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 (Chavi) + si dieu existe, je ne veux pas le savoir.

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T'es pas vraiment endormis, et pas vraiment réveillé non plus, en fait ça fait trois heures que tu te retournes entre tes draps. Tu grognes dans ton oreiller. T'as l'impression que quelqu'un essaie de percer des petits trous à l'arrière de ton crâne. Et c'est tout à fait désagréable. Faut dire que t'es rentré tard hier soir. Une copine mannequin qui fêtait la fin de sa campagne à grand renfort de cocaïne. Vous étiez quoi .. une cinquantaine ? Le genre de soirée que tu proposes rarement à Charlotte, de peur qu'elle essaie encore de noyer l'une de tes collègues à la plastique de rêve dans le seau à champagne. Tu te redresse à demi et les élans de ton crâne te donnent presque la nausée. Oui, tu as renoué avec la coke hier soir, et elle te le fait durement payer ce matin. Tu réprimes tes hauts le cœur et t'assoies au bord de ton lit, passant une main dans tes cheveux. Tes tellement à l'ouest que s'en est presque drôle. Pour ta défense, faut dire qu'en plus, tu n'as jamais supporté le décalage horaire, et qu'il te faut en moyenne deux fois plus de temps qu'une personne normalement constituée pour reprendre un rythme normale. Tu t'étire en lâchant un bâillement avant de te diriger d'une démarche moyennement assurée, vers la salle de bain attenante, te frottant les yeux. Tu prends une douche rapide dans l'espoir qu'elle atténuera tes maux de tête et qu'elle pourra t'aider à te émerger. Malheureusement t'es pas beaucoup plus réveillé qu'en entrant dans la cabine de douche quand t'en sors. Les yeux mis-clos, t'as plus l'impression de flotter à côté de ton corps qu'autre chose et tu te demandes distraitement si tu vas pas aller te recoucher, en fait. Tu termines de sécher tes cheveux avec une serviette, avant d'enfiler un caleçon et un t-shirt. Tu sors de ta chambre et entreprends de remonter le couloir (d'une vingtaine de mètres, qui te sépare de la pièce à vivre) de l'appartement, en mode zombie. De grandes baies vitrées s'étalent sur tous les murs du salon et tu lèves une main pour protéger tes yeux de la soudaine luminosité, maugréant contre le soleil qui t'agresse. Le parquet lustré et vernis craque sous tes pieds nus, tandis que tu te diriges vers le bar, te faisant grimacer. T'ouvre le frigo et t'empare d'une bouteille de jus d'orange. Tu bois au goulot sans autres préambules, tout en fouillant dans les tiroirs à la recherche de ta boîte à joint. Tu regardes même pas lequel tu prends, le portant directement à tes lèvres. Une flamme plus tard, le cône commence à se consumer entre tes lèvres. T'échappe un soupire d'aise en même temps que la fumée cancérigène. Une ombre de sourire commence enfin à apparaître sur ton visage et tu retournes dans le frigo pour sortir le porridge à la cannelle (petit déjeuner typique de ta Finlande natale) que Brenda, la cuisinière a spécialement préparé pour toi ce matin. Comme tous les matins depuis qu'elle travaille ici, en somme. Tu fais le tours du bar, bouteille de jus dans une main, bol de porridge dans l'autre et joint au bec. T'allumes les enceintes avant d'envoyer ta play list de classique en aléatoire. Puis tu t'assoies à table et commence à manger ton bol, le regard plongé dans le lointain, captivé par les passants qui s'activent, quelques 40 étages plus bas.
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❝Si Dieu existe,
je ne veux pas le savoir.❞
MERVI JOKINEN & CHARLOTTE LEVINSON
Neuf heure pétante. Aujourd'hui est une de ces journées aussi rares que bénies. Tu t'es réveillée tôt, mais, surtout, tu bouillonnes d'énergie positive. A tel point que ta bonne humeur n'avait rien perdu de son éclat. Pas même quand tu avais trébuché sur les chaussures de Mervi, ni en mettant de l'ordre dans la cuisine qu'il avait ravagée en rentrant. Non, tu attendais un coup de fil dans l'après-midi, la confirmation -ou non, de ta présence sur un tournage. Ton intuition se ravissait déjà, tu étais quasi-certaine d'avoir le job. Il s'agissait de créer une princesse Alien pour les besoins d'un clip, et, tes esquisses avaient semblé plaire au directeur artistique. Alors, tu avais occupé ta matinée en faisant des essais. Tentant de sculpter tes idées dans l'argile, pour prendre de l'avance sur tes moules. Scotchée à l'atelier, tu n'avais pas vu le temps filer.  

