-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal


Partagez
 

 REAGANS › we don’t get to choose the people we are.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. Empty

There was a horrible, erratic thumping in my chest, as if a large bird was trapped inside my ribcage and beating itself to death.

Des jours entiers que tu refuses de sortir de ta chambre. Des nuits à pleurer, à prier, à espérer que ce ne soit qu’un cauchemar. Les volets baissés, ton casque sur les oreilles, tu essaies d’oublier ce monde extérieur qui se meut au bas de l’immeuble et qui ne sera plus jamais le même. Mais le monde sera toujours le même, c’est toi qui a changé, c’est ta vision de cette vie que tu as toujours vécue qui est bousculée. Tu veux oblitérer cette horrible sensation qui te tord les entrailles, effacer les images de cette soirée qui tournent en boucle à l’arrière de ton crâne. Tu fixes un point de l’autre côté de ta chambre sans réellement le regarder, ce que tu vois ce sont des flammes, des flammes qui gonflent et ravagent tes esquisses sans que tu puisses les contrôler. Tu fermes les paupières, aussi fort et avec autant de rage que tu le peux. T’as mal au ventre, t’as mal au cœur et tu ne sais pas quoi faire. Ce n’est pas une situation à laquelle tu étais préparé. Tu étais prêt à affronter tant de choses mais ça, même ton imagination n’avait pu le concevoir et dieu sait à quel point elle peut être florissante.

Tu trembles de fatigue, de colère et surtout de crainte. Tu es pétrifié et malgré ton refus d’accepter la vérité, elle s’est présentée à toi, crue, violente, implacable. Tu es tout ce que Jeremiah déteste, ce que tu as été élevé à haïr. Tu es ce que ta famille a toujours combattu, la cible que ton frère n’hésite pas à abattre. Tu n’es plus qu’une de ces aberrations qu’il s’est juré d’éradiquer. « Je suis un monstre. » Qu’importe les conseils et le véritable code des Reagan, qu’importe si Lew et Sarah t’ont enseigné une autre manière de voir le monde, tu ne peux empêcher cette phrase de se répéter inlassablement, terrible disque rayé qui ajoute d’autres larmes à celles que tu ne pensais déjà plus pouvoir verser. « Je suis un monstre. » Recroquevillé sur toi-même, les jambes ramenées contre ton torse tu lèves des yeux rouges d’avoir trop pleurés vers la porte de derrière laquelle te parviennent les inquiétudes de tes aînés. Ils sont là, tous les deux, et ils ne sont pas Jeremiah, ils n’ont pas cette haine viscérale et inflexible des mutants. Peut-être qu’ils comprendront, peut-être qu’ils t’aideront… et s’ils te disaient de partir ? S’ils avaient peur de toi, s’ils ne voulaient pas d’un homo superior sous leur toit ? Jeremiah, lui, n’en voudrait certainement pas… Tu poses tes paumes sur ta bouche pour étouffer un sanglot. Peut-être que tu as juste besoin d’être auprès d’eux, même sans dire un mot, prétendre un mauvais trip, c’est le genre de connerie qu’on fait à dix-huit ans non ? Lentement, tu étends tes membres endoloris et descends de ton lit. Tu te diriges d’un pas incertain vers la porte. Tu restes un long moment la main sur poignée, hésitant, saisissant l’écho de leurs voix. Tu as la peur au ventre et la furieuse envie de retourner sous tes draps. Le visage strié de cernes, tu finis pourtant par trouver quelques secondes de courage, juste le temps d’actionner l’ouverture et de te retrouver face à eux.

Tu les observes l’un après l’autre, inchangés, effroyablement humains. Pris en otage par l’angoisse, ta respiration s’est accélérée et ton regard est de nouveau rempli de larmes.  Tu n’es pas capable de leur mentir. Tes doigts tiennent fermement le bois, comme si tu risquais de t’écrouler sans cette prise. Les mots restent coincés au fond de ta gorge alors que la phrase s’esquisse silencieusement sur tes lèvres humides. Au bord de la panique, il te faut de nombreux essais pour qu’enfin un son sorte de ta bouche et avec lui la terrible révélation. – Je… je suis un mutant. Tes paroles claquent dans un silence qui t’est presque insupportable et tu te maudis d’avoir eu l’audace de les prononcer. T’es complètement perdu, à l’affût de la moindre de leur réaction. Ne me détestez pas. S’il vous plait. C’est toujours moi, c’est toujours votre Aaron. Si Sarah et Lewis te tournent le dos, tu n’es pas sûr de pouvoir le supporter et malgré leur amour fraternel tu ne peux t’empêcher de te dire qu’il y a un énorme fossé entre tolérer certains mutants et avoir l’un d’entre eux au sein de sa propre fratrie.  
Revenir en haut Aller en bas


