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 FITZSKYE ›› through the fields of our despair.

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Through the fields of our despair


Le dos de Daisy heurta le sol en un bruit sourd. La respiration haletante, les membres douloureux, elle abandonna l'idée de se relever. Et puis, une main se dessina devant elle : celle de Mack. Recouvrant petit à petit sa respiration normale, la jeune femme s'en saisit et il l'aida à se remettre sur pieds en silence. Ils avaient passé les dernières heures ensemble, d'abord à échanger des informations sur l'inhumaine qui venait de rejoindre l'équipe, puis sur Bobbi. Bobbi que tout le monde blâmait pour la trahison dont elle avait fait preuve. Trahison qui n'était qu'à moitié, selon Daisy. Elle l'avait mal pris au début, comme le reste de l'équipe, mais avait rapidement compris qu'elle suivait des ordres et que les ordres... Les ordres étaient les ordres, tout simplement. Elle ne remettait absolument pas en question l'affection que cette dernière éprouvait envers l'équipe, ni celle de Mack qui avait été son allié durant la mission. A vrai dire, elle comprenait un parti comme elle comprenait totalement l'autre, sans réellement chercher à prendre part à cette guerre interne. Ainsi, elle se retrouvait proche de Mack et Bobbi tout en continuant à s'entendre à merveille avec Ava ou Coulson dont les actes de Mockingbird lui restaient en travers de la gorge. Le monde extérieur ne se déchirait-il déjà pas assez sans que le shield ne vienne en remettre une couche ? C'était une chose qui la désolait réellement. Elle aurait aimé que l'entende soit au beau fixe, qu'ils se serrent les coudes les uns avec les autres pour pouvoir vaincre les différentes menaces se dressant sur leur chemin. Leur mésentente, aux yeux de Daisy était une faiblesse. Une faiblesse que l'ennemi n'hésiterait pas à exploiter, si l'occasion se présentait. Ouvrant la bouteille d'eau, elle observa Mack en faire autant, puis but une gorgée. « Mack ? » Il essuya son dos rempli de sueur, puis releva les yeux dans sa direction, le regard interrogateur. « Comment va Fitz ? » Il esquissa un sourire en coin, puis haussa doucement les épaules. « Comment va Simmons ? » Elle roula des yeux, chassa ses paroles d'un geste de la main avant de boire à nouveau, puis de s'étirer. Bon sang, elle s'était fait massacrer et son corps endolori commençait déjà à la faire souffrir. « Je sais, ils n'iront pas mieux tant que leur relation ne se sera pas arrangée », marmonna t-elle entre ses dents. Encore une amitié ayant volée en éclats. Une amitié, que disait-elle, une romance. Bon, un embryon de romance. C'était compliqué. De toute façon, comment cela aurait-il pu être simple ? Fitzsimmons ne l'étaient déjà pas eux-mêmes. « Tu vois, t'as trouvé toi-même la réponse à ta question. » Le silence s'empara de la pièce. Ce n'était pas lourd. Juste apaisant. Mack dégageait quelque chose d'apaisant de base, c'est pourquoi elle aimait tant rester en sa compagnie. Et Daisy avait besoin de ça, en ce moment. « Tu devrais peut-être lui parler. » Un rictus se dessina sur les lèvres de la jeune femme qui haussa légèrement les épaules. A entendre Mack, ce n'était pas une solution qu'elle avait envisagée. L'ennui, le vrai, c'était qu'elle avait tout essayé avec Fitz. Elle avait essayé les emails auxquels il répondait à peine, elle avait essayé les blagues auxquelles il ne répondait pas du tout. Elle avait essayé de manger avec lui à la cafétéria, elle avait essayé de le faire changer d'air, de l'inviter à une nuit entière dédiée à un marathon Doctor who, même si elle ne connaissait de la série que quelques épisodes vus à la dérobée. Elle avait vu l'hésitation se peindre sur son visage et puis plus rien. Il s'était refermé comme une huître, avait décliné sans même la regarder dans les yeux. Et elle avait été blessée. Ne comptait-elle pas ? Elle savait combien perdre Jemma était douloureux, elle ne remettait pas ça en question. Jamais elle ne le ferait. Elle connaissait assez Fitz pour savoir que son univers tournait autour d'elle. « Tu perds quoi à essayer à nouveau ? » Nouveau sourire de la part de Daisy. Amusé, cette fois-ci. Sa question sonnait d'autant plus comme un ordre, du genre "tu y vas ou je te botte le cul une seconde fois." « T'as raison. » Il lui attribua un clin d'œil et elle disparut.

Après avoir pris une douche, elle se retrouva à faire les cent pas dans le couloir qui menait au laboratoire dans lequel travaillait Fitz. Il était tard, le soleil était tombé depuis pas mal de temps maintenant, mais elle avait observé les allées et venues. Le jeune scientifique n'avait pas quitté son lieu de travail, elle en mettrait sa main à couper. C'était ridicule. Elle se sentait plus nerveuse que si elle se rendait à un entretient d'embauche. Ou à un rencart. Ou à quelque chose d'important. Quelque chose qui comptait réellement. Comme Fitz, en somme. C'était pour ça qu'elle était nerveuse : elle avait peur qu'il la rejette à nouveau. « Vas-y Daisy, maintenant », s'encouragea t-elle, sentant un regain d'énergie brûler chaque parcelle de son corps... Avant de retomber tout aussi vite. Ses pieds collés au sol, elle ne bougea pas d'un millimètre. « Ok, ça craint. » Un scientifique, terminant certainement sa journée passa sous son nez, lui attribua un regard à la fois curieux et inquiet. Comme si elle était un phénomène de foire ou qu'elle n'était pas saine d'esprit. L'était-elle ? « Quoi ? Ça ne vous est jamais arrivé d'avoir besoin de vous encourager vous-même ? » Il s'éloigna après lui avoir jeté un dernier regard suspicieux, puis tourna à l'intersection du couloir et disparut pour de bon. Daisy, quant-à elle, avait réussi à s'élancer vers le labo de Fitz. Elle y entra comme une furie. Une tornade abattant tout sur son passage. Elle aperçut aussitôt son ami dans un coin de la pièce et s'y précipita, avant que son courage ne retombe trop rapidement. « FITZ. » Elle ne se stoppa qu'une fois à ses côtés, inspirant une bouffée d'air frais. Lorsqu'il croisa son regard, son courage s'était évanoui. Quelle surprise. « Je... » Elle marqua une pause, tenta de reprendre contenance. Ses yeux balayèrent alors la laboratoire, s'attardant sur les machines et autres substances qui lui étaient inconnues. Elle se rappela aussitôt elle-même à l'ordre. Rester concentrée, ne pas se perdre en chemin. « J'ai appris que t'avais modifié la batterie de Jem... Que tu savais modifier la batterie des téléphones pour qu'elles tiennent plus longtemps. » Elle dégaina son propre téléphone en même temps que le sourire le plus enthousiaste qu'elle pouvait trouver en magasin. « T'as du temps à m'accorder ? » Elle guetta sa réaction, son estomac se tordant un peu plus qu'il ne l'était déjà.


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through the fields of our despair
They were always walking away from him. But he never seemed able to walk away from them.


« FITZ. » Un sursaut, un bref cri de surprise, il se retourne brusquement en tendant déjà la main vers l'arme la plus proche (en l'occurence, la canette de Red Bull abandonnée sur le coin du plan de travail) et se prépare mentalement à- à quoi exactement? Il s'imagine en train d'abattre un membre de l'HYDRA venu le kidnapper; en train de repousser un Zachariah Gordon peu satisfait du dernier gadget en mission ou- n'importe quoi. Fitz a appris qu'au S.H.I.E.L.D., on ne peut s'attendre à rien de la part de tout le monde. Tout est possible. Et tout est imprévisible.
Et c'est un peu ça, la beauté de la chose, non? Ignorer de quoi demain sera fait. Un jour il sera en train de réparer l'écran TV de la salle de repos du troisième étage; et le lendemain, il perdra sa meilleure amie sur une planète alien et vivra en aveugle et en apnée pendant des mois.
Fitz se retourna brutalement en agrippant sa cannette de Red Bull et en se composant un air menaçant, fronçant les sourcils et carrant la mâchoire- mais ce n'était que Daisy. Non, pas que. C'était juste Daisy. Pimpante, comme toujours, en tenue d'entraînement nota-t-il. Fitz n'avait jamais été bon pour décrypter les sentiments des autres, et on le lui avait souvent reproché, mais il savait qu'il y avait comme de la surprise dans le regard de Quake. Et quelque chose d'autre qu'il n'arrivait pas vraiment à identifier. “ Daisy? ” lâcha-t-il un peu misérablement, reposant le Red Bull soigneusement sur le plan de travail.

Il la voyait venir à des kilomètres. Tout le monde semblait prendre un malin plaisir à venir le voir et lui demander quelque chose tout en voulant lui soutirer d'autres informations. Il n'y avait vraiment qu'Ava pour lui dire franco ce qu'elle désirait lui dire... Fitz ne savait pas encore si c'était quelque chose de bien ou de néfaste. Il n'avait pas décidé. « Je... » Fitz lui adressa un petit sourire mi-coupable mi-amical en regardant Daisy, gênée, qui cherchait quelque chose à dire en balayant le laboratoire du regard. Après avoir détruit des mois de travail quelques semaines plus tôt lors d'une crise qu'Ava avait heureusement stoppé, Fitz avait entrepris de tout réparer et désormais, son bureau était comme neuf. Les laboratoires étant répartis en équipe, il était le seul ici et ça se voyait: tout était rangé par des codes couleur très précis, tout était arrangé dans des angles que lui seul comprenait et enfin, tout était dérangé d'une manière artistique au sens mystérieux.
« J'ai appris que t'avais modifié la batterie de Jem... Que tu savais modifier la batterie des téléphones pour qu'elles tiennent plus longtemps. » Il fronça les sourcils. “ Oui, j'avais fait ça pour Simmons, ” lâcha-t-il d'un ton plus acide qu'il n'aurait préféré. Ça l'agaçait, qu'il pense qu'il était incapable d'entendre le prénom de Simmons. Il n'aimait pas quand on le prenait comme une petite chose fragile, comme un handicapé ou un retardé. Les multiples précautions que prenaient certaines personnes pour avoir une conversation avec lui étaient les choses les plus énervantes du monde. Et que ça vienne de Daisy rendait la chose encore pire. « T'as du temps à m'accorder ? »

Les traits froncés de Fitz s'adoucirent lentement, alors que sa lippe s'ourlait d'un petit sourire déconfit. “ Pour toi, toujours, ” lâcha-t-il en s'emparant du téléphone qu'elle venait de sortir de sa poche. Un doux et blanc mensonge, bien évidemment.
Ça faisait des mois qu'il l'évitait, avec une délicatesse et un art très précis. Ce n'était pas une césure à proprement parler: il répondait à ses e-mails, la saluait à chaque fois qu'elle le faisait et pouvait même échanger quelques mots avec elle avant de s'en aller le plus rapidement possible. Il ne savait pas trop lui-même pourquoi il faisait ça. Il avait l'impression qu'il préférait s'enfermer de son plein gré dans sa solitude forcée. C'était une forme de contrôle comme une autre, non? Fitz était fatigué des gens qui allaient et venaient dans sa vie; des gens qui débarquaient sans prévenir, abattaient tous ses murs, explosaient les portes et démolissaient sa confiance avant de s'en aller comme des voleurs. Ward, ensuite Jemma, ensuite Coulson... il ne voulait pas que Daisy soit la prochaine sur la liste.
Et il savait qu'il était injuste. Ward l'avait effectivement manipulé mais jamais Jemma ne lui avait menti. Jamais Coulson ne l'avait trahi. Et il savait que Daisy l'estimait trop pour jamais faire quelque chose qui le blesserait.
Mais il voulait juste être misérable dans son coin.
Personne ne pouvait comprendre, de toutes façons. C'était Simmons, qui était douée pour les relations humaines, pas lui.

Sans un mot, il contourne Daisy pour aller chercher ses outils sur le plan de travail central à la pièce. Il sort du premier tiroir une petite collection de clefs permettant d'ouvrir les smartphones et d'en extirper les éléments, ainsi que son propre téléphone avec lequel il coupe la musique d'ambiance discrète qui résonne dans la pièce.
Le silence, soudainement, qui s'abat sur eux est tellement lourd que Fitz a le souffle coupé. Quand est-ce que c'est devenu si tendu entre eux? Sans mot dire encore une fois, il hisse sur son nez des lunettes grossissantes en ouvrant en deux le téléphone de Daisy et en en sortant la batterie. “ Ça ne va pas prendre longtemps, dit-il en déposant la batterie sur le plan de travail. Je connais pas ce modèle. Je vais demander à l'ordinateur de faire un scan, ça ira plus vite, ” marmonne-t-il à mi-voix, avant de tourner les yeux vers elle. “ Tout va bien? J'ai entendu dire qu'il y avait un nouvel élément dans ton équipe, ” lâche-t-il finalement, plus par politesse et obligation qu'autre chose, après avoir appuyé sur deux-trois boutons pour ordonner au scan holographique intégré au plan de travail de s'occuper de la batterie.
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Through the fields of our despair


Un sursaut pour un sursaut. Un cri pour un cri. Le coeur de Daisy rata un battement pour ensuite se mettre à tambouriner dans sa poitrine. Elle avait été prise de court, surprise par sa réaction. Automatiquement, elle fit la navette entre un Fitz cherchant à avoir l'air menaçant et une canette de redbull comme potentielle arme de défense. Une fois. Regard inquiet. Deux fois. Froncement de sourcils. Trois fois. Sourire amusé. « Tu pensais faire quoi ? Proposer à un potentiel assaillant de partager un verre avec toi ? », lui demanda t-elle, le ton taquin. Elle s'appuya contre le bureau, observa le jeune scientifique du coin de l'œil reposer la canette sur le bureau. « Daisy ? » A quoi s'attendait-elle, après avoir hurlé après Fitz de la sorte ? A ce qu'il se retourne en papillonnant des cils et en lui proposant d'aller boire un café, peut-être ? Elle n'avait pas non plus cherché à l'effrayer, pourtant. Son visage passa par diverses émotions : après la peur, l'étonnement.  Plus que ça, elle percevait sans la moindre difficulté le trouble, le doute, la méfiance. Envers elle ? Elle croisa les bras, fronça les sourcils à nouveau. Le malaise qu'elle avait ressenti elle-même n'était rien à présent, s'évaporant petit à petit en fumée. Et elle se sentait ridicule d'avoir ressenti un tel stresse à venir le voir. A lui adresser la parole. C'était Fitz, bon sang. Peut importait la situation, il serait toujours le plus maladroit d'eux deux. Même si avec ses blagues complètement pourries et ses petites remarques ironiques, Daisy ne se tenait vraiment pas loin. Malgré tout, il l'écoute débiter son excuse bidon, la seule qui lui était venue à l'esprit pour justifier sa présence dans le laboratoire. Parce qu'après tout, ne lui avait-il pas fait comprendre, à la façon Fitz, qu'ils n'avaient plus rien à se dire ? Elle esquissa un sourire à cette pensée : il n'en était pas question. Elle ne le laisserait pas faire, elle ne le laisserait pas s'entasser un peu plus et placer des barrières entre eux. Il était ce qui se rapprochait le plus d'un lien fraternel et elle n'allait pas le laisser lui filer entre les doigts, oh ça non. Peu lui importait qu'elle soit obligée de remuer ciel et terre, qu'elle soit obligée de le secouer, lui. « Oui, j'avais fait ça pour Simmons. » Aussi froid que du marbre et pourtant aussi nocif que l'acide. Daisy lui lança un regard en coin et pinça les lèvres. Okay, nouvelle approche. « Oui et j'ai trouvé ça dément. Je sens que je vais ramener tout mon matos », lui glissa t-elle, les yeux pétillants d'excitation à l'idée qu'il soit capable de rallonger la vie de ce qu'elle qualifiait comme étant "ses petits bébés". En outre, ses ordinateurs et autres outils. Tellement précieux. Elle avait déjà oublié le ton acide qu'avait pris Fitz, ne releva même pas lorsqu'il lui répondit que pour elle, il avait toujours du temps. Au contraire, elle se mit à gesticuler dans le bureau, observant de plus près tout ce qui se trouvait à sa portée. Mais ne touchant rien. Pas encore.

