L’on peut facilement se faire des reproches, se trouver des faiblesses lorsqu’on ne cherche pas à se créer des excuses. Durant des heures de réflexion, c’est ce que Yelena continue à faire en se rappelant à chaque instant qu’aucune erreur n’est tolérée. Persévérance qui devrait être inculquée à toute personne qui soit de près ou de loin impliquée avec l’organisation. Elle n’est pas encore entrée dans la salle qu’elle le voit, chaque détail, chaque hésitation, une nervosité soudaine qui n’a pas sa place, jusqu’à ce qu’elle s’introduise en silence et qu’elle voit la photographie d’une femme et d’une petite fille. Un père de famille, en voilà une bonne idée. Non pas que tous devraient vivre la même vie qu’elle, mais de telles faiblesses, vraiment, est-ce nécessaire ?

Au moins, il a la décence de remarquer sa présence, mais pas suffisamment pour ranger la photo, preuve d’humanité décevante. « Yelena ? Vous-êtes Yelena ? » C‘est facile, trop, le voile photostatique lui donne d’autres traits, un autre visage, une autre identité, mais l’homme n’est pas sans ignorer qui elle est. Et un sourire vient donner toute réponse à cette question, car elle le veut bien, qu’il a l’air plus civil qu’agent entrainé, que c’est rare et qu’une partie d’elle en est même répugnée. « Moi c'est Scott !!! Oui, enfin vous vous en foutez surement... » Elle lui sert la main, son sourire s’adoucit d’avantage car il est intimidé et elle le sait, en joue car il est plus facile d’obtenir ce que l’on souhaite de ceux qui vous admirent ou vous apprécient plutôt que de vous haïr. « Au contraire, je suis enchantée, Scott. » Sa voix est sincère, elle joue le rôle d’une femme qui malgré sa réputation n’en est pas pour autant différente, hautaine. « Tenez, ceci est l'adresse où le boss veut vous voir. Ne me demandez pas ce qu'il veut, je n'en sais rien. Tout ce que je peux vous dire c'est que ça a un rapport avec les Avengers. » Yelena ne cherche pas à se demander pourquoi il souhaite la rencontrer au Strand’s Coffee et non en ce lieu, c’est d’une évidence suffisante. Et Scott ne sait rien, ça aussi c’est évident. Alors qu’il se lève et qu’il reprend sa photo, elle pose un court instant sa main sur son bras et le remercie de lui avoir transmis le message. L’observant quitter la salle et ne mentionnant pas la photographie, après tout, quand bien même ces bonnes intentions, personne ne se sent à l’aise en sachant qu’une tueuse connaît le visage de votre épouse et de votre enfant.


Il n’y a ni guerre ni armée. Seul des hommes qui se prétendent prêt à défendre une cause qui leur semble juste, prêt à mourir dans un étrange mélange de gratitude et d’espoir infondé. Les hommes sont bien faibles dans cet aspect, même si les femmes n’ont pas fait plus de progrès. Le retour de cet homme n’était point venu sans un débat d’intentions qui à ses yeux n’avait ni queue ni tête. Un homme avait néanmoins fait la réflexion qui en fin de compte l’avait réellement divertit ce jour-là, les gamins sont long à dresser s’était-il prononcé. D’autres solutions étaient venues s’ajouter alors que la Veuve Noire s’était éloignée. Le monde n’est aujourd’hui pas sans ignorer l’origine de femmes telle que Natasha Romanoff ou Yelena Belova. Ce n’est qu’un début d’histoire qui ne reçoit réellement de contexte, détails oubliés si ce n’est qu’effectivement des gamines surentrainées. À en employer les mots de certains, dressées serait plus approprié. Un chien que l’on dresse à attaquer finit toujours par se retourner. Hors, si ce n’est pour la faiblesse d’un exemplaire depuis remplacé, les Veuves Noires ne se retournent pas contre leur nation. Ne viennent pas mordre la main qui les a nourrit et éduquées. Car les véritables Veuves Noires passent outre tels futilités, se trouvent bien au-dessus des mortels qui encore demain seront prêt à se sacrifier. Sens du sacrifice que possédaient également les Avengers, fort heureusement, ils n’ont jamais réellement été sa cible, si ce n’est indirectement. Car peu lui importe leurs actions, ils sont un obstacle mais un de ceux étant loin d’être infranchissable. De plus, il reste fort plaisant de voir Natasha se lier à ces gens. Et c’est la seule joie qui lui est bien réelle, présente et ancrée dans ses veines.

