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Kayden T. Jefferson
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Je revoyais cette lumière. Je revoyais cette intense étoile dans le néant. Quand je fermais les yeux je la voyais encore, pulsante, vivante, intense. Je ressentais sa chaleur. Je ressentais son infinité. Je ressentais le froid. Dans la lumière je voyais un visage. Mais ce n'était pas le sien, Lui n'en avait pas. Je voyais ce visage que je connaissais si bien. Ce regard bienveillant, ces yeux noisettes, ces quelques rides tardives. Je tenais mes yeux verts de ma mère mais mon regard? Il me venait de lui. Il me venait de mon père. Je ressentais la douleur, je ressentais l'espace et le temps, le vide. La chute. Je m'effondrais. Mon esprit divaguait. Il se perdait. Il ne voyait que cette lumière. Il songeait aux souvenirs, il les percevait dans les filaments de lumière mais je demeurais ici, là, ailleurs, présent et absent. De mon sommeil profond je percevais des voix, j'entendais des mots et des phrases. J'entendais parler. J'entendais de la musique et des rires. Des silences. Tant de silences. Dans l'écho du néant ma perception grandissait et je voyais au delà des ombres. J'oubliais la douleur, j'oubliais la souffrance. Je ne m'attardais que sur l'instant et aucune seconde n'était trop longue. Aucun temps ne me semblait une éternité car l'éternité était trop courte.

Je sentais le vide envelopper mon corps, sa lumière éclairait mes idées. L'ombre dévorait mes doutes et mes espoirs. Je voyais tout, j'oubliais tout. Tout s'effaçait et le néant se faisait lueur. Un matin, un petit matin. Jeune, frêle et rougeoyant. Une lueur étouffée. J'oubliais la lumière, j'oubliais mes perceptions et mes rêves. Je me souvenais. Je me souvenais des couteaux et des tirs. Je me souvenais du mutant et de ses pouvoirs. Je sentais la brûlure dans mon épaule, la brûlure dans mon flanc. Je sentais chaque parcelle de mon corps comme si j'avais été roué de coup et au final c'était un peu ça. J'entendais le son des machines, le bip incessant du cardiogramme qui accélérait. La lueur étouffée rougoyante était la lumière d'une ampoule qui transparaissait dans mes paupières closes. Je me souvenais de la hâte, de la peur, du combat et des morts. De la souffrance. Je sursautais dans ce lit, mes yeux s'ouvrant sur un monde qui me semblait différent. La respiration rapide, haletant, le regard terrifié comme si tout c'était passé quelques secondes auparavant mais en réalité six jours s'étaient écoulés. Je me redressais d'un bond, la douleur de mes blessures vrillant chacun de mes muscles, me coupant la respiration juste assez longtemps pour que j'arrête de bouger et de gigoter.

Une silhouette me saisissait, me parlait, m'apaisait. Au départ je n'entendais rien, au départ je ne voyais qu'une ombre imposante. Et puis je prenais conscience de ce qui m'entourait, de qui m'entourait, et je reconnaissais ses yeux bleus, son regard, ses ailes blanches. Je me calmais, relâchant un peu mes muscles. Je posais ma main sur la sienne en me détendant, mon regard roulant vers la grande baie vitrée donnant sur l'extérieur: une vue imprenable sur le centre de Manhattan en pleine nuit. Je savais où nous étions. Je connaissais cette vue. Je l'avais déjà observée une fois. Ce n'était pas une chambre d’hôpital, ce n'était pas l'infirmerie ni l'étage médical. J'étais dans l'une des chambres et on avait installé à côté du lit un équipement de surveillance des constantes vitales. Je baladais mon regard sur la pièce sans jamais lâcher la main de Warren comme s'il me rattachait à la réalité. Était-ce la réalité? Peut être dormais-je encore? Ma gorge était sèche et ma voix certainement enrouée. Je continuais de tourner la tête jusqu'à poser le regard sur la porte fermée et la lumière au plafond. La lumière. Je voyais son visage. Je le voyais. Il était presque à portée. Mon regard se faisait inquiet et je le tournais vers Warren... - Est-ce que... - ... mais le sien était lourd de sens et je m’effondrais. Non. Pitié. Je faisais fit de la douleur, je faisais fit des câbles et des perfusions. Je me tournais face à lui en me recroquevillant sur moi-même, étirant quelques câbles jusqu'à leur déconnexion. Je me retournais face à lui et je pleurais. Je frappais le matelas et pleurais encore. C'était bien réel. Je ne pouvais me souvenir que de la vérité et c'était une vérité que je ne pourrais jamais oublier.
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Chut. Il est l'heure. Parfois, assis près de la fenêtre, tu regardes le monde tourner sans toi. Tu regardes les oiseaux s'envoler, tu regardes le vent chasser les dernières feuilles des arbres, tu regardes le baiser automnal embraser le décor de ses couleurs chaudes, tu regardes des étoiles qui ont déjà péri il y a bien longtemps. Tu te demandes ce qui peut y avoir au-delà, au-delà de la réalité et au delà des frontières de ton imagination. Tu rêves du meilleur, tu rêves de ces héros qui surpasseront leurs faiblesses pour être à la hauteur de tes espoirs à toi, parce que tes espoirs sans grands.

Ils semblent se multiplier, il y en a toujours plus et ça devient compliqué d'y faire face. Surtout quand ils commencent à agripper à mes plumes. On n'arrache pas de plumes, inconscient ! C'est moi ou... ? Ah non, une barre de métal commence à balayer la pièce, traversant tous les clones tour à tour, j'ai tout juste le temps de m'écarter pour ne pas rester sur son passage et mon regard inquiet suit sa course, craignant soudain de voir l'un des assaillants troué par la barre, laissant derrière lui non-pas un tas de sable mais une mare de sang. Je tends le bras vers le dernier homme quand je crois qu'il va se faire épingler contre le mur comme un papillon mais la magie s'arrête là. Je regarde autour de moi, je sens les petits amas sableux sous mes pieds. Je me tourne vers Wanda quand elle semble se laisser tomber au sol, je m'approche d'elle. Est-ce qu'elle va me prendre pour un gros beauf si je lui tends la main pour l'aider à se relever ? Ou pour un gros beauf si je ne le fais pas ? Je le fais assez naturellement, affichant un air un peu gêné à ses mots. Je vais consigner ce compliment dans les cinq plus beaux moments de ma vie, et je le raconterai à Dayle, quand tout ce qui se passe ici sera terminé... « Et maintenant ? » « On rejoint Kayden. » … Qui ? Je fronce les sourcils et passe machinalement mon bras dans le dos de Wanda (top trois des plus beaux moments !) en balançant mon regard un peu partout. Kayden, un autre allié de Dayle ? Et pourquoi on rejoindrait « Kayden » ? Je ne lui pose pas de questions, ce sont des héros et j'arrive là... je me sens de trop, je me sens démuni face à ces événements, face à ces adversaires que je ne connais pas... Dayle, qu'est-ce qui t'est vraiment arrivé, tout ce temps ?

Chut. Il est l'heure. Parfois, assis près de la fenêtre, tu regardes le monde tourner sans toi. Tu regardes les oiseaux s'envoler, tu regardes le vent chasser les dernières feuilles des arbres, tu regardes le baiser automnal embraser le décor de ses couleurs chaudes, tu regardes des étoiles qui ont déjà péri il y a bien longtemps. Tu te demandes ce qui peut y avoir au-delà, au-delà de la réalité et au delà des frontières de ton imagination. Tu rêves du meilleur, tu rêves de ces héros qui surpasseront leurs faiblesses pour être à la hauteur de tes espoirs à toi, parce que tes espoirs sans grands.

Est-ce une protection, est-ce une prison ? Quand le décor se désagrège autour de nous, je ne voudrais que tendre le bras pour l'attraper, pour saisir sa main et l'amener vers moi. Nous. Dayle. Son père. Son némésis. Le vide. Nous, trop loin. Ce seul mot, son nom. Ce seul mot, un adieu. Ce seul mot, une balle. Kayden... Quand il a pressé la détente, tout a semblé s'arrêter. Mon cœur a raté un battement. L'impensable s'est produit. Cet homme blessé et Dayle, avec le même regard, ancré chacun dans celui de l'autre. La détonation qui met fin aux espoirs, qui interrompe cette énergie brutalement, qui met à terre celui que j'aime comme un frère et qui se brise sous mes yeux grands ouverts. Sous l'impulsion que l'onde, mes ailes se replient immédiatement dans mon dos et nous sommes renvoyés brutalement en arrière. Je pose un genou au sol, semble m'écraser, navré alors qu'à l'inverse, le corps de Dayle s'élève. Une boule dans ma gorge, l'homme mort dont le corps est tombé, les yeux ouverts sur le vide. Deuxième vague. Troisième vague. Ma main protège mes yeux de la lumière qui nous aveugle tous et mon regard les quitte, les laisse un instant quand...

