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 God of a Girl [Ravemiah]

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MessageSujet: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeLun 20 Juin - 15:00

JUIN 2016 - Eglise Saint-Etienne - QUEENS, NY




God of a Girl
feat. Jeremiah Reagan


Il y a plusieurs manières de faire amende honorable dans sa vie. Il y a ceux qui se suicident avec une lettre, quelque peu couards, il y a ceux qui font leurs excuses et passent à autre chose, et puis, il y a ceux qui ne pardonnent pas et ruminent un peu plus chaque jour. Pour Raven, c'était un peu tout ça à la fois. Et ces derniers mois, c'était encore plus difficile de déterminer si oui ou non elle était à sa place, si oui ou non, elle faisait ce qu'il fallait.

Depuis son petit échange avec Snow, Raven était encore bien moins sûre quant à sa réinsertion dans le monde réel. Le SHIELD, c'était fini et de retour à la case départ, il lui faudrait à nouveau une solution pour se rendre invisible. La protection de Magneto était une chose, mais elle ne voulait plus se sentir enchaînée. Elle voulait rester libre de ses mouvements, peu importait ce que Tad en pensait. Magneto ne la piègerait qu'une fois.

Au moins, dans le Queens, Raven y trouvait une certaine planque. Encore que le mot planque était bien grand. Mais il y avait plus de recoins, plus de cachettes dans cette partie de la ville que du côté de Manhattan où toutes les rues étaient éclairées. On y réfléchissait à deux fois avant de se perdre dans le Queens. Secrètement, Raven espérait que quelque chose se passerait. Depuis plusieurs mois, elle essayait de provoquer son pouvoir, de le pousser dans ses retranchements afin de le raviver. Cela avait marché avec Magneto, mais ce n'était pas contrôlable. Peut-être la voix dans sa tête avait-elle raison. Peut-être qu'elle aimait être humaine.

Raven chassa cette odieuse pensée de son esprit comme on baffe une mouche en plein vol du revers de la main. Cette dernière heurta un petit arbrisseau devant une grande bâtisse. Raven tourna la tête et leva le nez jusqu'à un vieux clocher dont elle ignorait la précarité. Dans ce coin, peut-être que ce n'était qu'un ornement pour ce qu'il en restait. Elle promena son regard autour d'elle, allez savoir pourquoi. Comme si personne ne pouvait voir cette église sur son chemin. Comme si elle venait juste d'apparaître ! Raven la regarda à nouveau, de pied en tête, la bouche ouverte. C'était curieux de réfléchir à sa rédemption et de tomber sur une église.

Croyait-elle en Dieu ? Non, pas vraiment. Mais c'était une bonne question, finalement. Elle s'avança doucement et monta les quelques marches menant à la grande porte massive. Les lieux de culte, ça n'était pas non plus sa tasse de thé. Un lieu où le péché est réprimandé, puni d'un châtiment odieux et douloureux. Qu'est-ce que Dieu lui réserverait si elle le rencontrait ? Pour autant, elle n'était pas prête à mourir si jeune. La porte était ouverte, aussi, elle mit un pied à l'intérieur. Rien de plus curieux que le silence assourdissant d'un immeuble comme celui-ci.

Raven balaya toute l'architecture des yeux, comme si c'était la première fois qu'elle en voyait une. A dire vrai, il fallait reconnaître que c'était plutôt joli. Loin de ce qu'elle avait déjà connu des décennies plus tôt sur le vieux continent, mais plutôt honorable pour des colons. Elle n'osa pas faire un pas de plus, cela dit. A la frontière entre deux mondes, elle avait peur que Dieu descende lui-même lui mettre la raclée de sa vie et la pende sur une pic à l'entrée de la ville pour les prochains erres et traîtres à leur genre.

Et si, après tout, Raven se contentait de regarder d'ici ? Une église n'est qu'une église, pas vrai ? Pas de Dieu pour descendre de son nuage et vous égorger. Non, Dieu est puissant, Dieu est miséricordieux, c'est pas ça qu'on dit ? Elle se sentit pourtant attirée par l'intérieur, par ce calme qui l'aiderait à réfléchir. Et si la dame en blanc l'aidait à trouver réponse à ses questions ? Quelles questions poserait-elle alors ?
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeMar 21 Juin - 13:44
Deux jours que cette manifestation est enfin passée. Que cette maudite fucking manifestation est enfin passée. J'ai encore mal dans le bras et des courbatures sur le corps. Nous n'avons toujours pas pu enterrer Lana, dont le corps a été remis aux autorités et nous attendons de savoir quel est le fin mot de toute cette histoire et comment nous pourrons nous retourner contre ceux qui ont fait ça. Je passe la main sur mon visage et jette un œil à mon téléphone, plusieurs messages m'attendent mais je n'ai pas la patience pour les lire ni pour y répondre. J'opte pour m'allumer une petite cigarette en faisant le tour des gros titres. Ça a été une semaine de fou...

Je m'habille. Je repense au corps inanimé de Lana dans mes bras. Elle connaissait les risques mais ça fait toujours chier quand l'un des nôtres perd bêtement la vie... Je me rassieds sur le bord du lit, le regard perdu dans le vide, la fumée de la cigarette qui se consume d'elle-même dans le cendrier. Je regarde les dessins que la fumée dessine dans l'air au-dessus de moi, lève les yeux vers eux. Finalement, je n'ai pas assez de recul pour savoir si cette mission fut un échec ou une réussite, à priori je dirais que les pertes humaines ont été limitées, si on pense à ce qu'elles auraient pu être. Je reprends la cigarette et me demande déjà comment je pourrai utiliser cela à notre avantage, qu'elle ne soit pas morte en vain. Et cet abruti de Jesse qui ne répond plus à mes messages. Je prends finalement mon téléphone. Et bien non, qu'est-ce que je disais ?

Je me repasse une bonne rasade d'eau sur le visage avant de sortir, ma cigarette entamée à la main. Je fais quelques pas à l'extérieur, il fait bon. La rue semble déserte, sans doute que les gens ont un peu peur de sortir à l'extérieur après les derniers événements. Je me rapproche des portes de l'Église, une dame d'un certain âge – autant dire une vieille – est assise sur la première marche. Je tire une dernière fois sur ma cigarette puis l'écrase sur le côté et la garde en main. Je m'assieds près d'elle silencieusement et nous échangeons quelques mots sur des sujets somme toute assez ordinaires : la météo, les impôts, les lézards géants dans les métros... normal.

Elle en vient à la mort de son mari. Je joins les mains entre mes genoux. Elle me demande si j'ai vraiment aimé quelqu'un puis se ravise en portant une main gênée devant son visage. Qu'est-ce qui lui a dit que je suis le Pasteur ? Sans doute m'a-t-elle déjà vu à l'Église, et pourtant son visage ne me dit rien. Je lui souris doucement, et lui réponds simplement qu'elle n'a pas à s'excuser et que oui, ça m'est déjà arrivé même si forcément, il y a plusieurs sortes d'amour. Est-ce que la loyauté est elle-même une sorte d'amour ? D'Amour aveugle et insensé ? Nous échangeons quelques banalités sur les sentiments, elle me laisse entendre qu'elle ne peut pas vivre sans lui. Je me demande si je pourrais vivre sans Prim. Oui, sans doute, de la même façon qu'elle survivrait aussi sans moi. Le cours de la vie s'en trouve changé quand cet être qui comptait tant disparaît mais vivre, c'est plus qu'un droit, c'est un devoir.