La tour semble se moquer d’elle, constat alarment que l’envie soudaine d’agir sans réfléchir. Son regard parcours cependant la foule, vient se poser sur chaque personne qui se trouve sur cette terrasse et ne s’arrête pas une seule fois sur l’homme qu’elle est venue y rencontrer. Bien qu’il soit la plus grande menace à telle proximité, elle n’est pas sans savoir que c’est là un point partagé. Alors que ses pas la mènent à s’en rapprocher, il semble facilement la reconnaitre et elle s’en trouve déjà amusée. Nombreux récits lui étaient attribués mais peu reflétaient la réalité. Yelena vint s’asseoir en l’observant, ne se cachant point à le faire, Schmidt n’était pas de ceux qu’elle pouvait aisément duper et le tenter serait presque insultant. Toutefois, avant que le serveur ne disparaisse son attention se porte vers lui et elle lui adresse un léger sourire. « Ce sera un macchiato, s'il vous plaît. » Précision nécessaire, quitte à en arriver à discuter d’un tel sujet à quelques mètres seulement de la tour des Avengers, autant qu’elle en apprécie aussi bien la saveur. « J'ai entendu de nombreuses choses à votre propos et je dois admettre que vous comparer à Natasha... Aoutch, c'est assez dégradant. » Elle hausse un sourcil en l’écoutant, glissant la dragonne de sa pochette de sa main et posant cette dernière sur la table. « Il n’y a jamais rien eu à comparer, et tous ceux ayant estimé le contraire l’ont amèrement regretté. » Et il n’y a plus de quoi faire de comparaisons maintenant qu’elle n’est plus totalement et uniquement humaine.  Il y a deux ans de cela, elle aurait entendu de telles paroles avec un enthousiasme digne d’une adolescente qui attend à être félicité pour ses bons résultats. Si le compliment sert à l’amadouer d’une quelconque façon où à énoncer ce qu’elle sait déjà, Yelena n’en laisse paraître le fond de sa pensée et retient en elle la satisfaction à entendre quelqu’un comme lui approuver cette simple vérité. « Mais passons les détails blessants et concentrons-nous sur ça. » La tour et sa bande de rigolos jouant aux justiciers des temps modernes. L’image d’une simple explosion qui fait ors et déjà s’écrouler le bâtiment lui vient à l’esprit. Brièvement. Voir Stark en position de faiblesse et sans l’aide de sa précieuse technologie l’intéresse d’avantage. Elle s'appuie contre le dossier de sa chaise et croise les jambes sous la table, le même sourire que celui qu’elle venait d’offrir au serveur venant orner ses lèvres. « Voilà donc une des différences. Je dois dire que je ne risque pas de m’en plaindre, votre prédécesseur m’a fortement déçu à ce sujet. » Les changements ne passent pas inaperçu, les différences et ce quelles qu’elles soient dans la façon de gérer une telle organisation deviennent alors plus évidentes. Et bien sûr, nul besoin de préciser qu’il s’agit du problème des Avengers. Yelena ne cherche pas à jouer un rôle qu’elle peut facilement endosser, que cela soit celui d’une espionne qui attend ses ordres ou d’un soldat qui ne se pose pas de question. Elle n’est ni l’un ni l’autre, certainement les deux, mais bien plus évidente dans ses intentions car toute différence finit par marquer. « Quel que soient vos intentions, ils seront parmi les premiers à se mettre en travers de notre chemin. » Tourner autour du pot ne lui semble pas utile, même si elle reste vague dans ses paroles car cela fait bien longtemps qu’elle ne fait confiance aux simples civils et à leur degré de stupidité. « C’en est presque décevant, qu’ils soient si prévisibles. » ajoute-t-elle sans préciser la question qui s’y trouve, que souhaitez-vous faire d’eux, car lui parler des Avengers indique à un plan bien élaboré. Elle a d'ailleurs hâte d'y participer.

