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MessageSujet: Did I thank you ? || Sterling   Did I thank you ? || Sterling Icon_minitimeMar 2 Aoû - 20:52
Did I thank you ?
Gabriel & Sterling

Manquer d'y passer, ça a tendance à remettre les idées en place, ça a tendance à permettre de faire un point sur son existence et d'y voir un peu plus clair et moi, j'ai bien failli y passer. Vraiment y passer. Quand je dis que ce n'est pas passé loin, ce n'est même pas une métaphore ou quelque chose dans ce goût-là : j'ai littéralement pris une balle. Dans l'épaule heureusement mais une balle quand même. Et j'ai perdu beaucoup de sang. Et j'ai perdu connaissance à force de me vider. Et puis, ça a bien failli exploser, enfin, un type a failli se faire exploser. Je m'en suis sorti, j'ai eu de la chance, beaucoup de chance, plus de chance que d'autres et oui, ça m'a fait réfléchir. La haine de ce type envers les mutants, je l'ai pris en pleine face. J'étais conscient du fossé qui s'est creusé entre les humains et nous autres qui sommes différents mais là, j'ai véritablement pris conscience de ce que cette différence pouvait entraîner : haine, peur, et ces deux sentiments ne font vraiment pas bon ménage. Je me suis donc retrouvé bloqué à l'hôpital pendant quelques jours et après ça, bloqué chez moi parce que je n'ai pas pu reprendre le travail tout de suite. Je ne peux toujours pas puisque j'ai l'épaule en écharpe et que je ne peux pas la bouger, le temps que la blessure guérisse pleinement. On m'a opéré, on a fait ce qu'il fallait mais maintenant il faut que je m'arme de patience avant d'entamer la rééducation. Visiblement, j'en ai pour un bon mois, voire plus si jamais ça ne guérit pas correctement donc, repos et le repos, ça me rend fou. Le fait que je boive moins me rend fou également mais si j'ai commencé à diminuer après mon entrevue nocturne avec Victor et George, j'ai continué et le temps passant, je commence à me sentir de moins en moins bien. Je manque encore de contrôle mais finalement, avoir mis le pouvoir en sourdine n'a pas été un bien. J'aurais dû faire face, j'aurais dû me faire violence car maintenant, c'est difficile et ça va l'être. J'ai envie de tenir. Je ne veux pas craquer.

C'est pour ça que je décide de retourner à l'Institut.

L'envie de croiser d'anciennes connaissances, l'envie d'aller chercher conseil aussi, de l'aide peut-être au fond. L'envie d'y rester ? Pas vraiment. J'ai ma vie en ville, je ne me vois pas venir me réinstaller là-bas définitivement. Provisoirement ? Peut-être que je devrais demander. Peut-être que je devrais rester là, le temps que je parvienne à bien mieux contrôler mon pouvoir, sans alcool. Enfin, ça voudrait dire arrêter complètement l'alcool, subir le sevrage au cœur de l'Institut... Je ne sais pas. Je ne sais pas si je suis capable d'affronter ça et encore moins si je suis capable de l'affronter là-bas. J'y vais quand même. Je suis décidé, je ne veux pas faire marche arrière : on verra bien une fois sur place. J'appelle un taxi auquel je demande de me déposer un peu à l'écart de l'Institut : je ferai le reste du chemin à pied. Le chauffeur, amateur de musique, me reconnaît, me demande comment je me remets de ma blessure (oui, être le maestro de l'orchestre philharmonique de New-York, se prendre une balle et manquer d'y passer, c'est dit dans les journaux) et je reste évasif, je dis que ça va, je dis surtout que je n'ai pas envie d'en parler. Il me demande quand je pourrai reprendre le travail et là encore je lui dis que je ne sais pas et je coupe court à la conversation : il finit par comprendre que je ne tiens pas à discuter de tout ceci avec lui. Pourtant, malgré mon comportement distant, qui contraste je le sais avec ce qu'il peut savoir de moi, il m'adresse un franc sourire quand je lui paye ce que je lui dois. Je l'observe un instant puis décide de lui demander son nom et son prénom avant de lui dire qu'il peut se rendre au conservatoire pour assister à un spectacle en y allant de ma part. Je vais donner son nom pour qu'il puisse rentrer gratuitement avec qui il voudra : je n'ai pas été très sympathique, lui si, c'est le moins que je puisse faire. J'ai droit à une franche et enthousiaste poignée de main ce qui me fait sourire. J'en viens à m'excuser d'avoir été désagréable parce que voilà.

