Les mains dans les poches, les cheveux au vent, Akane profitait d'une sortie durant sa pause au sein de l'entreprise du grand Stark. Elle se promenait à proximité de l'Hudson, le temps était clair et le soleil chauffait de ses rayons sa chevelure blonde. Elle était habillée d'un simple jean et d'une veste sans manche de la même matière, un t-shirt à longue manche par-dessous. Malgré le fait que la majeure partie des autres employés de Stark Enterprise se mettaient sur leur 31 pour aller au boulot, le cyborg n'avait jamais été à cheval sur les protocoles vestimentaire, déjà qu'elle ne supportait pas la vie de bureau, fallait pas lui en demander de trop non plus. De plus, l'ancien patron lui-même ne prenait pas la peine du costume quand il s'amusait à déambuler dans les couloirs de son entreprise familiale. Au final, elle ne faisait que de prendre exemple sur son modèle et celui grâce à qui elle avait un boulot. Ca devait bien faire rire son frère, cette situation actuelle, lui qui était à la tête de la Powers Corps qu'Akane n'avait pas voulu reprendre. Au final, on n'échappe pas réellement à son destin sans doute, une connerie du genre. Elle arrêta sa marche une fois arrivée au bord de la rivière qui séparait Manhattan du reste du continent l'air un peu pensive. Son regard vira au rouge, indiquant qu'elle passait en vision thermique pour voir les poissons jouer dans l'eau, se poursuivant en jouant à chat – paradoxale pour des poissons – alors que d'autres étaient visiblement en pleine partie de cache-cache, planqué dans les algues avoisinantes.
"Au secours, au voleur !" Akane sorti de sa rêverie, ses pupilles reprenant une couleur plus naturelle pour voir d'où le bruit provenait. Elle pivota la tête pour voir un homme courir dans sa direction, un sac à main contre sa poitrine et une mine satisfaite de son larcin du moment. Derrière lui, une femme blonde déjà d'un certain âge gueulait en pointant son doigt dans sa direction. Il était donc fort à parié qu'elle avait le voleur en vue, arrivant à proximité d'elle. Elle recula d'un pas, comme pour laisser au criminel le champ libre pour s'enfuir. Lequel ne se priva pas de cet espace pour redoubler son sprint final, prenant encore plus de confiance en lui. Cependant, la jeune blonde sortit une main de sa poche une fois que l'homme passait à son niveau, l'attrapant par le col de son T-shirt pour l'arrêter. L'effet fut immédiat et, sans même une résistance de sa part, l'homme fut stopper net et emporter par l'élan de ses jambes, n'ayant pas encore eu l'information que le reste du corps n'arrivait plus à suivre, il chuta sur le sol, toujours soutenu et à moitié étranglé par son propre vêtement. Toujours la seconde main dans sa poche, elle saisit l'avant-bras du malfaiteur et le releva, ne lâchant pas son emprise sur lui, ce qui devrait lui laisser de belles empruntes sur sa peau durant quelques minutes. "Je te conseille de rendre le sac à la madame." L'homme, bien qu'un peu moins confiant qu'à l'instant, ne sembla pas vouloir accepter la requête de 18. "Non mais tu crois quoi connasse ? Je te conseille de me lâcher sinon…" Sans même terminer sa phrase, il envoya le poing sui tenait le sac en direction du visage de la blonde, espérant ainsi lui faire lâcher prise. Manque de chance pour lui, la rapidité d'Akane jouait en sa défaveur et, sortant aussi rapidement que la première, sa seconde main vint interrompre le mouvement. Elle soupira face à cette vaine attaque. "Mauvaise réponse !" Elle commença alors à tordre le bras dans une direction normalement pas prévue à cet effet. L'homme poussa une grimace puis, l'instant d'après, après le petite craquement significatif d'une fracture du coude, il commença à crier de douleur, lâchant le sac qu'Akane récupéra en plein vol en attrapant la lanière. Comme pour répondre à sa précédente agression, elle lui envoya alors un coup de poing bien placé dans le sternum, histoire de le clouer au sol. Toujours en maintenant le bras sous son emprise, Elle envoya le sac directement dans les bras de la blonde qui arrivait, déjà fatigué par cette course improvisée. "Merci, merci mille fois." Akane ne pris même pas la peine de répondre, se contentant de hausser les épaules, comme si tout cela n'était qu'une autre journée normale à New-York.
La patrouille était toujours la même, plus ou moins. La mission de l'HPU était simple. Recenser les mutants, les forcer à le faire s'ils ne le sont pas, surveiller ceux qui le sont. C'était aussi simple que cela. Sur le papier en tout cas. En réalité, ça ne se passait jamais comme prévu, ça ne se passait pas d'une façon aussi limpide et la première difficulté restait de savoir qui des habitants à capacités extraordinaires était mutant de naissance ou non. A vrai dire, Ellen ne comprenait pas qu'on puisse faire la différence entre les deux, concernant le recensement en tout cas. Des capacités extraordinaires de naissance ou acquises par un procédé mystérieux... ça restait des capacités étranges tout pareil et ils étaient tout aussi dangereux que des personnes ayant développés leur génome responsable de leurs pouvoirs. Mais la loi était faite ainsi et elle ne faisait que suivre les ordres. Aujourd'hui elle n'était pas en civil, sa tenue arborant le logo et le nom de l'HPU, à l'instar des autres unités spéciales de la police. En patrouille dans la ville avec un équipier, ils étaient de surveillance dans le quartier quand une femme un peu paniquée venait à leur rencontre, bien consciente de ce qu'elle avait vu. « Là-bas une femme est en train de massacrer un voleur! » C'était quoi encore cette connerie?
Consciencieux, Ellen et son équipier se rendaient alors sur les lieux, d'abord pour vérifier les dires de la femme qui avait finalement pris la fuite. Mêlés au bain de foule, c'est sans difficulté qu'ils pouvaient observer la scène un court instant. La force dont faisait preuve la blonde n'avait rien d'humain, clairement. « Occupes-toi de l'homme. » Après tout la femme qui était venue les prévenir avait bien précisé qu'une autre femme s'en prenait à un voleur. S'ils étaient de l'HPU, ils étaient avant tout des policiers et pouvaient se permettre d'arrêter ce genre d'individu. Quant à Ellen, elle s'occuperait de la justicière un peu trop brut de décoffrage à son goût. « Hé, HPU, lâchez-le! » lui lançait-elle, fendant la foule et pointant son arme sur elle. L'homme à terre semblait clairement manquer d'air et dans un état pas beau à voir. Cette femme était dangereuse au regard d'Ellen qui ne louperait pas sa cible s'il le fallait, elle le savait, malheureusement peu consciente que la femme qui lui faisait face était à l'épreuve des balles... c'était bien la connerie de l'Etat de ne pas fournir d'armes spéciales à leur unité mais ça encore, elle ne pouvait rien y faire. Dès que le voleur était lâché, son équipier s'occupait de lui, Ellen bien trop concentrée sur la petite blonde. « C'est pas vraiment une manière de faire la justice même avec un bon fond, il y a des tribunaux pour ça. » La courte distance les séparant laissait croire que la jeune femme n'était pas une mutante, Ellen ne ressentait rien. En revanche, elle ne baissait pas sa vigilance ni son arme pour la seule raison qu'il arrivait parfois que les pouvoirs ne soient pas physiquement douloureux sur elle ou ne s'expriment pas directement. Elle pourrait demander à la blonde de lui faire une démonstration pour lui prouver qu'elle ne lui avait pas voler ses pouvoirs mais c'était clairement trop dangereux et Ellen préférait la méthode traditionnelle: arrêter, faire un test sanguin, recenser ou laisser partir. « Vous allez me suivre bien gentiment jusqu'à la voiture. » Non, ce n'était pas une demande, c'était un ordre. Ça marchait comme ça dans leur unité.
