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Beyond the veil.
Bobby ❅ Malicia ❅ Prudence
« I find out a lot about myself by sleeping. Dreams, they are who I am when I’m too tired to be me. »
- Jarod Kintz, This Book is Not FOR SALE.

Pardonne-t-on à la nuit ses mélodies angoissantes, ses ombres dans l’obscurité ? On dit que le noir réveille dans nos coeurs les démons endormis. Prudence était de ceux qui ferment les yeux avec des pensées si troubles qu’elles persistaient jusque dans les rêves. Trois heures du matin. La dentelle sur sa peau, une sorte de nuisette noire couverte d’une doublure délicate et trop légère pour la saison. Le sol, sous ses pas, traçait des éclats de givre, trahison d’un don qui se voulait indomptable aux heures où la conscience lâchait prise. Elle savait où elle allait, le regard fixe, somnambule un peu fantomatique - la chambre de Bobby Drake n’était pas à côté, pourtant aucune erreur de parcours, aucune erreur de couloir. Trouver la porte fermée ne fut pas plus un obstacle qu’arracher à une fleur ses pétales d’or ; la glace déverrouilla sèchement la serrure, sans effort. « Bobby.. » Un murmure qui s’extirpe de ses lèvres. Il avait promis de l’aider, il avait promis de ne pas l’abandonner, n’est-ce pas ? Chaque fois qu’il y avait eu confrontation, il avait tenté de la remettre dans le droit chemin, et là, entre le rêve et une imperceptible réalité, la mémoire revenait s’exprimer. « .. j’ai trop chaud.. » Aide-moi. Le froid au bout de ses doigts fondait trop vite. Quand Prudence était tombée près de l’institut, elle semblait ne plus supporter la dangereuse baisse de sa température, toutefois il valait mieux que l’inverse ne se produise pas - la fièvre était-elle réelle ou un effet secondaire des souvenirs trop vifs, de la peur trop intense ? « Je  .. tu sais, je voulais pas te tuer.. » Elle percevait encore l’impression terrible du souffle qui glisse et s’atténue entre ses mains, sous le gel intense du jeune homme, à viser jusqu’au coeur, ralentir le flux de l’eau vers les muscles. Comme avec sa mère, éternellement figée dans l’expression triste d’une mort lente, pièce réfrigérée au-delà du raisonnable.

C’est la culpabilité qui ronge, elle brille dans ses billes humides. Derrière le voile d’une haine finalement bien factice, Prudence était parvenue à repousser le monde, à faire croire en la solitude la plus absolue - Iceberg était parvenu à passer outre les barrières, alors même qu’ils passaient leur temps à s’éviter dans les couloirs ou se jeter des attaques déloyales dans le dos, à celui qui échouera le premier. « J’ai besoin.. » de toi. Désorientée, absente, lointaine, fragile. Elle vacille un instant, se rattrapant maladroitement au mur. Quelque chose tombe dans un bruit mat - ça ne la réveille pas vraiment, elle ne songe même pas qu’elle ait pu être suivie ; alerter Malicia.

Malicia, belle et dangereuse, qui quelque part l’empêche d’approcher de trop près, quand les yeux étrangers jouent à épier. Il n’y a pas d’arrière-pensée, n’est-ce pas ? Mais qui ne murmurerait pas quand la glace rencontre la glace ? Le don en commun forge une proximité entre le doute et l’indéniable envie d’apprendre. La brune était dotée d’une mutation digne des pires malédictions ancestrales, privées du toucher sous peine de mort, quand Snow se retenait du contact pour la simple raison qu’elle n’en aimait pas les effets. Bobby était froid, froid comme elle, froid comme elle aimait, et la chaleur terrifiante que ressentait la jeune femme la poussait à le chercher. Elle cherchait ses bras pour mille autre raisons que celles qui feraient naître les soupçons.

« Je me souviens.. c’est flou et.. » Un bruit dans son dos. Et-ce que la porte a été ouverte, un peu plus ? Ca l’a sortie de son état second, la faisant cligner des yeux. Elle ne sait pas bien où elle se trouve. Elle sait seulement que ça n’est pas sa chambre, que les images du passé continuent à tourner, trop vite, et qu’elles vont fuir, comme chaque fois. Confusion totale. Ca n’est pas l’heure, ça n’est pas le lieu, mais elle a besoin de lui parler, elle doit lui dire, avant d’être interrompue, avant qu’il ne lui reproche de rester dans sa douloureuse solitude. Et si ça ne l’effleure pas :  avant qu’ils ne soient surpris dans cette délicate posture. 
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la nuit a son lot de surprises que l'on préfère éviter

La nuit. Des choses incroyables se passent. Les cauchemars prennent vie. Les rêves se déploient. Les somnambules se relèvent, tels des zombies que la nuit aurait fait revivre. La nuit est aussi un moment calme. Paisible. Chacun se repose dans son lit. Chacun plonge dans son univers. Se découvre. S’ouvre à soi-même. Pour Bobby, la nuit est toujours un moment spécial. Partagé entre la déception de se coucher seul et le plaisir de se reposer avant une nouvelle journée. La nuit est parfois le moment où ses pensées fusent. Où il ne parvient pas à fermer les yeux. Ce soir, c’est un sommeil réparateur qui le surveille. Il s’endort. Paisible. Satisfait du travail accompli les heures précédentes. Le réveil est moins paisible. D’abord, un craquement. Il l’entend au loin. Perdu dans un brouillard de songes. Il le repousse. Il remue dans son lit. Il replonge dans ses rêves. Fait de glace et de neige. Des rêves doux et confortables. “Bobby…” Le décor imaginaire s’évanouit. Disparaît. Se détruit. Il ouvre douloureusement les yeux. Le manque de sommeil lui pique les yeux. Il se redresse doucement dans son lit. Dans sa chambre, le noir. Noir complet. Noir intense. Il laisse sa vue s’habituer. Une silhouette se dessine devant ses yeux. Il se frotte les yeux. Il fronce les sourcils. Qui peut bien venir à cette heure-ci ? D’ailleurs, quelle heure est-il ? Il tâtonne. Il ne la quitte pas des yeux. Ses doigts cherchent le bouton de la lampe de chevet. Il espère qu’il n’y a pas une attaque dans l’Institut. La pulpe de ses doigts appuie sur l’interrupteur. La lumière fuse. Violente. Il sourcille. Snow lui fait face. Bordel… Le calcul se fait rapidement dans sa tête. Snow. Dans sa chambre. En… petite tenue. Il rejette violemment les draps. Il s’extirpe du lit. Il s’éloigne. Plus loin il sera, mieux il pourra anticiper, si elle décide de lui sauter au cou pour l’embrasser. Mais qu’est-ce qu’elle lui veut ? Est-ce qu’elle croit que… après leur discussion dans le palais… est-ce que… ? Il oublie qu’il ne porte qu’un vieux caleçon. Qu’il a retiré son tee-shirt, la veille. Que sa chambre est loin d’être un modèle de rangement. Qu’elle est entrée dans son intimité. Et puis, il croise son regard. Pas tout à fait là. Pas tout à fait absent. Il se rapproche. Elle ne le voit pas. C’est comme si elle dormait. Comme si elle faisait une crise de somnambulisme. Bon sang ! Et dire qu’il a failli faire une crise cardiaque à cause d’elle. Mais comment est-elle… Ses yeux se posent sur la serrure de sa chambre. Bien sûr. Une serrure verrouillée ne résiste pas à la glace. Quoique, la prochaine fois, il préférerait qu’elle toque. Somnambulisme ou pas. Maintenant, il n’est plus qu’à un pas d’elle. “... j’ai trop chaud...” Il franchit ce dernier pas. C’est l’appel à l’aide qu’il attend. Il pose sa main sur le front de Prudence. Même en ayant une température basse, il perçoit la brûleur de sa peau. Anormale pour eux. Il la retire. Comme brûlé. Brûlé à vif. Il comprend la panique de Snow. Il comprend la réaction de son corps. Il peut la refroidir. Un simple contact suffit. Il avise sa nuisette. Vêtement léger qu’il voit rarement. Voire jamais. Il hésite. Et s’il se passe quelque chose ? Trop de peau en contact. Mais ce n’est pas Malicia. Il ne doit pas avoir peur. Il se fait l’effet d’un puceau. Un puceau qui ne sait pas y faire avec les femmes. Dans un sens, c’est ce qu’il est.

Je ... tu sais, je voulais pas te tuer…” Son geste s’arrête. Il n’a jamais eu de cas de somnambulisme. Mais il en a entendu parler. Ces rêves sont souvent animés par des sentiments de culpabilité, de peur. Ils poussent le rêveur à se lever et à agir. Ils sont un moyen de se délivrer d’un secret ou de remord. C’est ce qui semble se passer avec Snow. Des remords après leur première rencontre. Il ne se trompait pas à son sujet. Elle a changé. La femme qui lui avait fait face il y a quelques mois n’aurait pas ressenti de culpabilité. Snow, si. Il est figé. La toucher pourrait la réveiller. L’empêcher de dévoiler ses pensées les plus enfouies. Il attend. Il observe son visage. Il est aux aguets. Là, mi-endormie, elle est plus fragile que jamais. Elle se dévoile. Elle montre toutes ses faiblesses. Il n’est pas à son aise. Face à cette situation. Face à sa presque nudite. Face à ses faiblesses. Il n’est pas habitué. Il préfère que ces révélations se fassent dans l’intimité de son bureau. Et pas au milieu de sa chambre. “J’ai besoin...” Elle chancelle. Elle perd pied. Elle se rattrape au mur. Un objet tombe dans sa chute. Un bouquin de psychologie. Il ne fait pas un geste pour le ramasser. Il garde les yeux posés sur Snow. Sa respiration est lente. Elle contraste avec son impatience de connaître la suite. Il veut savoir. Il ne peut pas la brusquer. Cela se fera à son rythme. Il aimerait le réveiller pour qu’elle s’arrache de cette fièvre. Pour qu’elle reprenne pieds. Mais il ne le peut. Il doit respecter son besoin de parler. Il doit s’assurer qu’elle confie ce qu’elle a sur le coeur. A quelques centimètres d’elle, il sent sa température. Il sent cette chaleur irradiée autour d’elle. Elle qui reflète si souvent une image glaciale est l’incarnation du feu vivant. “Je me souviens... c’est flou et...” Un bruit. Agacement. Frustration. Ses yeux se déplacent en arrière-plan, vers la porte. Le visage de Malicia apparait. Son expression change. Se modifie. Il ne cache pas sa surprise. Il devine de quoi ça a l’air. Au beau milieu de la nuit. Prudence et Bobby réveillés, à moitié habillés, dans sa chambre. Instinctivement, il fait un pas de côté. Il s’éloigne de Snow. Il sent la situation lui échapper. Lui filer entre les doigts. Malicia qui les surprend est une des pires choses qui puissent arriver. Leur couple est entièrement basé sur la confiance, sur l’espérance de la fidélité de l’autre. Ce simple accident peut tout mettre en péril. Alors, il a cette phrase : “Ce n’est pas ce que tu crois… c’est…” Il s’interrompt. Aucune justification suffira. Il la connaît. Le pire est déjà en train de se dessiner dans son esprit. Il se retourne, à la recherche de son tee-shirt abandonné hier. Il l’enfile. Il lance un regard à Snow. Son expression s’est transformée. Elle est réveillée. Voilà qui ne va pas l’aider à convaincre Malicia du bien fondé de la situation. Un combat intérieur prend part : écouter Snow, pendant que ses souvenirs sont encore à proximité, ou rassurer Malicia sur ce qu’elle vient de surprendre. Être le psychologue et l’ami qu’attend Snow ou être le petit-ami qu’espère Malicia. Tenir sa promesse de toujours être là pour Snow ou prouver sa fidélité à Malicia. Pourquoi faut-il toujours choisir entre l’un ou l’autre ?

