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 why do you care so much ? - warren

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Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas le sport. Quand elle le faisait pour elle-même, Piper aimait beaucoup s'entraîner, se défouler. Ca lui permettait de décompresser. Il lui arrivait souvent d'ailleurs, d'aller courir dans la forêt près du manoir, les matins avant les cours, juste pour le plaisir de le faire. Donc, ce n'était pas le sport en soi qui la dérangeait. Cependant, quand il s'agissait d'en faire pour les cours.. C'était autre chose. À cause des gens, à cause des jours où elle aurait préféré étudier plutôt que de faire du saut en longueur... Quand elle ne le faisait pas volontairement, elle estimait que le sport pouvait facilement devenir une perte de temps. Cela ne voulait pas dire qu'elle ne prenait pas le cours sérieusement. Quand elle y était, elle se donnait à fond. Mais parfois, souvent même, elle l'admettait, elle aurait préféré être ailleurs. D'autant plus que le prof semblait l'avoir à l'oeil. Il ne la lâchait pas d'une semelle quand c'était à son tour de faire un exercice, ou qu'elle jouait dans un match.. Est-ce que c'était parce qu'il comprenait qu'elle n'appréciait pas le cours ? Est-ce que ça se voyait tant que ça, qu'elle pensait avoir mieux à faire que d'être ici ? Pourtant, contrairement à d'autres qui étaient dans sa classe, elle n'avait pas un pouvoir qui lui aurait permis de tricher, ou en tout cas d'avantager son équipe. Il ne le faisait pas tout le temps, mais quand il était en mode regardez Piper, le prof perturbait grandement la jeune fille. Surtout qu'elle n'aimait pas être sous le feu des projecteurs. Elle était quelqu'un de discret, et tenait à le rester.  

Mais elle s'était habituée, maintenant. Elle était préparée psychologiquement à entendre le prof lui dire de faire de son mieux, d'aller " prendre cette balle ". Il ne le faisait pas tout le temps, mais suffisament pour qu'elle se souvienne de tout ça. C'est qu'elle n'avait pas exactement l'habitude qu'on lui fasse des compliments, à elle, en particulier. Alors quand elle avait ce prof qui lui faisait personnellement des encouragements, elle avait été déstabilisée, au début. Mais plus maintenant. Elle savait à quoi s'attendre - Et Piper devait bien être la seule personne sur terre à se préparer psychologiquement à recevoir des encouragements. Elle n'y pouvait rien, elle était comme ça. Elle n'avait pas l'habitude. Quand elle était petite, sa mère avait plus tendance à lui hurler dessus qu'autre chose. Quant à son père.. Haha. Espérer recevoir un compliment de lui, c'était comme espérer qu'il neige en Août. Ca peut paraître bête, mais quand on n'est pas habitués, recevoir un compliment peut être quelque chose de compliqué. Comment est-on censés réagir ? Faut-il dire merci ? Ou pas ?

À l'heure du cours, la jeune file s'était dirigée vers le terrain de sports parmi les premiers de sa classe. Pour pouvoir avoir l'occasion d'anticiper ce qui allait se passer. Une fois en tenue de sport, Piper alla attendre au bout du terrain. Les autres n'étaient pas encore prêts. Il faisait beau dehors, la brise était légère. Faire du sport dans ces conditions n'allait pas être trop embêtant. Piper jeta un regard autour d'elle. Le prof était déjà là, attendant le reste des élèves. Elle lui fit signe de main pour le saluer, mais resta là où elle était, pour patienter avec le début du cours. Piper ne pouvait cependant pas s'empêcher de regarder le prof Worthington. De jeter quelques coups d'oeil. Ce prof la perturbait. Autour d'elle, personne n'arrivait.. Décidément, ses camarades étaient longs.
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Action ou Vérité ?


C'est tout une organisation pour essayer de faire parler quelqu'un qui ne veut pas parler, quelqu'un qui reste enfermé dans une sphère sécurisante mais qui ne lui permet jamais de vider ce qu'elle a sur le cœur. Ce matin, je me suis dit que j'allais m'intéresser tout particulièrement au cas de Piper avec laquelle je n'ai jusqu'à maintenant pas eu d'entretien en face à face. Robert dirait peut-être que je suis trop curieux, que je m'immisce trop dans la vie privée de nos élèves et c'est certainement vrai !

Hier soir, j'ai prévenu tous les élèves que le prochain cours serait décalé à l'après-midi. Tous les élèves sauf une, et je leur ai demandé de ne rien lui dire. J'avoue... c'est un peu fourbe comme technique mais j'ai besoin de me retrouver seul avec elle. Ce matin, je me suis levé plus tôt pour avoir l'occasion d'aller nager un peu. C'était un peu plus compliqué lorsque je n'étais pas à la X-Mansion, ça peut surprendre de me voir torse-nu en général, l'avantage c'est que généralement... vingt minutes après avoir commencé à nager, j'ai la piscine pour moi tout seul. J'attends encore le moment où on me demandera de partir parce que j'incommode les humains « normaux ». Je redoute parfois que ce moment arrive vraiment, alors je ne nage plus trop en ville. Ce n'est sans doute pas le meilleur comportement à adopter, mais qu'est-ce que je ferais ? Un procès à la piscine pour discrimination ? Je suis moins habitué à ces passages en force que les autres Worthington, il faut croire. Bref, quand l'heure approche, je passe un pantalon et enfile un t-shirt assez ouvert sur l'arrière pour réussir à passer mes ailes. Des mois de couture et de contorsions pour réussir le miracle de mettre un t-shirt sans le craquer tout suite, sans m'étrangler dans le col et sans tout casser dans ma chambre.

Je sors la tête par la fenêtre. Il ne fait pas trop froid ce matin. J'essaie d'apercevoir Piper au loin mais ne la vois pas d'où je suis, en même temps je n'ai pas tous les terrains de visu. Je prends les affaires dans un sac de sport fermé puis me penche sur le bord de la fenêtre. Je saute puis donne juste deux coups d'ailes pour ne pas me casser les jambes en tombant, j'ai déjà assez donné dans les plâtres... Je balance gaiement mon sac en rejoignant le terrain en marchant tranquillement. Quand enfin je vois Piper qui semble chercher du regard ses petits camarades, je la salue d'un large signe du bras. Arrivé à sa hauteur, finalement, je laisse tomber mon sac par terre puis croise les bras sur mon torse. Je lui souris pour la mettre en confiance et lui dis d'une voix douce : « Bonjour Piper. Pour ce cours, il n'y aura que nous deux. C'est pourquoi je te propose quelque chose d'un peu différent de d'habitude. On va d'abord faire deux tours de terrain pour s'échauffer un peu et on attaquera vraiment la séance. Alors je te poserai une question à laquelle je répondrai moi aussi. Tu auras le choix entre répondre à cette question ou refaire un tour qui sera chronométré. »