not affiliated + leave me alone
Lewis Reagan
Lewis Reagan
MESSAGES : 223
it's a revolution, i suppose
not affiliated + leave me alone
http://www.age-of-heroes.com/t172-lewis-devil-in-a-midnig
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. Empty
sarah, aaron & lewis
we don't get to choose the people we are
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. 150902013139302247Depuis qu’Aaron s’était rendu à cette fête pour célébrer leurs diplômes de fin de lycée avec ses camarades, Lewis ne l’avait plus revu. Il savait qu’il était là puisque la porte de sa chambre était fermée à clé et il y avait parfois des traces de son passage dans d’autres pièces, lorsque personne n’était à la maison, mais rien de plus. A vrai dire, l’aîné des Reagan en venait à regretter d’avoir installé des verrous aux chambres. Une belle connerie, cette histoire de respect de la vie privée. Aaron n’était pas du genre à les éviter ainsi pendant des jours – du moins, il avait cessé d’éviter Lewis depuis un moment maintenant – et ça commençait sérieusement à lui taper sur le système. Il était allé voir Sarah en espérant obtenir plus d’informations, mais elle n’en savait pas plus. Il avait entendu parler de cette histoire d’élèves qui s’étaient introduits dans son ancien lycée pour y faire les imbéciles, mais lorsqu’il avait tenté de rassurer Aaron à travers la porte de sa chambre en lui disant qu’il s’en fichait pas mal tant que personne n’avait été blessé ou attrapé par les flics, seul le silence lui avait répondu. Ce n’était pas ça, donc. Il avait bien tenté de se rappeler ce que c’était que d’être un adolescent, ce qui pouvait bien en pousser un à s’isoler ainsi et il avait imaginé tout un tas de choses, mais rien ne correspondait vraiment à Aaron.
A part peut-être la peine de cœur. C’était ça, alors ? Il avait un mec en ce moment, non ? Raaah, il n’en savait rien à vrai dire ! Lewis n’était pas du genre à se préoccuper des relations de Sarah et Aaron, tant qu’ils rentraient avec le sourire et en pleine forme, ça ne le concernait pas. Un peu maladroitement, il avait donc demandé à sa sœur si ça pouvait être ça, mais elle avait haussé les épaules, encore une fois. Que son frère ne vienne pas lui parler de ce genre de choses, il pouvait comprendre, parce qu’il n’était vraiment pas doué là-dedans. Mais il disait tout à Sarah, d’habitude. Alors pourquoi ce profond mutisme, bordel ?

Lewis n’était pas un homme patient, encore moins lorsque l’un des siens allait aussi mal. « J’vais défoncer sa porte, » murmura-t-il d’un air sombre à Sarah. « J’m’en fous, j’l’ai payée et j’l’ai installée, j’vais défoncer sa porte. » Il fit volte-face et se dirigea vers la chambre d’Aaron, prêt à mettre sa menace à exécution, lorsque la poignée de la porte se tourna. Le souffle coupé, Lewis se figea et attendit que le battant s’entrouvre pour laisser apparaître Aaron et… putain d’merde. C’était quoi, cette tête ? Ce visage pâle, ces cernes immenses, ces yeux rougis de larmes ? Il tremblait, comme s’il était transi de froid alors qu’il faisait super bon dans le loft. Il n’était pas malade, il n’avait pas l’air de l’être en tout cas, non, il s’était lui-même foutu dans cet état en restant coincé dans sa piaule à ressasser… quoi, au juste ?
Aaron posa son regard sur eux et ses yeux se remplirent à nouveau de larmes. Lewis sentit sa gorge se serrer et il ouvrit la bouche pour demander à son frère ce qu’il se passait, mais le garçon fut plus rapide. « Je… je suis un mutant, » murmura-t-il d’une voix rauque et pourtant, ses paroles résonnèrent inlassablement, comme s’il les avait criées à pleins poumons. Le Reagan resta là, stupide, la bouche ouverte et les bras ballants. Il ne comprit pas, au début. Ça ne voulait rien dire. Il avait entendu les mots, ils se répétaient dans son crâne et pourtant, il ne les comprenait pas. Comment pourrait-il les comprendre ? Ça n’avait absolument aucun sens.

(Mutant. Mutation. Homo superior. Etape suivante de l’évolution. Grands pouvoirs. Danger. Menace. Menace.)

Lewis secoua la tête et posa son regard sur Sarah qui n’avait pas bougé non plus, à côté de lui. Puis il fit face à Aaron et vit la terreur dans ses yeux clairs. Les larmes qui maculaient ses joues pâles et creusées par des cernes sombres. Ses lèvres tremblantes qui se retenaient certainement de laisser échapper des supplications. Ne me détestez pas, ne m’abandonnez pas, pitié, ne me laissez pas. Alors Lewis sursauta presque et fit deux pas en avant, pour se retrouver tout près de lui. Son bras puissant vint entourer le jeune homme et il l’attira contre lui, jusqu’à ce que sa tête touche son torse. Son cœur battait la chamade, Aaron pouvait sans doute le sentir ainsi, mais ce n’était pas parce qu’il avait peur de lui. Ni parce qu’il le détestait.
Bordel de merde, il avait peur pour lui ! Ses dents allèrent meurtrir sa lèvre inférieure et il resta un moment silencieux, incapable de prononcer le moindre mot. Puis le Reagan se ressaisit, ne supportant plus de sentir les larmes d’Aaron mouiller son tee-shirt. « Hé, » fit-il d’une voix rauque. « Hé, arrête ça, » dit-il plus clairement. « Arrête de pleurer, arrête de trembler comme ça, c’est bon, » murmura-t-il en allant coller son menton contre ses cheveux en bataille. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »demanda-t-il, les sourcils froncés. Ne le sentant pas rassuré pour autant, Lewis se détacha de lui et de ses deux mains trop grandes, alla saisir son visage pour qu’il le regarde dans les yeux et voie à quel point il était sérieux. « Rony, personne ne te déteste, personne ne va te foutre dehors. Maintenant calme-toi, et dis-nous tout. » Il se trompait peut-être, après tout. C’était ça le danger d’en savoir autant sur les mutants, il était facile de prendre un hasard ou un coup de chance pour l’apparition de pouvoirs. Lewis avait eu son lot de frayeurs, lorsqu’il était plus jeune. Ce n’était peut-être que ça.

