T'Challa & Judith
Sur tout les fronts

mise en page par .Stay Away

" N'oubliez pas votre invitation qui est programmé pour 22h15 précise sa Majesté." Le conseiller N'Gassi ne manqua pas de lui rappeler ce petit détail qu'il n'était pas prêt d'oublier tellement son importance était énorme. Le réseau médiatique est un excellent moyen de faire parvenir certaines paroles aux oreilles des plus inattentifs, des concernés comme des moins concernés. Mais est-ce réellement une bonne idée de venir s'exclamer sur une radio public malgré l'heure tardive ? Il y a du pour et du contre dans les interventions de ce genre. Le coté positif est que ça peut toucher un public plus large et donc avec ça une possibilité de voir la courbe des pourcentages augmenter avec le temps. Le coté négatif quant à lui réside dans les potentiels ennemis qu'il se ferait s'il venait à exposer son idéologie et sa façon de faire en sorte que la loi du recensement des héros soit officialisée. La peur n'est pas ce qui le domine, il sait ce qu'il fait et se fera prudent lors de ses propos au sein de cette radio où il a été invité. Un moyen comme un autre de toucher un bon nombre de personnes. " Nous allons enfin savoir si notre travail porte ses fruits." Jamais il n'aurait imaginé être aussi prêt de son nouvel objectif, il a malheureusement fallut un tragique incident pour en arriver là.

Quittant la salle de réunion, T'Challa vêtu d'une façon simple avec un jeans, un pull léger gris et une veste en cuir marron se dirigea vers la porte de sortie pour finir par emprunter sa voiture et partir en direction du studio. La route se fit dans le silence complet, aucune musique de fond, seul le bruit du moteur venant se percuter entre ses parois auditives. Etre l'un des plus récents venus à New-York, il est loin de connaitre tout les endroits et tout les secrets que la Grande Pomme recèle en comparaison au Wakanda qui en plus d’être son pays natal n'a plus aucun secret pour lui. Un jour viendra où New-York en sera de même, mais pas avant que cette loi ne soit mise en place. Quelques minutes plus tard il arriva devant le studio où il prit soin de se garer correctement avant d'entreprendre son entrée à l'intérieur du bâtiment.

Déterminé comme jamais, T'Challa se convainquit que sa venue ici sera fructueuse et finir par porter ses fruits, il le fallait où sinon ce sera une approche bien différente qui se fera et beaucoup moins "amicale". S'il peut éviter d'en arriver à là ce ne serait pas plus mal pour la simple et bonne raison qu'il risquerait d'y avoir des pertes, le sang appelle le sang, les personnes dangereuses se doivent d’être emprisonnés ou éradiquer dans le cas extrême de l'intervention. Quelques personnes se trouvaient à l'intérieur du studio, rien de bien fou, il a connu pire. L'heure c'est l'heure et lorsqu'il pu entrer, il salua poliment tout ceux présents ici-même avec un sourire franc et sincère, aucun double-jeu, aucun filtre. Une bonne ambiance à première vue, suffisant pour le mettre à l'aise. " Bonsoir à tous." Dit-il à tout le monde en lançant quelques regard tout autour de lui. Ce n'est pas lui l'animateur, il est un invité, donc la parole revient à celle qui dirige ce studio. Que les échanges commencent.

Il pleut sur la ville comme il pleut sur ma vie. Ce matin, je n'ai pas réussi à me lever, je ne sais pas pourquoi. Il dormait à côté de moi, j'ai pensé prendre mon oreiller et le tuer dans son sommeil. Pas en l'étouffant, il serait assez fort pour se réveiller et se battre. L'oreiller aurait servi de silencieux. Quand je le regarde dormir, il me semble inoffensif, comme si plus rien ne pouvait nous faire de mal. Alors j'ai posé la tête sur son épaule, je me suis sentie bien. Et je n'ai pas réussi à me lever. Quand mes yeux se sont ouverts, une partie de l'après-midi était perdue à jamais.

L'heure approche, j'arrive au studio bien en avance, pour pouvoir saluer tout le monde. Douglas n'est pas rentré ce soit, nous devions manger ensemble. C'est donc chez mon traiteur préféré que je suis à nouveau allée me servir : l'ami McDo. Cinq Big Mac plus tard, j'ai entrepris de lire quelques notes. En fait l'arrivée du Roi m'angoisse. Je ne reçois pas des rois tous les matins. Et en plus quand ils sont sexy, j'imagine que c'est pire ! Je vais dans mon bureau chercher un petit pull bleu que je passe au-dessus de mon débardeur blanc puis cours aux toilettes voir si je peux avoir meilleure mine. Finalement, je me contente d'un nouveau coup de brosse et un peu de rouge à lèvres. Oh et puis, je devrais m'en foutre... Il ne veut pas ficher tout le monde, Monseigneur de Pétaouchnok ?