Chut. Il est l'heure. Parfois, assis près de la fenêtre, tu regardes le monde tourner sans toi. Tu regardes les oiseaux s'envoler, tu regardes le vent chasser les dernières feuilles des arbres, tu regardes le baiser automnal embraser le décor de ses couleurs chaudes, tu regardes des étoiles qui ont déjà péri il y a bien longtemps. Tu te demandes ce qui peut y avoir au-delà, au-delà de la réalité et au delà des frontières de ton imagination. Tu rêves du meilleur, tu rêves de ces héros qui surpasseront leurs faiblesses pour être à la hauteur de tes espoirs à toi, parce que tes espoirs sans grands.

Son corps inerte est retombé, je l'ai rattrapé au vol, son visage partagé entre la douleur et le sommeil. Et me voilà maintenant assis près de lui, comptant les heures. Le premier jour, j'attends, simplement. Je n'ose pas déranger son sommeil alors j'attends. À un moment, je lui pince la main, discrètement et comme il ne peut pas se réveiller, je lui parle. Je lui parle du temps qu'il fait, des prochaines vacances qu'on prendra, de ce livre bizarre qu'une élève de la X-Mansion m'a conseillé, de ce fameux Edward Cullen qui n'agit pas comme un vampire vieux de plusieurs dizaines années. Je tourne en rond, j'attends, je joue avec sa main, passe mon index sur les lignes qui parcourent sa paume. Ils disent que tu te réveilleras quand tu l'auras décidé... C'est quand que tu le décides... ? « Et c'est dans ce chapitre que Bella demande à Edward de... » Dayle remue dans son lit, je laisse tomber le livre et saute sur mes jambes. Il a les yeux grands ouverts, il semble effrayé, je noue ma main dans la sienne, la serre en lui répétant que je suis là, qu'il n'a rien à craindre, de ne pas s’inquiéter... Il semble vouloir... J'entrouvre les lèvres... Je suis désolé. Il débranche des fils, tourne sur le côté et je fonds sur lui pour le prendre dans mes bras. Je le serre trop, peut-être un peu trop même, et mes mains passent doucement dans son dos alors que je lui chuchote que je suis là, et que je suis sincèrement désolé...
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Tout avait échoué. Ça n'avait servi à rien. L'égoïsme. C'était tout. J'avais été égoïste. Je n'avais pensé qu'à moi. J'avais fourré tout ce monde dans cette bataille. Je les avais mis en danger. J'avais précipité la mort de mon père juste pour me sauver moi. Si je n'avais rien fait, si j'étais resté à ma place, il serait toujours en vie. Je tremblais. Je pleurais. De tout mon corps je tremblais. Les appareils et machines grésillaient brutalement. Je pleurais et je tremblais. Entre rage et tristesse. Une détresse que je n'avais jamais éprouvé. La mort de ma mère avait été dure à encaisser mais elle était diffuse dans mon esprit. Là c'était différent. Je l'avais vu, vécu. J'avais essayé de l’empêcher. J'étais impliqué. Warren me prenait dans ses bras, du moins il essayait, mais je ne l'enlaçait pas en retour. Recroquevillé sur moi-même, je subissais une descente aux enfers, dans les abysses de mes pensées. Un lâcher prise de plus de deux ans. Tout ce que j'avais emmagasiné. Toute la frustration. Toute la peur. Tout ce que j'avais refoulé au fond de ma tête durant ces années. Tout ce que j'avais gardé sous contrôle. Tout sortait maintenant. Tout en même temps. Sans la moindre forme de contrôle. Je perdais la volonté de faire semblant. Quel intérêt?

Les bras de Warren me faisaient me sentir en sécurité. Pas seul. Au moment je me sentais si inutile, sa présence me redonnait un peu de chaleur. Et du fond du gouffre dans lequel je me tenais, je le sentais. J'entendais sa voix. Je l'entendais même avant de me réveiller, comme un écho rassurant en fond de l'infini que j'arpentais. Il tenait ma main et je la serrais pour ne pas crier. Ma gorge me faisait souffrir tellement elle était serrée et je n'avais pas l'impression que mes yeux s'arrêteraient un jour de pleurer. Mon corps me faisait mal, la douleur vrillait mes muscles et le contact de la main dans mon dos ne faisait que me la faire sentir encore plus mais je ne disais rien, je préférais souffrir. C'était ma récompense, c'était mérité.

Finalement je me calmais. Je ne sais comment Warren avait pu être capable de rester là, dans cette position, aussi longtemps à me tenir pendant que je vidais les larmes de tout mon corps des trente prochaines années mais il l'avait fait. Il me lâchait et je restais immobile, le regard dans le vague, toujours recroquevillé. Dans mon regard repassait la scène, du moins ce dont j'arrivais à me souvenir, c'est à dire pas grand chose. Je revoyais Ivan le tenir, je revoyais le flingue contre sa tempe. Je revoyais le coup partir et son corps s'écrouler... Mes yeux se fermaient pour forcer deux dernières larmes à s'écouler et je les rouvrais sur Warren, toujours debout à côté du lit. Il était toujours là. Je délaissais ma position fœtale pour m'allonger, grimaçant dans le mouvement. Morphine de merde. Je gardais le silence. Je n'avais pas envie de parler. J'avais envie d'être seul, de me recroqueviller encore, me planquer dans les draps et me laisser mourir. J'avais envie d'être seul mais je détestais l'idée que Warren ne soit pas dans cette pièce avec moi. Il savait ce que mes silences signifiaient parce qu'il les connaissait tous. Il savait que celui-ci était de ceux qui n’appelaient qu'à être laissé. Et il le respectait. Je fixais la vitre donnant sur Manhattan, les poings serrés par la douleur, et je laissais au silence faire son oeuvre. Le calme. L'apaisement. Mon père m'avait appris à gérer tout ça. Il m'avait appris à garder le contrôle. Je n'avais jamais réussi. Il pouvait contrôler, je ne faisais que refouler.

Les minutes passaient et je tentais de me redresser avant de grimacer encore, un spasme douloureux secouant mon corps tout entier. Je posais mon regard sur Warren, l'air agacé avant de lui lancer un sourire contraint. - Tu m'aides? - Je lui tendais mon bras et il le saisissait avant de venir attraper mon épaule pour me tirer en avant, m'aidant à m'asseoir. Je le remerciais à mi-voix. Mais lorsqu'il me lâchait je pivotais en grimaçant encore. Je voulais m'asseoir au bord du lit. Je détestais être allongé comme ça, impuissant, handicapé. Je voulais avoir l'impression d'aller bien. Le simple fait de me tenir droit comme ça me faisait un mal de chien et je regardais les tubes et les câbles. Je n'avais arraché que les capteurs, la morphine coulait encore. J'avais des côtes brisées. Les Avengers étaient-ils si radins en anti-douleur? J'attrapais la molette et augmentais légèrement la dose. Mon regard allait enfin vers Warren. - Ça fait combien de temps que je suis là? - Question importante. Je savais que ça faisait au moins quelques heures et un léger espoir voulait me faire croire que nous étions encore ce jour-là, cette nuit-là, mais mon corps me disait autre chose. - J'espère que t'es pas resté là tout le temps, hein? - Mensonge. Je ne voulais pas avoir été seul. Et je ne le dirais pas.
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Les larmes de Dayle – ou même s'il fut Kayden, je m'en fous à cet instant présent – semblent chercher un écho en moi et je serre la mâchoire pour les repousser, les repousser si loin. Parce que je veux être fort pour lui, comme lui l'a toujours été. Les images de la semaine passée ne cessent de tourner dans ma tête et je revois souvent cette destruction qui m'effraie, quelque part. Elle me rappelle à certains moments la destruction du centre commercial. Ce moment où plus rien n'existe, où le brouhaha prend le dessus sur tout, quand un nuage de poussière avale le décor. Quand on n'a plus conscience de l'endroit où on se trouve. J'ai été protégé sur les docks, et c'était étrange de se dire qu'aux alentours, il n'y avait plus que nous dans ces sortes de champs de force, Dayle, le corps de son père et... le néant.

Mon visage ne sait pas demeurer impassible, je n'y arrive pas et quand Dayle a mal, mon cœur se tord dans ma poitrine. Je le serre fort contre moi et dans un sens, je m'appuie à nouveau contre lui, pour faire bonne figure quand nos regards pourront à nouveau se croiser. Les soubresauts de son corps en viennent à ralentir sensiblement, je pose mes lèvres contre ses cheveux, laissant ma main glisser contre sa nuque et sa joue, pour finalement me défaire de lui.