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beyond the veil


Il y a un bruit étrange et Malicia ouvre les yeux trop brusquement. Elle faisait un cauchemar. Elle venait d'embrasser Bobby, et ce coup-ci, elle l'avait tué. Elle avait posé ses lèvres, elle avait senti la vie le quitter, mais elle ne s'était pas éloignée. Non, elle l'avait emprisonné dans son étreinte, et elle avait laissé sa langue glisser, ses mains nues passer dans ses cheveux, jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un cadavre ; c'était dérangeant. Elle savait d'où ça lui venait, mais ça n'en restait pas moins un songe déstabilisant. S'il avait été plus tôt dans la soirée, elle aurait été lui en parler, mais elle savait déjà ce qu'il lui dirait. On s'est embrassés et tu as contrôlé ton pouvoir, Malicia. C'est sûrement parce que tu n'y crois pas encore que tu cauchemardes de l'inverse ! Il aurait raison, bien entendu. C'était aussi ce que la jeune femme pensait, c'était ainsi qu'elle voyait les choses. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de douter. C'était devenu une seconde nature pour elle, ces dernières années ; elle avait si peu progressé. Et si elle venait de lui donner un faux espoir, lui faire croire que désormais, les choses seraient en route pour aller mieux, mais finalement, elle ne pourrait jamais faire plus qu'un baiser ? Bobby était comme elle, il était humain, il avait des besoins … physiologiques, disons. Si elle ne pouvait le contenter, il faudra à un moment donné qu'elle accepte qu'il aille voir ailleurs pour assouvir ces besoins. Et connaissant sa possessivité, elle n'était pas sûre de supporter l'idée.

Malicia ferma les yeux, tenta de retrouver le sommeil, mais un second bruit sourd lui arracha un soupir agacé. Que se passait-il encore ? Elle tira ses couvertures, enfila ses gants, un tee shirt trop large appartenant à Bobby, et ouvrit sa porte. Elle passa la tête dans le couloir à temps pour voir disparaître, dans les escaliers, une silhouette. Curieuse, elle ferma la porte de sa chambre derrière elle, et suivit à pas de loups le fantôme du manoir. C'était une jeune femme au blond presque blanc, qui ne portait pas grand-chose sur elle. « Excuse-moi ? » murmura-t-elle. Aucune réponse. Malicia pensait ne pas avoir parlé assez fort, aussi haussa-t-elle le ton. « Eh ! Qu'est-ce que tu fais en dehors de ta chambre à cette heure-ci ? » Soit la demoiselle l'ignorait délibérément, soit elle ne l'entendait pas, pour x ou y raison. Malicia n'arrivait pas à voir son visage. Elle continua donc de la suivre, un étage plus bas, et dans le couloir. Elle reconnaissait le chemin emprunté. Elle compta les portes, à partir des escaliers, jusqu'à celle par laquelle la silhouette était entrée. C'était la chambre de Bobby ! Que faisait cette pimbêche dans la chambre de son Bobby, en plein milieu de la nuit ?!

La mutante s'approcha sans bruit, et posa son oreille contre le battant en bois. « … j'ai trop chaud... » Oh, vraiment ? Malicia sentit la rage gronder en elle, mais garda le silence. Elle ne pouvait pas accuser Bobby de la tromper sans preuve, pas encore ; les temps où elle n'avait pas entièrement confiance en lui, où elle était trop peu sûre d'elle, étaient terminés. Elle avait grandi. Il fallait qu'elle soit plus mature, qu'elle soit au-dessus de ces absurdités. Ça ne l'empêchait pas de jeter un œil, pas vrai ? Elle attrapa la poignée – glacée – et poussa la porte silencieusement. Il se tient là, vêtu seulement d'un caleçon, et la silhouette est Prudence, presque nue, elle lui fait face et ils sont trop proches. Malicia voit rouge, alors elle cille à deux reprises, elle secoue la tête pour effacer ces envies de sang. « Ce n'est pas ce que tu crois... c'est... » Il a déjà fait un pas de côté. Il cherche quelque chose à se passer sur le corps, et finit par enfiler son tee-shirt. Il ressemble à celui qu'elle porte. Malicia laisse ses yeux glisser vers Prudence, qui a l'air complètement paumée. « C'est quoi alors, Bobby ? » finit-elle par lâcher sèchement, fixant avec mépris l'intruse. « Dis-moi, je t'en prie. Je ne veux pas m'énerver pour rien. » Elle finit par entrer dans la chambre, referme la porte derrière elle, et s'adosse au battant. « Parce que toi, je te fais confiance. Mais elle, et si elle pouvait tuer d'un regard elle l'aurait déjà fait, c'est une autre histoire. » Elle retire l'un de ses gants, et tend la main vers Prudence, comme pour une poignée de main amicale. « Tu me serres la pince, Prue ? Ou tu préfères serrer mon mec ? » Ca y est, le venin commence à sortir. Reprends-toi, Malicia, sois pas aussi mauvaise. Fais chier.

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Et dans la fragile conscience, elle réalise à quel point la situation lui échappe. Le regard de Bobby l’accroche, d’abord, de ce bleu si clair qu’on s’y perdrait, puis son expression la pousse à se tourner. Malicia. Prudence ne comprend qu’à retardement où elle se trouve, trop tard d’ailleurs, si bien qu’elle perçoit la main tendue avant de saisir l’étendue des paroles prononcées ; ce n’est pas ce que tu crois, a dit le jeune homme - pourquoi ? « Tu me serres la pince, Prue ? » Elle a retiré son gant et.. oh, c’est une menace ? La glace réagit sans son consentement, tandis qu’elle recule, givrant le bout de ses propres doigts, glissant le long de son bras ; ça fonctionne à l’envers, elle s’attaque elle-même ; la question revient : pourquoi ? C’est une carapace qui n’accroche pas, une mutation récalcitrante qui cherche un chemin défensif sans pouvoir forger la carapace. « Ou tu préfères serrer mon mec ? » C’est donc ça ? Elle baisse les yeux, constatant qu’elle est trop peu vêtue.. mais elle ne se souvient pas d’être sortie de son lit, elle ne sait même pas quelle est la raison qui l’aurait poussée à franchir l’ultime limite - trouver Bobby, qu’elle a si longtemps voulu fuir. « Tu veux dire.. ce que tu ne peux pas faire.. ? » C’aurait pu être cassant, vibrant d’agressivité, et malgré tout, cela sonne comme une interrogation innocente - elle sort à peine de ce sommeil si lourd et si perturbant.

« Ne m’appelle pas ‘Prue’, ça me met de mauvaise humeur.. » Si elle s’accorde l’anonymat, Snow estime que la règle vaut pour tous ceux qui refoulent une part de passé, d’identité. « Bobby.. je ne veux pas faire de mal.. » La blonde recule encore, il y a Iceberg entre elle et Malicia, maintenant. Il y a la fraicheur proche qu’elle recherche. C’est ça, elle a chaud, elle cherchait juste ses bras. Elle se rappelle de leur palais glacé, de sa peau aux températures agréables - de la liberté et du réconfort. Mais il y a elle et la jalousie. Il y a leur amour impossible, la mort qu’elle offre, la vie en laquelle il croit.

Le sol se fait verglas, par endroits, et fond presque aussi vite. Quelque chose ne va pas. Le coeur tambourine, s’agite, se révolte. Sa compagne est un danger. Et cette main qui ne porte plus de tissu est une menace à laquelle elle voudrait ne pas réagir avec autant de force - elle voudrait bien regretter sa présence dans cette chambre, seulement, à quoi bon ? Elle sera coupable, quoi qu’elle dise. Comme toujours. Comme avec ceux qui se souviennent qu’un jour, elle a été de l’autre côté, qu’elle était dans les rangs de la Confrérie, puis une opposante sans affiliation très claire. Partir. Abandon. Révolte. « J’ai besoin de lui.. » Peut-être la formulation est-elle maladroite, mais elle l’a dit. Si pour la brune, ce doit être l’arrêt de mort, pour le psychologue, c’est certainement un grand pas - elle ne l’avait jamais accepté alors l’admettre, clairement, de vive voix.. impensable. « Tu peux comprendre ça, non ? Tu ne peux pas le mettre sous verre.. » La fleur cristallisée sous le dôme translucide, forgée de leur don commun, revient comme un flash dans sa mémoire. La fleur et le chaos sur le monde. Un pas de plus en arrière, elle rencontre le mur. Il pourrait se rallier à elle, croire en la volonté de faute. Non, pas Iceberg - il a été blessant, puis protecteur aussi. Il a promis de l’aider. La glace qui court sur l’épiderme la dérange, ça n’est plus vraiment douloureux mais elle n’aime pas, ça l’angoisse. Compliqué. Retourner dormir. Quelle heure est-il déjà ?
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la nuit a son lot de surprises que l'on préfère éviter