L'homme était à genoux, cherchant sa respiration après le coup porté à sa poitrine. Elle lui tenait toujours le bras qui s'amusait à se tordre dans des positions fort peu conventionnelles pour un membre de ce genre. Le monde était sauvé et pour sûr que le criminel en herbe allait apprendre sa leçon et hésité avant de piquer un autre sac. Quand soudain, une voix perça à travers la foule qui s'était amassée pour voir le spectacle. Akane tourna la tête pour voir deux agents des forces de l'ordre et, à en croire l'écusson, de ceux qui s'occupait des mutants. Voilà qu'on allait la prendre pour une de ses personnes capable de sortir des couteaux de leurs mains, elle n'avait rien d'un mutant. Préférant coopérer avec les policiers – surtout pour se faire bien voir dans les tabloïdes que son patron risquait de lire – elle ne se contenta pas de lâcher la victime de ses assauts mais bien de l'envoyer glisser sur le sol en direction de l'agent qui se dirigeait vers eux. "Je vous le laisse." Elle voulut reprendre son envol pour quitter l'endroit mais, l'arme pointée dans sa direction l'en dissuada. Elle ne craignait pas d'avoir une balle, sans doute serait-elle à même de l'éviter, mais tout ceci risquait de partir en fusillade et le mouvement de panique qui allait s'en suivre n'était pas tellement une chose à espérer. Il suffisait de voir comment deux coups de feu un peu plus loin, il y a quelques semaines, avait fait paniquer la foule alors que le prince des mers sortait de l'océan.
Sans dire un mot, Akane coinça de nouveau ses mains dans les poches, absolument pas alarmée par l'arme pointée dans sa direction. La fliquette voulait que 18 l'accompagne, ok, elle allait obtempérer pour une fois, les Avengers pourraient voir ainsi qu'elle était prête à coopérer avec la police locale et reconsidérer son adhésion. Arrivé à son niveau, elle souffla pour se remettre une mèche de cheveux rebelle hors de son visage. "Croyez-moi, ce n'est pas la peine de me passer les menottes." Ce qui était vrai car ce n'était pas ce petit bout de métal qui allait l'arrêter et elle s'en voudrait de casser ainsi du matériel de la ville. "Par contre, si on pouvait faire ça vite, je suis pressée." Le monde était quand même dingue de nos jours, même lorsqu'on était une héroïne sauvant une demoiselle en détresse, on avait quand même des problèmes avec la police. Elle n'avait rien fait de mal à part arrêter un malfrat, certes de manière un peu violente mais le collègue de la jeune femme avait beaucoup plus de facilité à appréhender ce dernier maintenant qu'il était au sol… et presque heureux d'être emmené loin du cyborg. Lorsque le jeune homme passa, menotte aux poignets et peur dans le regard, Akane fit un petit mouvement de la tête, une fausse agression dans sa direction, ce qui provoqua chez lui un nouveau sursaut et raviva la douleur dans son bras. "Je vous suis." S'adressa-t-elle de nouveau à la jeune policière alors que la foule s'écartait devant elles, comme dans les textes sacrés avec le barbu et la mer coupée en deux.
Ellen restait calme. Garder son sang froid, peu importe la situation, faisait partie intégrante de son métier. On leur avait appris - et on les avait obligé aussi - à rester calme, quelle que soit la situation, peu importe la possible dangerosité du mutant ou non qui leur faisait face. On avait beau dire, être agent pour l'HPU restait un métier à risque malgré tout. Ellen n'avait plus rien à perdre de toute façon, c'était peut-être pour cette raison qu'elle avait continué sa formation après le décès de sa famille parce qu'il ne lui restait que cela, peu importe les possibles non retour chez soi en fin de journée. Alors elle se levait chaque matin sans savoir si elle franchirait de nouveau le seuil de sa porte et clairement, si la femme qui était actuellement en face d'elle décidait de se rebeller, elle doutait qu'avec son petit flingue, elle pourrait l'arrêter. Heureusement pour elle la jeune femme était plutôt coopérante, bien qu'elle continuait de faire les choses à sa façon. Le malfrat était balancé à son équipier comme s'il était qu'un vulgaire morceau de viande qu'on lance à un chien. Quant à la blonde, elle s'approchait davantage, laissant savoir à Ellen qu'il n'était pas nécessaire de lui passer les menottes. Des paroles qui parvenaient à ses oreilles et qui, dans un premier temps, lui faisait baisser son arme. Il ne fallait pas être dupe et savoir écouter. Si elle était une mutant non recensée qui refusait de l'être, elle aurait déjà fuit depuis longtemps face à l'uniforme. Rangeant son arme dans son étui, elle observait le petit manège de la blonde. « Je vous demanderais d'arrêter les provocations pour aujourd'hui. » Evidemment elle parlait du jeu qu'elle opérait sur le petit voleur de rue qui, visiblement, avait une peur bleue de la jeune femme à présent. « Circulez messieurs dames, il y a plus rien à voir. » La violence, les arrestations, ça attirait toujours les badauds curieux prêts à se mettre en danger pour avoir un scoop. Ces idiots.