Je fais quelques pas vers le terrain, l'encourageant d'un geste du bras à m'accompagner et termine simplement mon explication : « Mais tu dois savoir quelque chose tout de suite. Quels que soient tes choix, répondre ou faire un tour de terrain, je le ferai avec toi. D'accord ? » Je lui offre un sourire confiant, elle doit se demander ce qui se passe. Mais je ne veux pas qu'elle se sente coincée ou piégée. Elle aura toujours le choix... Mais j'ai comme le sentiment qu'à force d'écouter les autres, elle finit par s'oublier, je voudrais que Piper cesse de se dissimuler derrière ses relations avec les autres, je voudrais la voir toute entière, sans voile, sans retenue, sans secret...
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Les autres n'arrivaient toujours pas, et Piper était toujours seule. Il lui fallut quelques minutes pour comprendre qu'il y avait anguille sous roche. Maintenant qu'elle y pensait, aucune des personnes de sa classe n'avait pris la direction des vestiaires.. Chacun avait dû rapidement faire quelque chose. Aller aux toilettes. Ranger un livre. Elle n'avait rien suspecté sur le moment. Mais à partir de là, c'était devenu trop gros. Lorsque le prof se dirigea vers elle et lui expliqua la leçon un peu spéciale qui allait arriver aujourd'hui, la jeune fille fronça d'abord les sourcils, et croisa les bras, suspicieuse. Sur la défensive. Elle le laissa cependant terminer ses explications. « Des questions ? Quel genre de question ? » demanda-t-elle, dubitative. Ce mot avait tendance à la rebuter, s'il n'était pas en rapport avec les cours. Car il impliquait forcément le personnel. Quand on nous pose une question, c'est nous qui sommes obligés de répondre, pas vrai ? Avec notre expérience propre. Et Piper n'était pas exactement une experte dans ce domaine.

Elle aurait bien aimé partir en courant, seulement c'est ce que le prof lui proposait déjà. Enfin. Il lui proposait de faire des tours de terrain. C'était quasiment pareil. Alors qu'ils s'approchaient du côté course du terrain, Worthington rassura Piper, lui disant qu'elle ne devait pas se sentir obligée de répondre. Elle hocha simplement la tête. Le deal lui convenait. Elle se dit qu'elle pouvait le faire. Que répondre ne serait pas un problème, dans ces conditions. Et qu'au pire, elle courrait. Une fois arrivés au début du terrains, sur les starting blocks, Piper regarda son professeur dans les yeux. « J'imagine que si on répond, on n'a pas le droit de mentir ? » fit-elle. C'est vrai que le défi serait biaisé, si l'on pouvait mentir. Mais sait-on jamais. Ca aurait bien arrangé Piper. Elle aurait certainement été prise de remords si elle l'avait fait, mais mentir lui semblait être une bonne alternative à parler de choses trop compliquées, trop dures à exprimer pour elle.

Ils coururent ensuite les deux premiers tours de terrain promis par le professeur. Pendant ceux-ci, Piper ne put s'empêcher de se demander pourquoi. Pourquoi faisait-il tant d'effort pour discuter ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui apporter, à lui ? Il n'avait rien à voir avec elle. Qu'est-ce que ce qu'il avait derrière la tête en faisant tout ça ? Il devait forcément avoir une raison. Elle se promit, si elle en avait une occasion durant ce cours pour le moins particulier, de le lui demander. Elle trouvait cela étrange. Elle n'avait rien fait de spécial. Elle n'avait pas demandé tout ça. Loin de là. Qu'est-ce qu'il lui voulait donc ? Pour elle, c'était certain, s'il faisait ça, c'est que le professeur y gagnait quelque chose. Mais quoi donc. Elle réalisa qu'elle allait bientôt finir ses deux tours. C'est que c'était passé vite. Sans s'en rendre compte, elle avait fini par clairement accélérer son rythme de course, alors que ces questions lui tourmentaient l'esprit. Essoufflée, Piper finit par rattraper son professeur, qui lui, avait déjà terminé ses deux tours, et qui ne semblait pas fatigué par l'effort, contrairement à la jeune fille. Elle prit quelques instants pour reprendre son souffle, puis jeta de nouveau un regard à Worthington, d'un air presque de défi. « C'est bon. Vous pouvez me poser une question. » Allez-y, tentez seulement.
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Je fais quelques pas quand Piper me demande quel genre de questions. Des questions personnelles of course mais je ne vais pas lui répondre ça ou elle risque de partir en courant mais pas forcément dans la bonne direction. Je sens qu'elle se méfie et ça se comprend, parce qu'elle voit forcément que j'ai envie de gratter un peu pour voir ce qu'il y a sous le vernis de la Piper présente pour les autres mais qui se renferme quand il s'agit de parler d'elle. Je hausse des épaules puis passe la main sur mon menton en faisant mine de réfléchir : « Ça dépend, parce que tu pourras en poser aussi... donc ça dépend du genre de questions que tu as envie de poser ? »

Tout comme elle, comme tout à chacun, il y a des questions auxquelles nous n'aimons pas répondre, des sujets toujours un peu chauds ou douloureux en dépit du temps qui est passé... Ma famille proche – d'accord mes parents – restent toujours un sujet un peu délicat parce que je ne peux pas m'epêcher d'associer mon père à cet espèce de mouvement qui monte : les Watchers. D'un autre côté, je sais qu'il n'est pas un mauvais bougre et qu'il croit réellement les mutants. Mais ça reste toujours un peu délicat de le défendre tout de même...

Quoiqu'il en soit, Piper accepte le deal ce qui en soi est une première excellente nouvelle. Puis elle me pose une question à laquelle je ne m'attendais pas, en fait je pense que si je pose une question personnelle, ça se verra si Piper est gênée et si elle essaie de mentir... Et puis si elle a le choix entre la course et répondre, j'ose espérer qu'elle choisira l'une des options que je lui propose. Je reste dans l'optique de la responsabiliser par rapport à ses décisions et lui réponds donc : « Tu fais ce que tu veux. Sache juste que moi, je te répondrai avec franchise. » Dire la vérité, à mon sens, ne doit pas venir d'une contrainte, elle est libre de me raconter ce qu'elle veut, c'est dire vrai, personne n'ira fouiller son esprit pour voir si elle dit vrai ou non. Mais j'estime que si elle est là aujourd'hui, et si nous restons seuls, alors c'est qu'on peut considérer qu'il y a une confiance mutuelle. Peut-être craint-elle que je ne veuille la blesser, mais elle découvrira bientôt que ce n'est pas le cas.

