Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal


Partagez
 

 flemasters •• the well and the wild

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
flemasters •• the well and the wild Empty
the well and the wild
flemasters #1


 
Seth regarda l'horloge. Bientôt l'heure. Il n'était pas forcément très à l'aise : la nervosité le gagnait toujours, lorsqu'il prenait un nouveau patient. Il ne savait jamais comment l'autre allait réagir à ses questions, et pénétrer l'intimité de quelqu'un, sa bulle personnelle, ça n'avait rien de simple. Il se servit un verre d'eau, le posa sur la petite table à côté de son fauteuil, et s'y installa. Un carnet dans les mains, il nota le nom de Tony Masters en haut d'une page. Il allait commencer son inspection de l'esprit trouble du mercenaire – et derrière le trac, Seth était impatient. Il avait lu et relu le dossier de l'agent ; il ne le connaissait pas outre-mesure, les deux avaient peu parlé depuis son arrivée au SHIELD, mais il ne doutait pas que si quelqu'un pouvait l'aider, c'était lui. Après tout, Tony n'avait effectué aucun progrès avec ses précédents psychologues. Probablement parce que leurs approches étaient trop formelles, trop réglées. Seth tirait les cordes humaines, sociales, plutôt que protocolaires. D'une simple discussion, il concluait des hypothèses, qu'il vérifiait aux discussions suivantes. Sans faire de forcing, sans se montrer trop brusque. La confiance est le point majeur d'une bonne thérapie, d'une session qui se passe sans accroc.

Un coup est donné à la porte. Seth s'éclaircit la gorge. Il pose son carnet sur l'accoudoir, se relève et va ouvrir le battant. Tony est de l'autre côté. Il y a quelque chose de mystérieux chez cet homme, une énigme derrière ses yeux, peut-être parce qu'il ne sait plus qui il est, plus complètement. Seth se recule, l'invite à entrer. « Bonjour, Tony. » fait-il. Il tend la main vers l'homme, qui hésite, avant de la serrer avec force. Les épaules carrées, la musculature imposante, la poigne d'enfer … Tony Masters n'est pas un homme qu'on voudrait énerver. Seth essaie de s'en souvenir, et reprend place sur son fauteuil après avoir fermé la porte. D'un geste plat de la main, il désigne le sofa face à lui et offre à Tony de s'asseoir. « Comment allez-vous ? » il commence. Seth boit un peu d'eau, repose le verre. « J'ai cru comprendre que ça ne se passait pas très bien, avec Jenny. » Il esquisse un sourire, plonge son regard dans celui du mercenaire. C'est maintenant que la relation de confiance se construit. La première impression, la première séance, c'est ici que la pièce bascule d'un côté ou de l'autre. « Elle peut être … assez intrusive. » Son sourire s'étire lentement. Il observe les gestes de Tony, observe sa posture, ses attitudes, et il note deux-trois choses, rapides, sur son crayon, mais sans jamais briser le lien visuel. « J'ai lu votre dossier, j'ai entendu parler de vous, mais je préfère oublier tout ça. J'aimerais bien que vous vous présentiez à moi. Dites-moi ce qui vous semble important, à propos de vous. Dites-moi ce qui vous définit. » Les jambes croisées et les épaules confortablement installées contre le dossier du fauteuil, Seth arme son stylo. A la fenêtre, un mouvement. Il jette un œil. Encore un mort. Collé à la vitre, à faire des grimaces, coller son nez à la glace, tirer sur ses joues et – oh, elles se déchirent. Fantastique vision de lambeaux de chairs qui pendent de chaque côté de sa bouche, mais ça le fait marrer, le cadavre.

Alors il pointe Tony du doigt, et ça surprend Seth. Il n'entend pas trop la voix du fantôme, parce que la vitre est épaisse et qu'il essaie de se concentrer sur son patient plutôt que sur les divagations d'un mort. De temps en temps il tourne la tête vers la fenêtre, il tente de lire sur les lèvres déchirées du défunt. Ce dernier n'arrête pas de pointer Tony du doigt. Il m'a tué. C'est lui qui m'a tué. font ses lèvres. Seth a les yeux qui grossissent un peu. Il cille, il boit la fin de son verre d'eau, il tousse en manquant s'étouffer avec, et reporte son attention sur le mercenaire. « Pardon, j'ai eu une absence. Vous disiez ? »


electric bird.
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
flemasters •• the well and the wild Empty
The well and the wild

L’avantage avec les gadgets du SHIELD, c’est que quelqu’un comme moi n’oublie plus ses rendez-vous importants. L’inconvénient, c’est que je n’ai pas tout à fait la même définition de ce terme que l’organisation qui m’emploie. Et je n’aborde même pas la question de la vie privée puisqu’avec eux il est totalement impossible d’en avoir une. Pas que j’ai des gens à voir, des endroits à aller. Enfin si, peut-être, mais ça, toute la technologie du monde ne me rendra assez de souvenirs pour me rappeler de ceux qui ont marqué ma vie d’une façon ou d’une autre. Je glisse mon doigt encore humide de la douche sur l'écran du téléphone pour qu'il arrête de sonner, avant de fouiller le fond de mon sac de sport et troquer mon pantalon large pour une paire de jeans.

