Nom et Prénom : sa chère mère a eu la merveilleuse idée de l’appeler Jared Martin Hemingway. Le prénom français perdu au milieu du patronyme américain n’est pas une erreur, mais un hommage à la nationalité française du géniteur. Jared ne l’a jamais connu, il n’a même jamais mis les pieds en France. Alias : si on estime qu’Hemingway est un alias, alors il est possible de l’appeler ainsi. C’est de cette manière que son supérieur a tendance à l’interpeller quand il est en retard dans une livraison ou qu’il est tête en l’air. Sinon, dans la sphère du web, il se fait appeler The Mole. Parce qu’il déterre les secrets. Parce qu’il est là où on ne l’attend pas. Parce qu’il a l’air insignifiant, mais il est incroyablement chiant. Comme une taupe. Age : il a fêté ses vingt-six ans, le jour de l’évasion de certains membres importants de la Confrérie. Il était d’ailleurs dans un Café à manger un cupcake en cette honneur, lorsque ça s’est passé. Il a bien cru que ce serait son dernier anniversaire, alors il a avalé rapidement son gâteau, avant de dégainer son téléphone portable et de mitrailler la scène. Lieu de naissance & nationalité : il est né au Nouveau-Mexique, à Albuquerque, aux Etats-Unis. Il a donc l’unique nationalité américaine, même si il a des origines françaises. Métier : il est coursier. Il court partout dans la ville - sur son scooter ou sur son vélo pour délivrer des enveloppes importantes. A côté de cela, il tient un blog, nommé Super adventures. Il y relate les interventions des super-héros à New-York, mais aussi dans le monde. Statut civil : il est célibataire. Il semblerait qu’être coursier, ne pas connaître la définition de ponctualité et avoir le regard rivé sur son smartphone ne soient pas des atouts de séduction. Orientation sexuelle : Jared est hétérosexuel. Il trouve bien trop de charmes aux courbes féminines pour s’aventurer vers des contrées masculines. Particularités : il a un téléphone greffé à la main. Vous le verrez constamment avec un téléphone à la main. Depuis qu’il a ouvert son blog, il surveille chaque apparition grâce aux hashtags créés sur les réseaux sociaux. En quelques secondes, il est informé d’une intervention. Affiliation : il n’a pas de camp. Il est un honnête américain qui travaille pour gagner sa vie. Il est loin de tous les problèmes des super-héros ou des mutants. Même si, il ne le cache plus, il nourrit une admiration sans limites pour les héros.

Avez-vous peur des Mutants ?  Vous rigolez ! Les mutants sont ce qu’il y a de mieux avec les super-héros - enfin, non, les super-héros sont ce qu’il y a de mieux sur Terre, les mutants arrivent en deuxième position. Ils ont des pouvoirs extraordinaires qu’ils peuvent utiliser pour faire des choses incroyables. Je les trouve chanceux, même si certains pensent le contraire. Ils sont le stade supérieur de l’évolution. Okay. Je ne vois rien de préjudiciable. C’est pas comme si ils l’avaient choisi, de toute manière. Un jour, les Homo Sapiens auront leur place dans les musées, empaillés ou disséqués. Ils seront les sujets d’études de collégiens qui s’en foutent royalement. C’est ainsi que va la vie. Pourquoi lutter ? On devrait plutôt en profiter. On devrait plutôt apprendre d’eux. Alors, d’accord, il y a toujours des abrutis pour utiliser les pouvoirs à mauvais escient, mais on a dit qu’ils étaient la prochaine étape de l’évolution, pas la perfection.
Pensez-vous que les Superhéros soient une bonne chose ? Les super-héros sont ce qu’on appelle des héros de première classe. Ils surpassent les pompiers, les policiers et les militaires. Ce sont des gars qui affrontent des dangers. Des vrais. Pas des petits incendies de pacotilles. Plutôt des trucs du genre invasion extraterrestre ou destruction de la planète, vous voyez ? Donc forcément, les super-héros sont une bonne chose. Heureusement qu’ils sont là ! Sinon, nous serions morts trente fois. Et c’est ce que j’essaye de montrer à travers mes articles. J’essaye de prouver leur utilité pour notre survie. Attention, j’ai du respect pour les héros du quotidien. Ils font un travail formidable. Ils ne sont juste pas à la hauteur d’un Cap’ ou d’un Hulk.
Êtes-vous satisfait de la profession que vous effectuez actuellement ? On ne peut pas dire qu’être coursier soit le job de mes rêves. Vous n’entendrez personne vous dire qu’il aimerait faire carrière là-dedans - ou alors, inquiétez-vous sérieusement pour son état de santé. On respire la pollution toute la journée, on risque de mourir cinquante fois, écrasé/broyé/projeté par des voitures, on est insulté des centaines de fois… Bref, coursier, c’est pas le métier que je compte faire jusqu’à mes soixante-dix ans. Vous m’imaginez, avec un fauteuil électrique en plein New-York ? Très peu pour moi. J’ai envie de faire quelque chose de bien dans ma vie. Je n’ai pas de pouvoirs pour aider les autres. Je n’ai pas de diplôme. J’ai seulement mon ambition. Alors pour l’instant, j’attends une meilleure opportunité, un meilleur poste.