Un cauchemar. Il est dans un cauchemar. A quel moment la situation a-t-elle viré au cauchemar ? Quand Prudence est entrée dans sa chambre ? Quand Malicia les a surpris ? Quel est le pire, dans tout ça ? Bobby aimerait mettre la scène sur pause. Comprendre ce qu’il se passe. Analyser la situation. Saisir le pourquoi du comment. Anna Marie est jalouse. Ce n’est pas nouveau. Ils se sont déjà disputés à de nombreuses reprises à ce sujet. Il a déjà réussi à apaiser de nombreuses tensions. Mais jamais, ô grand jamais, elle n’était entrée dans sa chambre, prête à tuer n’importe qui par son regard. Un cauchemar, il vous dit ! Si quelqu’un veut bien le réveiller, il se ferait une joie de le remercier. En un battement de cil, la fatigue disparait. Il n’y a pas de place pour le sommeil, dans cette situation de crise. Une crise. Oui, voilà. C’est une crise. Tout ce qu’il trouve à dire. Tout ce qu’il pense à dire pour apaiser Malicia est la phrase type de l’homme pris en faute. Sauf qu’il ne l'est pas. Absolument pas. Il est peut-être coupable de porter un caleçon hideux. Coupable de ne pas ranger sa chambre. Coupable d’avoir été à quelques centimètres de Prudence. Mais coupable d’infidélité, ça, jamais. Pourtant, il réagit comme tel. Il s’éloigne. Il se rhabille. Il tente d’effacer des indices qui n’existent pas. Il tente d’apaiser une situation qui ne devrait pas dégénérer, normalement. Il a la tête en vrac. L’esprit à l’envers. Il aimerait sauter dans son lit et se rendormir, au chaud sous sa couette. Mais, en matière de comportement adulte et responsable, on fait mieux. Alors, il se contente de tirer sur son tee-shirt pour le faire descendre jusqu’à son caleçon. “C'est quoi alors, Bobby ?” Son ton fait mal. Il arrache. Il grince. Il racle. Il est dangereux pour leur couple. Elle n’est pas contente. Pas du tout. Elle est encore sur le seuil de la porte. Comme si elle refusait de prendre part à ce potentiel triangle amoureux. Triangle amoureux qui n’existe pas. De l'ambiguïté, il peut y en avoir. Pour des personnes extérieures. Pour Prudence et Bobby, il n’y en a pas. Seulement de l’attirance, de la fascination pour la personnalité de l’autre. Mais comment en vouloir à Malicia ? Il a lui-même envisagé que Prudence pourrait lui sauter dessus. Avant de se rendre compte qu’elle dormait debout. Il faut dire que, s’il n’y avait pas de geste ambiguë jusque là. L’arrivée surprise de Prue dans sa chambre, au beau milieu de la nuit, en déshabillé, a tout de la situation ambiguë. Absolument tout. Bordel. Ils ont de la chance que Malicia soit la seule à les avoir vus. Enfin, chance. Grand euphémisme. Encore une fois, il réagit comme un mari infidèle. Bordel. Tout cela est un malentendu. Un terrible malentendu. “Dis-moi, je t'en prie. Je ne veux pas m'énerver pour rien.” Il a l’impression que, quoiqu’il dise, elle est déjà en colère. Alors, à quoi bon ? Maintenant, elle est dans sa chambre. Elle y est souvent entrée en territoire conquis. Aujourd’hui, elle y va pour défendre son territoire. Bobby, homme-objet, bonjour. Du regard, il cherche quelque chose. Il veut continuer à cacher les détails qui alimentent sa colère. Il avise un gilet, dans un coin. Il hésite un instant à aller le chercher pour le donner à Prue. “Parce que toi, je te fais confiance. Mais elle, c'est une autre histoire...

Nom d’un cornet de glace. La situation dégénère complètement. Sous ses yeux, Malicia retire ses gants. Il devrait intervenir. Du genre “Stop ! Prudence est une élève...” ...Et elle est juste venue chercher de l’aide. Dans sa chambre. En pleine nuit. En nuisette. On passe pour la crédibilité. “Tu me serres la pince, Prue ? Ou tu préfères serrer mon mec ?” Okay, là, la situation est hors de contrôle. Si certains hommes trouvent cela valorisant que des femmes se battent pour eux. Ce n’est pas vrai pour Bobby. Absolument pas. “Tu veux dire.. ce que tu ne peux pas faire.. ?” Mayday, Mayday, nous avons un problème. Deux fortes personnalités s’affrontent. Sa chambre déjà en désordre promet d’être un bordel sans nom après cette nuit. Et pas dans le sens d’une nuit torride, comme le pense Malicia. Il ne sait pas ce qui est le mieux. Demander à Prudence de quitter la chance et aller à l’encontre de sa promesse. Remballer Malicia en lui disant qu’elle est vraiment trop jalouse et paranoïaque. Il n’a pas tellement envie de choisir. Il ne peut s’empêcher de penser que si Prudence aurait été un homme, le conflit n’aurait pas lieu. “Ne m’appelle pas ‘Prue’, ça me met de mauvaise humeur.. ” Son regard se pose sur la jeune femme. Il meurt d’envie de se porter à elle. Une nouvelle fois. De la toucher. Pour la refroidir. Pour la pousser à se souvenir de ce qu’elle voulait lui dire. Mais devant Malicia, il ne peut pas. Elle s’éloigne. Elle s’écarte. Elle se sent dangereuse. Le givre ronge doucement sa peau. Luit. Le verglas marque le sol. Disparait. Le temps d’une seconde. Un mirage hivernal. Elle perd le contrôle, elle aussi. Au moins, ils sont d’eux. “J’ai besoin de lui..” Cette confidence aurait dû faire sauter de joie le psychologue. Elle aurait dû lui prouver la progression positive de Prudence. Au lieu de cela, elle le met dans une posture délicate. Prue n’a pas plus les bons mots pour expliquer que lui. Connaissant Malicia, cela ne va pas passer. “Tu peux comprendre ça, non ? Tu ne peux pas le mettre sous verre...” Piqûre de rappel. Il n’est pas libre. Il n’est pas son propre maître. Il est l’homme-objet. Il fait un pas en avant. Obstacle. Rempart contre les éventuelles attaques. Volontaires ou non. L’avantage, c’est qu’il est apprécié par toutes les deux. De manière différente. Aucune osera le mettre en danger pour attaque l’autre. Il faut l’espérer, en tout cas. Il hésite à leur ordonner à chacune de se rhabiller. “Malicia, calme-toi. Ce n’est absolument pas ce que tu crois, je te l’ai dit. C’est seulement un… un affreux quiproquo, d’accord ? Je...” Il s'interrompt. Il se rappelle de la chaleur émanant de Prudence. Elle est encore là. Il la sent irradier dans son dos. Il pivote sur ses pieds. Le regard océanique n’est pas difficile à trouver. Elle a peur d’elle-même. Encore plus ici, dans un lieu clos, que dans la nature. Une bombe à retardement. Il revient vers Malicia. “Est-ce que tu veux bien remettre ton gant, s’il te plaît ?” Une menace en moins. Un danger. Une crainte qui s’évapore. Avec un peu de chance, cela suffira à calmer Prudence. Sinon, il va devoir s’approcher d’elle. Il prend une inspiration. L’heure des explications. Comment lui expliquer qu’il était sur le point de servir de congélateur, de refroidisseur, à Prudence ? Et que cela implique une accolade ? Enfin, pas une petite accolade de trois secondes. Une vraie accolade de cinq minutes. Un câlin, quoi. “Elle avait chaud. Alors, elle est simplement venue me demander de l’aider.” Dans sa tête, cela sonne plus platonique. Maintenant, il doute. Il se dit que Malicia aurait pu tomber sur eux alors qu’ils étaient dans les bras l’un de l’autre. Là, la colère d’Anna Marie aurait été pire. Décuplée. Centuplée. Il pousse un soupir.

Il n’a aucune idée de comment lui faire comprendre le bien fondé de sa relation avec Prudence. Une élève, certes, mais une élève qui a besoin d’être guidée. Une élève qui n’a plus la maîtrise de ce qu’elle est. Il souhaite l’aider comme il a aidé des dizaines de personnes avant elle. D’accord, il y a le fait que l’élève pénètre dans le dortoir des garçons. Qu’elle entre dans la chambre d’un membre du personnel. Qui est, en plus, en couple. Mais ce ne sont que des détails. De petits détails. “Il n’y a rien entre nous. Il y a seulement une espèce de... d’attirance.” Il hausse les épaules. Voilà, une espèce d’attirance. Mais de quel genre ? Même lui est incapable de la qualifier. Il cherche le mot. Le qualificatif. Une attirance physique, non. Une attirance mutationnelle, peut-être. Une attirance psychique, aucune idée. Une attirance… Une attirance basée sur l’histoire de chacun, sur le pouvoir de l’autre. L’"espèce d’attirance" est la meilleure manière de nommer ce qui les unie.  

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beyond the veil


Malicia n'a jamais apprécié Prudence. Depuis son arrivée à l'institut, la brunette a toujours été sur ses gardes face à la jeune nouvelle. Il y avait une ombre dans son aura, une froideur qu'elle n'aimait pas. Son don aurait pu en être la cause : quand on manie la glace, on a souvent le cœur tout aussi gelé que les doigts ; mais Bobby était cryokinésiste aussi, pourtant de lui émanait une bienveillance solaire. Il avait des sourires chaleureux et une personnalité lumineuse. Il n'était pas mauvais, il ne le serait jamais. Prudence était une autre histoire. Elle partageait le même don que son Bobby aussi, et peut-être que ça avait joué dans la balance. Il n'y avait pas d'explication rationnelle à cette inimité, Malicia parfois pouvait se montrer catégorique et bornée pour des raisons qui elle-même lui échappaient. « Tu veux dire... ce que tu ne peux pas faire... ? » lâcha la blonde, et Malicia fit un pas en avant. Il ne fallait pas jouer avec ça, pas dire ce genre de choses. Parce que, clairement, c'était la vérité qui blessait le plus la jeune femme. C'était lui renvoyer au visage les dix dernières années d'abstinence, d'amour platonique, que Bobby et elle avaient vécues. « Ne m'appelle pas Prue, ça me met de mauvaise humeur... » Prudence recule de quelques pas, lâche des gerbes de glace qui s'effondrent piteusement avant de réellement prendre forme. Malicia ricane. Elle l'appellera comme bon lui semblera. Il était évident que celle qui pouvait être en colère, c'était elle. La blonde recule à nouveau. « Bobby... je ne veux pas faire de mal... » Et la brune rage. Entendre le nom de son petit ami dans la bouche de cette traînée, ça la rend folle. Mais elle se contient. Elle n'a plus dix-huit ans, elle n'est plus une jeune adolescente impulsive, prête à tuer pour le protéger. Pour le garder auprès d'elle. Et si sa jalousie déborde, elle ne peut pas la laisser l'envahir complètement. Ce ne serait pas responsable.