Je me lève, lui tends la main pour l'aider à faire de même et elle s'éloigne. Je pense que je ne la reverrai plus. Je lui ai conseillé de faire ce qui l'apaisera, je n'aurais pas dû, forcément. J'entre. J'erre parmi les rangées de chaises, frôlant les dosserets du bout des doigts. Des rayons de soleil rares traversent les vitraux et dessinent des formes de couleur sur le sol. Un courant d'air fait claquer la porte du confessionnal restée entrouverte la veille. Je m'y dirige et la referme, y restant appuyé quelques instants. Une ombre se dessine dans l'entrée, une ombre hésitante qui met un moment pour avancer dans ma direction. J'attends puis me rapproche d'elle silencieusement. Son visage est mordue par les ombres, elle tourne le dos au jour qui s'est levé. J'entre dans son champ de vision puis suis son regard vers le fond de l'Église : « Bonjour. Sa porte est ouverte à tous. »

Je me rapproche d'elle, en profite pour prendre le temps de la détailler un peu plus. Je joins les mains dans mon dos. J'ai toujours une certaine méfiance envers les inconnus mais pas ici, je crois que cette Église me donne un peu trop d'assurance... ce sentiment de sécurité et de paix qui me trahira sans doute un jour. Je tends finalement le bras, invitant la jeune femme à entrer, sans plus ajouter de commentaire. Et je m'en vais vers les bancs du bord, desquels les feuillets pour les chants se sont envolés.
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeMar 21 Juin - 17:51
Il était impossible pour Raven de savoir que l'homme face à elle était tout sauf un Pasteur du dimanche. Sa posture engageant à la confidence ne lui échappa pas, cependant, il lui en faudrait bien plus pour se laisser apprivoiser si facilement. Pourtant, elle plongea son regard dans le sien et le dévisagea avec curiosité. Elle ne l'avait pas vu, au départ, concentrée sur l'allée de bancs qui menaient à l'autel central. Elle cligna des paupières et finit par lui sourire, un peu vivement, comme si elle réalisait que c'était la chose à faire dans ce cas de figure.

Alors qu'il l'invita à entrer, Raven fut légèrement surprise. Entrer ? Dans une église ? Ne pouvait-elle pas se contenter de regarder, comme on le faisait dans les magasins ? 'Bonjour, je peux vous aider ?' 'Non, merci, je regarde juste !' Et on finit par sortir de là les mains vides, comme un touriste. Mais alors, si la porte du Seigneur est ouverte à tous, elle l'est pour elle aussi, non ? Raven hésita encore, peu certaine de ce qu'elle pouvait faire ici bas. Elle savait son fils Kurt très proche de Dieu, ce qui n'était pas franchement pour lui plaire. Qu'en était-il de son autre fils ? Une question qui resta en cet instant sans réponse. Quant à elle... Ce n'était vraiment pas le cas. Tout le monde croyait en quelque chose. Elle, elle croyait en elle-même.

Finalement, elle acquiesça face au Pasteur et fit le premier pas à l'intérieur de l'église, des frissons lui parcourant les bras jusque dans les épaules avant de lui redescendre dans le bas du dos. Cette austérité si froide manqua de lui glacer le sang. Elle regarda par-dessus son épaule, comme s'il y avait des kilomètres entre la grande porte et elle. Elle pouvait encore rebrousser chemin. Mais non, elle était curieuse de comprendre ce qui attirait tant les gens dans ces endroits de culte. Curieuse de comprendre ce qui animait tant son fils, même si elle ne désirait pas être en contact avec lui. Isaak, c'était largement suffisant pour commencer. Par ailleurs, elle ne regrettait toujours pas ce qu'elle avait fait. Elle le referait, d'ailleurs, si cela devait arriver à nouveau.

A l'entrée, elle observa le bénitier et haussa un sourcil. Depuis combien de temps cette eau était là ? Etait-elle croupie ? Aucun panneau écrit "Eau Potable", ce n'était donc pas à boire. Dommage. Le pire était encore de connaître le vocabulaire de tout ce qu'elle voyait, sans arriver à en comprendre les définitions. Elle se tint les épaules en serrant ses bras sur sa poitrine et avança lentement le long de l'allée centrale. Une allée qu'elle avait déjà remontée des siècles plus tôt. Ou du moins, en eut-elle l'impression. Encore un souvenir lié à Kurt. Cette... Chose qu'elle avait expulsé de son ventre et qui avait failli lui coûter la vie.

Une fois au niveau de l'autel, debout à quelques mètres de cette statue si symbolique, Raven s'immobilisa et riva ses yeux sur elle. A une époque, elle souriait en proclamant haut et fort son amour pour un homme qu'elle ne considérait que comme un plan de survie. Mais à l'époque, elle portait le visage d'une autre. Aujourd'hui, plus humaine que jamais, elle se demanda alors cet endroit attendrait d'elle en réalité. Elle avait toujours parfaitement joué ses rôles. Et maintenant, quoi ?

Elle regarda par-dessus son épaule où se trouvait le Pasteur. Les hommes de foi l'attiraient toujours plus que les autres. Sûrement le côté conversion qui l'excitait. Personne ne résistait à Mystique. pas même un disciple de Dieu. Aussi, lui sourit-elle doucement et reporta son attention sur le banc de bougies dont les flammes de certaines crépitaient dans le silence. Des pensées. Des mémoires. Des gestes particulièrement inutiles. Dans cette vie humaine, elle s'était surprise à avoir certains de ces gestes... Banals.
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeMer 22 Juin - 13:34

Elle me toise, je l'observe. C'est de bonne guerre. L'anonymat ne nous empêche pas de céder aux préjugés. Elle est jolie, mais son visage exprime une certaine inquiétude. Elle ne doit pas être des familières pour autant hésiter à entrer. Parfois les Églises ne sont que le rappel de douloureux souvenirs, parce que même s'ils sont la maison dans laquelle on baptise, la maison dans laquelle on lie sa vie à celle de l'être aimé... Elle est aussi la maison dans laquelle on dit au revoir... adieu. Dès lors, ce qui semblait si beau est lugubre, les statues qui arboraient un visage bienveillant semblent insensibles à la détresse ressentie. Les couleurs des vitraux qui accompagnaient les chants du dimanche sont rendus ténèbres par la nuit, les rayons de la lune sont un masque blafard sur les murs des Églises... J'ai toujours cherché un responsable quand j'ai perdu des personnes qui m'étaient chères... Je sais désormais que ce n'est qu'un cycle de deuil normal... Mais la colère, n'est-ce pas ce qui a le plus de mal à nous quitter ?

Il est confortable de rester camouflé dans son manteau de rage. Cela nous porte, repousse nos limites. Mais cela ne dure qu'un temps... Je reste convaincu que les Watchers qui le sont parce qu'un de leur proche a souffert se retourneront un jour... parce qu'ils auront fait leur deuil, ils comprendront qu'un mutant, un criminel, un chauffard... n'importe qui aurait pu tuer leur proche et ils se retourneront. Je garde un œil sur ceux-là parce qu'ils sont biaisés, ils sont induits en erreur par la sauvagerie de leurs sentiments. Mais ceux qui pensent, sans colère, sans deuil, que les mutants doivent être exterminés... ceux dont la haine est pure et auto-suffisante, ceux-là porteront la cause à bout de bras jusqu'à la fin.

