Bruce s'était levé tôt, comme à son habitude. Il avait médité pendant une heure, assis devant la baie vitrée. Vider son esprit, laisser entrer le calme, inspiration, visualiser la cage et le bonhomme vert à l'intérieur, tranquillement installé, expiration, le bruit du vent qui s'écrase sur les neiges, en hauteur des montagnes, inspiration, le contrefort du temple qui craque un peu, qui vit aussi, expiration. C'était le moment préféré de sa journée, cette petite pause matinale où il avait l'impression d'être de retour chez les moines. La méditation, et voir Natasha : les grandes palpitations de la vie de Bruce Banner. Lorsque finalement, il ouvrit les yeux à nouveau, le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Il s'étira, enfila un sweatshirt et sortit. Il y avait une infusion qui l'attendait dans la cuisine, avec un peu de brioche. En général, il tombait sur Steve, qui revenait de son jogging matinal, et les deux prenaient leur petit-déjeuner ensemble, dans le calme. Mais ce matin-là, il n'y avait personne au comptoir, la cafetière était froide, et Bruce accusa la solitude. Il y était tellement habitué, qu'elle était devenue une vieille amie pour lui, plutôt qu'un démon sans visage. Le scientifique tira la bouilloire, la remplit et la lança. Le petit bruit que faisait l'eau en chauffant le réconforta. De sa poche, il sortit un sachet d'herbes, fait main. Il se procurait son thé chez un petit herboriste new-yorkais asiatique, qui lui assurait la qualité et la provenance orientale ; il en doutait, il sentait bien la différence sous sa langue, mais c'était mieux que le thé industriel. Alors il en prenait chaque fois trois paquets, et il y retournait toujours quand il était à sec.

La bouilloire émit un petit clic. Il prit une tasse de l'un des placards : il y avait son nom, dessus. Un petit cadeau du SHIELD. Bruce se servit son thé, et entoura la tasse de ses mains, appréciant la chaleur du liquide qui infusait. Dans ce silence paisible, il souffla sur l'eau, et prit une gorgée brûlante pour réchauffer sa gorge. Puis il entendit un petit bruit.

Il leva la tête, curieux que Cap rentre plus tard que d'habitude de sa course matinale. Mais ce n'était pas Cap. C'était une jeune fille, complètement endormie, les yeux bouffis et l'air mal embouchée, qui débarqua dans la cuisine. Bruce la suivit des yeux, immobile, tandis qu'elle se dirigeait vers la cafetière, mettait le tout en marche en sortant un mug, celui au nom de Clint. Elle attendit devant l'appareil, tournant le dos au scientifique, jusqu'à ce que le café soit prêt, puis elle s'en servit une tasse. Enfin, elle prit place en face de Bruce, et après avoir pris sa première gorgée, sembla le voir, pour la première fois. « Salut. » fit-il doucement, comme on s'adresse à un animal sauvage pour ne pas l'effrayer. Non pas qu'elle ait l'air si sauvage que ça – quoique brutale – mais elle n'avait rien à faire là. Ce n'était pas l'une des leurs, et de ce fait, Bruce ne savait pas trop comment agir en face d'elle. Néanmoins, elle portait un tee-shirt d'archer, la cible en son centre ne laissait pas vraiment place au doute, et elle buvait son café dans la tasse de Clint. Il supposa donc qu'elle était une de ses conquêtes. Puisque apparemment, Clint avait des conquêtes. « Tu es une amie de Barton ? » demanda-t-il, curieux. Si Bruce était en général timide, il avait beaucoup moins de crainte à s'exprimer lorsqu'il était en tête à tête avec quelqu'un. Dans une conversation de groupe, il avait surtout peur d'interrompre, de déranger. Ici, il ne dérangeait personne. Il était chez lui, ils n'étaient que deux, et malgré tout, il s'interrogeait sur la présence de la jeune femme. L'avantage d'avoir médité juste avant, c'est qu'il était d'un calme olympien. Elle aurait bien pu lui tirer dessus qu'il n'aurait pas laissé Hulk sortir. Il lui offrit un grand sourire, et prit une gorgée de son thé qui avait, désormais, bien infusé. Le goût amer le rappela à de bons souvenirs, et son sourire s'étira encore. « Je ne crois pas t'avoir vue avant. Mais ton visage me dit quelque chose … » Il prit un air songeur, pour lui-même plus que pour son interlocutrice. « Tu es une Bishop, non ? J'ai vu une photo de toi avec ton père, dans le journal. » Il ne s'exclama pas de sa découverte, ni même n'afficha une once de surprise. Il était juste satisfait de savoir à qui il parlait. Il se releva avec lenteur, bailla un peu et attrapa une banane du saladier à fruit. « Tu veux quelque chose à manger, peut-être ? » demanda-t-il, avec ce ton paternel qu'il pouvait parfois adopter. Comme elle ne répondait pas, il prit le saladier entier, et le posa sur la table. Elle pouvait se servir si elle le désirait. Il entreprit de dénuder son petit-déjeuner, et croqua un bout du fruit avant d'attirer, sous ses yeux, un magazine d'astrophysique prêté par Tony. Il en feuilleta quelques pages en silence, non sans regarder de manière régulière la jeune Kate Bishop.

