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 (ALITSYA) NEVER GIVE ALL YOUR HEART TO LOVE

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Casse-toi.

Depuis que j’ai quitté ce joyeux bordel le long de l’Hudson, je n’ai songé qu’à ça. Le coeur au bord des lèvres, j’avais pressé le pas et à peine organisé mes pensées. Tout était instinctif. Pilote automatique. La peur et les autres émotions connexes qui gravitaient autour étaient les seules choses qui me guidaient réellement à cet instant précis. Je sentais la frontière s’effriter, sa présence s’imposer. Sauf que je la réprimais de toutes mes forces. En aucun cas il devait sortir, sous aucun prétexte. Alors c’est sans grand étonnement que toute la logistique mise en place était sensé me rallier à un point en particulier, à savoir les locaux de cette organisation dont je faisais partie. Organisation dont je ne savais peu de choses…mais suffisamment pour être là à m’y rattacher, sans avoir l’envie viscérale d’en sortir. Je sentais cette alliance nécessaire, comme un cocon protecteur - ce qu’ils m’avaient promis, en quelques sortes. Me protéger de moi-même, premier point. Protéger les autres de cette chose, deuxième point. Ces gens-là savaient. J’ignorais depuis quand, mais ils semblaient être bien renseignés sur la question. Tant qu’ils tenaient leurs engagements, je n’allais pas cracher dans la soupe qu’on me servait. Et concrètement, je n’avais rien à y perdre…si ce n’est une pseudo-liberté que j’avais autrefois. J’étais suivi, surveillé en permanence. Normal vous me direz. J’étais incapable de me voir quand l’Autre est là. Incapable de me souvenir. De jauger la dangerosité. Je l’avais déduite de par les faits rapportés par les médias ou ce foutu bouquin signé St John.

Arrivé sur place, tout un protocole est mis en marche. Je suis ailleurs et leur demande de se presser, sans marquer de réels efforts en terme de diplomatie. On finit par me faire rentrer, je me sens déjà moins sous tension. Je sens que ça peut être rattrapé et, de toute évidence, la crise est passée. Il n’y a pas de risque pour que l’Autre survienne : la foule n’était plus, les sons tonitruants non plus. Quelqu’un que j’ai l’habitude de croiser me demande où est mon arme. Reprenant progressivement mes esprits, la réalité me frappe avec une certaine ardeur. « Chez moi. » Mensonge. Il était dans le taxi que j’avais laissé parqué près de l’Hudson. Ça aussi je dois le dire ? Non. Je mens, mais j’en ai besoin, pour qu’on puisse me laisser respirer un tant soit peu. Je ne veux pas être fliqué. Pas encore. L’homme acquiesce et me laisse partir, bien que je sente encore son regard posé sur mon dos après avoir fait quelques pas. J’avançai dans l’espoir de trouver quelque chose à boire - j’avais marché sans m’arrêter, mes mains étaient encore couvertes du sang du blessé que j’avais soigné au mieux. On ne m’avait même pas posé de questions vis à vis de ce détail d’ailleurs, et j’en remerciai ces têtes dures qui passaient çà et là dans le couloir que j’empruntais. La tête basse, j’avançai silencieusement, la nervosité piquant mes pores. Puis me vint une odeur que je reconnaîtrai entre mille. J’ignorai pourquoi je ne l’avais pas senti plus tôt, mais aussitôt après avoir capté cette dernière, j’avais levé le nez dans la direction dite.

Rien.

Ce n’était pas possible. Je marchai d’un pas plus rapide puis bifurquai sur la droite, dans un nouveau couloir. Je me stoppai brutalement, le souffle coupé par le tableau qui m’était offert. Elle me faisait alors dos. Sans réfléchir, je l’avais interpellé - et pas à moitié. « EMILY ! » La dernière fois que j’avais prononcé ce prénom, je l’avais hurlé de toutes mes forces. J’avais cru l’entendre, la sentir non loin, alors qu’il n’en avait rien été. Rien. Une hallucination. M’en être rendu compte m’avait fait chialer - avant que je ne daigne marteler les murs de mes poings. Même la douleur m’avait paru futile face à ce que je pouvais ressentir à l’intérieur. Or, là, elle était bien réelle. Trop réelle. Les agents alentours tiquent et réagissent aussitôt, leurs armes convergeant toutes vers un même point : moi. Mes yeux ne quittent pourtant pas la silhouette qui ne découvrait toujours pas son visage. Je mentirai en disant que je n’étais pas agacé du fait d’être pris pour cible. Y avaient-ils décelés du danger ? Ma voix portante avait-elle transmit ça ? J’osais espérer que non. L’Autre était silencieux, bien qu’aussi contrarié d’être prit dans cette assemblée de canons. Le seul qui bouillonnait à l’instant c’était moi, celui qui avait manifesté sa présence auprès de cette femme. Le seul qui l’avait réellement connue.