Elle hésite, elle semble surprise. Et pourtant, il ne lui arrivera rien. Je n'ai jusqu'à maintenant pas souillé le sol de mon Église avec la cervelle de qui que ce soit. Il ne lui arrivera rien, Dieu peut la reconnaître, connaître son nom et son âme, il ne lui fera rien. Lui. Je jette un œil dans sa direction, m'avançant dans l'Église. Je lui laisse cette possibilité de s'en aller, je ne veux pas l'obliger, je ne veux pas la mettre à genoux devant moi. Je veux qu'elle se sente libre, et elle l'est. Elle lance une oeillade à la porte toujours ouverte, toujours ouverte sur une fuite possible. Je m'éloigne, ramasse les feuillets et en fais un tas en quinconce, que je serre entre mes mains quand je les ai tous réunis. Elle s'est approchée de l'autel, elle semble perdue dans cet environnement.

Je la contourne, l'observe de dos. Je me déplace sans un bruit, parcours les courbes de son corps de mon regard curieux. Elle se retourne, me souris. Je baisse le regard sur mes mains hier encore couvertes de sang. C'est sans doute ce qu'il me fallait, une raison de plus. Je lui rends son sourire puis me rapproche d'elle, observant à mon tour la Vierge postée derrière l'autel. Mon regard croise le Crucifix, qui m'inspire toujours autant. Je m'assieds au deuxième rang, pose les avants-bras sur le dosseret du banc devant moi. Hier encore, je cédais aux pulsions qui m'éloignent de ce pourquoi je suis entré dans les Ordres. Je dois être un autre homme ici... Je prends une longue inspiration. La désinvolture de Primrosae vis-à-vis de l'Église m'exaspère parfois, mais puis-je lui en vouloir de ne pas comprendre ? Elle est noyée dans son embrigadement, je la libèrerai de ses chaînes pour qu'elle ne soit plus un bon petit soldat mais un soldat libre. C'est ce qui peut lui arriver de mieux...

Qu'adviendra-t-il le jour où moi aussi, je me noierais dans mon sang ? Quand tout sera terminé ? Je voudrais que les Watchers perdurent, je voudrais que notre mission n'en soit que plus forte... Un combat ne se mène pas pour un leader. Les sacrifices n'ont d'intérêt que s'ils sont désintéressés. Vous, l'inconnue, quels sacrifices vous ont marquée ? Je tourne le visage vers elle, cherche son regard et lui dis simplement : « Je vous souhaite de pouvoir trouver les réponses que vous semblez chercher... » Je reste assis, retire mes avants-bras du banc devant au cas où elle voudrait s'y asseoir. « Et parfois, il y a des questions qui ne cherchent pas de réponse... »
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeLun 27 Juin - 14:50
Raven entendit les pas dans son dos, mais elle tenta de n'y porter aucune attention. Rien qu'un homme de foi. En fait, elle s'en désintéressa aussi vite qu'elle l'avait remarqué. Finalement, ce n'était pas ce dont elle avait envie ce soir. Elle voulait savoir si elle avait fait les bons choix, si rejoindre la Confrérie à nouveau était une bonne idée, si elle pouvait faire confiance à Magneto, à son fils... Elle se demanda également ce que Snow penserait d'elle quand elle comprendrait, si son fils faisait toujours partie des X-Men ou pas... Etait-elle faite pour la vie avec les humains, ou celle des mutants ? Elle que le doute ne faisait jamais flancher avant, dans ce lieu, il lui sembla qu'il ne lui restait que ça : des questions bancales aux réponses brumeuses.

La voix du pasteur la fit sursauter. Dans l'église, les sons étaient amplifiés et elle crut que l'homme se trouvait juste à ses côtés. Pourtant, quand elle tourna la tête pour le voir par-dessus son épaule, il était bien plus loin dans les bancs. Décidément, ce lieu n'inspirait aucune confiance à la mutante. Et puis, elle avait une autre question, qu'elle ne savait pas vraiment comment formuler. Elle leva les yeux sur cet immense symbole et réfléchit à un instant. Marie, c'aurait pu être elle. Pourquoi se retrouvait-elle tant là-dedans. Pourtant, elle ne croyait en aucun seigneur, sinon celui de la guerre.

"J'ai perdu quelque chose."

Les mots coulèrent de ses lèvres sans qu'elle n'y pense plus, comme si quelque chose parlait à sa place.

"J'ai l'impression que c'est là, juste sous mon nez, mais je n'arrive pas à le voir. Je me demande si c'est parce que je n'en veux pas, ou parce que je ne le mérite pas."

Réflexion énigmatique à qui ignore ce à quoi elle faisait référence. Mais a-t-on besoin de dire clairement les choses pour se faire comprendre ? Après tout, les métaphores étaient souvent bien plus claires que les situations réelles. Quant à son pouvoir, Raven était en droit de se poser la question. Elle se tourna, dos à l'autel, et dévisagea le prêtre face à elle, ses mains jointes contre ses cuisses.

"Est-ce que Dieu vous parle, mon Père ?"

Une question qui pouvait sonner aussi provocatrice qu'innocente. Allez savoir si elle cherchait une réponse, ou bien autre chose. Ses grands yeux bleus pénétrèrent ceux du Pasteur qu'elle jaugeait d'une certaine hauteur, sur les quelques marches menant à l'autel. Ses propres gestes lui rappelèrent Magneto et elle se demanda en plus si elle ne commençait pas à lui ressembler, à imiter ses méthodes, à concevoir sa fourberie comme sienne...

"Vous ne trouvez pas ça curieux d'entendre des voix dans votre tête qui... Vous disent quoi faire et comment agir ?"

Et pendant ce temps, on crucifiait des mutants télépathes quand des "hommes de foi" proclamaient que Dieu leur avait parlé. Raven haussa un sourcil à l'ironie.
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeVen 1 Juil - 22:15
« J'ai perdu quelque chose. » Cette phrase me laisse songeur. Elle pourrait parler de n'importe quoi à vrai dire. Que perd-on ? Des personnes ayant perdu quelque chose, des centaines sont passées ici. Perdu la foi. Perdu un proche. Perdu cette boucle d'oreille qu'elle tenait de sa marraine et à laquelle elle tenait tellement, tellement qu'elle pleura toute la nuit à imaginer ce petit objet insignifiant entre d'autres mains que les siennes. Perdu l'envie de se lever le matin, à tel point qu'il se crut parfois déjà en train de mourir de chagrin, qu'il se fit à cette idée sans tristesse ou défaitisme, avec une résignation certaine. Perdu ses clefs. Perdu l'amour. Perdu l'amitié de celui qui se perdit dans une relation de couple dévastatrice qui, à long terme, ne laissera qu'un long silence, privés de rires, de chants, de conneries, d'amis, de souvenirs d'école, de frasques, de petits dangers d'adolescents... J'ai perdu quelque chose. La triste réalité étant que nous avons tous perdu quelque chose. Et que toutes ces choses n'auront jamais qu'une seule valeur, celle que nous lui concédions...