« J'ai besoin de lui... » sort-elle faiblement. Elle ne rend pas les choses faciles pour Malicia. Sa colère est sourde. Que se passait-il dans cette chambre ? Que se passe-t-il entre eux ? Nombre de fois, la position de psychologue de Bobby l'a amené à se rapprocher de certains pensionnaires. Elle a toujours eu du mal avec ça, notamment parce qu'elle sait qu'elle le bride, que leur relation l'empêche d'être pleinement satisfait. Si elle est aussi territoriale, c'est parce qu'elle n'a pas confiance en elle. Elle n'a rien d'autre à lui offrir que la mort – et ce baiser, partagé la semaine dernière. Leur premier baiser. Un baiser en dix ans, ça veut dire quoi ? Ils coucheront ensemble dans un siècle ? Elle secoue la tête, se libère de ces pensées négatives. « Tu peux comprendre ça, non ? Tu ne peux pas le mettre sous verre... » Prudence finit contre le mur, et Malicia quitte la porte, elle quitte la possibilité de fuite qu'elle avait jusque là gardé sous le coude. Elle s'approche encore de la blonde, l'une de ses mains est nue et il y a une telle rage qui bouillonne en elle. Un volcan. Si Bobby ne s'était pas interposé, elle aurait sûrement fait une belle connerie. « Malicia, calme-toi. Ce n'est absolument pas ce que tu crois, je te l'ai dit. C'est seulement un... un affreux quiproquo, d'accord ? Je... » Il ne termine pas sa phrase, et elle lève les yeux au ciel. Ne peut-il pas mettre l'intruse dehors ? Alors ils discuteront, il lui expliquera, il taira les doutes qui émergent en elle chaque fois qu'elle le voit discuter avec une autre fille. Il a fallu du temps avant qu'elle n'accepte l'idée que Bobby était ami avec Kitty – et seulement ami – bien qu'elle soit toujours convaincue que l'inverse n'était pas vrai. Si elle devait à nouveau être en compétition pour l'affection, pour les promesses, pour l'exclusivité de Bobby, elle n'y survivrait pas. Ces doutes constants la rongeaient bien trop pour qu'elle ne tienne le coup dix ans de plus. « Est-ce que tu veux bien remettre ton gant, s'il te plaît ? » Elle baissa les yeux sur sa main nue, interdite. Sur un soupir, finalement, elle passa le vêtement à nouveau, laissa le tissu glisser sur ses doigts et couvrir son don, couvrir la mort. « Elle avait chaud. Alors, elle est simplement venue me demander de l'aider. » S'il espérait la convaincre que rien ne s'était passé avec cette explication, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Elle haussa les sourcils, interrogative. Elle l'invitait à poursuivre. « Il n'y a rien entre nous. Il y a seulement une espèce de... d'attirance. »

Ce fut au tour de Malicia de faire un pas en arrière. Elle n'aimait pas ce qu'elle entendait. Attirance pouvait signifier beaucoup de choses – elle avait été attirée par Logan. Il l'avait aidée et ça l'avait amenée à l'admirer, à le convoiter. Si ces sentiments avaient désormais disparus, elle se souvenait encore de ce qu'elle ressentait à l'époque. Elle détestait l'idée que Bobby et Prudence puissent partager cela également. « C'est rassurant, en effet. » répondit-elle sans cacher le sarcasme dans sa voix. Ce n'était pas suffisant. Ni pour rationaliser la situation dont elle venait d'être témoin, ni pour faire disparaître les doutes qui la submergeaient maintenant. Elle reporta son attention sur Prudence, croisa son regard à nouveau – regard qu'elle avait jusque là évité par crainte de ce qu'elle pourrait faire à la blonde. « Je n'ai rien contre toi. Enfin, je ne t'aime pas, mais y a tout à parier que c'est réciproque. C'pas une grande surprise. » Elle pose une main gantée sur le bras de Bobby. Elle marque son territoire. « Et je comprends que t'aies besoin de lui. Tout le monde a besoin de quelqu'un comme Bobby dans sa vie. Mais pas en plein milieu de la nuit, pas dans sa chambre. Et de préférence, pas quasiment à poil. » Elle lâche son bras, elle le contourne, s'assied sur le lit. Parce qu'elle sait que cette discussion risque de s'éterniser ? Ou, plus logiquement, parce qu'elle veut faire comprendre à Prudence que c'est elle, l'intruse, l'étrangère, et qu'elle ferait mieux de quitter les lieux. Il y a un problème de fond, dont elle doit discuter avec son petit ami. Être jalouse la fatigue. Être mortellement dangereuse l'épuise. Elle doit rompre avec Bobby.

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Beyond the veil.
Bobby ❅ Malicia ❅ Prudence
« I find out a lot about myself by sleeping. Dreams, they are who I am when I’m too tired to be me. »
- Jarod Kintz, This Book is Not FOR SALE.

« Une espèce d’attirance ». Le monde de la jeune femme s’est arrêté de tourner, et son regard de glace s’est fixé d’incrédulité. La fièvre devait la faire délirer, ou n’était-ce qu’un affreux cauchemar ? Elle n’était pas certaine de ce que révélait cette phrase mais une chose restait fixée, avec autant de violence que le flash d’un appareil photo s’imprimait sur les rétines : le psychologue avait besoin d’une séance pour démêler cette maladroite tension. Une espèce d’attirance. N’avait-il rien trouvé de mieux ? En était-il à un point de déni tel qu’il avait besoin de glisser sur le verglas de la rupture ? Peut-être se serait-elle réjouie du tissu couvrant à nouveau la peau de Malicia si les mots n’avaient pas bloqué toute faculté de réaction. Sa copine l’accusait d’infidélité et il ne se révoltait qu’avec les pires sous-entendus de l’histoire des hommes ! « J’ai toujours chaud. » Un commentaire criant de pragmatisme au beau milieu de l’apocalypse, les cheveux d’une pâle blondeur collés à sa joue. Comment était-elle arrivée dans cette chambre ? Pourquoi ? Ca aussi, elle devrait le faire analyser. Un jour. Si elle survivait à une confrontation pareille. « Je n'ai rien contre toi. Enfin, je ne t'aime pas, mais y a tout à parier que c'est réciproque. C'pas une grande surprise. »

On ne pouvait reprocher à Malicia de ne pas être directe, et Prudence, immobile, les bras croisés, ne trouva rien de réellement doux à répondre : non, en effet, ces deux-là ne se portaient pas dans le coeur, pour des raisons profondément obscures qui seraient à creuser dans une rivalité peut-être inconsciente - en tous cas, la blonde ne se voyait pas vraiment plantée dans un décor de combat de boue pour un homme, trop surfait, trop.. peu elle. « Je ne t’aime pas par principe. Tu me regardes de travers depuis mon arrivée. Si j’avais tenté de te tuer, ça n’aurait pas été pire. » Défaite de ses couches de givre autour de l’âme, elle était tout de suite plus loquace, et beaucoup moins mystérieuse sur ses intentions. A dire vrai, tout était bon pour sortir de là au plus vite, même si ça passait par sortir tout ce qui pouvait frôler sa langue - à défaut d’offrir, comme sa comparse de malchance, de mortels baisers. La main gantée sur le bras de Bobby. « Malicia.. » Elle a été coupée, trop vite, tant pis.

« Et je comprends que t'aies besoin de lui. Tout le monde a besoin de quelqu'un comme Bobby dans sa vie. Mais pas en plein milieu de la nuit, pas dans sa chambre. Et de préférence, pas quasiment à poil. » Ne comprenait-elle rien ? Et sa façon de se déplacer, de bouger comme ça, aussi sûrement que Prudence restait à sa place, de l’autre côté d’un Iceberg pris entre deux missions. Agacement. Elle porte la main à son front, retire quelques mèches claires, fébrile. Mais que diable arrivait-il à sa mutation ? Ou pire, qu’est-ce qui ne tournait plus rond ? La brune l’énerve. Elle ne sait pas vraiment pourquoi pourtant toute son attitude la hérisse. Doit-elle rester muette ? Se laisser faire ? Bobby lui avait dit de s’ouvrir aux autres, d’arrêter le silence et l’isolement. On a qu’à commencer maintenant. Voilà. C’est la neige qui fond sur le feu volcanique. « Tu agis comme une lionne menacée. » La réplique est aussi calme qu’une brise légère et elle se révèle malgré tout une attaque indéniable. « Je ne veux pas de ton mec. Pas la peine de t’étaler partout pour me montrer que sa chambre est la tienne. » Snow, tais-toi. « Je les préfère plus passionnés » Euh ? Ah bon ? Passons sur ce genre de détails dont elle ne percute pas immédiatement la portée. Attends, t’as déjà préféré quelque chose ? Note pour plus tard, à réfléchir au calme.

« Puis.. je n’ai pas besoin de lui, j’ai besoin de sa mutation ! T’es juste incapable de comprendre que cet imbécile t’aime à se priver de bonheur pour tes beaux yeux parce que t’es une complexée de première. » Wow. Ca tourne. Elle se rattrape à la commode, sa main rencontrant un livre de psychologie qui finit emprisonné dans une épaisse couche de glace. Merde ! « Aime-le à sa juste valeur ou une autre l’aimera. C’est pas ma tenue qui changera les faits. Si t’as pas confiance en lui, rappelle-toi que c’est pas déontologique, de se taper sa patiente. » Elle peut aller mourir de chaud dans son lit, maintenant ? Un dernière tentative, un regard suppliant à l’attention du psychologue un peu trop passif à son goût. « M’sieur Drake.. juste un peu moins de température.. » S’il vous plait, et après je m’en vais. C’est sans doute la première fois qu’elle l’appelle ainsi, et qu’à son tour elle marque les prémisses d’une forme de rupture.
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la nuit a son lot de surprises que l'on préfère éviter