Il y a fort longtemps que Yelena n’espère plus, n’en a d’avantage le besoin ou la possibilité de ressentir un tel sentiment. Elle ne craint en aucun cas admettre être une coquille vide, sans foi ni loi, sans âme ni cœur. Avec cet aveu vient la décision qu’elle n’est en rien un monstre, car un monstre trouve du plaisir à tuer alors qu’elle n’en a aucun. L’ironie d’une telle vérité et que cela ne lui à point été appris à la Chambre Rouge. C’est ce qui l’a fait sortir du lot, ce qui a poussé son ancien instructeur à voir en elle la digne héritière du titre que Natasha avait souillé de sa simple traitrise. Les sentiments étaient faiblesses, pouvaient apparaître mais disparaître aussi aisément. La Veuve Noire en jouait, n’y trouvait aucun plaisir si ce n’est qu’obtenir le meilleur résultat. La réussite. Peu pouvaient prétendre tenir une réelle importance aux yeux de Yelena. Elle se souvient avoir réellement aimé Starkovsky, une figure paternelle, son mentor. À sa mort, le peu d’humanité qui l’avait encore habité s’était éclipsée. Jusqu’à finalement croiser Natasha, sentir l’arme dans sa main, le pouvoir de vie ou de mort sur celle qu’on l’avait poussé à devenir au fil des années. Les sentiments présents, l’humanité enfuie mais décadente, la décision de laisser vivre sa mission. Tout cela n’aurait aucun sens aux yeux de soldats, encore moins d’hommes en général, car leur rivalité était souvent lié à une question d’égo démesuré. Là où les femmes se passionnent, ressentent un besoin pareil à nul autre. Pourtant, elle veut se venger d’un tout, non seulement de Natasha qui a toujours été le centre de son attention, mais  surtout et d’avantage le Shield. Sans l’offre de l’A.I.M et de HYDRA, Yelena ne serait plus qu’une plante bercée dans la douce illusion d’une fin paisible. Et tout comme l’homme en face d’elle, elle est rancunière.

Les absents ont toujours tort, bien que l’organisation en elle-même ait perdu en gloire bien avant l’arrivée de Levins. C’était semblable à un débat de politicien et outre nouvelle mesure, la jeune femme n’y portait que l’attention nécessaire pour ne pas être dans l’ignorance, le reste, sans importance. Les paroles de Crâne Rouge ne prouvent que d’avantage ses pensées, certes, lui n’a pas eu bien plus de succès face à Captain America. Néanmoins, dans l’accordance d’un doute il faut avouer qu’aujourd’hui, la donne est autre et les choses ont réellement changées. Fini le temps de simples soldats armés jusqu’aux dents, bienvenue aux mutants, inhumains et technologies avancées qui facilitent la tâche autant qu’ils ne la compliquent. Le regard de Schmidt en dit suffisamment, confirme les suspicions de Yelena qui ne cache point sa satisfaction. Quand bien même fût-elle un jour entrainée à servir sa patrie et quelconque organisation à qui elle jurait loyauté, elle aspire à plus qu’au simple rôle d’espionne qui lui sied pourtant à merveille. Le leader n’hésite pas non plus à lui promettre une chose qu’elle sait obtenir d’elle-même, si là était réellement son souhait. « La rivalité qui me lie à Natasha n’a pas d’importance à l’heure qu’il est. » Nul besoin de préciser qu’elle a déjà eu l’occasion de mettre à un terme à son existence et qu’elle a fait preuve de clémence, si tel est le mot pouvant être utilisé dans un tel contexte. « Depuis les évènements de 2014, c’est l’entièreté du Shield que je souhaite voir tomber. Leurs alliés, tous ceux qui soutiennent leurs cause où celle de nos prétendu héros. C’est un objectif qui me tient à cœur, et comme ce n’est pas votre prédécesseur qui m’aurait permis de le réaliser, il y a bien longtemps que j’ai commencé à œuvrer dans ce seul et unique but. » Elle s’arrête là en voyant le serveur revenir vers eux, déposant un café et un macchiato alors que la russe l’observe sans grand intérêt. Son sourire a laissé place à l’indifférence qui la caractérisait depuis deux ans,  lorsqu’il lui aurait physiquement été impossible d’esquisser le moindre sourire ou ne fusse qu’une grimace y ressemblant. Et dès que