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Ce n'est pas simple. La situation n'est pas simple. Comment pourrait-elle l'être alors qu'il est dans ces murs ? Qu'il est là ? Que je risque à tout instant de le croiser ? On peut dire que je les rase les murs, oh que oui. Je retarde l'échéance au maximum parce que j'ignore ce qu'il va se passer lorsque nous allons nous croiser. Je me doute que cela va être tendu, électrique, je me doute que cela ne va pas être facile du tout. Comment gérer ? Je sais gérer les situations de crise, je sais même très bien le faire mais là, ça va être différent parce que lui et moi, c'est différent. J'ai menti, j'ai menti sur toute la ligne et lorsque je vais le revoir car c'est inévitable même si j'essaye de faire en sorte que non, je vais devoir mentir encore. Les mensonges sont déjà prêts. Ils sont dans ma tête depuis longtemps, très longtemps même, depuis le désert, depuis qu'il a hurlé mon prénom qui n'était pas vraiment le mien, depuis que j'ai su qu'il allait être lié à HYDRA de façon définitive. Je les ai travaillés ces mensonges, ils sont en béton armé, ils sont totalement plausibles mais ils restent des mensonges de plus. Je n'ai cependant pas d'autre choix car mes supérieurs ont été clairs à ce propos : il ne doit rien savoir, rien. Ils le tiennent avec des mensonges eux aussi et si jamais il venait à savoir que j'ai menti à l'époque, que j'étais proche de lui parce qu'il était ma mission, ou plutôt une mission parmi tant d'autres. Non. Non, il ne saura pas. Il ne doit pas savoir tant pour le protéger lui que protéger les autres parce que s'il perd totalement le contrôle, les conséquences seront catastrophiques et ça, j'en ai parfaitement conscience.

Je rase les murs donc.

Sur le tatami, j'envoie valdinguer mon adversaire, mon collègue certes mais mon adversaire en cet instant. Toujours cette faiblesse sur son flanc gauche, c'est affligeant. J'ai beau lui répéter, il ne fait pas attention. Quand il se redresse soudain pour essayer de reprendre le dessus, j'évite le coup et le contourne pour finir par lui faire une clé de bras. Il se retrouve à genoux au sol à me demander d'arrêter tandis que je tire un peu plus sur le bras.

« Je t'ai dit de faire attention, tu n'écoutes pas.
- Je sais ! Je sais ! Lâche-moi maintenant ! »

Et je le lâche parce que si je lui fais trop de mal, on va encore me dire que j'y vais trop fort. En même temps, on me demande de l'entraîner, je l'entraîne. Il faut qu'il apprenne mais il n'écoute pas. En lui faisant mal, il va écouter. Enfin, j'espère qu'à force il va écouter parce que si je suis obligée de lui casser le bras pour faire entrer les informations dans sa cervelle, je vais vraiment en entendre parler.

« Même heure demain. » je lui dis en allant récupérer mes affaires.

Direction les vestiaires, je prends une douche rapide et enfile mon tailleur gris foncé, attache mes cheveux, m'assure que mon arme est là où elle doit être et entreprends de m'en retourner jusqu'à mon bureau. J'ai un rapport à terminer, non pas que je sois en retard mais justement, je n'aime pas être en retard. Comme à l'accoutumée, on ne me salue que très peu dans les couloirs mais j'y suis habituée, je suis l'instigatrice de cette distance me montrant moi-même particulièrement distante avec les autres. Je n'aime pas trop me mélanger et ici, j'ai très peu de véritables alliés. Les autres, je m'en méfie, c'est comme ça. Je m'avance, le pas assuré, assez rapide, décidée à me rendre rapidement à mon bureau pour éviter de tomber sur lui, comme à chaque fois que j'emprunte les couloirs de la base. Quand sa voix retentit soudain, venant de nulle part, je me fige aussitôt, le corps tendu, les yeux écarquillés. Le prénom qu'il a prononcé n'est pas le mien mais c'est le seul dont il a connaissance. Mon cœur s'emballe : bon sang, j'ai beau m'être préparée, je ne le suis pas réellement. Je prends une profonde inspiration et me retourne : quel autre choix ai-je ? Je ne vais pas m'enfuir en courant. Je dois faire face et je dois faire face maintenant. Lorsque que je fais enfin face à Alistair, je m'aperçois qu'il se tient au milieu du couloir, qu'il me fixe et que tous les autres agents autour de nous sont en alerte, leurs armes pointées sur lui. Mon sang ne fait qu'un tour et je m'avance parmi eux en levant doucement les mains pour leur faire signe de se calmer.