Kate ne semblait pas être du matin. Elle grognait plus qu'elle ne parlait, passait son temps à se masser le visage avec les mains, à repousser sa chevelure ébouriffée, elle se noyait dans son café et clignait trop fort des yeux pour le bien de ses paupières. Elle croqua dans une pomme en jetant des regards curieux à Bruce, partit se resservir en caféine en marchant presque de dos, et se rassit face à lui avec le même intérêt sur le visage. Il avait repéré son petit manège entre deux pages de Physics Mag, mais il ne dit rien, se contentant d'un sourire amusé. Après quelques minutes de silence, elle finit par le rompre avec empressement. « Vous êtes Bruce Banner. Hulk. Je- je suis désolée, je suis pas vraiment du matin. » Il haussa les sourcils, pour feindre l'étonnement, les lèvres toujours étirées jusqu'aux oreilles. « Je suis super fan de ce que vous faites. Smash-smash, tout ça. Enfin non ! Je veux dire. Vous êtes un super-héros. C'est super cool, ça. » Bruce tiqua lorsqu'elle parla de lui comme d'un héros. Le fait qu'il soit Hulk était déjà censé être secret – et il saurait le rappeler à Barton lorsqu'il le verrait. C'était à coup sûr l'archer qui avait vendu la mèche. Mais la jeune Bishop ne paraissait pas être du genre à divulguer ce genre d'informations à la presse. Sans quoi, Clint ne lui ferait pas assez confiance pour la faire entrer dans la tour Avengers. C'était plutôt le fait d'être considéré comme un super-héros qui dérangeait Bruce. Il n'avait pas été héroïque. Il avait été présent, pendant les périodes difficiles de la Terre, certes. Il avait aidé beaucoup de monde. Il en avait tué beaucoup aussi, et il ne l'oubliait pas.

« Je- euh. Je suis l'assistante de Clint. Son auxiliaire de vie. Vous savez, depuis qu'il s'est coincé le dos le mois dernier, il est plus le même... Il a besoin d'aide pour la lessive, faire son lit, entretenir sa chambre, ses plantes, sa quantité impressionnante de peluches... tout ça quoi. » Bruce partit d'un petit rire, grave dans la voix mais léger dans l'intention. Il ignorait si elle disait la vérité, mais en tous les cas, sa relation avec l'archer semblait basée sur leur sens de l'humour et du bashing commun. Clint était un mec sympathique, il était blagueur et ne se prenait pas trop au sérieux. Son amitié avec Natasha avait rendu Bruce assez jaloux, de prime abord, mais lorsqu'il avait compris que ce n'était que ça – de l'amitié – il s'était de suite ouvert à Barton, et avait appris à le connaître. Bien sûr, parfois ce dernier bourdait, comme Thor, à son propos et en parlant de Hulk, mais Bruce ne pouvait pas leur en tenir rigueur. Ils ne se rendaient pas forcément compte de la portée de leurs mots. Ils étaient d'ailleurs souvent remis en place par Natasha, ce qui valait mieux que d'être remis en place par le géant vert en personne. « C'est vrai que sa collection de peluches est assez surprenante... » rit-il avant de finir son thé d'une traite. Il croque le dernier morceau de sa banane, clôt le magazine qu'il lisait alors, et joint ses doigts et mains sur la table. « Il ne m'a jamais parlé de toi, pourtant. Je ne crois pas qu'il en ait parlé à Tasha non plus … ni à Thor ou Steve. Mais tu as quand même le droit de te promener chez nous ? » Il ne cherche pas à la pousser trop à bout, ni à lui faire de sérieuses reproches. Il veut juste s'amuser un peu de la voir rougir, inconfortable, et surtout savoir réellement qui elle est. Cette curiosité le pique un peu ; il se permet sûrement de plus grandes familiarités qu'à l'accoutumée. La méditation, le contexte solitaire qu'ils partagent, l'aident à s'affirmer un peu plus. Bruce penche légèrement la tête sur le côté. « Tu n'es pas obligée de me répondre, ceci dit. Je pourrai toujours demander à Clint. Entre deux discussions sur ses ibiscus. » conclut-il, avant de sourire à nouveau. Décidément, le tableau est familial : on dirait un père et sa fille, ou un père et la copine de son fils. Dans cette histoire, Barton est son fils et l'idée le fait mentalement pouffer, mais Bruce conserve cette sérénité qui, finalement, lui va plutôt bien. « Quoiqu'il en soit, tu as bien de la chance d'être tombée sur moi ce matin. Si ç'avait été Tasha … et bien, tu n'aurais pas eu besoin de café pour être bien réveillée ! » Il rit encore, décidément d'humeur comique sous le soleil levant.

