs…je n’en ai plus depuis longtemps.* Elle a envie de rire. Nerveusement. Ça ne peut pas être vrai. Elle a l’impression d’avoir fait la pire connerie de sa vie en allant dans cette forêt et en touchant cet objet. Elle se rend compte qu’elle le serre un peu trop fort dans sa main. Elle le relâche et se contente de fixer Aion qui se relève péniblement. « Je conçois que vous ayez du mal à le croire… » Elle ricane légèrement. S’il savait… « Toujours est-il que vous aurez certainement le loisir de vérifier mes dires. »

« Tout ceci… est indépendant de ma volonté. » Margaret a peur de comprendre lorsqu’il accroche son regard. Elle a peur d’avoir compris ce qu’il venait de lui énoncer. Elle reste bloquée au même endroit. Elle se sent bien incapable de bouger alors qu’Aion se déplace, contourne l’arbre et fait quelques pas. Elle a laissé retomber le médaillon contre sa poitrine et elle a l’impression qu’il pèse plus lourd que tout à l’heure. Vague impression. Simple illusion. Margaret ouvre la bouche avant de la refermer de nouveau lorsqu’elle entendu du bruit dans les feuilles. Elle voit les épaules d’Aion se raidir instantanément et elle le voit basculer en arrière lorsqu’apparaît un lapin. Le crépitement des étincelles parvient à ses oreilles et elle baisse la tête pour voir un début de flamme naître dans la main droite d’Aion. « C’est un lapin. J’ignore si dans votre monde ce sont des créatures cruelles, mais sur Terre et à notre époque, c’est inoffensif. » Parce qu’elle a senti clairement un dégoût teinté de peur venant de l’homme. Elle ignore totalement de quelle dimension il vient ni depuis quand il est ici, mais elle peut le rassurer sur ça. Au moins. Cela étant, elle ne peut pas s’empêcher d’avoir un léger sourire moqueur. Ce n’est pas commun comme réaction face à une créature aussi mignonne. Margaret se met finalement en mouvement et le rejoint. L’animal qui se trouve à quelques mètres d’eux s’est figé et a levé ses deux grandes oreilles. Son nez s’agite et il détale en se rendant compte qu’il n’est pas seul. « Margaret. C’est mon prénom. » Elle se présente enfin. « Et vous êtes en 2016. » Elle répond en retard à toutes les questions qu’il lui a posée auparavant, mais elle avait besoin de digérer tout ça. Elle se racle la gorge. « Je ne comprends pas. Vous ne pouvez pas récupérer le médaillon ? Je peux vous le donner si c’est ça qui vous dérange. » Elle n’a pas saisi l’importance que peut avoir cet objet pour Aion. Elle ne saisit pas grand-chose quand il est question de pouvoirs, de magie ou de dimension parallèle. Elle a essayé une fois de comprendre les Star Wars ou autres films fantastiques dont ses frères sont friands, mais elle a abandonné très vite. Ce n’est pas un univers fait pour elle. Et pour les mutants et les superhéros, elle s’en fiche et ne s’y intéresse pas plus que ça. Alors évidemment, il fallait qu’un truc pareil tombe sur elle.

Elle dévisage Aion. Avec son accoutrement et sa manière de parler, elle a pensé qu’il sortait tout droit d’un GN, mais maintenant… « Est-ce que votre réveil aurait pu être causé par n’importe qui ? » Ils se mettent en marche parce qu’il est temps de rentrer. Elle sent qu’Aion va être sa responsabilité à partir de maintenant, mais elle ne sait pas si elle se sent prête à laisser un parfait inconnu intégrer son quotidien. « Je suppose que vous n’avez nulle part où aller. » Si effectivement l’histoire du sorcier vieux de plusieurs siècles est vrai, il n’a aucune famille en vie. Et s’il n’est pas de cette époque, il ne connaît pas toutes les nouveautés et les technologies de la planète. Elle retient un soupir, il va donc être à sa charge.
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THE RAIN MADE SUCH A LOVELY SOUND TO THOSE WHO ARE SIX FEET UNDER GROUND…
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« Je vous remercie sincèrement pour cette remarque éclairée, mais je sais encore de quelle espèce il s’agit. », lui lanças-tu d’emblée, sans doute dans ce qu’on pourrait appeler le ‘feu de l’action’. Ces rongeurs avaient le don de te hérisser, te dégoûter aussi. Tu sortais de ce sommeil léthargique et par quoi étais-tu accueilli, au delà du porteur ? Un fichu animal aux oreilles et dents longues. Les doigts de ta main s’effleurent volontairement alors que le début de flammèche s’estompe. Un léger soupir s’échappe de tes lèvres, tu ne souhaites pas discutailler davantage sur la question du lapin… ceci dit, tu le gardes à l’œil - et mauvais qui plus est. Tu as beau avoir senti une étincelle de bonté dans le coeur de cette femme à l’instant, tu as malheureusement réagi avec instinct, sans réfléchir aux conséquences de tes actes. Ça ne te ressemble pas vraiment, à vrai dire. Mais tu auras là aussi tout le loisir d’y travailler… après tout, il te fallait aussi te réacclimater. À cette nouvelle « vie », sans ses bras et son amour, loin de ta dimension et de tes ambitions millénaires.
Tu plisses un peu les yeux, défiant silencieusement du regard l’animal. Ce dernier finit par détaler, bien que tu ne sois pas la seule présence qui l’ait perturbé. Peu après, tu te détends, comme si l’orage était passé… toujours sur tes gardes, cependant. Cette femme a réussi à te faire hésiter. Ce n’est peut-être pas un si bon début que ça finalement… un rôti de lapin, ça n’a jamais tué personne, sauf le concerné.