Je grimace... En même temps, les siens ont vu une ville être ravagée sans raison apparente, je peux quand même comprendre qu'il veuille les protéger. On veut toujours protéger sa famille... pas vrai ? Je baisse les yeux, songeuse. Puis on frappe à la porte pour me prévenir qu'ils ne sont pas tarder. Donc moi non-plus. J'entre dans le studio d'un pas pressé.

21h30. On air.
« Bonsoir mes amours. Ravie de vous recevoir dans ce bout de nuit ! Je suis Jude et cette nuit, nous allons une visite très très... très spéciale. Je vous le donne en énigmes : C'est un jeune homme devenu roi et il... est terriblement sexy. J'en ai les ovaires qui fondent, si je vous assure. Allez chercher votre carte, on reçoit le Wakanda ce soir. Soyez à l'écoute jusqu'à 22h15 pour vérifier avec moi s'il n'est qu'un beau gosse avec une cuillère en argent dans la bouche ou s'il se passe quelque chose de plus lumineux au dernier étage. En attendant, je voudrais vous parler de Louisa Hensley, notre princesse de The Winter's tale. C'est surtout pour ce rôle que vous la connaissez. On la voit beaucoup dans les magazines people pour sa relation avec ce petit là... qui chante des chansons d'amour pour minettes. Juste envie de demander aux scribouillards de laisser tomber ses histoires de cul et de parler de Young Justice ! Un show auquel je reste accrochée dès que je tombe dessus. Louisa est habile dans toutes les situations, je l'adore. »

Je parle un bon moment de l'actualité culture en balayant les films, les séries et ne peux pas m'empêcher de parler d'Atiq Rahimi, cet auteur franco-afghan qui a aussi réalisé l'adaptation de son magnifique roman Syngue Sabour, pierre de patience. L'histoire d'un couple durant un conflit armé qu'on imagine en Afghanistan. Il est blessé d'un tir allié et apparemment dans une sorte d'état végétatif. Il existe un conte selon lequel chaque personne a sa pierre de patience. On peut lui conter nos malheurs et quand on a terminé, elle explose et on en est libérés. Et cet homme va devenir la Syngue Sabour, la pierre de patience de son épouse. D'accord, ce roman est paru en Français et il y a quelques années mais j'ai vu le film après lu le livre et les deux... Sauvez-moi j'ai pleuré des jours durant. Si seulement je pouvais faire exploser Douglas.

Après ce point, nous abordons quelques actualités et on me fait signe que le Roi est arrivé dans les locaux. Tout a été passé au crible trois fois dans la journée. Protocole et sécurité obligent. Je préviens les auditeurs qu'on se retrouve après une courte pause et balance la playlist. Je sors de ma cabine. Je m'approche de lui. Je n'ai rien sur moi, évite même une nouvelle fouille ou je ne sais quoi. Je m'approche de lui, jette un œil à ma collègue Anita qui me fait des grands gestes en mode groupie hystérique. C'est Anita qui m'a appelé « la peau du tambour » pour la première fois, ici. Je lui faisais penser à un instrument qui annonce le combat. Mais pourtant, nous nous sommes adoptées tout de suite. Anita a appliqué de la glace sur mes lèvres, sur mes joues, sur mes yeux ou sur mes côtes des dizaines de fois, sans me poser les questions que je ne voulais pas qu'elle me pose. Encore maintenant, elle accepte – difficilement – mes choix de vie et reste une âme bienveillante sur laquelle je peux compter. Et vu son enthousiasme, j'imagine que le Roi n'a pas été trop désagréable jusqu'ici. Je me retrouve en face de lui, et affiche un grand sourire. Dring Dring. Grosse niaise droit devant. Merde, je dois lui serrer la main ? Je ne vais pas lui faire la bise mais... je dois faire quoi ? Finalement, je tends le bras devant moi pour une poignée de main et l'accueille : « Bienvenue chez moi Majesté. Ravie de vous voir en chair et en os. »

Et en muscles. Bref... Je l'invite à entrer en cabine. Anita a disposé environ sept sortes d'eaux et de jus de fruits pour lui, alors que moi je ramène moi-même ma propre bouteille. Je laisse le micro fermé et prends également place. Hormis mes papiers qui sont bien disposés devant moi, c'est le bazar partout. En fait, cette cabine c'est la mienne. Les raccordements, c'est moi qui les ai faits alors private room. La table est ronde, et sur le côté, quelques dossiers font une petite montagne. Il m'arrive aussi de bosser ici, régulièrement. Et puis mon bureau ne dispose pas de serrure, ça n'aide pas. Autour de mon micro, j'ai collé quelques stickers fleuris, j'essaie de les dissimuler en posant mes coudes dessus. Je chope une pince qui gît plus loin et accroche rapidement mes cheveux en chignon. Je baisse mon micro et pose les coudes de part et d'autre. Je lève les yeux vers le Roi : « Prêt à passer sous mon microscope Majesté ? »