Je la regarde, perdre ses mots et me les livrer... Je la regarde se débattre un instant contre les questions qui ne trouvent pas de réponse. Elle reste prisonnière entre deux solutions restreintes, très restreintes à savoir qu'elle n'en veut pas, ou qu'elle ne le mérite pas. Fort heureusement, il n'existe pas que cela. J'en suis venu à croire que parfois, le temps n'est pas à l'amour, pas à la victoire, pas à la joie, pas à l'épanouissement. Ces blessures qui nous ont fait souffrir et dont on ne voulait pas, aujourd'hui ne nous ont-elles pas rendu plus fort ? Il ne s'agit pas de rejeter le bonheur, ou de ne pas en être digne. Il s'agit de ne pas être prêt pour pouvoir l'accueillir en cet instant. Et c'est ce que je décide de lui dire...

« Mais êtes-vous prête pour le retrouver ? Vous sentez-vous prête ? » Parce qu'à la tournure de ses propos, j'ose imaginer qu'elle ne parle pas d'un stylo, de son porte-monnaie ou d'un objet dont la perte reste plus gênante que traumatisante... Soudain, elle se tourne vers moi pour me poser une question ma foi assez commune mais à laquelle je choisis en général de ne pas répondre. Est-ce que Dieu me parle ? Je n'ai pas la prétention de me prendre pour un prophète. Ce serait totalement déplacé... En ces temps de troubles, si je pouvais entendre Dieu, j'imagine que nos échanges seraient aussi houleux que ceux que j'ai avec... à peu près tout le monde en ce moment... je ne quitte pas son regard, reste silencieux quelques instants. « Vous ne trouvez pas ça curieux d'entendre des voix dans votre tête qui... Vous disent quoi faire et comment agir ? »

Ah là... c'est clairement plus inquiétant oui... Si elle a des voix dans la tête qui lui dit quoi faire, j'espère qu'elle ne va pas me sauter dessus. Je n'ai pas envie de l'étrangler dans mon Église, aussi... « Oui il est indéniable que je trouverais ça... curieux, oui... Mais pour ma part... Je ne pense pas que Dieu me parle mais parfois, il faut savoir interpréter les silences, les petits signes... Que recherchez-vous ? »
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeSam 2 Juil - 20:23
Alors que le pasteur posait sa question, le sourire de Raven revint sur son visage. Doux, avec une pointe d'on ne sait quoi. Du défi, peut-être. Elle le toisa, un peu en hauteur, les épaules baignées d'une lumière extérieure.

"Le pouvoir." Raven descendit d'une marche, sa prestance irradiant en alliance avec son sourire. "Je l'ai perdu." Elle descendit une nouvelle marche. "Avant, les gens me craignaient, me respectaient. Les hommes me regardaient avec une pointe d'envie quand d'autres n'osaient m'approcher de peur que je les morde... J'avais une préférence pour les hommes convertis à une croyance qui n'était pas la mienne. J'aimais tant être leur Savior..." Raven franchit la dernière marche et leva les yeux au plafond pour admirer l'architecture. "Aujourd'hui, je ne suis plus rien. Les gens ne me voient plus que comme une humaine, une pauvre âme en peine, perdue au milieu d'un tunnel sombre, insignifiante, décadente, inutile..." Son lent soupir se perdit dans l'intérieur de l'église. "Jadis, j'étais une femme aux mille visages..."

Aujourd'hui, elle n'en portait plus qu'un et elle ne supportait plus de se regarder dans un miroir.

"J'ai déjà marché le long d'une allée comme celle-ci. J'avais à mon bras un homme influent. Puissant. Un homme conquis par la foi, mais dont le pouvoir était, la nuit venue, malheureusement absent." Elle haussa une épaule. "Ce n'était pas grave... Je n'ai jamais été une grande fidèle, pardonnez-moi mon père, parce que j'ai péché."

Elle tourna enfin la tête vers le pasteur et lui sourit à nouveau, aussi douce qu'elle pouvait être. Elle possédait un certain charme, fut une époque. Mais il était lié à sa mutation... Elle pensait l'avoir perdu en même temps que son hideuse peau bleutée. Voilà qu'elle la regrettait, à présent. Elle l'avait pourtant si souvent fuie, critiquée dans sa tête, mais son apparence l'avait sauvée de bien des vérités. Il était si facile de se voiler la face quand on pouvait ressembler à qui on voulait, être ce que l'on voulait. Mystique s'adaptait à la personne qu'elle avait en face et offrait au plus offrant ce qu'il désirait le plus... En contre partie, elle était une guerrière, la définition même du respect. Son avis, même avait du poids, à l'époque. Aujourd'hui, elle n'était qu'un oiseau blessé.

"Si Dieu devait me parler, je ne pense pas qu'il dirait beaucoup de bien de moi... N'est-il pourtant pas décrit comme miséricordieux ?"

Pour le Pasteur, elle devait sûrement passer pour l'illuminée de service. Peut-être même qu'il la craindrait un peu. Pas autant que si elle se montrait sous son vrai visage, si toutefois, celui-ci daignait se montrer. Au fond d'elle, il y avait encore ce désir de montrer les crocs, de faire preuve de mysticisme, de se montrer supérieure...

"Je suis prête à retrouver le pouvoir, oui..." A jouer à nouveau de sa mutation, à se venger de tous ceux qui l'ont prise pour une faible femme. "Je suis prête à redevenir celle que j'étais, à m'élever à nouveau face au monde." Et à le faire plier sous sa volonté. "Vous êtes un homme de pouvoir, vous devez sûrement me comprendre..."

Et Raven s'approcha alors doucement du Pasteur sans se défaire de son sourire angélique.
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeDim 3 Juil - 20:21
Le pouvoir, c'est donc cela qu'elle cherche mais n'arrive pas à retrouver ? Le pouvoir ? Je ne nourris aucune sorte d'envie envers ce contrôle-ci. Parce que je mène les Watchers selon les règles du bon sens, mais ne tire aucun plaisir en particulier à donner des directives. Écraser sa supériorité sur la face du monde, c'est plutôt le jeu des mutants en général. Je sais bien que je ne suis qu'un homme parmi tant d'autres, qu'est-ce qui me vaudrait le luxe de posséder le pouvoir ?

Je fronce les sourcils. Effectivement, ça ne semble pas en désaccord avec ce qu'elle dégage à cet instant précis. Mais elle n'a pas perdu de sa prestance, de toute évidence. Le simple souvenir de ce sentiment semble lui redonner vie... Je me mets debout, quitte la rangée de bancs où je me trouvais pour rejoindre l'allée principale. Qu'est-ce qu'elle essaie de me dire, exactement ? Être craint... je ne saurais dire ce qu'elle m'inspire à cet instant précis. Être craint, c'est dans le pire des cas un moyen pour arriver à un but mais pas une fin en soi. Comment peut-on apprécier cela à ce point ? Comment se laisser guider, dévorer par le pouvoir ? Elle aborde les hommes convertis à une croyance qui n'est pas la sienne. Loin de moi l'envie d'être totalement égocentrique et mégalomane, mais est-elle vraiment en train de m'adresser un message, sous ces souvenirs pas vraiment innocents ? Je la fixe, silencieusement. Je joins les mains dans mon dos et glisse derrière elle pour la contourner précautionneusement, l'observer, essayer de comprendre ce qu'elle veut me dire.