Finalement, une porte claque, de l'eau coule et tu devines que Mervi est réveillé. C'est le moment parfait pour prendre une pause. Tu entâmes de ranger un peu l'atelier, te passes un coup de propre sur les mains et  rattaches tes cheveux. T'as l'allure des artistes salis par leur art, tachée d'argile et débraillée mais tu es dans ton élément. Et, tu as arrêter de t'en faire pour l'image que ton renvoies à Mervi depuis longtemps. Il connait les tenants et les aboutissants de tes passions. S'il est resté impassible les fois où tu es rentrée couverte de sang, il ne remarquera sans doute pas les traces d'argile. Quand tu le rejoins, il est posté face à la fenêtre, le regard vague. Des notes classiques enveloppent la pièce, et tu devines que, pour lui, il s'agit d'un réveil difficile. Il n'y a que pour ceux-ci qu'il fait appel à ses macchabés de musiciens. Toi, tu détestes ça. Alors en passant devant la station, tu pianotes pour changer de registre. T'espères qu'il réagisse, mais il reste absent. Comme si, c'était toi qui n'était pas présente. Pour une fois, tu ne cèdes pas à l'agressivité. Un fin sourire se dessine aux coins de tes lèvres alors que tu avances vers lui. " Si tu veux sauter, c'est plus facile en ouvrant la fenêtre. " T'amuses-tu en arrivant à son niveau. Tu peux pas lui dire simplement bonjour, c'est contraire aux lois de l'appartement. Alors, dès que tu es assez proche, tu fais glisser le bol jusqu'à l'attraper. Puis, tu fais demi-tour pour récupérer une petite-cuillère et t'assieds sur le plan de travail. Tu es tout sourire, tu le cherches du regard. A vrai dire, tu n'aimes pas particulièrement le porridge, mais tu adores l'emmerder. Tu avales une première bouchée, puis une deuxième avant de grimacer. " Berk, dégueulasse! " Siffles-tu alors que ton visage se déforme. Habilement, tu te hisses à nouveau sur tes jambes puis retournes vers le finlandais. " C'est pas le bol que j'aurais du prendre... " Tu souris, il ne lui faudrait pas longtemps pour comprendre que c'est après son joint que tu en as maintenant. Et, justement, à l'instant où tu lèves la main, il s'empare du cône. Une fois, pas deux. Tu soupires pour finalement te poster derrière lui. " Dure soirée, hier? " Tu tentes d'avoir l'air concernée, mais tu pues l'ironie. C'est plus fort que toi, plus fort que vous. Tes mains se posent à la naissance de sa nuque, au niveau de ses trapèzes. Là où il suffit de pincer le muscle pour qu'il devienne douloureux. Néanmoins, ta prise reste légère pour l'instant. " Je suppose que t'as envie d'être tranquille. File moi ce que je veux, et t'auras la paix. " Affirmes-tu calmement. N'empêche que tu mens. T'as pas l'intention de le laisser tranquille, pas du tout. Et, au fond, tu veux pas qu'il cède non plus. Quoi qu'il fasse, tu te tordrais les méninges pour avoir quelque chose à dire, à faire. Si ton affection ne se témoigne que dans l'affront, alors aujourd'hui, tu es pleine d'amour.


