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 camillaneesh ›› a dark paradise

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a dark paradise
your face is like a melody, it won't leave my head


Il est devenu un maître dans l'art de la discrétion et de l'infiltration et, d'une manière générale, dans l'art d'éviter les gens. Après tout, au bout d'un moment, il faut bien empêcher les gens à qui il doit de l'argent de le retrouver! Avec le temps, et les années, et les siècles, Aneesh a trouvé le temps et la motivation pour devoir de l'argent à une bonne partie du pays: il n'existe pas une ville de plus de cent mille habitants aux États-Unis, dit-il, où il n'a pas emprunté de l'argent à quelqu'un. Il dit toujours ça d'un ton fier, Aneesh. Comme si ses manières de voleur devaient lui attirer des congratulations.
Bref. Il a appris à falsifier des documents. Il a appris à éviter autrui, à se cacher, se déguiser, s'inventer des vies et des mensonges, des femmes et des fils et des époux et ses chiens, il a appris à mentir et il a appris à disparaître, surtout. Il y a plein de morts et de disparus qui portent son nom et son visage. Il y a des soldats et des fermiers et des mercenaires et des légionnaires et des amants et des commissaires et des rois qui portent son nom et son visage; mais aujourd'hui, il n'est que le professeur Doe. Le professeur Doe qui n'a jamais pu éviter sa destinée pendant trop longtemps; elle finit toujours par venir à lui, si ce n'est pas lui qui vient à elle.

Sa destinée a pris son apparence depuis des années et des années. Elle a des longs cheveux blonds et des yeux bleu clair. Elle a une mine angélique et la couardise et la malice du diable. Elle a tout pour plaire mais il n'y a pas un seul portrait d'elle sur cette terre qu'Aneesh ne brûlerait pas; il n'existe pas une seule vie, dans toutes celles qu'ils ont vécu, qu'il ne veut pas effacer de sa mémoire. Il la déteste. Il la hait, de tout son être. Il essaie de s'en convaincre tellement que parfois, il y arrive. Parfois, il attrape une iamge d'elle au détour d'un couloir et il peut se dire: ah. Oui. Camilla. Je la hais. Mais ça ne dure jamais longtemps.
Ils jouent le jeu du chat et de la souris depuis qu'elel est arrivée à l'Institut, seulement quelques semaines après lui. Ils attrapent, en différé, des images l'un de l'autre. Un détour de couloir. Une porte entr'ouverte. Un rire qui se perd dans le dédale de l'Institut. Le spectre d'un parfum dans la bibliothèque. Un livre négligemment posé sur une table. Un dessin à moitié effacé sur une vitre. Aneesh la connait trop pour ne pas reconnaître les signes qu'elle lui laisse (et les signes qu'il lui laisse, volontairement ou non) de son existence entre ses murs. Il la connait trop. Il la connait trop pour l'aimer.
(Si seulement.)

Il l'a dit à Charles Xavier, pourtant. Elle est faite d'un bois pourri. Elle est le diable sous un joli masque. Elle est terrible, traîtresse, mesquine, capricieuse, suceptible, dangereuse, sadique, cruelle, froide, distante, impatiente, enfantine, calculatrice, manipulatrice, intelligente, brillante, vive, intéressante, charmante, drôle, généreuse, belle, vénéneuse, sadique, arrogante. Elle est tout ça, et tellement de choses encore. Il lui a dit. Il lui a tout dit. Et pourtant, parfois, quand il dépose sa tasse de café dans l'évier le matin avant que le soleil ne se lève, il retrouve le restant d'une tasse de thé aux herbes si spécifiques qui ne peut appartennir qu'à elle et il sait qu'elle est .
Il garde son secret — leur secret — dans un coin et un creux de son coeur. Il n'en a pas parlé à Taylor. Il ne peut pas en parler à Taylor. Il n'est pas sûr du pourquoi du comment mais il ne peut pas en parler à Taylor.
Il ne sait pas non plus il annule soudainement leur partie d'échecs qui a lieu toutes les deux semaines. Il lui dit qu'il doit corriger certains devoirs. Il lui dit que ce soir, il commandera des pizzas qu'ils mangeront à l'étage dans le secret de son bureau pour se faire pardonner. Depuis le nouvel an, il l'évite. Il le sait. Il s'en rend compte. Il se rend compte aussi que sa promesse de pizza peut sembler un peu creuse et maladroite. Il se rend compte qu'elle doit penser qu'il l'évite. Mais c'est si compliqué. Tellement compliqué.