Mais il ne devait pas se voiler la face pour autant. C’était possible. Techniquement, Aaron n’était plus tellement un adolescent, mais il y avait des cas où les pouvoirs d’un mutant se déclenchaient plus tard. A moins que son frère le sache depuis longtemps et… Non, il ne savait pas mentir. Il venait de le découvrir, si c’était vrai, s’il ne se trompait pas, il l’avait découvert quelques jours plus tôt. Et ça expliquait tout. Son isolement, son silence. Il devait envisager toutes les possibilités. Si Aaron était vraiment un mutant alors… Jeremiah. Oh bordel, Jer allait… Non, pas ça, pas maintenant. Lewis ravala ses inquiétudes et libéra le visage de son frère avant de se tourner vers Sarah, lui faisant comprendre d’un regard ce à quoi il pensait.
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. Empty
we don't get to choose the people we are



REAGANS › we don’t get to choose the people we are. 150902013139302247
Je suis inquiète pour Aaron. Non, rectification : je suis très inquiète pour Aaron. Je connais mon frère par cœur, mieux peut-être même que moi-même. Je le connais par cœur et pourtant, je n'ai aucune idée de ce qui se trame, et ça me rend malade. Je ne me suis jamais retrouvée dans cette situation, jamais. J'ai toujours eu cet espèce d'instinct qui me susurrait les raisons de sa mauvaise humeur, ou de son silence. Et puis... Il sait qu'il peut venir me parler. Il l'a toujours fait, d'ailleurs, quand il avait besoin d'aide ou de conseils. Mais là, il se terre dans un silence frustrant et presque douloureux pour moi. Je connais mon frère, et pourtant, j'ai l'impression que je ne peux pas l'aider. Il est la seule chose à laquelle j'ai pensée, ces derniers jours. J'ai même fait une connerie sur l'un des véhicules que je répare parce que j'étais complètement déconcentré. C'est le genre de chose qui ne m'arrive jamais, en temps normal. Je sais qu'il souffre, mais je ne sais pas pourquoi. Je sens qu'il souffre. Je déteste ça, vraiment je déteste ça. Tout ce que j'espère, c'est que si c'est quelqu'un qui lui a fait du mal, cette personne est déjà loin. Sinon, vous pouvez être sûrs que je bondis hors de notre appartement pour la buter, qui que ce soit. Quand il s'agit de mon frère, je peux perdre toute pitié, ou même humanité. Il faut que je sache ce qui se trame. Sinon, je vais encore passer une nuit blanche à me ronger les ongles comme une gamine. Lewis est aussi perdu que moi. Ce n'est pas surprenant, il est encore novice dans son rôle de grand frère, même si lui et Aaron ont développé une relation bien plus forte que ce que j'aurais imaginé. Mais mon grand frère semble perdre un peu plus son sang-froid avec chaque minute qui passe, ce que je comprends. Bien sûr, qu'on s'est tout les deux demandés s'il y avait une histoire d'amour dans l'équation. Bien sûr, que j'ai même pensé au fait que peut-être, c'était Jeremiah qui, pour une raison ou une autre, l'avait mis dans cet état. Mille scénarios se sont écrits dans ma tête, tous plus désagréables les uns que les autres. « J’vais défoncer sa porte, » Lewis est déterminé. Je pince les lèvres. Je ne sais pas si c'est la bonne solution. On a déjà essayé la douceur, c'est vrai, et Lewis pense peut-être qu'il faut changer de tactique... Mais je ne suis pas sûre qu'Aaron appréciera. « J’m’en fous, j’l’ai payée et j’l’ai installée, j’vais défoncer sa porte. » Il se rue vers la chambre de notre petit frère, et je soupire. « Lewis... » Je suis sur ses talons. « Peut-être qu'il a juste besoin de temps- » Mais avant même que notre militaire ait pu faire le moindre geste, la porte de l'antre d'Aaron s'ouvre.