« C'est parfait, je sens que toi et moi on va passer beaucoup de temps ensemble du coup. Tu vas voir, j'ai un taaaaas de choses que tu vas pouvoir bidouiller. » Nouveau regard en coin, presque sévère : elle ne lui laisserait pas d'échappatoire. Elle se planterait dans le labo dès que l'occasion se présenterait, encore et encore. Jusqu'à-ce qu'il finisse par étouffer. Ou qu'elle finisse par briser un truc. Les mains sur les hanches, elle arpenta la pièce en silence, l'esprit ailleurs. L'esprit à Jemma. A l'idée qu'elle pourrait être ici, dans ce fichu labo et qu'elle arrangerait très certainement les choses. C'était tellement facile, quand ils étaient à trois, leur relation semblait presque couler de source. Daisy avait souvent eu l'impression que toute sa vie, c'était eux, la famille qu'elle avait tant attendu. S'agrandissant avec l'arrivée de Mack, Hunter et Bobbi. « Ça ne va pas prendre longtemps », lui confia t-il, alors que son regard était attiré par quelque chose de brillant sur l'une des étagères. Elle pivota légèrement sur elle-même pour l'observer s'activer à démanteler son téléphone. « Je connais pas ce modèle. Je vais demander à l'ordinateur de faire un scan, ça ira plus vite. » Elle se rendit compte que la musique de fond avait été coupée. Envolée. Plongeant la pièce dans un silence bien trop lourd. Bien trop pesant. Pourquoi s'évertuait-il à faire ça ? Dresser des barrières, encore et encore. « Tout va bien ? J'ai entendu dire qu'il y avait un nouvel élément dans ton équipe. » Elle ouvrit la bouche, mais la réponse resta bloquée dans le fond de sa gorge. Que devait-elle répondre ? Que oui, tout allait bien ? Alors qu'elle avait le coeur lourd, qu'elle avait l'estomac tordu ? C'était absurde. « Est-ce que tout va bien », répéta t-elle ironiquement, se remettant à arpenter le labo et se faisant violence pour ne rien toucher. Elle sentait bien qu'il lui faisait la conversation par pure politesse et que si ça n'avait tenu qu'à lui, si elle ne s'était pas ramenée dans son labo sans crier gare, ils en seraient toujours au point mort. Daisy s'arrêta de tourner en rond, revint sur ses pas, chercha à attirer l'attention de Fitz, mais surtout son regard. Quand allait-il la regarder dans les yeux ? « Je sais pas, à toi de me le dire », finit-elle par répondre, légèrement amère. Plus qu'elle ne l'aurait voulu. Chassant la conversation à propos du nouvel élément qu'elle avait dans son équipe d'un geste de la main, elle leva les yeux au ciel, puis pinça les lèvres. « Fitz », se contenta-t-elle de dire, essayant de capter l'attention du jeune scientifique. Elle laissa le silence s'emparer de la pièce le temps d'une minute, le temps qu'elle cherche ses mots, puis haussa les épaules. « Parle-moi. » Cela ressemblait bien plus à une supplication qu'autre chose, elle en fût elle-même étonnée. Toute sa vie, elle avait été à la recherche de quelqu'un comme Fitz. De quelqu'un comme Jemma, comme May, comme Coulson, comme Hunter, Bobbi, Mack. Toute sa vie, elle avait été en quête d'une potentielle famille et elle l'avait trouvée. Ou c'était sa famille qui l'avait trouvée, à vrai dire. Elle avait mis du temps, mais ça avait fini par se faire. Et ils étaient occupés à tout détruire. Rectification. Fitz était occupé à tout détruire, à tout envoyer valser d'un revers de la main. « J'ai bien compris que je te dérangeais », confia-t-elle après une nouvelle pause qui lui sembla durer une éternité où elle tenta de sourire, mais ne parvint qu'à grimacer. Elle inspira une bouffée d'air, posa une main sur l'épaule de son ami, puis se contenta d'ajouter. « Je veux juste que tu saches que tu n'es pas seul, que... Que quoi que tu puisses penser, je suis toujours là. » Trop sentimental. D'abord May, avec son retour. Puis avec Jemma qu'elle n'avait plus vue depuis une éternité. Et maintenant avec Fitz. Son coeur allait finir par exploser, c'était certain.


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« Oui et j'ai trouvé ça dément. Je sens que je vais ramener tout mon matos. C'est parfait, je sens que toi et moi on va passer beaucoup de temps ensemble du coup. Tu vas voir, j'ai un taaaaas de choses que tu vas pouvoir bidouiller. » Fitz la regarde d'un air prudent. Tout d'abord, il y a le fait qu'elle se promène librement dans le labo et Fitz ne peut pas s'empêcher d'être étrangement mal à l'aise. Il commence — lentement et âcrement — à s'habituer à la solitude de son bureau, de son labo: plus de Simmons, plus d'autres scientifiques, il était le seul de sa team à être ingénieur. Évidemment, de temps à autres, il allait voir d'autres chercheurs pour les aider ou pour leur demander leur aide; évidemment, de temps à autres, il devait démarcher des sociétés pour récupérer des matériaux; évidemment, il y avait des choses à faire à l'extérieur, des autorisations à faire signer, les membres de son équipe à voir. Mais la plupart du temps, Fitz s'enfermait dans ce laboratoire comme une princesse dans sa tour, parce que c'était un endroit confortable et sécurisant. Alors Daisy ici... de toutes manières, ce n'était pas comme si elle avait toujours respecté les limites qu'il s'était imposé à lui-même, naturellement, toutes ces années auparavant. Daisy avait débarqué dans sa vie et celle de Simmons comme un boulet de canon.
Mais avec le départ de Simmons, tout s'était effondré. Fitz ne savait pas trop pourquoi, ni comment: au début, il avait naïvement pensé que c'était Skye, la colle entre eux trois. Après tout, quand lui et Simmons se disputaient — ce qui arrivait à peu près tous les deux jours lors qu'ils étaient dans le Bus, des petites chamailleries sans réelle raison et sans réel début —, c'était toujours Daisy — Skye — qui venait les voir, l'un après l'autre, pour réparer les pots cassés. Généralement, en moins de dix minutes l'un ou l'autre s'attendrissait et en moins d'une heure, ils étaient de nouveau tous les trois à travailler sereinement ensemble ou à regarder la télévision.
Mais tout était différent aujourd'hui. Tout changeait. Tout se perdait.

« Est-ce que tout va bien, » répète-t-elle d'un ton presque dubitatif. Fitz ne relève pas, gardant les yeux fixés sur le scan qui lentement, se met en marche sous ses yeux. Une reproduction de la batterie du téléphone de Daisy se matérialise sous ses yeux lentement, composant par composant, pièce par pièce, niveau par niveau. Il n'y a rien à observer: il va falloir attendre une minute ou deux encore pour que le scan soit fini mais Fitz observe la chose avec détermination, comme pour passer le temps. « Je sais pas, à toi de me le dire. » Il ne répond pas. Elle s'essouflera elle-même sur son amertume, et se taira et Fitz n'a pas besoin de répondre ou de lui accorder de l'attention. C'est toujours la même chose, avec les gens comme Daisy. Ils veulent savoir, ils veulent savoir et ils veulent savoir jusqu'au moment où ils abandonnent. Fitz sait, maintenant: il a durement appris sa leçon. Il ne se laissera plus avoir. À quoi bon s'investir dans des relations destinées à finir dans les larmes et l'amertume?
« Fitz, » dit-elle simplement, son nom tombant comme un couperet. Fitz tourne les yeux vers elle, la dardant d'un air interrogateur — a-t-elle une autre question? une autre demande? Ses sourcils sont presque froncés: il a l'air presque en colère, aussi, comme si sa simple présence dans le laboratoire était une insulte au havre de paix qu'il y a difficilemen construit. « Parle-moi. »

Parle-moi. Parle-moi. Parle-moi. Parle. Des fois, les gens n'ont que ce mot à la bouche avec Fitz. Il se souvient de tous les enseignants, tous les professeurs, tous les conférenciers: parlez, Fitz. Dites quelque chose. Exprimez votre pensée. Au début, c'était simple. Il expliquait les choses telles qu'il les voyait, jusqu'à se rendre compte que personne ne le suivait. Puis il y avait eu Simmons. Simmons qui le comprenait d'un regard, qui n'avait pas besoin qu'il s'exprime, qui complétait ses phrases, qui les simplifiait aussi parfois.
Puis Simmons était partie. Prenant tout l'air avec elle. Tous les mots.
« J'ai bien compris que je te dérangeais. Je veux juste que tu saches que tu n'es pas seul, que... Que quoi que tu puisses penser, je suis toujours là. » Il a baissé les yeux dans sa réflexion; quand elle pose sa main sur son épaule, il les relève soudainement pour les planter dans les siens. Il n'a jamais aimé le contact physique — surtout quand pris par surprise — mais celui de Daisy ne l'a jamais particulièrement dérangé. En cet instant précis, pourtant, il n'a qu'une envie: s'échapper. Le plan de travail sur lequel il était tant concentré un instant plus tôt se met à biper: le scan est complet. Avec un naturel rodé par le temps, Fitz se défait de l'emprise de la main de Daisy pour contourner la table, manipulant l'hologramme de la batterie du bout des doigts. Il écarte l'index et le pouce: tous les composants de la batterie s'écartent les uns des autres, flottent dans l'air. “ Je sais que tu es là, Daisy, ” dit-il, en se concentrant sur les différentes partie de la batterie. “ Tu ne me déranges pas. Tu es- tu es mon amie, Daisy. ” Sa voix est absente: il étudie toujours la batterie. Finalement satisfait, il va récupérer la batterie et reprend ses outils pour l'ouvrir en deux et inspecter les éléments en vrai. On dirait un chirurgien sur la table d'opérations, avec des lunettes grossissantes en plus. Il ressemble un peu à un savant fou.
Il ignore ostensiblement Daisy. Il fait mine de se concentrer mais à vrai dire, ses pensées s'envolent déjà vers elle et Simmons et le Bus et Coulson et May et Tripp et Ward et tout le monde. Il pince des lèvres. “ Je ne sais pas ce que tu crois mais pour moi, tout va bien. J'ai l'impression que tout le monde s'inquiète pour moi sans raison. ” Ava, et Coulson et puis maintenant elle... Fitz n'est pas particulièrement surpris, après tout. Il comprend bien qu'ils l'infantilisent un peu. Il s'en fiche. Il s'en fiche. “ Tu as l'air d'être contrariée, toi ” dit-il, relevant la tête vers elle, ses yeux rendus globuleux par les lunettes.
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Through the fields of our despair


Elle réfléchit au sujet de Fitz. Au fond, ça fait un petit moment que ça la préoccupe, qu'elle se pose des questions à son sujet, qu'elle établit des combinaisons, décortique ses idées, finit par les trouver stupides ou au contraire plausibles. C'est ça l'ennui avec quelqu'un comme Fitz : pour savoir ce qui se déroule dans sa tête, il faut ou être dans sa tête, ou avoir un quotient intellectuel égal, voir supérieur au sien. Et Daisy ne possède pas tous ces atouts. Elle n'est pas Jemma. Elle n'est pas détentrice de deux doctorats depuis son adolescence. Daisy, c'est à peine si elle s'en sortait aux cours de sciences. Jemma. A nouveau, ses pensées se perdent, elle se souvient du trio qu'ils formaient à l'époque. Combien de fois ne s'était-elle déjà pas dit qu'il fallait qu'elle tourne la page ? Qu'il fallait qu'elle passe à autre chose ? Pourtant, ce n'était pas la chose la plus aisée qu'elle ait tenté de faire. Après tout, les deux scientifiques étaient ce qui se rapprochait le plus d'un frère et d'une soeur. Et elle avait mis tellement de temps à les trouver qu'intérieurement, elle savait qu'elle se refusait à les abandonner. En voyant Fitz aussi froid et distant, elle avait à nouveau l'impression d'être cette petite fille dont personne ne voulait, celle qui était ballottée de foyer en foyer, qui s'attachait et qu'on abandonnait presque aussitôt. Pleine de bonnes résolutions lorsqu'elle s'était glissée dans le labo de Fitz, ces dernières semblaient s'être envolées en un claquement de doigts. Pourquoi se refermait-il comme une huître face à elle ? Avait-elle surestimé leur lien affectif ? De la colère, elle finit par passer à la mélancolie ou du moins à quelque chose y ressemblant fortement. « Je sais que tu es là, Daisy », lui répondit-il finalement, les yeux fixés sur la batterie du téléphone qu'elle lui a confié. Combien de temps pourrait-elle encore tenir comme ça, avec des prétextes ? Elle pourrait lui confier la batterie de ses deux ordinateurs et de quelques autres objets et puis quoi ? Elle finit par se rendre à l'évidence : elle ne possédait pas un puits sans fond d'idées. Bien vite, elle tomberait à court. « Tu ne me déranges pas. Tu es- tu es mon amie, Daisy. » Elle ne répondit rien, légèrement désemparée, se remettant à réfléchir. Fitz, you're hurting my brain. Si seulement il savait. Elle avait l'impression de se retrouver au lycée, face à un problème épineux durant un examen de mathématiques. « Je ne sais pas ce que tu crois mais pour moi, tout va bien. J'ai l'impression que tout le monde s'inquiète pour moi sans raison. » Il finit par provoquer une réaction chez Daisy qui se figea sur place, un objet dont elle ignorait l'utilisation en main. Le regard tourné dans sa direction, elle haussa légèrement les épaules, comme pour lui donner raison, alors qu'elle n'en pensait pas moins. « Tu as l'air d'être contrariée, toi », renchérit-il en relevant le regard dans sa direction. Daisy laisse un sourire attendri se dessiner sur ses lèvres, amusée par la vision qui se dessine sous ses yeux : Fitz, le scientifique dans toute sa splendeur. C'est presque cliché. Et pourtant, ça lui semble si familier. Elle sait qu'elle en a besoin, sait que ça lui a manqué.