Jusque là tu n’avais eu aucune information sur elle, si ce n’est celles qui t’étaient transmises via le lien qui s’était tissé entre vous. Pas d’informations particulièrement concrètes, d’ailleurs elle n’avait pas encore répondu à tes questions… ce qu’elle vint pourtant à faire, avec un certain cran de retard. L’épisode du rongeur - ou du douloureux contact - n’avait pas vraiment aidé à l’ouvrage, te disais-tu.
Son prénom t’es offert et encore une fois, son écho te paraît familier. Ce n’est pourtant pas le cas à proprement parler, tu le sais. Cette vague sensation de déjà-vu n’est dû qu’à la malédiction. Tu es toujours sur tes jambes malgré le vif mouvement de recul que tu as fait un peu plus tôt, et tu hoches la tête brièvement lorsqu’elle t’annonce l’année terrestre, ce qui semblait concorder avec le calendrier que tu avais connu avant ton réveil. « J’aurais préféré vous rencontrer dans d’autres circonstances, mademoiselle… Margaret. », te permis-tu de dire en t’inclinant très légèrement dans sa direction. L’œil voilé, tu trouves sans problèmes le nombre exact d’années qui te sépare à ta dernière existence, à celle où Chumani s’en était allée. Tu la remercies silencieusement, d’un geste de la tête accompagné d’un regard adéquat.

C’est sans compter sa légitime naïveté en ce qui concernait l’artéfact, trônant sous forme de pendentif autour de son cou. Des centaines de questions ne tarderont pas à arriver. Toi aussi tu en avais beaucoup à lui poser, même si les livres sauraient te répondre avec davantage de détails qu’elle ne pourrait en avoir à te proposer. Pour avoir passé plus de temps en leur compagnie qu’avec autrui, tu étais bien placé pour le savoir. Tu te frottes un peu les mains, libérant quelques traces de terre qui s’étaient accrochées là. Tu en fais autant avec tes bras alors que ta mine fermée semble répondre d’elle-même. « Je regrette. Il vous appartient désormais. » À vrai dire, il n’appartenait jamais qu’à un seul d’entre vous, tu étais la pièce motrice de cet engrenage infernal. Si elle souhaitait plus d’indications sur le sujet, elle devrait s’habituer très vite aux dialogues télépathiques, car tes bavardages sur le sujet étaient rarement exprimés à voix portante. *Oui, par n’importe qui.* Est-ce que le véritable problème résidait là ? De toute façon, une malédiction restait une malédiction. Même si l’enrobage avait été éclatant, l’intérieur n’en aurait été que plus noir d’horreur immatérielle. Malgré la fébrilité de certains de tes membres, tu fais tout de même quelques pas, avance en te rapprochant sensiblement de la porteuse - tu ignorais ses menaces, tu te retrouvais un peu. En réalité, tu n’avais pas vraiment réfléchi à la direction de tes pas et la diagonale avait rejoint son axe. « J’ose espérer qu’en deux siècles, la plupart des personnes que j’ai connues aient trouvé le repos. », ces mots n’en furent pas moins désagréables à sortir de leur cage, ça se lit dans ton âme. Tu avais usé de la feinte du pluriel afin de ne pas enfouir une autre écharde dans ton cœur blessé. Quant au reste, il était évident que d’être le ‘dernier survivant’ n’était pas la position la plus délectable qui soit. « Et vous supposez bien, Margaret… », lui accordas-tu en joignant ton rythme de marche au sien, même si l’inverse était plus justement dit. Tu n’étais pas plus heureux qu’elle d’être dans cette situation, mais tu as déjà la chance d’avoir une once d’acceptation de sa part. À tout avouer, certains n’avaient pas aussi bien réagi qu’elle en ce jour. Ils s’étaient simplement rendu compte - certes un peu plus tard - qu’ils s’étaient mis eux-mêmes en difficulté, en plus de se mettre à dos le sorcier - parfois caractériel - que tu pouvais être.

Votre proximité et l’ouverture qui se profile te laisse place à diverses observations, et il y en a une qui n’est pas sans te surprendre. La première, bien sûr, car une fois sorti de cette forêt, les « surprises » et autre étrangetés allaient s’accumuler… pour ton plus grand bonheur.

« Dites-moi… vous êtes fort peu vêtue… », lui fis-tu remarquer après avoir jeté un bref coup d’œil à la concernée. Tu ne sais pas où vous allez, tu lui demanderas certainement juste après avoir laissé fleurir ta remarque. « Je n’ai pas souvenir de telles pratiques… pas en ce qui concerne votre peuple, du moins. » Tu marques une pause, sentant bien évidemment que ta curiosité - et tes bavardages - pouvaient en hérisser quelques uns. « Les temps ont vraiment changé… », murmuras-tu pour toi-même, bien que certaines mœurs ne te surprennent pas tant que ça au vu des mondes que tu avais pu visiter par le passé. Tu ne te basais que sur ce que tu avais pu connaître de la Terre - dans ce plan de l’univers qui plus est. Si tu t’en tenais au cadre, il y avait peu de chances que ce soit pour la beauté de la forêt… il y avait certainement une occasion particulière, mais laquelle était-ce ?