© Pando
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T'es pas bien, mais tu te forces à passer au dessus. Tu te sens tendu et tu sais très bien pourquoi. Tu sais parfaitement que c'est à cause de la coke. C'est une vieille amie la coke, une vieille copine de l'université. Vice d'un cousin un peu trop riche, un peu trop partageur. Un peu trop comme un frère. T'avais glissé la dedans sans que personne puisse te freiner. T'étais con, sourd et aveugle aux alarmantes remarques de ton entourage. Puis un jour, l'éloignement, les habitudes qui se modifient malgré toi, le déclic, tu réalises que t'as passé trois ans la tête dans un sac, la tête dans la poudre. Quelle connerie. Tu le sais, tu te voiles pas la face. Mais …
La musique change, le concerto pour piano est brutalement remplacé par d'intolérable boom-boom alors que ton crâne est déjà sur le point d'exploser. Tu te crispes, et une veine se fait saillante sur ton front témoignant de l'afflux de sang trop important dans cette partie de ton corps, tes mâchoires se contractent d'agacement. Pourquoi l'as tu emmené avec toi déjà ? Tu tentes de répondre à cette question tout en mâchant ton porridge froid. « Si tu veux sauter, c'est plus facile en ouvrant la fenêtre. » un fin sourire étire tes lèvres, ah oui maintenant tu te souviens pourquoi. « Dis pas de conneries, t'es à peine capable de retrouver la porte d'entrée de l'appartement toute seule... je ne suis pas assez cruel pour t'abandonner à ton triste sort. » railles-tu en relevant la tête vers elle, une lueur moqueuse dans le fond de tes yeux bleus. Profitant que tu regardes ailleurs, elle s'empare de ton petit déj et tu te retrouves comme un con avec ta cuillère qui goute sur la table. Tu réagis pas plus que ça, habitué à ce genre de jeux, même les matins de gueule de bois, oui oui. T'essuies une marque de lait avec la manche de ton t-shirt, parce que de toute façon, t'as plus de fringue que Madonna et que, de ce fait elles sont plus ou moins à usage unique. Tu lèches la cuillère en te tournant dans vers Charlotte, ton expression change lorsque tu la vois avaler une bouchée de porridge. Elle n'aime pas le porridge. Tu ne sais plus d'où tu tiens cette information mais t'en es presque certain. Un sourcil relevé et un sourire moqueur sur les lèvres, t'as retiré la cuiller de ta bouche. La seconde d'après son visage se décompose et tu retiens un rire. « Berk, dégueulasse ! » Tu poses un coude sur la table sans la quitter des yeux, tu ne tentes même pas de dissimuler ton sourire triomphant lorsque tu la vois revenir vers toi. Le bol à la main, ô joie, tu n'auras pas à bouger ton cul pour aller le chercher. « C'est pas le bol que j'aurais du prendre... » ah oui ? ah non ? Tu réfléchis rapidement pour parer le prochain coup bas. Parce que non, Charlotte ne s'arrête jamais, Charlotte est une chieuse fini, mais toi, tu trouves ça attachant. ça t'amuse de la voir revenir vers toi. Même si c'est après ton joint qu'elle en a. Le cône fume dans le cendrier, et t'attends qu'elle soit juste devant toi, pour t'en emparer, l'air de rien. Tu tires un bouffée, tandis qu'elle vient se placer dans ton dos. T'es pas inquiet, mais t'es conscient de la menace joueuse qui plane au dessus de toi. Littéralement. T'arrive pas vraiment à être sur tes gardes pourtant. Tu t'amuse de la situation, comme d'habitude, comme si t'avais une longueur d'avance sur tout. Tu te plantes autant que les autres, seulement toi, t'en as jamais rien eu à foutre. « Dure soirée, hier ?  » Tu ne réponds toujours pas, tu sais qu'elle a pas encore fini son sketch, ce serait trop facile. C'est la que ses mains tombent sur tes épaules, ton sourire se retrousse sur tes dents : comme si elle en doutait une seule seconde. « Je suppose que t'as envie d'être tranquille. File moi ce que je veux, et t'auras la paix.  » tu ris et tes épaules tressautent sous ses doigts, tu ris, même si ça te fais mal au crâne. Puis tu te calmes, tu tires sur ton joit, tu relèves la tête vers elle tu croises son regard aussi bleu que le tiens. ça aurait presque pu être charmeur, si tu ne lui avais pas soufflé toute ta fumée au visage dans la seconde qui a suivit. Tu coinces le joint entre tes lèvres, tirant une énième taffe, avant de tapoter sa main du bout des doigts, tu tournes ton visage vers elle, un rictus moqueur sur les lèvres. Un masque qu'elle ne connait que trop bien. Puis tu retournes à ton porridge, exactement comme si elle n'était pas là. C'est la que les boom-boom recommencent à se faire insistant, tu tournes imperceptiblement la tête en direction des enceintes. Un coup d'oeil circulaire te permet de localiser ta veste, posée.. eh bien en équilibre précaire sur le ficus d'1m50 de haut qui trône à côté de la porte. Sentant que le courroux de Charlotte n'est pas loin de s'abattre sur toi, tu te soustrais à son contact, et t'échappe en direction de la dite plante. Tu le retournes et ton portable (ainsi que tes clés, ton porte monnaie, et plusieurs pochons vides) tombent à tes pieds. Tu reposes la veste où elle était et t'empare de ton téléphone, tu parviens à prendre le contrôle de la chaine avec ton portable. T'en profite pour remettre le fameux concerto. « On a pas idée d'écouter des trucs pareils à des heures pareilles. » tu dis ça en levant les yeux au ciel mais sans vraiment t'adresser à Charlotte.