Ce type est sympa et tout le monde ne l'est pas.

Lorsque je pousse les grilles de l'Institut, j'ai le cœur battant, les mains moites. C'est étrange de revenir ici après tout ce temps. Je reste un instant sans bouger puis m'avance doucement au milieu des jardins, aperçoit quelques silhouettes mais personne que je connais. Mon cœur se serre quand je pense à la dernière personne dont j'ai été proche ici, quand je pense à la façon dont elle a terminée... Je suis éloigné de ces sombres et tristes pensées quand j'aperçois une silhouette qui m'est connue. Je fronce les sourcils, accélère le pas. Je ne suis pas tout à fait sûr de moi, je dois me rapprocher et c'est ce que je fais : la chevelure rousse m'interpelle et à raison, c'est bien lui. Celui qui est resté à mes côtés quand l'autre là a débarqué avec son vaisseau, que tout a failli foutre le camp, encore une fois. Et je ne l'ai jamais revu. Je n'ai même pas pu lui demander son prénom.

« Hey ! HEY ! » je lève la voix pour attirer son attention mais j'accélère définitivement le pas pour pouvoir le rattraper et, finalement, je termine par enfin arriver à sa hauteur. « Attend ! Hey ! »

Je m'arrête une fois qu'il s'est enfin retourné, surpris visiblement, peut-être un peu trop surpris ? Faut dire que je suis sorti de nulle part mais bon.

« Bonjour. Je sais pas si tu te souviens de moi... » je lui dis, un peu hésitant. « Moi je me souviens de toi mais j'ai pas pu... Enfin, je me souviens pas de tout mais de toi oui... Bonjour. » je répète une seconde fois.

D'ordinaire, je suis plus doué que ça mais là, j'y vais un peu à tâtons.
Pas le choix.


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Je me suis levé avant le soleil. J'ai entrepris de ranger cette chambre, plus qu'elle ne l'était déjà. Alors j'ai déplacé des choses pour frotter, partout. Avec des gestes lents pour ne pas faire de bruits. Longtemps, très longtemps. Quand j'ai terminé, j'ai tout remis à la même place, avec l'exactitude qui me réconforte quand il me s'agit de ce décor. Je me suis assis sur l'appui de fenêtre. J'ai regardé des pensionnaires revenir d'une de leurs soirées, grimés des vêtements de la veille, un immense sourire aux lèvres. Je lui ai suivis du regard alors qu'ils se faufilaient à l'intérieur de l'école, puis j'ai regardé le soleil revenir lui aussi de son escapade. Je descends de mon appui de fenêtre, attrape mes dernières notes du cours de Melle Hansen-Wright puis m'engage prudemment dans le couloir. Petit coup d’œil à gauche, petit coup d’œil à droite. J'entreprends donc une sortie après m'être couvert les cheveux et avoir enfilé un fin gilet.

J'entreprends de lire dans le jardin, après avoir salué un autre professeur et deux élèves d'un simple geste de la main. Dernièrement, j'ai entrepris de ne pas utiliser mon pouvoir parce que j'ai senti qu'il s'était développé et ça m'effraie. Ça m'effraie terriblement. Mes heures de sommeil ayant, quant à elles, grandement diminué, je ne peux pas m'empêcher d'apercevoir de temps en temps des personnes qui ne sont pas de la X-Mansion, je me contente de les ignorer la plupart du temps. Souvent, ça fonctionne, elles me parlent et je perds mon attention dans autre chose, ce qui réduit l'intensité de leurs voix. Je m'assieds dos à un arbre, essaie de relire mes notes mais souvent, je suis obligé d'avoir recours à plusieurs livres pour m'y retrouver. J'ai une bonne mémoire mais mon écriture est passablement désastreuse. Ce n'est ni lignes ni boucles, juste un ensemble de pics hasardeux qui combattent durement sur le papier. Je prends mon stylo en main et sur la page de droite, je recopie posément ce que j'avais noté à la hâte à gauche. Je le lâche, le reprends en main. Je regarde mon poignet, le frotte délicatement.