« Baissez vos armes, ce n'est pas nécessaire. »

Sauf qu'Alistair est tendu comme un arc et qu'ils ont des consignes. Je continue de m'approcher et m'arrête ceci dit à une distance raisonnable d'Alistair : deux bons mètres. Ma main glisse presque imperceptiblement sur ma propre arme tandis que j'adresse un nouveau regard circulaire aux autres agents qui continuent de le viser. Mon regard est sans appel, tout comme mon ton.

« Je vous ai dit de baisser vos armes. Je m'en occupe. »

Les derniers mots ont le mérite de leur faire enfin baisser leurs armes : ma réputation ici n'est plus à faire, si je dis que je m'en occupe c'est que je m'en occupe. Le problème est qu'ils restent là à nous observer bien qu'ils aient baissé leurs armes.

« Vous n'avez rien d'autre à faire ? Bougez ! »

Je peux cogner au besoin mais ils ne m'obligent pas à aller jusque là puisque chacun reprend sa route. Je me retourne vers Alistair, retire ma main de mon arme car non, il n'est pas une menace. Je ne le perçois pas comme tel. Il est choqué mais pas menaçant. Je reste cependant là où je suis tout en plantant mon regard dans le sien.

« On peut discuter ? Ailleurs ? »

Je le lui propose, à lui d'accepter ou de refuser. J'imagine que s'il m'a interpellée, c'est qu'il veut discuter.



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Mes mains sont couvertes de sang séché. Ce dernier ne m’appartient pas mais rien n’aurait pu leur informer de cet état de fait. En soi, ce n’est qu’une piteuse métaphore qui pouvait être renvoyée à d’autres cas. À commencer par cette déclinaison des plus logiques (et tragique) : ces morts que j’avais sur la conscience. Leur sang qui me collait à la peau alors que j’étais incapable de me souvenir de leur regard avant de les achever. Pourquoi m’en encombrer me direz-vous ? Comment être hanté par quelque chose que je n’ai pas vécu à proprement parler ? Je me demande simplement comment on ne pourrait pas en être bouleversé. Être incontrôlable, agir ainsi…monstrueux, c’est tout ce qui me vient à l’esprit. Je vois l’impasse aussi. Celle qui m’hurle qu’il n’y a pas de suite à ce pénible voyage. Que je me battais pour rien. Pour des solutions qui n’existaient pas, pour un avenir équilibré que je n’aurais jamais. Avoir Emily en face de moi à cet instant me montre aussi à quel point je ne pourrais pas atteindre un semblant de stabilité - parce que j’avais essayé, que ça n’avait donné lieu qu’à des pesants échecs. Et des blessures que j’avais cru disparues, avalées par le travail du temps. Elles s’étaient rouvertes au moment même où elle s’était retournée vers moi. J’avais l’impression de l’avoir quittée hier. Pourtant, cela faisait des années. Des années que j’aurais dû oublier.

Je voulais faire disparaître ces traces. Ces stigmates. Presque autant que d’avoir une explication sur sa présence en ces lieux. La coïncidence était énorme. Trop pour être vraie. Quelque chose ne tournait pas rond. Si nous étions là aujourd’hui dans ce couloir alors que tout nous avait séparé depuis si longtemps…c’était qu’une raison bien particulière était inscrite là-derrière. Une raison que je crevais d’envie de connaître, comme quelque chose qui me revenait de droit. Je suis d’abord frappé par ses yeux qui, loin d’être si différents qu’autre fois, ne brillent plus du même éclat. Terni par je ne sais quel sentiment ou voile. Les secondes filent, le silence est pesant, le métal froid de leurs armes est toujours là, en dehors de leurs étuis et braqués dans ma direction. Je ne la quittai pas des yeux, je ne voulais pas qu’elle disparaisse à nouveau. Je ne voulais pas que ce fantôme m’échappe.