T'Challa & Judith
Sur tout les fronts

mise en page par .Stay Away

Les nombreuses tentatives engagées auprès du gouvernement n'a pas l'air de prendre forme dans l'esprit des politiciens malgré les preuves qu'il a pu emmener avec lui sur le sol Américain. Pourquoi ? Pourquoi toute cette hésitation inutile à vouloir appliquer une loi qui pourrait grandement apporter au quotidien de l'humanité ? Par peur de se retrouver dos au mur suite à la possible révolte des héros à l'image des mutants ? Par peur de se faire abandonner par ces derniers ? Une imagination digne d'un gosse de 6 ans. Il y a toujours deux types de personnes: ceux qui sont prêt à tout pour assurer réellement la sécurité mondiale et ceux qui ne veulent pas se retrouver en-dessous d'un autre groupe, ceux dont l'ego est un peu surdimensionné. T'Challa est conscient qu'un héros est issu d'un rêve que font les enfants pour se sentir protéger ainsi que les plus démunis, mais derrière ce voile de bonté et de courage se cache des choses bien plus sombre. Comment croyez-vous que la lucidité du roi est omniprésente dans son esprit à l'heure actuelle ? Son père l'ancien roi avant lui était un homme ayant la foi, un homme de principe avec une vision claire de ce monde qui les entoure et nombreuses fois il a fait allusion au fait que les héros n'existent pas. Longtemps il s'est retrouvé entre deux feux sans savoir s'il devait y croire ou non, il a malheureusement fallut qu'une des villes de son pays soit ravagée pour ouvrir les yeux complètement sur cette communauté soit-disant héroïque. Que ça plaise ou non, il ne baissera jamais les bras jusqu'à ce que son objectif soit atteint, ce serait un dédommagement suffisant, mais pas assez pour réparer les pertes de son pays. New-York a subit la même chose à quelques détails près, mais ça ce n'est pas spécialement ce qui le préoccupe, le Wakanda est son peuple sont toutes sa vie, il n'hésiterait pas une seule seconde à mourir pour eux s'il le fallait. Un jour les plus sages comprendront son point de vu, mais en attendant c'est l'anarchie dans les rues, dans le monde entier.

La grande question était de savoir comment sera t-il reçu au studio en sachant que son point de vu politique n'est pas accepté par tout le monde et certains le voit comme un potentiel ennemi. Il ne doute pas un instant qu'il risquerait de se retrouver avec dans le viseur de certains, mais seulement s'il ne sait pas manier les mots comme il se doit. Aucune inquiétude à avoir là-dessus en sachant son expérience au Wakanda et la réputation qui le précède. L'accueil fut chaleureuse au premier abord, rien à signaler et cette ambiance avait le don de le mettre à l'aise, chose qu'il fit en prenant place correctement sur une des chaises libres autour de la table ronde. « De même, merci de m'avoir invité ce soir.» Une radio libre, rien de tel pour recevoir une invitation et au moins cela ne l'engageait pas à rester sur un seul et même sujet et ce même s'il pourrait passer des heures à pouvoir parler politique. Non, il lui fallait aussi un moment de répits entre deux sujets sérieux pour ne pas faire fondre ses neurones et faire monter la colère enfoui au plus profond de son être. Enfin faudrait-il encore qu'il soit dans la capacité de pouvoir faire un peu d'humour vu que ce n'est pas dans ses habitudes et encore moins depuis les nombreux incidents survenus à cause des collègues de Stark. Pour T'Challa, le PDG de Stark Industries était à sa connaissance le plus censé homme d'affaire à qui il a eut l'occasion de parler, mais visiblement en dehors de son humour sarcastique et arrogant il n'est pas aussi intelligent qu'il le prétendait, à part s'il cache bien son jeu.

« Avec plaisir, je suis là pour ça.» Des réponses courtes et simples pour commencer, l'antenne n'était pas encore reprit, il avait un petit moment de répit avant de passer sous le "microscope" de mademoiselle Hyde. D'ailleurs, il a bien hâte de savoir ce qui allait advenir de ce moment qui risquerait avec un peu de chance de changer certaines choses. En attendant il prit un des verres d'eau présent sur la table devant lui et but une petite gorgée pour s'hydrater correctement avant de passer à l'antenne en direct.