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« Dis pas de conneries, t'es à peine capable de retrouver la porte d'entrée de l'appartement toute seule... je ne suis pas assez cruel pour t'abandonner à ton triste sort. » Bien sur. Tes billes vertes roulent, tu soupires. S'il n'avait pas choisit d'acquérir un appartement de la superficie d'un musée, sans doute n'aurais-tu pas besoin d'un GPS pour te diriger. Mais, ce débat, vous l'avez eu de nombreuses fois. Assez pour que tu saches cette bataille vaine. Tu ripostes autrement, espérant troubler sa sérénité en kidnappant son déjeuner. Pourtant, l'échec est cuisant. Tu te décomposes. Faut être taré pour manger un truc pareil. Le porridge. Alors que Mervi est toujours si assuré. Tu le maudis, lui et son sourire victorieux. C'est agaçant d'avoir toujours le sentiment de lui glisser dessus.  Ce mec est un putain de savon. Il se dérobe toujours, et même lorsque tu parviens à le saisir, ce n'est jamais que pour le faire mousser. Mais, t'es plus têtue qu'une mule, alors tu songes déjà à une nouvelle tactique d'approche. L'option subtilisation-du-pétard te file sous le nez, alors tu changes d'angle une nouvelle fois. Postée derrière lui, tes mains se posent sur ses épaules, et, tu devines qu'un sourire similaire fend vos deux visages. Tes doigts jouent sur le tissus quelques instants, avec un entrain tout naturel. Puis, tu profères une énième menace. Dans ton univers, le contact physique n'est familier que lorsqu'il est étroitement lié à une confrontation. De ce fait, les mots fusent à l'instant où toucher le finlandais devient un peu trop agréable. Il rit. Putain. Malgré toute ta bonne humeur, tu songes aux joies d'un étranglement. De là où tu es, ce serait simple de glisser ton bras autour de son cou. Au lieu de ça, tu raffermis la prise, légèrement. Il se contente de tirer une nouvelle fois sur le pétard, pour te narguer. Du moins, c'est ce que tu déduis. Mais, finalement, son visage se relève et ses yeux trouvent les tiens. Pendant un instant, tu restes pendue à ses billes bleues, mais, le charme s'envole littéralement en fumée. Tu toussotes, refermes tes mains autour de ses trapèzes avec hargne. Puis, il tapote ton épaule et tu lâches finalement ses épaules, pour chasser le nuage de fumée qui t’oppresse. Tu étouffes un cris rageur, mais il siffle tout de même entre tes mâchoires. " CONNARD! " Tu le fusilles du regard, mais tu n'as plus le loisir de trouver le sien. Il est occupé à fumer, visiblement. Alors, tu lui files un coup derrière la tête. Parce que c'est la première chose qui te vienne à l'esprit, mais, aussi, parce que c'est toujours un peu salvateur. D'ailleurs, ça te laisse un goût de pas assez. Tu t'apprêtes à remettre le couvert quand il te file entre les doigts, comme une anguille. Tu restes interdite alors qu'il se jette sur le ficus. Vraiment, ce mec à un pet au casque. Néanmoins, quand il pianote sur son smartphone, tu devines son plan. « On a pas idée d'écouter des trucs pareils à des heures pareilles. » La musique change, et tu fronces les sourcils, directement vexée. Il n'en a jamais fallu plus à ta fierté pour se froisser. " On n'a pas idée d'être aussi con, non plus. " Claques-tu en plissant les yeux. Tu