J’arrive suffisamment en avance pour avoir eu le temps de prendre un café à l’extérieur et ainsi éviter le breuvage infect qu’on se voit habituellement proposer par le service médical. J’en remercie mon instinct de survie, qui sait se montrer étonnamment précis parfois, même quand je m’y attends le moins. Le Doc est également à l’heure, j’apprécie la politesse alors qu’il m’invite à me glisser dans son bureau. Sa barbe de quelques jours et sa chemise sombre tranchent quelque peu avec les préposées aux jupes pastel croisées en arrivant, mais ce n’est pas pour autant que je sois très emballé à l’idée de m’asseoir face à cet homme qui n’attend rien de moins que je lui déballe ce que j’ai sur le cœur. Il ne prend d’ailleurs pas longtemps à me mitrailler de ses premières questions, bien que la remarque au sujet de sa collègue me fasse vaguement sourire. « Ça faisait le boulot. » En réalité « ça » ne faisait rien du tout, sinon on en serait pas là. J’avais au moins pu tirer quelques semaines de terrain supplémentaires en me pointant aux deux ou trois séances avec la brune qui avait fini par se contenter de me foutre dehors en signant mon bon de présence. Fleming parle de mon dossier et, une fois n’est pas coutume, dirige la conversation de sorte à ce que je sois l’orateur. Réfléchir n’est pas mon fort, enfin si, je suis plutôt doué en stratégie, mais je ne réfléchi pas à ce sujet, pas à mon sujet.

« Dans ce cas, vous en savez surement plus que moi …  » Une réponse évasive qui lui fait tout de même noter quelques mots sur son carnet, sans me quitter des yeux. Son regard semble pourtant rapidement se perdre par delà ma présence, un bref instant avant que le docteur ne se reconcentre. Je n’ai peut-être jamais été très bavard avec les psy, mais je me rend assez vite compte que celui-ci ne m’accorde qu’une attention limitée. Étrangement, ça me donne soudainement très envie de parler, surtout lorsque j’aperçois son regard divaguer de nouveau. « Je serais curieux de lire ce que le SHIELD a sur moi, d’ailleurs. C’est la plus grande organisation d’espions du monde après tout, j’imagine qu’ils doivent avoir des dossiers bien remplis sur tout ce qui respire, sans parler de leurs employés. » J’aurais pu me montrer plus subtil, mais vu l’attention que me porte mon interlocuteur ça suffit amplement à meubler le silence. Ce dernier semble afin sortir de sa rêverie et avale un verre d’eau avant de plonger de nouveau son regard dans le mien.

« Pardon, j'ai eu une absence. Vous disiez ? » « Rien. » Le ton est un brin plus sec que prévu, mais il faut dire que je n’apprécie pas vraiment être prit pour un imbécile. J’ai déjà perdu trop de temps avec ce genre de séances qui n’ont jamais abouti à rien, et pour un peu je regretterais presque la simplicité avec laquelle j’avais amené mes précédents évaluateurs à juste me tendre le bout de papier nécessaire à ma sortie et en rester là. Je pousse sur mes jambes pour me redresser et m’autorise quelques pas dans le bureau de Seth, ayant pour le coup récupéré son attention. « Alors comme ça vous en connaissez déjà pas mal à mon sujet … Pourtant je ne sais rien de vous.  » En recevant une convocation pour le bureau du psychologue en chef du SHIELD, je ne m’attendais évidemment pas à une visite dénuée d’intérêt. Pourtant, quelque part, j’ai le sentiment que son attitude n’est pas le fruit d’une nouvelle stratégie visant à me faire enfin parler, de ma condition, de moi, de ce que je fais là. Mais peut-être que je me trompe, qu'il est doué à ce point, qu’il est arrivé à ce poste pour une raison et que je suis en train d’en faire les frais. Après tout, il a au moins réussi l’exploit d’éveiller ma curiosité, ce qui est déjà bien plus qu’avec la plupart de mes interlocuteurs.

Je passe une main sur les reliures des ouvrages entassés dans sa bibliothèque avant de m’arrêter face à face avec son diplôme et d’en lire l’intitulé à voix haute. « Pas mal, Doc. Est-ce que vous avez eu le temps d’avoir une vie après avoir gradué, ou est-ce que le SHIELD vous a directement mis le grappin dessus ? Peut-être même que vous avez toujours voulu servir votre pays ? » Le terrain est glissant, il pourrait facilement retourner la question contre moi. Pourtant je décide de tenter ma chance et me retourne pour venir accrocher son regard, lui montrer que je porte un certain intérêt à cette conversation.