Et comment. Contrariée, elle l'est comme jamais. A cause de Ward dont le trahison lui reste en travers de la gorge, même après tout ce temps écoulé. A cause de Tripp et de sa mort dont elle se sent toujours pleinement coupable. A cause de Jemma et de sa défection. « Je.. je ne suis pas contrariée », se surprit-elle pourtant à répondre en croisant les bras, avant de les décroiser aussitôt et déposer l'objet qu'elle avait en main sans la moindre délicatesse, espérant soudainement que ce n'était pas quelque chose de trop précieux. « Enfin, peut-être un peu. » Elle croisa à nouveau les bras, changea de pied d'appui, ne sachant trop comment se comporter, quelle attitude adopter. Durant les quelques minutes précédentes, alors qu'elle inspectait la pièce en long, en large et en travers, elle s'était dit qu'elle devait abandonner. Que si Fitz ne voulait pas lui parler, s'ouvrir à elle, c'était son problème. Elle ne pouvait pas se reprocher de ne pas avoir essayé, après tout. Et puis, l'instant d'après, alors qu'il retournait la situation, cherchant à dévier l'attention sur elle, elle avait changé d'avis. Du Daisy tout craché. Le genre de personne à établir une longue stratégie bien rodée et finissant pourtant par se retrouver à improviser. « Ecoute, je sais que c'est plus pareil que dans le bus », lui confia t-elle en se pinçant les lèvres. « On regrette tous cette époque et je sais que la trahison de Ward t'as blessée. » Elle lui lança un regard en coin, haussa les sourcils, puis se mit à faire les cent pas, donnant l'impression d'être un lion en cage. Elle ne savait plus trop quelle position adopter avec Fitz. « Et Jemma. Jemma, tu ne m'en parle jamais Fitz. Alors que je sais combien tu l'aimes, j'suis pas aveugle. Ha ! En fait, même un aveugle le verrait, tiens », lui fit-elle remarquer en lui jetant un nouveau regard. Point sensible. Elle ne savait pas trop si elle faisait bien d'évoquer le sujet ou si elle faisait plus de mal qu'autre chose. « Son départ ne m'a certainement pas fait autant de mal qu'à toi, mais ça m'a blessé quand même, j'veux dire.... » Elle marqua une pause, se stoppa de tourner en rond, cherchant à croiser son regard. « Elle est ce qui se rapproche le plus d'une soeur pour moi et toi... Toi t'es le frère que j'ai jamais eu. » Cartes sur table. Elle avait essayé de le faire parler, il avait refusé. Alors c'était elle qui parlait. Et une fois la machine lancée, il était difficile de l'arrêter. « Et j'espérais sincèrement qu'on pourrait se serrer les coudes, parce que j'pensais qu'on était amis. Et arrête ton baratin, arrête de faire semblant que rien ne cloche, parce que tout cloche, absolument tout. J'ai p't'être pas ton Q.I, mais j'suis pas une imbécile Fitz. » Elle avait cherché à ne pas le brusquer. Elle avait cherché à le protéger, peut-être un peu le materner. Et c'est ce qui lu faisait peut-être défaut. Fitz n'était pas un enfant. Il était blessé, sans l'ombre d'un doute, mais il ne parviendrait pas à avancer à nouveau s'il ne parlait pas à quelqu'un et s'il se contentait de se refermer sur lui. Soudainement, le ventre de Daisy se mit à gargouiller. Elle leva la main dans sa direction, comme pour interrompre la conversation, y mettre pause. « Maintenant y'a deux options. Soit tu termines de bidouiller mon téléphone et on va manger quelque part, soit tu termines de bidouiller mon téléphone et je vais chercher à manger moi-même et je reviens, y'aura bien des trucs que je pourrais voler dans la cuisine du shield. » Dans tous les cas, elle n'abandonnait pas Fitz.


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« Je.. je ne suis pas contrariée. » Il arque un sourcil presque moqueur, alors que ses lèvres tressaillent pour réprimer un sourire du même ordre. Lentement, parce qu'il consent à avoir une vraie conversation (du moment qu'on ne parle pas de lui ou de Simmons, ça lui convient), il retire ses lunettes et repose doucement la batterie sur la table, se laissant aller contre le dossier de son siège en croisant les bras, ses yeux bleus toujours fixés sur Daisy. Presque prudents, en attendant qu'elle parle. Il ne s'était pas rendu compte à quel point elle lui avait manqué. Il s'était tant focalisé sur l'idée qu'il n'avait besoin de rien, de personne et encore moins d'eux, il avait érigé tant de murs entre eux et lui que finalement, quand Fitz se laisse aller à l'écouter et la regarder et faire attention à elle, il se rend compte de son importance à ses yeux et ça lui reste un peu en travers de la gorge. « Enfin, peut-être un peu, » admet-elle et Fitz écartèle un petit victorieux sur ses lèvres, bien malgré lui, qu'il a vite fait de ravaler quand Daisy se tourne vers lui. Elle hésite, elle est nerveuse, elle gigote. « Ecoute, je sais que c'est plus pareil que dans le bus. On regrette tous cette époque et je sais que la trahison de Ward t'as blessée. » À ces mots, Fitz détourne les yeux. Il ressent bizarrement une douleur derrière ses orbites, à sa tempe, dans ses poumons, ses poumons qui cherchent de l'air, ses poumons qui n'en trouvent pas, ses poumons qui se remplissent d'eau, l'eau, l'eau glaciale, partout, dans sa bouche, dans ses oreilles, partout, dans sa gorge, dans son nez, partout et- - « Et Jemma. Jemma, tu ne m'en parle jamais Fitz. Alors que je sais combien tu l'aimes, j'suis pas aveugle. Ha ! En fait, même un aveugle le verrait, tiens. »

Et Jemma. Jemma qui le sauve. Jemma qui s'en va. Putain de tragédie en deux temps. Il relève les yeux vers Daisy, silencieux, les bras toujours croisés, l'observant faire des allées et venues sans fin dans le petit laboratoire. Elle semble hésiter sur ses mots — à moins qu'elle le regrette un peu — mais Fitz la regarde toujours avec une indolence impassible, même si ça carbure sous son masque trop calme. « Son départ ne m'a certainement pas fait autant de mal qu'à toi, mais ça m'a blessé quand même, j'veux dire.... » Elle s'arrête. Se tourne vers lui. « Elle est ce qui se rapproche le plus d'une soeur pour moi et toi... Toi t'es le frère que j'ai jamais eu. »
Le frère que j'ai jamais eu.
« Et j'espérais sincèrement qu'on pourrait se serrer les coudes, parce que j'pensais qu'on était amis. Et arrête ton baratin, arrête de faire semblant que rien ne cloche, parce que tout cloche, absolument tout. J'ai p't'être pas ton Q.I, mais j'suis pas une imbécile Fitz. » Et quand il s'apprête à répondre, après une petite hésitation: « Maintenant y'a deux options. Soit tu termines de bidouiller mon téléphone et on va manger quelque part, soit tu termines de bidouiller mon téléphone et je vais chercher à manger moi-même et je reviens, y'aura bien des trucs que je pourrais voler dans la cuisine du shield. » Son coeur explose, mais ça ne fait pas trop mal cette fois.

Commande-nous un truc sur Deliveroo, ” bougonne-t-il d'un ton faussement boudeur, remettant les lunettes grossissantes en se détournant pour recontinuer de travailler sur la batterie, réprimant à grand mal le léger sourire incontrôlable qui lui mord les lèvres. “ Ça ne va pas être long. Mets la musique que tu veux en attendant, ” lui dit-il sans la regarder, lui donnant son propre téléphone pour qu'elle choisisse parmi sa bibliothèque. Bientôt, les enceintes dispersées aux quatre coins du laboratoire se remettent à vibrer lentement, et Fitz jette seulement un regard à Daisy silencieusement sentencieux quand elle choisit la chanson, l'air de dire seriously?
Il travaille en silence, et rapidement. Il ne lâche pas un mot à l'intention de la jeune femme, se contente de parfois l'accompagner dans les duos ridicules — la plupart issus de films Disney — qu'elle le force à écouter. Il ne la regarde pas. Travaille. Mais imperceptiblement, ses épaules se détendent et les sourires se succèdent sur son visage, son front cesse de se plier de soucis, il est presque- presque comme avant. Pile au moment où elle revient avec la nourriture, délivrée un bloc plus loin que l'entrepôt du S.H.I.E.L.D. par sécurité, il finit de réassembler le téléphone portable. “ Un mois de batterie sans données cellullaires, indique-t-il en le lui lançant. Et j'ai réparé ta prise Jack. ” Il jette un coup d'oeil curieux à la nourriture, puis lui fait signe de s'asseoir sur la chaise en face de la sienne, de l'autre côté du plan de travail. Il a l'air hésitant, ses mains qui se maltraitent, ses yeux un instant distants et incapables de se fixer dans les siens; finalement, il inspire profondément et la regarde. “ Merci, Daisy, ” dit-il tout d'abord, et ça n'a rien à voir avec la nourriture (qui sent délicieusement bon) qu'elle est en train de poser sur le plan de travail.
Ça a à voir avec sa sincérité, sa témérité, son courage, sa détermination. Son amitié. “ Je- je suis vraiment déso- désolé pour ces derniers mois, balbutie-t-il comme à chaque fois qu'il est nerveux. Il baisse les yeux, la gorge nouée. J'ai été- j'ai été égoïste. J'aurais dû savoir que le départ de Sim- Jemma t'avait heurté aussi mais- - Je croyais que- - Je-je suis tellement, tellement désolé, Daisy. Je suis- j'suis trop égoïste, ” lâche-t-il finalement, entre des dents serrées, les yeux tombant sur ses mains qui s'acharnent l'une contre l'autre, angoissées. “ Me-m'en veux pas, ” supplie-t-il presque, ensuite. Mais elle est là, non? Elle lui en veut pas. Elle tient encore à lui. Elle tient encore à lui et lui l'a repoussée tant de fois, a été distant tant de fois... “ Je ne sais pas qui je suis sans Simmons, dit-il brusquement, de peur de regretter en prononçant les mots et bientôt, on ne l'arrête plus: c'était toujours elle et moi, pendant des années. Et puis il y a eu vous, évidemment mais- ce n'est pas la même chose, tu comprends? Je- je t'adore Daisy, tout comme j'adore May et Phil et- et tout le monde. Mais ce n'est pas la même chose. ” Il se passe une main dans les cheveux, ses yeux bleus explorant toujours nerveusement les alentours. “ C'est un sentiment étrange, tu ne trouves pas? Ne jamais vouloir être sans une personne. ” Son ton n'est pas mélancolique: juste amer. “ C'est stupide. J'ai été stupide, j'suis désolé, Daisy.
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« Commande-nous un truc sur Deliveroo », qu'il bougonna finalement sous le regard stupéfait de Daisy, plutôt préparée à effacer une potentielle excuse pour se défiler de sa part qu'une quelconque acceptation. Prise au dépourvu par le revirement de la situation face à laquelle elle se trouvait, elle s'aperçut qu'elle était finalement à court de mots, elle qui quelques minutes auparavant s'était pourtant transformée en véritable moulin à paroles. « Ça ne va pas être long. Mets la musique que tu veux en attendant », renchérit-il en lui donnant son propre téléphone dont elle mit un temps considérable à s'emparer. Reprenant doucement le dessus, elle s'exécuta tandis qu'une étrange sensation d'apaisement réchauffait son corps. « A tes ordres, weirdo », se contenta t-elle de lui répondre affectueusement, ne pouvant réprimer un sourire plus longtemps. Fitz, ou l'art de comment changer d'avis comme de chemise. Il l'avait envoyé bouler quelques instants auparavant et maintenant elle se retrouvait à faire défiler sa playlist sous ses yeux, après avoir passé commande de leur repas. Aussitôt, elle se remit à arpenter la pièce en quête d'un endroit tranquille d'où elle pourrait avoir vue sur lui et être confortablement installée. Aussi ne mit-elle pas longtemps à se hisser sur l'un des bureaux de la pièce, s'appuyant contre le mur contre lequel il se trouvait. Bientôt, la mélodie d'un Disney s'éleva dans le labo et le jeune scientifique releva un regard, où se mêlaient la perplexité et l'exaspération, vers elle. « Quoi ? Le roi lion m'a toujours apaisée depuis que je suis toute petite », se justifia-t-elle en haussant les sourcils, comme pour le défier silencieusement d'y trouver quelque chose à y redire. Les minutes s'écoulèrent, ils n'échangèrent aucun mot, si ce n'est pour se retrouver à improviser un duo sur quelques chansons. C'était amusant. Daisy n'avait plus eu l'occasion de prendre du temps pour elle depuis... Trop longtemps, justement. Et être en bonne compagnie comme ça ne pouvait être que bénéfique. « Tu sais quel Disney j'avais en horreur ? Blanche-Neige. » Elle roula des yeux, puis balaya ses dires d'un geste de la main, comme si elle chassait l'idée de ce dessin animé au loin. « Bon. Faut dire que la méchante reine m'a toujours foutu les chocottes. » Elle marqua une pause, finalement, laissant un nouveau silence s'emparer de la pièce entre deux notes de musique. Pas pour longtemps. De but en blanc, elle l'interrogea à nouveau. C'était comme si maintenant que la glace s'était légèrement rompue, elle était incapable d'arrêter le flot de paroles s'échappant d'entre ses lèvres. « Comment c'était ? » Elle croisa son regard, puis précisa. « Ton enfance. » Elle est curieuse de savoir. Elle est toujours curieuse de tout, en fin de compte. « T'as eu droit aux Disney ou aux reportages scientifiques ? » Elle se moquait clairement de lui, sans vraiment le faire. Mi-affectueux et mi-moqueur, plutôt. Comme d'habitude. Comme avant qu'il ne décide de l'éviter. Petit à petit, elle avait l'impression que les choses reprenaient leur cours normal d'évolution entre eux. Bloody hell, ce que ça faisait du bien.