Dayle regarde dans le vide quand deux ultimes larmes se mettent à dévaler ses joues creuses, mon cœur se fêle mais je baisse le visage quelques instants pour ne pas le laisser voir... forcément que son état m'atteint, on se connaît assez pour qu'il le sache. Mais je dois... je veux être un roc pour lui. Dayle s'allonge, je tends le bras vers une perfusion pour éviter qu'elle ne tire ton sur son bras et m'écarte légèrement, mes gestes accompagnant son mouvement alors qu'il cherche à s'asseoir. Comme s'il pouvait tomber à chaque instant. Ses yeux s'abandonnent contre la vitre et je reste près de lui, laissant les minutes s'égrainer sans oser briser le silence dont il a peut-être besoin. Il a dormi si longtemps... et ses derniers souvenirs...

Finalement, il essaie de se redresser et je me dis que ce n'est sans doute pas une très bonne idée. Parce que de où nous étions, son corps a flotté après avoir été plutôt malmené et si les choses incroyables qui se sont passées sont en lien direct avec lui – et elles ne sont – son corps n'a pu en être que totalement éprouvé. Il me tend son bras et je ne peux que l'aider de mon mieux. Il pivote pour s'asseoir au bord du lit ; manquerait plus qu'il veuille se lever, cette tête de mule. Je suis son mouvement du regard quand il augmente la morphine et pince les lèvres avant que la main ne rejoigne la sienne : « Ne force pas trop Dayle, s'il te plaît... »

Quand il me demande alors depuis combien de temps il est là, j'essaie de sourire mais mon air navré écrase le reste. Je m'assieds près de lui et passe la main contre mon menton avant de lui répondre honnêtement : « Tu es resté inconscient... un petit moment... » Techniquement, ce n'est pas un mensonge, mais je ne me vois pas lui dire qu'on attend frénétiquement qu'il se réveille depuis presqu'une semaine. Sentant son regard interrogatif, je lui abandonne la vérité sans artifices : « Dayle, ça fait six jours que tu dors... » Je ne lui parle pas encore des obsèques qui ont été retardées pour qu'il puisse y assister. Ma main passe dans son dos et je l'amène contre moi doucement, nos épaules venant se caler l'une contre l'autre : « Tu m'as manqué... »
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Je répétais le nombre de jour sans voix pour l'entendre. Six jours. C'était énorme. J'avais levé mon regard sur lui, surpris, un peu effrayé. Six jours. Presque une semaine que j'étais au fond de ce lit. J'avais porté une main à ma bouche avant de la passer dans mes cheveux écrasés par la position allongée. Je sentais sa main dans mon dos. Son contact réveillant quelques courbatures impossibles et je relevais mes jambes contre mon torse avant de me laisser aller contre son épaule, légèrement penché sur le côté, les yeux brouillés par une fatigue stupide. - Je t'entendais. Enfin je crois... - Je fermais les yeux, essayant de capter d'autres souvenirs. Des souvenirs des combats, de mon père. De pendant mon coma. - Enfin, je me souviens de ta présence. C'est bizarre comme sensation... - Je lâchais une de mes mains pour venir frotter sa cuisse avant de la ramener à l'étreinte de mes jambes. - Merci... - Nos regards rivés vers la nuit, on ne voyait pas le bouton rouge qui clignotait sur les écrans et je repensais à la durée. - Six jours, c'est l... Attend. - Et je me raidissais. - Et mon père? Et les... - « Ah non! Dayle! Allongé! »

Je sursautais en tournant la tête - nouvelle grimace - pour voir une femme entrer dans la pièce. Grande, les yeux bleus, blonde ou presque. Elle portait une blouse blanche et ce n'était pas la première fois que je la voyais. Janet. Elle m'avait ausculté lors de l'épisode de la malédiction. Sans succès mais elle n'aurait rien pu faire. Mes lèvres s'étiraient en un sourire fatigué. - Ça va. J'en ai marre d'être allongé. - « Je veux pas le savoir. » - Et elle me forçait à déplier les jambes avant de jeter un regard aux écrans et de couper l'alarme silencieuse qui s'était déclenchée lorsque les câbles s'étaient déconnectés. Elle venait reconnecter les câbles qui s'étaient détachés. Mes jambes nues pendaient au bord du lit. En fait j'étais nu sous cette robe médicale. Mon regard passait à l'inquiétude et je tournais la tête vers les deux. - Qui m'a déshabillé?! - Janet tournait son regard vers moi et soupirait avant de reprendre son inspection des constantes sur les écrans. Je n'avais pas spécialement envie de sourire ou de rire... mais ça avait été comme un réflexe. C'était peut être mieux comme ça. - « Comment vous vous sentez? » - Ça va. Mais j'ai mal. - « Où ça? » - Partout. Je crois que votre morphine vaut rien. - Et elle fronçait les sourcils en tapotant l'un des tubes de la drogue.

La douleur était supportable tant que je n'utilisais aucun muscle. Facile. Et mes blessures n'étaient pas si grandes... Enfin à part les côtés brisées. Ça je le sentais, et bien. - « Je constate effectivement une nociception très active. » - Je levais la tête. Personne d'autre non. Personne de vivant en tout cas. - Bonsoir Jarvis. - « Bonsoir Monsieur. » - Personne ne passe à la tour Avengers sans entendre Jarvis. Il avait dû alerter Janet dés on réveil. Janet qui suivait le tube de morphine jusqu'à mon bras sans comprendre d'où le problème venait. - « Bon. Je vais revenir avec un autre appareil. Je fais vite. Jarvis, préviens Steve s'il te plait. » - « Je m'en occupe immédiatement. » - Je la remerciais d'un signe de la tête et elle désignait le lit avant de le contourner. - « Et allongez vous! » - Non, ça ira. - Et tout en sortant je l'entendais soupirer. - « ... Foutus super-héros, tous les mêmes... » - Mon regard partait dans le vide un instant et mes épaules qui s'étaient relevés quand elle était entrée venaient de s'affaisser à nouveau. - Je suis pas un héro...
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Six jours, pour ainsi dire une semaine. Il semble ébêté par la nouvelle, autant ne pas se demander la tête qu'il fera quand il apprendra l'état des Docks après son passage... Il a encore le temps de l'apprendre, le plus important étant de le priver de télévision. De radio. De journaux. De tout ce qui pourrait laisser entendre la nouvelle... Je serai un véritable mur anti-news déprimantes ! Je le garde contre moi, mon bras dans son dos et baisse le regard sur lui. Dans cette position, il me semble vulnérable et c'est étrange pour moi d'avoir cette impression. Mais s'il faut que je reste six jours ou six semaines de plus dans cette chambre, je le ferai. Bien entendu. Il me souffle qu'il croit m'avoir entendu et je dis d'une voix plus douce qu'à ce propos, il m'a mis quelques vents pendant notre passionnante conversation à propos des vampires. Je hoche de la tête avec un air faussement navré puis cherche son regard. Il ferme les yeux. Merci. Mais merci pour quoi ? Ce sont mes élèves qui le remercient, à vrai dire. Il est soudain piqué d'une idée et s'apprête à m'interroger au sujet de son père. Je présente deux grands yeux ronds, me disant qu'il soit sans doute parler des obsèques. Pourvu qu'il ne me demande pas si son père est vivant. On a tous vu la balle traverser son crâne à deux reprises. DEUX ! La même balle. Je passe la langue sur mes lèvres quand une voix féminine l'interpelle. Et du bon prénom, d'ailleurs.

Janet a eu l'occasion de venir ici souvent sur ces derniers jours. En une semaine, j'ai appris qu'elle a un chat qui s'appelle Moustache d'ailleurs. Moustache a renversé son café sur sa robe il y a trois jours. Elle a de l'autorité, surtout en ce qui concerne son travail et la santé des malades sous sa garde. Je crois que ça lui a semblé bizarre quand elle m'a vu mettre un baume hydratant sur les mains et les pieds de Dédé la première fois. En même temps, il n'arrêtait pas de dormir, ce n'est pas lui qui allait le faire... Dayle essaie de négocier la station assise, debout, en vain avec une Janet qui rejette le moindre argument d'un revers de la main. Je m'éloigne d'un pas le temps qu'elle le rejoigne et l'oblige à déplier ses jambes. Je continue de bourdonner autour d'eux, comme ne voulant pas manquer une seconde supplémentaire de la version éveillée de Dayle.