Là, tout de suite, il se mettrait bien une gifle. Ou deux. Ou trois. Il se traiterait bien de con. Il les accumule. Il accumule les mauvaises phrases. Il accumule les mauvais points. Il cherche à protéger d’un côté, à rassurer de l’autre. Apparemment, ça ne lui réussit pas. Dans cette histoire, il aimerait préserver les deux jeunes femmes, mails s’y perd. Il perd le contrôle. Il perd le sens des mots. Il fait plus de mal que de bien. Il n’a même pas besoin de voir le mouvement de recul de Malicia pour savoir qu’il a merdé. Une fois de plus. Il n’a même pas envie de la regarder. Par peur de ce qu’il lira sur son visage. Par peur de ce qu’il découvrira. “C'est rassurant, en effet.” Son sarcasme pue la colère. Transpire la déception. Il s’en veut encore plus d’avoir parlé d’attirance. Il est là, au milieu d’une lutte qui n’a pas lieu d’être. Il essaye de sauver les meubles. Il essaye de faire barrage de son propre corps. Il ferme un instant les paupières. Il a besoin de réfléchir. Il a besoin de reprendre le dessus. Cette situation inhabituelle est trop pour lui. “J’ai toujours chaud.” La fièvre de Prudence. Raison pour laquelle ils sont là, ce soir. Elle n’est pas prête à recevoir une aide quelconque de sa part, si ils continuent comme ça. Après avoir parlé d’une attirance envers Prudence, il ne se voit pas la serrer dans ses bras pour la refroidir. Ce comportement est trop ambiguë. Anormal pour deux personnes qui sont censées ne rien partager, à part des séances de psychologie. “Je n'ai rien contre toi. Enfin, je ne t'aime pas, mais y a tout à parier que c'est réciproque. C'pas une grande surprise.” Au moins, Malicia parle-t-elle calmement. Un calme qui cache une colère profonde. Une colère qui fait rage à l’intérieur. Il la connaît bien. Tellement bien qu’il aurait dû savoir que la présence de Prudence dans sa chambre la mettrait hors d’elle. Il a seulement pensé comme le psychologue, pas comme le petit ami. C’est entièrement de sa faute. Il sent la main gantée de Malicia se poser sur son bras. Il n’y a pas de pensée affective derrière ce geste. Il n’y a qu’une volonté de marquer son territoire. Il rouvre les yeux. “Et je comprends que t'aies besoin de lui. Tout le monde a besoin de quelqu'un comme Bobby dans sa vie. Mais pas en plein milieu de la nuit, pas dans sa chambre. Et de préférence, pas quasiment à poil. ” Il la suit des yeux pendant qu’elle le contourne pour s’installer sur son lit.

Il perçoit son mal-être. Il perçoit sa détresse. La voir ainsi le fait souffrir. Des disputes, ils en ont. Jamais au point de la mettre dans cet état. Il sent qu’il ne va pas tenir. Il ne va pas réussir à être totalement impartial. Il va devoir hausser le ton. Il va devoir choisir son camp. Mais lequel ? Risquer son couple pour la femme qui a failli le tuer ? Risquer de blesser une femme qui a réussi à s’ouvrir à lui pour apaiser la jalousie de sa petite amie ? Il se passe une main sur le visage. Il doit juste se reprendre. Il doit y avoir une solution pour les sortir de là. Pour apaiser la situation. Pour sauver son couple et son amitié. Il y a toujours une solution. “Tu agis comme une lionne menacée.” Il se retourne vers Prudence. A quoi elle joue ? Il n’apprécie pas ce qu’elle est entrain de faire. Ni ce qu’elle insinue. Les attaques de Malicia ont eu pour effet de délier sa langue. Elle qui a mis tellement de temps à s’ouvrir. Elle qui a tellement de mal à se socialiser. La voilà qui dévoile tout ce qu’elle pense. Sans filtre. Sans tact. Elle vide son sac. Il aurait préféré qu’elle le fasse à un autre moment. “Je ne veux pas de ton mec. Pas la peine de t’étaler partout pour me montrer que sa chambre est la tienne. Je les préfère plus passionnés. » Ses poings se ferment. Deux rocs scellés par l’agacement. Elle devrait se taire. Elle sème la souffrance et la douleur à chaque parole. Il ne comprend plus Prudence. Pour une fois, il aurait aimé qu’elle reste silencieuse. Mais c’est ce soir qu’elle a décidé de s'exprimer. “Puis.. je n’ai pas besoin de lui, j’ai besoin de sa mutation ! T’es juste incapable de comprendre que cet imbécile t’aime à se priver de bonheur pour tes beaux yeux parce que t’es une complexée de première.” “Snow...” Un avertissement. Le seul qu’il sera capable de lui offrir. Le ton. Les mots. Le message. Rien ne lui convient. Elle ne s’intéresse qu’à sa mutation ? Cela explique ses changements d’humeur. Elle ne vient le trouver que lorsqu’elle a des problèmes. Elle ne l’accepte dans son cercle que lorsqu’ils se confrontent. Tout s’explique. Et puis, elle le trouve idiot. Un idiot ennuyant qui se prive pour une femme. Il a déjà réalisé que le fonctionnement de son couple échappait à Prudence, mais là, ses dires dépassent ce qu’il a pu penser. A ses yeux, il n’est qu’un idiot incapable de vivre l’amour pleinement. Il a envie de voir une bonne intention derrière. Il a envie de croire qu’elle le fait pour les aider. Mais il n’y arrive pas. Elle s’y prend trop mal pour qu’il puisse voir une quelconque main tendue. Il a été assez patient avec elle. Il a été présent plus qu’il n’aurait dû. Il a attendu qu’elle se confie. Il a accepté ses pics, ses provocations. Maintenant que ces débordements touchent son couple, il ne s’autorise plus à la patience. Sous ses yeux, Prudence perd l’équilibre. Elle se rattrape à un livre qui subit la morsure du froid. Il s’interdit de l’approcher, de lui proposer une chaise, de lui tendre la main comme il l’a déjà fait des dizaines de fois. Pas cette fois.

Aime-le à sa juste valeur ou une autre l’aimera. C’est pas ma tenue qui changera les faits. Si t’as pas confiance en lui, rappelle-toi que c’est pas déontologique, de se taper sa patiente.” Les mots s’ancrent dans son cerveau, s’imprègnent au fer rouge. Sa relation avec Malicia est bien trop précieuse pour qu’il la risque en ayant des aventures avec ses patientes. Il connaît la valeur des proches qui l’entourent. Il sait que sans eux, il ne serait rien. Sans Malicia à ses côtés, ce ne serait tout simplement plus pareil. “M’sieur Drake.. juste un peu moins de température..”Le regard suppliant de Prudence le brûle. Brise ses réticences. Il ne peut pas la laisser souffrir du feu ardent de la fièvre. Ce serait trop cruel. Il fait un pas dans sa direction. Il dépose sa main sur sa joue. Le contact est chaud. Brûlant. Sa propre température a déjà baissé, mais son bras se transforme en glace. Le contact du glaçon sur la brûlure. Il lui en veut pour le mal qu’elle a causé. Il lui en veut pour les mots prononcés. Il lui en veut pour son comportement. Ils auraient dû parler de ses rêves durant une séance. Pas en pleine nuit. Pas comme ça. Pourtant, il l'aide encore. Il finit par retirer sa main. Le glaçon a fait son travail. Il ne bouge pas. Il profite de cette proximité pour s’adresser calmement à elle. “Je suis toujours là pour toi. Par contre, je ne peux pas te permettre de rentrer dans ma chambre et de tout remettre en cause dans mon couple.” Finalement, il fait un pas en arrière. Il est étrangement calme. Il a retrouvé sa lucidité. Celle qui lui a fait défaut jusqu’à maintenant. “Notre conception du couple est différente de la tienne. Tu as l’impression que Malicia m’emprisonne dans une relation où je ne suis pas heureux. Ce n’est pas le cas. J’aurais pu partir il y a des années et je ne l’ai pas fait.” Il se retourne vers Malicia. La regarder tout à l’heure lui était trop douloureux. Il n’a plus le choix. Il doit l’affronter pour enrayer le mal qui a été causé par leur maladresse. Il se rapproche d’elle. Il se rapproche de leur couple brisé par une simple crise de somnambulisme. “Ce soir n’est qu’une erreur. Elle a fait une crise de somnambulisme causé par la fièvre. Elle était sur le point de me parler de ses souvenirs. Ce qu’il s’est passé ne doit pas remettre en cause mon amour pour toi.” Exposer les faits. Réparer les erreurs. Recoller les morceaux. Il a l’espoir que ces quelques mots réparent tout, mais dans le regard de Malicia, il voit quelque chose de cassé. Elle n’y croit plus. Cette fêlure est douloureuse. Il a besoin de savoir. Il a besoin d’être rassuré, tel un enfant. “Tu sais que je t’aime toujours, n’est-ce pas ?” Sa question est posée doucement. Presque un murmure qu’il destine uniquement à Malicia.

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« Tu agis comme une lionne menacée. » Malicia la regarde sans rien dire. Elle a déjà envie de la tuer. Rien qu'elle ne dira pourrait changer la donne ; et le degré d'épuisement de la jeune femme est tel que la rage est sourde et n'a plus d'emprise directe. Alors elle écoute. Il n'y a que ça à faire. « Je ne veux pas de ton mec. Pas la peine de t'étaler partout pour me montrer que sa chambre est la tienne. Je les préfère plus passionnés. » Malgré elle, cette affirmation la rassure. Bobby est à elle, et Prudence le confirme. Elle n'aime pas le ton qu'elle prend, elle n'aime pas la condescendance dans sa voix, mais elle se rappelle qu'en un toucher, elle pourrait la tuer. Si son pouvoir est une malédiction, il a au moins la capacité de lui donner confiance en elle. Après tout, elle n'est pas faible – et si elle désirait tuer quelqu'un, elle n'aurait rien de plus à faire que lui donner un baiser. « Puis... je n'ai pas besoin de lui, j'ai besoin de sa mutation ! T'es juste incapable de comprendre que cet imbécile t'aime à se priver de bonheur pour tes beaux yeux parce que t'es une complexée de première. » Comme si elle ne le savait pas. Malicia sourit sans le vouloir, et aucune sympathie sur ses lèvres étirées. C'est le problème majeur de leur couple, le sujet qui revient toujours sur le tapis et se solde bien souvent en disputes qu'ils balaient de la main pour ne pas se perdre. Ils repoussent sans arrêt l'inévitable. Malicia sait qu'elle prive Bobby d'une partie de son bonheur personnel. Elle se déteste pour ça. Pas besoin de se l'entendre dire par une gamine en chaleur qui pète de la neige. « Aime-le à sa juste valeur ou une autre l'aimera. C'est pas ma tenue qui changera les faits. Si t'as pas confiance en lui, rappelle-toi que c'est pas déontologique, de se taper sa patiente. »

Est-ce que la déontologie s'applique à l'Institut ? Est-ce que ça compte vraiment ? Qu'ils couchent ensemble ou pas, le problème n'est pas là. Prudence peut offrir à Bobby plus que Malicia : elle peut lui offrir son corps. Son toucher. Ses baisers. Bien sûr, une relation amoureuse ne se base pas que sur le charnel. Mais il s'agit là d'une part importante – une intimité, une complicité qu'on ne partage avec personne d'autre. Ça renforce les liens. Bobby et Malicia ne peuvent rien renforcer du tout. « M'sieur Drake... juste un peu moins de température... » Anna s'était perdue dans ses pensées, gardant sa façade. Elle réfléchissait à ce qui était pour le mieux, ce qu'il convenait de faire. Bobby bougea, et elle le suivit du regard. Il s'approchait de l'intruse, posait sa main sur la joue de la blonde. Elle devint glaçon et elle compris que cette chaleur, à laquelle se référait Prudence, n'était pas métaphorique. Cela n'atténua en rien sa rancœur. « Je suis toujours là pour toi. Par contre, je ne peux pas te permettre de rentrer dans ma chambre et de tout remettre en cause dans mon couple. » Il avait pris ce ton calme, pédagogue. C'était une autre part de lui qu'elle aimait, la douceur dont il pouvait faire preuve. Il contrastait avec le franc-parler de Malicia, avec ses remarques parfois désobligeantes, presque violentes. « Notre conception du couple est différente de la tienne. Tu as l'impression que Malicia m'emprisonne dans une relation où je ne suis pas heureux. Ce n'est pas le cas. J'aurais pu partir il y a des années et je ne l'ai pas fait. » Non, il ne l'a pas fait. Malicia se mord la lèvre, baisse les yeux. C'est de sa faute, s'il n'est pas parti des années plus tôt. Et il dit que ça lui convient – mais il n'a jamais rien tenté d'autre. Il ne s'est pas donné la chance de voir ailleurs si les prés sont plus verts. Elle joue avec le tissu de ses gants, elle a une décision qui lui trotte dans la gorge, mais elle a peur des conséquences. Quand les mots sortiront, elle ne pourra pas les reprendre. Elle risque de tout gâcher.