Son estomac s'était remis à gargouiller depuis quelques minutes déjà, lorsque le téléphone de Fitz s'alarma entre ses mains, lui signalant que leur commande était arrivée à bon port. Elle sauta du bureau sur lequel elle avait finalement pris ses aises, puis jeta un dernier coup d’œil à Fitz alors qu'elle marchait à reculons vers la porte du labo. « J'suis de retour dans dix minutes avec notre festin. » Aussitôt dit, aussitôt fait. A peine eût-elle déposé les paquets sur le bureau de Fitz que ce dernier lui lança son téléphone portable qu'elle attrapa au vol, "comme une pro", pensa-t-elle aussitôt, un sourire en coin dessiné sur les lèvres. « Un mois de batterie sans données cellulaires », lui indiqua t-il avant d'ajouter rapidement : « Et j'ai réparé ta prise Jack. » Elle se mit à hocher la tête. Tout en le remerciant, elle observa son portable sous tous les angles, ayant l'impression que ce dernier venait de subir une opération chirurgicale. Elle releva le regard, le plantant dans celui de son ami et s'exclamant le plus sincèrement du monde : « Trop cool. Fitz, je t'aime. » De toute façon, avec Daisy, les faux-semblants ne passaient pas. Pas longtemps, du moins. Par courtoisie, parfois. Mais ça finissait toujours par la rendre malade. Peut-être était-il trop sincère parfois, trop vraie. Mais au moins, on était toujours certain de tout avec elle. Elle s'exécuta lorsqu'il lui fit signe de s'asseoir en juste en face de lui, observant la nourriture avec une envie non masquée. « Merci, Daisy. » Obnubilée par ce qui finirait bientôt dans son estomac, elle se contenta d'hausser légèrement les épaules. « Oh, c'était rien. De toute façon j'avais faim, moi aussi, j'crois que tu l'auras remarqué aux bruits incessants ET exaspérants que faisait mon estomac ! » Elle laissa échapper un petit rire, releva finalement le regard pour chercher celui de Fitz, fuyant. Et ça la percuta de plein fouet, tant et si bien qu'elle ne parvint par à articuler une phrase complète. « Oh. » Elle fit de grands yeux l'espace d'une seconde, puis balaya ce qu'il venait de dire d'un geste de la main. Cela n'avait aucune importance. Réellement, tout ce qui comptait à ses yeux, c'était Fitz, l'instant présent, leur amitié insoupçonnée et pourtant bien existante. « Je- je suis vraiment déso- désolé pour ces derniers mois », balbutia-t-il, l'attendrissant aussitôt. « J'ai été- j'ai été égoïste. J'aurais dû savoir que le départ de Sim- Jemma t'avait heurté aussi mais- - Je croyais que- - Je-je suis tellement, tellement désolé, Daisy. Je suis- j'suis trop égoïste » Les yeux de Fitz tombèrent sur ses mains, s'acharnant l'une contre l'autre en une bataille incessante. Daisy laissa quelques secondes s'écouler. Secondes durant lesquelles Fitz enchaîna, trop rapide pour qu'elle ait le temps de lui répondre quoique ce soit. « Me-m'en veux pas. » Elle se pencha alors par-dessus la table, posa ses mains sur celles du jeune scientifique et les serra légèrement en une étreinte qu'elle voulait réconfortante. Son regard, qu'elle plongea dans le sien parla pour elle, mais elle ne pu réprimer ses paroles. « Fitz, tu veux savoir un truc ? » Elle ne lâcha pas son regard, ni ses mains. « T'es la dernière personne à laquelle je pourrais en vouloir sur cette planète. » Elle était sincère. Elle était passée par toutes sortes d'émotions : la crainte de l'abandon, qu'il se soit lassé d'elle. L’incompréhension, ensuite, parce qu'elle n'avait pas compris ce qu'elle avait pu faire de travers. Et la colère, légèrement. Parce qu'il refusait de lui expliquer. Mais c'était fini. Daisy n'était pas une personne rancunière de nature et Fitz... Fitz elle était incapable de lui en vouloir. « Je ne sais pas qui je suis sans Simmons. » Elle hocha positivement la tête, relâchant son étreinte pour déballer les paquets emballant leur nourriture, mais l'écoutant toujours avec une attention particulière. « c'était toujours elle et moi, pendant des années. Et puis il y a eu vous, évidemment mais- ce n'est pas la même chose, tu comprends? Je- je t'adore Daisy, tout comme j'adore May et Phil et- et tout le monde. Mais ce n'est pas la même chose. » Et comment, qu'elle comprenait. « Deux faces d'une même pièce, c'est l'image que j'ai toujours eue de vous deux », lui confia-t-elle en lui attribuant un sourire tendre et rassurant, comme elle n'en réservait qu'à Fitz ou Jemma. Ces deux-là... Ces deux-là avec une facilité inhumaine pour l'amadouer. Et lui briser le coeur, comme il le faisait à l'instant-même. Les savoir divisés de la sorte la rendait malade. « C'est un sentiment étrange, tu ne trouves pas? Ne jamais vouloir être sans une personne. » Ses mouvements se stoppèrent, son regard resta figé sur Fitz. Elle avait l'impression d'entendre Jemma parler. C'était complètement dingue, même après tout ce temps, elle hallucinait toujours devant ce pouvoir qu'ils avaient. Celui de lire dans l'esprit l'un de l'autre, de parler l'un comme l'autre, de terminer les phrases l'un de l'autre. De véritables âmes-soeurs. « Étrange... Peut-être pas tant que ça », lui répondit-elle avec sincérité. « Pour tout te dire, venant de votre part, ça me semble même couler de source. Je te l'ai déjà dit, mais Simmons et toi, vous êtes tellement liés... J'avais jamais vu ça avant de vous rencontrer », lui avoua t-elle en relevant le regard, croisant celui de Fitz. « Et tu sais quoi ? » Elle haussa légèrement les épaules, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. « J'ai toujours pensé que rien ne pourrait briser ça. Ce lien. » Nouveau haussement d'épaule, elle leva les yeux au ciel pour accompagner le geste à la parole. « Et peu importe qu'un océan ou une planète se soit intercalée entre vous, peu importe qu'elle bosse pour Iron Man. Vous êtes Fitz et Simmons. Fitzsimmons. Je pense que dix ans ne peuvent pas être jetés à la poubelle aussi facilement. » Et elle croyait férocement à ce qu'elle disait. S'il y avait bien deux personnes sur terre que rien ne pourrait séparer, c'était ces deux-là. Pourtant, elle ne comprenait que trop bien le ton amère qu'il prenait. Il avait le droit. « T'as le droit de lui en vouloir d'être partie. Et ça ne voudra pas dire que tu l'aime moins pour autant. » Deux fois. Une fois après que Ward ait balancé le duo au fond de l'océan. Et après avoir été aspirée par le monolithe. « C'est stupide. J'ai été stupide, j'suis désolé, Daisy. » Elle secoua légèrement la tête, picorant légèrement dans son assiette. Se raclant la gorge pour éviter que sa voix ne tremble sous l'émotion, elle lui répondit du tac-au-tac : « Promets-moi que tu ne me mettras plus jamais de côté comme ça. »


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Il ne s'en rendait pas vraiment compte, avant, mais Daisy lui avait manqué. Elle ne lui avait pas manqué comme lui manquait l'Écosse ou comme lui manquaient des petits détails de là-bas: le Irn Bru, les matinées froides et rafraîchissantes ou l'accent si distinctif de là-bas; non, elle lui manquait comme Simmons lui manquait, comme sa mère lui manquait, elle lui manquait car Daisy était devenu quelqu'un d'indispensable et même si ça lui faisait peur, le fait qu'elle soit si importante à ses yeux, ça lui faisait plaisir d'avoir trouvé quelqu'un comme ça. Ça voulait bien dire qu'il pouvait compter sur elle, n'est-ce pas? Oui, elle ne les trahirait jamais comme Ward, ne l'abandonnerai jamais comme Simmons. Daisy était quelqu'un de particulier. Elle était différente de toutes les personnes qu'il avait connu jusque là. Et c'est avec un grand naturel qu'ils tombent dans une petite routine qu'ils avaient difficilement mis en place dans le Bus, les journées qu'ils passaient sans mission particulière dans l'emploi du temps: lui en train de travailler avec ou sans Simmons et elle traînant avec eux, les avalanchant d'informations et de questions en leur faisant écouter de la musique ridicule. « Tu sais quel Disney j'avais en horreur ? Blanche-Neige. Fitz leva les yeux au ciel. Évidemment, semblait-il dire. Bon. Faut dire que la méchante reine m'a toujours foutu les chocottes. » Il eut un petit haussement d'épaules, n'ayant pas particulièrement d'avis sur le sujet, jusqu'à ce qu'elle s'engage sur une pente glissante: « Comment c'était ? » Arquement de sourcil de l'écossais. « Ton enfance. T'as eu droit aux Disney ou aux reportages scientifiques ? » Le sujet de conversation ne semble pas le ravir. Il fronce délicatement du nez en faisant mine de se concentrer sur ce sur quoi il est en train de travailler. Daisy n'a jamais fait un mystère du fait qu'elle n'a jamais connu ses parents ou qu'elle a eu une enfance difficile. Pour Fitz... ça a toujours été un peu plus compliqué, il a toujours habilement évité les questions des autres à son propos, même Simmons. Il n'y a qu'à elle qu'il a jamais révélé à demi-mot son enfance teintée de solitude et d'incompréhension. “ Nous n'avions pas la télévision, laisse-t-il finalement tomber, plus gentiment que l'on pourrait le penser. Mais quand nous étions à l'Académie, quand elle a su que je n'avais jamais regardé aucun film Disney, Simmons m'a bien évidemment initié: on a tout regardé en une semaine, plusieurs films par nuit. Mon préféré était les Artistochats mais elle préférait Mulan. Silence contemplatif. J'ai passé le plus clair de mon enfance le nez dans les bouquins, ” finit-il par rajouter, se sentant un peu mal d'avoir évité si maladroitement sa question sur son histoire.

Mais comme toujours, Daisy ne s'en formalise pas. Comment a-t-il pu être aussi bête qu'il s'est senti obligé de la repousser, comme si elle ne le comprendrait pas? Elle a toujours été la plus à même de le comprendre. Mais c'est... c'est si dur de faire confiance aux gens, de nos jours, quand ils vous abanonnent tous aussi aisément.
Alors il la remercie, avec toute la maladresse du monde et toute la sincérité du monde, et ne peut s'empêcher de sourire tendrement quand elle rétorque aussitôt, la Daisy trop énergique et enthousiaste et idéaliste: « Oh, c'était rien. De toute façon j'avais faim, moi aussi, j'crois que tu l'auras remarqué aux bruits incessants ET exaspérants que faisait mon estomac ! » Mais les yeux graves de son ami lui font comprendre qu'il ne parle pas de la nourriture (« Oh, » lâche-t-elle doucement) et le sourire de Fitz s'évanouit, laissant place aux tremblements insupportables de sa voix et ses hésitations toutes humaines et naturelles. À chaque fois qu'il pense qu'il est enfin guéri, totalement, à chaque fois que les mots s'additionnent rapidement sur sa langue et qu'il oublie ce qui a pu lui arriver (l'Accident quelques lieues sous les mers, en d'autres termes), l'aphasie le prend à revers, faisant hésiter les mots sur sa langue, faisant se battre les syllabes en duel dans sa gorge.
Et elle ne lui en veut pas. Fitz n'aime pas quand on le touche mais quand Daisy se penche et pose sa main sur les siennes, il se détend aussitôt et c'est agréable, parce que c'est rassurant, parce que c'est sincère, parce que c'est Daisy. « Fitz, tu veux savoir un truc ? Il lève son regard vers elle. T'es la dernière personne à laquelle je pourrais en vouloir sur cette planète. » Le frère que j'ai jamais eu, repense-t-il, encore et encore, des mots sans poids ni conséquence d'apparence qui pourtant, pourtant, veulent tout dire pour Fitz.

Il a peur qu'elle lui dise quelque chose comme: tu devrais abandonner Fitz. Tu devrais oublier. Mais Daisy est impossible à prédire et à imaginer (si elle n'existerait pas, il l'inventerait): elle a l'air surprise, puis se détend dans un léger sourire incertain. « Étrange... Peut-être pas tant que ça. Pour tout te dire, venant de votre part, ça me semble même couler de source. Je te l'ai déjà dit, mais Simmons et toi, vous êtes tellement liés... J'avais jamais vu ça avant de vous rencontrer. » Deux faces d'une même pièce. On leur a déjà dit ça, au SHIELD et à l'Academy mais venant de Daisy... c'est différent. C'est vrai et ça donne du poids à des sentiments qui grandissent dans le coeur de Fitz depuis des mois. « Et tu sais quoi ? J'ai toujours pensé que rien ne pourrait briser ça. Ce lien. » Nouvement arquement de sourcils. « Et peu importe qu'un océan ou une planète se soit intercalée entre vous, peu importe qu'elle bosse pour Iron Man. Vous êtes Fitz et Simmons. Fitzsimmons. Je pense que dix ans ne peuvent pas être jetés à la poubelle aussi facilement. » Il pense ça, aussi. Mais c'est... si dur. Elle sait, n'est-ce pas? « T'as le droit de lui en vouloir d'être partie. Et ça ne voudra pas dire que tu l'aime moins pour autant. » Et juste pour ça, juste comme ça, il a envie de la prendre dans ses bras.

« Promets-moi que tu ne me mettras plus jamais de côté comme ça. »
Je ne peux pas- - ” Fitz n'aime pas faire des promesses vides et dire des paroles en l'air. Il aime bien mesurer ses propos, ratifier ses serments, être sûr de ce qu'il avance. Il n'aime pas promettre. Il ne peut pas lui promettre ça parce que des fois, il est trop inconstant, des fois il est imprévisible et tout d'un coup, il s'énerve sans raison. Mais — c'est Daisy. “ Je te promets, ” finit-il par lâcher simplement, la gorge nouée. Il lui doit bien ça.