À la place d'une véritable partie d'échecs en face de sa professeur d'histoire préférée, il avance un pion et ouvre la porte du bureau de Camilla sans toquer, et pénètre à l'intérieur. Elle n'est pas là? Elle n'est pas là!
C'est plus fort que lui. Il se glisse à l'intérieur, referme la porte derrière lui, et se met à fouiller derrière son bureau. Que cherche-t-il? Lui-même l'ignore. Une preuve de sa traîtrise. Une preuve qu'elle n'a rien à faire ici. Une preuve- - n'importe quoi! N'importe quoi pour l'éloigner d'ici.
Mais il n'y a que des diagrammes qui n'ont aucun sens, des illustrations d'anatomie qui lui donnent envie de vomir et d'autres documents qu'il n'a pas la force de décrypter. Des trucs inutiles. Mais il n'abandonne pas. Il ne peut pas abandonner. Ses mains bougent nerveusement, ses doigts feuillètent rapidement, ses bras tremblent. Elle ne peut pas rester ici.
La porte grince en s'ouvrant. Il s'arrête en plein mouvement. Aneesh n'essaie même pas de cacher ses méfaits: les feuilles sont parterre, en désordre, il a les mains dans un tiroir, il est pris la main dans le sac mais c'est pourtant un sourire ironique qui se hisse sur ses lèvres quand il voit que c'est elle dans l'encadrement de la porte.
Elle est très exactement comme dans son souvenir. Un peu plus méfiante, peut-être. Un peu plus... on edge.
C'est dingue qu'il ne l'ait pas vue de face depuis qu'ils sont tous les deux à l'Institut. Il ne regrette pas. Rien qu'en la regardant, son coeur redouble d'intensité et il sent ses tripes faire des noeuds. “ Hello sweetheart, ” lâche-t-il dans un souffle qui pourrait paraître presque sensuel si ces lèvres ne s'étaient pas étirées dans un sourire cruel plutôt qu'ironique.
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If you wanna break these walls down, you're gonna get bruised

Elle attend. Elle contemple sa tasse de café qu’elle tient à deux mains. Elle a le regard concentré dans la noirceur sur breuvage ; la langue un peu irritée par la boisson trop chaude. Elle ferme les yeux, presse ses doigts contre la tasse brûlante. Elle a mal. Elle ne lâche pas. La brûlure sur ses doigts s’intensifie. Elle presse encore. La sueur perle sur son front. La douleur augmente, mais ne lâche toujours pas. Elle sait qu’elle ne craint rien. Elle n’est pas morte d’une gorge tranchée –elle ne mourra certainement pas d’une brûlure insignifiante. Elle ne risque même pas d’être blessée. Mais elle a mal, quand même. Elle appuie de toutes ses forces. La tasse finit par se briser, rependant son contenu sur son bureau. Camilla recule sur son siège. Elle expire lentement, elle contemple le désastre. Les feuilles de papier qui se teintent de brun, les écritures à l’encre bleue se brouillent pour finir par ne plus pouvoir se déchiffrer. Le café qui se repend doucement jusqu’à dégouliner sur le sol. Camilla ne bouge pas. Elle s’en fout, d’avoir perdu une partie de son boulot. Elle a tout le temps devant elle pour le reproduire. Du temps, ce n’est pas ça qui lui manque. Elle est simplement agacée de devoir se lever pour nettoyer tout ça. On lui a donné l’immortalité. C’est sérieusement un don nul à chier. Elle aurait vraiment préféré un pouvoir qui lui permette de faire péter plein de trucs. Pour déjà faire exploser son bureau plein de café qui n’allait pas se nettoyer tout seul, mais aussi d’autres choses comme le chat de la voisine ou la cervelle de son collègue aux regards un peu trop insistants sur son décolleté.

Mais elle est immortelle alors elle croise les bras. Et elle attend. Encore. Comme depuis plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs années. Elle est patiente, Camilla. Ca n’a pas toujours été le cas, mais elle l’est devenue avec le temps. Ses deux millénaires d’existence n’ont pas été de trop pour ça, loin de là. Elle attend. Elle ne sait quoi, mais elle est là. Il y a ces moments où elle est prête à bouleverser le monde, où elle est prête à montrer à tout le monde de quoi elle est capable. Il y a des jours où elle se sent déesse et où elle n’a peut de rien. Et puis il y en a d’autres où elle attend qu’un miracle se produise. Où elle attend que quelqu’un vienne la sauver de ce mauvais rêve… Où elle attend de se réveiller dans son lit dans la Rome antique, où elle attend de redevenir Camilla Flavia Theodora, la gamine aux cheveux d’argent qui faisait la queue derrière sa mère pour mourir guillotinée sur la place publique… pour enfin reposer en paix. Reposer en paix. Elle avait peu d’espoir d’un jour connaître le vrai sens de ce mot.