te fiches bien de savoir s'il t'adressais directement la remarque, c'est évident. Et, qu'il regarde ailleurs ne change pas grand chose. Furieusement, tu soupires, encore, mais ça ne soulage en rien la pression qui martèle ta poitrine. Pour l'instant, il a le dernier mot. Tu détestes ça. " Va pour ta musique de merde. " Cèdes-tu en affichant un sourire intéressé. " Mais, dis au revoir à ton porridge. " Tu te penches en avant, et ta main trouve le cendrier pour venir le verser dans le bol. Tu affiches une mine satisfaite en touillant la mixture grisée, cherchant Mervi des yeux. Puis, tu laisses le cendrier retomber bruyamment sur la table, jaugeant la réaction du grand blond face au bruit. Comme tu t'en doutais, il ne semble pas s'y accommoder si bien qu'à l'accoutumée. Alors tu te redresses, et avances joyeusement vers la chaîne hi-fi. A vrai dire, tu te dandines presque, déjà fière de ce que tu prépares. Après tout, s'il a investi des mille et des cents pour son matériel audio, autant lui en faire profiter. Rapidement, tu te retrouves tout près du bouton du volume. " Puisque tu aimes tant que ça, d'ailleurs ... " Et, avec un sourire malveillant, tu fais vriller le bouton. Toi-même, tu peines à supporter le bruit, mais pour le faire réagir, te donnes bien ce mal.
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Charlotte ce n'est pas par charité que tu l'as amenée ici. Ce n'est pas pour son père, ce n'est pas pour son avenir professionnel, tu as inventés toutes ces justification pour planquer la véritable raison. Tu ne voulais pas la laisser la bas parce que tu t'es attaché à elle. Tu dissimules tes penchants les plus désintéréssés, derrières des prétextes pompeux qui laissent reluire toute cet argent dont tu te fout éperdument. Elle est là parce qu'elle est plus vraie que tout ça, parcequ'elle a le goût de la vie, et que ça elle l'insuffle un peu partout dans ton appartement quinze fois trop grands. Que t'aime ça toi, presque autant qu'avoir le dernier mot. La musique est redevenue supportable et ça te soulage au delà de l'imaginable, un sourire s'épanouie sur ton visage, bientôt tiré d'une oreille à l'autre, et tu tires sur le bédo en te trémoussant presque sur le concerto qui te donnerait presque des frissons. Tu restes planté au milieu du vide, et tu t'en fout, t'es suspendu comme par un fil, un pantin qui se balance presque languissament entre un piano à queue et une table de billard. Tu ne joues jamais. Tu préfères la musique, tu préfères la coke, et sortir avec tous ces cons qui ne voient plus clair après 21h, mais qui continueront leur masquarade sinistre jusqu'à 8h du matin. T'as pas voulu aller dans la suite luxueuse réservée par un de ces fils-de, tu te seras au moins épargné ça. T'es rentré en taxi après avoir anôné ton adresse pendant dix minutes avant que le chauffeur la comprenne. Puis la nuit, absolument pas reposante, agitée et sans rêves. Le mal de crâne effroyable au réveil, et la musique insupportable de Charlotte.. c'était diffinitivement plus que ce que tu pouvais supporter. Le bruit. Voilà sans doute ce que tu éxècres le plus sur cette planète. Voilà pourquoi tu t'es forgé une carapace, une barrière mentale qui te permet d'être parfaitement insensible