Il ouvre la boîte de nourriture qu'elle a prise pour lui avec attention et un air méticuleux, faisant bien attention à ne rien déchirer qui n'est pas à déchirer et à ne rien forcer sur le packaging, avant de révéler la nourriture encore chaude dont l'odeur lui arrache un léger sourire satisfait. Porc au caramel et nouilles. Elle le connait trop. “ Quand j'étais petit, j'avais pas beaucoup d'amis, finit-il par dire en récupérant la fourchette fournie avec la commande, les yeux fixés sur la nourriture. J'en avais... errr, j'en avais pas, en fait. Trop différent. Je préférais lire. J'ai dévoré le Seigneur des Anneaux à huit ans en cinq jours, j'ai lu Guerre et Paix quand j'avais neuf ans parce que je m'ennuyais et mon livre préféré était l'Art de la guerre quand j'en avais dix... bref. Je- je préférais être seul. ” Il y avait les moqueries, aussi, et la cruauté toute enfantine des autres gamins. L'incompréhension quand il a fini le lycée en un éclair, quand il s'est retrouvé sur les bancs de l'université sans que personne ne s'y attende... Mais là n'était pas l'histoire, n'est-ce pas? “ Jusqu'à l'Academy, j'étais seul, laisse-t-il finalement tomber en plongeant son regard dans le sien. Jusqu'au Bus, je n'avais que Simmons. T'es la meilleure amie que j'ai jamais eu, Daisy. T'es- t'es comme une soeur pour moi aussi. ” Il n'avait pas tout à fait peur de le lui dire. Elle le savait déjà, de toutes manières, n'est-ce pas? Il lui adressa un petit sourire hésitant, incertain, presque tremblant. “ Ce n'est pas la même chose avec Simmons. Ce ne sera jamais la même chose sans Simmons, aussi. Mais... Daisy. J'te promets que ça arrivera plus, j'ai été trop bête. J'ai tellement- j'ai tellement peur d'être tout seul à nouveau. Quand Coulson m'a changé d'équipe, je pensais- -Que vous m'aviez tous abandonné. Gorge nouée. Ça lui ressemble pas de parler comme ça, autant, mais il sait qu'il vaut mieux qu'il continue avant de se taire pour toujours.
Il commence à manger en silence. “ Tu penses que j'ai une chance, avec Simmons? ” finit-il par demander presque innocemment, sentant aussitôt une rougeur toute embarassée envahir ses joues.
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« Nous n'avions pas la télévision », lui confia-t-il alors qu'elle le questionnait sur son enfance, sur le déroulement de cette dernière. Curieuse, avide de savoir comment Fitz avait évolué, s'il avait baigné dans le monde scientifique dès son plus jeune âge ou s'il s'y était intéressé seul. « Mais quand nous étions à l'Académie, quand elle a su que je n'avais jamais regardé aucun film Disney, Simmons m'a bien évidemment initié: on a tout regardé en une semaine, plusieurs films par nuit. Mon préféré était les Artistochats mais elle préférait Mulan. » Daisy hocha la tête de façon entendue, restant muette quelques instants avant de lui lancer un regard amusé. « Tu sais quoi ? Je pensais que ton Disney préféré était le livre de la jungle et que c'était pour ça que tu faisais une fixation sur les singes. » "Si nous avions un singe". Combien de fois n'avait-elle pas entendu cette phrase sortir de la bouche de Fitz ? Elle avait cessé de compter. Un jour, elle avait même débarqué dans le bureau de Coulson comme une tornade, le suppliant de lui offrir un petit singe pour qu'il arrête d'en demander un. Pour abréger les souffrances de l'équipe, même si aujourd'hui, à bien y penser, c'était drôle. Tellement drôle. Fitz avait ce petit côté qui faisait rire beaucoup de monde sans qu'il ne s'en rende réellement compte. « J'ai passé le plus clair de mon enfance le nez dans les bouquins. » Daisy haussa aussitôt les sourcils, loin d'être étonnée. Qu'il lui annonce qu'il avait passé son temps devant des dessins animés comme Pokemon ou autre l'aurait étonnée.

Et elle lui dit tout. Ce qu'elle pensait sur Simmons et lui. Elle chercha à le connaître un peu plus, à renforcer le lien qui les unissait. Cœur ouvert, cartes sur table. Il avait besoin de l'entendre, elle en restait persuadée. Il avait besoin de savoir qu'il n'était pas seul, qu'il ne le serait jamais. Pas tant que Daisy serait vivante. Elle se disait parfois qu'elle était trop sentimentale, qu'à force de s'accrocher avec tant de ferveur au Shield, à ses coéquipiers, s’apparentant bien plus à des membres de sa famille qu'autre chose, qu'un jour elle finirait blessée. Parce qu'ils étaient tout pour elle, littéralement parlant. Contrairement à Fitz ou à Simmons, rien de l'attendait au-dehors de l'enceinte rassurante du shield. Pas de famille, pas d'amis, aucune attache. Rien. Raison numéro une pour laquelle le jeune scientifique n'aurait jamais dû douter d'elle. Étonnamment, elle sentit Fitz s'adoucir, comme si petit à petit, elle parvenait à l'amadouer ou quelque chose dans ces eaux-là. Alors elle en profita. Elle sauta sur l'occasion pour lui faire jurer que lui ne l'abandonnerait plus. Parce que même si elle ne le dirait pas, c'était la sensation qu'elle avait eu. D'abord Simmons partie. Puis May. Et Fitz refusant de lui adresser la parole. Trois des personnes dont elle était extrêmement proche. Si elle avait laissé Simmons faire le premier, sachant que le traumatisme dû à ce qu'elle avait subi devait être relativement déroutant, elle s'était battue pour May et Fitz. Elle avait tenté de tracer son ancien os et avait presque harcelé Fitz. Vu sous un certain angle, c'était flippant. Vu sous un autre, c'était presque mignon, cette dévotion envers eux, cet attachement grandissant un peu plus à chaque fois. « Je ne peux pas- - » Daisy se figea, pinça les lèvres et son regard s'assombrit l'espace d'un court instant. Après tout, elle ne pouvait pas l'obliger. Personne ne lui avait ordonné de s'attacher à Fitz. C'était à ses risques et périls, après tout. Si elle était blessée, c'était de sa faute à elle. « Je te promets », finit-il pourtant par lâcher, provoquant un froncement de sourcils chez la jeune inhumaine. Elle ne savait pas ce qui l'avait fait changer d'avis. Elle espérait juste qu'il était sincère et qu'il ne disait pas ça pour lui faire plaisir, pour ne pas la heurter.

Nouilles sautées au poulet pour elle. Elle n'avait pas osé déranger Fitz, alors qu'il était occupé sur son téléphone, alors elle avait commandé pour lui, espérant ne pas foirer. Mais le sourire satisfait collé sur ses lèvres ne fit que lui confirmer qu'elle était dans le bon. Dans le pire dès cas, elle aurait échangé son plat avec Fitz. « Quand j'étais petit, j'avais pas beaucoup d'amis », lui annonça-t-il alors qu'elle se débattait avec les baguettes qu'on avait fournis avec son plat. C'était quoi leur problème, à toujours donner des baguettes tout en sachant que 99,9999% de la population ne savait pas s'en servir ? « J'en avais... errr, j'en avais pas, en fait. Trop différent. Je préférais lire. J'ai dévoré le Seigneur des Anneaux à huit ans en cinq jours, j'ai lu Guerre et Paix quand j'avais neuf ans parce que je m'ennuyais et mon livre préféré était l'Art de la guerre quand j'en avais dix... bref. Je- je préférais être seul. » Seul, parce que plus intelligent. Mais seul quand même. Et quand on était gosse, c'était le genre de truc qui pouvait faire mal. Elle ne le savait que trop bien. « Parce que t'étais déjà extraordinaire, alors qu'eux étaient ordinaires », lui fit-elle remarquer le plus naturellement du monde, cherchant dans l'emballage pour voir s'ils n'avaient pas fourni une fourchette en plastique pour les nuls des baguettes comme elle. Bingo. Sourire triomphant. Elle continua de l'écouter. Pour une fois qu'il acceptait de parler, elle n'allait pas s'en plaindre. Elle imaginait bien qu'un garçon aussi intelligent que Fitz avait dû être persécuté. Parce que c'était comme ça que ça fonctionnait, dans la vie. Tout ce qui ne rentre pas dans le moule, tout ce qui n'est pas formaté est sujet aux moqueries. « Y'avait une peste dans mon école. Rencontrée quand j'avais six ans, j'ai été obligée de la supporter jusqu'à la fin du lycée », lui expliqua-t-elle en roulant des yeux. Rien que le souvenir de cette pimbêche l'exaspérait. « En dernière année, on avait un gros travail à remettre, qui pouvait jouer sur la réussite de notre année. J'ai hacké son ordinateur pour y introduire un virus. Elle a tout perdu. Et elle a passé plusieurs nuits blanches pour ne pas foirer la dernière année. » La vengeance, c'était pas bien. Mais c'était doux, quand même, lorsque c'était véritablement mérité. Tout ça pour montrer à Fitz qu'il n'était pas seul et que les enfants méchants, c'était le fléau international. Mais qu'ils pouvaient être remis à leur place. « Jusqu'à l'Academy, j'étais seul. Jusqu'au Bus, je n'avais que Simmons. T'es la meilleure amie que j'ai jamais eu, Daisy. T'es- t'es comme une soeur pour moi aussi. » Et ça la toucha, en plein coeur. Elle se figea, lui lança un long regard, puis les larmes lui montèrent aux yeux. « Y'a de la poussière par ici je crois », se justifia-t-elle en frottant ses yeux, puis en souriant tendrement, un drôle de sentiment lui serrant la poitrine. Elle baissa les yeux sur son plat. « Ce n'est pas la même chose avec Simmons. Ce ne sera jamais la même chose sans Simmons, aussi. Mais... Daisy. J'te promets que ça arrivera plus, j'ai été trop bête. J'ai tellement- j'ai tellement peur d'être tout seul à nouveau. Quand Coulson m'a changé d'équipe, je pensais- - » Elle avala une bouchée de nouilles tout en le fixant dans les yeux, toujours aussi émue, mais ayant réussi à reprendre le dessus sur ses émotions. « Fitz, Coulson a pas fait ça pour t'isoler. Et tu sais que même si on se retrouvait dans deux continents différents, ça changerait rien au fait qu'on est une équipe. Toi, Mack, Bobbi, Hunter, May, Coulson, Lincoln, Simmons. C'est... C'est un peu comme une famille, tu vois. » Elle marqua une pause avant de reprendre. « On peut ne plus se voir aussi souvent qu'avant, mais tu sais qu'on t'aime, tu sais que tu nous aimes. Tu sais qu'on sera toujours là pour toi et tu sais que toi aussi, tu seras toujours là pour nous. C'est comme ça que ça fonctionne. » Elle déposa sa fourchette, puis les relia tous les deux d'un geste du doigt, comme pour appuyer ses dires. « Toi et moi. C'est comme ça qu'on fonctionne. » Il avait beau s'être retrouvé dans l'équipe d'Ava et elle avait beau être à la tête de sa propre équipe maintenant, elle voulait qu'il comprenne que ça ne changeait rien. Elle voulait qu'il comprenne qu'ils s'étaient rencontrés à un moment important de sa vie et qu'elle n'était pas prête à le lâcher. Après ce petit moment émotion, elle se remit à manger, appréciant un peu plus chaque bouchée. Faudrait qu'elle parle à Lincoln des nouilles sautées au poulet, elle était certaine qu'il allait adorer. « Tu penses que j'ai une chance, avec Simmons? » Elle avala de travers, manqua de s'étouffer. Toussa une ou deux fois, puis reprit contenance. Ça, même pour Fitz, c'était direct. Il l'étonnait vraiment. Pendant quelques instants, elle fût incapable de lui répondre. S'il y avait deux personnes sur terre dont elle était persuadée qu'ils finiraient leurs vieux jours ensemble, c'était bien Fitz et Simmons. En dehors de Coulson et May. Elle attrapa une serviette en papier, puis s'essuya la bouche en se laissant glisser contre le dossier de la chaise, croisant les bras et prenant affichant un petit sourire victorieux sur ses lèvres. Elle était tellement contente et fière qu'il ait craché le morceau. « Pfff, si toi t'as pas de chance, alors Jemma va finir nonne. » Teinté d'humour et pourtant elle le pensait vraiment. Pas que Simmons finirait nonne, mais qu'il était celui qu'elle aimait. « J'ai toujours pas compris comment ça se faisait qu'après autant d'années, il ne s'était rien passé. J'veux dire... » Elle fit une légère grimace, leva les yeux au plafond. « C'est évident que vous vous aimez. Bon, elle a flippé quand tu lui as avoué ce que tu ressentais, okaaaay. Mais ça peut arriver à tout le monde. Je ne te dirais pas ça si je ne le pensais pas. » Légère pause. Était-il sérieux ? Il ne pouvait pas avoir loupé les regards qu'elle posait sur lui, il ne pouvait pas avoir loupé une évidence aussi grosse qu'un éléphant. Pourtant, elle fût bien obligée de se rendre à l'évidence. « T'attends quoi, casanova ? »


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« Tu sais quoi ? Je pensais que ton Disney préféré était le livre de la jungle et que c'était pour ça que tu faisais une fixation sur les singes. » Fitz ne peut s'empêcher de rire, légèrement. C'est vrai qu'ils ont tous eu tendance à le taquiner avec sa fascination pour les singes. D'ailleurs, rien qu'hier, il a encore envoyé un courrier recommandé à l'adresse de Maria Hill pour qu'elle adoucisse un peu les procédures du SHIELD contre les animaux et l'autorise enfin à avoir son singe de compagnie. “ Ce sera une histoire pour une autre fois mais je peux seulement te donner quelques mots pour te spoiler: zoo, escapade, libération. ” Il lui adresse un petit sourire en coin, amusé. Il n'y a que Daisy pour le faire rire ainsi.
Et manquer de le faire pleurer. « Parce que t'étais déjà extraordinaire, alors qu'eux étaient ordinaires. » Extraordinaire. Lui. Fitz. Cette pensée le tourmente parce qu'il sait, au fond de lui, que Daisy est sincère mais il sait aussi qu'il n'a rien d'extraordinaire. Il n'a pas de pouvoirs comme elle, il n'a pas des capacités physiques impressionnantes, il est incapable de sauver la vie de quiconque, il perd ses moyens parfois que ce soit par colère, frustration ou par incapacité à réagir et... il a tellement, tellement de défauts. Mais elle le pense, de tout son coeur, et Fitz se sent étrangement ému. Comment leur relation a-t-elle pu évoluer à ce point en si peu de temps?  « Y'avait une peste dans mon école. Rencontrée quand j'avais six ans, j'ai été obligée de la supporter jusqu'à la fin du lycée. En dernière année, on avait un gros travail à remettre, qui pouvait jouer sur la réussite de notre année. J'ai hacké son ordinateur pour y introduire un virus. Elle a tout perdu. Et elle a passé plusieurs nuits blanches pour ne pas foirer la dernière année. » Fitz ouvrit lentement la bouche. “ C'est... t'es juste horrible, Daisy, dit-il avec un air faussement scandalisé. T'imagines si on t'avait fait ça à toi? T'es terrible, ” fait-il mine de la réprimander, mais rien ne peut réellement masquer le léger sourire amusé qui se hisse sur ses lèvres. Fitz se demande si ils auraient été amis, si ils s'étaient rencontrés avant, à l'école, quand ils étaient plus jeunes. Mais il préfère repousser cette pensée plutôt que de s'y attarder.