Je ne pense pas avoir volontairement fait mal à quelqu'un vraiment. Je dois être un peu bête mais la Confrérie, je ne me sentirais pas de les attaquer pour vraiment leur faire mal. Enfin si Isaak Lehnsherr ne me transforme pas le cerveau en purée avant, bien entendu. Mais ils ne doivent pas revenir, ils ne peuvent pas s'en prendre aux élèves, c'est digne de lâches. Parce que les membres de la Confrérie sont lâches, tout simplement. Je fais les deux petits tours, précédant légèrement Piper et jetant quelques coups d’œil vers l'Institut. Puis finalement, je m'arrête, Piper ne tarde pas à me rejoindre. Il me semble qu'elle a accéléré le pas sur la fin, peut-être inconsciemment impatiente de savoir à quelle sauce elle va se faire manger. Je la laisse respirer tranquillement quand elle me lance : « C'est bon. Vous pouvez me poser une question. »

Pour commencer, je pense lui poser une question qui soit un peu personnelle mais qui n'implique pas qu'elle aille chercher tout de suite dans ce qui peut lui faire peur ou mal. Il me faut une question anodine, quelque chose qui permette de la mettre en confiance. Et une question à laquelle je puisse, bien évidemment, répondre moi aussi. Je croise les bras sur mon torse et baisse le regard sur elle. « Alooors... » dis-je en faisant mine de bien réfléchir. « Quel est ton endroit préféré ? » Pour moi, ce sont les ponts de Brooklyn et Williamsburg... Bon après celui de San Francisco mais se taper 8h de vol à 500km/h pour aller se poser sur un pont, c'est un peu épuisant. Et puis il vaut mieux ne pas prévoir de bagage...
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Why do you care so much?
Ft. Warren Worthington III & Piper Arlington


Il avait suffit d'une soirée, une soirée et la fausse obligation de devoir rester. C'était la première fois depuis des semaines que je parvenais à réellement dormir. Warren m'avait proposé de rester avec lui, à la X-mansion, et j'avais dû me résoudre à lui donner raison. Entre ma blessure et mon état disons mental, je n'étais pas au mieux de ma forme et il avait marqué un point: j'avais besoin de me détendre. Il était hors de question que je relache toute vigilance cependant le simple fait d'être au calme ici, loin de la ville et de mes ennuies, ça m'avais apaisé. La soirée avait été légère entre une partie de billard que j'aurais gagné de loin et un rangement de chambre épique mais finalement je devais me sentir bien parce que j'avais dormi comme un gros bébé. Un vrai, pas ces faux qui hurlent toute la nuit. C'était la première fois depuis longtemps, mais vous savez ce que c'est quand on dort bien... On a le réveil compliqué.

Recroquevillé dans le lit, sur le côté, je tenais la couette entre mes bras, contre moi, perdu dans un rêve flou. Dans ce rêve j'étais allongé dans l'herbe sous un ciel sombre. Loin d'être idyllique, cette scène n'était ni apaisante ni effrayante, elle était juste prenante et lorsque je sentais quelque chose me tirer je me figeais. Je m'accrochais à la couette, plissant les paupières, sentant toujours dans mon rêve cette sensation, cette fraîcheur qui gagnait mes jambes. Les nuages dans le ciel commençaient à tourner en cercle lorsque la sensation disparaissait et mon corps se détendait à nouveau. Quelques secondes, qui paraissaient des minutes, avant que le ciel ne s'assombrisse. Sur mon corps je sentais une oppression, un poids, comme si l'air m'écrasait. Le ciel descendait sur moi, vite, sombre, l'herbe noircissait et je m'enfonçais dedans, dans la terre, dans la pénombre. Je sentais ce poids sur moi et j'ouvrais les yeux. Dans un réflexe rapide j'éliminais la pesanteur autour de moi et bondissais, sautant sur la silhouette qui m'écrasait jusqu'alors, la maintenant plaqué sur le lit jusqu'à ce que la faible lueur du matin n'éclair son visage et que mon regard embrumé de le voit. Jusqu'à ce que mon esprit endormi ne se souvienne d'où je me trouvais. - Bordel Warren t'es un imbécile.

Je posais sans douceur mon front contre son épaule, en appuyant tout en grognant, et roulait sur le côté pour le libérer et me retrouver sur le dos, les yeux toujours dans le brouiller, un bâillement faisant craquer ma mâchoire. - « Quels réflexes ! .. Tant mieux, ptit dej et on sort ! Allez, hop ! » - Warren se redressait et se levait pour me faire face. Enfin moi j'étais allongé dans la perpendiculaire et lui se tenait au bout du lit alors je tournais d'abord la tête vers le réveil avant de lever mon regard vers lui. - Non mais t'as vu l'heure?! Vas-y toi, moi je dors. - Et je me tournais de l'autre côté, lui tournant le dos à lui et à la fenêtre d'où le jour provenait. Je sentais sa main secouer mon épaule. - « Allez viens, la journée appartient à ceux qui se lèvent tôt. » - Je me recroquevillais encore plus sur moi-même. - C'est bien toi qui a dit que je restais pour me reposer, nan? - « Mais si tu dors toute la matinée, tu ne seras pas fatigué ce soir. » - Je tournais la tête vers lui pour lui offrir mon meilleur regard du "T'es sérieux là? Tu te la joues mère poule?". - Et alors, jsuis un grand garçon, je fais ce que je veux. - Et je refermais les yeux en retournant la tête pour bien la caler sur ma main. - « Bon, tant pis pour toi. Tu vas rater mes pancakes... » - Mon dos se raidissait et sans bouger je répondais. - Les vrais? - « Du fait maison... » - Je tournais la tête vers lui et sa tronche d'ange avant de soupirer. - Jte déteste.

J'attrapais sa main et il me tirait sur le bord du lit pour que je m'y asseye. Je passais ma main sur mon visage en baillant à nouveau avant de poser mon regard sur le bandage autour de ma jambe. Je poussais sur mes bras et me levais tout en tirant sur mon boxer pour le retendre avant de me diriger vers la salle de bain pour me passer un coup d'eau sur le visage. Warren me disait qu'il m'attendait en bas d'ici une dizaine de minutes et je grognais en guise de réponse. C'est le temps qu'il m'avait fallu pour appliquer la crème sur la cicatrice toujours douloureuses, remettre le bandage et m'habiller. J'avais remis les mêmes vêtements que la vielle, ceux que je lui avais piqué en arrivant, le même t-shirt gris clair, le même jeans foncé, les même chaussettes à l'histoire désormais douteuse. Je lui piquais un sweat à capuche et une paire de baskets, toutes mes affaires se trouvant toujours dans la buanderie de l'école. J'ébouriffais mes cheveux pour ne pas qu'ils soient encore plaqués par l'oreiller et sortais de la chambre, fourrant mes mains dans les poches du sweat. J'avais rejoins l’ascenseur, le sacro-saint ascenseur, et étais descendu au rez-de-chausser.

Je me dirigeais à l'odeur et mon nez captait immédiatement le fumé caramélisé des pancakes. Mes pas, et mon nez, et mon estomac, me menaient jusqu'à la cuisine et je tombais sur Warren avec un tablier autour de la taille, entrain de cuire mes pancakes. Oui, mes, les miens, à moi. - Mignon. - Avais-je dis, ironique, avant de me diriger vers la machine à café. Je ne sais pas qui avait fait ce café, mais je le bénissais et m'en servais dans un grand mug, fumant, son odeur éveillant mes neurones, nombreux, bande de mauvaises langues. Je m'installais sur l’îlot-central de la cuisine et approchais le café de mes lèvres sans pour autant le boire. Bien trop chaud encore. J'observais Warren bosser jusqu'à ce qu'il ne retourne la poêle sur une assiette, saisisse l'assiette et se retourne finalement vers moi, l'air tout fier, avant de poser l'assiette devant moi. - « Tu vois que je ne t'avais pas menti, maison ! » - Fumants, caramélisés, presque parfaits. Magnifiques. J'observais cette drogue sans réussir à camoufler mon envie de tout bouffer de suite et levais un regard vers lui. - Ça rattrape un peu mais t'es pas sorti de l'auberge mon grand. - Je me saisissais des couverts et en découpais un morceau que je fourrais dans ma bouche. Mes yeux se fermaient. J'adorais les pancakes de cet empêcheur de dormir. Je les rouvrais finalement pour poser mon regard sur sa tronche satisfaite et c'est sur un ton presque outré, la bouche encore pleine, que je parlais. - Qu'est-ce que t'as?

