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| MAGNIBAL - Soldier of fortune | |
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it's a revolution, i suppose Prisoners + trapped & forgotten | | | Je travaille avec des imbéciles. C’est ce qui me traverse l’esprit alors que la réunion que nous avons tenue suite à mon évasion prend fin. Il va vraiment falloir qu’ils commencent à se comporter comme des adultes. Heureusement, Mystique est là pour énormément remonter leur niveau. Il va aussi falloir penser à revoir mes critères de recrutement à l’avenir. J’ai à peine le temps de m’installer plus confortablement dans mon fauteuil après que tous les autres aient quitté la pièce que le bruit de la porte de mon bureau qui claque bruyamment contre le mur, me fait sursauter. « M’sieur Magneto !! M’sieur Magneto !! » C’est Jamie Madrox, alias Multiple Man qui vient d’entrer en trombe dans la pièce. « Qu’est-ce qu’il y a encore… ? » soufflé-je avec exaspération. « Oh… Euh… » dit-il très intelligemment avec un petit sourire en coin. Il se recule alors et toque à la porte, ce qui me fait lever les yeux au ciel. « Au fait, M. Madrox. Au fait… » Je sens déjà poindre le mal de tête. « J’ai trouvé un mutant qui pourrait vous intéresser, M’sieur Magneto. » me dit-il avec une pointe d’excitation. Cela attise ma curiosité. Je me penche en avant, posant mes coudes sur mes jambes et croisant les doigts. « Vraiment ? Qu’est-ce qui te fait croire que ce nouveau mutant pourrait m’intéresser ? » Il se précipite sur le deuxième fauteuil et s’assoit juste au bord avant de commencer son explication. « Je l’ai repéré dans une ruelle cet après-midi. » Ça commence bien. Ce crétin veut me faire recruter un clochard. Je me renfonce dans mon fauteuil, l’écoutant à moitié, ma curiosité étant retombée. « Il était en train de se battre. Mais pas un combat en un contre un. Non ! Il se battait face à une dizaine d’autres mecs ! Au début je me disais que c’était un simple combat de rue comme on peut en voir souvent. » « Hm hm… » lui réponds-je machinalement, alors que mon attention est principalement sur le feu qui crépite dans la cheminée.. « Mais c’est là que ça devient intéressant ! Le mec, qui venait déjà de mettre à terre trois des gars qui l’attaquaient, se met à avoir de l’électricité autour des poings !! » Mon attention est à nouveau toute à lui. « Électrokinésie… » murmuré-je, impressionné. Je lève les yeux vers Multiple Man qui, toujours avec son sourire en coin, s’est apparemment rendu compte qu’il a vraiment capté mon intérêt. Je me reprends et me renfonce dans mon fauteuil. « Continue… » lui dis-je nonchalamment avec un vague geste de la main, tout en reprenant ma contemplation du feu de cheminée. « Donc le mec à ses poings plein de foudre, et là, alors que le combat durait depuis un petit quart d’heure, il a mis à terre les autres gars en à peine quelques secondes en leur envoyant des éclairs !! Là je me suis dit que ça pourrait vous intéresser et je suis revenu aussi vite que possible. Mais j’ai pensé à laisser quelques clones pour le surveiller. » Je me tourne alors vers lui. « Excellente initiative, M. Madrox… Je veux tout savoir sur ce mutant, donc vous allez continuer votre surveillance et me rapporter ses moindres faits et gestes, et je veux des précisions sur son pouvoir. » Je reprends ma contemplation du feu, lui faisant ainsi comprendre qu’il est congédié. Je l’entends se lever et le bruit de la porte qui se referme. Il a pensé à laisser des clones derrière lui pour éviter de le perdre. Finalement ils ne sont pas tous aussi crétins que ce que je craignais. Comme quoi il reste encore de l’espoir pour eux. |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | soldier of fortuneThey tell me, shaking their heads: ‘You should be kinder. You are somehow furious.’ I used to be kind. It didn’t last long.Il plaqua l'imprudent contre le mur et aussitôt, des étincelles commencèrent à remonter le long de son bras et frôler la gorge de l'homme en face de lui, devenu immobile et nerveux. “ Qui t'envoie? ” grogna Nine sous sa respiration, prêt à écraser le cou de l'inconnu dans son poing — oh dieu, la sensation de Pouvoir lui avait manqué, il n'avait pas réalisé à quel point. L'homme qu'il venait de maîtriser ouvrit la bouche pour répondre; puis articula un sourire; et enfin... disparut. Là où il se trouvait auparavant, du vide et de la frustration. Aussitôt, l'air se chargea d'ozone et les étincelles sur son bras se mirent à s'agiter furieusement, comme mues d'une volonté propre; mais rien n'y faisait: l'homme était parti. __ Il lui sauta dessus avant qu'il n'ait le temps de même le remarquer; ils roulèrent sur le sol crasseux de la ruelle en vociférant et en grognant tour à tour, pluie de coups de genoux et de coudes et de poings, incapable de savoir où commençait l'un et finissait l'autre. Il avait les mêmes traits que l'homme qu'Hannibal avait essayé d'étrangler une semaine plus tôt. Il avait les mêmes yeux et surtout, le même sourire moqueur qu'il avait envie de défaire et de tuer même sur ses lèvres. “ Qui es-tu? ” grogna-t-il, une fois le dessus repris. “ Qui t'envoie? — Calme-toi, mec. Faut pas s'exciter, ” lui souffla au visage le mystérieux personnage, avant de disparaître une fois encore. __ Cette fois, ils étaient trois. Identiques, comme lui et Seve; identiques, comme des jumeaux; identiques, comme des clones. C'était très perturbant et très beau à la fois. Nine se demanda aussitôt si c'était ce que ressentaient les gens quand ils les rencontraient lui et Seven pour la première fois. “ Que me voulez-vous, à la fin? ” L'un d'eux s'approche de Nine, toujours avec un petit sourire pointu sur les lèvres. Nine ne réfléchit pas une seule seconde: la main qu'il lui tend, même si elle montre son désir de faire la paix, ne le rassure pas; l'instant suivant, l'homme est foudroyé et tombe parterre, un trou large comme un poing dans la poitrine. Les deux autres ne bougent pas. L'un d'eux arque un sourcil et l'autre... se retrouve aspiré par le premier. Comme un morceau de papier récalcitrant avalé par un aspirateur. Nine serre les poings et à nouveau, des étincelles en surgissent et l'air est pesant d'ozone. “ Je fais preuve de confiance, là, mec. À ton tour, ” lui dit l'homme en face de lui. “ Et pourquoi donc je ferais ça? — Parce que mon employeur n'est pas quelqu'un que tu voudrais contrarier, bien évidemment. ” __ Il sent la présence de Madrox dans son dos, son souffle sur sa nuque, alors qu'il se retrouve devant l'entrepot qui, apparemment, le conduira jusqu'à ce mystérieux employeur. L'endroit a l'air désert et abandonné depuis des années. Il fait presque nuit et le soleil se couche à l'horizon derrière des buildings dont la simple vue répulse Hannibal, qui resserre les pans de son gilet autour de lui et s'enfonce un peu plus sous sa capuche. Madrox pose sa main sur son épaule en le poussant en avant et Nine doit faire appel à tout le self-control qu'il possède pour ne pas lui sauter à la gorge et lui arracher la carotide. “ Allez, mec, pas le temps d'hésiter. ” Il ne répond pas. Il entre. L'endroit est grand, sombre et puant. Pendant un instant, Nine se dit que toutes ses conneries l'ont mené ici: ils vont essayer de le tuer, mais il les tuera avant, se promet-il. Il ne sait pas trop qui ni pourquoi ni comment. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il vaut mieux aller à la rencontre de son ennemi plutôt que de l'attendre sagement dans son coin. Il n'a pas parlé à Seven ou à Anya de ses plans pour la soirée, ni à personne d'autre d'ailleurs. Il se retrouve juste là, les mains dans les poches, le visage sombre et les yeux crépitant d'une lueur un peu rageuse. Au centre du petit hangar mal éclairé, un homme. Un vieillard, lui révèle le simple bloc électrogène posé au sol une fois qu'il est assez proche. Un vieillard en cape avec des yeux froids qui le considère comme s'il était un moins que rien, pas mieux qu'un insecte. Dans ses poches, Nine serre un peu plus les poings et une fois n'est pas coutume, l'air se fait électrique est lourde. “ 'Vouliez me voir, m'sieur? ” la fausse marque de respect fouette sa langue comme une insulte. C'est plus quelque chose que l'on dit à un ancêtre qu'à quelqu'un pour qui on a du respect. Nine n'a jamais vu quelqu'un d'aussi vieux de toute sa vie. Il se demande comment il fait pour tenir debout. Madrox, qui n'a pas lâché son épaule, lui donne une petite secousse. “ Un peu de respect, Hannibal. — Ne m'appelle pas comme ça, ” répond le jeune mutant en se retournant, après s'être violemment dégagé de son étreinte. Madrox est plus grand que lui d'une tête au moins, mais il se recroqueville en faisant un pas en arrière sous le regard de Nine. “ Ne m'appelle plus comme ça, ou je t'explose la tête. Bon. À quoi rime toute cette mascarade? ” grogne-t-il en se retournant vers l'incontestable maître du lieu, des éclairs dans les yeux. |
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it's a revolution, i suppose Prisoners + trapped & forgotten | | | « Alors, M. Madrox… » le salué-je, alors que celui-ci entre dans la pièce d’un pas vif, et son sourire en coin encore et toujours scotché aux lèvres. « Comment avance notre petite mission de surveillance ? » « Franchement ? Je m’éclate ! » Je soupire en entendant ça. Je crains le pire. « Je me marre bien à l’agacer ! Il m’a repéré à de nombreuses reprises et m’a parfois attrapé, mais comme il n’attrape que des clones, je les fais disparaitre. C’est toujours aussi drôle de voir sa tête. » dit-il en riant, alors que je me pince l’arête du nez. Ce crétin va réussir à se le mettre à dos avant même qu’on ne puisse le recruter. « Il va vraiment falloir revoir vos méthodes de recrutement. Ce n’est pas en antagonisant quelqu’un que vous pourrez le faire rejoindre notre cause. Qu’en est-il de ses capacités ? » dis-je en me levant et allant me poster devant la fenêtre, les mains croisées dans le dos. « Eh bien, c’est comme je vous l’ai dit, il maitrise l’éléctricité, et plutôt bien de ce que j’ai pu voir. En plus il a l’air de bien savoir se battre sans ses pouvoirs. » ça c’est intéressant. Capable de se défendre sans ses pouvoirs. Cela peut s’avérer utile. « Je pense qu’il est enfin temps que je rencontre ce jeune homme. » « Ok, boss. J’y vais alors. » Il se lève alors en vitesse et commence à se diriger vers la porte. « M. Madrox. » Je l’appelle en me retournant. Il s’arrête et se tourne vers moi l’air interrogateur. Je lève un sourcil. « Vous ne pensez pas oublier quelque chose ? » « Euh… » me répond-il intelligemment en levant les yeux comme s’il réfléchissait. Puis il tourne un regard contrit accompagné d’un petit sourire vers moi. « Je sais pas. Quoi ? » « Un lieu et une date pour le rendez-vous, peut-être ? »