Mais pour l’instant, elle attend. On ne sait quoi, mais elle attend. Peut-être un mouvement de cet autre comme elle. Pourtant c’est elle qui est venue à sa recherche, cette fois-ci. Mais elle s’est retenue –difficilement- de faire le premier pas. Elle veut le tester. Voir s’il la reconnaitrait dans les couloirs –évidemment qu’il le ferait. Voir s’il oserait se diriger vers elle, la présenter aux autres. Et s’il la présentait à d’autres, comment le ferait-il ? « Voici mon amie de très très […] très longue date. » Elle lui aurait craché au visage. « On s’est marié une petite dizaine de fois mais ça ne compte plus maintenant. » Elle aurait arraché les yeux. « Elle a détruit ma vie et la sienne a petit feu » Elle l’aurait incinéré sans ménagement.

Mais l’occasion ne s’est jamais présentée. Elle lui avait sourit. Envoyé des regards signifiants au loin. Elle était passée assez proche pour qu’il puisse sentir son parfum -mais il ne l’a jamais retenue par le bras. Elle a été fine mais lui a envoyé des signes qu’elle pense suffisamment clairs. Il ne s’est jamais approché. Elle voulait qu’il fasse le premier pas. Ce n’est pas une question de timidité. Mais une question de fierté.

Elle attend.  

Elle se soulève paresseusement de sa chaise, et part chercher une éponge.
Elle se traine dans le couloir, ses yeux se balade sur les murs, sur le sol, sur le plafond. Elle attache ses cheveux en un chignon négligé, s’étire les bras dans tous les sens, baille bruyamment, ignore toutes les personnes qu’elle croise sur son chemin. Il y a des jours comme celui-ci où elle se demande ce qu’elle fout ici. Ces quelques semaines à l’institut Xavier ont fait partie des moment les plus monotones de son interminable vie. Elle n’a pas cherché à se sociabiliser particulièrement. Elle a concentré tous ses efforts sur la présence de l’autre, attendant patiemment qu’un jour il daigne se faire entendre. Parfois, elle se demande si elle comptait encore pour lui. Le simple fait de se poser cette question la rendait folle de rage.

Lorsqu’elle revient elle voit la porte entrouverte. Elle tente de dissimuler au mieux sa surprise face à un Aneesh qui n’est visiblement pas gêné pour un sou de s’être fait prendre la main dans le sac. Il ose même la saluer avec un sourire insolent. Camilla rentre dans son jeu, évidemment. Elle lui répond d’un sourire suffisant, les sourcils légèrement haussés, comme pour lui faire signifier qu’elle s’y attendait. Elle ne le quitte pas des yeux. Elle attend.

« Ca serait plus simple si tu me disais ce que tu cherches. » Elle n’est pas fâchée de le voir fouiller. Au contraire : elle est étrangement satisfaite de voir enfin que sa présence à l’institut ne le laisse pas de marbre. Que ça l’intrigue à ce point… Il devait s’être sacrément retourné la cervelle pour en venir jusqu’à entrer fouiller dans son bureau. « Je m’attendais à tout de même mieux de ta part. Tu n’oses plus m’affronter en face, maintenant ? » Une pointe de malice dans l’expression de son visage. « De quoi as-tu peur ? » Elle s’exprime d’un ton détaché. Elle aurait pu lui demander la météo, ç’aurait été la même.