Il vient près d'elle, il la regarde et sous le poids de ce regard, elle voudrait flancher. Elle tient bon, pourtant. « Ce soir n'est qu'une erreur. Elle a fait une crise de somnambulisme causée par la fièvre. Elle était sur le point de me parler de ses souvenirs. Ce qu'il s'est passé ne doit pas remettre en cause mon amour pour toi. » Ses yeux sont humides. Elle regrette de s'être levée quand elle a entendu son bruit, d'avoir quitté son lit si confortable pour une scène aussi confuse, pour une conclusion aussi amère. Elle voudrait fuir encore, comme à son habitude, mais elle a créé cette image, cette Malicia forte et déterminée ; elle s'y tient, elle ne bouge pas. « Tu sais que je t'aime toujours, n'est-ce pas ? » C'est inconvenant, et il y a encore Prudence derrière. Si elle pouvait partir, si elle pouvait la mettre dehors à l'instant, alors elle dirait à Bobby ce qu'elle a sur le cœur. Ce qu'elle pense être pour le mieux. Mais avec un auditoire, elle ne pense pas en être capable : et c'est tant mieux ! Si elle venait à regretter sa décision, regretter ses paroles ? Elle préfère les garder à l'intérieur, quitte à s'étouffer avec. « Je n'en ai jamais douté. C'est bien ça le problème. » Non, elle ne sera pas victime. Elle se relève, elle s'affirme. Tellement, tellement fatiguée de se battre sans arrêt. Elle en a marre. Bêtement et simplement ras-le-bol. « Blondie a raison ! Tu m'aimes tellement que c'est mauvais pour toi. C'est mauvais pour moi. » Elle regarde Prudence, elle la détaille des pieds à la tête. « Si t'es plus en chaleur, sens-toi libre de retourner dans ta chambre, hein. » Elle ne veut pas le dire, elle ne veut pas prononcer les mots qui vont tout changer, tant que Prue est dans les parages. Mais Bobby sait bien, parce qu'il la connaît par cœur, que quelque chose est différent de leurs disputes habituelles. Il l'a vu dans les yeux de Malicia : une fatigue tenace. Une cassure. Elle a réalisé quelque chose qui la détruit complètement.

Parfois, l'amour ne suffit pas.

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« Je ne peux pas te permettre de rentrer dans ma chambre et de tout remettre en cause dans mon couple. » Il est marrant. Il ne comprend rien. Il défend sa copine, son style de vie, c’est bien, mais là n’est pas la question : Snow n’a absolument pas demandé à se retrouver là, dans cette chambre. Elle s’est réveillée au milieu d’un couple déchiré qui ne comprend pas que la jalousie les bouffe. Il aurait pu partir ? N’importe quoi. Tout le monde savait dans l’Institut que Bobby était bien trop droit et gentil pour abandonner une femme parce que sa mutation est problématique. Elle ne dit rien mais n’en pense pas moins. « Elle était sur le point de me parler de ses souvenirs. » Le visage se détourne. Quels souvenirs ? Il n’y a plus d’images, plus de murmures. Il n’y a que le froid et le néant. Le froid de cette main de glace qu’il a offert, faisant tomber la fièvre. Le froid terrible au fond de son coeur. Il n’y a plus la faiblesse visible ou l’air perdu. Peut-être paraît-elle encore fatiguée mais moins fragile, moins fragile que Malicia en tous cas. Elle retrouve son bouclier interne contre les agressions sociales aussi sûrement qu’elle paraît retrouver la notion de temps, de réalité et de la nuit qui s’écoule. « Blondie a raison ! Tu m'aimes tellement que c'est mauvais pour toi. C'est mauvais pour moi. » Blondie ? On veut bien que les brunes ne comptent pas pour des prunes mais le surnom est de trop. Blondie allait s’en aller, elle était seulement occupée à dégeler ce qu’elle avait atteint par maladresse, effacer ses traces pour mieux s’effacer avec.

« Si t'es plus en chaleur, sens-toi libre de retourner dans ta chambre, hein. » Tant de délicatesse. Le regard que Snow lui lance révèle toute la rancoeur du monde. Elles ne s’aiment pas et maintenant, la blonde se rappelle pourquoi. « Ca ne me regarde pas Malicia, mais ne fais pas de connerie. T’en trouveras pas deux comme ça. » Un coup d’oeil à Bobby. Elle sent bien que quelque chose va changer, et peut-être est-elle fautive, cette fois. Il n’empêche qu’ils sont le couple le plus étrange qu’elle ait croisé, de ceux qui vivent sous tensions, s’aiment et se déchirent. Ce soir, Bobby va souffrir. Seul. S’il ne sauve pas ce qu’il reste. S’il ne se révolte pas contre les injustices. Qu’importe. Elle ramasse ce qu’elle a fait tomber un peu plus tôt et tourne les talons. Le déshabillé ne semble pas la déranger plus que cela, comme si le corps n’avait aucun impact dans sa vie.

Ca n’est pas bien correct mais ce sont des adieux courts. Elle aurait pu dire Bonne nuit, monsieur Drake, mais elle juge que c’est pire que le silence, que rien ne vaut les départs muets, de ceux qui n’annoncent pas la fin inéluctable. Pourquoi se créer des problèmes avec un remake de Poison Ivy pour un homme qui n’est même plus un ami ? Il agira toujours en psychologue et ça n’a jamais été ce qu’elle recherchait. Il y avait encore Mystique, quelque part, sans doute prête à l’accueillir, peut-être même à la former. Il y avait son passé au bout des doigts, loin de l’ennui de l’Institut. Aneesh lui manquerait un peu, elle ne pourrait plus le tétaniser. Le gentil professeur millénaire. Sa camarade de chambre en revanche lui ferait des vacances. Elle était restée pour apprendre, pour retrouver ce qu'elle avait été, sa maîtrise, finalement elle n’avait pas gagné grand chose. Pas vraiment d’entourage, méfiante à souhait. Elle ne s’était jamais sentie à sa place, et le simulacre de drame dans cette chambre n’était qu’une preuve de plus que cet univers lui était étranger - elle ne désirait que la liberté pleine et totale. C’était ça, être un bon mutant ? Se prostrer dans la douleur et les ruptures ? Derrière la façade d’acceptation, elle venait de découvrir qu’ils souffraient autant que les autres.
Mutant and proud ? Foutaises.
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la nuit a son lot de surprises que l'on préfère éviter

Je n'en ai jamais douté. C'est bien ça le problème.” Au final, il n’a pas besoin de se mettre une baffe. Malicia s’en charge à sa place. Ses mots claquent. Son regard brûle. Son comportement blesse. Il prend cette réponse comme une gifle. Si elle avait été réelle, il en sentirait encore la brûlure sur sa joue. Il la dévisage. Il ne comprend pas. Il se demande ce qu’il a fait de mal. Comment peut-on lui reprocher d’avoir aimé ? De ne pas avoir faibli. D’avoir été là. C’est ridicule ! Elle se lève. Il fait un pas en arrière. Il ne comprend pas. Il ne voit pas. Tout cela n’est pas logique. Les paroles de Prudence ont fait leur chemin dans le cerveau de Malicia. Un virus qui a fait son travail. Un mal qui a fait sa route dans son esprit. Un doute qui a gangrené. Qu’est-ce que Prudence a fait ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ? Il ne quitte plus sa petite amie des yeux. Il a donc bien compris cette cassure en elle. Il n’est pas sûr d’apprécier ce qui va suivre. Il n’est pas sûr de survivre à la suite. Il n’est sûr de rien. Seulement qu’il aurait préféré que ce ne soit qu’un rêve. Un rêve étrange, certes, mais un rêve qui n’implique pas de rupture, qui n’implique pas de dispute. Un simple rêve qui s’évapore au réveil. Il retient sa respiration. Il attend la suite. Fébrile. Inquiet. Elle ne peut pas faire ça. Elle ne peut pas. Ils ont passé dix ans ensemble. Elle ne peut pas lui reprocher de l’aimer. Bordel ! Ce serait la meilleure... A moins qu’il se soit accroché à elle toutes ces années, au grand désespoir de Malicia ? A moins qu’elle ne l’ait jamais aimé ? A moins qu’elle se soit lassé de leur couple ? Mais ce baiser… ce baiser qu’ils ont échangé. Ce premier qui annonçait tant d’espoirs et de bonheur. “Blondie a raison ! Tu m'aimes tellement que c'est mauvais pour toi. C'est mauvais pour moi. ” Il ouvre la bouche. L’ironie de la situation pourrait le faire rire. Pour une fois qu’elles sont d’accord, il faut que cela soit sur son comportement. Il est toxique. Il est le mal dont elle doit se débarrasser. Sa gorge se serre. Il ne sait pas comment réagir. Il ne sait pas quoi faire. Il est figé. Il aimerait la prendre dans ses bras. Il aimerait lui demander ravaler ses paroles. Il aimerait lui dire qu’elle se trompe. Mais non, il l’aime trop. Alors, il ne dit rien. Un gars ennuyant, idiot, toxique. Il s’en prend plein la gueule, ce soir. Il a le sentiment que ce n’est pas terminé. Son monde s’effondre autour de lui. Il s’effrite au contact de ses doigts. Il se défile lorsqu’il essaye de le toucher. Il a le sentiment de voir dix ans de sa vie se détruire à petit feu. Non, il ne comprend pas. Mais a-t-il seulement envie de comprendre ? Lui qui pensait que sa vie était plutôt tranquille. Une vie rangée avec une petite amie, un travail et des amis. Une vie où il se sent utile. Une vie qu’il a construite, sans penser à l’avenir. Une routine qu’il apprécie. Prudence, Malicia, elles remettent tout en cause. Elles bousculent. Elles démolissent. Elles détruisent. Elles détruisent sans se soucier des conséquences. Elles ne laissent qu’un nuage de poussière derrière elle. Il n’a pas envie de voir cela. Il n’a pas envie d’y assister.