Après un moment, j'arrive enfin à me plonger dans mon activité pleinement. J'y reste une heure, peut-être même deux. Qui sait, trois heures ? À un moment donné, il m'arrive de fermer les yeux mais bien souvent, des sensations me reviennent. Les images, je m'y suis habitué. J'ai placé un mur entre elles et moi, elles sont à quelqu'un d'autre, ce n'est pas moi. Mais quand je sens sa main et ses doigts se glisser entre mes cheveux et une main sur mon épaule, j'en ai le souffle coupé. Je me redresse brutalement en laissant tomber mes affaires par terre. J'ouvre la bouche, essayant d'intercepter quelques bribes d'oxygène et gratte nerveusement mon bras en regardant à nouveau tout autour de moi. Finalement, je récupère mes affaires. Je devrais peut-être quand même demander quelque chose pour dormir sans rêves. Je serre mon cahier, ma trousse et mes deux bouquins fermement et reprends le chemin de la X-Mansion...

« Hey ! HEY ! » Pour moi, ce n'est que du bruit, du bruit qui s'échappe du paysage mais je n'y fais pas spécialement attention. Je compte mon nombre de pas pour me calmer, c'est l'une des techniques qui fonctionnent bien. Et je regarde mes pieds. Ça fait longtemps que le regard des autres ne m'a... Ah non, en fait il ne m'a jamais atteint, jamais. « Attend ! Hey ! » La voix est toute proche. Rien que la proximité de la première à la troisième syllabe semble s'être intensifiée. Je m'arrête et pivote doucement sur le côté, les sourcils froncés et un peu curieux de savoir qui m'interpelle de la sorte. Je lève les yeux doucement sur lui, puis autour de nous à nouveau, avant lui consacrer la majorité de l'attention dont je suis capable à cet instant. Et pourtant, je connais sa voix. Je la connais... « Bonjour. Je sais pas si tu te souviens de moi... » Oui si... bien sur... L'homme qui boît, du moins celui qui avait bu. Je me souviens de l'odeur qu'avait son haleine alors qu'il s'adressait à moi. Quand nous nous étions quittés, ses paupières étaient closes, alors qu'il avait été pris d'un mal que je n'avais absolument pas compris. Mais je ne peux que me souvenir de la protection qu'il ma prodiguée, au péril de sa propre intégrité. Et aux mouvements qui avaient suivi, je n'avais pas eu de mal à comprendre que les passants effrayés n'avaient eu que faire de pousser, bousculer ou frapper tous les obstacles qui se dressaient entre eux et la sécurité. Ou l'illusion de la sécurité. Bien sur que je me souviens de cet homme.

Pour unique réponse, je hoche sérieusement de la tête, ayant rué mes yeux sur... sur sa main tiens. « Moi je me souviens de toi mais j'ai pas pu... Enfin, je me souviens pas de tout mais de toi oui... Bonjour. » Oui, il est vrai qu'à notre dernière rencontre, il ne pouvait plus grand chose avant l'arrivée de l'armée et finalement, des secours... Je lève doucement le regard sur lui jusqu'à arriver à son visage, sans croiser son regard. Finalement, je cale mes affaires sous mon bras gauche pour libérer ma main droite que je lève en un mouvement un peu brusque. J'hésite puis le salue d'un geste geste de la main, que j'agite doucement en face de lui. Je me mords la lèvre et esquisse un sourire. Je ne sais pas pourquoi, je ne souris jamais. Pas que j'en ai pas envie, c'est juste que ce n'est pas naturel pour moi de sourire constamment. C'est juste comme ça... Mais je ne sais pas trop, je suis quand même content de le revoir en fait. Ce n'est pas qu'il m'a manqué, mais... c'est comme ça. Je me penche légèrement vers lui* et inspire doucement pour voir s'il a la même odeur que la dernière fois. Ça peut sembler un peu étrange extérieurement mais c'est juste que j'accorde une grande importance aux odeurs, aux parfums, aux traces olfactives... Et là non... il n'y a rien. Je dessine un nouveau sourire sur mes lèvres. C'est mieux pour lui. L'alcool n'apporte rien de bon. Du moins, je n'ai jamais rien vu de bon en sortir...