Tu ralentis un peu la cadence de marche, l’œil vagabondant partout malgré ta fébrilité et la conversation que tu pouvais tenir avec la dénommée Margaret. Tes pas sont mesurés et il suffirait certainement d’une souche d’arbre un peu trop proéminente pour que tu te casses la figure… ce qui, en soi, n’était pas une hypothèse à dénigrer complètement. Sorcier millénaire ou pas, il y a bien des choses que la magie ne savait appréhender… et, comme énoncé plus tôt, tu étais un être humain. Béni et maudit à la fois… mais un être humain tout de même.

© Pando
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« Je regrette. Il vous appartient désormais. » Ces quelques mots ont suffi à sceller ce qu’elle soupçonnait. Elle n’a pas le choix, qu’elle le veuille ou non, elle est liée à lui et lui à elle et elle doit porter ce médaillon. *Oui, par n’importe qui.* Encore une fois, sa voix dans sa tête. C’est une expérience étrange, la télépathie. Margaret n’a jamais pensé pouvoir vivre ça un jour et au fond, ce n’était même pas une idée à laquelle elle aurait pu songer quand on sait que son objectif principal est d’atteindre le plus haut rang dans le ballet. La télépathie est donc une nouvelle chose à laquelle elle va devoir s’habituer. *Et c’est quand même tombé sur moi…* Elle s’essaie à l’exercice. Elle ne sait pas si ça a fonctionné. « J’ose espérer qu’en deux siècles, la plupart des personnes que j’ai connues aient trouvé le repos. Et vous supposez bien, Margaret… » Oui, sa responsabilité donc. Le cerveau de Margaret se met en marche rapidement. Elle ne peut pas le présenter à sa famille. Pas encore, du moins. Et elle va se refuser d’avouer la vérité à qui que ce soit pour le moment. Les étrangetés de ce nouveau monde sont monnaie courante depuis des années, mais si elle peut épargner à Aion et elle-même un interrogatoire scientifique de la part de son père c’est bienvenue. Alors non, pour le moment Aion restera anonyme, elle le présentera plus tard parce qu’elle sait ce sera inévitable à un moment donné. « Dites-moi… vous êtes fort peu vêtue… Je n’ai pas souvenir de telles pratiques… pas en ce qui concerne votre peuple, du moins. Les temps ont vraiment changé… » Oui, c’est ça, les temps ont changé. Elle n’ose pas imaginer ce que ça fait de se réveiller dans une époque qui n’est pas la sienne et apprendre à composer avec. Surtout, être seul dans ce nouveau monde. « C’est ça, les temps ont changé. On ne porte plus des robes avec quarante couches en-dessous depuis longtemps. » Fait-elle en esquissant un maigre sourire. Ils progressent dans la forêt et bientôt ils arrivent à atteindre la route goudronnée. Ça aussi ça ne devait pas exister à son époque. Tout comme les voitures, les téléphones, les ordinateurs… et tellement d’autres inventions. Maggie va devoir lui apprendre tout ça, mais ce n’est pas quelqu’un de patient par définition. Ça c’est plutôt Azalea. « Ma famille n’habite pas très loin de la forêt, mais je ne pense pas vous présenter dès aujourd’hui. Pour votre sécurité. » Et la sienne. Son père, en tant que grand scientifique, sauterait sur l’occasion pour demander à expérimenter sur Aion et Maggie n’a pas le temps pour ça. Elle ne sait pas si elle essaie de le protéger lui ou elle. « Vous m’attendrez dehors le temps que j’aille récupérer mes affaires pour rentrer. »

Et ils progressent toujours. La nuit commence à tomber apportant sa fraîcheur et faisant frissonner Margaret. Elle tourne son regard vers le sorcier. Il semble découvrir ce qui l’entoure. Ils arrivent dans le quartier des parents de la Holmes avec ses maisons ultra modernes et des voitures de luxe garées juste devant. « Ce sont des voitures, c’est ce qui permet de se déplacer. Ça remplace vos chevaux. » Explique-t-elle. Il ne lui a rien demandé, mais autant lui donner des éléments dès à présent. Ils vont prendre un bus pour rentrer jusqu’à Brooklyn autant qu’il s’y prépare. Ils finissent par arriver devant la maison des Holmes. « Ok, c’est là. Mettez-vous ici. Fait-elle en pointant le côté droit de la voiture de son père. Ils ne vous verront pas, je vais chercher mes affaires et je reviens immédiatement. » Elle attend un hochement de tête de sa part avant d’aller s’engouffrer dans la maison. Un doux air de jazz la cueille alors qu’elle pousse la porte. Elle entend Elizabeth qui cuisine et elle voit du coin de l’œil Charles qui lit son journal dans le fauteuil du salon. Elle cache le médaillon sous son tee-shirt. « Je suis rentrée. Je traîne pas, j’ai un bus dans dix minutes. Je viens récupérer mes affaires. » - « Ta promenade s’est bien passé ? » - « Oui oui. » Son père ne répond plus rien et elle grimpe les escaliers. Arrivée dans la chambre, elle récupère la cage de Mycroft et se fige. Ah oui, elle n’a pas prévenu Aion de ce petit détail. *Ça va dehors ?* Elle tente une nouvelle fois la connexion télépathique. Il faut qu’elle le prépare. D’après ce qu’elle a compris, il n’est pas très friand des lapins vivants. *J’ai oublié de vous prévenir d’une chose… importante.* Elle descend les escaliers pour enfiler sa veste restée dans l’entrée et récupérer son sac. *J’ai cru comprendre que les lapins ne sont pas votre tasse de thé. Vous êtes tombé sur quelqu’un qui en possède un. Il est dans une cage, n’ayez aucune crainte.* Elle va embrasser sa belle-mère sur la joue et prévenir son père de son départ. *Ça ira pour vous ?* Margaret ouvre finalement la porte et sort rejoindre le sorcier près de la voiture. « Navrée de ne pas vous avoir prévenu plus tôt. J’avais oublié que Mycroft était chez mes parents. » Le lapin bouge un peu dans sa cage, atteignant l’endroit où Elizabeth lui a mis une carotte un peu plus tôt. L’animal est totalement désintéressé par ce qu’il se passe hors de ses barreaux. « On peut y aller. »
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Aussi étrange que cela puisse paraître, ton for intérieur te souffle certaines volontés, te renvoyant à une appétence qui n’avait absolument pas de lien avec ta curiosité pure. Il y avait quelque chose là, enfoui et pourtant omniprésent, qui marquait ton aura et forgeait aussi ton entité propre. Tu es de ces rares êtres trempés de magie draconique, aussi éprouves-tu un besoin naturel de retrouver des flammes que tu n’aurais pas générées par toi-même. Un souhait que tu étais en train d’entretenir sur ton plan interne alors que ton corps semblait traduire autre chose. Les variations de lumière, de tons, nuances, ces sons, ces sensations… cela fait un bien fou de ressentir à nouveau. D’être à nouveau soi et part intégrante de l’univers.