_________________ Le rendez-vous est donc organisé. M. Madrox ira chercher ce mystérieux mutant pour que je le rencontre enfin. S’il est aussi prometteur que ce que Jamie le raconte, il pourra devenir un énorme atout pour la Confrérie et la cause mutante. Je me rends donc au crépuscule, dans l’entrepôt où est prévue la rencontre. L’endroit est plutôt glauque, à l’abandon depuis des années et plutôt isolé, mais si je veux que cette entrevue se déroule sans problème ni aucune intervention, il vaut mieux l’organiser dans un endroit comme celui-ci. Ma réflexion est interrompue par du bruit à l’extérieur. Mes sens sont immédiatement en alerte au cas où les personnes à l’extérieur du bâtiment ne seraient pas celles que j’attends. C’est aussi pour cela que j’ai choisi ce lieu pour notre petit rendez-vous secret. Le bâtiment entier est fait de métal. Des énormes poutres qui soutiennent l’ensemble aux plaques de tôle sur les murs. Bien sûr, je sais que tout ce métal fait un bon conducteur et donc est également un atout pour notre potentielle future recrue, mais de ce que m’a dit Multiple Man, ce mutant peut projeter son électricité, donc cela ne change rien pour lui. J’entends alors la voix de Jamie : « Allez, mec, pas le temps d'hésiter. ». Quelques secondes plus tard, un autre jeune homme entre dans l’entrepôt désaffecté suivi de près par le membre de la Confrérie. Ses yeux font le tour de l’endroit, comme s’il était à la recherche du moindre piège, puis se posent sur moi. Je remarque la tension qui l’habite, mais on le serait à moins. Il est seul, entouré de deux personnes dont il ne connait pas les intentions, dans un lieu totalement isolé. Il prend alors la parole. « 'Vouliez me voir, m'sieur ? » l’insistance sur la marque de respect, ainsi que son ton narquois ne m’échappe pas, ce qui me fait légèrement sourire. Ce petit ne manque pas de cran. Jamie, lui aussi n’a pas manqué ce manque de respect, et apparemment il ne l’entend pas de cette oreille. « Un peu de respect, Hannibal. » lui dit-il en le secouant un peu. Ce qui n’a pas trop l’air de plaire à notre nouvel ami, puisqu’il lui rétorque en se dégageant de son emprise « Ne m'appelle pas comme ça ». Il se retourne vers Jamie qui se recule, avant de poursuivre en se retournant vers moi et en me foudroyant de son regard où je peux voir briller toute la puissance de son pouvoir. « Ne m'appelle plus comme ça, ou je t'explose la tête. Bon. À quoi rime toute cette mascarade ? » Je souris légèrement avant de lui répondre. « Sache, jeune homme, que tout ça n’a rien d’une mascarade. Si tu es là aujourd’hui, c’est parce que je le souhaitais, et parce que je voulais quelque chose. Et ce que je veux c’est toi ! »
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it's a revolution, i suppose Invité | | | soldier of fortuneThey tell me, shaking their heads: ‘You should be kinder. You are somehow furious.’ I used to be kind. It didn’t last long.« Sache, jeune homme, que tout ça n’a rien d’une mascarade. Si tu es là aujourd’hui, c’est parce que je le souhaitais, et parce que je voulais quelque chose. Et ce que je veux c’est toi ! » Il n'aime pas sa familiarité. Il n'aime pas la manière qu'il a de le regarder, avec ce mépris évident étincelant derrière des prunelles à l'apparence froide. Il n'aime pas l'aura de puissance qui s'échappe de cet homme, ce charisme sans fard ni faiblesse. Il n'aime pas la manière presque condescendante avec laquelle il s'adresse à lui, la manière avec laquelle il dit parce que je le souhaitais car rien ne peut justifier sa présence ici, si ce n'est son bon vouloir. N'est-ce pas? Le silence de Nine s'éternise, alors qu'il darde toujours le vieil homme d'un regard gênant, immobile, trop froid; il y a quelque chose d'inhumain dans ce regard, quelque chose d'affreusement fixe et obsessionnel: on dirait un animal, attendant le bon moment pour frapper, pour quitter le masque humain et se déchaîner. Il y a aussi une tension dans ses membres, dans ses épaules; ses poings fermés qui tremblent, son cou qui craque quand il penche la tête sur le côté. “ Oh, Sekhmet. Monsieur t'as parlé. — Ce