Il restait une minute avec moi avant de se mettre en route. - « Bon, je file. » - Et avant de quitter la pièce il retournait vers moi un doigt menaçant. - « Et tu retournes pas te coucher, tu nous rejoins! » - Ouais ouais... - De toute façon j'étais trop accaparé par mon assiette, et mon café. Le sacro-saint café. Warren remontait dans la chambre pour se changer pendant que moi je terminais mon petit déjeuner. Il me fallait un certain temps pour finir et apprécier le café, laver tout ce bordel et sortir de là. Je ne me perdais pas, non, je vaquais simplement un peu dans les couloirs pour voir avant de passer les portes et de me retrouver à l'extérieur. J'avais vu où se trouvait le stade depuis le ciel, en arrivant la veille, alors je savais déjà où me diriger. En revanche je délaissais la marche pour une flottaison paisible à quelques centimètres au dessus du sol, c'était pas non plus la porte à côté. Il me fallait le temps qu'il me fallait pour arriver sur place et lorsque je posais mon regard sur Warren et la jeune élève avec qui il était, ils étaient entrain de faire un tour de terrain. J'avais posé les pieds à terre en approchant et m'étais finalement installé sur l'un des bancs sans dire un mot. Nous n'étions pas très proches en terme de distance et je ne voulais pas déranger. Je finissais par m'allonger, les jambes de part et d'autre du banc, la tête tournée vers eux. Allez, courrez mollassons.
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« Ça dépend, parce que tu pourras en poser aussi... donc ça dépend du genre de questions que tu as envie de poser ? » Elle arqua un sourcil. Elle pouvait donc aussi poser des questions ? C'est vrai que ça semblait légitime. À voir comment elle utiliserait tout ça. Elle n'en n'était pas encore sure d'avoir vraiment envie d'en savoir trop sur la vie de son interlocuteur.. C'était aussi son professeur, après tout. Elle ne voulait pas le mettre dans une situation mal à l'aise, alors qu'à la base, elle le comprenait bien, il ne faisait pas tout ça pour que ce soit à lui de répondre à un interrogatoire - c'était comme ça que Piper s'était imaginée la suite de cet entretien : comme un véritable interrogatoire.  « C'est encore à voir. » finit-elle par répondre, un début de sourire lui traversant les lèvres. Ce genre de sourire en coin qui se voulait un peu moqueur, et qu'elle avait souvent lorsqu'on lui parlait ainsi. Elle trouvait l'intention bonne, mais le ton trop gentil. Ca la faisait doucement rire. Qu'est-ce que cette gentillesse pouvait bien cacher ?

Et elle pouvait apparemment mentir, aussi. C'était en tout cas ce que lui avait confirmé le prof. Elle hocha la tête. « Ca aussi, c'est encore à voir. » fit-elle. En y pensant, elle pouvait courir à la place de répondre en ne disant pas la vérité. Mais peut-être que selon quoi, elle n'assumerait pas l'idée de ne pas avoir envie de répondre. Et qu'elle préférait mentir plutôt que de montrer qu'elle n'ose pas. C'était parfois plus simple. Elle préféra cependant ne pas contredire son professeur. Il avait bizarrement l'air de placer une sorte d'espoir en cette session d'entraînement un peu spéciale, et elle n'avait pas envie de le décevoir. Elle trouverait ça trop dommage. Pour elle et pour lui. Elle gardait cependant quelques appréhensions : elle n'avait pas envie de toucher des sujets trop sensibles. Sa famille, notamment. C'était un sujet qu'elle n'avait absolument pas envie d'aborder. Pas comme ça. Elle se disait qu'elle courrait, si le professeur venait à approcher tout ça par l'une de ces questions. Ou qu'elle pourrait réagir comme elle le fait d'habitude quand on tente de lui parler de tout ça : elle pourrait le rembarrer. De manière générale, c'était une bonne technique pour faire taire les gens. Ils n'osaient pas en demander plus. Et ça arrangeait très bien Piper.

Mais elle fut étonnée : la première question posée ne la gêna pas plus que ça. Le rembarrage n'était manifestement pas encore d'actualité. Le prof lui avait simplement demandé son endroit préféré. « Mon endroit préféré ? » Elle prit quelques instants pour considérer la question. « La bibliothèque de Chicago. » répondit-elle finalement. Oui, c'était clair, c'était ça son endroit préféré : la bibliothèque municipale était l'endroit qui l'avait accueillie de maintes fois, quand sa mère était en crise, ou quand elle avait tout simplement besoin d'être au calme. Le silence qui y régnait et l'odeur des livres avaient toujours apaisé Piper.  « Pas de tour de terrain cette fois, alors. À moi de poser une question, du coup ? » demanda-t-elle, pour s'assurer qu'elle avait bien compris.

En levant les yeux, elle vit, à l'autre bout du terrain, un jeune homme qui la regardait elle et son prof. Quelqu'un qu'elle n'avait pas vu auparavant à la X-Mansion. Piper fronça les sourcils : les temps qui couraient l'avaient rendu un suspicieuse. Ce gars pouvait être n'importe qui, un Watchers, si ça se trouvait. Sans rien dire pour ne pas se faire remarquer, elle tenta quand même d'attirer l'attention de son professeur sur le jeune homme. Le jeune homme en question avait l'air plutôt calme, et ne semblait pas vraiment avoir envie de faire des crasses à l'Institut, mais sait-on jamais.
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La réponse de Piper me laisse sentir qu'elle demeure méfiante, je peux le comprendre et je peux l'accepter. Beaucoup de pensionnaires ici ont traversé des épreuves difficiles, notamment vis-à-vis de leurs proches. Découvrir sa mutation est en général un premier choc, surtout dans une famille où on n'y est pas spécialement préparé. Ou pire, dans une famille qui nourrit une haine certaine, une crainte sure de tout ce qui est différent, ceux qu'ils considèrent comme dangereux, comme malades... Alors il faut accepter que l'on est soi-même malade, que l'on va quitter une existence paisible à coexister avec ces principes intolérants à une zone de tempête... Il faut accepter de changer soi-même et surtout, de faire accepter ce nouveau soi aux autres. Beaucoup ici ont vu leurs fondations trembler et s'effondrer et chacun y a fait face avec ses propres armes. Je sais... je sais bien ce que c'est de voir le regard d'un parent fier se couvrir du voile de la honte, cette gêne qui s'installe quand nous sommes dans la même pièce, cette incertitude qu'il aura toute sa vie sur ma véritable nature... Nous ne demandons pas aux étudiants ici de raconter leur passé dans les moindres détails mais certains n'ont plus confiance...