Pseudo/âge/sexe (f ou m) ; Fréquence de connexion ; Tous les jours. Que pensez-vous du forum? ; Moyen, bof, ça ne fait que mon troisième compte. Comment l'avez-vous découvert ? Sur Bazzart.  Célébrité choisie ; Grant Gustin. Credits (avatar, icon etc.) ; Tumblr.

maman, j'veux devenir un super-héros. Faut faire quelles études ?
“ZOOOUUUUH !” Le petit Jared - si affectueusement (quoiqu’on suppute une motivation haineuse) surnommé Jaja par sa mère - court. Partout. Il a emprunté un drap rouge dans les affaires maternelles pour gribouiller dessus. Un ‘S’ comme Super-Héros y est dessiné au feutre noir. Le drap est probablement irrécupérable à l’heure qu’il est. Mais peu importe. Jared est bien loin des préoccupations ménagères. Il court. Non, il vole. Il vole, poing vers l’avant, à travers la maison. Non, pas une maison, le ciel. Il traverse le ciel grâce à sa grande cape et à ses super pouvoirs. Il parcourt le ciel à la recherche d’une âme à sauver. Là ! Un chat se noie dans les coussins d’un canapé. “CARAMEL ! J’arriiiiiiiive. JE VOOOOOLLLLLEEE.” Il court. Il vole. Il traverse la pièce. Bim. Un obstacle. Un avion au regard furieux se dresse devant lui. Il lève les yeux dans sa direction, bouche ouverte. Zut ! Comment va-t-il faire pour contourner le courroux maternel et sauver le chat à temps ? “Jared, tu peux m’expliquer ?” Elle l’attrape par le bras et l’aide à se remettre debout. Quand super-méchante-maman a cette lueur dans les yeux, il sait qu’il va passer un mauvais moment. Il sait que la bataille va être rude. Parfois, super-méchante-maman se transforme en super-héroïne-maman. Parfois, il parvient à l’embarquer dans son univers. Parfois, elle se prête au jeu. Pas aujourd’hui. Elle a passé une longue journée et élever un enfant seul n’est pas de tout repos. En particulier lorsqu’il s’agit de Jared. Un gamin nourrit aux dessins animés et aux comics. Un gamin à l’imagination débordante. Un gamin qui n’a pas peur de grimper dans un arbre ou de sauter depuis la fenêtre de sa chambre. Les séjours à l’hôpital sont nombreux. Les suspicions de maltraitances sont régulières. “Mais mamaaaaan, je suis un super-héros ! Je dois aider Carameleuuuh.” Elle jette un regard derrière son épaule. Caramel. Chaton de trois mois qui roupille tranquillement sur le canapé. Elle ne voit pas d’animal en détresse. Elle soupire. Embêter le chat pendant son sommeil est l’assurance d’une belle griffure. “Laisse ce chat tranquille. Tu joueras avec lui plus tard.” Un air renfrogné se peint sur le visage du garçon. Les épaules sont retombées. A son tour de soupirer. “M’maaan…” Une dernière tentative d’attendrissement. Une dernière tentative pour abattre la stratégie de l’ennemi. Il use de sa super-intonation de supplication. Mais il n’arrache qu’un sourire à sa mère. “Jareeeed…” Il déteste quand elle fait ça. Quand elle duplique son super-pouvoir pour l’utiliser contre lui. Il s’est trompé. Elle n’est pas super-méchante-maman. Elle est super-méga-méchante-vilaine-maman. Il croise les bras. Il prend une expression boudeuse. Il traîne des pieds jusqu’à la sortie de la pièce. Hors de question qu’il reste plus longtemps avec elle. Hors de question qu’il fréquente une super-vilaine. Il va lire dans son QG. Il va peaufiner ses techniques pour sauver le monde. Mais avant de sortir, il pivote dans la direction de sa mère. “Un jour, j’serai un super-héros, maman ! Et je sauverai plein de chats.” Un sourire attendrissant apparaît sur les lèvres maternelles. Les rêves d’un enfant sont ce qu’il y a de plus beau. De plus précieux. “Oui, mon chéri, mais en attendant, tu vas sauver ta mère de tes devoirs.” Okay, définitivement, sa mère est une super-vilaine. Un ennemi a dû la remplacer par un clone conçu par son pire ennemi afin de lui mener la vie dure. Il reste une minute à la dévisager, avant de filer dans sa chambre. Tout de même, ce clone ressemble parfaitement à sa mère. Étrange.