le serveur à le dos tourné, dès qu’il s’occupe d’autres clients et qu’il ne peut plus porter son attention sur ce qu’elle a à dire, Yelena se contente d’ajouter une touche de lait et de sucre en regardant le nuage se former dans sa tasse. « Si vous me le demandez, je peux mettre fin à bien des vies et ce sans ciller. Mais je souhaite les anéantir. Leur enlever l’espoir, le désir de vaincre et de vivre. Les tuer serait trop simple, les voir souffrir nettement moins mais là encore je doute m’en satisfaire. » Son regard se pose une nouvelle fois sur Crâne Rouge, un sourire au coin qui se veut tout aussi cruel qu’amusé, car il représente tout ce pourquoi elle a attendu pendant deux années. « Ma loyauté se tourne vers l’HYDRA, d’avantage à le personne qui mène l’organisation, nous avons les même objectifs et de ce fait, vous pouvez compter sur moi. » Car c’était bien le but de cette rencontre, ce même si elle lui était loyale bien avant l’instant où il a tué le numéro trois et cinq de l'organisation. « Enfin, je présume que vous aspirez à plus qu’une simple vengeance. Puis-je connaître vos véritables intentions où est-ce là une information que nous n’aurons qu’en temps voulu ? » La curiosité est un vilain défaut qu’elle ne possède pas si elle prend son rôle au sérieux, mais si elle est prête à s’allier à cet homme plus qu’à l’organisation en elle-même, Yelena veut savoir dans quoi elle s’embarque outre la destruction de ceux s’opposant à leur cause.

Elle ne s’était jamais demandé si elle aspirait elle-même à plus que ce qu’elle n’était déjà. Il ne faut pas chercher à le nier, la Chambre Rouge formait des jeunes filles en espionnes parfaites. Certains iront jusqu’à dire qu’on faisait d’elles des armes mais Yelena ne voyait pas les choses ainsi. Il y a bien longtemps qu’elle connaissait d’autres histoires, de celle où l’on transforme réellement un être humain en rien d’autre qu’une arme à être utilisé en temps voulu. HYDRA en était d’ailleurs la cause, un échec à long terme, bien que plusieurs décennies s’étaient écoulées avant qu’ils n’en arrivent là. Évidemment, c’était un sujet quelque peu tabou, mais l’organisation n’était plus à un échec près depuis quelques années. Bien que, c’est bien autre que cela et si la jeune femme devait se baser sur de tels faits, la nation qu’on lui a longuement appris à servir n’est guère mieux placée pour faire apte de comparaison. Schmidt est le véritable leader d’HYDRA. C’est une évidence aujourd’hui car il est bel et bien de retour. Et ça l’était il y encore quelques mois quand seul son nom aurait pu être cité comme le seul à avoir réellement apporté quelque chose à l’organisation. Et la russe se garderait bien de faire remarquer que lui aussi avait échoué face à Captain America, il faut savoir tenir sa langue et savoir que de tels échecs restent une possibilité.

Un rictus moqueur vient se peindre sur son visage aux paroles de Red Skull. Elle n’en rate pas le sens, sait qu’il dit cela sans le penser. Heureusement d’ailleurs, Yelena est bien des choses, pourrait jouer le rôle qu’on lui impose, néanmoins, elle voit bien trop de soldats comme faibles et sans intérêt. Si un jour elle devait mener une équipe elle n’exigerait pas grand-chose, si ce n’est une perfection difficile à atteindre. Intransigeante envers elle-même, elle le serait aussi face à d’autres êtres censés faire le même boulot qu’elle. L’humilité lui est quasiment inconnue et elle n’en ignore point le danger, s’amuse à se promener entre l’arrogance et la certitude de ses capacités. Et si elle n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, le regard de Schmidt suffirait à la faire frissonner. Il sait ce qu’il veut et ça change, un renouveau agréable après des mois, des années à ne pas trop savoir ce qui adviendrait du monde. Sa vision du future s’alignait avec ses propres idées, faire souffrir et régner, ne pas tuer mais briser. Voulait-elle pour autant voir des millions d’innocents mourir ? Peu importe. C’est bien ce qui la différencie de sa némésis.