Accompagnant de près la blonde jusqu'au véhicule de fonction où le voleur était placé sur la banquette arrière, Ellen sortait une tablette tactile du véhicule. Il fallait le dire, la technologie, ça aidait pour beaucoup de choses aujourd'hui bien que ça apportait aussi son lot de problèmes mais ça c'était une autre histoire. « Quel est votre identité s'il vous plait. » Une formalité, comme toujours, mais un besoin pour Ellen pour savoir si la jeune femme qui lui faisait face était déjà dans leur dossier ou s'il allait falloir pousser les formalités plus loin avec une prise de sang qui serait envoyé en laboratoire pour déterminer ou non son possible statut de mutante. Alors qu'elle s'apprêtait à taper le nom qu'on allait lui donner, elle était interrompue par une seconde femme, la fameuse blonde qui s'était faite voler son sac un peu plus tôt. « Pourquoi l'arrêtez-vous? Cette femme est bonne, elle m'a rendu mon sac. » Les iris d'Ellen quittaient sa tablette et regardaient tour à tour la femme volée et l'héroïne du jour. « On ne règle pas la violence par la violence et je peux vous assurer que ça va bien au delà de cela. » Parce qu'il fallait bien qu'elle fasse son job de surveillance de mutant, celui pour lequel elle avait été formée, bien avant de régler les petits soucis de rue comme ce genre de vol à l'arrachée. « Je pense que notre amie va s'en sortir avec un avertissement, je vous rassure. » Un sourire rassurant à l'encontre de la femme qui quittait les lieux, satisfaite de son intervention, après avoir remercié pour la énième fois sa sauveuse. En réalité, si Ellen ne trouvait pas son nom dans la base de données, elle aurait le droit à une prise de sang forcée et possiblement un recensement forcé par la même occasion si le laboratoire leur indiquait un génome. Reportant son intention sur la tablette qui chargeait son contenu, elle s'autorisait un peu de conversation avec la bagarreuse. « Vous étiez là quand le vaisseau Atalante est apparu, pas vrai? » Cette blonde lui disait quelque chose et en dehors de cet événement marquant, elle ne savait pas où elle aurait pu la voir autrement.
Akane accompagnait l'agent de police sans faire plus de zèle alors qu'une partie de la foule commençait à s'éclipser. Les temps étaient en train de changer et les super-héros commençaient à diviser. Parmi les badauds qui restaient, on commençait déjà à entendre les commentaires. "C'est vrai, il faut les enfermer." "Vous êtes fou, ils nous ont sauvé, on devrait bâtir une statue en leur honneur." On en était presque aux huées lancées, tantôt pour le cyborg, tantôt pour le flic. Et tous les commentaires ne faisaient même pas sourciller la jeune blonde. En vérité, même les paroles de la personne qui l'arrêtait ne lui faisaient aucun effet, elle allait bien pouvoir faire ce qu'elle voulait et dans sa tête, elle venait de rendre justice, de manière sévère certes, mais une justice quand même. Arrivée à la voiture de fonction, toujours les mains dans les poches, elle s'adossa contre ce dernier, posant même un de ses pieds sur la porte qui la séparait de sa victime, espérant provoquer malgré tout un second sursaut de sa part. L'agent de la paix sortit une tablette, sans doute pour regarder ses fichiers concernant, parce que c'était bien de ça que son organisation faisait, recensé les mutants – et seulement eux – afin de les arrêter pour ce qu'ils étaient plus que pour ce qu'ils faisaient. Bientôt, ils allaient devoir porter un brassard noir pour montrer leur appartenance à une espèce différence. Ca c'était déjà vu par le passé et les choses avaient relativement mal tournée… elles tournent toujours mal.
"18" voilà la seule réponse qu'elle lui donna lorsqu'on lui demanda son nom. 18, c'était le nom qu'elle s'était donnée après sa transformation, un nom de robot, un nom définitivement pas humain. Mais c'était la façon dont elle se sentait toujours pour le moment, elle était devenue autre chose qu'une humaine et plus jamais elle ne pourrait vivre certaine chose normalement. Les pouvoirs, ce n'est pas au gens de choisir si c'est une bénédiction ou une malédiction – suivant ce qu'ils en font, mais c'est un peu des deux à la fois. La blondinette donc le sac avait été sauvé s'approcha, demandant calmement à ce que Akane soit libéré pour le service qu'elle avait rendu. Ce à quoi un court échange alors et Akane se permit une réflexion avant que cette dernière ne parte. "Ne vous en faites pas, tout va bien se passer." La regardant s'en aller, Akane tourna son attention vers la tablette. A n'en pas douter, la jeune policière n'allait pas trouver grand-chose sous ce pseudonyme, sauf si elle fouillait dans les journaux de ces dernières mois, car elle n'avait pas chômé hors des tabloïdes. Certains s'étaient même demandé si Stark n'avait pas recommencer l'erreur d'Ultron. Il n'e était rien, Akane restait avec une intelligence humaine et avec les même choix moraux, comme celui de ne pas faire trop de mal à ce voleur. Elle leva les yeux au ciel en soupirant. "Akane Jade Powers." Voilà, ça devrait la satisfaire le temps de faire sa recherche qui allait très certainement de solder par un échec. Et après, il fallait prouver qu'elle n'était pas une mutante mais bien un cyborg. "Pourquoi ? Vous comptez m'arrêter aussi pour avoir empêché un voleur de tirer sur la foule pour tuer encore plus de gens, pour avoir sauvé l'un d'entre eux…" C'est vrai qu'en dehors de l'homme à la capuche, durant l'arrivée de ce grand vaisseau sous-marin, elle ignorait si l'homme du toit avait fait des victimes dans la foule. "… ou parce que j'ai pris une balle pour sauver ces gens ?" En pleine tête s'il vous plaît, mais elle cacha ce détail, peu de gens survivaient à ce genre d'accident. La foule de son côté s'était presque entièrement dissipée, ne laissant que quelques personnes encore curieuse, tenue à l'écart par le second policier qui agitait les bras pour leur demander de reculer.
Les murmures des uns, les cris des autres. Ellen n'en avait que faire, premièrement parce qu'elle ne faisait que son travail, aussi ingrat soit-il pour certains, et deuxièmement parce que les arguments des uns comme des autres étaient faussés au regard de la brune. Son boulot ne consistait pas à enfermer les mutants ni à les mettre sur un piédestal. Elle se contentait de les recenser et de les surveiller pour éviter tout débordement. Elle ne faisait pas la justice quand une erreur était commise, elle tentait justement d'éviter son intervention en dissuadant les mutants comme les autres de commettre une erreur qui pourraient les mener devant un tribunal. Ce que venait de faire la blonde, c'est-à-dire agresser physiquement une personne, qu'elle soit mutante ou non, ce n'était pas une chose à faire. Ellen n'avait pas relevé, mais que la jeune femme fasse justice pour un vol, qu'elle ait ses raisons, ça n'empêcherait pas l'agresseur devenu agressé d'avoir tous les droits de porter plainte pour coups et blessures. Devant sa tablette, elle cherchait donc dans un premier temps l'alias 18, parce que ça pouvait être qu'un alias. Elle savait que la police ne recensait pas par les alias mais par les noms mais quand une personne refusait de donner le sien, on vérifiait une identité avant d'y ajouter son alias. Le temps de chargement était relativement long, c'était le désavantage de la technologie pour le coup mais Ellen avait l'habitude et ne s'en formalisait pas, ayant même le temps de recommencer la recherche quand la femme se décidait à lui donner son nom entier.