parfois, il y a des super-héros juste à côté de toi, sauf que tu le sais pas. Peut-être que cette vieille grand-mère qui pique en est une sous couverture !

La cloche tinte. Il affiche immédiatement un sourire. Le patron a insisté sur cet élément important : toujours être souriant pour accueillir les clients. Alors, il se prête au jeu. Il sourit. Même si cela n’est pas difficile pour lui. C’est plutôt obligatoire lorsque l’on manque de renverser un plat sur un client ou de l’ébouillanter avec du café. Il faut savoir se faire pardonner. Mais le nouvel arrivant n’est pas venu ici pour boire un café. Il est venu rejoindre une autre personne au comptoir du diner. Jared se rapproche, une tasse à la main pour lui proposer du café. “Tu sais pas la nouvelle ? Y a un marteau planté dans le sol que personne n’arrive à soulever. C’est la folie là-bas.” Encore des ivrognes. Encore des gens qui délirent complètement. Un marteau dans le sol. Et puis encore ? Le retour de Captain America ? Il lève les yeux au ciel. Il pose la tasse à côté de l’homme. “T’es con ou quoi ? C’quoi cette histoire de marteau ?” “Si ! J’te jure. J’ai essayé, j’ai même pris la bagnole pour tirer l’truc. Rien à faire ! J’l’ai pris comme ça.” L’homme se met à mimer sa tentative de soulever le marteau mystère. Jared écoute, amusé. Un rire moqueur lui échappe. Un rire qui stoppe la conversation. Les deux gars se tournent vers lui. Un duel de regards débute. Deux paires d’yeux furieuses contre une paire d’yeux désolée. Qui va gagner ? “Non sérieux, les mecs, un marteau impossible à soulever. C'est pas Excalibur.” “Exca-quoi ? J’crois qu’il se fiche de notre gueule, le mioche.” “J’crois aussi. On va lui montrer qu’on ne se moque pas des gens.” Et merde. Alerte rouge. Mayday Mayday. Il a oublié que les habitants du coin ne sont pas des lumières. Même lui qui n’a pas obtenu un seul diplôme s'en rend compte. C’est dire le niveau. Les deux hommes se lèvent. Jared ouvre de grands yeux paniqués. Il lève les mains en signe d’apaisement. Les bagarres, très peu pour lui. Il préfère les regarder à la télévision. Il préfère observer les autres se battre. Il dégaine la verseuse de café. “C’est ma tournée. Je vous offre le café.” Quelques secondes de silence. Quelques secondes pendant lesquelles il retient sa respiration. Il est prêt à prendre ses jambes à son cou. Il est prêt à fuir dans les cuisines. Il est prêt à leur balancer le café brûlant à la tronche. Ça, il sait fait. “Okay, ça va. Mais r’commence pas, morveux.” Soulagement intersidéral. Ses épaules se détendent. Il ose de nouveau un pas vers eux. Et dire qu’il admire les super-héros. Peut-être que tout vient de là. Peut-être qu’il les admire parce qu’il est trop lâche. Peut-être qu’il les admire parce qu’ils ont des pouvoirs et les capacités d’assommer ces deux clients en un clignement d’oeil. Peut-être. Faudrait qu’il puisse discuter avec un de ces super-héros pour le savoir. Quoiqu’il serait capable de s’évanouir. Quoiqu’il ne saurait même pas articuler trois mots. Bon, faudra repasser pour la conversation. De toute manière, ce n’est pas coincé derrière ce foutu comptoir qu’il y arrivera. New-York. New-York semble être une bonne idée.


j'ai toujours rêvé de faire des grandes choses, alors j'ai ouvert un blog et je me suis couché après. Personne ne m'a prévenu que ce serait fatiguant de faire de grandes choses.

“Être coursier à New-York a un avantage. Celui d’être toujours en mouvement. Rien ne m’échappe. Si un événement a lieu, j’ai 90 % de chances d’être présent. D’où ce blog. Je vais vous raconter tout ce que je vois, mais en particulier les événements autour des super-héros. Si vous voulez savoir chez qui Spiderman fait laver son costume, vous le saurez. Si vous voulez connaître le dernier coup de main de Captain America, je serais sur le coup. Ah, attendez, je viens de voir Deadpool traverser une fenêtre… Je vous laisse !”