Spoiler:

Idéologiquement, je devrais me faire recenser. Parce que je n'ai pas honte de ce que je suis et que je n'ai crée qu'une catastrophe diplomatique dans ma vie. Je ne vole pas, je ne projette pas d'énergie par les mains, et je suis parfois K.O au premier round quand je me lance dans un combat avec mon petit copain. Mais surtout, j'aspire à l'unité. L'unité de mes frères et sœurs mutants contre les persécuteurs. Je veux qu'on affiche qui on est sans craindre que la porte de la maison n'explose et qu'une équipe du SWAT n'arrive. Les Watchers ne sont pas le danger, c'est l'opinion publique qu'il faut craindre, et les élections. Avant des élections, des idéaux tombent sous les balles des statistiques. Le pouvoir rend fou, n'importe qui. Parce qu'ils le veulent, ils ne le méritent pas.

La réputation de T'Challa est celle d'un homme juste. On m'a dit que ses priorités n'étaient jamais celles de sa petite personne et qu'il ne pensait qu'aux siens en premier lieu. J'ai parfois l'impression d'avoir totalement abandonné mon père au profit des mutants. J'ai totalement abandonné ma mère au profit d'un homme que je ne mérite pas et qui ne me mérite pas. Mais les morts n'ont jamais ramené les morts, il faut savoir les enterrer avec dignité et tirer les leçons de nos erreurs. Simplement.

Une fois que T'Challa aura obtenu le recensement des héros, il ne se passera rien d'autre. Je n'imagine pas le Gouvernement Américain leur demander de rendre des comptes dès qu'ils voudront se balader ici et là, intervenir au Wakanda, en Chine, en Argentine ou dans nos propres rues. Qui pourra dire non à Tony Stark ? Qui osera dire non à Captain America ? Qui saura dire non à ceux qui peuvent détruire une ville sans bouger le petit doigt ? Nous ne sommes pas la menace, c'est ceux à qui on a donné tous les droits qui le sont. Je lève les yeux vers lui. Est-ce que lui veut faire tout ça ? Et surtout, je me demande bien ce qu'il pense du recensement des mutants et surtout des raisons qui ont conduit à une telle décision. Les décisions qui se prennent les morts à peine enterrés sont-elles les bonnes ?

Même si j'aurai envie de le titiller à un moment donné, je sais que j'y mettrai tout de même les formes. Il a envie de parler, forcément, et je n'ai pas envie de le faire fuir avec un procès pour notre antenne. Il m'est déjà arrivé d'essayer d'appuyer où ça fait mal, plusieurs personnes ont déjà quitté le bâtiment furax parce qu'elles étaient certaines qu'on n'allait faire que de la publicité. Alors leur surprise fut à la hauteur de leur colère quand on a parlé alcool au volant, procès avorté, sexualité, actualité politique, violences conjugales ou juste... d'autre chose que leur publicité. En vase clos, je suis mal à l'aise avec des gens qui peuvent se montrer violents. Quand on me menace, je préfère inviter les gens à sortir parce que si la violence s'invitait un jour ici, ce serait la fin d'un sanctuaire... Fort heureusement, ça n'arrivera pas avec un haut dignitaire. Le pire qu'il puisse faire c'est... oui un procès. Anita serait contrarié mais il ne semble pas trop fermé pour l'instant. En plus, si c'est avec plaisir qu'il a envie de se faire disséquer, que demande le peuple ? J'affiche un sourire en coin.

On me fait signe que la musique se termine, je lance un regard sans sa direction. Je laisse la fangirl à la porte et trois... deux... un... « Eeeeeet nous revoilà, en compagnie sa Majesté T'Challa, roi du Wakanda. Merci de nous faire l'honneur de votre présence. Mais dites-nous comment faut-il vous appeler ? »

Monsieur, Majesté, T'Challa ? Je ne voudrais ni avoir l'air trop pompeuse, ni mettre une distance qui l'empêcherait de répondre en toute franchise aux potentielles questions indiscrètes. Une fois qu'il m'a répondu, je lui fais un simple signe de tête puis commence : « Dites-nous... Guerrier, diplomate, cher d'État, scientifique... vous semblez avoir de nombreuses facettes. Présentez-vous un petit peu, qu'on en sache plus sur l'homme derrière le Roi ? »

Je pose les mains à nouveau de part et d'autre de mon micro. J'ai lu sur lui, en plus de sa page Wikipédia. Il semble intelligent, et ça lui donne un avantage certain sur beaucoup d'hommes politiques déjà... à voir maintenant ce qu'il ressort quand on grattera un peu.