Le patronyme entré, elle laissait la tablette faire son travail, commençant une conversation avec Akane, visiblement peu encline à comprendre qu'elle n'était pas là pour l'emmerder mais pour rectifier son erreur et lui remettre les règles de savoir-vivre en tête. Ce n'était pas parce qu'elle avait une force supérieure à la moyenne qu'elle devait s'en servir dans un but brutal. « Je me souviens pas avoir dit ça non. » L'agent des forces de l'ordre restait calme face à tant d'accusations - dont elle avait l'habitude aussi à vrai dire. C'était assez ironique quand on y pensait. Une partie de la population l'accusait de participer au recensement forcé des mutants, comme si c'était inhumain, comme si elle exprimait sa haine contre eux en faisant ce travail mais la plupart d'entre eux ignoraient qu'elle était mutante elle-même et qu'elle s'était recensée. Comme quoi... « Je me faisais simplement la réflexion que je vous avais déjà vu quelque part, rien de plus. » La tablette tactile émettait alors un bip sonore, signalant sa recherche terminée. Rien. Akane n'était pas recensée, ni sous son nom ni sous son alias mais cela ne prouvait en rien qu'elle n'était pas mutante. « Je vais devoir procéder à une prise de sang pour l'envoyer à un laboratoire qui déterminera si vous êtes mutante ou non. Si c'est le cas, votre nom sera recensé et vous serez recontactée par nos services pour déterminer votre niveau de maîtrise. » Parce que si mutante elle était, elle ne serait pas arrêtée mais bien évaluée quant à sa maîtrise de son pouvoir parce qu'ils étaient recensés selon leur dangerosité, tout simplement. « Vous avez une contre-indication à me faire savoir? » Si Akane n'avait pas le choix de subir la prise de sang, elle pouvait toujours signaler à Ellen qu'elle avait une peau résistante, une absence de veines ou une connerie dans ce genre, après tout, on croisait tous les spécimens aujourd'hui. En attendant la réponse, la brune sortait son matériel nécessaire au prélèvement sanguin.
"A part le fait que vous perdez votre temps ?" Oui, Akane restait toujours aussi sarcastique face à l'agent de police, même si ça pouvait se finir en outrage à agent. De toute façon, elle allait devoir courir vite la petite si elle espérait l'arrêter, de même à trouver une prison assez solide pour la retenir si elle voulait en arriver là. Mais encore plus important, elle faisait perdre le temps de 18 avec toutes ses formalités. C'était presque plus facile d'appeler Iron Man au téléphone pour qu'il se porte garant du cyborg. Ils devraient avoir non seulement la liste des mutants mais également celle de ceux qu'il fallait laissé tranquille parce qu'il n'était pas mutant justement. Le cyborg retroussa sa manche pour présenter son bras à la fliquette afin que sa tâche soit plus simple, se doutant que sa seule bonne fois ne la convaincrait pas. Au moins, sa peau restait humaine et l'aiguille n'allait avoir aucun mal à la percer. "Faites toute fois attention à ne pas toucher un câble, je m'en voudrais de tâcher votre costume." D'autant plus que c'était assez difficile à réparer, la quantité de petits câbles accompagnant ses veines à travers tout son corps lui permettait non seulement d'utiliser sa super-force mais également de bouger ses membres tout court. Sans eux, elle n'était plus qu'un légume, sa colonne vertébrale étant en morceau, ce côté machine était, il fallait l'avouer à contre cœur, la seule et unique qui la laissait en vie.
Elle fouilla dans sa poche avec le bras qui n'était pas aux proies des prises de sang. La foule se diminuait de plus en plus pour se dissiper totalement non sans quelques commentaires des derniers badauds sur place qui demandait surtout à ce qu'on laisse la jeune femme tranquille, criant au scandale de ce qui se passait. Un jour, quelqu'un allait faire quelque chose de terriblement stupide et c'est à ce moment que tout basculera. Akane trouva finalement ce qu'elle cherchait dans sa poche, un paquet de chewing-gum à la menthe. Elle attrapa le premier avec ses dents avant d'en proposer un à la personne relativement occupée à faire des choses vaines. Elle remit le paquet dans sa poche et déballa le sien pour le mettre en bouche, gardant le papier dans sa main. Certes le support était petit mais elle pouvait plier n'importe quel papier et elle était devenue maître à la matière. Elle commença donc, avec sa seule main libre à faire une petite grue, suivant l'art de l'origami. "Est-ce qu'il y a eu d'autres blessés ?" Elle posa la question sans prêter attention à l'agent. Bien entendu, elle parlait de l'agression qu'il y avait eu lors de l'apparition du poisson et particulièrement de l'homme au fusil. Elle ne savait même pas ce qu'il était devenu après qu'il lui ait tiré une balle dans la tête. Elle avait dû le laisser aux mains du protecteur de la ville qui les avait rejoint et ignorait s'il avait été attrapé ou pas. "Et le tireur, vous l'avez eu ?" Il valait mieux pour celle qui faisait la prise de sang de répondre par l'affirmative, car le contraire ne serait qu'une preuve d'incompétence de la police. Akane ponctua avec une bulle qui éclata après avoir atteint une taille assez convenable.
« C'est mon métier. » Sous-entendu qu'elle ne perdait aucun temps, elle était payée pour ça. Posant son matériel sur le coffre de la voiture, Ellen ne se souciait guère du sarcasme de la blonde. Elle en avait tellement l'habitude qu'elle laissait les choses couler sur elle comme l'eau sur les plumes d'un canard. Elle n'était pas la première a tenter de la sortir de ses gonds et elle ne serait sûrement pas la dernière. A vrai dire, ce n'était pas le sarcasme qui la gênait le plus mais l'impolitesse dont elle faisait preuve. Ellen avait cette impression que sous prétexte que mademoiselle avait une force surhumaine, elle était supérieure à tout le monde, s'autorisant des gestes et des mots qui ne devraient pas être faits ou dits. Ça devait être le pire là-dedans... se proclamer justicière mais au dessus des lois. C'était la meilleure quand même, enfin bref. S'armant de sa seringue après avoir enfilé les gants, si la brune ne relevait pas la remarque d'Akane, elle la prenait tout de même en compte. Des câbles. Il y avait donc une histoire de mécanique là-dessous. Prenant son temps pour repérer une veine, elle piquait la jeune femme et lui prélevait le sang dont elle avait besoin. « Non merci. » Refusant le chewing-gum, Ellen était toujours prudente lorsqu'elle faisait son métier, c'était pour cette raison qu'elle observait tout de même en détail son interlocutrice et notamment sa main libre. Cela ne serait pas la première fois qu'on les menace d'une arme blanche sortie de nulle part mais heureusement, il ne s'agissait que d'un origami, visiblement.