Elle lui lance l’éponge qui atterrit à ses pieds. « Sois gentil et nettoie moi ça. » ordonne-t-elle gentiment, en indiquant son bureau tâché d’un signe de tête. « Un café ? » Propose-t-elle, naturellement. Elle attend.
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Et ses yeux.
Il la connait trop. Il la sait dangereuse et vénéneuse, cruelle et franchement sadique, un peu perturbée, bipolaire, incompréhensible, inconstante, irresponsables. Dangereuse, dangereuse; elle est trop calme pour être innocente, il se sent comme une proie face au prédateur. Mais il ne doit pas lui montrer; ce genre de monstre là sent la peur. « Ca serait plus simple si tu me disais ce que tu cherches. » Aneesh hausse les épaules, tout à fait composé, se tournant tout à fait vers elle. Machinalement, ses yeux balaient la pièce: les murs, la pièce, le bureau, la chaise, le tapis, à la recherche de... de quoi, exactement? Il ne sait pas. Une porte de sortie, sans doute. Il sent, il ne sait pas pourquoi, que cette entrevue va mal se finir. Il s'en veut aussi, un peu, de s'être fait ainsi avoir. Il aurait mieux aimé... il ne sait pas exactement, mais peut-être qu'ils méritent une meilleure manière de se revoir après toutes ces années. « Je m’attendais à tout de même mieux de ta part. Tu n’oses plus m’affronter en face, maintenant ? » Il ne répond pas, ses yeux revenant trouver les siens. Comme d'habitude, son obscurité se confronte à sa lumière: ses yeux noirs dans les siens, si clairs, si bleus. Ses cheveux noirs, ses cheveux blonds. Son teint sombre, sa pâleur incandescente. Les deux faces d'une même pièce, vouée à se déchirer jusqu'à la fin des temps. « De quoi as-tu peur ? »

Sourire ironique. De toi. Elle lui envoie quelque chose, qui tombe à ses pieds. Une éponge. « Sois gentil et nettoie moi ça. » Elle désigne d'un mouvement de menton le bureau, sur lequel elle a apparemment renversé du café. Aneesh arque un sourcil et elle lui renvoie son regard un peu défiant. Mais finalement, lentement, Aneesh se baisse, ramasse l'éponge et s'approche du bureau. Ça fait bien longtemps qu'il a ravalé son orgueil face à elle. Bien longtemps qu'ils ne se considèrent plus comme ça... n'est-ce pas? « Un café ? Avec plaisir, ” répondit-il presque froidement, ses yeux distants se détachant des siens pour se concentrer sur la tâche de café. Avec un léger soupir, il commence à passer l'éponge, prenant un malin plaisir à l'essorer sur un tas de feuilles qui se trouve sur le bureau — geste inutile, en somme, parce qu'en sauvant le bureau il pourrit une pile de papiers à l'air important de la jeune femme. Il la regarde d'un air de défi, la défiant de lui dire quoique ce soit.
Finalement, il prend place sur le siège de Camilla, lui laissant le choix de s'asseoir en face de lui de l'autre côté du bureau ou de rester debout, croisant les jambes avec un air de défi, encore une fois. Ils sont toujours comme ça: à se défier, se mépriser, s'engueuler, se déchirer, choisir qui a la main, choisir qui est proie et qui est prédateur. Et en cet instant précis, même avec le café qui dégouline sur le tas de papier, même avec lui assis et elle debout, en train de préparer le café. Il l'observe, la dévisage, la dévore du regard. Elle a tant changé et pourtant, inévitablement, ils sont toujours les mêmes. Inévitablement, inévitablement, inévitablement.

Il repense rapidement à ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont aimé, ce qu'ils ont haï. Il repousse tous ces souvenirs. Il se concentre sur l'instant présent, l'instant présent qu'elle menace de détruire, l'instant présent qu'elle menace, menace, menace, tout ce qu'il a bâti ici, Danny, Taylor, Charles, Logan, Axel, tout le monde, tous ces gens qu'il apprécie vaguement, qu'il aime secrètement, qu'il déteste honteusement. “ Qu'est-ce que tu fais ici, Camilla? ”  finit-il par dire, brisant en mille morceaux le silence. Il relève les yeux vers elle et à nouveau, la confrontation. Elle lui a manqué, se rend-t-il compte. Il ne s'en rendait pas compte avant de la voir, là, comme ça, belle comme jamais, mais elle lui a manqué. Aussitôt — il ne sait pas trop pourquoi —, l'image de Taylor s'impose à son esprit et il la repousse aussitôt. “ C'est ça que je cherche. Pourquoi t'es ici? ” Pas le temps pour les détours, pas avec elle, pas entre eux.
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Le regard de Camilla se posa sans nulle gêne sur le visage d’Aneesh. Elle en connaissait par cœur la moindre ride. Elle avait déjà caressé, touché, embrassé, frappé chaque centimètre carré de ce visage. Et pourtant à chaque retrouvaille il lui semblait un peu plus différent. Il y avait quelque chose dans ses yeux charbon qu’elle ne connaissait pas. Quelque chose qui lui faisait un peu peur, il fallait le dire. Mais elle n’arrivait pas à mettre de mot dessus –en tous cas, ça ne lui plaisait pas.  