Le silence qui guette après ta réponse télépathique est étrange. C’est pour ça que tu essaies de pousser un peu l’investigation psychique… sa réponse te vient comme un écho de la première pensée, une chance que vous soyez à proximité. Néanmoins, elle rebondit avant toi concernant les changements de pratique vestimentaires. « Oh, je suis prêt à parier que certaines régions du monde ne s’en sont pas détaché complètement, peu importe la façon. » Et lorsque tu apprendras l’existence des mormons ou d’autres communautés, tu repenseras à tes mots. Remarque que tu lui fais alors que vous continuez de marcher dans cette étendue forestière. Tu prends garde, de plus en plus, à là où tu poses tes pieds. Certaines plantes aux propriétés fantastiques se cachaient parfois sur le sol même et pas forcément dans des arbustes, arbrisseaux ou souches d’arbre plus imposantes. Ton esprit s’ouvre à nouveau alors que tu fais abstraction de tes faiblesses physiques. De fait, tu te recales à nouveau sur les expériences télépathiques de Margaret. *Il y a une vague sensation qui devrait vous être perceptible lorsque j’établis le contact télépathique,* commenças-tu alors que vous continuiez de progresser - et elle avait toujours une légère longueur d’avance sur ta marche, alors que tu avais des jambes plus grandes qu’elle. Aujourd’hui n’était pas le meilleur jour pour abuser d’arrogance, tu n’étais pas tout à fait à ton avantage. *Considérez qu’il s’agit de mon entité. C’est ce vers quoi vous devez orienter votre discours.* Au moins, les explications seront posées, bien qu’elles soient plus effectives lorsque la distance vous sépare plus qu’en ce moment. Or, tu ne lui dis rien, comme tu ne lui cèdes pas le fait que tu sois en mesure de traduire ses conversations psychiques personnelles. *Je vous conseille de garder ça à l’esprit. Car plus la distance sera importante, plus l’exercice gagnera en difficulté, cela va de soi.* Et tu ne t’attendais pas à ce qu’après si peu de temps, elle sache te répondre alors que vos deux corps soient séparés par une cinquantaine de kilomètres. Clairement; une telle distance saurait déjà vous affaiblir l’un comme l’autre.

L’environnement change. La verdure se fait plus rare, à ton plus grand dam. Un paysage qui se veut plus urbanisé, résidentiel. Il fut un temps où la nature était maîtresse des lieux… mais ce temps était révolu. Elle t’annonces là où ses pas vous guidaient, te mettant en garde.

« Si vous n’êtes pas en sécurité, je ferais en sorte que vous le soyez. », affirmas-tu suite à ses dires. Tu n’avais pas vraiment songé à la tienne à vrai dire, il en faudrait certainement beaucoup pour te surprendre ou te mettre en réelle difficulté après quelques jours d’adaptation passés. Enfin, disons-le aussi plus clairement : tu n’avais pas tant envie de te rendormir tout de suite. Mais s’il y avait du danger qui la menaçait sérieusement, il faudrait aller s’en occuper et ce de manière expéditive. Tu avais déjà agi ainsi par le passé et ces émotions négatives dont tu étais encore baigné malgré toi t’aideraient très certainement à franchir le cap… rapidement. « Ôtez-moi d’un doute, personne ne vous veut du mal personnellement ? », demandas-tu promptement, souhaitant réellement te rassurer sur la question. De courtoisie dirons-nous, bien que, vu de l’extérieur, tes propos pourraient être perçus comme ceux d’un vieil ami protecteur. Vous veniez pourtant de vous rencontrer. Ce n’est pas faute d’insister dans ce sens… *Loin de moi l’idée de vous causer du tort*, convins-tu. Étais-tu réellement sincère ? Elle ferait l’effort d’y croire si doute il y avait. Ce n’était pas dans tes habitudes de parlementer autant, surtout de cette façon. Mais il y avait l’influence de celle que tu avais quitté, son aura, il y avait encore son empreinte. Elle s’effaçait progressivement au fil des secondes, des minutes - mais subsistait encore pour le moment.
Il paraît que ce n’est pas très apprécié de pointer du doigt une fratrie, même lorsque celle-ci était potentiellement dangereuse. Tu ignores quelles sont ses véritables origines et les moeurs qui prévalent dans son clan - car elle en possède, ce qui n’est pas rien. La magie était à bien des endroits et parfois là où on s’y attendait le moins. *Mais j’aurais quelques réticences à vous laisser en proie à de tels périls…si péril il y a* et tu réalises qu’elle ignore à quel point votre lien est profond. Et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare.