Si t'es plus en chaleur, sens-toi libre de retourner dans ta chambre, hein.” Prudence ou pas. Il s’en fout. Qu’elle dise ce qu’elle a à dire. Que Malicia balance sa bombe, une bonne fois pour toute. Qu’elle lui dise que ça en est fini. Qu’elle l’achève rapidement. Il ne demande que ça. Qu’elle tire un bon coup sec sur le pansement. “Ca ne me regarde pas Malicia, mais ne fais pas de connerie. T’en trouveras pas deux comme ça.” Bien sûr que ça la regarde ! C’est Prudence qui a créé cette situation. C’est elle qui a foutu le bordel dans son couple. C’est elle qui a mis son nez dans leurs problèmes. C’est elle qui s’est pointée dans sa chambre ce soir. Elle devrait assister aux résultats de son comportement. Elle devrait rester. Mais elle s’en va. Elle lui tourne le dos. Elle s’éloigne. La porte se referme sur elle. Ils ne sont plus que tous les deux. Malicia et Bobby. Le couple incompris de l’Institut. Le couple qui ne se comprend plus lui-même. La chambre semble trop étroite pour leurs problèmes. Il aurait aimé que quelqu’un d’autre soit ici pour retarder l’échéance. Il aurait envie que Malicia ne prononce pas la sentence. Le silence a trop duré. Il n’a pas envie d’améliorer les choses. Il est seulement le petit ami toxique, envahissant. Il ne peut pas lui reprocher cela. Après tout, il est resté auprès d’elle. Elle lui a dit plusieurs fois qu’il pouvait partir. Il ne l’a jamais fait. Peut-être était-ce des appels du pied pour qu’il le fasse réellement. Peut-être qu’elle n’attendait que ça toutes ces années. Son regard s’est perdu dans le vague. Il le recentre sur Malicia. La regarder est douloureux. Elle porte la détermination sur son visage. Elle est convaincue que c’est ce qu’il faut faire. Il n’a même pas son mot à dire. Ce constat pique sa colère. Déclenche un feu en lui. Il écarte les bras, avant de les laisser retomber le long de son corps. “Qu’est-ce que tu suggères ? Qu’on foute dix ans de vie de couple en l’air ?” En lui, c’est tout en chamboulement. Il a le sentiment d’avoir perdu Prudence. Et dans quelques minutes, ce sera au tour de Malicia. Elles partent toutes. La preuve qu’il est incroyablement toxique. Bientôt, Kitty en fera de même. Les unes après les autres, les femmes qui gravitent dans sa vie vont s’éloigner. La colère côtoie le chagrin. L’énervement se bat contre la douleur. “Depuis quand est-ce que tu y penses ?” Meurtri. Blessé. Il a besoin de savoir. Il a mal. Son ton durci par la colère le prouve. Dix ans de disputes. Dix ans d’amour. Dix ans d’attente. Dix ans qui sont sur le point de partir en fumée en quelques secondes. Elle doit y penser depuis plusieurs jours. Plusieurs semaines, sûrement. Elle attendait simplement le bon moment. Elle attendait simplement la bonne excuse. Ce n’est pas seulement à cause de Prudence. Ce n’est pas seulement à cause de ce soir. C’est à cause de toutes les autres fois. De toutes ces femmes auxquelles il adresse la parole. C’est à cause de leur amour impossible. C’est à cause de tout ça. Il n’en revient pas qu’elle ne lui ait pas parlé de ses doutes. Des ses envies de rupture. Il connaissait son envie de le protéger, de l’éloigner de sa malédiction. Mais il ne connaissait pas sa réelle envie de rupture.

Il trouve la force d’être amer. De lui en vouloir. “Quelle ironie… pendant toutes ces années, tu attendais que je te quitte. Finalement, tu vas le faire.” Il lance son pic amer. Il lui laisse un goût étrange dans sa bouche. Il s’assoit sur son lit. Il a besoin de reprendre des forces. Il n’était pas préparé à l’arrivée de Prudence, suivie par Malicia. Il n’est pas plus préparé à une rupture. Pas maintenant, alors qu’ils ont retrouvé l’espoir d’une vie meilleure. Malgré tout, elle reste Malicia. Elle reste la femme qu’il a aimé pendant des années. Elle reste la même. Encore plus forte et déterminée. Elle a su exprimer ce qui n’allait pas. Et pour ça, il ne peut que la remercier. “Alors, ça va se terminer comme ça ?” Il fallait s’y attendre. Ce serait arrivé à un moment ou un autre. Tout le monde leur disait. Mais ce constat l’énerve. Cette réalité le met hors de lui. Leur couple a survécu à dix années. Il aurait pu tenir dix ans de plus.

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Prudence a claqué la porte. « Ça ne me regarde pas Malicia, mais ne fais pas de connerie. T'en trouveras pas deux comme ça. » sort-elle avait que le battant ne se ferme avec violence. La jeune femme le sait bien – et pendant dix ans, elle a accepté l'idée que Bobby était le seul homme de sa vie. Elle n'en aimerait jamais un autre comme elle l'avait aimé lui. Comme elle l'aimait. Il la regarde à peine, il a le visage rouge de colère et il lève les bras, les laisse retomber. « Qu'est-ce que tu suggères ? Qu'on foute dix ans de vie de couple en l'air ? » Elle frissonne. Il y a une telle détresse, une telle rage dans sa voix. Elle résonne sur les murs désormais vides de la chambre. Ils sont seuls désormais. Il n'y a plus de barrière, il n'y a plus rien qui la retient de sortir son venin – et elle ne le veut pas toxique, elle ne veut pas briser le cœur de son Bobby. Elle veut juste qu'ils prennent du recul, tous les deux. Qu'ils élargissent leurs horizons. Elle lui tourne le dos, essuie une larme qui s'accroche à ses cils, et lui fait face de nouveau. « Depuis quand est-ce que tu y penses ? » Oh. Il croit que c'est planifié. Il croit qu'elle s'est lassée de lui depuis déjà des mois, peut-être des années. Comment peut-il penser ça ? Est-ce que c'est sa colère, sa peine qui lui fait dire de telles horreurs, ou est-il convaincu que Malicia est aussi cruelle que ça ? Elle s'apprête à répondre, à défendre son cas, mais il ajoute avec amertume « Quelle ironie... pendant toutes ces années, tu attendais que je te quitte. Finalement, tu vas le faire. » C'est à elle, de voir rouge. S'il pouvait juste la fermer, le temps qu'elle parle, qu'elle explique, au lieu de tirer des conclusions hâtives comme pas permis.

Bobby s'assied sur son lit. Son regard se perd un peu, et la frustration, la colère qui montaient à la gorge de Malicia redescendant aussi sec. Il ressemble à un enfant perdu. « Alors, ça va se terminer comme ça ? » Elle s'assied à côté de lui, et elle pose une main gantée sur son genou. Elle voudrait le rassurer, le prendre dans ses bras et lui dire que tout ira bien. Mais c'est faux, et elle ne peut pas. Il y trop de peau nue entre eux. Elle soupire, déçue qu'une telle situation ne fasse que supporter l'idée que Bobby et elle doivent s'éloigner. « Je ne veux pas que ça se termine. » fait-elle avec douceur. Sa voix est à deux doigts de casser. « Je t'aime, et je ne compte pas arrêter de t'aimer un jour, si tu veux tout savoir. » Elle esquisse un sourire délicat, remet en place une mèche de ses cheveux sauvages. « Appelons ça un break. Une mise en perspective. » Sa main quitte le genou de Bobby. Il serait plus sage de commencer à poser des limites dès maintenant. « On s'est connus jeunes, on s'est aimés jeunes, et dix ans plus tard on est encore là. Je suis tellement contente que tu sois restée auprès de moi. Je n'étais pas... Je ne suis pas facile à vivre pourtant. » Elle se relève, elle recommence à faire les cents pas. Ça l'aide à réfléchir, dira-t-elle. « Mais je veux te redonner un peu de liberté. Je veux que tu vois ailleurs si l'herbe n'est pas plus verte. Pendant tellement d'années, je t'ai gardé auprès de moi... Et je sais que tu m'aimes, je sais que tu le voulais. Je sais aussi que c'était dur. Je voudrais que tu essaies quelque chose de plus facile, que tu étendes tes horizons. » Comment le dire clairement ? Va, et trouve une femelle avec qui copuler, puisqu'avec moi, tu ne peux pas. C'était un peu l'idée qu'elle avait derrière la tête, Malicia. Que Bobby trouve son bonheur ailleurs, son épanouissement physique tout du moins. Et s'il venait à tomber amoureux d'une autre, elle l'accepterait – aurait-elle le choix ? « Moi, je resterai là. Et si l'herbe ailleurs n'est pas plus verte, si il n'y a personne d'autre pour toi, je n'aurai pas cessé de t'aimer, quoiqu'il arrive. » Elle pousse un soupir. Elle a l'impression d'être une personne horrible, en disant cela. En le poussant vers d'autres femmes, vers d'autres histoires. Elle a le cœur en miettes, mais elle sait que c'est la bonne décision. Qu'il n'y a rien de mieux à faire, que le laisser vivre sa vie loin d'elle, pendant au moins un temps. Elle-même devait se retrouver, reprendre la main sur son identité. Qui était Anna Marie, loin de Robert Drake ? Si elle voulait contrôler son pouvoir, elle devait se séparer de lui. Elle devait être seule, avec elle-même, pendant un petit moment. Un long moment, plutôt. Ce ne serait pas chose aisée que de prendre la main sur sa mutation, mais elle y arriverait mieux s'il n'était pas auprès d'elle, s'il ne représentait pas cette constante pression silencieuse, ce rappel incessant qu'elle n'était bonne à rien. Qu'elle avait à peine pu lui offrir un seul baiser en dix ans de relation. « J'ai besoin de savoir que tu vas essayer, Bobby. Essayer de voir si ton bonheur pourrait se trouver ailleurs. » confessa-t-elle en soupirant. « Je veux mettre ce temps à profit pour apprendre à contrôler mon don sans devenir trop émotionnelle à chaque échec. Sans craindre chaque jour de te faire du mal. Je pense que je peux y arriver, Bobby. » fait-elle avec une lueur d'espoir dans les yeux. Malicia contrôlera son don, et retrouvera Bobby plus tard. Dans quelques mois, quelques années. Quand l'amour est vraiment sincère, il ne disparaît pas du jour au lendemain, pas vrai ? Il s'agit juste d'un break, se répète-t-elle. Une mise en perspective.