Je croise les bras à sa question, et décidant de profiter de cette perche tendue, je lui réponds presque immédiatement : « Je n'ai rien fait que tu n'aurais pas fait sur moi, tu peux dormir tranquille. » Je me décale à nouveau pour laisser la jeune femme circuler autour du lit, interrogeant Dayle, vérifiant le tube de morphine. Je pince les lèvres, imaginant le corps de Dayle comme s'il venait de passer au mode essorage de la machine à laver. Soudain, cette voix masculine stressante se remet à parler, me faisant sursauter. Je ne m'y ferai jamais, jamais, jamais.

D'ailleurs, c'est toujours avec une sorte de méfiance que je lui dis bonjour. Partagé entre la crainte d'être grossier, et celle d'être ridicule. Janet échange quelques mots avec Dayle, et le robot de Stark... et elle quitte la pièce. Je me rapproche de mon ami et pose ma main sur son épaule, l'encourageant silencieusement à se rallonger, comme prescrit par Janet. Et je me saisis d'une main de Dayle et m'exclame joyeusement : « Et grâce à moi, tu es le héro qui a les mains les plus douces de tout l'immeuble, et oui ! » Je laisse sa main et ne pouvant repousser une pulsion hugs, je passe mes bras autour de ses épaules et lui confie que ça fait du bien de le retrouver. Je pose ma joue contre sa tête et joue avec l'une de ses mains avant de le susurrer pour le rassurer : « Dayle je... tu lui diras au revoir dès que tu iras mieux... »
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« Je n'ai rien fait que tu n'aurais pas fait sur moi, tu peux dormir tranquille. » - Je levais un regard inquiet sur lui. - Ok, là j'ai peur. - Ne savait-il pas de quoi j'étais capable? Laisser planer sur ça l'infinité du potentiel de ma connerie était d'un effrayant... Enfin bref, Janet quittait la pièce, Jarvis retournait au silence et Warren posait sa main sur mon épaule. Il voulait me faire m'allonger mais je demeurais assis, l'air un peu perdu. Héro. Non... Non. Il lâchait ma main et venait me prendre dans ses bras. Mon front se posait contre sa joue mais mes yeux demeuraient ouverts, mes lèvres tremblantes. Il jouait doucement avec ma main mais mon corps se figeait. Il se tétanisait. Je les voyais. Les souvenirs. Ils revenaient. Ils arrivaient. Ce mot. Héro. Cette insulte. Cette atrocité. Je les voyais les bâtiments. Je les voyais les docks. Je les voyais mais ce n'était pas mes yeux qui les avaient vu. Je sentais le souffle du vent mais c'est mon souffle qui se faisait court. Je sentais le sol se dérober sous mes pieds. Sous ses pieds. Et son corps qui chutait. Mes yeux se brouillaient de larmes mais ce n'était pas le deuil qui les ramenait. C'était autre chose. La peur. L'angoisse. La culpabilité.

Ils sont morts... - J'avais chuchoté ça. Comme pour l'entendre avant de l'accepter. Je ne l'acceptais pas. - Ils sont tous morts! - Dans ma tête je voyais les bâtiments soufflés, comme un château de carte que l'on faisait s'écrouler. Das ma tête je voyais des corps. Des cadavres sans vie. Du sang, des larmes, des débris de ciment et de brique qui leur tombaient dessus. Je voyais les dizaines, les centaines d'innocents. Morts. Supprimé par ce fléau. Moi. Un sanglot secouait mon corps mais je ne m'effondrais pas. Mon corps était trop pétrifié pour ça. Les larmes coulaient sans même que mes yeux ne se ferment. Ma main agrippait celle de Warren et je le repoussais. Je repoussais son étreinte. - Je les ai tous tué. - Mes gestes se faisaient maladroits, vifs. - Ils sont tous morts. - Je me défaisais de ses mains, je reculais. Mes pieds venaient toucher le sol et mes jambes se tendaient. - Je les ai tous tué. - Je me levais et manquais de m'écrouler sous mon propre poids mais lorsque les mains de Warren venaient à mon aide je les repoussais brutalement. - Je les ai tous tué!

Je titubais vers les vitres. Les appareils suivaient le mouvement jusqu'à ce que les câbles ne soient trop tendu et s'arrachent de mon corps. L'aiguille de la morphine quittait mon bras mais je ne sentais pas la douleur. Je sentais trop de douleur. Ces mots sortaient tout bas. - Je suis un monstre... - Ma main venait s'appuyer contre la vitre dans un claquement lourd et je tournais la tête vers Warren. - Je suis un monstre! Un meurtrier! Je suis pas un héro! - J'étais en colère. Pas contre lui, même si c'est sur lui que je criais, mais contre moi. Car c'est sur moi que je criais en réalité. Mes jambes se dérobaient et je tombais, bien incapable d'éviter ma propre chute. J'avais déjà tué auparavant. Adrian. Mais jamais comme ça. Jamais autant. Jamais d'innocents. Jamais de personnes qui n'avaient rien demandé. Ma tête tapais contre la vitre, plusieurs fois et mon regard s’échappait dans le vide. - Je suis pas un héro... - Des centaines de pères, de mères, de citoyens. Des gens. Des femmes et des hommes. Des personnes avec toute une vie encore à vivre. Éliminés. Annihilés de ma main. J'avais leur sang sur ma conscience et je me sentais sale. Souillé. Comme si mon corps entier était le vestige de leur destruction. Cette désolation que j'avais engendré. Ma main se faisait dure et je frappais. Je me frappais. Je frappais ma tête, ma tempe. Je méritais de souffrir. Je méritais de mourir. Que ça finisse. - Je suis un monstre. Je suis un monstre. Je suis un monstre...
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Moi qui pensais retarder ce moment... Je baisse les yeux à ses mots. « Ils sont morts » C'était un murmure, je ne sais pas s'il m'était destiné mais il a davantage ressemblé à une prise de conscience qu'à une véritable question. Je ne sais pas si je dois lui répondre, du coup. Je ne bouge pas, ne panique pas. Il l'aurait appris tôt ou tard mais...

Ce n'est pas qu'un immeuble. Ce ne sont pas que des coupables. C'est un accident, comme des dizaines ont eu lieu chaque année avec des mutations qui ne sont contrôlées. Et le discours que je compte tenir à Dayle, je l'ai tenu à des élèves. Les proportions étaient moindres mais il n'y a jamais eu volonté, volonté de tout détruire, volonté de tout raser, volonté de faire s'effondrer des centaines de vies. Dayle en est conscient, il en sera conscient et je le sais aussi. Pour un seul mort, combien d'existences brisées autour de ce seul deuil ? La vie d'un homme est ce qu'il y a de plus précieux. J'ai appris que le plan initial consistait en la capture du dit Ivan.

Oui. Ils sont tous morts. Égoïstement, ou bêtement, je ne culpabilise pas que nous soyons quelques-uns encore en vie, c'est comme ça. Être morts là-bas, ça n'aurait rien changé. Alors la première chose est de comprendre comment ce pouvoir fonctionne pour que le drame ne se reproduise pas. Oui, Dayle a causé la mort de ces hommes, de ces femmes. Mais il n'en est pas responsable, et c'est en soi le plus important. Je n'ai jamais voulu tuer non-plus, et nos actes ne sont pas toujours le reflet de nos intentions...

Quand j'ai pris Dayle dans les bras, quand mes ailes ont poussé pour que nous quittions cet enfer de poussière, de sang, de ciment écrasé, de larmes asséchées, j'ai su qu'il était lui aussi une victime. Son corps blessé, son âme blessée. Dayle me repousse et répète qu'il les a tous tués. Je laisse planer un silence, il faudra sans doute du temps pour qu'il digère la nouvelle. Quand il saute sur ses jambes, je tends un bras près de lui, de peur qu'il ne tombe. Il manque de tomber et je le rattrape, mais il ne tarde pas à se défaire de mon soutien en répétant cette douloureuse chanson.

Il se rapproche des vitres. « Dayle ? » Je crois le revoir en plein cauchemar, sauf que je ne peux pas lui dire que ce n'était qu'un mauvais rêve. Nous avons levé des pierres, nous avons cherché des papiers d'identité, nous avons cherché des pouls que nous n'avons pas trouvé, nous avons cherché des murmures sur des lèvres, vainement. Ce n'était pas un mauvais rêve. Je fronce les sourcils quand il se met à crier qu'il est un monstre. Non, je le connais. Je ne connais pas toute son histoire, son parcours, ses erreurs et ses victoires mais je le connais, lui ! Alors non !