Tu n’allais pas être au bout de tes surprises, si on pouvait appeler cela ainsi. Tu avais visité d’autres mondes bien plus évolués technologiquement ; du moins si la technologie en question était comparable à celle que tu allais découvrir ici - à cette époque. Tu es en train de disséquer du regard les engins qu’ils semblaient utiliser en tant que moyen de locomotion. Les propos de Margaret confirment bien vite tes pensées. Des diligences qui n’étaient pas tractées par des animaux. D’ailleurs, tu étais en train de réfléchir à l’énergie - et de fait, le mécanisme lié - qui leur permettait d’avancer d’elle-mêmes tout en étant plus ou moins chargées. « Il aurait été bien dommage de les armer de roues si ce n’était pas pour se déplacer. », murmuras-tu pour toi-même plus qu’autre chose, la remarque pouvant être mal accueillie par la porteuse. Était-ce seulement un moyen de la tester, elle et sa résistance ? Tu aurais tout le loisir de le faire avec plus d’entrain, bien que cela aie déjà commencé.

Vous vous tenez auprès d’une habitation qui n’est pas des plus miteuses, bien au contraire. Elle te signale que c’est ici que sa famille vit. Visiblement, elle n’habite plus avec eux, ce qui semble aussi t’étonner… mais t’enchante sensiblement. Si elle a quitté ce qui pouvait s’apparenter comme un cocon, un point d’ancrage, c’était qu’elle avait de la force. Plus qu’elle ne semblait déjà en avoir. À moins que ça ne soit devenu coutume que de quitter le fief familial… en tant que femme, surtout, c’était là quelque chose qui t’intriguait assez. Une indépendance que tu appréciais, bien que cela ne soit qu’une première impression sur le sujet. Tu te places à l’endroit-dit et hoche brièvement la tête. Tu arrives encore à tenir sur tes jambes, c’était une bonne chose. Sauf que tu n’allais pas pouvoir rester droit comme un piquet pendant des heures. Tu te tiens à la voiture qui est à tes côtés. Elle a déjà filé et tu es déjà en train de regarder d’un peu plus près la carcasse de l’auto, te retenant d’en libérer le verrou du capot. Pas de ça aujourd’hui. Amère frustration.

Tu te redresses un peu et brasse les lieux d’un œil curieux. Les détails s’amassent, s’enregistrent dans ta mémoire. Tu y réfléchiras plus tard. Comme tu ouvriras le capot d’une voiture pour y disséquer les composants, y étudier suffisamment le mécanisme. Il y avait de la logique partout. Des connexions. Rien n’était dû au hasard, le sorcier que tu étais était bien placé pour l’avancer.

*Ça va dehors ?*, entendis-tu distinctement. Un léger sourire zèbre ton visage, une chance pour toi qu’elle n’en soit pas témoin. Elle s’améliore déjà.
*Le ciel est magnifique*, te contentas-tu de lui transmettre, inclinant à nouveau ton visage vers l’horizon. Et personne n’irait dire que ce n’était pas une réponse viable; de toute façon tu n’aurais jamais avoué être en difficulté, même si la fébrilité corporelle - surtout membres inférieurs - parlait à ta place.
Tu la sens se braquer un peu par après. Une tension. Ton visage se referme progressivement, cherchant l’aiguille dans la botte de foin. Une pensée qui la traverse et que tu parviens à lire - la réciproque n’étant pas viable, n’en déplaise à cette dernière. L’information finit par tomber aussi clairement et tu te décomposes. *Dites-moi que c’est une plaisanterie, Margaret…* le jour de ton réveil, deux lapins, dont un qui était visiblement domestiqué. Comment pouvait-on domestiquer ces animaux-là ? Ils ne pensaient qu’à manger et faire des filouteries. Même les corneilles étaient nettement plus intelligentes. Non, en fait, les corneilles l’avaient toujours été alors que ces fichus Oryctolagus cuniculus n’étaient pas du tout de nobles créatures. « Vous ne plaisantez pas. » soufflas-tu à mi-voix lorsque tu vis apparaître la chose dans ton champ de vision. Tu as retenu l’air inspiré dans tes poumons avant de relâcher le tout, puis… « Comment faites-vous pour… » un silence, ponctué d’un soupir alors que tu fais la moue, bloquant littéralement sur la fin de ta phrase. Le regard se perd et finit par fuir.  Tu canalises, t’interdis de fondre en colère. Pourtant, les émotions étaient bel et bien présentes là-dessous. « Laissez. Je méditerais sur la question durant les heures de repos qui me seront accordées. », repris-tu avant de croiser tes bras - tu lâches donc ton appui. À ses excuses, tu ne parviens même pas à rajouter quelque chose pour faire acte de bienséance. Parce que non, ce n’était pas grave pour le commun des mortels, mais pour toi… pour toi, c’était plus qu’horripilant. Allais-tu réussir à fermer l’œil ? Dans tous les cas, ce n’était pas cette nuit-là qui te serais des plus reposantes, soyons réalistes. Quel homme souhaiterait se rendormir après autant de temps passé sous terre ? En parlant de ça, tu es encore un peu salit par certains résidus, quant bien même tu en avais débarrassé la grande majorité. Récupérer des atours n’allait pas être mince affaire, surtout sans le sou. Mais tu avais toujours des solutions, tu en avais toujours trouvées par le passé… et la magie y jouait souvent un rôle primordial.