T'Challa & Judith
Sur tout les fronts

mise en page par .Stay Away

Il se devait impérativement de calmer ses ardeurs, il était sur une radio et non à un conseil politicien, l'atmosphère ainsi que l'endroit sont moins oppressants. Un petit verre d'eau suffira à lui faire passer l'envie de s'emporter en pensant aux nombreux drames qu'a vécu le monde entier ainsi que le sol Américain à l'image de son pays. Cette image dans sa tete représentant une des villes Africaine restera à jamais gravé et si ça ne joue pas sur la stabilité de son esprit, ça jouera surement sur sa vision des choses devenue de plus en plus dure avec le temps. Il n'aura aucune pitié à devoir agir selon les conséquences, il fera tout ce qu'il faut pour stopper ce carnage, car oui, c'est un carnage pur et dur vu les nombreuses pertes causées par les héros. Ce n'est pas un pro-mutant loin de là, l'un comme l'autre sont des dangers publics et ce même s'ils ont pour des objectifs différents. Se voir conférer des responsabilités aussi importantes que celles des héros peut parfois brouiller le jugement et l'esprit pour faire d'eux des machines incontrôlables. C'est ça de n'obéir à aucune règle, à un moment ça éclate et ce n'est pas beau à voir pour le coup.

L'antenne reprit quelques minutes plus tard et Miss Hyde se mit à parler à ses auditeurs en même temps qu'à lui, le lancement d'une longue et instructive discussion. Est-ce que les gens seront réceptives à ses paroles ? Il l’espérait, ce sera toujours plus simple que de devoir intervenir plus personnellement. " T'Challa suffira." Pas besoin d'imposer le terme "Roi", "Gouverneur" ou encore "Majesté", ça serait trop présomptueux et c'était pas vraiment son but sur le moment. Il était théoriquement un invité sur le sol Américain, il se devait donc de rester comme tel tout en gardant néanmoins ce qui le caractérise si bien. Une fois la parole lui étant donnée, T'Challa se rapproche du micro pour enfin pouvoir s'exprimer avec une voix bien distinct. " Je pense qu'il n'est pas nécessaire de de monter une autobiographie sur ma personne pour ceux qui suivent les infos médiatiques. Comme l'a dit mademoiselle Hyde, je suis autant un guerrier, qu'un roi, qu'un chef d'état ou qu'un scientifique et je ne cherche nullement à me donner un autre titre. Si je me trouve à New-York à l'heure actuelle c'est que la situation s'aggrave en dehors du sol Américain." Et le moins que l'on puisse dire est qu'il est bien placé pour en parler étant donné qu'il se trouvait malheureusement aux première loges, impuissant. " Nous avons tous étés témoins des récents et tragiques événement survenus à New-York, un parmi tant d'autres. Il y a quelques années lorsque j'étais au Wakanda, une de mes villes a été détruit, des millions d'habitants sont morts, des femmes, des maris et pères, des enfants. Je pense qu'il est grand temps que les choses changent." Il n'en avait que faire que le sujet n'ait pas été lancé sur le tapis, T'Challa n'est pas du genre à passer par quatre chemins et autant entamer le sujet sans plus attendre que ça plaise ou non. Il était invité non ? Il avait droit à la parole et aux dernières nouvelles la radio est une libre antenne.

Cependant, il mesurait ses paroles au fur à mesure pour ne pas trop en dévoiler et ne pas paraître trop "brutal" même si intérieurement il était assez meurtri pour pouvoir y aller autant en douceur qu'en force.

La stiuation s'agrave. La situation, quelle situation ? Étions-nous vraiment en paix, à un moment donné de notre histoire ? Nous les êtres humains. Hommes, femmes, vieillards ou enfants. Étions-nous vraiment à cet instant où il est possible de s'assoir face à une télévision sans recevoir une tonne de drames sur le visage ? Alors mon cher T'Challa, je pense qu'on va pouvoir commencer à jouer maintenant...

Il en vient aux raisons de sa visite à New York. Venir pour défendre les siens, c'est louable mais quand ils sont morts. Et puis, les bouffons en collant ont beau causer quelques soucis du genre invasions extraterrestres, j'imagine qu'on ne peut pas leur mettre toutes les catastrophes du globe sur le dos. Plutôt que de vouloir établir un fichier qui servira à … quoi ? Il  aurait mieux fallu poursuivre le monstre vert comme on l'aurait fait contre n'importe qui d'autre. Paye ta logique, Roi du Wakanda. La seule chose positive qui avait émané de cette absence immédiate de réponse était qu'il était certes un guerrier, mais qu'il n'était pas forcément avide des bains de sang et des guerres.