« Y'a de la poussière par ici je crois, » dit-elle quand il lui confie qu'il la considère comme sa soeur. Il fronce les sourcils. “ Ah bon? J'ai tout nettoyé hier, ” dit-il d'un air boudeur, un peu déçu de lui-même. Il espère qu'elle n'est pas allergique. Machinalement, il passe son doigt à la surface du plan de travail pour vérifier qu'une couche de poussière ne s'y trouve pas. Typiquement, faire la poussière est un truc que Fitz aime faire seul (il ne fait pas confiance à quiconque pour s'en occuper) et la propreté est quelque chose d'important pour lui. Après le départ de Daisy, il vérifiera que tout est bel et bien propre.
Puis il parle de Simmons (et de l'équipe) et le regard de Daisy change, il le sent. Il n'aime pas trop parler de ses sentiments, Fitz. Il n'aime pas trop parler mais pour Daisy, il est capable de tout. L'air boudeur, il joue un peu avec des morceaux de viande entourés de caramel, les déposant sans appétit dans sa bouche. « Fitz, Coulson a pas fait ça pour t'isoler. Et tu sais que même si on se retrouvait dans deux continents différents, ça changerait rien au fait qu'on est une équipe. Toi, Mack, Bobbi, Hunter, May, Coulson, Lincoln, Simmons. C'est... C'est un peu comme une famille, tu vois. » Tout le monde lui dit ça. Que ce n'est pas une punition, que c'est pour son bien, le bien de l'organisation, le bien de tout le monde... mais tout de même. « On peut ne plus se voir aussi souvent qu'avant, mais tu sais qu'on t'aime, tu sais que tu nous aimes. Tu sais qu'on sera toujours là pour toi et tu sais que toi aussi, tu seras toujours là pour nous. C'est comme ça que ça fonctionne. » Tu sais qu'on t'aime. Alors c'est ça, l'amour? Pendant des mois, elle n'a pas abandonné, a cherché à lui parler, n'a jamais hésité à venir le voir même quand il l'ignorait. Loyauté infaillible, fidélité sans borne, amour. Ça lui fait un peu peur et ses tripes font des noeuds dans son ventre. « Toi et moi. C'est comme ça qu'on fonctionne. » Fitz sourit. “ Toi et moi, ” rétorque-t-il simplement, en hochant pensivement la tête.

Ils mangent tous les deux en silence, mais c'est un silence plus confortable que les précédents. Daisy est l'une de ses meilleures amies sur Terre, même si il ne le dit pas, même si il n'arrive pas à le dire. Elle lui est tellement précieuse. Comme sa petite soeur, en effet, et même plus. Il le lui montre mal, il le lui montre pas. Il se fait la promesse secrète qu'il s'occupera mieux d'elle les prochaines semaines. Elle va tellement en avoir marre de lui.
Et puis, comme elle est un peu comme sa petite soeur, il lui pose typiquement la question qu'on pose à tous les amis communs de notre... crush. Berk. Le mot est vraiment horrible, quand il réfère à Simmons. Mais il ne sait pas comment appeler autrement l'attirance manifeste qu'il ressent pour elle depuis quelques mois.
Comme toute réponse, Daisy manque de s'étouffer et Fitz lève vers elle un regard presque... inquiet. Finalement, elle se laisse aller contre le dossier de son siège et lui adresse une moue goguenarde qui fait s'enflammer les joues de Fitz et baisser le regard, se reconcentrant sur sa nourriture. « Pfff, si toi t'as pas de chance, alors Jemma va finir nonne. » Nonne? Il imagine vraiment très mal Simmons rentrer dans les ordres. « J'ai toujours pas compris comment ça se faisait qu'après autant d'années, il ne s'était rien passé. J'veux dire... C'est évident que vous vous aimez. Bon, elle a flippé quand tu lui as avoué ce que tu ressentais, okaaaay. Mais ça peut arriver à tout le monde. Je ne te dirais pas ça si je ne le pensais pas. » Il est toujours en train de mourir d'embarras, maintenant, faisant mine de manger le plus de nouilles humainement possible en une bouchée. « T'attends quoi, casanova ? » Casanova. Non mais vraiment.

Qu'est-ce qu'il attend? Lui-même ne sait pas trop. “ Avant qu'on... parte en guerre, elle m'a dit que peut-être- éventuellement- il y avait... ” Il se tait, circonspect, n'osant pas relever le regard. Du bout de ses baguettes, il joue toujours avec la nourriture. Sa main tremble un peu mais il la force à bien fonctionner, pour se rassurer qu'il a grandi, qu'il a guéri. Sa main gauche est parfois engourdie, parfois nerveuse, parfois tremblante, mais elle va mieux. Il va mieux. “ On avait un rendez-vous. Avant que le monolithe l'avale, elle m'avait- enfin, j'avais- on avait prévu d'aller dîner ensemble. Je- je me souviens, j'avais commencé à dresser une liste — tu sais combien elle adore les listes — pendant toute la soirée, puis j'étais venue la voir dans sa chambre pour la lui soumettre mais elle était pas là. ” La chambre était vide, les lumières éteintes. Il avait couru dans toute la base, avait réveillé tout le monde, avait hurlé son nom — en vain. Elle avait disparu. C'était seulement en consultant les vidéos de surveillance qu'il avait vu son triste sort.
Il ne s'était jamais senti si incapable de toute sa vie. “ Mais elle est partie. Je crois- j'ai pas pu m'empêcher de penser qu'elle veut juste de l'espace, tu vois? Je crois qu'elle nous aime tous mais qu'elle a besoin de... se recentrer. ” Se recentrer. Fitz déteste cette idée.
Je l'ai revue, ” avoue-t-il brusquement. “ Je lui ai dis que je ne pouvais pas attendre indéfiniment pour elle. ” Il regarde toujours son porc en caramel. En mange un autre morceau sans appétit. En disant ça, il se sent soudainement... vide. Bête. Stupide. Il a merdé et il regrette mais ça, il refuse de l'avouer. “ J'ai pas envie d'en parler, décrète-t-il finalement. Dis-moi plutôt ce qu'il se passe entre toi et ce stupide Campbell, ” bougonne-t-il, vrillant sur elle un regard pénétrant de celui qui observe depuis longtemps, mais fait mine de rien.
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« Ce sera une histoire pour une autre fois mais je peux seulement te donner quelques mots pour te spoiler: zoo, escapade, libération. » Elle l'observe du coin de l’œil. Genre. Fitz est un tyran. Il lui balance des trucs comme ça, puis il lui dit que ça sera pour une autre fois. Ça la fait quand même sourire un peu. Beaucoup, d'accord. Et c'est vrai que, quand elle dit de Fitz, qu'aussi jeune était-il, il était déjà extraordinaire, elle le pense vraiment. Parce qu'elle, elle voit pas le jeune homme qui bute sur les mots et qui rougit peut-être trop facilement. Elle voit pas le Fitz qui tremble, l'incertain. Elle voit l'esprit brillant qu'elle a en face d'elle, elle voit le Fitz qui a sauvé Jemma, quitte à y perdre la vie, celui qui l'a soutenue, alors que le reste de l'équipe était effrayé par ses capacités inhumaines. Elle voit ses qualités et ses défauts n'ont pas d'importance. Ils lui paraissent tellement dérisoires à côté de ses nombreux atouts, ses indéfinissables qualités. Elle pourrait lui parler de tout pendant des heures, c'est vrai aussi. Elle sait qu'il ne la juge pas. Pas réellement. « C'est... t'es juste horrible, Daisy. T'imagines si on t'avait fait ça à toi? T'es terrible. » Il cherche à se donner un air scandalisé, elle n'y croit pas une seule seconde. En y repensant, elle se dit que cette fichue gamine l'avait bien cherché et que si c'était à refaire, elle le referait sans la moindre hésitation. Sans la moindre honte.

« Ah bon? J'ai tout nettoyé hier, » qu'il lui dit, l'air déçu, lorsqu'elle sort le prétexte (et cliché) de la poussière, pour ne pas avouer qu'elle a les larmes aux yeux. Fitz et son innocence à toute épreuve. Ça l'ébahit un peu plus à chaque fois et pourtant, ça commence à faire un paquet de temps qu'elle le connait, maintenant. Elle se demande si dans dix ans (oui, parce qu'elle le sait, ils finiront leurs vieux jours ensemble, avec Jemma, Lincoln, Hunter, Bobbi, Ava et le reste de la clique, trop nombreux pour qu'elle puisse tous les citer), il sera toujours le même. Elle l'espère un peu, beaucoup. Terriblement. C'est ce qui fait qu'il est Fitz. Elle se dit parfois qu'il dégage une candeur qu'elle ne comprend pas. Même après tout ce qu'il a traversé, ça reste, c'est comme marqué au fer rouge. Faut croire qu'une personne ne change jamais réellement. Et heureusement, dans le cas de Leopold Fitz. Elle pense à tout ça et lui... Lui il passe son doigt sur la table pour s'assurer qu'une couche de poussière ne s'y est pas installée. Fitz... Elle retient un éclat de rire, mais le sujet sur lequel ils dévient ne la fait plus sourire. Elle reprend son sérieux. Oui, ça lui arrive de l'être. Elle lui explique que jamais Coulson ne souhaiterait les diviser et que quand bien même quelqu'un chercherait à le faire, au fond, qu'est-ce que cela changerait ? Son attachement pour lui était présent et ne changerait pas. C'était comme pour Jemma : elle avait beau être partie chez Stark, dès qu'elle s'était décidée à rompre les remparts qu'elle avait érigés entre elles, Daisy s'était précipitée. Et elle en avait fait de même avec Fitz, alors elle espère qu'il comprendra, cette fois. Que Fitzskimmons, c'est réel.  « Toi et moi. » Et ça lui suffit, elle sait qu'il a comprit. Elle espère qu'il ne l'oubliera plus, cette fois.

Peu à peu, son estomac s’apaise. Le silence s'installe et n'est brisé que pour parler de Simmons. Elle a pas l'habitude de l'entendre parler d'elle, parce sincèrement, Fitz est toujours resté assez secret sentimentalement parlant. Elle ne peut pas lui en vouloir, elle sait qu'il est assez réservé et quand bien même, elle ne lui a jamais non plus divulgué ses déboires sentimentaux. Peut-être, jusqu'à présent, n'avaient-ils pas été assez proches pour ce genre de choses. « Avant qu'on... parte en guerre, elle m'a dit que peut-être- éventuellement- il y avait... » Daisy est pendue à ses lèvres. Au fond, elle sait ce qu'il va dire avant même que les mots ne s'échappent d'entre ses lèvres. Elle le sent. Elle les connait assez bien pour ça, même si elle pense le contraire. « On avait un rendez-vous. Avant que le monolithe l'avale, elle m'avait- enfin, j'avais- on avait prévu d'aller dîner ensemble. Je- je me souviens, j'avais commencé à dresser une liste — tu sais combien elle adore les listes — pendant toute la soirée, puis j'étais venue la voir dans sa chambre pour la lui soumettre mais elle était pas là. » Il débite son flot de paroles à une vitesse inimaginable, mais elle se rend compte qu'elle a l'habitude et que, miracle, elle ne perd pas le fil. Pas une seule seconde. En tout cas, c'est toujours mieux que lorsqu'il la baratine avec ses termes scientifiques dont elle ne comprend pas deux mots sur dix. Elle se mord les lèvres, mais le sourire qui les étire ne peut être retenu plus longtemps. Fitz et Simmons avaient un rendez-vous. Bon, ils auraient dû avoir un rendez-vous. « Fitz ! », qu'elle s'exclame les yeux pétillants. Elle a ce don, de ne voir le verre qu'à moitié rempli et non à moitié vide. Elle ne pense pas au fait que Jemma ait été avalée par le monolithe. Elle pense à l'idée qu'ils étaient prêts à passer le cap, à sortir ensemble pour une soirée. Elle jubile intérieurement. Ah, elle le savait ! « Mais elle est partie. Je crois- j'ai pas pu m'empêcher de penser qu'elle veut juste de l'espace, tu vois? Je crois qu'elle nous aime tous mais qu'elle a besoin de... se recentrer. » Elle l'écoute, termine son repas silencieusement. Elle hoche quand même la tête, pour marquer son accord. Le cas de Jemma était complexe. Elle s'était refermée comme une huître, avait coupé les ponts. Même avec Fitz, ce qui avait le plus étonné Daisy. Parce qu'elle coupe tout contact avec May, Coulson ou elle-même pouvait se comprendre. Mais avec Fitz ? Ils ne formaient qu'une seule entité. Elle hésite quelques instants. Elle lui dit qu'elle l'a revue ou pas ? Elle ne parvient pas à se décider. « Je pense... Je pense qu'on ne sort pas indemne d'une telle épreuve », finit-elle par lui confier dans un élan de sagesse, se redressant légèrement. « Et je pense que maintenant plus que jamais elle a besoin de toi. » C'était la minute sincère et émotive, bonsoir. « Et même si je te comprends, même si je sais que tu as l'impression d'avoir été abandonné, je crois sincèrement que tu devrais passer au-dessus de ça. » Elle termine à peine sa phrase qu'il ajoute brusquement : « Je l'ai revue. » Elle reste muette, légèrement perplexe et fronce les sourcils. « Je lui ai dit que je ne pouvais pas attendre indéfiniment pour elle. » Oh. Ohhhhhh. Dans sa tête, ses pensées se bousculent. Y'a pleins de minis Daisy qui courent partout, elles savent pas quoi lui dire de répondre. Daisy ne sait pas quoi lui dire. « Elle ne pourra pas te le reprocher. » Elle marque une courte pause. « Pourtant, tu pourrais le faire, pas vrai ? L'attendre un peu plus longtemps. Pas indéfiniment, juste un petit peu plus. » Mais il chasse tout ça d'une parole, il se braque et Daisy soupire, déçue. Elle veut tellement l'aider. Les aider. Parce que Jemma aussi, elle est sa meilleure amie. « Dis-moi plutôt ce qu'il se passe entre toi et ce stupide Campbell » Prise au dépourvu, elle laisse un rire nerveux lui échapper. Et il a ce regard. Celui qui veut tout dire. C'est pas le peine qu'elle lui mente. C'est pas la peine qu'elle lui dise qu'il ne se passe rien, il n'y croirait pas. « Si seulement je savais », qu'elle lui répond avec un sourire en coin, détournant le regard. C'est vrai qu'elle est un peu paumée de ce côté. C'est facile, lorsqu'elle doit donner des conseils à Fitz, ça lui semble couler de source. Avec Lincoln, c'est différent.


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They were always walking away from him. But he never seemed able to walk away from them.