Outre le côté un peu blasphémateur de se prétendre le Sauveur, son discours me tracasse en fait. J'arrive sur sa droite. Aujourd'hui, les gens ne la voient plus que comme une humaine. Plus que. Comme c'est réducteur, à vrai dire. Tellement réducteur que j'ai envie de lui faire cracher le fond de ses pensées... Décadence. Comme la décadence de l'homo sapiens ? Ou s'est-elle vraiment crue l'égal d'un Dieu, d'un prophète à un moment donné ? Je ne peux condamner tant d'arrogance, juste la juger. Je garde les mains dans mon dos, le visage totalement fermé. « J'ai déjà marché le long d'une allée comme celle-ci. J'avais à mon bras un homme influent. Puissant. Un homme conquis par la foi, mais dont le pouvoir était, la nuit venue, malheureusement absent. » Plaît-il ? Elle a été la partenaire d'un homme puissant qui n'aurait su l'appuyer une fois la nuit venue... alors soit elle veut me faire comprendre qu'elle était avec un impuissant, soit elle image simplement ses dires et il n'a pas su la soutenir quand elle en avait réellement besoin...

Deux personnes de pouvoir côte à côte. Dévorés par une soif qu'ils ne pourront jamais complètement satisfaire... peuvent-ils rester ainsi unis ? Ou leur combat, leur appétit leur enlève-t-il tout ce qui les rendait indispensables l'un aux yeux de l'autre ? Je ne dis toujours rien, je ne veux pas l'interrompre... « Ce n'était pas grave... Je n'ai jamais été une grande fidèle, pardonnez-moi mon père, parce que j'ai péché. »

Elle se tourne maintenant vers moi et me sourit. J'essaie d'esquisser à mon tour un sourire poli, mais dont elle doit forcément se douter qu'il dissimule son lot de questions... Je fais un nouveau pas, monte une marche pour me retrouver au même niveau qu'elle. Je me rapproche, enfonce mon regard dans le sien. « Si Dieu devait me parler, je ne pense pas qu'il dirait beaucoup de bien de moi... N'est-il pourtant pas décrit comme miséricordieux ? » « Dieu n'accorde pas le pardon à qui ne le demande pas. » réponds-je simplement. Causer la désolation est un fait, mais tout homme qui sème le chaos ne peut espérer le pardon et la miséricorde à ceux qui ne la lui demandent pas, ceux qui ne peuvent pas lever les yeux vers lui en se souvenant qu'Il est puissant, mais qu'il nous laisse silencieusement notre libre-arbitre. La puissance est là, au-dessus de nos têtes. La miséricorde ? Pourtant pardonner les monstres quand ceux-là même ne prennent jamais conscience de leur véritable nature ?

Mon ton est sec. Je sens qu'elle veut me dire quelque chose... Quel pouvoir espère-t-elle récupérer ici ?

« Je suis prête à retrouver le pouvoir, oui... Je suis prête à redevenir celle que j'étais, à m'élever à nouveau face au monde. Vous êtes un homme de pouvoir, vous devez sûrement me comprendre... » Je la laisse s'approcher au plus près. Je peux sentir son parfum contre moi, son souffle sur mon visage. J'incline le mien, patiente quelques secondes. « Ne vous êtes-vous pas dit que vous n'avez plus à vous battre contre le monde entier ? Je suis navré, Madame, mais vous faites erreur sur ce dernier point. Je suis un Serviteur, pas un Maître. Et donc sans doute pas ce qui se rapprocherait le plus de votre conception d'un homme de pouvoir... »
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeDim 3 Juil - 22:55
Raven souriait toujours. Ces histoires de croyance, de foi, de pardon... Ca lui passait au-dessus de la tête. Elle voulait bien reconnaître la beauté des lieux et admirer la dévotion des hommes dans l'architecture de tels édifices ! Juste en l'honneur d'un vieux barbu que personne n'avait jamais vu ! Vraiment, ça la dépassait. Pourtant, fut un temps, Magneto était pour elle comme un Dieu. Un dieu qu'elle pouvait toucher et conquérir. Il avait quelque chose d'attirant, une part sombre et démoniaque qu'elle avait toujours reconnue comme du charme et un charisme certain. Un peu comme ce Pasteur. Il était plutôt mignon, même si la coupe militaire n'était pas tout à fait son style, ses yeux bleus avaient quelque chose... D'hypnotisant. Elle ne pouvait s'en détacher.

'Madame'. Le terme la fit sourire d'autant plus et elle força ses joues à rougir quelque peu en baissant le nez, gênée. Elle faisait alors si vieille ? Elle ne portait pas d'alliance et aurait bien mérité un joli 'mademoiselle' qui l'aurait d'autant plus flattée. Pour autant, à l'entendre, elle ne faisait erreur que sur le dernier point.

"Non, c'est vous qui faites erreur, mon Père."

Elle releva les yeux dans les siens et cligna des paupières doucement, faisant un nouveau pas vers lui, le dernier avant de franchir la limite de son espace vital. Elle secoua légèrement la tête, agitant ses cheveux - et son parfum avec.

"Vous vous sous-estimez, quel dommage. Combien de personnes viennent vous écouter ? Vous voir ? Vous parler ? Confesser leurs péchés, leurs doutes, leurs secrets les plus... Intimes ? Vous détenez ce pouvoir sur eux. Votre lien avec Dieu n'est que secondaire. Dieu ne parle pas plus à vous qu'à qui que ce soit d'autre, n'est-ce pas ? Quand on vient ici, c'est pour recevoir vos conseils avisés, un chemin. A la recherche d'un guide, nous entrons au coeur de cette bâtisse sacrée, purifiée... Vous êtes un homme aussi influant que le leader d'un cartel mexicain, si vous me permettez la comparaison. La première source de pouvoir... C'est la confiance que les autres ont en vous."

Elle prononça la dernière phrase sur le ton de la confidence, son visage légèrement penché vers le sien. Puis, Raven détacha son regard de celui du Pasteur et tourna les talons pour lever le nez vers les arches, faisant quelques pas le long de l'allée. Elle reprit presque aussitôt d'une voix plus claire.

"Le monde ne cessera jamais de se battre contre moi." Elle regarda le Pasteur par-dessus son épaule. "Je suis allemande. J'ai changé de nom en arrivant aux Etats-Unis et mon anglais est si parfait qu'on me croit native de ce charmant rêve oublié." Elle refit face au Pasteur et ouvrit grandement les bras en marchant lentement à reculons. "Les jugements n'ont pas d'âge, ni de frontière ! Aux yeux de tous, je reste une nazi ! Comme ma mère, et ma grand mère avant elle."

Tout ce ramassis de mensonges, ce n'était que pour les beaux yeux de ce Pasteur. Elle lui fit un clin d'oeil et lui offrit un sourire malicieux.

"Pas besoin d'être un mutant pour être montré du doigt, n'est-ce pas ?"

(Putain, mais la TORTURE d'écrire un RP avec un clavier qui déconne autant !!! Chaque mot a une faute que je dois corriger toutes les 3s !)
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeDim 3 Juil - 23:43

Elle s'apprête à me corriger. Que je fasse erreur, j'ai hâte d'entendre ce qu'elle va me dire... Son regard vient à nouveau s'enfoncer dans le mien. Elle me trouble, et je n'arrive pas à déterminer pourquoi. Je ne suis pas fin psychologue, ça se saurait depuis longtemps. Je me redresse, essayant de me détendre parce que je sens la tension s'accumuler dans mon corps et mon épaule commencer à en pâtir un peu... Elle est proche de moi, si proche qu'il n'y a que son visage, son visage près du mien... « Vous vous sous-estimez, quel dommage. » Alors ça, ça m'étonnerait. Mais l'arrogance en a poussé plus d'un à l'erreur. Et je ne veux pas tomber dans ce piège, je ne veux pas perdre parce que mon égo m'aura dépassé, parce qu'il m'aura dévoré. En quoi je peux bien me sous-estimer ? En quoi peut-elle bien croire voir cela ? Je la toise sans animosité, cherchant à comprendre, attendant qu'elle m'explique ce qu'elle entend par là...