Emi Burton
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
flemasters •• the well and the wild Empty
the well and the wild
flemasters #1


 
Il fronce les sourcils, et répond sèchement. « Rien. » Seth secoue doucement la tête, pour essayer de se séparer des pensées qui dérivent vers le mort, et se concentrer sur son patient, sur l'agent Masters. Ce dernier se lève, et un instant, le psychologue pense qu'il va prendre la porte. Mais l'homme arpente le bureau, sans direction précise. « Alors comme ça, vous en connaissez déjà pas mal à mon sujet... Pourtant, je ne sais rien de vous. » Un sourire léger s'étire sur les lèvres de Fleming. Il est vrai qu'il n'est pas agent de terrain, qu'il ne participe pas beaucoup à la vie interne du SHIELD. Seth est plutôt secret. Ses supérieurs apprécient cela : après tout, il connaît les vies, les passés, les troubles de bien des agents de l'organisation, grâce à sa position. Être discret est une contrepartie presque évidente. Du regard, il suit le mercenaire dont les mains s'attardent sur la bibliothèque du psychologue. Il finit par arrêter sa déambulation devant son diplôme, fièrement accroché au mur, et en lit le contenu à voix haute. « Pas mal, Doc. » Seth perçoit une sorte de méprise dans sa voix – peut-être n'est-ce que la nonchalance habituelle de Tony. Il ne l'a pas assez suivi pour savoir avec certitude. « Est-ce que vous avez eu le temps d'avoir une vie après avoir gradué, ou est-ce que le SHIELD vous a directement mis le grappin dessus ? Peut-être même que vous avez toujours voulu servir votre pays ? »

L'agent le regarde. Seth ne détourne pas les yeux. Il a un sourire doux, pensif, qu'il arbore quelques secondes avant de répondre. « Ce n'est pas mon pays, que je sers. Ce sont mes patients. » Il appuie sur le bout de son stylo, faisant sortir la mine. Le petit clic résonna dans le silence du bureau. « Je vous sens amer. » Il note deux, trois phrases, et repose son regard sur le mercenaire. « Qu'est-ce qui vous énerve à ce point ? Qu'est-ce qui vous lasse ? » Se rapprochant de la bibliothèque, Masters est désormais à quelques pas seulement de la fenêtre. Le cadavre est toujours là, gesticulant avec force, pointant du doigt le patient de Seth. Il m'a tué. Pour un soldat, être responsable de la mort de plusieurs personnes n'a rien d'extraordinaire. Pourtant, le mort ne porte pas l'uniforme militaire. Il est jeune, il est salement amoché. Il fait peur à voir. C'est une vision assez cauchemardesque pour Seth comme ça, il ne peut pas imaginer les troubles que cela pourrait causer à quelqu'un, d'être responsable d'une mort aussi sale. Surtout si ce n'est pas la seule qu'on a à son tableau de chasse. « Ce sont les gens que vous avez tués ? » Les mots s'échappent un peu malgré lui, sans jugement, sans violence. Il sorte comme on demande le temps qu'il fait, si le prix du pain a augmenté. Seth ne cille pas. Dieu est avec lui. Ou Satan, au choix. « Ce sont eux, qui hantent vos rêves ? » Il a le dossier de Tony sous les yeux, avec son bloc-notes à côté. Il y jette un œil, il relève la tête vers l'homme qui lui fait toujours face. «  Ou bien ce qui dérange vos nuits, c'est que vous ne vous souvenez d'aucun d'entre eux ? » C'était petit, presque mesquin, mais sans aucune mauvaise intention de sa part : il cherche à gratter la surface. Avec Tony, ce sera bien plus dur, parce qu'il est sujet à de nombreuses pertes de mémoire. Il n'y aura donc pas que Seth, qui devra chercher sous les couches de paraître et mensonge dont pourrait s'habiller l'agent Masters. C'est un travail qu'ils vont devoir faire tous les deux. Autant entrer directement dans le vif du sujet, plutôt que tourner autour de banalités, qui leur feraient perdre leur temps, à l'un comme à l'autre.


electric bird.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé
it's a revolution, i suppose
flemasters •• the well and the wild Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

flemasters •• the well and the wild

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» LEWINE → runnin' wild.
» thelma •• wild in the streets
» (t'challa) I'm going to take a wild guess: you're not here to recruit me.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
THE NEW AGE :: PARTY HARD :: ALL THINGS COME TO AN END :: archives :: les rps abandonnés-