Le sang enfin prélevé, elle désinfectait le petit trou que la seringue avait laissé avant d'y mettre un pansement transparent, histoire de ne pas tâcher les vêtements de la jeune femme et de ne pas la laisser comme ça. « Un jeune homme qu'on a sauvé in extremis. » On, sous-entendu Alistair sous ses commandes, c'est du moins ce qu'elle croyait toujours. Quant au tireur, elle n'était pas en état ce jour-là pour s'en soucier et mis à part ce qu'il se disait dans les couloirs du commissariat, elle n'en savait pas plus que cela et on ne lui en disait pas plus que cela. Après tout, cette histoire relevait du terrorisme avant de relever des mutants, ce n'était donc pas son domaine. « Je ne travaille pas dans ce secteur d'activité et même si c'était le cas et que j'en savais plus, je ne pense pas être autorisée à vous communiquer plus que ce que vous pouvez lire dans les journaux et voir à la télévision. » Il ne fallait pas être dupe. Depuis la révélation des mutants, il était difficile de parler de certaines affaires et le gouvernement parlait de ce qu'il voulait aux médias et cachait d'autres choses. « Je peux seulement vous garantir qu'il sera condamné pour ce qu'il a fait. » Et ça c'était une certitude. On ne pouvait pas reprocher au gouvernement, surtout Américain, de ne jamais lâcher le morceau en matière de terrorisme et c'était une ancienne militaire ayant bombardé des zones en Irak qui le disait. Rangeant son matériel, elle se dirigeait ensuite vers l'avant de la voiture, ouvrant la portière et attrapant une petite carte dans la boite à gant. La tendant à Akane, elle ajoutait quelques mots précisant son geste. « Avant d'être une possible mutante, vous êtes témoin d'un vol à l'arrachée. Je vous donne la carte du commissariat, il serait bien que vous veniez faire une déposition quand vous aurez du temps en fin de journée. Vous serez un autre appui pour condamné le voleur. » Un sourire rassurant sur le visage - bien qu'elle doutait qu'Akane ait besoin d'être rassurée de quoi que ce soit - elle voulait surtout montrer qu''ils n'étaient pas les chieurs dans l'histoire et qu'elle n'était pas considérée comme la méchante de l'histoire pour autant.
Akane n'écoutait pas vraiment les réponses, elle avait plus posé la question pour faire la conversation que de savoir réellement s'il y avait eu des morts lors de l'arrivée du sous-marin à New-York. Elle leva cependant les yeux au ciel, sans faire de commentaires, quand elle apprit que la personne responsable des coups de feu, qu'elle avait laissé entre les mains du protecteur de la ville et, elle le pensait, des forces de l'ordre, s'était en réalité échappé. Et on se demandait pourquoi Akane faisait régner sa propre justice sans se soucier de l'actuelle ? Parce que l'actuelle était visiblement incapable de faire son boulot. La preuve, sans son intervention, ils n'auraient sans doute jamais réussi à choper l'homme à présent dans la voiture. Elle fit une nouvelle fois péter la boule de son chewing-gum qui sortait de sa bouche. "Ca, c'est sûr." Elle se permit quand même une remarque sur la possible condamnation du tireur. Il allait avoir droit à la justice si jamais Akane le recroisait. Elle finirait sans doute par le remettre aux autorités, à la demoiselle qui s'occupait de faire les prises de sang puisque visiblement, le courant passait pas trop mal entre eux deux…. En quelque sorte, mais avant, elle se serait occupée de lui à sa manière. Après tout, c'était par sa faute que le crâne de 18 avait arboré une légère séquelle durant plusieurs jours et Akane détestait quand ce genre de chose lui arrivait. Elle s'en voulait presque de lui avoir laissé ses membres intacts.
La prise de sang étant finie, elle remit sa manche en place puis déposa la petite grue sur le toit de la voiture, presque comme souvenir pour l'agent de l'ordre de cette rencontre. On lui tendit la carte qu'elle regarda une fois dans ses mains. "Il vous faudra combien de temps pour savoir que votre test est négatif ?" Elle n'avait même pas levé les yeux pour poser sa question, mais elle était curieuse de savoir combien de temps prenait les analyses. Au moins, si un jour, les autres surhommes se faisaient recensé, l'HPU auraient déjà ses données et elle n'aurait pas à repasser devant eux. Et donc maintenant, elle devait passer au commissariat pour remplir encore plus de paperasse. La joie était à son comble tant elle adorait la paperasserie. Elle jeta un coup d'œil à la montre qu'elle tenait au poignet. "Et pourquoi pas tout de suite ? Comme ça au moins, ce sera directement fait et vous pourrez directement clore l'enquête. Il y avait de toute façon plusieurs témoins et même la victime devait faire sa déposition, l'affaire serait donc vite classée et Akane préférait retourner en retard au boulot plutôt que de repasser une fois sa journée terminée. "Je vous retrouve là-bas, ne perdez pas de temps surtout." Elle se retourna et se pencha vers la vitre où se trouvait le voleur en question qui devrait s'en tirer avec une petite peine de prison. "Ne t'en fait pas, mon chou, c'est bientôt fini." Lança-t-elle à travers la vitre envers l'homme qui se tenait le bras dans un piteux état. Elle se redressa et reprit sa petite grue qu'elle lança en l'air en direction de l'agent pour lui offrir. "A tout de suite." Elle sourit puis décolla, provoquant un déplacement d'air qui ne manqua pas de décoiffé la personne devant elle, pour se retrouver dans le ciel et prendre la direction du commissariat. Il ne lui fallait pas trop longtemps pour y arriver et elle se posa lentement sur le trottoir, contre le mur du bâtiment municipal. Elle s'y appuya, terminant l'aliment qu'elle avait en bouche et qui perdait peu à peu son goût. Lorsque la voiture de police fit son apparition devant elle, elle cracha le chewing-gum en l'air, lequel tomba, de l'autre côté du trottoir, directement dans une poubelle. Elle se redressa en attendant que l'agent lui montre la voie dans le bâtiment.
« On aura la confirmation ou l’infirmation de votre mutation dès demain. » En réalité le test allait bien plus vite que ça à faire, les scientifiques s'en occupant étant spécialisés là-dedans mais la police avait pris l'habitude d'envoyer les prises de sang le matin pour avoir les résultats l'après-midi ou l'après-midi pour avoir les résultats le lendemain. De toute façon Akane ne serait contactée que si elle était mutante. Dans le cas contraire, elle pourrait continuer sa vie comme n'importe quel citoyen sans qu'aucun agent de l'HPU ne la joigne sur sa ligne téléphonique. Très vite, Ellen l'invitait à se rendre au commissariat du quartier assez rapidement pour le témoignage du vol auquel elle avait assisté et dont elle avait arrêté le voleur. D'une façon ou d'une autre, le jeune homme finirait en garde à vue après passage à l'hôpital pour son bras. Il y avait donc le temps pour faire la déposition mais le plus tôt était le mieux pour les détails, pour ne pas oublier. Néanmoins Ellen donnait toujours le choix aux gens de le faire lorsqu'ils le veulent pour la simple et bonne raison qu'elle était consciente que chacun avait une vie à mener et que, si de son côté c'était son boulot, les gens avaient le leur qui les attendaient dans un bureau, sur un chantier ou ailleurs. « Comme vous le souhaitez. » Rien de plus, rien de moins, hormis peut-être ce soupir significatif qui signalait sa lassitude face aux provocations répétées de la blonde pour le voleur alors qu'elle lui avait clairement demandé d'arrêter ce genre de chose. De toute façon, c'était la dernière fois qu'Akane le verrait, Ellen laissait donc couler.