Je ne veux pas brusquer Piper et surtout, avant tout, je veux établir cette relation de confiance, pour qu'elle sente bien que je ne veux pas lui arracher des informations. Je veux qu'elle dise ce qu'elle a envie de dire. Mais maintenant, là elle ne voudrait que fuir j'imagine. Mais parfois, n'y a-t-il rien qui lui brûle les lèvres ? N'a-t-elle pas un poids sur le cœur qu'elle camoufle sous d'autres sentiments ? Il n'est parfois évident de lâcher tout ce qu'on garde, mais c'est plus facile d'écouter, d'éluder ou d'éviter... Non ? Finalement, nous commençons l'exercice et elle répond plutôt rapidement à mon sens. Je m'exclame « Oh elle doit est grande ! Ce doit être un endroit calme et agréable, tu me feras visiter un jour ? » Je lui souris et croise les bras sur mon torse. Ce n'est pas si loin que ça, ça pourrait être sympa d'aller y faire un tour. Non, calme-toi Warren, elle ne veut sans doute pas que je m'immisce dans les lieux qui lui sont chers, je comprendrais. J'enchaîne en répondant moi-même à ma propre question : « Pour ma part, j'adore me poser sur le pont de Brooklyn, on y a une très belle vue et je m'y sens particulièrement bien. » Bon, je ne vais pas lui raconter ma vie et la saouler avec la sensation de liberté et de paix que je retrouve là-bas...

Elle rappelle notre règle en disant qu'elle ne fera pas de tour cette fois. Je hoche de la tête puis lui réponds par la positive, c'est effectivement son tour de poser une question. Et du coup, je me demande bien ce qu'elle va pouvoir demander. Soit elle posera une question tout à fait neutre pour ne pas trop s'impliquer au moment de la réponse, ou elle va essayer de trouver la petite bête pour se venger de mon piège... Mais quoiqu'elle demande, je ferai comme elle, ou je courrais ou je répondrais. Je n'ai pas peur des questions qu'elle pourrait me poser... mais ces étudiants ont parfois une imagination qui dépasse l'entendement, pourvu que je ne regrette pas. Quand je la vois regarder ailleurs en fronçant les sourcils, mon regard suit le sien. Avec les derniers événements, on n'est pas à l'abri d'un retour de la Team Rocket avec Magnéto, son fils, son cousin et qui sais-je d'autre. Mais non, ce n'est que Dayle qui a apparemment réussi à ne pas se recoucher. Avant de faire signe à Dédé, je me penche vers Piper et glisse doucement ma main sur son épaule, le temps de lui dire : « Oh Piper, je ne t'ai pas présenté mon ami, il est arrivé hier soir à la X-Mansion, il va rester quelques jours ici. » Je ne sais pas trop si je peux donner l'identité de Dayle comme ça... du coup je me contente d'ajouter qu'elle peut l'appeler Dédé et qu'il est adorable comme garçon. Je peux alors faire un grand signe à mon ami installé plus loin et je me retourne vers ma jeune élève pour continuer l'exercice. Nous échangeons un peu sur Piper qui se met à me parler de son frère et quand je sens qu'elle a assez donné pour aujourd'hui, j'écourte le cours et la laisse retourner à la X-Mansion.

Je lance un oeil à ma montre et me rapproche de Dayle : « Bon, il nous reste trente minutes en duo. On fait quoi ? On baise ? » Blague facile. Je m'assieds à côté de lui puis lui propose : « Je refais un petit tour ou deux et on se pose sur l'herbe, tu veux ? »
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« Bon, il nous reste trente minutes en duo. On fait quoi ? On baise ? » - Je sursautais sur le banc, me redressant d'un bond, déjà mes mains sur la fermeture éclair du sweat à capuche que je lui avais piqué. - Où ça? Quand? Je dois enlever mes vêtements ou on fait comme des sauvages?! - Et je voyais son visage. Blague. - Hun.. J'suis déçu. - Et je me laissais retomber en arrière, ma tête s'appuyant sur l'extérieur de sa cuisse. En réalité? Je dormais. Je m'étais réveillé au "on baise" et j'avais dû trouver une parade en vitesse. En théorie j'étais convaincant. En pratique ça se lisait certainement sur ma tronche qu'il venait de me réveiller en sursaut. - « Je refais un petit tour ou deux et on se pose sur l'herbe, tu veux ? » - Fait, mon grand. Fait. - Il faisait toujours frais mais les rayons d'un soleil timide derrière quelques nuages venaient éclairer tout ça. Warren se relevait et je perdais mon appui alors je me redressais sur le banc. Je fourrais mes mains dans les poches du sweat et le regardais courir. Quelle idée il avait eu de me faire me lever aussi tôt? J'étais pas là en vacances? Monstre.

Vengeance. Ça rime avec vacances. Je le fixais, je suivais sa course. Je le fixais et tout doucement j'augmentais sa masse. Et je le regardais respirer plus fort. Et j'augmentais encore sa masse. Et je le voyais ralentir sensiblement. Je le laissais avancer encore un peu puis j'augmentais encore la masse. Il se traînait. Il suait. Il soufflait. En quelques mètres il n'en pouvait plus et je souriais. Vengeance... Cela dit je le félicitais silencieusement pour les quelques pas qu'il avait réussi à faire, je venais tout de même de multiplier sa masse par cinq, c'était pas rien, et à son regard lorsqu'il revenait vers moi en marchant, il avait compris. Mais je m'en fichais. J'étais trop content de ma connerie pour avoir honte. Je me levais pour le rejoindre à mi-chemin et à peine à portée de voix je le devançais. - Bien joué! T'as tenu trois mètres à cinq fois ta masse. Je suis impressionné. - Mensonge, c'était minable. Il le savait. Je le savais. Je l'avais fais exprès. Mais qui aurait pu tenir la distance de toute façon? Porter des trucs c'est une chose. Se porter soit-même... C'est bien différent. Je le rejoignais. - Je t'avais dis que ça se paierais. Je te l'avais dit. Non? - Etre désolé de pas avoir prévenu? Comble de la provocation.

Ma main venait saisir son épaule. - Allez va, fait pas cette tête. Tiens. - Je ne lui donnais rien, du moins rien de palpable. En revanche je l'allégeais. Pas trop pour que ce ne soit pas inconfortable mais assez pour qu'il se sente mieux. Et on se posait là. Pas au centre, plus proche de la bordure que du milieu en fait. Côté manoir. Dans l'herbe. Et je m'allongeais, le corps légèrement courbé, mon visage dirigé vers lui, une jambe tendue, l'autre pliée, la capuche sous mon crâne. - Tu t'en es sorti avec elle? - Je savais bien que ce cours n'était pas tout à fait un cours de sport. Je les avais vu discuter. - C'est bien que tu sois là pour eux. C'est parfois plus simple de parler à ses professeurs. - Je dirigeais mon regard vers le ciel. - Encore que rien ne soit vraiment simple avec ces histoires là...
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Trente minutes, autant dire... non rien ! Je lance une boutade à l'intention de Dédé qui bondit du banc, les mains sur le sweat. Je souris et le pousse d'un mouvement un peu brusque de la main. Je suis la délicatesse incarnée pourtant, adroit et tout. Je secoue la tête puis le regarde avant de presser son torse de mes deux mains en lui expliquant qu'il n'avait « pas assez de ça » et je désigne son entrejambe d'un index moqueur « et beaucoup trop de ça. » Il semble dans le brouillard, sans doute le petit réveil du matin duquel il ne s'est pas encore totalement remis à moins que... aura-t-il osé s'endormir le fourbe ? Je lui propose que je refasse quelques tours avant qu'on ne puisse se poser, histoire que je puisse me dépenser un peu. Enfant, j'étais une bille enfant. Avec les années et surtout après ma mutation, mon corps avait changé ; il avait semblé se réconcilier avec le sport, cet idiot capricieux. Des radios avaient alors montré que mes os étaient particulièrement gros même si ceux des ailes, eux, restaient particulièrement souples. C'est ce qui me permit de les camoufler si longtemps, c'est ce qui peut les garder sous un t-shirt. Cachées non, car elles dépassent. Mais c'est toujours moins imposant que lorsqu'elles sont au-dessus des vêtements ; et je perds moins de plumes à cause d'un « oups « rire » j'ai pas pu m'en empêcher. »