Elle est expressive. Elle ressemble à Clint, en plus jeune ; ils ont le même humour, les mêmes répliques, la même attitude désinvolte. « M'en parlez pas ! » Elle dit ça comme si elle connaissait Natasha. Bruce ne peut s'empêcher d'imaginer une rencontre entre elles deux, la rouquine proche de Barton au point d'en être possessive, et meilleure combattante de l'histoire, face à la brunette jeune et pinçante, la disciple à l’œil acéré. Sans aucun doute, Bishop se ferait écraser. Mais le spectacle vaudrait son pesant d'or. Kate était arrivé à cette conclusion aussi : « Vous n'êtes pas en train de rigoler, hein ? J'ai jamais rencontré Tasha mais vu ce que m'en a dit Clint... bah je préfère que ça reste ainsi, je vais pas vous mentir. » Un sourire fendit les lèvres de Bruce. C'était le meilleur conseil que Barton pouvait lui donner. Vraiment. Il sirota son thé, appréciant la chaleur du breuvage, et un moment il ne vit la jeune femme qu'à travers les volutes de fumée de sa tasse. « Aux nouvelles rencontres et à mon réveil en douceur ! » s'exclame-t-elle soudain, levant son café comme on lève une coupe de champagne. Il leva son thé à son tour, amusé. Puis il termina sa boisson d'une traite, alors qu'elle commençait à tiédir. Son regard se posa ensuite, à nouveau, sur Kate. Elle n'avait pas répondu à sa question. Bruce, étant l'homme discret qu'il était, avait pris l'habitude d'être ignoré. Il pouvait facilement hausser le ton, sans perdre son calme pour autant. Le visage de Kate lui indiquait pourtant qu'elle réfléchissait à la meilleure manière de s'exprimer. Elle triturait ses cheveux, tentait de les coiffer en jetant à Banner des petits regards inquiets. « J'ai rencontré Clint y'a quelques temps à un concours de tir à l'arc. Comme je lui ai éclaté la gueule et qu'il s'en est pas remis, bah je lui donne des cours du soir, vous voyez ? » sort-elle enfin. Il phase un moment, les yeux perdus et la bouche légèrement entrouverte. Trois secondes plus tard, le rire de Bruce éclate dans le séjour. Un des rares qui soit vraiment bruyant, qui soit fort et communicatif. Bishop hausse les épaules, fière d'elle. « Je suis une âme charitable. » Ce qui n'aide pas Bruce à calmer ses nerfs. Il se pince le poignet, prend de petites inspirations, et retrouve un semblant de contenance. Mais ce sourire sur ses lèvres est aussi grand que le Pacifique. « Vous savez quoi ? Je pensais que le Hulk était un solitaire, monsieur Banner, pas du genre à vivre en coloc avec ses boys. Mais je suis ravie de vous rencontrer, soyez-en sûr ! D'ailleurs, j'aurais une question. » Elle s'était penchée, pour une confession sans doute loufoque. Kate était comme Barton, après tout. Espiègle. « Est-ce que Cap porte vraiment des caleçons avec le stars and stripes dessus ? Une source peu fiable m'en a parlé, vous comprenez, et j'ai des abonnés à satisfaire sur tumblr... » Le rire qui lui prend à la gorge est un peu rauque, elle a les yeux plissés et les dents visibles, les lèvres retroussées, elle fait jeune et Bruce la trouve mignonne, il la voit enfant et il la voit grandir et il se dit que Clint n'aurait pas pu choisir meilleure disciple.