à ce qui se passe autour de toi t'en es plutôt fier dailleurs. Mais ça fonctionne PAS les matins de gueule de bois. Et plus encore lorsque c'est la cocaine qui est en cause puisqu'elle à la facheuse tendance à te porter sur les nerfs. Ne pas exercer un contrôle parfait sur ta personne t'agace, mais tu ne t'en soucis plus dès lors que résonne les première note du concerto. Te voilà donc à valser seul, la tête légèrement rejetée en arrière, sourire béat de satisfaction collé sur le visage, te moquant bien d'effrayer ou non ta comparse. Charlotte cède à ton caprice musicale, mais tu ne l'entends même pas, t'es dans ta bulle. Elle dit également quelque chose à propos d'un porridge, mais la musique est trop exaltante pour que tu t'en laisse détourner par de simples paroles, que tu n'identifie pas comme une menace. Lorsque le cendrier vient s'écraser brutalement sur la table par contre, tes yeux mi-clos se rouvrent imméditement. Tu regardes directement Charlotte, sa mine satisfaite + la cuiller toujours dans sa main + la regarder se dandiner plus loin = mauvaise surprise. Tu te repproches, et comprends lorsque tu apperçois la pâte grise et peu ragoûtante, qui remplace à présent ton petit déjeuner. Tu tires sur ton joint en te rapprochant de la table. Il ne lui avait rien fait ce porridge ? Tu ne comprendras jamais cette énergie qu'elle dépense à détruire des possessions factices que tu remplaces en un claquement de doigt. Bon, sauf le porridge. T'as le bol dans les mains et tu vois que tu ne vas pas pouvoir le sauver. Et Brenda n'est p... Tu n'as pas entendu la dernière provocation de Charlotte juste avant qu'elle ne tourne le bouton du volume à fond, te faisais bondir de terreur tandis que le bol s'échappe de tes mains pour venir se briser à tes pieds. Tu ne l'entends même pas, les oreilles et le crâne vrillé par les violons. Tu plaques tes deux mains sur tes oreilles et retourne un regard proprement meurtrier à cette imbécile qui continue de te sourire méchamment. Tu traverses la salle au pas de charge, et te jette sur le bouton d'arrêt que tu matraques pour que la chaine s'éteigne et que les enceintes n'explose pas les vitres. Une fois le silence revenue tu te tournes vers elle « MAIS TES COMLETEMENT FOLLE TU VEUX FAIRE EXPLOSER LES VITRES OU QUOI ? » que tu lui brailles en finlandais, à dix centimètres du visage. Tu ne hurles, jamais. Et t'es presque aussi surpris qu'elle par ta réaction, sentiment étrange (toi qui ne doute jamais) aussi t'empresses-tu de le dissimuler sous un voile de colère. Tu pousses une sorte de soupire à mi chemin avec le grognement et t'éloignes en maugréant, Charlotte n'a probablement pas compris un traitre mot de ce que tu viens de lui dire, mais tant pis. T'as les oreilles qui siffle, et la tête qui va exploser. Tu te poses devant le bar, avant de te tourner vers elle, un sourire mesquin au bord des lèvres. « Je croyais que tu n'étais pas là aujourd'hui ? » lances-tu en haussant un sourcil, l'air sincèrement intéressé. Tu tires à nouveau sur ton joint avant de reprendre. « T'étais pas supposée décrocher un job ? T'avais l'air très sûr de toi. Tu ne t'es pas ratée quand même ? » la provoques-tu en battant des cils, comme si tu la prenais en pitié.