Récupérant la grue que la jeune femme lui lançait, l'agente ne pouvait nier que c'était tout de même bien fait et particulièrement précis pour une personne qui l'avait fait à une main. Si elle n'était pas mutante, elle se demandait si la technologie qui traversait le corps de cette femme était bien humaine et non pas extérieure à la Terre. Elle n'avait jamais vu ou entendu parler de robot aussi précis et rapide. C'était souvent soit l'un soit l'autre mais là, Akane était dotée d'une précision rapide ou d'une rapidité précise déconcertante. Montant en voiture après cette courte réflexion, ils prenaient alors la route pour le commissariat. Ce n'était que quelques minutes après qu'ils arrivaient à destination. Descendant du véhicule, Ellen se penchait à la vitre. « Emmène-le à l'hôpital, je vous y rejoindrai. » Un hochement de tête de la part de son collègue et voilà qu'il était parti avec le voleur pour des soins en clinique. Quant à la brune, elle se dirigeait vers l'héroïne de la journée, la dépassant pour entrer dans le bâtiment. Déposant la grue sur le comptoir de l'entrée, la petite bête en papier resterait sûrement là comme décoration. « Suivez-moi s'il-vous-plait. » Traversant les couloirs, elles arrivaient vite dans un bureau modeste à la décoration neutre. S'installant à l'ordinateur, la jeune femme invitait la blonde à s'asseoir d'un geste de la main accompagné d'un sourire poli. « Vous allez me raconter tout ce que vous avez vu, entendu et fait. En sachant évidemment qu'un mensonge lors d'une déposition est puni par la loi. » Evidemment, Ellen ne soupçonnait pas la jeune femme de vouloir mentir mais c'était une précision qu'ils étaient obligés de donner.
La jeune femme suivit l'agent des forces de l'ordre en enfonçant toujours ses mains dans ses poches avec un air des plus désinvoltes. Elle était cependant déçue de ne plus pouvoir jouer d'avantage avec le pauvre voleur qui avait, sans aucun doute, mouillé son pantalon à l'idée de la revoir. Une fois à l'intérieur du commissariat, elle observa la ruche présente, accompagnée par un brouhaha entre la file de personne cherchant à se plaindre de quelques choses et des autres policiers un peu plus loin qui semblait ne pas trop vouloir faire leur rapport dans le calme. Akane vira ses yeux aux rouges pour pouvoir regarder à travers les murs et être un peu plus au courant d'une telle agitation. Les tâches thermiques semblaient faire une danse particulière alors que des agents voyageaient de gauche à droite avec, semble-t-il des dossiers à la main. Elle sorti de son état lorsque la personne qui l'accompagnait tourna pour rentrer dans l'un des bureaux. Elle lui emboita le pas et se permit de fermer la porte derrière elle. Comme par enchantement, le bruit extérieur se calma soudainement. La pièce n'était pas spécialement insonorisée mais visiblement, les faibles murs suffisaient. Suivant l'invitation qu'on lui faisait, elle se posa sur la chaise devant le bureau, attendant qu'on lui pose les questions fatidiques sur sa bonne action du jour. Oui, malgré les réprimandes de la brune, elle continuait à penser qu'elle avait fait ce qui était juste et de la manière la plus juste possible.
Finalement, c'était à elle de parler, d'expliquer ce qui c'était passer exactement. Etendant ses jambes devant elle, se retrouvant du coup désaxée par rapport à l'agent de police mais elle s'en moquait. La dernière remarque lui arracha d'ailleurs un sourire. Comme si la loi pouvait quelque chose contre elle. Une cellule n'allait pas la retenir très longtemps et puis, c'était une héroïne et les héros, c'est bien connu, n'ont pas à répondre de leurs actes. "Je me promenais tranquillement près de l'Hudson quand j'ai entendu une femme crier, celle qui est venu me remercier pendant que vous me preniez mon sang. Ca m'a interpellé et j'ai vu un homme courir en tenant un sac à main conte lui, comme s'il portait un nouveau-né. Vous comprenez que ce n'est pas très courant, j'ai vite compris que c'était un voleur et qu'il venait de dérober la jeune femme. Donc quand il est passé à ma portée, je l'ai arrêté et j'ai fait en sorte qu'il rendre le sac..." Bon, en réalité, on ne lui avait pas vraiment laissé le choix vu l'état de son bras. "… il a essayé de m'attaquer, j'ai dû riposter et je pense que maintenant, il a bien appris sa leçon." Cette dernière phrase avait été donnée comme un véritable défi, envers les forces de la paix qui avait un peu trop souvent l'habitude de juste montrer un gros doigt envers le malfrat pour lui faire jurer de ne plus recommencer, ou pire parfois, d'accepter un chèque pour fermer les yeux et le remettre en liberté. Et dans les deux cas, la personne en question recommençait dans les 3 jours qui suivaient. "Au moins, ça en ferra un qui ne reviendra plus vous ennuyer si souvent."
Enfermées dans l'un des bureaux du commissariat, Ellen portait attention à chacun des mots que la blonde lui disait. Premièrement parce qu'elle les notait un par un sur l'ordinateur afin d'en faire une déposition mais surtout pour connaître l'histoire, dans les moindres détails. Il était évident que le travail de la police était avant tout d'arrêter les méchants comme on dit mais c'était aussi une histoire de justice. Avant de vouloir arrêter qui ce soit, il fallait entrecouper les versions de chacun, déterminer leur place et leur action dans l'instant pour mieux comprendre, connaitre les faits et déterminer le véritable méchant. Bon, ici, à l'évidence, c'était l'homme qui était remis en cause, sans aucun doute possible. Ellen était même persuadée qu'il se dirait coupable lui-même puisque les faits étaient ce qu'ils étaient et bon nombre de témoins étaient à même de raconter la même histoire qui l'accusait. « Vous dites que vous avez fait en sortes qu'il rende le sac, c'est-à-dire? De façon verbale, physique? » ... « Il me faudrait aussi des précisions quant au fait qu'il vous ait attaqué ou tenter du moins. Comment? Vous vous souvenez précisément de ce qu'il a fait? Et votre riposte était de quel type, physique je suppose? » Les questions demandaient sans nul doute des réponses précises qui, peut-être, allaient ennuyer Akane mais Ellen ne faisait que suivre la procédure. Plus il y avait de détails, mieux c'était. Le moindre geste, la moindre parole de l'homme pouvait être retenu contre lui, pour vol, agression, diffamation éventuellement s'il avait insulté quelqu'un.