Où étais-je quand les attentats ont eu lieu ? Quand il y a des catastrophes de ce genre, nous savons tous où nous nous trouvions. Je devais aller au centre commercial. Une de mes collègues m'y attendait et soudain, ce fut le mot de trop. Attends. Parfois, j'ai l'impression qu'on cherche tout le temps à se convaincre de nos sentiments. Ce jour-là, il a pris ma main dans la sienne et ça a été le mot de trois. « Attends. » Sans violence, pas insistance, juste une prière, son regard plongé dans le mien. J'ai su que j'allais attendre. Je baisse le regard quand il dit que nous avons été témoins des attentats. Je ne pense pas que nous n'avons été que des témoins. Nous avons été des acteurs. Nous n'avons tous été que des acteurs, par notre absence de réaction. Parce que dans une guerre, ce sont les soldats qui doivent mourir et ce jour-là, ce ne fut pas le cas. Et tout ce qui en a découlé, c'est malheureusement de la merde. Parce qu'il ne peut rien se décider de bon, quand on porte encore le deuil. Comme un retournement de situation idiot, comme si Magnéto n'avait pas réfléchi aux conséquences de son acte ou que désormais, tout cela ne comptait plus pour lui. Il est connu, chacun doit-il l'être, choisir son camp ?

Je ne me sens prête à vraiment choisir mon camp. Je ne veux pas trucider les homo sapiens, parce qu'ils sont homo sapiens. Ce serait cruel, comme une loupe au-dessus des fourmis. Je caresse mon visage en levant les yeux vers T'Challa, je cherche à voir quelle expression il porte sur le visage, sachant que son public est aveugle, ici. Allez, je décide de contrer le Roi. Je fronce les sourcils, en pleine réflexion quant à mon choix de mots : « Mais... une ville au Wakanda... les attentats de New-York, il me semble qu'il ne s'agit pas vraiment des mêmes responsables T'Challa. Vous les rapprochez comme on les rapprocherait du 11 septembre. Pensez-vous qu'après avoir regardé tous les barbus de travers, on doit vraiment faire la même chose avec ceux qui ont un gêne différent du nôtre ? »

Adieu subtilité. Mes auditeurs sont habitués, le Roi l'est moins j'imagine. Je n'ai jamais dit que je suis une mutante à l'antenne. D'abord parce qu'on ne me le demande pas spécialement. Ensuite parce que je ne veux pas être fichée tant qu'on n'aura pas le dessus, l'assurance de ne pas être emmenés dans la nuit. J'enchaîne par une question directe, à laquelle on serait arrivés de toutes façons : « Êtes-vous d'accord avec la loi de recensement des mutants et pensez-vous que toute personne ayant un talent exceptionnel doive faire l'objet d'une fiche ? »

Non parce que sinon je fais un cassoulet du tonnerre ! aurais-je ajouter, mais je ne veux pas avoir l'impression de me moquer. Pas tout de suite...

T'Challa & Judith
Sur tout les fronts

mise en page par .Stay Away

La question ne se pose même plus, héros comme mutants se doivent d'avoir une fiche au gouvernement afin de procéder selon les lois instaurées dans le monde entier. Certes le système n'a pas toujours été clean dans le sens où des failles se sont présentées à plusieurs reprises, mais rien n’empêche que des personnes censées siègent encore dans la haute sphère mondiale. Au sein de son pays et plus précisément de sa nation, il y a une certaine règle à suivre, un code moral très strict qui est respecté à la lettre et il peut en témoigner étant donné qu'il gère d'une main de maître le Wakanda. Etre roi ne veut pas dire être un simple spectateur  dans un monde régit par la violence et le crime en tout genre, cela veut également dire se trouver sur le terrain pour défendre les plus faibles, les plus démunis, les moins aptes à combattre pour la véritable justice juste. Peu partage sa vision des choses, mais pourtant ils devraient. Tout ce qui importe à T'Challa est le vote global et non celui d'une ou deux personnes, ils ne pourront pas l'atteindre psychologiquement, il est bien plus tenace que ça, bien au-delà des limites normales.

