Tu es né à Salt Lake City, dans l'Utah. Tu n'as jamais connu ton père. Ta mère t'a abandonné sous le foireux prétexte qu'elle était trop jeune pour s'occuper de toi. Tu as donc été confié à un foyer d'accueil, foyer où tu ne sentais clairement pas à ta place. Oh bien sûr, avec du recul, tu te dis que tu avais au moins un toit au-dessus de ta tête. Mais étant jeune, tu ne réalisais pas à quel point tu étais chanceux. Non. Tu broyais du noir. Ta propre mère n'avait pas eu assez de volonté pour prendre soin de toi comme elle le devait. Si cela avait été le cas, elle se serait battue bec et ongle pour rester auprès de toi. Elle n'a pensé qu'à sa gueule. Quant à ton père biologique, tu ignores tout de son existence et tu ne veux pas en savoir davantage. Tu en as souffert. La plaie est restée pendant très longtemps ouverte. Ta mère n'avait pas hésité une seule seconde à te confier à un foyer d'accueil. Elle t'avait littéralement rejeté. Tu n'as jamais cherché à la retrouver. A quoi bon ? Pour essayer de tisser un lien dont elle ne voulait même pas ? C'était peine perdue. Un couple de blancs s'est pointé au foyer. Ils avaient l'air plutôt sympa à première vue. Ils t'ont adopté. Franklin et Mary Storm. Un nouveau départ pour toi. Voilà ce que symbolisait cette adoption. Une renaissance. Tel le phénix qui renaît de ses cendres, haha. Tu es parti vivre chez eux, sur la côte est, sur l'île de Long Island, à New-York. La grande classe hein ? Il t'a fallu peu de temps pour te familiariser avec ce nouvel environnement. Pas si déroutant que ça ! Tu as très vite repris tes repères et tu t'es vite habitué à la compagnie de ta grande sœur, Jane. Ta couleur de peau n'était aucunement un obstacle à ton intégration au sein de la famille Storm. Jane semblait ravie d'avoir un petit-frère, un frère sur lequel elle pouvait veiller. Un lien fort et puissant vous liait mais plus tu grandissais et plus tu commençais à t'éloigner de Jane. C'était également valable pour l'aînée de la famille.

Tu n'avais que neuf ans lorsque ta mère, Mary, a succombé à ses blessures suite à un accident de voiture. Ton père, le docteur Franklin Storm en est ressorti indemne, du moins, en termes de blessures physiques. Il ne s'en est jamais remis et un profond sentiment de culpabilité n'a eu de cesse de le ronger jusqu'à la moelle. Il avait échoué. Il n'avait pas réussi à la sauver. Il a sombré dans la dépression et l'alcool, un cocktail aussi redoutable que mortel. Il a perdu son cabinet médical et s'est couvert de dettes. Pire encore. Il a accidentellement tué un usurier venu réclamer son fric. Ce dernier vous avait menacé, Jane et toi, histoire de faire pression sur ton père. Résultat des courses: ton père a fini derrière les verrous. Un calvaire de plus. C'est à croire que tu n'avais pas droit à une vie parfaitement normale, entouré d'une famille unie et qui t'aurait donné toute l'affection dont tu aurais eu besoin. Un sentiment d'abandon et de solitude t'a envahi et ce malgré les efforts que faisaient Jane pour prendre le relais. C'était plus fort que toi. Jane et toi avez fini chez l'une de vos tantes, Marygay. Quel drôle de nom. Jane a fait de son mieux pour représenter la figure maternelle mais cela avait tendance à t'agacer. Elle pouvait jouer les mères autant qu'elle le souhaitait, elle ne pouvait pas remplacer celle qui s'était pointée avec un sourire rassurant et éclatant le jour de ton adoption. Tu as préféré abandonner les études, renoncer à ce qu'on attendait de toi. Ceux qui te forçaient à te surpasser à l'école n'étaient plus là désormais. Quant aux discours moralisateurs de ta sœur, ils