Un fin sourire ne pouvait qu’apparaître sur le visage de la brune, même si elle ne relevait pas la remarque de la jeune femme. Aller jusqu'à dire que le voleur ne ferait plus de bêtise interdite par la loi, peut-être pas, mais il était certain qu'il allait y réfléchir à deux fois avant de faire n'importe quoi. Tandis que l'ordinateur peinait à enregistrer la déposition d'Akane - parce que l'état vieillissant du matériel administratif de l'Etat n'était pas une légende - Ellen se posait dans le fond de la chaise, restant droite malgré tout. « Sans que ça vienne en compte dans la déposition, seulement pour une question personnelle et par curiosité, c'est fait comment? » Ellen savait qu'Akane était assez intelligente pour comprendre qu'elle parlait de son intérieur, littéralement. Elle avait parlé de câble notamment et l'agent en avait donc conclu que c'était une question de mécanique, peut-être même d'électronique ne sachant pas jusqu'à quel point elle était mi-femme mi-robot puisque après tout, elle avait toujours des veines et du sang en circulation. « Vous n'êtes pas obligée de répondre si c'est trop indiscret, bien entendu. » Elle ne voulait pas lui forcer la main et la jeune femme n'était aucunement dans l'obligation de rendre des comptes mais Ellen se demandait si elle était plus ou moins faite comme le connu et re-connu Tony Stark mais intérieurement au lieu d'avoir une armure. Lorsqu'elle posait les yeux sur elle, elle devait avouer qu'il lui était difficile d'imaginer tout ce qui pouvait traverser son corps. C'était incroyable, dans le sens propre du mot.
Akane joignit ses mains avant de tendre ses bras devant elle pour les étirer. En temps normale, ce geste aurait sans doute provoqué un craquement de ses os mais à présent qu'ils étaient métalliques, il était devenu impossible pour eux d'émettre le moindre bruit, à l'exception d'un clonk quand un coup arrivait à la toucher. L'agent de police voulait plus de précision, des détails sur ce qu'il s'était passé, elle posait donc des questions auxquels Akane ne voyait pas l'utilité. Le méchant avait été arrêté, il était en route pour une cellule et il ne faudrait que la moitié des témoins pour le mettre à l'ombre pour une courte durée. A quoi ça allait servir d'en savoir un peu plus ou un peu moins. "J'ai dû lui dire poliment de rendre le sac après l'avoir arrêté par le col, un truc dans le style d'une simple sommation comme vous le verriez. Et il m'a répondu en sous-entendant qu'il allait me faire la peau, en me traitant de salope… ou de connasse peut-être, je ne me souvient plus exactement." Il faut dire que ce genre de détails n'étaient pas ce qui l'intéressait le plus, le voleur aurait même dit un simple non qu'il aurait fini dans le même état alors qu'on la traite d'un nom d'oiseau ou d'un autre, tant qu'on ne disait pas d'elle qu'elle était un robot. "Là, il a voulu me porter un coup de poing au visage, je l'ai bloqué et j'ai fait en sorte qu'il se calme un peu." Elle se pencha vers le bureau, invitant la policière à s'approcher comme pour lui dire un secret. "Oui, en vrai, ça veut dire que je l'ai molesté... physiquement." Puisqu'elle voulait des précisions, elle allait les lui donner, mais pas forcément toutes, comme le sternum du monsieur qu'elle avait senti s'enfoncer légèrement dans son corps, histoire de préserver la santé mentale de la personne qui l'interrogeait ou son déjeuner ingurgité sans doute un peu plus tôt. D'autant plus qu'elle avait vu l'état dans lequel était le voleur, il ne s'était certainement pas fait ça en se coupant une tranche de fromage. "Après, j'ai rendu le sac à la victime qui m'a remercié et vous êtes arrivé. A partir de là, vous avez tout vu."
Elle se plaça de nouveau dans le fond de sa chaise, attendant que le rapport finisse de se remplir et l'ordinateur de faire son office. On était très loin du matériel présent chez Stark Industries qui te donnait directement la recherche google alors que tu posais à peine tes doigts sur le clavier. Finalement, son boulot n'était pas le pire qu'on puisse trouver. Elle croisa ses bras en dessous de sa poitrine espérant qu'on puisse enfin lui dire de partir. Mais à la place, l'agent lui posa une question sur sa condition, comme si elle avait finalement eu un éclair de génie pour comprendre que depuis tout ce temps, elle disait la vérité sur sa nature non-mutante. Elle tendit une main devant elle et devant l'agent, la faisant bouger dans tous les sens pour que cette dernière comprenne la merveille technologique qu'elle avait devant elle. Même 18, pourtant fort loin de tout ce qui était mécanique, était fascinée par ce qui avait été fait. "C'est un ensemble de petite machine, mon corps est humain mais l'intérieur est en grande partie devenu mécanique. Je suis ce qu'on appelle un cyborg, un humain modifié par de la robotique." Elle aimait préciser le terme de Cyborg car on le confondait trop souvent avec le terme d'Androïde, qui désignait un robot à apparence humaine. J'ai eu un accident, il y a environ un an, qui m'a complétement paralysé. Sans cette opération extrême faîte par Stark Industries, je serais en ce moment dans un lit à l'état de légume. A la place, j'ai eu… quelques capacités bonus." Elle n'allait pas s'étendre sur ce qu'elle était capable de faire sinon, à coup sûr, on allait l'enfermer dans un caisson de haute sécurité en la plongeant dans un sommeil artificiel pour ne pas qu'elle explose la moitié de la ville comme la dernière création de Stark. Elle marqua une pause, se demandant s'il elle pouvait encore donner plus de précision, comme la puce qu'elle avait dans le cerveau ou le réacteur qui prenait place à côté de son cœur. "Vous n'avez pas votre petit livre pour faire les portraits robots ? Comme je suis ici, je pourrais au moins vous montrer à quoi ressemblait l'homme du toit." Elle faisait allusion à celui qui avait tiré sur la foule à l'arrivée du poisson. Elle savait que la police utilisait un ensemble de forme de visage, d'yeux, de bouche et de nez pour permettre aux témoins de reformer le visage d'un criminel. Ce n'est pas tant qu'elle voulait aider la police mais les fichiers allaient peut-être donner un nom, un nom qu'elle allait s'empresser de retenir pour le retrouver et lui faire payer la balle dans la tête.