Il détache son dos de la chaise, et pose ses coudes sur la table. Entre ses mains, comme une confidence, il murmure. « A vrai dire, je n'ai jamais vu Cap en caleçon. Je crois que Tony serait meilleur informateur que moi... » Son ami et partenaire d'expériences, le grand Stark, était toujours fourré avec Steve, ces derniers temps. Tantôt, c'étaient des regards discrets, tantôt des conversations houleuses ; Tony était difficile à vivre. Mais pour qui s'accrochait, il pouvait se montrer un vrai petit ange. Bruce avait vu les parts d'ombre de Stark, il ne les avait pas aimés. Cependant, il appréciait assez la lumière qu'il voyait en lui pour passer outre, pour l'aider à devenir meilleur, comme Tony l'aidait lui. Ils étaient très proches, certains diraient même qu'ils étaient les meilleurs amis. Aussi, comment Tony pouvait-il croire que Bruce ne remarquerait pas ce petit manège ? Il secoua la tête. Cette conversation, il l'aurait avec Tony. Pas avec Kate. Elle était toujours face à lui, dardait toujours son regard sur lui. Il se gratta la barbe. « D'ailleurs, appelle-moi Bruce. Je sais que j'ai l'âge d'être ton père, mais monsieur Banner, vraiment... » Il se relève et se sert un second thé. L'eau est chaude, mais pas brûlante. Il n'attend que l'infusion pour commencer à boire. « Tu as du chien, Kate. C'est une belle qualité. » fait-il alors qu'il se rassied. Il a vraiment le ton d'un père pourtant, et la stature droite, le regard calme, protecteur. Il aurait aimé avoir des enfants. « Mais tu es jeune et le monde est dangereux. Tu dois sans doute le savoir, sinon tu ne ferais pas ce que tu fais. » Encore un sourire. Ses doigts caressent l'anse de sa tasse sans qu'il ne s'en rende compte, tandis qu'il cherche ses mots. « Sois prudente, c'est tout. Et si tu rencontres un jour un problème trop grand pour toi... Tu as Barton, mais tu as aussi le reste des Avengers. N'hésite pas à demander de l'aide. C'est ça, qui fait un héros. » Bruce finit son thé. Il pourrait se lever, la laisser là et poursuivre sa routine matinale. Il y a encore pas mal de travail au labo. Pourtant il reste face à elle, il la regarde, elle pourrait être sa fille. Déjà impliquée dans les conflits surnaturels, dans la guerre des mondes, des mutants, dans la lutte contre les criminels. Il ne voudrait pas ça pour ses enfants. Trop de danger. Trop d'insécurité. Que font ses parents ? Sont-ils au courant ? Bien sûr que non. Dans cette vie là, cette vie clandestine d'héroïne, elle n'a personne pour veiller sur elle sinon Barton. Malgré lui, Bruce n'aime pas cette idée.

« Est-ce que c'est le moment où vous me donnez une petite télécommande qui me permet de vous appeler n'importe où n'importe quand ? S'il vous plaît. Ou un badge ? Juste un badge ? Un badge Avengers ? C'est une invitation pour les Avengers ? Où est la caméra cachée ? » Elle sourit. Il lui sourit en retour. Kate a une désinvolture bien travaillée. Elle paraît presque naturelle. Bruce a l'habitude des compositions de calme et tranquillité, de détachement : il dirait même qu'il a inventé cette technique. Il ne le fait pas remarquer à la jeune femme. Un humour aussi doux est une protection dont elle a sûrement besoin. Pour couvrir n'importe quelle faille qui pourrait avoir laissé une cicatrice dans son passé. Il ne juge pas. Elle laisse échapper un petit rire léger, puis, poliment, « Merci mo-Bruce. » Il hoche la tête, comme pour lui dire que c'est rien, que c'est normal. Il finit sa tasse, il souffle doucement, se masse la nuque. Tout ce travail qui l'attend. La perspective le décourage avant même qu'il ait pénétré dans son laboratoire. Un court silence s'installe et elle le rompt. « Quant à vous... vous n'avez pas trop de soucis à vous faire, promis. On prendra la relève en temps et en heure. Vous avez encore le temps de vous reposer sur vos lauriers. » C'est son tour de rire à mi-voix, alors qu'elle s'inspecte les ongles. Il penche la tête en arrière, pousse un grognement de fatigue et finalement se lève de son siège. « Si tu veux prendre la relève à compter de ce matin, je te laisse mon travail et je vais me recoucher. » Elle se lève à son tour, tasse de café entre les mains. « Je devrais peut-être-- » Il a bien compris. Il sourit. « Oui, il va être perdu sans toi. » Elle n'évite pas son regard, c'est agréable d'être face à quelqu'un qui n'a pas peur de lui constamment. En dehors des Avengers, la majorité des gens qu'il rencontre et qui connaissent sa double-identité sont terrifiés à l'idée que le green buddy ne surgisse et les étripe en un clignement d’œil. « Mais j'ai été contente de vous rencontrer, Bruce. » Son sourire se fait plus grand. Elle s'approche, lui tend la main. Il la saisit, la serre fort. Kate a une bonne poigne. « Et de vous parler. C'est un honneur, vraiment. » Ses joues s'empourprent légèrement. Il lâche la main de la jeune femme. « L'honneur est mien, Kate Bishop. Je suis content de voir que la relève saura remettre Clint à sa place, quand il sera vieux et sourd. Des deux oreilles. » Il lui adresse un petit clin d'oeil, puis lui tourne le dos pour nettoyer sa tasse. Il l'entend hésiter, puis ses pas disparaissent dans le couloir – voilà une rencontre impromptue, durant une matinée complètement aléatoire. Clint avait choisi une bonne apprentie. Espérons qu'il réussirait à la garder, connaissant le gaillard c'était pas couru d'avance.