Finalement, je lui fais un nouveau signe de la main. Mes lèvres fines miment un bonjour muet. Je voudrais lui demander si ça va, ce qui s'est passé. Alors je me contente de faire un mouvement de menton dans sa direction en observant le bas de son visage et sa bouche...

* Désolé Gabriel, j'ai regardé, tu fais 12 cm de moins *SBAF*
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Je vais quand même avoir l'air très con s'il ne se souvient pas de moi et puis, je ne tiens pas franchement à devoir insister, à devoir rentrer dans les détails sur cette journée, sur ce qu'il s'est passé, pour lui rafraîchir la mémoire. Ces moments-là n'ont été agréables ni pour lui, ni pour moi. Alors ça m'arrangerait qu'il se souvienne. J'ai envie de pouvoir le remercier. Il hoche la tête. Est-ce que c'est un oui ? Est-ce que ça veut dire qu'il se souvient bien de moi ? De tout ? Je ne peux pas vraiment le savoir, enfin pas totalement. Son regard est rué sur ma main qui est elle-même bien installée dans l'attelle. Je perçois soudain quelques images, je tente de faire le tri et je ne peux réprimer un frisson quand je vois les souvenirs du roux. Ce sont des choses dont je n'avais jusque là pas connaissance puisque je me suis évanoui avant. Il finit par relever son regard vers moi enfin l'abaisser, enfin... Il est plus grand que moi alors... Il ne croise pourtant pas mon regard, on dirait qu'il l'évite volontairement et je ne comprends pas bien pourquoi. Je veux dire, je me souviens de tout, je me souviens qu'il avait remarqué ma consommation d'alcool mais... Je sursaute presque lorsqu'il lève soudain sa main droite dans un mouvement un petit peu brusque. Un petit instant de flottement et il me salue ce qui a le mérite de me faire sourire parce que d'une, ça veut bien dire qu'il se souvient de moi et de deux, il n'est pas mécontent de me voir au point de m'ignorer puisqu'il me salue. C'est plutôt bon signe non ? Oui, c'est plutôt bon signe, surtout qu'il esquisse un sourire lui aussi. Un sourire charmant d'ailleurs. Je me donne une claque intérieurement : je ne peux pas trouver son sourire charmant, c'est un gamin. Il doit avoir quoi... Seize ans. Dix-sept ? Peut-être dix-huit ou alors il fait vraiment plus jeune que son âge... Bref, non, je n'ai pas le droit de trouver son petit sourire charmant bien qu'il le soit vraiment.

Vraiment.

Il se penche légèrement vers moi et inspire et aussitôt, je suis gêné. Vraiment gêné parce que je sais ce qu'il cherche et j'en suis tellement gêné que j'en rougis. Cela ne m'arrive jamais de rougir de cette façon mais là, oui, je suis foutrement mal dans mes pompes en fait... Il veut voir si j'ai bu. Il s'en souvient donc très bien de ce « détail ». Sauf qu'aujourd'hui je n'ai pas bu. Ce n'est pas simple, c'est même très compliqué parce que j'en ai très envie (et encore, je ne suis pas encore en manque, quand ça va être le cas, ça va être très vilain à voir...) mais non, je n'ai pas la moindre goutte d'alcool dans le sang. Cela semble lui faire plaisir parce qu'il sourit de nouveau et je me laisse aller à sourire moi-même de nouveau bien que mon sourire soit teinté d'une gêne à l'instar des traits de mon visage. Il me fait soudain un nouveau signe de la main et je vois ses lèvres former un bonjour mais aucun son ne sort. Je fronce légèrement les sourcils : est-il malade ? Ne parle-t-il plus ? Si c'est la seconde option, pourquoi ? Que s'est-il passé ? Au moment où je me pose intérieurement la question, c'est sa question à lui qui me parvient et elle me parvient directement de sa tête puisqu'il ne dit rien. Il se contente de faire un petit mouvement de menton dans ma direction. Je cherche à capter son regard. J'aimerais vraiment réussir à capter son regard. Je bouge légèrement le visage pour essayer de mieux capter son attention, pour essayer de plonger mon regard dans le sien.