Et puis elle parla.

La froideur dans sa voix, sa tenue raide et sévère, je ne la reconnais pas. Le temps est parfois traître mais…cette fois-ci, je pense qu’il n’est pas vraiment question de ça. Je sentais encore la tension dans mes membres, la pression contre mon coeur, ma respiration freinée par ma cage thoracique comprimée. Le contraste est de toute violence. Emily aussi est armée, je le sens. Comme je sens qu’elle se rapproche à mesure que l’assemblée qui nous enserrait s’écaille. J’ôtai brièvement mes yeux de son visage pour fusiller du regard un des agents, un des rares qui avait daigné garder l’arme dégainée. Ravalant sa fierté, il avait fait disparaître son jouet pour disparaître comme les autres, dans les entrailles de cette base. « On peut discuter ? Ailleurs ? » J’ai l’impression qu’elle sait beaucoup de choses à mon sujet. Comment est-ce qu’elle pourrait ignorer, après tout ? Elle était là. Elle savait forcément ce que je représentais. À moins qu’elle ne soit que de ces consultants qui n’y connaissent rien et font, à mes yeux, acte de présence plus qu’autre chose. Rares étaient ceux qui savaient vraiment…je l’ignorais, j’étais naïf. Envers eux et davantage avec elle, même si pour le moment, mes doutes ne faisaient que se répandre comme la peste dans mon esprit. « Discuter… », répétais-je sans réel entrain alors que mon regard la percutait de nouveau. J’avais envie d’hurler. Mauvaise idée. Ma nervosité n’est cependant pas invisible, j’en ai les mains prises de légers spasmes. « Si c’est des oreilles baladeuses dont tu t’inquiètes… », je marquai une pause en laissant échapper un léger soupir, toujours aussi bousculé par sa présence, plus que par ce changement drastique que je pouvais sentir entre celle que j’avais connu et aujourd’hui. « Bon…ok. » J’aurais préféré parler sur place, là, tout de suite. Dans l’instant T. L’impatience m’ébranlait. J’avais paru las, exaspéré, préoccupé, tout ce que vous voulez. Malgré mes humeurs, je l’avais suivie sans dire traître mot, le vide s’installant dans ma tête. Je n’arrivais même pas à réfléchir - c’était trop me demander. Nous entrâmes dans ce que je reconnaissais être l’une des salles d’entrainement que j’avais pour habitude de fréquenter. Je ne fis pas de remarque, elle avait fermé la porte derrière nous et cela tombait bien, je ne voulais pas être dérangé. Pas plus que je voulais qu’elle fuit sous n’importe quel prétexte.

« Tu m’expliques ? Qu’est-ce que tu fous ici ? », deux tirs, une cible. Je ne peux pas m’empêcher d’être en colère, elle m’a fait souffrir, c’est une certitude. Mais je voulais surtout avoir mon dû, tant mérité : la vérité.

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Je ne veux pas d’esclandre. Je ne veux pas de scandale. Pas dans le couloir. Pas que je m’inquiète de ce que mes collègues pourraient penser mais mes chefs par contre, oui. Ce que nous avons à nous dire, je veux que ce soit dit la sphère privée, enfin, autant que possible en tout cas. J’observe Alistair en silence, tendue mais j’ai des raisons de l’être : il pourrait très bien perdre le contrôle, là, tout de suite, à cause de moi, à cause de ma présence et si c’était le cas, je n’aurais pas d’autre choix que de l’arrêter, en faisant le moins de dégâts possibles certes mais l’arrêter quand même et cette confrontation, je n’en veux pas. J’y suis préparée physiquement mais mentalement c’est une toute autre affaire parce que c’est lui et uniquement parce que c’est lui. Lui qui s’est détourné de moi, lui qui reste silencieux mais lui qui replante soudainement son regard dans le mien et, lorsqu’il prend la parole pour ne faire que répéter le mot « discuter », si le ton de sa voix semble plutôt calme lui ne l’est pas. Je le sais. Je le sens. Je le vois même. Brièvement, mon regard se pose sur ses mains prises de spasmes et je décide soudain, à tort peut-être, de retirer ma main de mon arme : s’il sent la moindre hostilité de ma part, cela ne va pas arranger les choses. Je veux qu’il se calme et pour qu’il y parvienne, il faut qu’il sente que je suis de son côté. Le risque est là, certes, mais il est calculé. Bien calculé. Du moins je l’espère. Il termine par reprendre la parole et parle des oreilles baladeuses dont je pourrais m’inquiéter et oui, il a raison, c’est bien de cela que je m’inquiète et je le lui fais savoir d’un haussement de sourcil prononcé. Il est loin d’être stupide. Instable certes mais pas stupide. Je le fixe, en silence, et quand il accepte enfin, je laisse échapper un bref soupir de soulagement. Je me détends aussi un peu parce que mine de rien, il s’agit là d’une petite victoire.