rentraient par une oreille et sortaient par l'autre. C'était presque devenu un mécanisme. Tu t'es tourné vers le monde de l'automobile, un monde qui t'a depuis toujours fasciné et ce, malgré la mort tragique de ta mère. Tu as donc commencé à travailler dans un garage. Tu t'es mis à piloter et tu as pris goût. Entendre la voiture qui rugit, rouler à toute vitesse, repousser tes limites, le goût de l'aventure, tout cela avait ce petit je ne sais quoi d'excitant. C'était une sensation qui allait au-delà de l'excitation. Tu étais fait pour ça. Tu le savais. Ce monde n'a plus de secret par toi. Tu le connais par cœur. Avec le temps, tu es devenu un jeune homme plutôt appétissant. Tu n'as plus ces joues bien charnues que tes tantes aimaient pincer chaque fois qu'elle te voyait. Tu as sculpté ton corps à la perfection et tu as enflammé les cœurs avec ton charme irrésistible. Arrogant et charmeur. Un vrai playboy. Tu as emprunté un chemin bien différent de celui de ta sœur ce qui vous a inévitablement éloigné. Jane a également fait sa vie de son côté. Elle s'est dégotée un petit ami, une sorte de rat de laboratoire. Un dénommé Reed Richards. Ce gars-là était un cerveau sur pattes. Du jamais vu. Tu ne pouvais pas non plus voir en peinture le meilleur ami de Reed, Ben. Cette antipathie était devenue physique.

Mais Jane t'a convaincu de faire équipe avec ces deux spécimens. En temps normal, tu aurais rétorqué qu'il aurait fallu te passer sur le corps pour t'allier à la tête d'ampoule et à son coéquipier mais la simple idée de piloter un engin spatial t'a fait oublier toute cette aversion que tu éprouvais à leur égard. Tu as donc rejoins l'équipage de Reed et as accepté de contribuer à ce projet quelque peu risqué. Faut dire que t'es plutôt du genre à provoquer le danger qu'à l'éviter. Mais ce voyage dans l'espace a été un véritable fiasco. Vous avez été bombardés de rayons cosmiques, une exposition qui a modifié à tout jamais votre ADN. Après que la fusée se soit écrasée en pleine campagne, tu t'es rendu compte que ton corps s'embrasait, que des flammes ondulaient sur chaque centimètre de ta peau sans te faire de mal. L'affolement total. Jane s'est découverte la capacité de disparaître du spectre visible. Le corps de Reed est désormais totalement malléable. Quant à Ben, il ressemble à un énorme rocher vivant. Le traumatisme. D'autant plus que contrairement à Jane ou à toi, il ne peut changer d'apparence comme il le souhaite. Tu t'es baptisé la Torche Humaine, idéal pour une tête brûlée comme toi. Tu as accepté de participer à la naissance des 4 Fantastiques. Que dis-tu ? Tu l'as même provoquée. Tu brûlais d'envie de révéler à la Terre entière la nature de tes pouvoirs, pouvoirs qui faisaient de toi quelqu'un d'exceptionnel, quelqu'un de célèbre. Faire partie de cette équipe allait étancher ta soif d'aventure. Puis, tu as trouvé une autre famille. Car oui, aujourd'hui, tu les vois comme la seule famille qu'il te reste et cette idée ne te déplaît pas. Reed est le genre de personnes que l'on apprécie avec le temps. En l'occurrence, il t'en a fallu beaucoup mais mine de rien, un lien fort t'unit à ton beau-frère. Idem pour le rocher grincheux. C'est aux côtés des autres super-héros que les 4 Fantastiques choisissent ensemble de vaincre les forces du Mal. L'invasion des Chitauris, les manifestations anti-mutantes sont révélatrices d'une instabilité grandissante. Dans un monde où l'espoir n'est plus là, le quatuor s'efforce de répandre le Bien autour d'eux et peu importe le sacrifice que cela leur coûtera. Le peuple Américain a besoin d'être rassuré et de se sentir en sécurité.