Alors que vous vous rendez à l’arrêt de bus, tu remarques sur le chemin une émotion étrange. Qui ne t’appartiens pas. Une… appréhension.

« Si je peux me permettre, vous ne me semblez pas particulièrement enjouée de retrouver vos appartements par ce biais. » furent les paroles que tu abandonnas et sans la moindre trace de vacillation dans ta voix.

Une vague sensation de malaise. C’est ça. Visiblement, ce n’est pas qu’une impression, tu as tapé juste. Est-ce que tu serais capable de lui proposer une autre alternative ? Si elle insiste… oui, elle pourrait peut-être en bénéficier. Mais elle n’insistera pas. À moins qu’elle ne soit née imprévisible. Une chose est sûre cependant, le fait de lui avoir fait remarquer ne lui avait pas vraiment plu. Une maladresse comme tant d’autres - tu avais vécu seul pendant des siècles et entretenir des relations n’était certainement pas un de tes points forts. De fait, tu étais tout aussi  récalcitrant à l’idée de voyager en présence de l’animal (Mycroft… comment pouvait-on donner une appellation quelconque à un lapin ?)… vos émotions respectives se concordaient plus ou moins. Mais soit, tu ignorais là où elle créchait et découvrir le paysage à bord de ce bus ne serait pas une mauvaise expérience en soi. Le seul hic était les finances. Toujours les finances. Il fut un temps où tu n’avais pas besoin de t’en préoccuper, car… tu vivais autrement, ni plus ni moins. Encore une fois, les temps ont changé. Néanmoins… tu te savais  encore empreint des valeurs transmises par Chumani, aussi te résoudre aussi vite à la dépendance n’étais pas envisageable. Il te fallait une nuance. Un geste. Une fêlure dans ta personnalité, son seul souvenir. - avant de retrouver celui que tu avais été. « Écoutez Margaret, il me semble qu’il serait plus juste que vous fassiez le trajet seule. J’imagine que ce transport n’est pas une grâce de votre municipalité et que vous devez engager certains frais. » Que tu n’imaginais pas monstrueux, cela devait être comme ces passeurs… les minutes filent. Toi qui avais su profiter de la bonté d’autrui te refusais à l’accepter pour les premières heures ? Il y en a plus d’un qui riraient à cette vision. Ça ne te ressemblait absolument pas. Et c’est bien pour ça que tu ressentis une certaine amertume à la fin de tes propos, ayant l’impression d’avoir été perverti par ce qui restait de ton aimée disparue. Une magie verte aux ressources inépuisables, à la pureté sans nom. L’air que tu expires là est plus pesant.

Le geste, il fallait mesurer. Tu n’aurais aucun problème à la retrouver. De toute façon… tu allais la suivre. Mais pour l’instant, tu te laissas choir volontairement sur le banc qui décorait l’arrêt de la navette. « Une dernière chose… », tu fronces un peu les sourcils, semblant réfléchir à la façon dont tu souhaitais exprimer ce quelque chose. Le moteur du bus vrombit, ne te déconcentres pas pour autant. Tes yeux suivent néanmoins la masse mécanique qui s’approche vers vous. « Avez-vous de quoi faire un feu chez vous ? » La question qui semble venir de nulle part. La question qui pourrait être prise dans bien des sens. Dans ta tête, ça aurait pu sonner différemment, tu aurais pu te dire qu’évidemment, tout le monde avait de quoi faire un feu chez soi… surtout les individus qui semblaient jouir d’une certaine opulence, comme elle. Mais là n’était pas la véritable question. Tu te préoccupais plutôt de cette envie féroce dont tu ne pouvais te débarrasser lors de tes éveils. Aujourd’hui, cela faisait bien deux siècles que tu n’avais pas pu retrouver le contact revigorant du feu. Deux siècles de manque. Deux siècles de vide.
Ta bénédiction avait elle aussi des visages différents. Mais cela faisait des années que tu n’y songeais plus : c’était simplement toi.

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Dernière édition par Aion Nazumaan le Mer 8 Mar - 0:16, édité 2 fois
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Cet air de dégoût sur le visage d’Aion ne devrait pas la faire sourire et elle se mord l’intérieur de la joue pour s’en empêcher. Il doit regretter ce réveil et cette… comment doit-elle s’appeler d’ailleurs ? Porteuse ? Peu importe. Elle possède un lapin et il déteste cet animal. La cohabitation risque d’être intense. Heureusement que Mycroft sort rarement de sa cage si ce n’est lorsque Maggie nettoie sa maison ou se pose devant un film. L’animal paresse tendrement sur ses jambes à ce moment-là. « N’ayez crainte, vous n’aurez pas à être dans la même pièce que lui. Je déplacerai la cage dans ma chambre lorsque nous serons rentrés. » Il habite dans le bureau, mais comme cette pièce deviendra la chambre d’Aion, il doit bouger.