La technique de défense que j'avais adoptée au lycée était simple. Tu m'arraches une plume, je t'arrache un cheveu. Quand je l'ai fait sur la collaboratrice de mon père qui m'en avait pris au moins quatre, j'ai chopé une poignée de cheveux à mon tour et ai tiré sévèrement. C'était l'époque des expérimentations réussies, des contrats, des « espoirs ». Zadig venait de partir en fumée, je pouvais bien lui tirer les cheveux. Après un hurlement de cette brave femme, suivis de ceux de mon père, on se mit d'accord sur le fait que je ne le ferai plus. Le harnais à la maison avait déjà fait son apparition depuis quelques mois. Il devint à cette époque une sorte de seconde peau...

Tiens, je ressens un peu plus de difficultés. Je serre les poings et respire plus fort. Mes poumons donnent tout ce qu'ils peuvent et mes jambes peinent à avancer, j'ai l'impression d'avoir une charge énorme sur les épaules, dans les bras, dans les jambes... je m'arrête finalement et pose les mains sur mes genoux le temps de récupérer de ce misérable effort. Si mes élèves me voient mort après quelques mètres, adieu crédibilité. « Bien joué! T'as tenu trois mètres à cinq fois ta masse. Je suis impressionné. » Monstre ! Bon, j'aurais pu le dire dire mais mon poumon droit encourageant le gauche, ils ne sont pas trop chauds pour donner ce qu'il leur reste pour pester sur Dédé.

Je lui lance un regard qui se veut noir – je dois avoir l'air d'un myope sans lunettes – puis peux remarcher normalement. Je frotte mon front avec mon t-shirt et retire mes chaussures le temps de marcher dans l'herbe. Je m'assieds en tailleur puis regarde vers le manoir et lui réponds donc : « Ils ont beaucoup de mérite tu sais, de continuer à y croire et se battre après ce qu'ils ont traversé. Je les admire, tous, depuis que je suis arrivé ici. » Je joue avec un brin d'herbe puis ajoute en souriant : « J'aurais bien voulu que mes parents m'envoient là quand j'étais gamin, en fait. Au fait, tu ne m'as pas dit quel type d'adolescent tu étais ? »
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« Au fait, tu ne m'as pas dit quel type d'adolescent tu étais ? » - Je souriais, amusé par ce changement de conversation tout à fait curieux. - Je te l'ai pas dit parce que tu l'as jamais demandé, Warrenichou. - Mon visage se figeait et je tournais la tête vers lui. - Ok non, plus jamais ce surnom là. - Sérieusement, non. Ma tête revenait se caler dans ma capuche et je passais un main sous mes vêtements, ses vêtements, pour gratter mon ventre. - Comment me décrire... J'étais celui que tout le monde aimait bien avoir dans ses papiers et qui parlait toujours aux "adultes" d'égal à égal. Ça plaisait pas toujours mais tu me connais, ça a jamais été mon problème. - Vous avez déjà dit à un professeur que telle ou telle chose ne va pas avec lui? Ou lui dire qu'il a mal fait quelque chose? Ou simplement que c'est un arrogant qui devrait arrêter de se regarder le nombril? Moi si. Souvent. J'étais l'écho des élèves et généralement les gens à qui ça plaisaient pas ne faisaient que démontrer ma vérité. Je pense que le proviseur appréciait cette dynamique, sinon il m'aurait repris plus d'une fois.

Mais j'aurais bien aimé être ici aussi. Je suis pas mutant, j'ai eu mes pouvoirs très tard, mais je pense que je me serais plue ici. - Ça je le marmonnais dans ma barbe. - Toujours été fasciné par les mutants... - Leurs pouvoirs, leur différence... Je savais que pour la plupart c'était vécu comme une horreur, un traumatisme, la source de leurs ennuies, mais pour moi c'était une curiosité. Pas au sens scientifique ou malsain du terme, mais vraiment... Comme on observerait une oeuvre d'art qui nous plait. Comme on chercherait à en comprendre chaque pigment de peinture. Il y avait peut être une pointe de jalousie dans tout ça, quelque chose d'inavoué. Peut être aussi parce que je n'avais jamais vécu le harcèlement et les insultes à l'époque, mais faut dire aussi qu'à l'époque j'étais comme tout le monde, plus jeune, donc plus insouciants. Les choses avaient changé entre temps et mon insouciance était morte depuis. - Enfin pas toi. - Je savais qu'il m'avait entendu alors je complétais et tournais la tête vers lui. - Toi t'es trop chiant, mais t'es mignon alors ça compense. - Pas vrai. Enfin si, il était chiant et mignon, mais pour le reste. Depuis toujours j'adorais ses ailes, et il le savait parce que je le lui avais dis. Grandes et magnifiques, tel un ange. Je lui avais dit plus d'une fois que j'aurais aimé en avoir moi aussi.

Et toi alors? T'étais comment avant d'être le déchet que tu étais quand je t'ai rencontré? - Violence, violence. Je l'imaginais de là. Le grand Warren, trop grand pour son âge, trop ailé pour son univers. Pas fier, pas caché. Pas possible. Diminué par son enfoiré de paternel que je n'avais pas hâte de rencontrer. En fait c'était une image plutôt triste que je me faisais de son adolescence, malheureusement, et je sais que si j'avais été là avec lui, je l'aurais pris sous mon aile. Enfin façon de parler. Je l'aurais protégé des autres. Parce qu'il était fort, moi je le savais, mais lui? Le savait-il? Et à l'époque? - Je sais pas pourquoi je te vois rat de bibliothèque.
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Je n'ai pas envie de m’appesantir sur la nuit qui m'a conduit ici ; la conversation qui a suivi Alcatraz, ce que j'avais cru trouver dans le cœur de mon père et y demeurait absent. Néanmoins, après que nous ayons vu les résultats de cette nuit de carnage, il avait eu pour moi cette phrase qui m'avait redonné espoir : Je suis heureux que tu n'aies pas été là. J'ose espérer qu'il ne parlait pas de me battre contre ses idéaux, j'ose espérer que ma vie épargnée l'avait réellement soulagé. Le fait que je me pose ces questions, ça, c'est moche.