« Suis-moi. » je lui souffle tout bas avant de le dépasser et de marcher à vive allure dans le couloir.

J’ai dans l’idée de l’emmener dans la salle d’entraînement la plus proche. Premièrement parce que l’endroit est vaste, proche, mais surtout parce qu’à cette heure, elle sera très probablement vide. Je sens sa présence dans mon dos et certains de mes collègues s’inquiéteraient de lui tourner le dos de cette façon mais pas moi. Lorsque nous arrivons enfin dans à la dite salle, j’ouvre la porte, pénètre à l’intérieur et jette un coup d’œil circulaire pour m’apercevoir qu’elle est effectivement vide : parfait. Je laisse la porte ouverte pour Alistair et referme une fois qu’il a pénétré à l’intérieur. A l’instant même où je lâche la poignée, à l’instant même où nous nous retrouvons véritablement rien que tous les deux, mon estomac se noue, ma gorge aussi, enfin, tout mon corps devient un véritable sac de nœuds. En fait, je n’ai plus été seule avec lui depuis des années et là, ça me prend aux tripes… L’envie de le prendre dans mes bras. Aux tripes, véritablement. J’avais imaginé que ça allait être compliqué mais en réalité, j’étais bien loin du compte. Je croise mes mains devant moi, faignant d’être calme, sereine, ce que je suis parfaitement capable de faire : le masque est en place et pour le moment il ne bouge pas. Puis, ses questions tombent. Oh elles ne sont pas nombreuses, il n’y en a jamais que deux mais qui englobent tout un tas d’explications qu’il attend. Et son ton… En même temps, il ne peut pas employer d’autre ton que celui-là : à sa place, je réagirais pareil, sans aucun doute possible. Je l’observe en silence un instant, hoche la tête de haut en bas puis ravale ma salive.

« Je t’explique. » je lui dis dans un murmure qui fort heureusement ne manque pas d’assurance. Moi-même je ne manque pas d’assurance, pas extérieurement en tout cas parce qu’intérieurement ce n’est pas la même paire de manches. « Je travaille ici. » je lui dis sur un ton calme. Il ne faut pas que je laisse ma voix s’emporter, je me dois de rester au maximum stoïque. « Je suis un agent de terrain pour cette organisation. » je termine par préciser afin que mon explication n’amène pas davantage de questions dans son esprit à lui. Je sais ce que je peux dire, ce que je ne peux pas dire sur HYDRA, je le sais. Mon regard est planté dans celui d’Alistair et la seule chose qui pourrait trahir ma nervosité c’est la façon dont mes phalanges blanchissent à mesure mes doigts se resserent alors que mes mains sont toujours nouées devant moi. « Je savais que tu étais entre ces murs. » je lui lance soudain de but en blanc. Autant aller droit au but, non ? Je détourne brièvement le regard, très brièvement, avant de le reporter sur lui. « Et je t’ai évité. J’avais pas envie de remuer le passé mais je me doutais que tu finirais par me mettre la main dessus. Ce n’était jamais qu’une question de temps. » Au moins, là-dessus, je suis honnête. Me prend soudain l’envie de lui dire que je suis, malgré les circonstances, heureuse de le revoir mais j’étouffe les mots dans ma gorge avant qu’ils ne franchissent la barrière de mes lèvres. « Je… » Ah… Voilà que je perds en assurance même extérieurement maintenant. Je dois me reprendre. Je me reprends. « Je suis désolée. » Silence. « Pour tout. »

Au moins, ça couvre du terrain ça puisque je lui dois des excuses pour tellement de choses… Cependant, il ne va pas se contenter d’excuses, oh que non, et ça, j’en ai parfaitement conscience.


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