Judith Hyde ou la première d'une possible longue liste se mettant en partie contre toutes ces lois. Oui, il était assez difficile pour elle de le berner étant donné la réaction subite qu'elle eut à son explication. Si elle demeurait sérieuse au premier abord, T'Challa esquissa un sourire jaune au coin des lèvres. « C'est bien ça le problème. Vous pensez vraiment que vos héros sont ce qu'ils laissent croire ? Alors pourquoi Iron-Man et Hulk sont venus se battre dans une des villes de mon pays ? Pourquoi ont-ils détruits complètement cette dernière ? Voulez-vous peut-être qu'on compare les pertes ? Bien plus de 3000 civils sont morts dans l'une de mes villes et grâce à deux individus que la plupart considère comme des héros de la nation Américaine.» Il était encore difficile pour le roi du Wakanda de tirer un trait sur le passé tant qu'il n'aura pas atteint son objectif personnel et fait payer les responsables. Personne ne vient foutre le boxon dans son pays sans en payer les conséquences et si pour le moment il est dans la première phase de son plan, la phase finale ne tardera pas à arriver et ça risque fort de faire mal. « Je suis bien évidemment conscient que vous avez surement tous perdus des proches, mais qui vous dis que cette action ne se reproduira pas ? Nous savons tous que ce ne sera pas la dernière attaque que subira le sol Américain tout comme le monde entier. Les héros ont leur propre stratégie, leur propre plan d'attaque sans quelqu'un au-dessus pour superviser et c'est ce à quoi sert le gouvernement. Il y a encore de nombreuses failles à réduire, mais ça viendra en temps et en heure.» La liberté d'expression n'est-il pas une façon physiologique adoptée par les citoyens américains ? Parce que dans son pays si et il ne changera pas parce qu'il a mit les pieds sur un sol étranger. Sa venue ici est pourvue d'une intention noble et si tout se passe comme convenu alors les dégâts seront limités.

Mutants comme héros ou humains ne dérogent pas à la règle et ça elle devrait rapidement se le mettre au fond du crane. « Personne ne doit échapper aux directives du gouvernement. Les humains ne sont pas épargnés lorsqu'ils enfreints les lois n'est-ce pas ? Pourquoi les mutants et les héros devraient y échapper ? Parce qu'ils ont des dons ? Des pouvoirs ? Ils peuvent se montrer tout aussi dangereux que de simples humains, la preuve vivante avec l'attaque à New-York et celle dans mon pays sans oublier ceux dans le monde entier.» Les innocents n'ont rien demandés, ils sont en familles, ils mangent ensembles, ils dorment paisiblement en espérant que le lendemain sera meilleur et voilà que tout d'un coup ils se retrouvent à deux doigts de mourir. Pourquoi ? Tout ça doit s’arrêter et rapidement. T'Challa dévisagea à tour de rôle tout ceux se trouvant au sein du studio pour leur poser une question assez intéressante de son point de vu. « Est-ce que vous avez perdu un proche durant l'attaque le mois dernier ? » Il était assez impatient de récolter l'avis de tout le monde et il resta d'ailleurs quelques secondes à les fixer à tour de rôle pour les pousser à répondre jusqu'à finalement finir sa course vers l'animatrice. « Et vous, qu'est-ce que vous feriez si des membres de votre famille ou des proches se font tuer à cause des agissements des héros ? » Chercherait-elle à venger ? Ou resterait-elle de marbre en tant de leur trouver une excuse idiote pour les innocenter ?

Nos héros. Oui m'enfin, n'exagérons pas non-plus. Même si sur le principe, un Magnéto et un Hulk n'ont pas à faire l'objet d'une fiche, comme moi ou le premier mutant venu, je ne vais pas leur jeter des fleurs quand ils traversent la rue. Nos héros c'est vite dit, je respecte plus leur nature ou ce qu'ils sont physiquement devenus que leurs agissements. C'est étrange, le bon sens pousserait à adopter l'attitude contraire. Je lance un regard perplexe dans sa direction avant de lever les yeux au ciel une seconde.

Certes, je ne peux pas justifier Géant Vert et Stark qui se pointent là pour jouer à la bagarre en détruisant tout sur leur passage. J'imagine qu'ils sont assez visibles pour qu'on n'ait pas à ficher tous ceux qui ne comptent pas changer de personnalité et se changer en Edward Hyde... Par exemple prenons disons... une pseudo animatrice de radio qui, en soi, n'a pas le pouvoir de faire exploser les immeubles. Dois-je être vue comme un danger potentiel ? Que se passera-t-il quand « on » décidera que les droits de toutes ces personnes ne sont plus les mêmes que celles du reste de la population terrienne. D'abord, le droit d'être anonyme est bafoué. Et ensuite ? Le droit de vote ? Un couvre-feu ? Et ensuite ? Ensuite ?