n'était pas une question à ce que je sache, ” siffle Nine en tournant la tête vers l'impromptu. “ Euh, et alors? ” Et alors je n'ai rien à dire, pense Nine sans pour autant le dire, se contentant de se tourner à nouveau vers le boss de l'idiot avec un bruit de gorge — tsk. Toujours ce regard. Toujours cette tension. Toujours ce silence. Et puis tout se déroule très vite; son corps qui se met en action; les étincelles violettes qui s'embrasent sur ses bras alors que les lumières faiblardes du hangar se mettent à clignoter, les téléphones à s'éteindre; ses yeux qui s'enflamment, qui brillent d'éclats violents terribles horribles. L'autre homme — le plus jeune, Madrox même si Nine ignore son nom à cet instant — semble presque agir au même moment, et bientôt l'hangar est rempli de ses doubles, de ses clones; mais Nine ne réfléchit pas, et l'air se charge d'ozone en même temps que les éclairs viennent pourfendre un homme, deux hommes, trois hommes. En attendant, lui se jette en direction du plus âgé. Il pourra certainement récupérer de l'argent sur son corps, un portefeuille et peut-être même un téléphone... il ne se fait pas trop de souci. Une impression étrange lui coupe le souffle, en même temps que le vieil homme lève la main en sa direction. Il... vole? Ce n'était jamais arrivé avant. Jamais. Et Nine déteste les choses imprévisibles: elles sont toujours synonymes de problèmes. Et il comprend, un peu à retard, qu'il ne vole pas: juste qu'il se fait... léviter par la boucle de sa ceinture, lui semble-t-il, vue la manière avec laquelle la gravité semble s'amuser à lui mettre la tête en bras. Il se débat; il griffe l'air; donne des coups de pied; mais rien n'y fait, il s'éloigne du sol. Celui qui se dédouble rigole. En se gigotant, il parvient à regarder l'homme plus âgé dans les yeux. Il a toujours la main tendu vers lui et Nine comprend que c'est lui, qui est derrière son étrange lévitation. Des feux, encore, dans ses yeux; des étincelles sur ses bras; une fatigue incompréhensive qui s'inscrit sur son visage. “ Reposez-moi parterre. Reposez-moi parterre! ” Mais toujours il s'éloigne du sol et... serait-ce de la peur? C'est pourtant indigne de lui; il n'a pas été programmé pour ressentir de la peur. Et pourtant, quelque chose comme de l'angoisse se lit sur ses prunelles à mesure qu'il s'élève, encore et toujours, trop loin du sol pour que ce soit sûr, et les étincelles disparaissent en même temps que son expression haineuse. “ REPOSEZ-MOI! LÂCHEZ-MOI, LAISSEZ-MOI DESCENDRE! ” Sa voix est souveraine, princière; elle ordonne plutôt qu'elle demande. Mais, néanmoins, elle tremble et le vide lui ouvre ses bras. |
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it's a revolution, i suppose Prisoners + trapped & forgotten | | | « Et ce que je veux c’est toi ! » Vraiment Erik ? Tu ne pouvais pas faire plus louche, pensé-je en roulant des yeux. D’ailleurs si j’en crois le froncement de sourcil du jeune homme devant moi, cette façon de lui parler n’a pas l’air de lui plaire. Il me jauge du regard dans un silence qui se prolonge pendant quelques minutes qui paraissent durer des heures tant la tension est présente de ce minable petit hangar. Je l’observe également de mon côté et voit son corps se raidir. La tension dans l’air est palpable alors que j’attends une réaction de sa part. Mais bien sûr, il faut que ce crétin de Madrox ajoute son grain de sel et joue les gros bras. « Oh, Sekhmet. Monsieur t'as parlé. » Je soupire de façon inaudible alors qu’Hannibal tourne la tête en lui répondant entre ses dents. « Ce n'était pas une question à ce que je sache… ». « Euh, et alors ? » lui rétorque Jamie, faisant une nouvelle fois preuve de son incommensurable bêtise.