Soudain, j'ai l'impression qu'on dépose un étau dans ma poitrine. Mes épaules s'affaissent et je suis choquée devant la vision qui s'offre à moi. Mon frère est dans un état pas possible. Je ne l'ai jamais, jamais vu comme ça. Mes craintes les plus folles commencent à investir mon esprit, tandis que je scrute son visage à la recherche de réponses. Il y a quelque chose dans son regard qui me serre le cœur. « Je… je suis un mutant, » Je fronce les sourcils. J'ai du mal à faire monter l'information à mon cerveau pour la comprendre, tant elle est inattendue. Puis mon visage se détend, et laisse place à une surprise évidente. Je reste silencieuse, incapable de trouver quelque chose à dire, tant ce qu'il vient de nous dire est absurde. J'ai beau chercher, ce scénario-là, je ne l'avais pas envisagé. Pas une seconde. Et j'imagine que Lewis non plus, puisqu'il est aussi muet que moi pour l'instant. Aaron non plus, n'a pas du penser une seule fois qu'une chose pareille pourrait arriver. Le choc est tellement brutal que pendant un moment, je me dis qu'il se trompe peut-être. Qu'il a peut-être mal interprété une situation, ou... Je ne sais pas ça. Notre famille chasse les mutants depuis si longtemps que j'ai cru que nous serions immunisés. Mais on n'arrête pas l'évolution dans sa course folle. J'aurais du le savoir. Lewis réagit le premier, et je suis contente qu'il le fasse. J'ai encore besoin de temps pour absorber tout ça. Il colle Aaron contre lui et commence à le rassurer. « Arrête de pleurer, arrête de trembler comme ça, c’est bon, » Lewis me surprendra toujours. J'ai toujours su qu'il était un frère exceptionnel, mais il trouve toujours le moyen de me le prouver. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Il pose la même question qui agite mon esprit. Mais Aaron semble si bouleversé... « Rony, personne ne te déteste, personne ne va te foutre dehors. Maintenant calme-toi, et dis-nous tout. » intime Lewis, toujours de sa voix rassurante, avant de me lancer un regard. On pense la même chose. Jeremiah. Et je pense que c'est aussi ce à quoi Aaron a pensé, et ce qui l'a mis à ce point dans cet état. Je viens entrelacer mes doigts et ceux de mon petit frère. « Viens. » Je pense qu'il vaut mieux un environnement confortable et rassurant. Je lance un regard à Lewis pour qu'il nous suive. « On va s'asseoir sur le canapé. » Nous descendons les escaliers, et je tiens toujours la main de mon frère quand nous arrivons en bas. Je le lâche uniquement quand il est bin assis sur le canapé, et je vais rapidement chercher un verre d'eau et un beignet à la framboise dans la cuisine. Je sais, c'est con. Mais c'est un signe entre nous. Depuis qu'il est tout petit, à chaque fois qu'il ne va pas bien ou qu'il a pleuré, je vais déposer un beignet à la framboise devant sa porte. Ou sur sa table de nuit pour qu'il le trouve en se réveillant. Je viens m'asseoir sur la table basse, et pose mes mains sur ses genoux. « Tout va bien. N'aie pas peur, et explique-nous. Prends ton temps. »
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. Empty
Tu as balancé la vérité comme on arrache un pansement, d’un coup d’un seul, vif, en espérant que la douleur serait moindre mais c’est ce qui vient après qui est pire, quand vient la peau accrochée à l’adhésif et le picotement des saignements.

Leur silence te semble durer une seconde, il te semble durer une éternité.