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Il ne t'écoute pas. Clairement, il se tamponne de ce que tu peux raconter, et, ça te vexe. Tu devrais être habituée, mais t'as jamais été fichue de prendre le pli. Chaque fois, tu fonces tête baissée alors que ses provocations ne sont pas nécessairement volontaires. Etre un sale con, c'est inné. Il l'est sans même le réaliser. Il valse, toi, tu pestes. Il flotte sur la musique, et, tu t'enfonces dans l'agacement. Il se fout de tout, surtout de toi. Tes menaces fusent puis se perdent, et tu douterais presque d'avoir parlé. Alors, si les mots ne servent à rien, tu peux lui en donner, de la musique. Fort, très fort. Ta moue se crispe, mais ton sourire ne perd rien de son vice. Le son des violons, si élevé, est une véritable torture. Aussi sec, Mervi sursaute, et, c'est bien la première fois que tu assistes à une telle chose. Le bol se brise après avoir quitté ses mains, mais tu n'en perçois que l'image. Le bruit est recouvert par la musique. Quand tu reposes ton attention sur le grand blond, il se rue sur la machine infernale.  Sa main s'abat sur le poste, et tu n'es pas sure ; voulait-il le pulvériser ou l'éteindre? N’empêche que tu jubiles littéralement, tu n'espérais pas faire mouche si franchement. Néanmoins, ton sourire, plus mauvais que satisfait, se dissipe à mesure qu'il s'approche de toi. Il est furieux, à tel point que tu perds pieds un instant. « MAIS TES COMLETEMENT FOLLE TU VEUX FAIRE EXPLOSER LES VITRES OU QUOI ? » Il hurle des mots qui t'échappent, dans une langue qui t'es absolument inconnue. T'as aucune idée de ce qu'il vient de raconter, mais le ton de sa voix rend l'intention très claire. Si tu avais fais face à n'importe qui, tu aurais explosé. Plus fort, plus violemment encore que lui. Jamais, Ô grand jamais, tu n'aurais pensé rester calme face à une réaction si virulente. Tu sens son souffle sur ton visage, les vibrations de sa colère dans ta poitrine, mais ça ne t'énerve pas. La sensation est grisante, et, d'une certaine manière, il est plus attirant à cet instant qu'il ne l'a jamais été. Tu souris bêtement, et une fois la surprise dissipée, t'es fière comme un poux. Ces dernières années, tu n'as cherché que ça, le faire sortir de ses gonds, renverser son flegme légendaire. Et, enfin, tu y arrives. Seulement, c'est trop facile. T'as fais pire déjà, et pourtant, il n'avait pas bronché. Une pointe de suspicion te chatouille, mais tu la fais taire, occupée à célébrer silencieusement ta victoire. Peu importe s'il a eu mal, il s'en remettrait. Finalement, il tourne les talons, et, toi, tu n'as toujours pas pipé un seul mot. Il trouve refuge plus loin, accoudé au bar. Tes yeux le suivent, et t'as envie de rire. Tu te donnes du mal pour ne pas que les éclats de voix s'échappent, tes doigts viennent même faire barrage devant tes lèvres. Tu peines à contenir ton émotion, et, ce truc bizarre se produit à nouveau. Du coin de l’œil, tu remarques qu'un coussin s'agite, puis un deuxième. C'est très léger, comme un vibration sourde, mais ça suffit à te renfrogner. T'as plus très envie de rire sur le moment, t'espères juste qu'il ne remarque rien. Alors tu avances rapidement vers le sofa et tu t'y laisses tomber, contre les coussins récalcitrants. « Je croyais que tu n'étais pas là aujourd'hui ? » Tu relèves la tête vers lui, distraite, et il enchaîne. « T'étais pas supposée décrocher un job ? T'avais l'air très sûr de toi. Tu ne t'es pas ratée quand même ? » Tu lèves les yeux au ciel avant de lui envoyer un des coussins, finalement calmés. " Je croyais que tu n't'emportais jamais? " Siffles-tu en souriant. Ça, il allait en entendre parler longtemps. " C'est un coup de fil que j'attends aujourd'hui, Einstein ! " Railles-tu en te redressant. Tu fais quelques pas vers le coin cuisine, et, à mi-chemin, tu retrouves les morceaux de porcelaine qui jonchent le sol. Tu pouffes discrètement, avant de lui adresser un sourire narquois. " T'es sûr de plus vouloir écouter la musique ? " Tu te fous bien de sa gueule, et t'as même envie d'en rajouter une couche. Tu ris à l'avance, et, cette fois ci, tu ne te retiens pas. " T'as sursauté comme une fillette, avant de gueuler comme une homme... T'es trop bizarre comme mec, Jokinen ! T'aurais du voir ta tête ! " Tout ne sort pas d'une traite, t'es obligée de faire quelques pauses pour reprendre ton souffle et dompter les sursauts de ta voix. Mais, une fois terminé, tu es à son niveau. Tes yeux jonglent entre lui et son pétard. T'as pas finis. " Bon, toujours pas ? " Au pire, t'irais chercher sa boite au trésor. Ce serait plus simple.
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