Ne voyez pas à si court terme, Majesté. Ne faites pas cette erreur ici, et maintenant. Tout se joue maintenant et le pouvoir qu'il y a entre vos mains, vous l'utilisez à mauvais escient. « T'Challa. Disons que demain un homme fait exploser cet immeuble. Disons que cet immeuble est plein, de personnes qui ne méritent pas de mourir. Vous allez tourner votre regard sur cet homme. Qu'allez-vous faire ? Allez-vous emmener cet homme devant nos tribunaux ? Ou est-ce que vous regarderez qui il est ? Il était noir, fichons les noirs. Non il était Français, fichons les Français. Non il était professeur de littérature, fichons les professeurs de littérature. Et maintenant. Il était mutant. »

La mutation peut être une arme, c'est vraie. Mais une arme est une arme et il y en a une dans mon salon. On ne peut pas tout contrôler, en dépit de la peur qui habite les êtres humains à la suite de drames. Être fort, c'est résister à la peur. Stark et Banner auraient mérité un procès, mais le reste du monde ne doit pas payer les pots cassés. Et la communauté mutante non-plus. Parce que s'il faut à un moment donné donner les armes aux mutants pour se défendre, je ne serai pas du côté de ceux qui veulent les enfermer. S'il faut des Jean Grey pour que la peur vienne nous protéger plutôt que nous porter préjudice, je ferai des Phoenix. Tous ces pouvoirs en éveil, qui pourraient exploser. Tous ces humains qui deviendraient des mutants. Et vous T'Challa. Et si un jour vous ne pouviez plus décider ? Décider de vous battre, décider de ce que vous êtes ?

Je me mords la lèvre. Ce serait possible. Peut-être pas définitif tout de suite, mais ce serait possible. Il ne s'en rendrait peut-être pas compte tout de suite... Mais je sens bien que ce drame dans son pays l'a blessé. Il n'est pas un calculateur, peut-être n'a-t-il pas juste fait son deuil et reste prisonnier de l'étape de la colère. Ou celle de la négociation. « Nous savons tous que ce ne sera pas la dernière attaque que subira le sol Américain tout comme le monde entier. Les héros ont leur propre stratégie, leur propre plan d'attaque sans quelqu'un au-dessus pour superviser et c'est ce à quoi sert le gouvernement. Il y a encore de nombreuses failles à réduire, mais ça viendra en temps et en heure » « Est-ce que nous parlons de mettre des bracelets aux chevilles des Avengers ? Si le papa des Avengers est absent, on attend que la Terre explose ou on prend une décision ? »

Les failles... En soi, encadrer les Avengers ne me poserait pas trop de problème. Mais j'avoue que j'ai envie de contredire T'Challa maintenant... J'ai envie de lui faire comprendre qu'il a tort et qu'il ne pourra pas tout régler, tout encadrer. « Si une bombe explose et qu'un Avenger, un  mutant, un civil peut en réduire la puissance, à qui devra-t-il faire un courrier pour demander la permission pour faire son devoir ? Ou devra-t-il craindre les représailles ? Un accident est un accident. Un meurtre est un meurtre. Ne pensez-vous pas que les pertes que vous avez subies soient accidentelles ? Injustes. Tristes. Dramatiques. Mais accidentelles ? »

« Personne ne doit échapper aux directives du gouvernement. Les humains ne sont pas épargnés lorsqu'ils enfreints les lois n'est-ce pas ? Pourquoi les mutants et les héros devraient y échapper ? Parce qu'ils ont des dons ? Des pouvoirs ? Ils peuvent se montrer tout aussi dangereux que de simples humains, la preuve vivante avec l'attaque à New-York et celle dans mon pays sans oublier ceux dans le monde entier.»

« C'est vrai. On fiche les délinquants sexuels quand ils ont eu à faire à la Justice. Mais un policier qui ouvre le feu contre un forcené n'a pas à finir en prison. T'Challa... pensez-vous que les Avengers soient des criminels, dans le fond ? »

Je fronce les sourcils, pose les coudes devant moi et plonge mon regard dans le sien. Quand il prend à partie les personnes dans le studio, je tends immédiatement le bras dans leur direction, doigts tendus comme pour les inciter à ne pas répondre à la question. Je passe une main sur mon visage, réfléchis quelques instants puis réponds calmement : « Je pense que chacun doit être en paix avec sa conscience. La frontière entre la vengeance et la justice est mince. La frontière en la paix et la guerre l'est tout aussi. Je ne suis pas fan de M. Rogers ou de l'excentrique Stark, mais je respecte les sacrifices qu'ils font. Parce que nous enterrons nos morts, soignons nos blessés. Mais qui les soignera, eux, quand l'armure va exploser ? S'ils parent les attaques de leurs ennemis et de ceux qu'ils imaginent être leurs alliés ? »

Je préfère esquiver la question. Si demain la prison prend feu lors de la défense de la ville, si je perds Papa après que Maman nous ait déjà quittés l'année dernière, j'ignore ce que je ferais. Il est la seule personne que je connaisse qu'il ait payé pour les crimes que les autres ont commis. Je ne sais pas ce que je ferais, franchement. Peut-on imaginer comment on réagit quand notre monde s'effondre ? Je pince les lèvres, offre toute la compassion dont mon regard est chargé à T'Challa. « Je pense que ni les Avengers, ni les mutants sont nos ennemis. »