« Combien de personnes viennent vous écouter ? Vous voir ? Vous parler ? Confesser leurs péchés, leurs doutes, leurs secrets les plus... Intimes ? Vous détenez ce pouvoir sur eux. Votre lien avec Dieu n'est que secondaire. Dieu ne parle pas plus à vous qu'à qui que ce soit d'autre, n'est-ce pas ? Quand on vient ici, c'est pour recevoir vos conseils avisés, un chemin. A la recherche d'un guide, nous entrons au cœur de cette bâtisse sacrée, purifiée... Vous êtes un homme aussi influant que le leader d'un cartel mexicain, si vous me permettez la comparaison. La première source de pouvoir... C'est la confiance que les autres ont en vous. » Je ne pense pas qu'il s'agisse là d'un pouvoir. L'écoute est à la fois un cadeau de celui qui offre sa confiance, mais c'est aussi l'occasion de racheter son âme, lavant celle des autres un peu... un peu plus... Le lien avec Dieu secondaire ? Mais non, il est la base de tout ! Il est l'un des piliers de mon existence, si seulement vous saviez... Certes Dieu ne me parle pas, mais moi je lui parle et comme je le lui ai dit, j’interprète ses silences. Nous ne parlons pas mais il reste avec moi. S'il parlait, il dirait aussi combien je le déçois, à patauger dans le sang des innocents...

Je penche mon visage vers le sien quand le ton de sa voix diminue puis la laisse faire volte-face. Je n'ai jamais envisagé les choses sous cet angle. Leur confiance ne me confère pas de pouvoir, il m'enrichit. Ce sont eux qui m'offrent quelque chose, qui m'aident. Je ne suis rien en dehors de cet endroit, que serais-je si je perdais ce que j'ai construit jusqu'à maintenant ? Que serais-je ?

Elle fait un pas dans la direction opposée, et je ne la suis pas. Je laisse retomber les bras le long de mon corps avant de finalement les joindre devant moi. Ainsi maintenant, c'était le monde qui se battait contre elle, j'avais cru comprendre le contraire. Elle est intelligente, belle, charismatique. J'imagine bien qu'elle n'est pas femme à se laisser combattre sans riposter violemment. Elle me lance une œillade.

« Je suis allemande. J'ai changé de nom en arrivant aux Etats-Unis et mon anglais est si parfait qu'on me croit native de ce charmant rêve oublié. Les jugements n'ont pas d'âge, ni de frontière ! Aux yeux de tous, je reste une nazi ! Comme ma mère, et ma grand mère avant elle. » « Je pense que vous n'avez pas rencontré les bonnes personnes. Nos origines sont un chemin un peu brouillon tracé pour nous. Mais chacun sait qu'elles ne font pas les hommes et les femmes que nous devenons. Seuls nos actes parlent pour nous, n'est-ce pas ? »

Je me rapproche d'elle. Je prends l'une de ses mains dans la mienne et lui glisse à demi-voix : « Laissez-moi me montrer digne de la confiance que vous me livrez alors, et laissez-moi vous dire ceci : Certes les jugements n'ont pas de frontières, de couleur, pas d'histoire. Mais il ne faut pas se concentrer sur le passé. Dirigez votre regard vers l'avenir. » J'inspire profondément. Je sais que ce conseil que tout le monde donne est terriblement difficile à suivre... Moi-même, je ressasse souvent le passé, et je le regrette. Mais on ne peut pas retourner en arrière. Ce qui est fait est fait, c'est terminé. Je lâche sa main puis pivote légèrement pour face faire à l'autel. Je remets les mains dans mon dos puis lui dis sans détacher mon regard de la statue qui avait attiré son attention quand elle est entrée : « Le pouvoir ne vous aidera pas à être en paix avec vous-même. Vous ne devez pas exister à travers le regard de ceux qui vous méprisaient hier. Vous êtes vue comme une humaine, une âme en détresse ? Peu importe comment ils vous voient. Il ne faut pas être mutant pour souffrir. Mais si vous vous sentez prête pour affronter l'avenir, alors vous le serez. Pouvoir, ou pas. »
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De fortes chances que draguer un pasteur dans son église n'est pas quelque chose de bien perçu par la communauté ecclésiastique. Mais Raven n'en a que faire. Elle ne marche pas sur des oeufs, elle ondule simplement avec un joli ruban rouge. Et celui-ci paye d'un contact. Elle ne s'y attendait pas. Son sourire s'évanouit aussitôt que le Pasteur prit sa main. Elle n'eut pas le temps de se dégager et s'en empêcha. Non par plaisir, mais parce qu'elle ne voulu pas paraître tel un animal sauvage. Le contact physique avait sur Raven un effet particulier. Rares étaient ceux qui se le permettaient. Ils étaient encore plus rares ceux qui s'y essayaient sans s'être assuré avant de sa permission. Bien sûr, le Pasteur n'aurait jamais osé un tel acte de proximité avec Mystique.

Quand il s'éloigna enfin, elle récupéra vivement sa main, comme s'il l'avait brûlée, serrant doucement son poignet. Raven passa son pouce à l'intérieur de sa paume, enregistrant ce contact inconnu et fugace qu'elle n'avait pu préméditer. Mystique l'aurait empêché, retourné dos à terre, probablement, et elle aurai bloqué sa gorge sous sa voute plantaire jusqu'à ce qu'il supplie.

Le pouvoir... Il lui manquait. Terriblement.

Elle suivit son regard vers la statue et redevint songeuse. Quel avenir ? Celui qui résultait de sa présence ici ? Celui qui se dessinerait au fur et à mesure le long du chemin ? Elle doutait tant de sa prochaine manoeuvre. Au SHIELD, ses journées étaient rythmées. Depuis son retour à la Confrérie, et sans son pouvoir, elle s'ennuyait. Ferme. Elle cherchait quelque chose à se mettre sous la dent. La frustration la gagnait et la rendait nerveuse.

'Il ne faut pas être mutant pour souffrir.' Venant du leader des Watchers, c'était risible, mais Raven ne releva pas. Elle n'était pas là pour ça. Ce discours de tolérance lu donna presque la migraine. Si seulement tout le monde pouvait tenir le même. Elle ne pouvait se dire toutefois qu'il avait raison. Dans son jargon, il serait plus juste de dire que Dieu a doté des humains de pouvoirs, de dons. Pour autant, elle le garda pour elle. Elle n'était pas là pour ça. Cependant, il n'avait clairement pas vécu les mêmes décennies qu'elle...

"Dieu est-il le seul à occuper votre vie et votre esprit ?" La question s'échappa de ses lèvres de façon éhontée, comme non calculée, non préméditée. "Après tout, vous êtes Pasteur. Pas moine."