Tu amorces un mouvement de recul lorsque ton frère s’avance vers toi. Lewis ne t’a jamais paru aussi grand. Il ne t’a jamais semblé aussi insurmontable. Tu te mets, l’espace d’une seconde,  dans la peau des mutants qui l’ont affronté et la terreur te transperce comme un coup de foudre avant que ses muscles forgés pour le combat ne se gonflent que de tendresse pour venir te serrer contre lui. Tu te rends compte que ton souffle était resté bloqué dans ta poitrine quand tu parviens à prendre une inspiration, libérant un énième sanglot. Tu ne sais pas si tu pleurs encore de crainte ou de soulagement, tu sais juste qu’une partie du poids qui pesait sur ta cage thoracique s’est envolé à l’instant où il t’a pris dans ses bras. L’oreille contre le torse de ton aîné tu entends les battements rapides de son cœur qui répondent dans un rythme désordonné à tes propres palpitations. Les larmes ne cessent pas leur course et tu t’en voudrais surement, tu te trouverais peut-être même pathétique si tu n’étais pas si épuisé. Ton corps te paraît fébrile contre celui de Lewis mais tu te sens à l’abri, tu te sens humain dans ton rôle de petit frère et peut-être qu’en fermant les yeux, en essayant très fort, tu pourrais imaginer qu’il te console pour une histoire banale, n’importe quoi, juste quelque chose qui n’ait rien à voir avec la mutation. Sa voix te parvient, lointaine, « Hé. » ce n’est qu’un écho, un murmure dans le tumulte qui agite tes pensées. « Arrête de pleurer, arrête de trembler comme ça, c’est bon. »  Malgré le réconfort qu’il essaie de t’insuffler, tu es toujours secoué de ces fichus soubresauts qui trahissent ta détresse. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Tu es incapable de produire le moindre son, comme si ton aveu avait brisé ta voix et même ta capacité à assembler des mots pour créer une phrase convenable.
Démuni.
Tu sens démuni lorsqu’il défait son étreinte et vulnérable lorsqu’il emprisonne ton visage entre ses grandes mains. Tu te sens minuscule, à la merci des secondes, des minutes à venir, des termes que tu vas choisir pour expliquer ce qui s’est passé, de leur décision. « Rony, personne ne te déteste, personne ne va te foutre dehors. Maintenant calme-toi, et dis-nous tout. » Tu sais qu’il dit la vérité. Tu sais que Lewis ne te mentirait pas là-dessus alors pourquoi est-ce que tu continues de frissonner ?  Pourquoi est-ce que tu ne parviens pas à être rassuré ? Tu entrouvres la bouche mais le mutisme est un compagnon tenace. Peut-être qu’il faut attendre les doigts de Sarah qui enserrent les tiens, peut-être qu’il faut ce regard dont elle t’a si souvent couvé quand tu n’étais qu’un gosse aux chagrins si superficiels mais pour lesquels tu troquerais volontiers le problème qui est en train de te ronger. Leurs auras t’enveloppent, tu sais qu’elles te protègent sans pour autant pouvoir t’en convaincre. « Viens. » Tu te laisses tirer loin de cette chambre où tu t’es terré pendant des jours, « On va s’asseoir sur le canapé. » et tu la suis sans la contredire. C’est Sarah, c’est la sœur qui t’a élevé, tu as confiance en elle, tu n’aurais jamais du douter, pas d’elle, surement pas d’elle. Les mains crispées, tu tritures tes doigts, les abimant de tes ongles, et tes yeux s’aventurent furtivement vers tes aînés.  Leur proximité te réchauffe et t’inquiète à la fois. Et si tu les blessais d’une façon ou d’une autre ? Tu chasses l’idée en secouant la tête, ce n’est pas le moment d’y penser. « Tout va bien. N’aie pas peur, et explique-nous. Prends ton temps. » Ils attendent des réponses. Evidemment qu’ils attendent des réponses. Après une courte hésitation, tu poses tes mains sur celles de Sarah.

Tu prends soudainement conscience qu’un foyer peut se trouver dans un rien : une main qui serre la tienne, une étreinte… un beignet à la framboise.

Un peu de bravoure, une profonde inspiration et tu luttes avec une toute nouvelle détermination contre le marasme qui t’étrangle depuis ta découverte, mais ton discours est décousu. Ta tentative de récit est chaotique et tu passes tes paumes sur ton faciès, comme pour en balayer la torpeur. Tu t’adosses dans le fond du canapé, torturant de nouveau la peau de tes mains. « Le feu, à l’école, c’était moi, enfin c’était nous, je ne sais plus trop… on avait bu, beaucoup, et… » Tu déglutis, évitant soigneusement de rencontrer leurs visages, concentrant ton attention sur tes doigts. « … la situation nous a échappé, les flammes ont pris et on a paniqué. Je n’savais pas quoi faire, j’étais là comme un con à regarder la salle s’embraser, je voulais juste que ça s’arrête, j’avais la trouille, je voulais juste que ça s'arrête ! Et… et j’ai éteint le feu. » Comment décrire cette sensation ? Cette certitude qui te broie l’estomac ? Comment expliquer l’inexplicable ? Ton instinct a agi à ta place et tu as senti, tu as simplement senti que c’est toi qui avait le contrôle, sans vraiment l’avoir, sur ce que tu avais sous les yeux.  « Comme ça, rien qu’en le pensant, juste en ordonnant à ces foutues flammes de s’éteindre. » Les trémolos qui ponctuent ta narration vont de nouveau en amplifiant et cette vieille fourbe de panique revient au galop. Dans un souffle, à la fois fielleux et horrifié, tu laisses s’échapper ces quelques mots « Je suis un monstre. »

« Ne le dites pas à Jer. » Lances-tu brusquement, l’angoisse te reprenant à la gorge.
Revenir en haut Aller en bas


