I'll Be There For You

Mary-Jane l’avait appelé il y avait une heure à peine, lui proposant de passer chez lui afin de se voir, discuter un peu, boire un café. Il avait hésité pendant quelques minutes : il avait des devoirs à faire, des cours à réviser, il n’avait franchement pas le temps dernièrement à consacrer à son amie. Il s’en voulait franchement mais il avait d’abord des priorités et vivre sur l’argent que ses parents lui avaient laissé n’allait pas durer éternellement. Il se devait de vite finir ses études afin de trouver un boulot pour subvenir à ses besoins mais aussi aider Jimmy dans ses propres études. Alors qu’il finissait ses études, Jimmy les commençait et il se devait de trouver un appartement pour eux deux, trouver les moyens pour qu’il puisse réussir.

Soupirant devant l’énième argument de son amie, il finit par accepter. Après tout, elle avait raison. Cela faisait une semaine qu’il travaillait non-stop afin de réussir ses examens et il avait bien mérité une pause. Ça n’allait pas le tuer de prendre une soirée de libre, non ? Rangeant ses affaires de cours, il attrapa son sac et enfila son manteau avant de se diriger vers la sortie de la bibliothèque. Il prit la direction des dortoirs. Qui aurait pu croire qu’il serait ami avec Mary-Jane ? Ils n’étaient pas vraiment destinés à se rencontrer. Elle, dans des études de communication et lui, dans des études scientifiques afin de devenir infirmier, ils n’étaient pas vraiment dans le même domaine. Mais ils avaient fini par faire connaissance durant les soirées étudiantes dont s’occupait MJ. Ils commencé à discuter, l’alcool aidant.  Au fur et à mesure des rencontres, ils s’étaient trouvés des points communs et avaient fini par sympathiser jusqu’à devenir meilleurs amis, confidents. C’est comme ça que la jeune femme avait aidé Andrew à s’ouvrir un peu plus aux autres, même s’il restait réservé et parlait surtout avec Jimmy et elle.

Il adopta un pas plus rapide afin d’arriver vite chez Mary-Jane. L’hiver avait pris sa place. La neige avait largement tombée durant ces derniers jours et il ne devait qu’à ses doc martins de ne pas glisser. Un vent glacial se leva et il resserra son écharpe autour de son cou avant de plonger ses mains dans les poches de son manteau. Putain, quel temps de chien ! Apercevant le bâtiment, il ouvrit la porte d’un geste ferme et poussa un soupir de soulagement. La chaleur de l’intérieur le réchauffa et il en profita pour enlever son bonnet et son écharpe. Il fit quelques mètres avant d’arriver devant la chambre de son amie. Il frappa d’un coup sec et attendit qu’elle ouvre sa porte. Il n’attendit pas longtemps avant que son amie lui montre son visage souriant. Elle lui désigna l’intérieur d’un geste et il la remercia d’un sourire. « Hey, MJ ! » Il alla directement vers la chaise et y déposa ses affaires. « J’espère pour toi que tu as préparé du café car je suis gelé ! J’ai affronté le froid pour rejoindre ta chambre et, franchement, c’était pas simple… » Il lui jeta le sourire en coin habituel. On avait souvent peur de cette mimique. Les personnes qui ne le connaissaient pas le voyaient comme un voyou et avaient peur de l’approcher. Mais les gens qui l’appréciaient savaient que c’était une manière de les taquiner, ce n’était en rien un « acte » méchant.

Enlevant ses chaussures avant de les déposer dans l’entrée, afin de ne pas salir le petit studio de son amie. « Je m’installe, hein ! » Il finit par s’asseoir sur le lit de son amie. Relevant son visage vers Mary-Jane, il finit par prendre la parole. « Alors ? Quoi de neuf, MJ ? Comment ça se passe avec Peter ? Et Harry ? » Il s’intéressait sincèrement à son amie et à sa vie. Il l’avait souvent écouté quand elle avait besoin de se confier. Andrew avait toujours aimé aider les gens : c’était dans sa nature. C’était d’ailleurs pour cela qu’il s’était dirigé vers le métier d’infirmier. Cela s’était révélé tout de suite à lui. Alors, s’il pouvait aider MJ rien qu’en l’écoutant, il était prêt à le faire. Il lui envoya un regard doux et sourit. La jeune femme était si belle et gentille. Il espérait que tout irait bien pour elle.

I'll Be There For You

Le sourire plaqué sur ses lèvres, Mary-Jane  s’approcha de lui avant de lui tendre une tasse fumante. Andrew lui rendit son sourire avant de plaquer ses mains autour de la tasse, dans l’espoir de les réchauffer un peu. Humant le délicieux fumant du café, il poussa un long soupir. Rien ne valait mieux qu’une tasse de café alors qu’il faisait froid dehors. La neige avait commencé à prendre ses traces quelques jours plus tôt et, même s’il aimait la neige, Andrew n’appréciait pas le froid qui l’accompagnait. Se concentrant à nouveau sur son mug, il souffla doucement dessus avant d’en avaler une gorgée salvatrice. Aaaah… Cette rasade le réchauffa de l’intérieur. Mieux concentré grâce à la boisson chaude, il se tourna vers son amie qui abordait un sourire taquin. Ouais, il savait à quoi elle pensait. Peter. Enfin, surtout « l’obsession » du jeune homme pour Peter. Il l’avait toujours préféré à Harry. Mais ce n’était pas de sa faute ! Il fallait voir la bouille de Peter pour craquer complètement. Il savait qu’il pouvait parfois être lourd avec MJ à ce propos mais, à chaque fois, elle le prenait à la rigolade. C’était sûrement grâce à cela que leur amitié marchait aussi bien au fond. La jeune femme ne s’offusquait jamais de sa franchise.