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Ça fait mal. Bien plus qu’il ne le pensait. Comme si son coeur se serrait. Comme si on lui enfonçait un couteau dans le coeur. Ça fait mal. Et il ne peut rien faire. Il pense que s’asseoir sera bénéfique. Il pense que le simple fait de se poser dans un coin apaisera cet accablement qui lui tombe dessus. Il se trompe. La douleur est toujours là. La rupture l’attend toujours. La situation ne s’arrange pas. Elle ne s’améliore pas. Elle ne fait que de se détériorer. Ils sont entrain de piétiner dix ans de leur vie. Dix ans où ils ont passé plus de temps à réfléchir à deux qu’à réfléchir seul. Dix ans à faire passer les envies de l’autre avant les leurs. Dix ans à ne faire qu’un. Maintenant, Malicia veut se séparer. Elle veut reprendre son indépendance. Elle s’arrache à lui. Douloureusement. Il lui en veut. Il aurait préféré que cette décision soit prise en commun. Il aurait préféré qu’elle lui demande. Une décision pareille doit être réciproque. Elle doit être souhaitée par chacun. Elle doit… Elle doit être douce. Elle doit être un soulagement. Elle ne l’est pas. Elle est une plaie qui s’ouvre. Elle est un déchirement. Elle est une blessure. Alors, il demande. Il veut savoir comment Malicia en est arrivée là. Comment cette idée est apparue dans son esprit. Une idée qu’elle doit probablement considérer comme étant bonne. Elle ne fait jamais rien à contrecoeur. Sa main se pose sur son genou. A croire qu’il y a encore une raison d’être tendre. A croire que tout n’est pas terminé. Mais si, ça l’est. Dans quelques minutes, elle le dira. Il le sait. “Je ne veux pas que ça se termine.” Chaque mot est difficile à avaler. Chaque mot est un couteau de plus enfoncé. Alors, pourquoi ? Pourquoi faire tout cela si elle ne souhaite pas la fin de leur couple. Sa confession rend la situation plus difficile à supporter. Il a le sentiment qu’elle se force. Qu’elle s’oblige à rompre. Comme si être séparé l’un de l’autre allait les aider. “Je t'aime, et je ne compte pas arrêter de t'aimer un jour, si tu veux tout savoir.” Non, il ne veut pas savoir. Non, il n’a pas envie d’entendre qu’elle l’aime encore. C’est trop hypocrite. C’est trop égoïste. Elle le casse et lui redonne l’espoir derrière. Il ne le supporte pas. Il aurait préféré qu’elle lui dise ne plus l’aimer. Il aurait compris. Il aurait abandonné. Il l’aurait laissée partir. “Appelons ça un break. Une mise en perspective.” Un break. Un break ! Il a envie de ricaner. Il ne pensait pas entendre cette réplique, un jour. La phrase typique des couples qui veulent se séparer. La phrase typique qui ne donne aucune chance. Un break pour réfléchir, pour se recentrer sur soi. Et lorsque l’on redécouvre le goût de l’égocentrisme, on ne veut pas repartir dans une relation amoureuse. L’égocentrisme les condamne. Elle enlève sa main. Alors, c’est vraiment la fin. Même une simple main, un simple contact, n’est plus possible. Dans ce cas, peut-être devrait-elle quitter son lit. Sa chambre, même. Quitter sa vie.

On s'est connus jeunes, on s'est aimés jeunes, et dix ans plus tard on est encore là. Je suis tellement contente que tu sois restée auprès de moi. Je n'étais pas... Je ne suis pas facile à vivre pourtant.” Il n’a pas envie d’écouter. Il n’a pas envie de l’entendre retracer leur vie. Il ne veut pas qu’elle le remercie d’être resté à ses côtés, comme s’il s’était occupé d’un animal blessé. Il ne l’a pas fait par pure bonté d’âme. Il ne l’a pas fait par charité. Seulement, par amour. “Mais je veux te redonner un peu de liberté. Je veux que tu vois ailleurs si l'herbe n'est pas plus verte. Pendant tellement d'années, je t'ai gardé auprès de moi... Et je sais que tu m'aimes, je sais que tu le voulais. Je sais aussi que c'était dur. Je voudrais que tu essaies quelque chose de plus facile, que tu étendes tes horizons. ” Le coup de grâce. Est-ce qu’il a seulement demandé de la liberté ? Est-ce qu’il en a seulement été privé depuis qu’ils se connaissent ? S’il en a été privé, il ne l’a pas vu et encore moins, ressenti. Malicia le pousse dans les bras d’autres femmes. Elle se fiche qu’il l’aime encore. Elle veut juste le savoir ailleurs. Ce n’est pas humain. Elle ne peut pas le forcer à sortir avec d’autres femmes. Il essayera. Il essayera pour elle. Parce qu’elle le lui a demandé. Pas par envie. Parce que plus vite il essayera, plus vite il la retrouvera. Tout simplement. “Moi, je resterai là. Et si l'herbe ailleurs n'est pas plus verte, si il n'y a personne d'autre pour toi, je n'aurai pas cessé de t'aimer, quoiqu'il arrive.” Quelle atrocité. Il sent son coeur le pincer plus fort encore. Il a l’impression d’avoir la possibilité de sortir d’une secte. D’avoir la possibilité de découvrir le monde extérieur, tout en sachant la porte de la maison toujours ouverte pour lui. Elle ne se rend pas compte de ce qu’elle dit. Elle ne peut pas réaliser les conséquences de ses paroles. “J'ai besoin de savoir que tu vas essayer, Bobby. Essayer de voir si ton bonheur pourrait se trouver ailleurs. ” Elle insiste. Elle veut vraiment qu’il cherche l’amour chez quelqu’un d’autre. Alors qu’il est heureux avec elle. Alors qu’il ne voit pas sa vie autrement. Mais peut-être est-ce ce qu’elle lui reproche ? Trop de fidélité, de loyauté. Pas assez de projection dans l’avenir. Encore maintenant, alors qu’elle lui dit qu’elle veut faire un break, il se préoccupe de ce qu’elle pense. Il cherche à la comprendre et à comprendre sa décision. Il est temps de penser à lui. Il devra le faire les prochains jours, les prochaines semaines. Les prochaines années ? Tenir aussi longtemps sans Malicia sera compliqué. Mener sa vie sans elle à ses côtés sera difficile. Mais il doit y arriver. Il n’a plus le choix. S’adapter pour survivre. Un jour, il cessera de survivre pour enfin vivre. “J’essayerai” Ce n’est qu’un murmure. Un mot qui lui arrache la langue. Qui lui blesse les lèvres. Oui, il essayera. Il fera en sorte de rencontrer de nouvelles personnes. Il ira voir s’il ne tombe pas amoureux dans les bras d’une autre. Il réapprendra à vivre en célibataire. Il essayera. Et s’il ne trouve pas mieux ailleurs, il reviendra auprès d’elle. Prendre un peu de distance ne peut pas être si terrible. Se séparer pour mieux se retrouver. “Je veux mettre ce temps à profit pour apprendre à contrôler mon don sans devenir trop émotionnelle à chaque échec. Sans craindre chaque jour de te faire du mal. Je pense que je peux y arriver, Bobby.” Dans son regard, il voit l’espoir briller. Elle y croit. Elle pense qu’elle y arrivera. Il l’a suffisamment encouragée ces dernières années. Il l’a fait à chaque fois qu’il le pouvait. Il n’a jamais perdu espoir, lui non plus. Mais ce soir, elle est venue tout briser. L’espoir y compris. Elle a bousculé les certitudes. Elle a écorché son coeur. Mais elle a toujours la foi.

Il ne peut pas la lui arracher. Pas comme elle l’a fait avec ses propres espoirs. Dans le fond, elle a peut-être raison. La distance leur permettra d’évoluer, chacun de leurs côtés. De grandir. De découvrir. “Faisons ça. Apprenons à vivre séparément et on verra si l'avenir nous remet sur la même route.” Aucune colère. Aucune tristesse. Il ne reste plus que la douleur d’une séparation. Ce n’est qu’un au revoir. Ils continueront à se voir, à se croiser, à se regarder. Ils continueront de vivre sous le même toit. La seule différence sera dans leur comportement. Ils seront seuls, maintenant. Seuls pour affronter les problèmes de la vie. Seuls pour avancer. Une période de solitude les attend. “Quoiqu’il arrive les prochaines semaines, j’ai été heureux de passer dix ans de ma vie avec toi.” Dix ans, ce n’est pas rien. Il faudra du temps avant d’oublier. Avant de tourner la page. D’ici là, de simples gestes feront penser à Malicia. De simples phrases. De simples situations. Il sera même capable de reconnaître ses pas. Il faudra s’habituer. Il faudra faire une rééducation pour se ré-approprier le quotidien. Mais c’est possible. Il se remet sur pieds. La soirée a été longue. Elle a été éprouvante. Il n’est pas pressé d’être laissé, seul, dans sa chambre. Sauf que Malicia n’est plus sa petite amie. Elle n’est plus qu’un fragment de son passé. Une lueur d’espoir pour le futur. Elle ne peut pas rester plus longtemps. Sa place n’est plus ici. Il a envie de la serrer dans ses bras. Une dernière fois. Lui dire au revoir. Cependant, ils n’ont pas la tenue adéquate. Ils sont trop découverts pour se le permettre. Même ce câlin d'au revoir lui est arraché. “Je pense qu’il est temps que tu retournes dans ta chambre.” Homme blessé, coeur à vif. Il a besoin de tranquillité pour panser ses plaies. Pour réfléchir à ce que cette rupture signifie. Pour penser à sa nouvelle vie. Elle commencera dès que Malicia aura passé le pas de la chambre. Dès qu’elle aura refermé la porte sur elle et sur leur couple. Les pieds frappent le sol. La porte se referme. La porte claque. C'est la fin.

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