Je tique quand il m'appelle... Non j'ai l'impression qu'une fan de Bieber vient d'apparaître en face de moi et c'est vraiment trop bizarre. Je le regarde avec la tête du « what the fuck » avant qu'il ne convienne qu'on oublie ce surnom et je propose qu'on fasse même comme s'il n'avait jamais existé, c'est plus sûr... J'esquisse un sourire quand il commence à se décrire, je l'imagine bien endosser malgré lui ce rôle de délégué des élèves, le genre de jeune que les professeurs aiment bien, quand ils aiment des élèves qui réfléchissent et qui sont susceptibles d'entamer le dialogue sérieusement avec eux... J'appréciais ce genre de professeurs.

Je regarde vers l'école, me demandant comment on se serait entendus Dédé et moi dans cette école. J'espère pour les autres élèves qu'on aurait pas été si boulets que présentement. Et puis, ça aurait été plus facile... pour à peu près tout ! Je me laisse finalement tomber dans l'herbe, sur le ventre et appuie mon menton contre mes mains. Je tourne le regard vers Dayle alors qu'il dit qu'il a toujours été fasciné par les mutants. Étrange. Mais je ne m'en offusque pas. Quand il dit sauf moi, je manque de déplier une aile dans sa direction puis je me souviens que je n'ai pas envie de détruire encore un t-shirt. Je la sens se déployer très sensiblement, tirant contre le tissu mais bien vite, elle revient se caler dans mon dos, pouvant – presque inaperçu – s'il n'y avait pas le bout qui dépasse.

Je hausse des épaules puis ajoute : « Oui moi je suis juste croisé avec un piaf. Oh comme dans Elephantman ! Elle était enceinte, elle regardait par la fenêtre et paf, un pigeon a percuté la vitre. Et me voilà ! » Bon forcément, tout à chacun connaissait à peu près l'origine des mutants et leur gêne X, même ceux qui prennent ça pour une anomalie à faire disparaître. Je lance une oeillade amusée vers Dédé et m'écris d'une voix haut perchée : « Ooooh pitié monsieur, aidez-moi, je suis tout perduuuu dans New Yooooork ! » Je lui file un coup de jambe puis lui dis qu'il était bien content de se faire promener par le déchet pour aller faire des saletés en boite de nuit...

« Oui, je suis toujours traumatisé par ce manque d'hygiène. Et d'intimité. » J'arque un sourcil quand il parle de rat de bibliothèque. J'y ai passé de nombreuses heures, surtout quand je suis arrivé au lycée à vrai dire. Au collège, je me contentais de cacher ce que je pouvais. Au lycée privé où j'avais été envoyé, ça fonctionnait au début. Je cumulais les vêtements, il m'arrivait de cacher le bout des plumes sous de longs manteaux ou plus tard avec des sweats noués autour de ma taille mais l'équipe enseignante n'avait pas tardé à me demander de renoncer à mes artifices ; ça avait été humiliant pour moi, comme contraint d'exposer une blessure ou comme m'exposer moi, nu, sans rien pour me dissimuler. Le plus horrible avait été un cours de piscine auquel j'avais été « contraint » de participer. Je préfère oublier cette séance. Fort heureusement, l'enseignant fut remplacé après trois cours par un remplaçant qui devint un allié précieux. Je réponds donc à Dédé, me replongeant dans mes souvenirs : « C'était à peu près ça, j'avais juste envie qu'on me laisse tranquille. Tu sais bien comment sont les ignares, ils s'amusent de ce qu'ils ne comprennent pas. Mais ce n'est pas leur faute, ils étaient bêtes. Et puis j'ai eu de bonnes notes au moins. » conclue-je en souriant. « Je t'aurais bien vu... faire du droit, en fait ! Oui, tu as une tête à avoir fait une fac de droit. Tu n'aurais pas aimé ? »
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J'avais ris à sa mauvaise imitation sans retenue, incliné à la positive la tête à ses remarques et finalement... - « Oui, je suis toujours traumatisé par ce manque d'hygiène. Et d'intimité. » - T'es juste jaloux c'est tout. C'était pas si mal. J'ai vu pire comme toilettes en plus... - Je levais la tête vers lui. - Enfin pas de cette façon! - Vas y, rajoutes en. Gros malin. Je le laissais raconter à son tour et je me rendais compte que même si j'avais vu juste, je n'aimais pas ce que j'entendais. Certes bien sur je ne supportais pas qu'on ait pu lui faire du mal, mais ça ne tenait pas qu'à lui. Tous les harcèlements, toutes les insultes et les humiliations... Mutants ou non, c'était quelque chose qui me rendait fou. Et c'est toujours le cas. Moi-même à l'époque je faisais des blagues, plutôt des surnoms, ou des façons de parler, mais jamais de la mauvaise façon, toujours avec une certaine forme de respect, peut être bancale, mais bien présente. Et je n'avais jamais blessé personne que je ne voulais pas blesser. Les autres c'était une histoire bien différente entre volonté et méchanceté bien dosée. On m'embête pas et on embête pas mes copains.

Je n'avais donc pas de mal à imaginer, de l'extérieur, ce qu'il avait pu vivre à l'époque mais effectivement... - Tu peux leur dire merci pour ton diplôme maintenant, ça leur fera les pieds. - Il en allait de sa petite théorie et j'éclatais de rire, un poil exagéré le rire. - Du droit! Elle est bien bonne celle-là. Le droit c'est de la politique, et je hais la politique. - J'avais bien insisté sur le verbe haïr. C'est la politique qui m'avait détruit, la politique qui m'avait descendu plus bas que terre. C'est à cause de la politique et de l'argent que j'avais trouvé le chemin d'Hydra. C'est à cause de la politique que tous mes malheurs étaient arrivés. J'étais incapable de regretter car je suivais le principe simple de "ton passé te mène à ce que tu as aujourd'hui" et aujourd'hui j'avais, du moins j'espérais avoir, des choses que pour rien au monde je ne voudrais rejeter. Cette face de piaf par exemple, mais aussi Wanda et Pietro, mes pouvoirs que mine de rien j'aimais pas mal aussi. Le bémol était mon père, j'y repensais quelques secondes d'ailleurs et je ne parvenais plus à chasser son visage de mon esprit alors je continuais de parler pour penser à autre chose. - Cela dit c'est un peu hypocrite vu mon métier. Enfin, celui que j'avais avant.