Je me rapproche, pas heurté par ses cris à mon égard. Je sais bien qu'il ne m'en veut pas à moi. Je le laisse se vider d'une partie de sa colère et plie un genou pour me mettre à son niveau. Ma main vient saisir fermement son poignet alors que l'autre saisit son épaule. « Dayle. Dayle ! » Ma voix a couvert la sienne, assez pour que je puisse avoir un peu de son attention. Je ne lâche pas son poignet et lui dis, sans sourire mais avec toute la conviction du monde dans ma voix : « Dayle, tu n'es pas responsable. Je ne peux pas te dire que c'est un cauchemar, et que tu es maintenant réveillé. Ces gens sont morts, c'est un fait. » Je place ma main autour de son menton, cherchant son regard, cherchant à éviter qu'il ne détourne la tête : « Ce pouvoir t'a dépassé. Je l'ai vu, on l'a tous vu. Ivan, lui, c'était un assassin. Il a tué de sang froid. Il a voulu leur mort ! Tu n'es pas un monstre ! Est-ce que tu comprends ce que je te dis ? » Ma main relâche enfin son poignet, ma mâchoire se serre et je continue sur la même voix, sans même faire attention à une potentielle intrusion dans la chambre : « Je suis là, Dayle ! Je suis toujours là pour te dire que tu n'es pas un monstre ! Je suis là. Est-ce que tu as voulu les tuer ? Est-ce que tu l'as voulu ? C'est ça que tu voulais Dayle, les voir morts ? Tous ces gens ? Non ? » Je mime la réponse, secouant la tête de gauche à droite. « Non ! Alors tu n'es pas ce monstre, tu vaux bien mieux que ça. » Je me redresse et lui tends la main : « Mets-toi debout, Dayle. »
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Sa main saisissait mon poignet mais mon bras forçait toujours pour que moi poing frapper ma tempe et il devait forcer plus encore pour m'en empêcher. Il me parlait. Il criait. Couvrait mes suppliques et mes exclamations et mes épaules se réduisaient. Je m'affaissais. Mon regard fixé dehors, ma tête entre mes épaules, mes jambes revenant sensiblement contre mon torse. Il me criait dessus et ma seule réaction était de me recroqueviller comme une misérable créature. Je ne bougeais même plus. Il lâchait mon poignet pour forcer mon visage à lui faire face mais mon regard était fuyant. Pas par ignorance mais par peur. J'avais peur. Je n'osais pas le regarder. Je ne voulais pas le regarder. Et si je lui faisais du mal? Et si je blessais? Et si je le tuais comme tout ces autres cadavres que je laissais dans mon passage? Il était trop magnifique pour que ma monstruosité le souille. Alors je me recroquevillais. Je n'osais pas poser mon regard sur lui. Je n'en savais rien, peut être que ça suffirait à le réduire en poussière comme Ivan dans l’entrepôt? Je ne voulais pas le réduire en poussière. Je ne voulais pas qu'il souffre. Pas encore. Pas à cause de moi. Je ne l'avais mérité et il ne méritait pas ça.

« Non ! Alors tu n'es pas ce monstre, tu vaux bien mieux que ça. » - Un monstre. J'étais un monstre. Si. C'est ce que j'étais. C'est ce que je pensais. C'est ce que j'avais fais. Il me lâchait et se redressait. Tendait sa main. -  « Mets-toi debout, Dayle. » - Mais plutôt que de prendre sa main. Plutôt que de saisir son aide. Sa bienveillance. Je serrais mes bras autour de mon torse et je commençais doucement à me balancer d'avant en arrière. Mon regard se perdait dans le vide et je marmonnais. Je marmonnais ma monstruosité. Je marmonnais ma honte. Je subissais ma douleur et la marque rouge sur le côté de mon visage, vestige écarlate des coups que je m'étais porté. - « Mais qu'est-ce qui s'est passé encore! » - Janet était de retour, un nouvel appareil à morphine entre les mains, et découvrait la scène affligeante dont j'étais le seul misérable acteur. Je l'entendais mais je n'écoutais pas, trop assourdis par ma propre voix qui me harcelait. Parce que c'est ce que j'étais, misérable. Ma peau grisâtre, mon corps recroquevillé avec cette fausse impression d'être amaigri. Misérable. C'était le mot. - « Il s'est souvenu de ce qui s'est passé... » - Janet ne répondait pas, elle savait ce qui s'était passé et son regard mimait seulement l'horreur de ce qu'elle comprenait. Je me perdais dans mes pensées pendant qu'ils me regardaient, comme si le monde trop grand venait pour m'ensevelir.

« Vous avez pas quelque chose pour le faire dormir? Le temps que ça passe? » - « Oui. Il faut le remettre sur le lit. » - Mais je ne bougerais pas. Mes jambes ne me porteraient pas. Et ça Warren le savait. Il ne posait même pas de question, ne disait rien. Il venait seulement passer ses bras. Je les sentais mais je n'y réagissais pas. Il me portait. Il m'avait porté. Je ne m'étais pas allégé. Je n'avais même pas conscience à ce moment de son effort. Il m'avait porté jusqu'au lit et je m'y étais recroquevillé à nouveau, comme cette nuit à l'institut, comme cette nuit cauchemardesque. Sauf que cette fois, il l'avait dit, il n'y avait pas de cauchemars. Il n'y avait que la réalité du monde. C'était arrivé. Je sentais tout juste l'aiguille revenir dans mon bras, je n'entendais même pas les bips de la machine. Janet injectait un sédatif pour m'obliger à dormir, un truc costaud. Et durant les quelques heures suivantes j'étais resté sur le lit, recroquevillé, immobile, les yeux grands ouverts. Warren l'avait fait revenir, plusieurs fois. Elle avait doublé les dosages. Et à la fin de la nuit, au milieu de la matinée, je ne dormais toujours pas. Comme ces centaines de nuits que j'avais passé ces deux dernières années à me torturer l'esprit avec ma parano et mes responsabilités, je n'avais pas dormi. Insomnie maladive.

Janet était revenue dans la matinée. Elle m'avait vu les yeux ouverts. Elle avait fait des tests de mon sang. Elle y avait trouvé les produits qu'elle m'avait injecté elle-même. Produits qui auraient dû de faire me faire dormir. - « Ça fonctionne pas. » - Elle parlait à voix haute mais c'était une évidence. - « Il aurait dû dormir deux jours avec ce que je lui ai déjà donné. » - Et le cheminement se faisait. - « La morphine non plus doit pas marcher. » - Et son air se faisait plus grave alors que sa main allait se plaquer contre sa bouche en silence. Elle avait compris. Elle avait atteint la bonne conclusion, conclusion que Warren ferait certainement immédiatement. Je ressentais chaque plaie, chaque bleu, chaque courbature, chaque côtes brisés, car aucun produit ne faisait effet sur mon corps. Je ressentais chaque degré de douleur, je subissais cette torture. Je méritais cette torture mais avec les heures qui avaient passé, je m'étais calmé. Je n'avais pas changé d'avis. J'étais un monstre. Un meurtrier. Mais mes attaques se faisaient dans ma tête, plus avec mon poing contre mon crâne. Le milieu de journée était vite venu et Janet était partie aussitôt sa conclusion arrivée pour tenter de trouver une solution. Mes oreilles avaient cessé de s'isoler dans mes songes et je percevais un son étrange mais familier. Trop familier. Un gargouillis. - J'entend ton ventre comme si j'y étais collé. - Les sept estomacs de Warren hurlaient à la mort. Et le miens réclamait aussi. - Qu'est-ce qu'on mange?
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Je ne devrais pas m'acharner, je ne devrais pas crier, je ne devrais pas être brusque et pourtant... J'ai hérité de la patience de ma mère et de la facilité de mes parents pour prendre le temps. Le temps de choisir leurs mots, d'attendre une réaction, d'essayer d'anticiper la réaction de l'autre. Ils sont beaux parleurs, et je le suis aussi bien souvent mais contre Dayle, je n'y peux rien, tout sort spontanément. Parce que je ne peux pas le laisser penser ainsi, je ne le peux pas !

Il y a des zones d'ombre dans son histoire, notre passé fait de nous ce que nous sommes. Ce que je connais, ce ne sont pas ses erreurs, ses victoires, ses mauvaises décisions, ses regrets et ses doutes. C'est lui, simplement, et maintenant. Et celui que je connais n'est pas un monstre. Quand je suis arrivé sur les décombres de son immeuble, je n'ai pas pu y croire parce que je tiens à lui, je tiens réellement à lui parce qu'il est pour moi tout ce que le mot famille doit symboliser. Comme pour un membre de la X-Mansion, où ils m'ont vu grandir et évoluer, je laisserais ma vie pour la sienne. Parce que Dayle n'est pas un monstre, il n'est pas ce monstre qu'il imagine.