« Je vais bien. Je me suis fait tirer dessus. » Je réalise, au moment où je prononce ces mots, que le tout est assez paradoxal. « J'étais dans un café et quelqu'un a voulu tuer des mutants et j'ai pris une balle mais ce n'est pas grave. » j'ajoute en bougeant les doigts de mon bras blessé pour lui prouver que je n'ai pas perdu l'usage du dit bras, que ça va. « C'est juste un peu long à guérir mais ça va aller. »

Je l'observe ensuite en silence quelques instants, j'essaye de me focaliser sur lui et pas sur ce que son cerveau peut m'envoyer sans que je ne puisse le contrôler.

« Et toi ? Comment ça va ? Tout s'est bien passé pour toi après ? »

En même temps, il s'est passé tellement de choses à New-York depuis que nous nous sommes rencontrés... Peut-être qu'il a frôlé la mort lui aussi. Cela arrive un peu trop souvent dans le coin.

« Est-ce que tu vas bien ? » je lui demande plus précisément.

Je n'en suis pas certain.
J'aimerais bien qu'il me parle autrement que par la pensée.
J'aimerais bien entendre sa voix.


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Je suis satisfait pour lui, satisfait qu'il n'ait pas l'odeur de l'inutilité, l'odeur de l'illusion, l'odeur d'un « tout ira bien » factice. Et pourtant, ça ne change rien pour moi. J'ai une façon de vivre qu'on pourrait juger de totalement égoïste car habituellement simplement orientée vers moi, pour moi, via moi. Ce n'est pas que les autres ne m'intéressent pas mais ce serait pour le commun des mortels comme essayer de réparer des machines à la mécanique desquelles il ne comprend rien. Aussi, quand je vois ses joues s'empourprer soudain, je ne sais pas quelle est l'origine de cette réaction ? Forcément, elle fait suite à mon mouvement mais que peut-il ressentir à cet instant ? Le rouge aux joues, c'est le signe de plusieurs choses : la timidité, la gêne, la honte, ou même la chaleur. A-t-il chaud, véritablement ?

Je penche la tête sur le côté, glisse mon regard sur son visage et ses joues à nouveau. Et je me permets de le saluer. Il se meut doucement sur le côté, son regard cherche le mien, je le vois du coin de l’œil alors que je tourne le visage sur le côté, l'inquiétude venant s'accrocher à mes traits. J'ai déjà essayé, parfois, il y a longtemps. Et aujourd'hui, encore plus qu'hier, il n'y a rien qu'il veuille voir dans mes yeux, rien du tout. Je voudrais poser mes doigts contre son visage pour le tourner, le détourner mais mes mains s'approchent sans que je puisse initier un contact pour l'instant. Mes doigts sont à quelques centimètres de son visage. Fort de cette barrière que je viens de construire, je me rapproche. Je préfère regarder sa bouche, ses mouvements lents quand il me répond. Quand il répond à une question que je n'ai pas vraiment posée mais qu'il a tout de même comprise. Ça me plaît. Je baisse la barrière de mes mains et abandonne le mouvement de ses lèvres pour poser les yeux sur son bras à nouveau. « Je vais bien. Je me suis fait tirer dessus. » J'écarquille les yeux. Mais qu'est-ce qu'il dit ?