Le regard de la jeune Watson se fit plus malicieux tandis qu’elle observait son ami avant de lui répondre. « Je crois que Peter et Gwen sont partis en amoureux passer un week-end quelque part… » Il voyait bien qu’elle essayait de balayer le sujet d’un geste de la main. Comme si elle lui faisait comprendre qu’elle n’était qu’amie avec Peter et que ça s’arrêtait cela. Andrew la regarda avec des yeux rieurs au-dessus de sa tasse alors qu’il buvait une gorgée. Il se retenait de dire qu’elle n’aurait pas besoin de se justifier s’il n’y avait rien. Ou peut-être était-ce son imagination trop fertile ? Après tout, il partageait sa passion de « ships » avec Mary-Jane. Elle avait parfois une obsession avec le couple Captain America/Ironman et, lui aussi d’ailleurs. Mais il essayait mieux qu’elle de le cacher. Il poussa un soupir… Trop étudier lui faisait perdre la tête parfois… Heureusement que la jeune femme était là pour le sortir de ses bouquins. La voix de celle-ci lui permit de se reconcentrer sur elle. « Tant mieux pour eux, ils sont mignons. Je suis sûre que ça va leur faire du bien à tous les deux. » Andrew était conscient que malgré tout ce qu’il disait, MJ adorait Gwen ainsi que Peter et elle avait l’air vraiment heureuse pour eux alors le jeune homme préféra ne pas insister. Il ne voulait pas être lourd non plus. « Quant à Harry… On ne se voit pas avant ce week-end, il a pas mal de choses à faire. » Son ton légèrement déçu alerta le jeune homme. Il écarquilla un peu les yeux. Il ne voulait pas que Mary-Jane se sente mal. Il n’avait rien contre Harry, en tout cas, pas personnellement. Mais sa manière de traiter son amie ne lui plaisait pas vraiment. Il voyait souvent le visage déçu, parfois triste, de celle-ci et il voudrait parfois foncer dans le bureau de cet homme qui osait faire souffrir son amie, même sans le vouloir.

« Tant pis, comme ça je peux mieux me concentrer sur les cours. Et sur l'organisation de la fête de Noël. » fit-elle, en lançant un regard par la fenêtre, presque nostalgique. Le froid avait tendance à rendre les gens tristes. Ce n’était pas son cas, heureusement. Sinon, vivre dans la ville de New-York serait sûrement un enfer. « Je suis contente d'avoir réussi à te faire sortir de ton antre. J'ai l'impression que tu passes ton temps à bosser en ce moment… » Elle prit calmement place sur la chaise de son bureau avant de poser sa tasse sur ses genoux. C’est vrai qu’il passait beaucoup de temps dans ses bouquins dernièrement. Elle était sûrement la seule avec Jimmy capable de le sortir de ses révisions. Sans eux, il vivrait sûrement comme un ermite. « Comment ça va en ce moment ? J'ai pas croisé Jimmy depuis un bail, il va bien ? J'espère que vous allez tous les deux venir à la fête de noël, ce sera trop chiant sans vous.. » Elle fit une moue triste qui amena un sourire sur les lèvres d’Andrew. Il but à nouveau une gorgée avant de tourner son regard dans celui de son vis-à-vis. « Il va bien ! Il est passionné par ses cours. Je pense que je ne l’ai jamais vu autant passionné par quelque chose, à part peut-être mon corps de Dieu grecque. » Il jeta un regard malicieux à Mary-Jane avant de reprendre la parole. « Ne t’inquiètes pas, May, jamais nous ne te laisserons aux griffes des méchants étudiants prêts à draguer la sulfureuse rousse que tu es. Nous jouerons les gardes du corps. » Il avait pris l’habitude de la surnommer ainsi. C’était venu naturellement et la jeune femme ne l’avait jamais empêché. Il avait pris ça pour un assentiment et avait continué. « Désolé d’avoir été absent dernièrement. Tu me connais, dès que je suis pris dans mes cours, il est presque impossible de m’en déloger ! » Il fit une moue d’excuse à la jeune femme.

Il posa sa tasse sur la table de chevet de son amie avant de se mettre sur le rebord du lit. Il se rapprocha de Mary-Jane avant de lui attraper une main avec les siennes. Son regard se fit sérieux tandis que sa voix se fit plus grave. « May… Tu me le dirais si ça n’allait pas, n’est-ce pas ? » Il serra instinctivement sa main avant de reprendre la parole. « Tu es sûre que tout va bien avec Harry ? » Il ne devrait sûrement pas s’en occuper. Ce n’était pas ses affaires. Mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle. « Tu… » Il avala sa salive avant de relever son visage vers la jeune femme. « Tu avais l’air déçue plus tôt, presque triste. Je n’ai rien contre lui, vraiment, même si je t’embête avec Peter, je sais que tu aimes Harry, crois-moi. » Pourquoi se justifiait-il ? Il voulait juste être sûr qu’elle allait bien et maintenant, il se justifiait. Il secoua la tête avant de reprendre la parole. « Seulement… Je ne veux pas qu’il te rende malheureuse. Tu es la personne qui mérite le plus d’être heureuse, May.  » Il lui envoya un sourire doux avant d’amener sa main à ses lèvres et d’en embrasser le dos. Ce n’était en rien un geste érotique. Ce n’était qu’un geste amical, presque fraternel et, s’il osait le faire à MJ, c’est bien parce qu’il savait qu’il n’y avait pas d’ambigüité entre eux. Il reposa doucement sa main mais ne la lâcha pas. Un sourire tendre aux lèvres, il attendit que son amie réagisse. Il espérait qu’elle ne réagirait pas violemment à cette intrusion dans sa vie amoureuse.