Je ne peux pas balayer la réalité d'un revers de la main, et même si je pouvais le faire, je ne le ferai pas. Il faut savoir l'accepter. C'est arrivé, c'est vraiment arrivé. La question est : qu'est-ce que tu veux faire maintenant, de cette réalité ? Je ne pense pas que chaque chose arrive pour une bonne raison, c'est une consolation factice. La souffrance n'a pas besoin d'être justifiée, elle n'a pas besoin d'être défendue. Elle est. C'est tout. Alors je me mets debout près de lui, et lui tends la main. Quoiqu'il arrive, je le ferai toujours. J'ai confiance en lui. Il est des hommes, des femmes, des enfants qui ont du sang sur les mains et qui ne sont pas responsables. Il y a des hommes, des femmes qui n'en ont pas et qui ont brisé tant d'existences... la peine de mon ami trahit son humanité. Ses regrets trahit son altruisme. Son désarroi détruit ce monstre en lui ; ce monstre qui dort en chacun d'entre nous... il demeure sur le sol et je pose un genou à terre pour me mettre au même niveau que lui, posant sagement ma main contre son avant-bras.

Mes doigts s'élèvent dans le vide, viennent frôler sa joue. Ça me fait mal dans le voir dans cet état mais c'était prévisible... J'aurais préféré, nous aurions préféré qu'il l'apprenne plus tard. La sympathique mais autoritaire Janet revient et ne peut que découvrir la scène. Je lui annonce navré qu'il sait. Et pire que si nous le lui avions appris, il se souvient. Je ferme les yeux une seconde, essayant de chasser les échos dans ma tête. Une sorte de colère monte envers les véritables responsables. Je sais peu de choses au sujet de ceux qui se trouvaient là-bas – mon rescapé du toit nageait toujours quand il a été repêché – mais ils n'ont pas hésité à retenir le père de Dayle, à l'utiliser comme une monnaie d'échange, ils l'ont pris de son parent et de sa liberté... il l'a payé. Assez cher ? Trop ? Je n'en sais rien à vrai dire... Je ne suis pas juge.

Le bourreau de la sentence souffre trop pour que je m’appesantisse sur ces considérations pour l'instant. Janet semble avoir trouvé un appareil pour remplacer le défectueux. Dayle est épuisé, physiquement et moralement. Je demande à la jeune femme si elle n'a rien pour le soulager, l'aider à s'endormir ? Alors je le prends dans mes bras, je le porte et le repose dans son lit, restant près de lui. La jeune femme lui colle une dose pour qu'il s'endorme, sans effet. Elle revient. Quant à moi, je m'installe dans le lit, dans le dos de Dédé sans prendre appui sur lui, avec simplement un bras passé au-dessus de lui. Dès que je me redresse pour regarder son visage, je le vois avec les yeux ouverts. Janet revient. Janet revient. J'en viens à m'assoupir lâchement moi-même et quand j'ouvre les yeux, Dayle ne dort pas. Je m'extirpe du lit en baissant les yeux sur mes vêtements. Janet revient le temps d'une prise de sang et je vais me passer un coup d'eau avant de changer de haut. Je passe un t-shirt, coinçant mes ailes dessous puis me dis que je ne vais pas tarder à braquer une boulangerie sans doute. J'ouvre la fenêtre, évalue les distances rapidement. Il va falloir que je me change ou... de moi ou de mon t-shirt, l'un d'entre nous ne pourra pas s'en sortir.

Je me retourne sur la jeune femme et me fige quand elle dit que la morphine ne fait pas effet. Instantanément, nos regards viennent se poser sur Dédé qui n'a donc eu aucun moment de répit depuis son réveil... Je me rapproche de lui et pose une main délicate sur son épaule, demandant à Janet malgré tout : « Mais il n'y a rien rien qui puisse... ? » Je vois à sa tête que non. Je baisse les yeux sur Dédé et souris malgré tout à sa remarque. Je pose une main sur mon ventre et réponds naturellement : « Tout ce que tu veux... Dis-moi et je te l'apporte. » Je lève le regard sur Janet, pas franchement encline à ce que Dédé se fasse une choucroute après son sommeil de six jours, sans doute : « Ou je me fais livrer quelques victuailles pendant que tu dégustes cette ô combien délicieuse purée d'hôpital qu'on te servira. Quoique vu l'endroit... ils n'ont sans doute pas de purée. » Court silence. « J'ai imaginé le Captain galérer à manger sa purée, façon la belle et la bête, je viens de briser un mythe à mes propres yeux. Bon... qu'est-ce que tu voudrais ? »
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Une nuit longue, un estomac dans les talons. J'étais resté immobile toute la nuit, immobile et petit et pourtant j'étais affamé. Lorsque Warren m'avait rejoins je n'avais même pas bougé. Je lui tournais le dos mais je n'avais pas bougé. Je préférais qu'il voit mon dos plutôt que mon visage car mon visage était déformé par la douleur et la tragédie. J'avais senti son bras sur moi et à un moment donné j'avais entendu le changement de rythme de sa respiration. Ce nigaud c'était endormi et instinctivement j'avais posé ma tête contre son torse pour l'écouter respirer. Je crois que c'est ça qui m'avait apaisé. D'une certaine manière. C'était ça qui m'avait permis de repenser à tout ça. Dans le vide de la nuit sa présence était une ancre et même si lorsqu'il avait rouvert les yeux je m'étais déjà tourné de l'autre côté, j'espérais sans le dire qu'il le savait. Qu'il savait l'importance qu'il avait. Qu'il savait ce qu'il représentait à mes yeux.

Les révélations de Janet ne m'apparaissaient que comme une évidence. Après tout ça faisait des heures trop longues que je souffrais le martyr mais ce statut me convenait. Je ne voulais pas être plains de toute façon. Je m'étais légèrement redressé, bien moins enclin à faire le fort que durant la nuit. - « J'ai imaginé le Captain galérer à manger sa purée, façon la belle et la bête, je viens de briser un mythe à mes propres yeux. Bon... qu'est-ce que tu voudrais ? » - Captain America est beau même en mangeant de la purée. C'est Captain America. - Même pas de supposition, même si je n'avais jamais vu Steve manger de la purée. Seulement faire de la purée de zombie, mais c'était pas la même purée. Elle puait celle-là. J'avais mal rien qu'à parler. Faut dire que j'avais mal rien qu'à respirer alors forcément... J'offrais à Warren un sourire fatigué. - On va faire soft pour économiser mes côtes, ok? - D'un autre côté c'était pas vraiment une question de quantité le problème avec moi vu la taille de mon estomac. - « Sinon on a ce qu'il faut ici. Pas de purée, mais on a ce qu'il faut. » - Non non. Pas de repas tout prêt. - Je me tournais vers Warren en sachant pertinemment que je sonnais un poil dédaigneux. - Soft, pas trop lourd, petite quantité pour moi. Et toi tu te fais plaisir, s'il te plait.

Ma commande était parfaitement claire et Warren s’éclipsait par la fenêtre en quête de nourriture. Maman oiseau va chasser pour ses petits. Janet contournais le lit et désactiver certaines machines. - « Ça sert à rien ça du coup... » - Elle en venait à retirer l'aiguille dans mon bras et je sentais son ton agacé. - « C'est quoi le problème avec la nourriture d'ici? » - Y'a pas de problème. En fait je m'en fiche. - Elle posait un regard outré sur moi et je lui lançais un sourire fatigué à elle aussi. - Il avait besoin de sortir. C'est tout. - Un sourire trahissait ses lèvres alors qu'elle me débarrassait de la plupart des câbles et tuyaux qui m'entravaient. - « Gentil garçon. » - Oui. Peut être trop même. - Elle revenait à l'aspect médical sans transition. - « Vu qu'on sait pas trop comment ni pourquoi, je ne peux rien vous administrer. Je vais surveiller l'évolution des choses mais à part m'occuper des blessures... » - Et en même temps elle ne pourrait rien faire de plus. La douleur serait désormais un lot quotidien auquel je devrais m’accommoder à l'avenir. - Je sais. On doit bien trouver quelqu'un pour m’assommer dans cette tour si vraiment ça va pas.