Elle ne répondit de ce fait aux paroles du Pasteur. Son contact l'avait perturbée plus qu'elle n'aurait voulu l'imaginer. Non parce que c'était lui, ni parce qu'il était homme de foi... Ni parce qu'il était un homme tout court. Simplement parce qu'il s'agissait d'un toucher. Un simple toucher et qui plus est attentif. Doux, si elle osait le décrire. Définitivement pas ce à quoi elle était habituée. Et Raven détestait qu'on la prenne par surprise. D'autant plus s'il s'agissait de la déstabiliser. Elle se força à retrouver son sourire magique et posa sa main sur le dossier du banc le plus proche. Il lui fallait se ressaisir immédiatement.

"Comment imaginez-vous votre propre avenir ? Dans cette ville en plein chaos qui ne demande qu'un héros..."
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Pardon ? Je ne peux m'empêcher de tourner la tête dans sa direction quand elle me pose cette question assez inattendue... Et la petite explication qu'elle ajoute ne peut que m'arracher un sourire. Je baisse le visage, frotte mon front de mes index et majeur joints puis relève le visage dans sa direction. C'est exact, je ne suis pas moine. Autant je pensais pouvoir m'en tirer avec une pirouette sur sa première question mais il semble clair que le petit éclaircissement qu'elle a ajouté ne laisse pas de place à l’ambiguïté. Ma relation avec Primrosae est spéciale parce que tout d'abord, elle s'apparente à une relation à sens unique. Je ne sais pas comment elle me considère mais je sais qu'elle a des amants, ou qu'elle a « d'autres » amants, tout simplement. Quant à moi, je ne vois qu'elle. Nous arrivons à nous comprendre sans mots, et quand ces derniers sont nécessaires, nous les prononçons sans censure, sans complexes... Je passe la main sur mon bras gauche à cette pensée, mon bras couvert de ma chemise fort heureusement.

Mais notre relation doit rester confidentielle et ce pour plusieurs raisons. D'abord, j'imagine qu'il ne serait pas très bien vu par la communauté que j'ai des rapports avec une femme qui pour le coup... soit un peu libertine sur les bords. Et puis, elle ne fait pas partie de cet univers-ci pour l'instant. Elle n'est en lien qu'avec Jeremiah le Watcher, Anarchy, et pas vraiment le Pasteur. Supposé qu'il y ait vraiment deux facettes de moi si différentes. Ensuite, je ne sais pas si je saurais prendre un jour le risque d'exposer une femme aux représailles qui arriveront un jour, c'est inévitable...

« C'est exact » lui réponds-je, faisant mine d'avoir oublié ou omis la première partie de sa question. Elle prend appui sur le dos d'un banc et je pivote à nouveau dans sa direction. Je fais un pas vers elle. Je n'ai pas envie de lui mentir, pas ici et pas maintenant. Mais que puis-je vraiment lui dire ? Je pourrais lui répondre que je n'ai pas saisi sa question, elle saurait que c'est une façon détournée de lui dire que je ne répondrai pas, mais je sens qu'avec elle, les tournures détournées seront vaines. Je hausse simplement des épaules puis réponds, après avoir jeté un œil rapide vers la porte de l'Église : « Est-ce vraiment important ? »

Je l'observe, je cherche son regard. Elle change de sujet et m'interroge sur mon propre avenir. Je ne sais pas vraiment, je vois à long terme quand il s'agit des mutants ou des Watchers mais moi... Dieu seul sait à vrai dire. Je passe un index dans ma nuque et lève les yeux au ciel pour réfléchir quelques secondes. Je me prête finalement au jeu et décide de lui répondre franchement. Enfin... aussi franchement que possible du moins : « Oh vous savez, je pense que cette ville a déjà ses héros. Après.... est-ce que ces idôlatres ont trouvé les héros qui sauront les protéger du chaos ? Je ne peux pas en juger pour l'instant, et je ne souhaite pas le faire. Quant à moi, je n'imagine pas mon avenir. Je l'accepterai, simplement, je pense... » Et parce que j'ai trop de mépris pour eux... alors je préfère faire l'impasse sur ma propre vision du héros, qui ne correspond à rien ni personne en ce bas monde.

Pas les Avengers, pas les Watchers, pas William non-plus. Personne. Aucun héros, une humanité livrée à elle-même et qui doit se débattre entre ses espoirs et ses démons, entre ses peurs et ses combats... « Dites-moi... qu'est devenu cet homme puissant que vous aviez accompagné dans une allée comme celle-ci ? »
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeLun 4 Juil - 17:58
Si c'était important ? Raven haussa un sourcil. Il avait l'art d'éluder les questions. Pourtant, la question était légitime et aisée. Il n'y avait pas de piège là-dedans. A première vue. Raven avait bien des idées derrière la tête, mais elle aimait également improviser au fur et à mesure. Elle devrait bientôt récupérer son pouvoir ou Magneto s'impatienterait. Pourtant, elle rechignait à quitter enveloppe charnelle. Il y avait tout de même quelque chose d'appréciable à être soi-même... Et être reconnue. Un Pasteur ne se serait pas permis de toucher une femme, qui plus est une parfaite inconnue, si elle ne lui avait pas provoqué, ne serait-ce qu'un milligramme, un peu d'ocytocine à l'échange d'un regard. Ca ne lui avait pas échappé et elle réfléchissait à comment exploiter cette faille, même minuscule et risquée.

"Cela me paraît important, oui. Vivre d'eau bénite et de messages divins subliminaux, ce n'est pas une fin en soi. La vie est plus simple et plus agréable à deux. Dans un couple, on se soutient l'un l'autre, on veille l'un sur l'autre, on créé l'un avec l'autre. Vous ne devriez pas être seul. C'est important pour le maintien de votre équilibre, ainsi que l'image que vous renvoyez."

Raven tourna légèrement sur elle-même, presque comme une enfant, la tête penchée en arrière pour admirer encore et toujours le plafond, ses cheveux tombant de ses épaules. Aux commentaires du Pasteur, elle eut un sourire et soupira d'aise.

"La grande majorité de ces macaques en costume ne valent rien. Ils n'offrent qu'un médiocre spectacle et ont depuis longtemps perdu de vue leur véritable ennemi. Ils sont distraits par des..." Elle grimaça en moulinant du poignet. "Ersatz de demi-dieux qui se croient tout-puissants. Des amateurs. Des branquignoles, des dégonflés de la guerre. Des lâches."

Tu y vas un peu fort, Raven, non ? Oublierais-tu qui es ?

"Il n'y en a bien qu'un seul dans tout ce harem pour gentleman à pouvoir commenter les véritables affres de la guerre. Malheureusement, il se trimballe dans un costume de pantin sur la scène miteuse d'un Glastonbury hivernal qui n'attire que des péons en manque d'adrénaline. Quel gâchis. Je le plains. Devoir jouer la comédie tous les jours, porter un tel nom et y faire hommage sans oublier avec qui il a servi... Mais le pire dans tout ça ?"

Lentement, elle tourna la tête vers le Pasteur avec un sourire amusé sur le visage. Elle fit danser ses sourcils et haussa les épaules. Si le Pasteur hésitait à se laisser aller dans ses opinion, Raven, elle, ne s'arrêta pas là.

"C'est qu'il n'est ni plus ni moins que la création du gouvernement. Ce même gouvernement qui condamne les super-héros... Et les mutants, bien sûr. Quelle ironie, n'est-ce pas ? Quant à mon cher époux..."

Elle se redressa d'un coup et baissa la tête. Au centre de l'allée, elle ouvrit les bras, comme si elle possédait toute l'église sous son commandement. Raven affligea alors son visage d'une moue triste.