not affiliated + leave me alone
Lewis Reagan
Lewis Reagan
MESSAGES : 223
it's a revolution, i suppose
not affiliated + leave me alone
http://www.age-of-heroes.com/t172-lewis-devil-in-a-midnig
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. Empty
sarah, aaron & lewis
we don't get to choose the people we are
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. 150902013139302247Aaron était son petit frère. Les années qui les séparaient n’importaient pas. Le fait qu’il avait seulement appris à réellement le connaître cinq ans plus tôt ne comptait pas non plus. Lewis se fichait de tout cela mais il savait que ce n’était pas le cas de Jeremiah. Son jumeau avait changé, il n’était plus le même depuis bien des années à présent. La folie qui empoisonnait son esprit était telle, si effrayante, que Lewis en venait à douter qu’il passe outre la mutation d’Aaron sous prétexte qu’il était son petit frère. Et cette réalisation était plus douloureuse encore que tout le reste. Pour Jer, tous les mutants étaient une menace qu’il fallait éliminer. Il avait oublié que les Reagan n’étaient pas des bouchers, que même si leurs méthodes semblaient barbares pour certains, ils ne les employaient que sur des êtres plus barbares encore. Les mutants qui faisaient tout pour se contrôler et mener une vie normale, sans utiliser leurs pouvoirs à de sombres desseins n’étaient pas une menace. Aaron n’était pas une menace. Mais un simple regard vers Sarah lui confirma qu’elle pensait à la même chose que lui. Jeremiah s’en fiche. Il ne devait pas savoir. Quoi qu’il arrive, il ne devait surtout pas savoir. Lewis n’avait aucune envie d’affronter son jumeau sur ce point, mais il était certain que s’il venait à apprendre pour Aaron, alors ce serait inévitable. « Viens. » Sarah s’était finalement rapprochée, venant saisir la main de leur frère pour lui procurer la force dont il manquait certainement, épuisé comme il était d’avoir retourné ce problème encore et encore dans sa tête. « On va s'asseoir sur le canapé. » Ils seraient mieux que planté là pour parler d’une chose pareille, c’était certain. Lewis accueillit cette proposition avec un faible sourire et relâcha Aaron, pour qu’il suive la jeune femme. Il leur emboîta le pas et ensemble, ils quittèrent l’étage pour rejoindre le salon. Elle s’assura qu’il s’installait sur le canapé et l’ancien militaire se posta à côté de lui, présence rassurante – du moins il l’espérait.
Sarah disparut rapidement et il demeura silencieux, il n’y avait rien à dire, seulement attendre qu’Aaron ait envie de parler. Lorsque la jeune femme revint avec un verre d’eau et un beignet – certainement à la framboise, il retrouvait toujours avec ces fichus beignets à la framboise sur la liste de courses. Enfin, elle s’assit sur la table basse, en face de leur frère. « Tout va bien. N'aie pas peur, et explique-nous. Prends ton temps. » Elle était plus douée que lui, pour ces choses-là. Le réconfort, la tendresse, les petits gestes qui mettaient immédiatement à l’aise. Sarah était comme ça. Lewis avait du mal de faire ça, mais pour eux, pour ses deux cadets, il faisait des efforts, réellement. Le silence prit place dans le salon et Lewis lutta de son mieux contre l’angoisse qui enserrait sa gorge. Il ne devait pas penser à tout ce qui pourrait mal se passer, pas maintenant. Il devait juste être là, fort, inébranlable, car un rien pourrait balayer Aaron à jamais, à présent. C’était le moment où jamais de prouver qu’il n’avait jamais menti, lorsqu’il avait juré à son cadet qu’il était là pour lui, qu’il serait toujours là pour lui. Quoi qu’il arrive.

« Le feu, à l’école, c’était moi, enfin c’était nous, je ne sais plus trop… on avait bu, beaucoup, et… » Donc il n’avait pas eu totalement tort en supposant que ce qu’il s’était passé au lycée avait un rapport avec le comportement étrange d’Aaron. Lewis serra les poings, mais il resta silencieux. Il ne devait pas l’interrompre, sinon, il ne terminerait jamais son récit, c’était déjà trop pénible pour lui. « … la situation nous a échappé, les flammes ont pris et on a paniqué. Je n’savais pas quoi faire, j’étais là comme un con à regarder la salle s’embraser, je voulais juste que ça s’arrête, j’avais la trouille, je voulais juste que ça s'arrête ! Et… et j’ai éteint le feu. » Pyrokinésie. Un pouvoir puissant, particulièrement dangereux, dévastateur. Le même qu’Adamska. Bien évidemment. Ça ne pouvait pas être quelque chose de simple à maîtriser et à dissimuler, il fallait que ce soit la pyrokinésie. Aaron était intelligent, il ne se plongerait pas dans un tel état s’il n’était pas persuadé qu’il était celui qui avait éteint ces flammes. Alors c’était vrai. Lewis le croyait et il sentait sa gorge se nouer, ses entrailles se glacer.  « Comme ça, rien qu’en le pensant, juste en ordonnant à ces foutues flammes de s’éteindre. » L’ancien militaire ferma les yeux un instant, inspira profondément. Il avait espéré un instant que ce soit faux. Qu’Aaron se soit trompé. Mais ce n’était certainement pas le cas et ils devaient faire avec. « Je suis un monstre. » Ses yeux s’ouvrirent brusquement à ces mots et il tourna la tête vers son cadet, le cœur battant la chamade dans sa poitrine. Non, non, ça n’allait pas, rien de tout cela n’allait. Ses poings se serrèrent à nouveau et furieusement, Lewis se mit à haïr cette éducation qu’ils avaient reçue. Pire encore, il détesta Jeremiah pour avoir empoisonné l’esprit de leur frère avec ces pensées infâmes. « Ne le dites pas à Jer. » s’exclama-t-il finalement d’un air terrifié et l’aîné se retint vivement de se lever pour casser quelque chose.
« J’t’interdis de penser ça, » grogna Lewis d’une voix sourde, incapable de se contrôler plus longtemps. Il se figea un peu en réalisant qu’il avait dit ça aussi brutalement et secoua un peu la tête, pour se ressaisir. Il passa une main sur son visage, puis alla la poser sur l’épaule d’Aaron, la serrant doucement. « J’me fiche des saloperies que les parents et Jer t’ont collé dans la tête, de ce que sa bande de clowns pense. T’es intelligent, plus que moi, tu peux pas penser ça, » fit-il avec un faible sourire. « Tu peux penser que tu ne veux pas de ça, que c’est dangereux, que ça te rend dangereux. Mais pas que tu es un monstre, jamais, » poursuivit-il et son ton s’était radouci, considérablement. Il pressa à nouveau l’épaule d’Aaron, comme si ce geste pouvait aider ses propos à faire leur chemin dans la tête de son cadet. « Et je n’ai rien à dire à Jer, siffla-t-il entre ses dents. Personne n’a rien à lui dire. » Son regard se tourna vers Sarah, pas parce qu’il doutait d’elle, jamais, loin de là. Elle était la première à avoir vu que Jeremiah allait trop loin. Simplement pour s’assurer que c’était la meilleure chose à faire. Il en était intimement convaincu. Ils ne pouvaient pas prendre ce risque. Peut-être qu’apprendre que son petit frère était un mutant pourrait ramener son frère jumeau sur terre. Mais c’était peu probable et Lewis n’était pas prêt à mettre la vie d’Aaron en danger pour un tel pari.