Est-ce que je lui en avais parlé? Warren savait que je parlais plusieurs langues, il savait que je signais grâce à ma mère, mais le reste? Pas sûr. - J'ai fais une école de linguistique. Toujours été doué avec les langues. - Je tournais la tête vers lui et faisais onduler ma langue dans sa direction, sans aucune forme de finesse ni de correction. - Et du coup j'ai fini traducteur interprète pour le gouvernement. - Début de ma fin, mais je n'irais pas jusque là dans mon récit. Je ne voulais pas lui en parler. Ça faisait parti de ces trois années de ma vie que je ne voulais pas lui révéler, pour le garder en sécurité. Et peut être certainement pour me préserver moi aussi. - Bah ça m'a passé. Pas les langues hein, mais le boulot. - Par la force des choses, certes, mais en un sens, j'en avais fais mon deuil. Et définitivement. Quand bien même je parvenais à me dépêtrer de toute ces histoires, à sauver mon père de sa captivité et à le mettre à l'abri... Je serais bien incapable de refaire confiance au gouvernement, celui-ci ou un autre. Bande de menteurs, manipulateurs, ne fonctionnant qu'à l'argent. Dégoûtant. - Ça gaspille mon talent mais bon, un jour je me reconvertirais un traducteur de livre pour enfant. Ça me changera. - Je pivotais sur moi-même et lui faisais face en m'asseyant en tailleur. - Et toi alors? Un talent particulier dont je suis pas encore au courant? - Je levais un doigt vers lui. - Ne pas savoir cacher sa boite noire n'est pas un talent admissible à cette conversation, t'es juste mauvais. - Ou alors j'avais fouillé. Nous ne répondrons jamais à cette question.
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Jaloux ? De faire des coquineries dans des toilettes d'un bar ou d'une boîte ? Jamais. D'abord parce que même s'il m'est arrivé d'aller parfois vite en besognes, je n'ai jamais voulu manquer d'un certain... confort ; oui c'est ça. D'abord pour moi, et aussi pour ma partenaire et enfin c'est vraiment dégueulasse de le faire dans les toilettes, sanitairement parlant. Et le manque d'intimité, tout ça... Mon dieu, je préfère ne même pas me représenter la scène. Et ma mine un peu dégoûtée face à Dayle parle pour moi. Never les toilettes.

Nous évoquons ensuite les études et je lui souris quand il me dit que les remercier pour mon diplôme leur ferait les pieds. Évidemment, rien n'aurait été possible sans de précieux compagnons de route, professeurs, des amis, et pas vraiment la famille mais même si j'avais du mal à comprendre cette ignorance à l'époque, elle m'est apparue très claire plus tard et je n'ai jamais pu vraiment blâmer mon père pour son ignorance ou sa peur. Peut-être, me dis-je parfois, que j'aurais dû lui « voler dans les plumes » d'une certaine façon, pour le contraindre à prendre ses responsabilités et prendre conscience de l'horreur de ses propos mais j'ai été beaucoup trop tolérant avec lui. J'imagine bien qu'il se dit parfois la même chose à mon sujet. C'est ridicule.

Dédé ne semble pas d'accord avec ses études de son lui alternatif, je change de position et je penche la tête sur le côté : « Est-ce qu'on ne fait pas de politique dès qu'on s'implique un peu dans le monde qui nous entoure ? Et puis la politique n'est pas que ce à quoi les 'grands' la font ressembler. Je suis certain que tu aurais fait un homme de droit juste et combattif. » Réflexion. « Enfin comme maintenant, mais avec un code civil sous le bras droit et un code pénal sous le gauche. » Je mine le mouvement de Dédé se promenant avec ses petites briques rouges sous les bras. « Cela dit c'est un peu hypocrite vu mon métier. Enfin, celui que j'avais avant. » Amusé, je déploie mes ailes et leur fait battre un peu d'air en m'exclamant : « Du potin sur la vie secrète de Dayle ! Du potin, du potin ! »

Je me rapproche, l'oreille tendue et... nan pas la linguistique. Je fais une tête septique avant qu'il ne fasse des choses bizarres avec sa langue dans ma direction. Je me retiens de rire juste le temps de sortir ma connerie : « Mon dieu, si tu emballes comme ça, je comprends pourquoi on ne revoit pas tes chéris après. » Et fier de moi, je me mets à rire. C'est autant ma connerie que cette vision de Dayle agitant sa langue dans ma direction qui m'ont tué. Et je n'ose même pas imaginé si quelqu'un a regardé dans notre direction, parce que même moi je trouverais ça louche sans les sous-titres qui vont avec...

Je secoue la tête, navré quand il ajoute « Et du coup j'ai fini traducteur interprète pour le gouvernement. » Non, rien de ce qu'il pourra dire ne pourra plus avoir l'air sérieux avec cette tête, never again ! Je réfléchis puis m'enthousiasme quand il dit qu'il pourra devenir traducteur de livres pour enfants, ce serait vraiment génial, et puis ça lui changerait les idées. Et à sa dernière question, je ricane avant de caler deux doigts sous mon menton pour réfléchir : « Écoute... hormis cette faim irrépressible et permanente que je mets beaucoup d'énergie à caler... Je chante mal, je dessine mal... ça compte si je connais plusieurs danses de salon ? Et non, je ne te ferai pas de démonstration ! »
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Chaque commentaire de Warren me tirait un sourire mais celui sur la politique me laissait pensif. Je n'étais pas convaincu, loin de là, mais je ne pouvais pas vraiment le contredire. Au delà de tout le contexte qu'était ma vie à ce moment précis, j'avais toujours été quelqu'un de droit, en quête d'une justice qui m'avait oublié. Pas en Russie, pas durant mes heures sombres, pas quand la moralité m'avait abandonné. Mais le reste du temps. Depuis que j'avais sauvé Marishka. Mais justice exige vérité et la vérité nécessite l'honnêteté. Je regardais les yeux bleus de l'ange et je n'y voyais que mon mensonge. Alors non, le droit, la loi, très peu pour moi. Je ne pouvais être cet homme de loi si je ne pouvais vivre par elles. J'étais l'homme qui vivait en dessous. Pas au dessus, mais en dessous. Celui qui préfère leur ombre à leurs effets. Qui les enfreint plus qu'il ne les contourne. Ce n'est pas un choix, ni une acceptation mais seulement un état de fais et je savais qu'un jour elles reviendraient me hanter.

Bof... Tu chantes pas SI mal que ça. - J'avais entendu pire. C'est certain que de nous deux, j'étais celui qui se débrouillait le mieux, mais il n'était pas si mauvais. - Mais j'irais voir ta mère pour les danses de salons. Je suis persuadé qu'elle a quelques films très intéressant. - Aucun parent ne laisse grandir son enfant sans enregistrement. Aucun. Pas même lui. Son père pouvait vouloir l'oublier, mais sa mère? J'en doutais très fortement. Pas elle qui aimait tant se retrouver dans ses bras, au creux de ses ailes. J'imaginais sans mal Warren offrir à sa mère une danse en privé. C'était bien le genre. - En parlant de faim, t'as pas faim toi? - Pourquoi je posais la question... - C'est l'heure du second petit-déjeuner, non? En même temps, c'est toujours l'heure du second petit-déjeuner avec ton estomac. - « Héé.. » - Fait pas comme si c'était pas vrai. J'entend ton estomac jusqu'ici. J'en rêve la nuit tellement il parle.

Je posais ma main sur mon ventre et mimais la supplique. - Haaa.. Nourris mooooi... - « C'est sûr que c'est pas le tiens qui hurle à la mort. » - Je levais un index inquisiteur. - Hey, le mien a ce qu'il lui faut. Il a pas besoin de plus. - « Moineau. » - C'toi le piaf. - Faux airs vexés. Mon corps s'élevait au dessus du sol et mon sourire grandissait. - Catch me if you can, birdy. - Avais-je lâché avant de m'envoler vers l'institut. Aucun doute sur le fait qu'il me rattraperait en trois coups d'ailes, mais ce serait trois coups d'ailes qui le rapprocherait un peu plus de la cuisine et du reste de préparation à pancakes. Oui, je me sentais d'humeur pour un second petit-déjeuner. Qu'on me jette la première pierre.
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Warren Worthington III
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