Attentive à chacun de ses mots, Ellen tapait le témoignage sur l'ordinateur, écrivant mot par mot tout ce qu'on lui dictait. Bon nombre de personnes ne comprenaient pas bien l’intérêt d'avoir tant de détails dans un rapport de police mais pour Ellen, c'était évident. C'était les détails qui faisaient ou non la véracité d'une histoire. Il était tellement simple de mentir ou de grossir la chose en ayant un récit vague alors qu'avec une histoire précise, il était forcément plus difficile de s'accorder avec d'autres témoignages. Bon, là, en l'occurrence, il n'y avait pas tant besoin de détails, le seul qui pourrait dire le contraire était le voleur en question mais il avait été assez idiot pour voler une pauvre femme en pleine rue, en plein jour, de quoi avoir des dizaines de témoignages qui confirmeraient celui d'Akane. En réalité, si l'agent lui demandait autant de détails, c'était simplement par habitude et par désir de faire correctement son boulot. Elle pouvait comprendre sans difficulté qu'il n'état pas simple de se rappeler de tous les détails mais c'est en posant les questions que les choses nous reviennent parfois. Quant à Akane, elle ne semblait pas avoir trop de problème pour se souvenir de ce qui s'était passé dans la rue, loin de là. Elle répondait avec précision à ses questions, assez pour qu'Ellen n'ait pas d'autres questions à lui poser en particulier. Tournant l'écran de l'ordinateur vers la témoin, elle rajoutait quelques mots. « Je vous laisse relire ce que j'ai écris et si vous n'êtes pas d'accord avec quelque chose, faites-le moi savoir. » La procédure, encore et toujours la procédure. Il était hors de question d'enregistrer définitivement un témoignage sans que la personne concernée ne soit entièrement d'accord avec ce dernier.
Très vite, la conversation se tournait alors de façon plus personnelle, la curiosité d'Ellen ayant raison d'elle. Il ne fallait pas être idiot pour comprendre qu'Akane était constituée de mécanique mais l'agent se demandait bien jusqu'à quel point. L'était-elle entièrement? Avait-elle des limites dans sa puissance? On pouvait trouver ça génial ou effrayant mais une chose était certaine et universelle, c'était impressionnant. Quand on revenait dans le passé, on était loin de toutes ces machines, de toute cette technologie et dans ces termes, l'avancée était impressionnante. Sans qu'elle n'ait le besoin de poser des questions précises, Akane se confiait d'elle-même sur sa situation. Elle avait donc du métal de la tête aux pieds mais restait tout de même humaine. Stark industries faisait visiblement des miracles. « C'est dingue. » Elle ne souhaitait pas pousser le questionnement plus loin parce qu'elle se refusait d'être trop indiscrète et elle trouvait que la jeune femme avait déjà bien répondu à sa question, même plus qu'elle ne l'avait espéré d'ailleurs.
Bientôt, Akane revenait à l'homme du toit, celui qui avait tiré sur un agent du S.H.I.E.L.D. sans aucune raison apparente d'ailleurs, pour savoir s'il y avait moyen de faire un portrait robot. Hochant vivement la tête, Ellen lui tendait une tablette numérique après l'avoir allumée et après avoir démarré le programme. « Oui bien sûr, tout se fait numériquement maintenant mais suivez les étapes, vous verrez que c'est le même principe et tout aussi simple d'utilisation. » Une ribambelle de yeux, de nez, de formes de visage etc. étaient disponibles pour reconstituer au mieux un visage mais Ellen ne pouvait s'empêcher de poser une question. « Avec vos capacités bonus comme vous dites, il serait pas plus simple de vous donner une feuille blanche pour le dessiner? » Elle était bien consciente que cela n'avait rien à voir mais elle repensait à l'origami qu'elle avait fait avec un simple papier de chewing-gum alors peut-être qu'elle était en mesure de dessiner le visage de l'homme directement sur une feuille et que cela soit même plus précis que de passer par le programme. Après tout, on ne sait jamais, Ellen ignorait jusqu'où les capacités d'Akane pouvaient aller.
A la place du petit livre auquel elle s'attendait, l'agent de police lui présentait une tablette. Voilà donc qu'ils avaient du budget pour créer ce genre de programme, au lieu de l'utiliser à des choses plus intéressantes, comme par exemple de meilleur véhicule ou des armes pouvant aider les policiers contre les mutants un peu trop récalcitrants. Après tout, Akane n'allait pas être là tout le temps pour les sauver, les autres super-héros non plus d'ailleurs. Elle saisit la tablette et commença à faire défiler les formes de visage pour trouver celui qui ressemblait le plus, fouillant dans sa mémoire le moindre détail de celui qui l'avait blessé. Durant la manœuvre, l'agent de police lui demanda s'il ne serait pas plus simple pour elle de directement dessiner le coupable, comme si elle avait des capacités spéciales lui permettant de devenir une véritable artiste. "Je ne crois pas que mes aptitudes en dessin puisse vous aider à le reconnaître, malheureusement." Elle marqua un petit sourire en coin, pour la première fois, il se voulait plus sympathique qu'uniquement sarcastique, comme à son habitude. Si on lui donnait une feuille de papier et un crayon, elle aurait réussi à la limite à faire un rond presque parfait pour le visage, deux petits points pour les yeux, un arc de cercle pour la bouche – vers le bas, parce que l'homme en question méritait juste de tirer la gueule – et trois petit trait pour les cheveux. Même en estampe, Akane n'était pas douée, elle avait préféré apprendre l'origami à la place, et le niveau qu'elle avait à présent n'avait été atteint qu'après des années d'entraînement, rien à voir avec ses capacités robotiques.
Elle en était à présent aux yeux, faisant défiler rapidement avec le doigt les différents regards. Il commençait de plus en plus à ressembler au tireur, mais aucuns yeux jusqu'à présent n'arrivait à rendre le regard de fouine qu'il avait, selon ses souvenirs. A défaut, elle allait mettre… celui-là, ça lui allait bien. Juste un peu le baisser par rapport à la position par défaut et puis, il ne restait plus que la coiffure. Elle, en revanche, fut assez rapide à trouver car bien plus commune. Elle leva la tablette à hauteur de ses yeux et à bout de son bras pour voir le résultat dans son ensemble, faisant une moue assez satisfaite. Elle tendit de nouveau l'appareil à sa propriétaire originale. "Voilà, ça devrait être suffisant." Elle croisa une nouvelle fois les bras en attendant que l'agent de la paix valide le portrait et qu'elle le transfert à la base de donnée. Elle jeta un coup d'œil à sa montre, afin de voir l'heure qu'il était. Elle allait être en retard pour retourner au boulot, ce qui ne la dérangeait absolument pas, comme le fait de devoir rendre des comptes à ses supérieurs. Elle était protégée en quelques sortes par le grand Stark lui-même qui lui avait trouvé cette place. Alors, si ça ne leur plaisait pas la façon dont elle menait à bien son travail, ils n'avaient qu'à aller se plaindre au grand manitou. Ca en calmait plus d'un. De plus, si elle pouvait choper un nom sur l'une de ses prochaines cibles, ça valait bien quelques minutes de retard. "Ca prend beaucoup de temps pour voir s'il y a une correspondance ?" posa-t-elle avec un air de toute innocence, un peu sur le même ton que la question de la policière sur ses pouvoirs.
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Jeu 21 Avr - 21:25