Leurs pas les conduisent jusqu’à l’arrêt du bus. L’angoisse noue une fois de plus l’estomac de Margaret et elle laisse échapper un soupir pour essayer de relâcher la tension qui commence à la gagner. Finira-t-elle par surmonter tout ça un jour ? « Si je peux me permettre, vous ne me semblez pas particulièrement enjouée de retrouver vos appartements par ce biais. » Elle tourne son regard vers Aion et elle secoue la tête de gauche à droite. « C’est passager. Une fois à Brooklyn ça ira mieux. » Nettement mieux même. Elle essaie de cacher son mécontentement également. Elle a encore oublié cette connexion entre eux et le fait qu’il saura fatalement à un moment donné la raison de cette angoisse. « Navrée pour cette… inquiétude. Je ne contrôle pas vraiment ça. » Et Dieu sait à quel point elle voudrait pouvoir fermer ses émotions à Aion. De son côté elle a dû mal à comprendre les siennes parce qu’elles sont confuses. Il lui faudra de l’entraînement et probablement qu’ils vont devoir se mettre d’accord sur ce qu’ils peuvent dire ou non selon les informations qu’ils reçoivent de la part de l’autre. Elle arrive cependant à décrypter certaines informations.

La frustration de devoir être en présence de Mycroft.

Quelque chose en rapport avec sa magie, mais qui la rend confuse. Téléportation ? L’idée même qu’il puisse arriver à faire ça la terrorise. N’y a-t-il pas des questions de physique là-dessous ? Et s’ils n’arrivent pas à se recomposer vraiment une fois de l’autre côté ? Non. Probablement pas la téléportation.

L’argent. Aion ne doit pas en avoir, mais ce n’est pas un problème pour Maggie de lui payer un ticket.

Une image fugace. Pas identifiable que Margaret laisse de côté.

Tout ça, c’est nouveau et si confus. C’est si étrange de partager des informations comme ça. Elle sait que ça ne lui appartient pas et elle a l’impression d’être une parfaite intruse dans la tête d’Aion. Si étrange.

« Écoutez Margaret, il me semble qu’il serait plus juste que vous fassiez le trajet seule. J’imagine que ce transport n’est pas une grâce de votre municipalité et que vous devez engager certains frais. » Aion s’installe sur le banc de l’arrêt pendant que Margaret hausse un sourcil. « Ce n’est pas un problème pour moi de vous avancer le ticket. » Qu’elle lui lance. « Une dernière chose… Avez-vous de quoi faire un feu chez vous ? » Son étonnement est grand. Un feu ? « Un feu, non. L’appartement est trop petit pour avoir une cheminée, mais j’ai un chauffage. C’est ce qui permet de nous réchauffer maintenant. Les cheminées existent toujours, mais elles ont plus leur place dans les maisons ou les appartements très grands. » Le bus s’arrête juste devant eux et les portes s’ouvrent à l’arrière pour laisser sortir les passagers. Pendant que le chauffeur semble attendre que Maggie et Aion se décident. « Je n’arriverai pas à vous convaincre ? » Fait-elle en le voyant toujours assis sur le banc et ne semblant pas vouloir bouger. Il hoche la tête et Margaret soupire. « Soit. Je suppose que vous trouverez votre chemin de manière… magique alors. » Elle le laisse là et pose un pied sur la première marche. « Je vous attends là-bas dans ce cas. » Qu’elle lance par-dessus son épaule avant de présenter son titre de transport au conducteur. Elle s’enfonce jusqu’au fond du bus pour trouver une place tranquille loin des autres passagers. Elle pose Mycroft juste à côté d’elle et lorsque le véhicule se met en marche, elle enfonce ses écouteurs dans les oreilles pour laisser exploser sa musique. Si elle se concentre sur les notes et les paroles elle ne pense pas au fait qu’elle est sur une route et qu’ils pourraient tous avoir un accident. Par moment elle se demande comment Aion va faire pour la rejoindre. Elle a toujours ce sentiment qu’il va utiliser un moyen magique sans savoir lequel. Elle a opté pour la téléportation un peu plus tôt sans vraiment savoir, elle a juste interprété les informations qu’Aion lui envoyait. Elle a pourtant le sentiment qu’il n’est pas si loin que ça. Elle guette un peu par la fenêtre sans rien voir à part les lumières de la ville et les voitures qui circulent. Elle ferme rapidement les yeux en les voyant se rapprocher du bus. Elle prend sur elle et renforce sa prise sur l’anse de la cage de transport de Mycroft.

Elle regarde son téléphone pour se rendre compte qu’ils ne sont qu’à deux minutes de son arrêt. Elle presse le bouton signalant au chauffeur qu’elle descend bientôt et se lève pour s’approcher des portes. Le véhicule tangue, Maggie avec et elle se cramponne à la barre en fer. Finalement le bus s’arrête et un soulagement l’envahit lorsqu’elle sent l’air frais de la nuit balayer son visage quand les portes s’ouvrent.

Elle est vivante.