Aneesh ne la fuyait pas des yeux. Il ne paraissait même pas étonné de la voir arriver –c’était comme s’il l’avait attendue. Pourtant, il ne répondit pas à ses questions, du moins pas dans un premier temps. Il ne lui dit pas ce qu’il cherchait, il n’avoua pas ne plus avoir le courage de l’affronter en face. Il ne lui dit pas non plus s’il avait peur. Camilla ne savait qu’en penser. Une partie d’elle appréciait l’avoir pris la main dans le sac. Elle avait l’impression d’être en position de force. Pour elle qui avait toujours apprécié lire le respect dans le regard d’autrui, savoir qu’elle pouvait en quelque sorte intimider un immortel de son égal est une satisfaction d’autant plus grande. Mais d’un autre côté, cette situation la dérangeait un peu. Elle est venue pour lui. Pour retrouver leur complicité d’antan. Pas pour qu’il la fuit comme il le faisait délibérément depuis plusieurs semaines.

Elle fut partagée entre satisfaction et déception en le voyant exécuter sa demande. Déçue, parce qu’elle l’avait provoqué volontairement en espérant le faire réagir. Que nenni —il nettoyait la tache de café comme s’il avait fait ça toute sa vie. Et puis il y avait toujours ce regard, imperturbable. Ils ne se quittaient pas des yeux, comme s’ils avaient à rattraper le temps où ils s’étaient perdus. Les questions par milliers dans la tête de Camilla. Le silence ambiant était frustrant, grinçant. Il abîmait ses notes en nettoyant son bureau –et elle le soupçonnait de ne faire en sorte d’arranger le massacre. Camilla pouvait sentir leurs deux cerveaux en ébullition. Elle en oubliait même le café qu’elle lui avait proposé.  Ce n’était pas exactement comme ça qu’elle avait imaginé leurs retrouvailles.

Et puis il parla. « Qu'est-ce que tu fais ici, Camilla? C'est ça que je cherche. Pourquoi t'es ici? » Ses mots la dérangèrent instantanément. Certes, elle se serait posé la question également, si elle avait été à sa place. Mais il y avait quelque chose dans la manière de dire, le ton, la formulation peut-être, qui la gênait. Comme s’il ne voyait rien de bon dans sa présence ici. Comme s’il était incapable d’imaginer qu’elle avait fait tout ce chemin rien pour lui. Et puis, il pourrait au moins faire semblant d’être content de la revoir, lui dire qu’elle l’avait manqué –elle savait que c’était vrai, ça se voyait. Elle avait traversé plusieurs continents et plusieurs mers rien pour ses beaux yeux, ou presque. Il ne pouvait pas être insensible à ça. Pourquoi directement penser que sa venue à New York cachait quelque chose ? Et même si, à l’évidence, elle avait une idée derrière la tête, ce n’était pas sa raison première. Elle était venue pour lui, avant tout.

Camilla croisa les bras, piquée par l’insolence d’Aneesh. Il ne pouvait pas se pointer là, fouiller dans son bureau et se montrer aussi grossier avec elle. Surtout quand monsieur ignorait royalement ses propres questions. « Tu sais très bien pourquoi je suis là. » Souffla-t-elle les dents serrées. C’était vraiment vexant comme question. Ce n’était pas assez évident ? « Tu me connais. Je me passionne depuis toujours pour la biologie, la médecine, sauver des vies, tout ça. » L’ironie de ses propos était flagrante. Elle se rapprocha à grands pas, mais ne s’assit pas sur la chaise qui lui faisait face. Elle se pencha et pose ses mains sur le bureau. Manifestement vexée, elle le gratifia de son regard suffisant. «  Maintenant, c’est toi qui réponds à mes questions. C’est quoi ton problème ?  » Elle avait suffisamment attendu comme ça. Elle L’AVAIT suffisamment attendu. Elle avait bien le droit de passer en mode interrogatoire. « Balance, je t’ai fais quoi ? Depuis quand est-ce que je te dérange ? Tu comptais m’ignorer encore longtemps ? » Nota bene : Camilla n’avait pas l’habitude d’être ignorée. C’était Camilla qui faisait désirer les autres et non l’inverse. « Et tu n’as pas répondu à ma première question. T’as peur de quoi ? » L’agressivité était dans sa voix comme dans ses yeux.
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