"Il a été tué. Par un mutant."

Je vois à quoi tu joues, Raven... C'est un jeu dangereux. Mais détrompe-toi. Je ne referai pas surface pour Magneto. Ni pour notre fils, pas plus pour Tad... Si je reviens, ce sera pour nous. Et nous uniquement. Choisis bien tes ennemis.

Le sourire de Raven revint sur son visage comme en réponse à la petite voix menaçante dans sa tête.

"Mais ce n'est pas grave. Je pardonne. C'était il y a longtemps, maintenant."
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeLun 4 Juil - 19:11

Elle est appuyée sur le dos du banc. Je m'approche lentement. Vivre d'eau bénite et de messages divins ? Et pourtant, je ne reçois aucun des deux. Et au contraire, j'imagine bien que cela puisse être une fin en soi. Quelle vie sereine... J'aurais pu être Pasteur, n'être que Pasteur et je ne mutilerais pas en me demandant comment je pourrai sauver mon âme de l'enfer éternel. Je secoue la tête à cette pensée. Nous avons bien trop perdu d'hommes et de femmes pour des avancées trop minces. Il faudrait frapper un grand coup, que leur perte n'ait pas été vaine. Quand elle dit que la vie est plus simple à deux, j'esquisse un sourire. Je ne sais pas, nous ne menons pas une vie « à deux ». J'ai souvent été seul, plutôt qu'en couple. D'ailleurs, je n'ai vraiment eu l'impression d'être amoureux de quelqu'un que l'année précédant mon départ de la maison. La solitude me sied plutôt bien, je ne sais pas ce que c'est que de vivre avec quelqu'un, constamment.

Ma définition du couple diffère de celle de Primrosae. On veille l'un sur l'autre mais qu'est-ce que nous bâtissons ? Nous sommes deux chiens enragés dans une cour sur laquelle tombe la neige. La neige est chaude, poudreuse, la neige est cendres. Et nous nous débattons là-dedans, bien que l'affection que je lui porte soit sincère. Je tourne un regard un peu... interrogatif dans sa direction quand elle parle de l'image que je renvoie et de mon équilibre. Même si je me soucie de mon... équilibre – bien qu'il oscille dangereusement entre la folie furieuse et la dépression en ce moment – je n'ai que faire de l'image que je renvoie. Je fais ce qu'on attend de moi en ces lieux, je ne peux forcer mes paroissiens à m'aimer, tant qu'ils me respectent... Je glisse ma main près de la sienne sur le dosseret, m'approche d'elle : « … Si vous le dites »

Elle tourne, plonge son regard sur le plafond et je me surprends à l'imiter avant de reposer mon attention sur elle. Elle sourit, amusée ? Je m'éloigne puis fais un pas en direction de l'autel, montant la marche sur laquelle elle était il n'y a pas si longtemps. Je l'écoute attentivement quand elle parle des héros et plus spécifiquement de Captain America, du moins j'imagine. Voilà de sages paroles mais sur lesquelles je n'ajouterais rien. Parce qu'elle semble assez tranchée dans son opinion et que je n'ai pas à l'être ici. Devoir jouer la comédie... Je reste silencieusement quand elle demande « le pire dans tout ça ? » Je prends cela comme une question rhétorique et ne prends pas la peine de lui demander de poursuivre, elle le fera d'elle-même.

Maheureusement, le gouvernement ne condamnent pas les héros ni les mutants. Du moins, pas encore. Quelque chose fait briller mon regard à cette perspective... Ce n'est pas ironique. Si Captain America s'est mis en tête de servir la justice, il doit simplement reconnaître qu'elle est en train de se mettre en place, lentement... Si M. Rogers est intelligent et aussi intègre qu'il le laisse entendre, il devra prendre les bonnes décisions...

Elle évoque son mari. Elle baisse le visage. Je cherche son regard. Elle ouvre les bras et je me redresse, prêt à l'entendre. « Il a été tué. Par un mutant. » Ah comme ces mots sont doux à mes oreilles. Une preuve supplémentaire de leur danger. J'inspire profondément. Je ne dois pas me laisser aveugler par le potentiel qu'elle représente soudainement... Je joins les mains, hoche doucement de la tête puis me dis que je ne peux pas envisager de recruter chaque personne touchée par le fléau.... « C'est une sage décision que vous avez prise. »
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MessageSujet: Re: God of a Girl [Ravemiah]   God of a Girl [Ravemiah] Icon_minitimeSam 9 Juil - 17:58
Sa proximité, même brève, tendit les muscles de Raven dans son dos. Elle n'aurait su dire s'il s'agissait de l'adrénaline du moment, ou bien s'il lui faisait réellement un effet. Pourtant, il n'avait rien pour lui plaire. Physiquement parlant, il ne lui inspirait pas grand chose si ce n'étaient ses yeux, peut-être. Non, ce qui intéressait Raven, c'était sa foi. Sa croyance. Sa dévotion.

Le Pasteur faisait bien d'hésiter. Après tout, cela aurait enlevé tout le challenge à notre vraie fausse mutante. Et elle aimait chasser. Raven prit conscience de l'intérêt discret du Pasteur, et se demanda à quel point elle pourrait en tirer profit. De là à dire qu'elle avait pris une sage décision... Encore aurait-il fallu qu'elle s'en veuille un jour pour cet acte puni par la vie. Mais la mort de cet homme avait préservé sa vie, après tout, alors ce n'était pas en vain.

"Vous trouvez ?"

Pour le coup, avec une telle réponse, Raven haussa les sourcils et en perdit son aplomb en le dévisageant. Sa réponse lui sembla curieuse. Certes, Jeremiah était un Pasteur soucieux de respecter ses croyances et savait lire le livre jusqu'à en devenir un parfait petit soldat de la paix et de l'incrédulité, mais Raven eut du mal à avaler une chose pareille. Pas de nos jours, pas alors que les Mutants sont décrits comme de perfides créatures dont les pouvoirs sont trop grands et qu'ils doivent être enfermés avec des numéros accrochés à leur collier. Même sans connaître un peu les activités du Pasteur, même de loin, il lui sembla particulièrement nébuleux que le dit Pasteur en vienne à accepter le pardon... Sur un meurtre. Et de là à appeler cela de la sagesse, il y avait un gouffre. Définitivement, Raven n'était pas croyante. Si on venait à tuer l'amour de sa vie, elle se transformerait en chienne de l'enfer. C'était d'ailleurs ce qu'elle était devenue, petit à petit. Et aujourd'hui, elle était sans merci. Plus réfléchie et plus patiente, mais loin d'être miséricordieuse. Aussi, l'incrédulité se lut sur son visage.

"Est-ce que vous avez des enfants, mon Père ?"

Du coq à l'âne, du grand art. En fait, Raven avait une autre question derrière la tête. Deux ou trois, même. Il y en avait une qui concernait Snow, pour le reste, ce n'était que de la rhétorique.

"Je parle, bien sûr, en dehors de vos fidèles."

De sa chair et de son sang, en somme. Raven douta qu'on accepte le divorce dans cette institution, aussi elle s'imagina que s'il était seul, aujourd'hui, il n'avait pas d'enfants. Pour autant, qu'en savait-elle ? Elle se demanda alors jusqu'où un homme comme lui serait capable d'aller si on s'en prenait à la prunelle de ses yeux.

"En tant que Pasteur, vous pouvez avoir des enfants, non ?"
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