« On va trouver une solution, ok ? » fit-il en libérant l’épaule de son cadet, son regard passant de lui à Sarah rapidement. « Tu peux apprendre à contrôler ça, si quelqu’un peut le faire, c’est toi. Je… fais-moi confiance, d’accord ? » demanda-t-il d’une voix rauque, c’était presque une supplique à vrai dire. Parce qu’il était hors de question qu’Aaron passe le restant de ses jours à se haïr. Il était hors de question qu’il perde tout à cause d’un accident. Pas comme Adamska. Bordel, il avait poussé son petit frère à faire les études qui lui plaisaient réellement, pas celles que leurs parents avaient choisi pour lui. Parce qu’il voulait qu’il soit heureux, épanoui. Parce qu’il voulait qu’Aaron soit comme Sarah, pas comme Jeremiah et lui. Il était hors de question qu’il vive caché, détestant profondément sa vie et ce qu’il était. Lewis ferait tout pour que ça n’arrive jamais, peu importe ce que ça lui coûterait.  
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. Empty
we don't get to choose the people we are



REAGANS › we don’t get to choose the people we are. 150902013139302247
Aaron pose ses mains sur les miennes. Au moins, il ne nous rejette plus. C'est déjà un soulagement. Je suis contente qu'il soit enfin prêt à parler, même s'il y a cette inquiétude au fond de moi que je n'arrive pas à faire taire. Il ne faut pas qu'il perçoive la moindre once d'inquiétude dans mes prunelles ou dans mon expression. En tant que grande sœur, et tout comme Lewis, je me dois d'être un roc pour Aaron. J'ai toujours pris mon rôle très à cœur. Je n'ai pas beaucoup d'amis, en dehors de ma famille. J'ai toujours eu du mal à me lier d'amitié avec les autres personnes de mon âge, peut-être parce que ma vie est bien différente de la leur. J'ai du mal à faire semblant de m'intéresser à leurs futiles problèmes, à leur donner des conseils intéressants. Ils sont à mille lieues de moi, dans une vie que je ne connais pas. Que j'ai abandonnée au moment où j'ai suivi la tradition de la famille Reagan et que je suis devenue chasseuse de mutants. Toute mon affection s'est donc toujours concentrée sur mes frères. Certains pensent sûrement que c'est une mauvaise chose, mais pas moi. Je n'ai pas besoin d'une cour pour vivre. Pas besoin de quarante mille personnes autour de moi pour être heureuse. Les garçons m'ont toujours suffi. Seuls eux me connaissent par cœur, seuls eux savent vraiment qui je suis. Enfin... Peut-être à part Jeremiah. Même si mon grand frère me connaît bien, il ignore bien des choses. Mais en ce qui concerne Lewis et Aaron, je sais que je ne peux leur mentir. Ils savent tout de moi. Nous sommes une vraie famille.  Une vraie famille qui pourrait à tout jamais être bouleversée par les confidences d'Aaron. On dit parfois qu'on ne se rend pas forcément compte qu'on est en train de vivre un moment crucial de notre vie. C'est faux. Je sais déjà que ma vie va changer. Je le lis dans les yeux de mon petit frère, qui tremble et reste dans une torpeur qu'il me blesse d'observer. « Le feu, à l’école, c’était moi, enfin c’était nous, je ne sais plus trop… on avait bu, beaucoup, et… » Je fronce légèrement les sourcils. « … la situation nous a échappé, les flammes ont pris et on a paniqué. Je n’savais pas quoi faire, j’étais là comme un con à regarder la salle s’embraser, je voulais juste que ça s’arrête, j’avais la trouille, je voulais juste que ça s'arrête ! Et… et j’ai éteint le feu. » Cette fois, mes yeux s'ouvre plus largement. J'essaie d'imaginer la scène. Si le feu avait vraiment pris comme il le décrivait, s'ils étaient tous en train de paniquer, il était impossible en effet que ce soit le hasard. Le feu n'avait pas pu s'éteindre tout seul comme cela. Les flammes étaient impitoyables, je le savais, pour m'être retrouvée plusieurs fois face à des incendies lors de mes missions. « Comme ça, rien qu’en le pensant, juste en ordonnant à ces foutues flammes de s’éteindre. » Je lâche une expiration, pensive. Je fais confiance à Aaron, et je lis dans les yeux de Lewis qu'il est comme moi. Aaron est une personne sensée, et s'il nous annonce tout ça, c'est parce qu'il est sûr de lui. « Je suis un monstre. » Cette phrase me donne l'impression qu'on m'a foutu un coup de poing dans la poitrine. Je serre les mains d'Aaron avec force, pour qu'il se rende compte qu'il est hors de question que j'accepte qu'il dise une chose pareille. « Ne le dites pas à Jer. » ajoute-t-il, avant que j'ai eu le temps même de le rassurer. Je secoue la tête, en colère. Pas contre Aaron, mais contre tout le reste. Toutes les petites choses qui font qu'il est dans cet état. Comment peut-il seulement penser que nous dirons quoi que ce soit à Jeremiah ? C'est bien la dernière chose que je ferais. Peut-être voulait-il simplement mettre des mots sur son inquiétude principale.