Sa rencontre avec Jemma avait été désastreuse. Fitz ne savait même pas à quoi il s'attendait, ou si il s'attendait à quoi que ce soit. Il voulait juste... comprendre. Comprendre et mettre un point final à cette histoire — du moins, c'était ce qu'il lui avait dit dans le mail qu'il lui avait envoyé. Mais voilà, en pratique, dans la réalité, ça s'était un peu passé différemment. Il s'est énervé, bien malgré lui. Contre l'ordre des choses, contre elle, contre lui surtout. Et leur... séparation, le point final de leur histoire, avait laissé un goût amer coupable au fond de sa gorge. Il est à deux doigts de dégainer son téléphone pour montrer l'e-mail en question à Daisy avant de lui ressortir la totalité de la conversation de mémoire (il a très, très bonne mémoire, n'est pas un petit génie pour rien) mais se retient au dernier moment. Déjà, parce qu'il a peur qu'elle se fiche de lui, comme toujours. Et ensuite parce qu'il est parvenu, ces dernières semaines, à se convaincre qu'il avait tourné la page, fini le chapitre, fermé le bouquin. On ne parle plus de Jemma Simmons sinon qu'avec une nostalgie de tout ce qui aurait pu être mais qui n'a pas été.
Il retombera amoureux. C'était ce que sa mère lui avait dit, la seule fois où il avait pleuré dans ses bras après avoir eu le coeur brisé. Tu retomberas amoureux. Mais... cette fois, ils parlent de Jemma. Jemma a toujours chamboulé toutes ses convictions. « Je pense... Je pense qu'on ne sort pas indemne d'une telle épreuve. » Il hoche la tête sévèrement. Il se souvient de la première nuit après qu'elle ait été recrachée par le monolithe. Jemma avait été gardée en observation et après autorisation, il était entré en confinement avec elle, pour la veiller; à son réveil à lui, elle s'est glissée pour dormir sur ses genoux, tenant férocement sa jambe comme si il allait s'enfuir et la laisser seul. Et même après, il avait remarqué des petits détails, des réflexes et des crispations, de la mémoire musculaire qui ne faisait pas de sens même pour elle. Non, Jemma avait bien changé. Ils avaient tous changé. « Et je pense que maintenant plus que jamais elle a besoin de toi. » Besoin de lui. Lui aussi il a besoin d'elle. Il ne dit rien. « Et même si je te comprends, même si je sais que tu as l'impression d'avoir été abandonné, je crois sincèrement que tu devrais passer au-dessus de ça. » Elle a raison, évidemment qu'elle a raison. Mais alors, pourquoi ça lui fait un pincement au coeur?

Daisy semble stupéfaite quand il lui dit qu'il la revue. Il se demande si elle et Jemma sont encore en contact. Elles étaient si proches, auparavant, deux meilleures amies... deux soeurs. Ils formaient un bon trio, eux trois, fitzskimmons, ça fonctionnait bien. Mais ils ne sont plus les mêmes, ça, Fitz le sait. Daisy est une Inhumaine, Jemma a grandi, évolué, changé et Fitz est... Fitz. Toujours ce même bon vieux Fitz, laissé pour compte mais satisfait malgré tout. « Elle ne pourra pas te le reprocher. » Il se mord la lèvre. Il espère. « Pourtant, tu pourrais le faire, pas vrai ? L'attendre un peu plus longtemps. Pas indéfiniment, juste un petit peu plus. » Il se passe une man sur le visage, dans les cheveux, emmêlant un eu plus les boucles de blond cendré dans un geste nerveux habituel. “ Des mois, fait-il et il se déteste parce qu'il a l'impression d'être un gamin geignard et capricieux, qui veut tout tout de suite, qui veut quelque chose qu'on lui a promis mais qui ne se trouve pas sous son nez immédiatement. Ça fait des mois, Daisy. Tu crois que c'est sain, de focaliser sa vie sur quelqu'un pendant des mois, des années et au final- - ” Il s'interrompt, son regard s'assombrit. “ Ma mère ne s'est jamais remise du départ de mon père. Elle ne parlait que de lui, tout le temps. Elle l'a attendue toute ma vie. Quand j'avais six ans et que j'ai gagné un prix à l'école, elle l'a cherché des yeux pendant toute la cérémonie. Quand j'avais seize ans et que j'ai fini mon masters, elle voulait l'attendre pour prendre la photo officielle. Je l'ai jamais rencontré, Daisy, pas une fois, de toutes ma vie mais elle l'a attendu pendant des années. Tu crois que c'est sain, ça? Que c'est bien? ” Nouvelle main sur le visage, son index et son pouce pincent son nez, appuient sur ses paupières fermées.
Puis la sentence tombe: je n'ai pas envie d'en parler. Sujet archivé, on ferme le livre.

Et on dérive la conversation, sans trop y croire. Daisy, pourtant, mord à l'hameçon et un sourcil sur le front de Fitz s'arque alors qu'un demi-sourire vient envahir ses lèvres; ils retombent dans leu complicité simple et naturelle d'antan, sans se poser de questions. « Si seulement je savais. » Elle semble nerveuse, pourtant, et ne l'a pas contredit; le sourire de Fitz prend des allures lupines. “ Dis-moi que vous......doing the do, laisse-t-il en suspens, ses sourcils hissés sur son front parlant pour lui. C'est toujours plus simple de parler des soucis romantiques des autres et de doucement se fiche d'eux. Daisy semble franchement scandalisée et il éclate de rire. “ Dommage. Je me disais qu'il se passait peut-être quelque chose avec l'agent Williams, ceci dit. Elle est sympathique et ils ont l'air de bien s'entendre, ” dit-il simplement d'un air détaché en finissant rapidement son dîner, comme si il n'était pas en train de vérifier du coin de l'oeil les réactions de Daisy. “ Mais si tu veux mon avis, Campbell, c'est une tête de noeud. Tu peux viser mieux. Genre: Thor. Apparemment, il aime bien passer du temps au SHIELD... ” Étrangement, Fitz a toujours été le meilleur pour commérer entre lui et Simmons; Daisy, quant à elle, est la déesse dans ce domaine. Et ça lui fait du bien de se laisser aller, et d'oublier le travail un moment, et le reste de ses soucis. Et de retrouver son amie.

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Elle sait que ce que traverse Fitz n'est pas une partie de plaisir. Elle sait qu'il se sent seul face au monde entier, que son binôme de toujours n'est plus à ses côtés. Daisy sait que ça doit le perturber, le déstabiliser. Elle le sait, elle le voit, elle le ressent. Mais elle sait qu'à l'autre bout de la ville, Jemma subit exactement la même chose, qu'elle aussi se retrouve seule au monde. En prime, elle tente d'évoluer dans un environnement qu'elle ne connaît pas, contrairement à Fitz qui est toujours au Shield. Et même si c'est elle qui a choisi de partir, Daisy ne peut s'empêcher de prendre sa défense, de se mettre à sa place. Sans doute avait-elle besoin de renouveau, loin de tous ces regards inquisiteurs. Fitz et elle traversent approximativement la même chose : la perte d'un être auquel ils tiennent foncièrement. Pour lequel ils s'inquiètent, duquel ils se préoccupent. Alors, elle comprend qu'ils ont intérêt à se serrer les coudes et elle le lui fait comprendre, aussi. Le message a l'air de passer, le jeune scientifique s'ouvre un peu plus à elle chaque seconde écoulée. « Des mois. Ça fait des mois, Daisy. Tu crois que c'est sain, de focaliser sa vie sur quelqu'un pendant des mois, des années et au final... » Non, bien évidemment que non. Ce qu'elle suggère à Fitz est tout sauf sain pour lui, à bien y réfléchir et il en souffre. Intérieurement, elle se le reproche. Elle ne sait plus trop sur quel pied danser, à force de se retrouver au milieu de ses deux amis. Elle ne sait pas trop si elle n'est pas trop compatissante envers Jemma et si elle n'est pas trop dure envers Fitz. Elle ne sait pas trop ce qu'elle doit lui dire, elle ignore ce qu'elle ferait, à sa place. Elle est incapable de dire si elle parviendrait à tourner la page. Non, définitivement pas. Mais c'est toujours plus facile d'être le conseilleur que le payeur, n'est-ce pas ? « Ma mère ne s'est jamais remise du départ de mon père. Elle ne parlait que de lui, tout le temps. Elle l'a attendue toute ma vie. Quand j'avais six ans et que j'ai gagné un prix à l'école, elle l'a cherché des yeux pendant toute la cérémonie. Quand j'avais seize ans et que j'ai fini mon masters, elle voulait l'attendre pour prendre la photo officielle. Je l'ai jamais rencontré, Daisy, pas une fois, de toutes ma vie mais elle l'a attendu pendant des années. Tu crois que c'est sain, ça? Que c'est bien? » La jeune femme se fige, incapable de répondre à la question de son ami, plus rhétorique qu'autre chose. Elle l'observe silencieusement se pincer l'arrête du nez, tandis qu'elle pince ses lèvres. « Tu n'es pas ta mère et Simmons n'est pas ton père. » Point numéro un. Daisy se ressaisit petit à petit. Elle va dire à Fitz ce qu'elle pense de la situation une bonne fois pour toute et s'éclaircir les idées en même temps. Dans sa tête, c'est le chaos. Elle ne sait pas quel parti prendre, c'est le problème depuis le départ de Jemma qui a brisé quelque chose au sein de l'équipe. En Fitz, surtout. « Je pensais que tu l'aimais ? C'est le cas, non ? C'est ce que tu as dit, c'est ce que je sais. » Elle marque une pause. Elle a soudainement compris que Fitz avait besoin d'un léger coup de pied aux fesses. Elle a comprit qu'à l'instar de Jemma, il était occupé à couler. « Et on abandonne pas quelqu'un qu'on aime, si tu veux mon avis. » Nouvelle pause. La jeune inhumaine cherche ses mots, elle n'est pas douée d'éloquence comme Couslon, elle n'a pas le don de remonter le moral des troupes en quelques mots. « Je sais que t'as souffert de la situation. Mais je ne pense pas que tu pourras aller mieux sans mettre toutes ces choses au clair. Fitz, tu ne pourras pas tourner la page tant que tu ne sauras pas certaines choses et surtout... » Elle ferme les yeux quelques secondes, inspire et les ouvre à nouveau. « Tu ne retomberas pas amoureux, parce que tu seras toujours hanté par Jemma. Parce qu'il y aura comme... J'sais pas, un goût d'inachevé, tu comprends ? » Voilà, c'était dit. « Et j'te connais assez pour savoir que tu finiras par t'en vouloir. De ne pas avoir attendu un petit peu plus. Elle a besoin de toi. Et toi, si t'as besoin de quelqu'un, moi je suis là, le temps que Simmons soit remise sur pied. » C'est un peu brouillon, mais elle veut qu'il comprenne qu'il n'est pas seul. Que Jemma n'est pas le centre du monde et qu'elle se préoccupe aussi de lui. Et si maintenant il lui dit qu'il veut abandonner, qu'il veut réellement tourner la page, parce que celle intitulée Jemma Simmons est terminée, alors elle ne dira rien et le supportera, peu importe son choix. Elle peut aimer et Fitz et Simmons en même temps. Elle a le coeur assez grand pour cela. Pourtant, quelque chose dans les paroles de son meilleur ami, quelque chose dans son regard lui dit que ce n'est pas le cas. Pourquoi se serait-elle évertuée à faire un tel discours, sinon ? Et maintenant, elle devait le laisser cogiter seul. Elle espérait seulement qu'il ferait le bon choix, malgré tout.

Alors, le sujet dérive. Sur elle, sur ses sentiments. Elle n'aime pas particulièrement ça, elle préfère écouter et conseiller que s'ouvrir. Mais c'est Fitz qu'elle a en face d'elle et c'est plus facile qu'avec quelqu'un d'autre. « Dis-moi que vous... » Daisy lui lance un regard suspicieux alors qu'il laisse sa phrase en suspend. Alors, ses yeux s'agrandissent comme des soucoupes et elle relève le menton. Il la surprend, elle est déroutée. Si, quand elle a rejoint le Shield, on lui avait dit qu'un jour, elle serait assise dans le labo de Fitz occupée à lui parler de sa vie privée, elle n'y aurait pas cru une seule seconde. « Lincoln et moi ? » Un rire nerveux lui échappe, elle chasse l'idée d'un geste de la main. « N'importe quoi. » Et pourtant, plus d'une fois, elle s'est retrouvée seule avec Lincoln, une certaine tension palpable entre eux. C'est le genre de choses qu'elle préfère refouler, après Ward, elle ne se sent pas capable de faire confiance à une autre personne. Pas de façon aussi intime. Elle a beau parler de May et des murs qu'elle dresse autour d'elle pour ne pas s'attacher, mais Daisy se rend compte qu'elle se retrouve dans la même situation que son ancienne os. « Dommage. Je me disais qu'il se passait peut-être quelque chose avec l'agent Williams, ceci dit. Elle est sympathique et ils ont l'air de bien s'entendre » Il lui balance ça et il se remet à manger, comme ça, normalement. Elle se racle la gorge, fronce les sourcils, c'est plus fort qu'elle. « Pfff, n'importe quoi », se contente t-elle de lui répondre. Elle croise les bras, se laisse glisser dans le dossier de la chaise, cherchant son regard. « Il ne se passe rien entre eux, si ? » Elle doute, soudainement. C'est vrai qu'ils sont proches. Ils se chamaillent sans arrête, pour un oui, un non. Des broutilles, toujours. Et le dicton lui revient en mémoire "se chamailler comme un vieux couple". « T'as remarqué un truc que j'aurais... Loupé ? Je suis juste curieuse », se sent-elle obligée d'ajouter, comme pour se défendre. Elle sent déjà le sourire entendu de Fitz avant qu'il n'ait le temps de l'esquisser. « Mais si tu veux mon avis, Campbell, c'est une tête de noeud. Tu peux viser mieux. Genre: Thor. Apparemment, il aime bien passer du temps au SHIELD... » Là, un sourire étire ses lèvres jusqu'aux oreilles. Thor. Dieu vivant. Rien que d'y penser, elle s'imagine déjà tâter ses muscles saillants. C'est un véritable Apollon, elle doit bien l'admettre. Ses yeux s'illuminent, elle oublie Lincoln l'espace d'un court instant. Elle se redresse en faisant presque un bond sur sa chaise. « OH ! En parlant de Thor, tu sais ce que j'ai appris ? » Commérer, ça lui plaît. Ça leur plaît. Et ça leur permet d'oublier que leur vie craint un peu (beaucoup) ces derniers temps. « Des scientifiques ont profité de la venue de Thor au Shield pour lui faire croire qu'il devait passer toute une batterie d'examens », commence t-elle, laissant un rire lui échapper. « Elles lui ont fait retirer son t-shirt, pour tâter ses muscles, prendre ses mensurations et le tout sous l’œil vigilant d'une dizaine d'autres agents. Des femmes, tu penses bien. Thor n'a compris qu'il s'était fait piéger que quand May a débarqué dans la pièce. Du coup, elles se sont toutes empressées de fuir, faut dire que May fout la trouille à tout le monde. Au début, j'étais déçue de ne pas avoir assisté à ça et puis j'me suis dit "heureusement, sinon May t'aurait botté les fesses". » Elle lui lance un sourire amusé. A bien y réfléchir, elle ne sait pas trop si les scientifiques ont eu des ennuis, mais un tel écart de conduite ne lui aurait pas été pardonné de la part de la Cavalerie, ça elle en est certaine.