Point final. Il relit. Il prend un air satisfait. La présentation, c’est fait. Maintenant, il ne reste plus qu’à alimenter son blog. Il ne reste plus qu’à trouver LE fait héroïque qui intéressera les gens. Il ne reste plus qu'à tomber nez à nez avec un super-héros. Facile. Quoique... Il n’est pas journaliste. Il n’est même pas doué en écriture. Il n’a jamais rêvé de devenir écrivain ou quoi que ce soit. Mais, il est venu à Manhattan avec l’idée de réussir. Même si il apprécie son job de coursier pour sa mobilité et sa liberté, il est conscient que ce n’est pas ainsi qu’il fera carrière. La seule évolution qu’il peut espérer est d’entrer dans le bureau de Stark pour déposer son enveloppe, en main propre. La seule évolution qu’il peut imaginer est d’entrer dans le FBI, avec un badge à son nom, pour déposer un colis. Autrement dit, ce n’est pas le succès qu’il voit. Un blog sur les super-héros peut être la clé. Un blog parmi tant d’autres. Mais un blog qu’il va tenir régulièrement. Un blog qui aura pour sujet les personnes qu'il admire le plus au monde. Bon. Il s’appuie contre le dossier de sa chaise. Mains croisées derrière sa tête. Maintenant, il n’y a plus qu’à chasser les hommes en collants. Il attrape son smartphone. Du bout des doigts, il le déverrouille et se lance à la recherche des dernières rumeurs. C'est parti !



le secret de ma forme ? Être payé à pédaler, manger des burgers dix fois dans la semaine et glander le rester du temps.

“HEMINGWAY ! J’VAIS TE BOTTER L’CUL SI TU N’TE BOUGES PAS.” Un sursaut à l’entente de son nom de famille. Ouch. La big boss vient d’arriver. Jared se redresse. Il récupère rapidement son casque de vélo (sérieusement, on a vraiment besoin de porter cette atrocité ?) (le nombre d’hématomes qui parsèment son corps suffit comme réponse positive). Il le plante sur sa tête et accroche la sangle. C’est atroce et ça étrangle. Une vraie arme de torture que les autorités font passer pour de la sécurité. Ne le lancez pas sur le sujet de l'uniforme. Une pure atrocité. Même Magneto est mieux habillé. Il se tourne vers son patron, en récupérant sa sacoche. Toutes les enveloppes les plus précieuses - cadeau d’un homme marié à sa maîtresse, contrat de plusieurs milliers d’euros, factures - transitent par ce sac. Il le balance négligemment par-dessus sa tête. Il hausse les épaules. “Vous aimeriez bien, m’sieur, mais vous ne pouvez pas vous passer de moi. Vous le savez ! Qui voudrait se pourrir les poumons et faire du sport toute la journée ?” Un sourire en coin et il enfourche son vélo. Il n'est pas l'employé de l'année. Entre les retards, les longues pauses sur son téléphone (à sa décharge, il a cru comprendre que Hulk aurait été aperçu à Hong-Kong, il devait vérifier !) et les oublis, il a tout du pire coursier de la planète. Mais il est toujours là. A faire le malin. A Provoquer son patron. Il rigolera moins le jour où il se fera viré. Il rigolera moins lorsqu’il devra se trouver un autre travail. Il a déjà enchaîné les petits boulots avant d'atterrir dans cette entreprise. Serveur, barman, livreur de journaux... Tous les jobs dont personne ne rêve, il les a faits. Lui qui rêve d’une carrière plus glorieuse n’a pas encore trouvé celui qui le fera rêver. Celui qui lui donnera envie de se lever le matin. Celui qui le motivera à donner le meilleur de lui-même. Pour l’instant, sa situation le satisfait. Il a la chance de découvrir New-York comme personne. Il a la chance de passer ses journées dans les rues animées. Il a la chance de boire des cafés à l'oeil dans toutes les entreprises où il se rend. Il a la chance de passer son temps dehors. Il ne s’ennuie pas. Et quand bien même il glande, un super-héros vient toujours l’interrompre pour quelques exploits. Non vraiment, sa vie lui plaît ! Et puis, franchement, qui ne rêverait pas de risquer sa vie au milieu des voitures, dans les embouteillages, à respirer les pots d'échappement ? Il n’est vraiment pas pressé d’être viré.