Soyons clair, la douleur me hantait et me consumait réellement. Si je blaguais c'était seulement pour tromper les apparences mais personne n'était dupe. J'en bavais. Mon teint était bien trop rouge. Mes yeux bien trop fatigués. Mes muscles  bien trop tendus. S'il y avait une courbe de la douleur pour représenter ce que je ressentais, elle crèverait certainement le plafond. - « Ok. Bon, le bouton d'appel est là si jamais il y a un problème. Je vous laisse. Allez-y doucement. » - Ces dernier mots étaient presque menaçants mais je lui souriais. - Aucun risque, je bouge plus. Pas envie d'empirer les choses. - Et c'était vrai. A mon réveil, trop de choses se poussaient dans ma tête pour que je m'occupe de mes blessures ou de ma douleur. Je pensais toujours mériter cette douleur, mais j'avais pris conscience de mon état pendant la nuit. Janet quittait la pièce et je tournais la tête vers la fenêtre où dans le ciel le soleil était à son zénith. Je faisais confiance à Warren, et à son estomac, pour nous trouver à manger en un temps record aussi je le cherchais du regard dans le ciel.
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Je suis prêt, prêt à lui chercher n'importe quoi. Il  me dirait apporte-moi de tout que je pourrais amener tout ce que mes bras peuvent porter. Et quand il s'agit de bouffe, ils peuvent porter plein de choses ! Je souris à sa remarque sur le Captain, beau sans doute mais... non je ne peux pas lui confier le sauvetage du monde s'il a des restes de purée aux brocolis sur la joue. Je reste non-loin de Dayle et mon regard en vient à se poser inexorablement sur sa cage thoracique où j'imagine ses côtes cassées qui accentuent la douleur dès qu'il bouge. Oh mon dieu, et dire que je lui ai fait un câlin hier ! Quel idiot ! Dans ma tête, je me fais déjà les trajets vers les points de ravitaillement. La ville est tellement plus simples à connaître vue d'ici. Même s'il m'arrive de m'égarer en voiture, quand je suis dans les airs, je ne me perds jamais sauf... bon sauf si je vais trop loin dans des zones encore inexplorées forcément !

Du soft ? Je peux trouver du soft sans problèmes. Janet propose mais Dayle décline l'offre en me précisant du pas lourd et en petite quantité. Normal quoi, mais il ne va pas reprendre des forces en mangeant des miettes quand même. Je fouille dans l'un des sacs disposés près de la fenêtre  et retire mon t-shirt fraîchement enfilé. Je prends quelques instants pour choisir et passe une chemise rouge qui laisse mes ailes libres de leurs mouvements. Je cale bien mon portefeuille dans ma poche de jean puis j'enjambe. Je jette un œil au vide puis me laisse tomber quelques secondes, le temps de déployer mes ailes pour changer de trajectoire.

Je vole quelques minutes avant de me poser tranquillement devant un stand de donuts. Je pose la main sur mon ventre, c'est vrai que j'ai un peu faim en fait... Discipliné, je me mets derrière une petite dame qui fait la queue et qui se tourne vers moi, sentant mon ombre sur son épaule. Elle s'exclame que c'est un enfer pour se garer ici, heureusement qu'il y a le bus ! D'ailleurs elle a revendu sa voiture il y a trois ans, ce n'est pas qu'elle n'aimait pas conduire mais c'est qu'elle n'y voyait plus très clair, et puis... J'ai arrêté d'écouter quand j'ai vu la nouveauté du mois. J'attends sagement mon tour et prends une petite sélection. J'en fourre un dans ma bouche et me mets à marcher tranquillement vers un vendeur qui fait et vend au coin d'une rue non loin de là.

Marchant, je pousse un long soupir, me demandant ce qu'il va se passer maintenant... Les kiosques à journaux exposent encore les photos de cette partie des docks, s'interrogeant sur la dangerosité des mutants, et des « autres ». Ceux qui n'ont pas le gêne mais des capacités tout aussi impressionnantes. Qu'est-ce qu'ils vont nous pondre après le recensement des mutants ? Qu'est-ce qu'ils vont trouver ? Je croque une nouvelle fois dans mon donut banane-chocolat et regarde dans la direction de la tour Avengers, sans la voir toutefois. Peut-être est-ce encore l'endroit où Dayle est le plus en sécurité, protégé des idiots qui vont vouloir trouver des coupables, protégé de ceux qui lui voudront du mal, protégé de ceux qui voudront l'empêcher de reprendre une vie normale... Parce qu'il la mérite cette vie, il devrait pouvoir sortir, s'amuser sans se demander s'il ne met pas ses proches en danger. Il devrait même pouvoir se mettre en couple... Mais désormais, est venu le temps de la reconstruction, est venu le temps du choc, est venu le temps du deuil... Peut-être que son père n'a jamais eu la moindre chance, peut-être était-il finalement condamné dès qu'il a disparu. Mais c'est l'espoir qui nous maintient en vie. Aux yeux de Dayle, c'est l'espoir qui faisait de son père un homme vivant, sain, et sauf.

L'espoir est mort, la peine a tout ravagé sur son passage. Et dans les jours qui viennent, il n'y aura plus qu'un mot à prononcer. Adieu. N'est-ce pas trop difficile à dire ? N'est-ce pas s'avouer vaincu ? Renoncer à tout espoir... C'est accepter. C'est perdre. Je laisse mon regard se balader sur le bitume et passe un pouce sous mon œil droit. Et maintenant, Dayle a perdu son père. C'est une bien maigre consolation mais il ne me perdra pas.

Je m'arrête pour me ré-approvisionner. « Soft et pas lourd »..... on y a tous cru à un moment donné. Les bras chargés, je reviens vers la tour. Je m'y penche, tends le bras pour poser mes sacs et quand j'ai vraiment les bras libres, je peux replier mes ailes et me hisser tranquillement à l'intérieur. Je commence directement en ouvrant un sac et tends une petite boîte : « Tu pourras commencer par la boîte de douze nuggets, comme ça c'est petit et ça passe bien. Et je t'ai pris un milkshake. Attends... » je passe un doigt le long du gobelet pour rattraper un peu de boisson qui s'est échappée et porte le doigt à ma bouche avant de lui tendre – pas mon doigt, voyons – avec ce petit commentaire : « Oups, il avait commencé à s'échapper. » Bon j'ai pris de tout ce que je trouvais, et je lui ai même ramené une salade de McDo, pour sa conscience... Des yahourts liquides à boire, au cas où, des kiwis, des hot-dogs – forcément – et de la viennoiserie.
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La douleur rendait le temps incroyablement long et difficile à passer. J'avais du mal à respirer, du mal à juste être allongé mais je savais que me lever serait pire. Au moins mes organes ne poussaient pas sur les côtes dans cette position. Malgré tout je poussais un peu sur mes jambes pour me redresser très légèrement. Bizarrement ça donne le vertige d'être allongé en continue. Mon regard ne lâchait pas le ciel et à vrai dire je me raccrochais à ça, je ne pensais qu'à ça, pour éviter de penser au reste. Futile idée, image d'un ange volant vers moi, pour camoufler tout ce qui se battait en moi. La douleur, la peur, le deuil et l'horreur. Je fermais les yeux, agacé par la lumière du jour, certainement un moindre mal. Je sentais la chaleur de la lumière sur mon visage mais je ne parvenais pas à m'endormir. La douleur me tenait éveillé, elle m'animait, m'enfonçait. La chaleur sur mon visage semblait se muer en autre chose, son origine plus lointaine, plus pure. Plus claire et chaude. La sphère, la masse de lumière. Le néant autour.

Un coup à la vitre me faisait brutalement ouvrir les yeux et le sursaut donnait un nouveau coup à mes blessures. Ça avait été un flash, court, intense, déjà partiellement oublié lorsque je posais mon regard sur Warren et son chargement. Je n'avais pas dormi. Je sais que j'avais pas dormi, c'était autre chose. Warren passait la fenêtre après avoir posé tous les sacs et approchait pour tout déballer. - Y'a des fois je me dis que je préfère être seul et isolé des gens... Et puis t'arrive, et je comprend que je dis n'importe quoi. - Je reste immobile mais mon regard est rieur et lorsqu'il sort la boite de nuggets du grand M je lui souris. - Je dis ça uniquement pour la bouffe, désolé. - Le pauvre je le ratais pas, mais ça faisait six jours que je ne l'avais pas taquiné, je ressentais le manque comme d'une drogue dure. Mon regard allait et venait autour de moi jusqu'à trouver un petit bac en métal avec quelques flacons d'antibiotique. Les flacons se soulevaient pour aller se poser juste à côté pendant que le plateau se tordait doucement et se divisait. C'était venu par instinct. Comme un savoir enfoui et inconscient. Je savais que je pouvais. Une intuition étrange. Et lorsque le plateau, du moins une partie, prenait la forme d'une fourchette rustique à deux dents seulement, comme faite main, je souriais. J'allais éviter de bouger les bras.