Maggie remercie le chauffeur et sort prenant la direction de son immeuble. C’est là qu’elle a donné rendez-vous à Aion et il n’est pas là et pourtant elle le sent proche. Son regard embrasse la rue pour essayer d’apercevoir la silhouette du sorcier sans grand résultat. Elle finit par se retourner face à l’entrée et sursaute en voyant l’homme. Juste là. Elle porte une main à son cœur et fronce les sourcils. « Vous sortez d’où comme ça ? » Il lui a fait peur. Il est arrivé si silencieusement. « Comment vous avez fait pour trouver ? » Ses yeux cherchent encore comment il a pu réussir un tel exploit. Au final, par quel moyen surtout.
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THE RAIN MADE SUCH A LOVELY SOUND TO THOSE WHO ARE SIX FEET UNDER GROUND…
…THE LEAVES WILL BURY EVERY YEAR AND NO ONE KNOWS I'M GONE.

« Ce n’est pas un problème pour moi de vous avancer le ticket. » Si en règle générale tu aurais fait volontiers l’impasse sur ce détail insignifiant, tu t’étais refusé - de l’inédit - en ce jour à le faire. Là aussi, ce serait très certainement temporaire. La première et la dernière, si on s’en tenait à des pronostics corrects. Tu venais de t’éveiller, tu devais reprendre des forces. Te réhabituer à sentir, à te mouvoir, à vivre. Mille et une questions fusent dans ton esprit alors devenu impatient. Ton silence parle pour toi, tu ne comptes pas bouger d’ici… au moins jusqu’à ce que son carrosse ne daigne l’emporter dans ses entrailles métalliques. Cela dit, elle répond à cette question qui semblait être importante à tes yeux. Un souhait à réaliser, un besoin à assouvir. Elle n’a pas idée de la portée de tes interrogations. « Oh… je vois. » t’étais-tu contenté de dire, cachant à peine ta déception. Si tes traits restent fermés, les émotions elles, sont bel et bien à portée de Margaret. D’ailleurs, tu n’avais pas besoin de chauffage. Le feu était ton élément, tu étais insensibilisé à ce dernier depuis bien longtemps déjà. Seules ses danseuses ardentes courant sur ta peau te manquaient. Accompagnées de près par l’aura naturelle de Chumani… pensée que tu balaies aussitôt qu’elle s’impose.

Elle insiste une dernière fois et tu n’en dis pas plus, ni moins. Tu te contentes simplement d’hocher la tête à sa dernière réplique, la regardant monter dans le véhicule. Pendant quelques instants, tu la suis des yeux, mais il n’est question que de quelques maigres secondes. Tu ressens cette anxiété qui lui tiraille le ventre et l’esprit - c’est comme une vieille douleur à laquelle on finit par s’habituer, mais qui fait toujours aussi mal lorsqu’elle se manifeste. À peine les portes s’étaient-elles fermées que coup d’accélérateur ne se fit pas attendre. À ton tour, tu te hisses sur tes deux jambes. Le bus s’arrêtera dans une trentaine de mètres, à une intersection marquée par un panneau d’arrêt. Ce qui te laisse amplement le temps de te dégourdir les jambes avant d’arborer la forme d’un corbeau aux perles céruléennes. Lorsque le véhicule est stoppé, l’oiseau est déjà à sa hauteur. Pour l’heure, si tes jambes n’étaient plus habituées à te porter sur de longues distances, le simple fait de battre des ailes devrait certainement t’être plus aisé…

…et ce fut le cas.

Le voile nocturne est tombé. Slalomant dans l’air qui séparait la tôle du toit et le ciel qui les surplombait eux tous, c’est en pleine ville que tu finis par arriver, accompagnant la diligence revue aux goûts de l’époque terrienne. Tu n’eus malheureusement pas le temps de regarder bien autour de toi, si ce n’est aux différents arrêts que marquèrent la navette. De brefs coups d’œil, rien de plus. Il en foisonnait de partout.

C’est proche. Le soulagement qui s’accompagne à la descente de Margaret ne fait que confirmer ton ressenti. Le corvidé battit des ailes et vint se poser derrière une haie de verdure. Moins de quelques secondes plus tard, tu es déjà sur le pas de sa porte, mais elle regarde de l’autre côté de la rue. Tu jaugeas des yeux l’immeuble qui te faisait face, non moins sans jouer sur tes cervicales. Là, sa voix retentit. « Vous sortez d’où comme ça ? » La surprise n’est même pas feintée la concernant. Ton regard se balade un peu, passe par dessus ton épaule, puis s’arrête à nouveau sur sa silhouette fluette. « Quelle importance ? », lanças-tu à la porteuse. Tu sentis aussi que la surprise était bien plus forte - une graine de peur avait germé là. Fidèle à toi-même, tu ne t’excusas pas. « Vous auriez pu tout aussi bien flatter ma ponctualité. » Lentement, ton regard redescendit vers la cage qu’elle portait… ou plutôt, la monstruosité qui résidait en son sein. Tu relèves les yeux presque aussitôt, réprimant un soupir d’exaspération, t’éclaircis la voix. « Considérez simplement qu’il me serait ardu de vous perdre de vue. » Tu laissas ta carcasse se rapprocher progressivement du mur le plus proche, touchant la pierre d’une de tes paumes. (Bien plus froide que ta peau, mais tu t’y reposais quelques instants.) Elle s’était approchée de la bâtisse et comptait bien ouvrir la voie. « Du reste, nous avons toute la nuit devant nous pour en discuter… Margaret. » Tu te doutais bien qu’elle n’allait pas tomber dans les bras de Morphée facilement ce soir, et peut-être même dans les semaines, mois à venir.

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