Alors dans mes souvenirs, au dernier coup de feu que j'ai entendu retentir, il y a eu un mouvement de panique. D'ailleurs, vous étiez là, vous l'homme qui boit. J'ai mal pour lui, et pourtant je ne veux pas repenser à ce que ça peut faire d'avoir mal. À un moment donné, j'aurais voulu qu'on me tire une balle dans la tête, j'imagine. Pour mettre fin à la peur, à la douleur. Je respire plus lentement je ne veux pas penser à ça maintenant... « J'étais dans un café et quelqu'un a voulu tuer des mutants et j'ai pris une balle mais ce n'est pas grave. » dit-il, expliquant un peu les événements. Je comprends mieux. Mieux pourquoi il est blessé, pas pourquoi on voudrait tuer des mutants. D'ailleurs, je ne m'étais pas demandé s'il est un mutant ou pas, ça ne change rien pour moi. Je me moque qu'il puisse faire disparaître le ciel d'un claquement des mains, qu'il puisse créer du feu ou de la glace. Ça ne change pas qui il est, ça ne change pas la perception que j'ai de lui.

Il bouge les doigts et je viens glisser mon index sous le sien, caresse doucement la peau comme pour vérifier sa sensibilité. Je me penche contre son bras, absorbé par ma tâche. Je passe sous son majeur, sous son annulaire, sous son auriculaire, avec toute la concentration du monde. Soudain, j'écarte ma main. « Et toi ? Comment ça va ? Tout s'est bien passé pour toi après ? » Je lève les yeux au ciel, comme pour rassembler mes souvenirs, dans le but de lui donner une réponse réfléchie. Ce plus insupportable, c'est l'impuissance. Je porte mes doigts à mes lèvres, ne pas avoir été capable de dire quoique ce soit, de ne pas avoir été capable de bouger, de ne pas avoir été capable de réagir. Je regarde ma main libre puis pivote sur le côté. « Est-ce que tu vas bien ? » Je voudrais lui dire que je n'en sais rien, que j'ai besoin de comprendre et que je n'y arrive pas. Comprendre même pourquoi on lui a tiré dessus, comprendre ce qu'il a de grisant à engendrer la douleur. Je voudrais lui dire que quelqu'un a osé glisser sa langue contre mon visage, a osé poser ses mains sur mes épaules, qu'il m'a muré dans l'immobilité. Je voudrais lui montrer combien j'ai peur qu'il revienne, je voudrais lui montrer cette boule dans ma gorge qui m'empêche d'aligner deux syllabes.

Je voudrais qu'il ne reparte pas, qu'il reste ici. Tout simplement. Je tends l'index vers le ciel, comme pour lui intimer d'écouter. Je secoue doucement la tête de gauche à droite. Non, parce que je n'arrive pas à sortir de ce cauchemar. Que le dernier souvenir d'un véritable contact est ce dernier, et que ça me fait peur. Je voudrais simplement repasser mes doigts sous les siens et me perdre dans cette sensation. Est-ce impoli ? Malvenu ? Je fronce les sourcils et baisse le visage vers lui. Où est celui qui lui a tiré dessus maintenant ? Est-ce qu'il a toujours une appréhension quand il sort ?

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Il y a eu ce contact. Ce contact inattendu, un peu étrange, un peu déstabilisant quand il est venu glisser ses doigts contre les miens. Il a semblé bizarrement captivé par mes doigts. Il m'a semblé percevoir le fond de sa pensée, mais ça a été trouble et je n'ai pas bien saisi dans le fond le pourquoi de ce contact. Cela ne m'a pas gêné, cela m'a simplement surpris, voilà tout. Cela ne m'a pas empêché de lui demander comment il va. J'attends sa réponse, j'attends sa réponse avec impatience car je ne peux nier m'inquiéter pour lui. Il y a cette ombre dans son regard qui m'inquiète. Son silence aussi. Finalement, je ne le connais pas mais ce qu'il a fait pour moi, je ne l'oublie pas. Et je ne sais pas... Peut-être que cela vient de ce qu'il dégage, de ce qu'il m'inspire mais je veux qu'il aille bien. Il lève les yeux au ciel, porte ses doigts à ses lèvres, semble pris dans une profonde réflexion. Je n'obtiens aucune réponse de sa part, rien de formulé à haute voix en tout cas. Je perçois des bribes d'images mais là encore ce n'est pas net. Ce n'est que quand je lui demande s'il va bien que je perçois des images bien plus nettes. Je perçois ses pensées de façon plus directe et bien que cela soit mon pouvoir depuis longtemps, je l'ai tellement annihilé avec l'alcool que j'ai encore et toujours du mal à me faire aux pensées trop nettes, aux mots qui viennent s'infiltrer dans mon esprit avec une clarté déconcertante. J'ai envie de lui dire que moi je comprends pourquoi on m'a tiré dessus. J'ai envie de lui dire que la peur de la différence engendre la haine et que ça ne changera sans doute jamais. Ce serait un discours assez pessimiste, c'est vrai, mais tristement réaliste. Mes mots meurent cependant dans mon esprit avant même que je ne daigne les prononcer car je perçois d'autres pensées qui me font froncer les sourcils. Je ne perçois pas d'images là, simplement ses mots à lui, les mots qui se forment dans son esprit et qui viennent se faufiler jusque dans le mien et doucement, je sens une pointe de colère se former dans mon cœur.