La fourchette volait jusqu'à nous et la boite de nuggets s'élevait dans les air, s'ouvrant sous le coup du manque de gravité. La fourchette n'avait qu'à se planter dans l'un d'eux. - A moins que tu me fasses manger, mon grand, je pense que la fourchette magique sera parfaite. - Je lui lançais un sourire alors que le nugget planté approchait de ma bouche et je mordais dedans. Je mâchais doucement, découvrant des muscles insoupçonnés qui se faisaient sentir, et lorsque j'avalais, une douleur lancinante traversait mon thorax et je grimaçais. C'était gérable, pas le choix. - Et toi? Tu t'es pris quoi? - La boite de nuggets, et les nuggets eux-mêmes, flottaient devant moi comme dans un des rêves fantasmatiques de Warren et la fourchette restait plus proche, ma première victime entre ses dents, qui venait se faire engloutir avec patience et douleur. Oui, je n'avais pas besoin de bouger, et pourtant lorsque je finissais par avaler, et que la douleur à nouveau traversait mon corps, mon regard était attiré par une lueur. Ma main, la gauche, celle du côté de Warren. Ma main était plus claire. En fait elle luisait. Mon visage perdait toute trace d'amusement et prenait un air plus grave alors que la lumière devenait plus force. Mon regard mimait la peur et tout retombait. La fourchette vide, la boite, les nuggets, tous dans la boite sauf deux. Ma respiration se faisait saccadée, la douleur augmentait. Au moment précis où tout était tombé, la lumière avait disparue et je serrais et desserrais le poing avant qu'une émotion trop familière ne vienne nouer ma gorge. Je détournais la tête alors qu'une larme coulait, puis une autre, en silence. J'avais peur. J'avais peur de moi.
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Mon regard curieux se pose sur Dayle qui, contre toute attente ne s'est pas sauvé de sa chambre en mon absence. Si si, il en serait capable. De partir ? Pas dans son état, mais le vouloir certainement. J'entre dans la chambre et balaie les regards d'un coup d'oeil, il a toujours l'air fatigué. « Y'a des fois je me dis que je préfère être seul et isolé des gens... Et puis t'arrive, et je comprend que je dis n'importe quoi. » Je lève les yeux en secouant la tête, ça c'est vrai qu'il dit vraiment n'importe quoi. D'un grand sourire je lui donne la clef suprême de la vérité, l'explication à cette admiration sans borne qu'il me voue : « Ça, c'est que parce que tu m'as déjà vu à poil. » En toute modestie bien entendu... Mais à quoi bon être modeste quand on est beau ? Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est ma maman mais tout le monde sait que les mères ont toujours raison.

Je lui sors alors les nuggets du bonheur, les lui tends avant de les reculer pour lui demander : « Tu es sûr que c'est que pour la bouffe ? Hum... » Et finalement, parce que je m'en voudrais de le faire pleurer telle une petite créature terrifiée de ne pas avoir ses nuggets, je lui rends la boîte. Ce ne sera pas de trop et puis il doit reprendre des forces quand même. Et il se fabrique sa fourchette façon pouvoir et système D. Je le regarde faire avec une certaine curiosité, et me demandant pourquoi il ne m'a pas demandé de fourchette. Ces Anglais...

Sans doute perçoit-il mon scepticisme parce qu'il justifie la présence de la fourchette, je hausse des épaules puis m'approche de son lit. La tentation serait évidemment trop grande de lui mettre une nugget dans le nez au lieu de viser la bouche alors qu'il utilise sa fourchette ô combien bizarre ne me vexe pas, au pire ça m'interpelle un peu mais rien de bien grave. Je le regarde manger sans rien dire, remarquant les mimiques de douleur marquant de temps à autres son visage. Je pose machinalement ma main contre sa jambe en portant mon attention ailleurs, ne voulant pas le scruter non-plus pendant qu'il est en train de manger...

« Alors je vais commencer par quelques hot-dogs qui iront très bien avec le délicieux donut banane-choco... » Mes mots se perdent alors que je me tourne vers Dayle et vois une... lumière émaner. D'où ? Je ne sais pas exactement, instinctivement, je lève les yeux espérant voir un néon ou quelque chose dans le plafond. Les objets que Dédé faisait léviter jusqu'à maintenant stoppent leur chemin dans les airs et tout retombe, privé de la magie qui l'habitait. Je descends du lit pour vraiment pouvoir faire face à Dayle mais plus de lumière. Je regarde autour de nous et manquerait même de jeter un œil sous le lit. Mes doigts viennent immédiatement enserrer le poing fermé de Dayle et ma autre main vient immédiatement chercher sa joue que j'amène vers moi, l'empêchant ainsi de détourner la tête comme il venait de le faire : « Calme-toi... ça va aller... je suis là et je reste là, quel que ce soit ce... ce qui t'arrive. » Ma main garde la sienne prisonnière et je me fonds contre lui sans trop de pression pour éviter de lui faire mal. Je lui chuchote alors à l'oreille ces quelques mots : « Je n'aurai jamais peur de toi, quels que soient les changements qui t'affectent. Tu ne les affronteras pas seul. Tu ne resteras pas seul... »
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Mon corps entier était secoué de frissons que je ne contrôlais pas, accroissant la douleur qui m'animait déjà, ne faisant qu'alimenter ce cercle vicieux qui menait une nouvelle larme à couler. Encore une. Warren ramenait mon regard à lui et je ressemblais à un enfant. Un enfant perdu et effrayait. Un enfant que ne voudrait plus que fuir, disparaitre. Qu'on le laisse se recroqueviller dans son coin. Mais je ne pouvais même pas me recroqueviller. Je ne pouvais que rester là, allongé, impuissant et en souffrance. - « Calme-toi... ça va aller... je suis là et je reste là, quel que ce soit ce... ce qui t'arrive. » - J'avais du mal à respirer, entre ma gorge nouée, la douleur qui me tenaillait, la peur qui envahissait mes pensées... Il venait contre moi, faisant attention à ne pas trop appuyer mais j'avais tout de même mal. Je souffrais de cette pression, mais je préférais avoir mal pour ça, qu'avoir mal pour rien. Mon menton se posait sur son épaule et d'autres larmes venaient rejoindre les autres sur mes joues. - « Je n'aurai jamais peur de toi, quels que soient les changements qui t'affectent. Tu ne les affronteras pas seul. Tu ne resteras pas seul... » - Tu aurais eu peur, à une époque. Je plongeais mon visage dans son cou, incapable de bouger autre chose.

C'était presque ridicule. Rire, plaisanter sur une fourchette juste avant et pleurer à nouveau maintenant. Ridicule comme les choses nous hante, comme elles nous restent en tête même si on essaye de les effacer, de les combattre. J'inspirais tant bien que mal lorsque Warren se reculait. Mon poing s'était desserré pour que ma main puisse prendre la sienne et j'expirais doucement, tentant de contrôler la douleur. Quelle plaie. - Tu sais t'avais raison... - Je parvenais à lever mon autre main pour essuyer mes joues, tirant sur mes muscles de la mauvaise des façons. Même si de toute façon il n'y avait plus de bonnes façons. - Tout à l'heure, dans ce que t'as dit, t'avais raison. - Son regard me demandait des précisions et un sourire étirait mes lèvres. - C'est clairement parce que je t'ai vu tout nu. J'adore ton nugget. - « Mais que t'es bête. » - Je riais, et me faisais mal tout seul, mais je riais. - « Bien fait, tiens. » - Ça valait le coup. Et ça m’empêchait de penser au reste. De penser à la peur. A mon corps et mon pouvoir qui ne m'appartenaient plus. Je devrais apprendre à faire avec, guérir mes blessures pour ré-apprivoiser mes capacités. Les nuggets et la fourchette flottaient à nouveau dans l'air. J'y arriverais.

Ma main finissait par lâcher celle de Warren, uniquement pour le laisser manger quoi que j'étais certain qu'il pourrait très bien se débrouiller sans mains du tout. Je ne réagissais plus aux anesthésiants, je ne réagissais plus aux drogues, on s'en était rendu compte mais ça deviendrait de plus en plus évident. La lumière était revenue, plusieurs fois, mais je n'avais pas compris pourquoi ni comment. Avec l'aide de Stark, j'avais pu dormir. Il avait utiliser une quelconque technologie sonique pour me forcer à dormir malgré la douleur que mon corps éprouvait en permanence. Faut dire que son passage dans la chambre avait été comme une scène de théâtre: épuisant en lui-même. Mais ça n’empêchait pas ma gratitude. Warren ne m'avait pas quitté, ou pas longtemps, et quelques jours plus tard il me fallait me rendre à Londres. Retourner à la maison pour les funérailles. Ma liberté, au prix de sa vie. Je n'avais rien demandé à Warren, je n'avais rien dis. Car si la douleur tenait mon corps éveillé, mon esprit lui était plus loin. Il n'avait rien demandé non plus, il ne s'était même pas posé la question. Il avait pris deux billets pour Londres. Il venait avec moi, c'était une évidence. Et je n'aurais probablement pas pu supporter cette journée sans sa présence...
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