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« Tu n'es pas ta mère et Simmons n'est pas ton père. » La réplique a au moins le mérite d'hisser sur les lèvres de Fitz un léger sourire incertain, maladroit et pensif. Non, définitivement, il n'est pas sa mère et Simmons n'est pas son père. Simmons est quelqu'un de droit et de bien, tandis que son père... eh bien, Fitz ne l'a jamais rencontré mais quelqu'un qui abandonne la femme qu'il prétend aimer en apprenant qu'elle est enceinte n'est jamais quelqu'un de bien, n'est-ce pas? Fitz se rend soudainement compte qu'il n'a jamais parlé de ça, de sa mère et ses fantômes et son père, à quiconque si ce n'est qu'à Jemma. Parce que ça ne lui serait jamais venu à l'esprit et parce que ça n'aurait jamais intéressé personne. Il se demande quand est-ce qu'il a décidé de faire confiance à Daisy ainsi. « Je pensais que tu l'aimais ? C'est le cas, non ? C'est ce que tu as dit, c'est ce que je sais. » Le poing de Fitz repose sur sa table, fermé et tremblant, les phalanges blanches à force de les serrer. Oui. Oui, il se sent stupide de penser ça parce que jamais les mots ne pourront réellement expliquer ce qu'il ressent pour Jemma Simmons, mais il l'aime. C'est un fait indéniable.
Il l'aime. Leur histoire est finie tout de même. « Et on abandonne pas quelqu'un qu'on aime, si tu veux mon avis. » Alors comment un père ne peut pas aimer la chair de sa chair et comment un père peut-il abandonner son fils? Pourquoi est-ce que Grant est parti? Pourquoi est-ce que Simmons est partie? Pourquoi, Daisy? semblent hurler ses yeux alors qu'il la regarde, l'air désespéré et franchement perdu. « Je sais que t'as souffert de la situation. Mais je ne pense pas que tu pourras aller mieux sans mettre toutes ces choses au clair. Fitz, tu ne pourras pas tourner la page tant que tu ne sauras pas certaines choses et surtout... Tu ne retomberas pas amoureux, parce que tu seras toujours hanté par Jemma. Parce qu'il y aura comme... J'sais pas, un goût d'inachevé, tu comprends ? Et j'te connais assez pour savoir que tu finiras par t'en vouloir. De ne pas avoir attendu un petit peu plus. Elle a besoin de toi. Et toi, si t'as besoin de quelqu'un, moi je suis là, le temps que Simmons soit remise sur pied. »
Fitz n'aime pas les choses inachevées. “ Je n'ai pas envie d'en parler, ” répète-t-il lentement, la voix tremblant un peu. Parce que Daisy a raison, et encore pire qu'il n'aime pas les choses inachevées, Fitz déteste avoir tort.

Il ne peut pas ne pas l'attendre, il ne peut pas ne pas vouloir savoir, il ne peut pas ne pas la laisser vivre sa vie. Il ne peut pas l'abandonner. Pas comme ça, jamais. C'est Simmons, il est Fitz. J'ai toujours pas compris comment ça se faisait qu'après autant d'années, il ne s'était rien passé. C'est évident que vous vous aimez.
Fitz essaie de penser à autre chose. Il a l'impression qu'il va devenir dingue avec toutes ces pensées qui s'agitent dans sa tête, toutes ces idées, ces possibilités, ces espoirs.
Alors il parle de Daisy et Lincoln, et son sourire amusé devient un rictus presque cruel alors qu'il pense déjà à tout ce qu'il va pouvoir lui dire pour la tourmenter. Fitz n'est pas dupe. Daisy ne l'aura pas en faisant croire qu'elle n'a que des sentiments innocents pour Good Guy Campbell! « Lincoln et moi ? N'importe quoi. N'importe quoi, ” l'imite-t-il aussitôt d'une voix trop aigüe et d'un accent américain stupide. Il décide d'y aller plus discrètement, s'attaque plutôt au cas de Williams et Campbell... et doit faire appel à tout son self-control pour ne pas montrer l'explosion de joie triomphale qui l'agite devant l'air plein de doutes et un peu incertain de Daisy. « Pfff, n'importe quoi, » répète-t-elle et Fitz se contente d'hausser les épaules d'un air détaché en continuant de manger avec une lenteur insupportable. « Il ne se passe rien entre eux, si ? » Nouveau haussement d'épaules, mais cette fois il relève le regard vers elle, l'air de dire or is it???, c'est-à-dire la technique la plus déloyale qui existe pour faire douter autrui. « T'as remarqué un truc que j'aurais... Loupé ? Je suis juste curieuse. » Et elle se défend, maintenant. Parfait! “ Je ne sais pas. Je dis juste. Il hausse les épaules. Ils ont l'air de très bien s'entendre. Mais on s'en fiche, non? ” Et cette fois, il ne cache même pas l'allure lupine du sourire moqueur qu'il lui adresse.

Thor. Fitz éclate de rire de bon coeur à l'anecdote (en se disant, secrètement, qu'il aurait bien aimé faire partir de ce cortège de femmes: damn, il faut avouer que les muscles du dieu du Tonnerre sont des plus... esthétiquement satisfaisants), secouant la tête en imaginant la tête de May découvrant la supercherie. “ Des dieux et des héros, ” lâche-t-il d'un ton pensif, avant de brusquement se tourner vers elle avec des étincelles dans les yeux. “ T'es une héroïne maintenant! Trop hâte que tu deviennes connue et que les Avengers te recrutent. Bon, évidemment, vous avez pas le même style: ils sont plus en mode destruction et vous plus en mode discrétion mais quand même. Quand tu seras riche et célèbre, ne m'oublie pas et présente moi à Tony Stark. J'ai inspiré ma thèse de doctorat sur beaucoup des armes de Stark Industries. ” Stark Industries. Là où travaille Jemma. Il repousse cette pensée. “ Un jour, ils feront des figurines à ton image. ” Et lui sera toujours caché derrière un bureau, juste un nom sur un brevet d'armes. Tout ce qu'il a toujours rêvé d'être, pour être tout à fait honnête: les spotlights n'ont jamais été faits pour les ingénieurs. “ Qu'est-ce que ça fait? ” lui demande-t-il pour la première fois. Ses nouveaux pouvoirs, ses nouveaux parents, ses nouvelles responsabilités. Sa nouvelle vie, qu'il a mis un point d'honneur à ignorer ces derniers mois.
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Il est mignon, Fitz. Il lui fait mal au cœur, aussi. Pourtant elle sait qu'il est bien plus solide qu'il n'en a l'air au premier abord. C'est une force paisible. Elle se sent inutile, avec ses conseils qu'elle ne respecterait sans doute même pas elle-même. Quelle ironie, toute cette histoire. C'est vrai qu'elle a pas l'habitude d'une telle proximité avec autrui et faut dire qu'avant, c'était son van et elle, point. Il n'y avait pas de Fitz, pas de Simmons. Pas de Coulson, ni May ou Ward et encore moins Lincoln pour venir lui embrouiller l'esprit. Il y avait elle, ses recherches. Quelques garçons, du temporaire, toujours. Depuis le Shield, le changement est flagrant. Parfois, ça lui donne même le vertige, elle sent son cœur décoller dans sa poitrine. Les conseils tombent comme une pluie d'étoiles filantes, elle déballe ça comme si elle l'avait fait toute sa vie. Elle ne sait pas trop s'ils sont bons, si Fitz les prendra en considération ou n'en fera qu'à sa tête. Mais ils sont là, ils sont sortis de sa bouche et maintenant que c'est fait, elle se sent soulagée. Parce que quoiqu'il advienne à présent, elle aura joué son rôle, celui d'amie, de sœur, aussi. Elle lui aura dit ce qu'elle pensait, l'aura aiguillé tant bien que mal. Et surtout, elle lui aura dit ce qu'elle pensait réellement de cette situation par le biais de cette conversation. Daisy lui lance un regard sans équivoque. « n'ai pas envie d'en parler, » finit-il par répéter d'une voix lente et tremblante. Elle arque un sourcil, relève le menton et ses yeux parlent pour elle : comme tu veux, mais tu sais que j'ai raison. Evidemment qu'elle a raison. Elle a toujours raison. Ou presque. Le but, c'est qu'elle en soit convaincue, après tout.

Fitz se perd quelques instants et Daisy se surprend à se demander à quoi il pense. Pour une fois, elle souhaiterait avoir hérité d'un don autre de faire trembler choses et pouvoir lire dans son esprit. Elle voudrait tellement savoir. Ou lire l'avenir, tiens. C'est quelque chose qui pourrait lui être utile, dans ce genre de situation. L'un comme l'autre, au final, elle accepterait. Ça pourrait l'aider à cerner Fitz, à cerner Simmons. Ils ont un mode de fonctionnement qu'ils sont parfois seuls à comprendre et plus elle y pense, plus se voit forcée de se rendre à l'évidence : ce sont des âmes sœurs. Et elle ne comprend pas. Bloody hell, (comme dirait Simmons), comment est-ce possible, à cette étape de leur vie, qu'ils ne l'aient pas encore compris, eux ? C'est une évidence, c'est si flagrant. Ça percute tout le monde. Sauf eux. Peut-être justement, que cette évidence s'avère être effrayante, quand on y est confronté. Elle le comprend mieux qu'on ne peut l'imaginer. « N'importe quoi, » se moque-t-il d'une voix aiguë, tout en tentant d'imiter grossièrement l'accent américain. Elle lève les yeux au ciel, tente de retenir un sourire à la fois amusé et exaspéré, en vain. Elle repousse doucement le plat de nourriture qui se trouve devant elle, se laisse glisser contre le dossier de la chaise et croise les bras en prenant son petit air inquisiteur. D'une façon qu'elle veut discrète et anodine, elle questionne Fitz. Elle n'a jamais vu Erin et Lincoln autrement qu'amis. Mais s'il soulève le sujet, peut-être que... Il ne se passe rien entre eux. Elle pose la question à Fitz, la répète mentalement plutôt comme une affirmation. Il hausse les épaules, plutôt que de lui répondre, le vil. A la place, il préfère lui lancer un regard qui sème un peu plus le doute chez la jeune femme. « Je ne sais pas. Je dis juste. » Il hausse à nouveau les épaules, elle balance sa tête en arrière et ferme les yeux, sur le point d'exploser, alors que Fitz n'a encore rien dit. « Ils ont l'air de très bien s'entendre. Mais on s'en fiche, non? » Elle rouvre les yeux et tourne le regard dans sa direction au moment où un sourire étire ses lèvres. Automatiquement, elle fronce les sourcils, comprend seulement le petit jeu auquel il se livre depuis qu'ils ont ouvert le sujet Lincoln Campbell. « Leopold Fitz. » Elle a toujours les bras croisés, mais s'est légèrement redressée, pour essayer de... Essayer quoi, au juste ? De paraître imposante aux yeux de Fitz ? Ah, comme si après tout ce temps passé à ses côtés, elle pouvait encore l'intimider. « bien tenté, Fitz. » Elle marque une courte pause, réfléchi quelques instants avant d'ajouter : « tu as presque attisé ma jal... » sa langue fourche, lapsus révélateur. Elle se rattrape tout aussi vite et reprend : « curiosité. » Elle ne sait pas trop à quoi ce petit jeu rime, elle sait que Fitz n'est pas dupe.

Elle tente de changer de sujet, de détourner l'attention de ce fichu Campbell et des sentiments naissants qu'elle commence à éprouver. « Des dieux et des héros. » Fitz a des étoiles dans les yeux, quand il se tourne vers elle. « T'es une héroïne maintenant! Trop hâte que tu deviennes connue et que les Avengers te recrutent. Bon, évidemment, vous avez pas le même style: ils sont plus en mode destruction et vous plus en mode discrétion mais quand même. Quand tu seras riche et célèbre, ne m'oublie pas et présente moi à Tony Stark. J'ai inspiré ma thèse de doctorat sur beaucoup des armes de Stark Industries. » Daisy se surprend à ouvrir la bouche plusieurs fois de suite lors du monologue du jeune scientifique, cherchant à l'interrompre, mais n'y parvenant jamais. Alors, elle se contente de l'observer en silence, secouer la tête, esquisser des sourires amusés. Avec l'enthousiasme de Fitz, elle peut presque y croire. Quand il a fini, l'inhumaine ouvre à nouveau la bouche, mais rien n'en sort. Elle se surprend à hocher positivement la tête, puis à la secouer tout aussi rapidement. « Héroïne, c'est un bien grand mot, » rétorque-t-elle finalement en l'observant du coin de l’œil. Ce n'est pas la sensation qu'elle a, elle et pourtant l'image qu'elle a d'elle s'est largement améliorée depuis le déclenchement de son pouvoir. « Un jour, ils feront des figurines à ton image. » Ça la fait quand même sourire sincèrement. « Si ça arrive, t'as tout intérêt à en avoir une sur ton bureau, » finit-elle par répondre en haussant doucement un sourcil. « Prépare-toi à en recevoir une à chacun de tes anniversaires. » Ça, ça pourrait être drôle. Elle se voit déjà remplir le labo de Fitz de figurines à son effigie, chaque centimètre carré en serait empli. Elle répéterait l'action chaque anniversaire jusqu'à la fin de sa vie, de quoi le faire devenir fou. Rien qu'y penser étire ses lèvres jusqu'aux oreilles. « Qu'est-ce que ça fait? » Elle est brusquement tirée de ses pensées stupides. Elle tourne vers son ami un regard intrigué avant de comprendre où il veut en venir. La jeune femme hausse les épaules, croise à nouveau les bras, comme pour se protéger cette fois-ci. Elle n'a parlé à personne, ces derniers temps. Pas depuis qu'elle a retrouvé ses parents, du moins. C'est le moment où Jemma a eu son accident, où Fitz était trop préoccupé, comme le reste de l'équipe. Et après... Après ça a été encore plus compliqué, elle a l'impression. Elle s'est toujours tellement souciée de Fitz et Simmons, d'Erin et de Lincoln qu'elle n'a même pas pensé à ce qu'elle ressentait, elle. Daisy se racle la gorge, cherche ses mots quelques instants supplémentaires. « C'est cool. Je veux dire que l'équipe est cool. La plupart des inhumains ne restent pas, tu sais. Ceux qu'on trouve ont déjà une vie et veulent... Je sais pas, je suppose qu'ils veulent retourner à cette vie en question ? » Ils ne comprennent pas qu'ils ne retourneront jamais à leur ancienne vie, qu'il s'agit d'un chapitre terminé. Daisy sait qu'ils le comprendront, à un moment ou un autre et que peut-être ils reviendront vers elle. Si cela arrive, elle sera là pour les soutenir. Finalement, elle décide de se centrer sur les points positifs et rajoute avec un brin de fierté : « d'ailleurs, tu sais que j'ai une bien meilleure maîtrise de mes pouvoirs ? J'ai beaucoup appris à l'Afterlife, il faut dire. » Elle pince les lèvres. L'afterlife lui fait irrévocablement penser à sa mère. Ce sont des pensées qu'elle s'est évertuée à chasser de son esprit, un chapitre qu'elle estime fini.


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