Je pose les yeux sur Lewis qui semble ressentir la même colère. « J’t’interdis de penser ça, » Son ton est un peu brutal, mais au moins, cela prouvera à Aaron à quel point il est sincère. Je pose les yeux sur Aaron et rencontre son regard. Je lui assure silencieusement la même chose. Il ne peut pas penser une chose pareille. « J’me fiche des saloperies que les parents et Jer t’ont collé dans la tête, de ce que sa bande de clowns pense. T’es intelligent, plus que moi, tu peux pas penser ça, tu peux penser que tu ne veux pas de ça, que c’est dangereux, que ça te rend dangereux. Mais pas que tu es un monstre, jamais, » J'acquiesce d'un signe de tête. « Et je n’ai rien à dire à Jer, personne n’a rien à lui dire. » Lewis cherche ma confirmation, et je la lui donne sans ciller. Il faut qu'on garde ça pour nous, en tous cas tant que notre frère n'aura pas retrouvé la raison. « On va trouver une solution, ok ? Tu peux apprendre à contrôler ça, si quelqu’un peut le faire, c’est toi. Je… fais-moi confiance, d’accord ? » Je quitte la table du salon pour venir m'asseoir à côté d'Aaron moi aussi. « Lewis a raison. Tu n'es pas un monstre. Peut-être qu'on t'a amené à penser que tous les mutants étaient monstrueux.... Mais Aaron, c'est loin d'être la réalité. N'oublie pas notre code : Nous nous débarrassons seulement des mutants qui représentent une menace. Depuis que j'ai commencé, et je pense que Lewis te dira la même chose... » Je lève les yeux vers mon grand-frère. Nous n'avons jamais clairement parlé de tout ça, mais je sais qu'il a eu forcément les mêmes expériences que moi. « J'ai rencontré peut-être plus de mutants qui méritaient d'être sauvés que tués. Certains m'ont même sauvé la peau. Ils sont parfois plus humains que nous. » J'offre un sourire rassurant. « Alors bien sûr, ça va demander... Un temps d'adaptation, pour nous tous. Ce n'est pas comme si on s'attendait à ce qu'une chose pareille nous tombe dessus, tu t'en doute, et je pense que c'est pour ça que tu n'as pas osé nous en parler avant. » J'entremêle les doigts d'Aaron aux miens. Je me fiche qu'il le veuille ou non, j'ai besoin de ce contact entre nous pour lui montrer que rien ne change entre nous. « J'ai vu des mutants contrôler leurs dons de manière impressionnante. Tu peux y arriver, comme l'a dit Lewis. Crois-moi, désormais ce sera ma première mission, t'aider à t'adapter. Même si ça veut dire qu'il faut que j'aille questionner tous les mutants de la terre pour savoir comment ils ont fait. » Je hausse les épaules. « Quant à Jeremiah, tu n'as pas de souci à te faire. Il ne vit pas avec nous, et ce n'est pas le genre de chose qu'il peut lire dans tes yeux. Il va falloir que tu relèves la tête, et que tu fasses comme si de rien n'était. Tout comme moi, quand je lui dis que j'ai rayé un mutant de la carte alors que non, parce qu'il était innocent. » Je ne lui ai jamais fait cette confidence. Bien sûr, je sais qu'il ne m'aurait pas trahie, mais il était si proche de Jeremiah... Je ne voulais pas le mettre dans une situation difficile. « Tu vois, on a tous des secrets. » Je lui souris.
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé
it's a revolution, i suppose
REAGANS › we don’t get to choose the people we are. Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

REAGANS › we don’t get to choose the people we are.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» REAGANS → family matters.
» PARKSON // i don't want to have to choose.
» VASISFIR ♦ I see dead people
» Do you hear the people sing ? T'Challabeth
» I never thought...how many people did I let down ? | Henry J. Pym

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
THE NEW AGE :: PARTY HARD :: ALL THINGS COME TO AN END :: archives :: les rps abandonnés-