On lui a fait du mal.
Et il a peur.
Il a peur que quelqu'un revienne mais qui ?

Il tend soudain l'index vers le ciel et je l'observe en silence quand il secoue soudain la tête de droite à gauche, me confirmant ainsi que non, il ne va pas bien. Cela me serre le cœur... Tellement en fait que les pensées m'assaillent davantage encore et j'entends tout : la peur du contact, le cauchemar, son envie de repasser ses doigts dans les miens... Au-delà de la douleur que ses pensées me provoquent, je parviens à esquisser un petit sourire qui se veut tendre et rassurant et quand il rebaisse son visage vers moi en fronçant les sourcils, mon sourire s'élargit un peu plus. Non, toucher ma main ne sera ni impoli ni malvenu. Ses dernières pensées me parviennent, ses questions et, doucement, je lève ma main pour venir me saisir de la sienne. Avec délicatesse, mes doigts viennent serrer les siens tandis que je plonge mon regard dans le sien.

« Je ne sais pas où il est mais je n'ai pas peur non. Pas de lui. Pas de ceux qui nous veulent de mal. De moi oui. » j'avoue finalement plus bas.

Ma faiblesse me fait peur oui.

S'il me le permet, je garde sa main dans la mienne, caresse très doucement sa peau pour le rassurer ou en tout cas essayer.

« Et toi tu n'as pas avoir peur. Tu es en sécurité ici. »

C'est ce que je crois sincèrement. L'Institut a été un refuge, un sanctuaire même pour moi à une époque : peut-être va-t-il le redevenir. Je me rapproche un peu plus de lui, diminue ainsi la distance entre nous, peut-être un peu trop. Mon sourire se fane doucement parce que c'est la colère qui reprend place dans mon cœur en repensant à ce que j'ai entendu dans sa tête, à la façon dont il m'a affirmé qu'il ne va pas bien.

« Plus personne ne te fera de mal. » On dirait presque une promesse. « Qui t'a fait du mal ? » je lui demande soudain, un air résolu sur le visage. « Qui ? Tu n'as pas besoin de le dire. Montre-moi... » j'ajoute en posant doucement mon index libre sur sa tempe pour lui faire comprendre que ce qu'il pense, je peux l'entendre.

Pas besoin de formuler le moindre mot à haute voix si ça lui est pénible. Je veux savoir qui a osé lui faire du mal oui et après quoi ? Le venger ? Et pourquoi pas après tout ? Il mérite bien qu'on le venge...


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La politesse, la diplomatie, ce qu'il « faut » faire sans que ce soit dicté par une loi, par une règle, ces sous entendus éthiques m'échappent totalement. J'en ai appris, beaucoup mais jamais assez. Ce qu'il ne faut pas dire, pas demander, pas faire. C'est parfois épuisant, épuisant de se forcer à tout écouter quand plusieurs personnes se lancent dans des joutes verbales qui n'en finissent pas. Fatiguant d'essayer de comprendre ce que l'un a voulu insinuer dix minutes plus tôt, alors que ses propos ne sont déjà plus d'actualité. Il me dit alors qu'il n'a pas peur de celui qui l'a blessé, de ceux qui pourraient lui – nous – vouloir du mal mais de lui-même. Pourquoi aurait-il peur de lui-même ? Quels sont les secrets qui lui abrite ? Je l'observe, chacun trace sur son visage, le mouvement de sa cage thoracique à chacune de ses inspirations, expirations comme s'il allait tout me révéler dans l'instant. Pourquoi avoir peur de ce qu'on peut représenter ? Tous les autres, ceux qui n'existent pas, tous ceux qui font partie de moi ne me font plus peur depuis longtemps parce que la peur ne les a pas chassés. Je les ai apprivoisés petit à petit, et j'apprends encore à le faire maintenant. Peut-être devrait-il apprendre aussi à apprivoiser ce qu'il est, pour ne plus avoir peur.