Finalement, alors qu’elle sirote son café en écoutant le grand patron, elle sait qu’il en vient à lui laisser le choix. En connaît la raison. N’est pas certaine de pouvoir faire le bon choix. Son désir de vengeance est tel que voir le SHIELD tomber est devenu une priorité. Mieux encore, voir les Avengers anéantis, Natasha en prime qu’elle souhaite briser bien au-delà de ses espérances. Yelena est douée mais connaît ses plus grands défauts. « Votre plan est finement conçu. » Tellement que si elle n’était déjà pas prête à servir cette cause elle aurait été convaincue. « Au vue des capacités qui j’ai acquis, il serait ridicule d’infiltrer le gouvernement. » Elle peut le faire aussi, mais si jamais quelque chose ne se déroule pas comme prévu, le Super-Adaptoid, doit-elle encore se souvenir qu’elle est devenue cette chose, sera plus utile au milieu de ceux qui savent se défendre au corps à corps. Ou se battre à l’aide de dons obtenus par mutation ou expérimentation. « J’ai déjà infiltré le S.H.I.E.L.D. par le passé, je peux parfaitement recommencer. Je vous serais sans nul doute plus utile avec les Avengers. Le seul point négatif serait Natasha, mais si un jour on doit en arriver là, elle s’attendra tout au plus à faire face à une Veuve Noire. Et non à une Adaptoid. » Termes, surnoms, alias, en fin de compte ça n’était que ça sans l’être, car n’était-elle pas devenue une chose capable d’imiter ses adversaires, en tout point, faiblesses y compris. Et si elle voulait éviter les faiblesses, les connaître pour les maitriser, elle devra se rapprocher de ses proies. « Mais si je puis me permettre » commença-t-elle en posant sa tasse vide sur la table, doutant d’un seul point et ce non sans s’en cacher. « L’espoir n’est en rien une flamme que l’on peut étouffer indéfiniment. On peut leur enlever cette flamme, aussi bien aux citoyens qu’aux soi-disant super-héros. Mais si le coup de grâce n’est pas assené à temps, l’espoir renaîtra. Il renaît toujours, peu importe le malheur, la situation ou la façon dont se déroule la vie, c’est humain et aucun sentiment n’est aussi puissant que celui-là. » Peut-être l’amour, la haine ou la passion, mais ça n’a rien d’égale à cet espoir qui peut renaître si un seul être arrive à convaincre une foule. « Si au lieu de détruire cet espoir on le transforme à l’image de l’HYDRA, lui donne une raison d’être, les gens vont suivre la direction qu’on leur donne et ce sans réfléchir. Le projet Insight fût un véritable fiasco, certes, l’idée était excellente. Si c’était le gouvernement Américain qui causait la mort de millions d’innocents, peu importe les origines d’HYDRA si l’organisation devient la solution. L’ignorance est un atout majeur, oui, mais si certains croient en Dieu c’est car ils ont le besoin de se savoir dirigé par plus puissant qu’eux. » Elle ne mâchait pas ses mots, ne cherchait en aucun cas à faire mine de se poser de simples questions. Yelena sait ce qu’est l’espoir, sait que la population est tel un troupeau de brebis, prête à suivre la première idéologie qui semble acceptable. Tuer des millions, plus, pour obtenir des résultats ne la dérange pas. Mais aux yeux du monde cela resterait un acte effroyable. Aux yeux du monde, peu importe la crainte ou la promesse à un avenir meilleur, le sang de millions seront sur les mains de ceux qui gouverneront à ce moment-là. Et la russe suivrait les directives, n’avait souhaité mentionner à Crâne Rouge qu’elle n’avait encore jamais failli à l’une de ses missions, mais s’il voulait un soldat qui ne s’interroge pas et ne cherche pas à œuvrer pour le bien de tous et ce à long terme, il ne serait pas venu la trouver. Ou du moins c'est ce qu'elle espérait, peu lui plairait l'idée d'avoir donné l'image d'une espionne sans cervelle, à proprement parler.