Je baisse les yeux sur ses doigts qui viennent enserrer les miens, j'attends un moment de m'habituer à ce contact plus prolongé puis je prends une longue inspiration et serre les siens à mon tour. Je fuis son regard à nouveau parce que je ne veux pas, je ne peux pas m'y perdre. Je ne sais pas ce que j'y trouverai et ça m'effraie. Je me concentre sur sa main et je réalise combien j'avais besoin de ce contact-ci, aujourd'hui, à cet instant, ici. Tout simplement. Je ne sortirai plus jamais d'ici, parce que moi, le monde extérieur me fait peur autant qu'il me fascine. Je voudrais pouvoir l'observer de loin, sans devoir y participer, sans en être l'une des marionnettes. Je ne le supporte pas, je veux garder les souvenirs quand un coin de mon esprit et ne plus jamais m'y replonger. Je ne veux pas croire que tout cela s'est produit.

Je me fige quand il me demande qui, et quand il me suggère de lui montrer. Je lève les yeux au ciel quelques instants. Je me suis persuadé que ce n'est que dans ma tête, j'essaie d'y croire un peu plus chaque jour. Je lâche ses doigts et me retourne, comment puis-je lui montrer ? Est-ce que je dois simplement replonger dans mes souvenirs ? C'est ça ? C'est ça ? Nous ne sommes plus là, nous ne sommes plus à la X-Mansion. Gabriel, sens-tu la fraîcheur d'une journée d'été qui commence à toucher à sa fin ? Le bruissement des feuilles qui s'entrechoquent quand un rare courant d'air passe, et le silence tout relatif dans cette partie du parc ? Je me retourne vers Gabriel, reprends ses doigts dans les miens.

Pourquoi vouloir voir ça, en quoi est-ce que ça t'aidera toi ? Moi je n'ai pas peur de toi, de ce que tu peux faire, de ce que tu peux représenter. Tu m'inspires confiance. Pourquoi veux-tu polluer ton esprit de mes souvenirs sales ? Mais si c'est ce que tu veux, alors viens. Pense à cette ombre que j'ai aperçue derrière moi, et rejoins le fil de mes pensées. Désolé.

Je serre toujours ses doigts dans les miens. Tu ne le vois pas, je ne l'ai pas vu immédiatement non-plus tu sais... à un moment donné, j'ai cru à une impression, un rêve, un fantasme. Jusqu'à ce qu'il prenne vie. Jusqu'à sentir sa main sur mon visage. Sens-tu tes lèvres collées quand il retire son immense main ? Est-ce que tu sens cette odeur qui te brûle les narines, qui voudrait t'arracher un jet de bile ? Est-ce que tu sens le contact de cette langue contre ton visage ? Ça me dégoûte, comment ressens-tu tout ça ? Ce flot de souvenirs, le vois-tu comme un film ou es-tu là, avec moi ? Quand ses mains sont devenues gigantesques, quand il a planté d'énormes griffes dans le mur, quand j'ai cru m'étouffer dans ma peur, est-ce que tu ressens tout ça ? Je lâche ses doigts, as-tu peur ?

Dans son dos, une ombre. Une ombre qui s'élève. Je suspendus mon souffle, regarde au-dessus de lui. C'est lui. C'est le cauchemar. Carnage fait son apparition, intangible, terrifiante. Elle écarte les bras, respire bruyamment, tu l'entends respirer ? Si proche de toi ? … C'est lui.
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