Je continue d’observer ma future recrue, impassible, attendant de voir quelle va être sa réaction à ce que je viens de lui annoncer. Et ce n’est pas tant sa réaction que la vitesse à laquelle les choses se sont déroulées qui m’a surpris. Des étincelles violettes se mirent à apparaître autour de ses bas, son regard se fit dur. Je regardais autour de moi et vis les lumières se mettre à trembloter. J’ai le temps d’apercevoir que Jamie s’est jeté dans la bataille. En même temps, il serait un peu difficile de rater le fait que nous sommes passés de trois personnes à quasiment une cinquantaine après que ce dernier ait créé des clones. Mais apparemment cela ne semble pas gêner Hannibal plus que ça puisqu’il laisse les éclairs qu’il produit un peu partout dans le hangar s’occuper d’eux et s’élance vers moi, sûr de lui.
Je le stoppe d’un bras tendu devant moi et commence à le soulever dans les airs grâce à la boucle de sa ceinture. Je perçois le changement d’expression sur son visage très clairement. Je peux voir la résolution se transformer en incompréhension. Puis un éclat dans ses yeux me montre qu’il commence à comprendre. Je le vois se débattre, ses bras et ses jambes battant l’air dans une tentative inutile pour se libérer. Enfin son regard croise le mien. Je vois ses yeux faire l’aller-retour entre mon visage et mon bras. Il a finalement compris que c’était moi qui étais à l’origine de son envolée. « Reposez-moi par terre ! Reposez-moi par terre ! ». Pendant ce temps, j’aperçois du coin de l’œil, M. Madrox qui se tient le ventre et rit de la situation du jeune homme face à moi. Un bizarre sentiment d’interrogation m’envahit quand je vois se mêler sur le visage de ce dernier la peur et la haine. Comment deux sentiments comme ceux-là peuvent-ils réussir à se mélanger sur un visage. Mes interrogations prennent vite fin et je me concentre à nouveau sur ma tâche. Je peux maintenant voir la peur prendre le pas sur la haine sur son visage. « REPOSEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI, LAISSEZ-MOI DESCENDRE ! ». Je sens le coin droit de mes lèvres se relever en un léger sourire. Sa voix se veut forte et autoritaire, mais elle tremble tellement que c’en est risible
« Allons, allons, mon jeune ami ! Calmons-nous un peu et reprenons notre discussion ! » Je laisse quelques secondes passer mais il semblerait qu’il soit bien trop occupé à gesticuler pour essayer de se libérer pour me prêter plus d’attention que cela. Je commence à avoir marre de tout cela, aussi, je décide d’en arriver aux choses sérieuses. Ma prise sur lui se resserre. D’un léger geste du doigt, j’utilise quatre morceaux de métal pour entourer ses poignets et ses chevilles. J’écarte ses bras et garde ses jambes tendues puis le projette en l’air à toute vitesse. Son dos entre en collision avec le plafond, lui coupant le souffle. Je ne perds pas de temps et le projette encore une fois, mais cette fois au sol. Je le retourne comme une crêpe. Il a l’air sonné. En même temps, on le serait à moins. Je m’accroupis près de lui les bras sur mes genoux et lui souris. « Bien bien bien ! Maintenant je pense que nous allons pouvoir discuter tranquillement entre gens civilisés ! » Après quelques secondes de silence, il tourne les yeux vers moi, toujours complètement immobilisé. Il tente de me parler mais le souffle lui manque encore. Je reprends donc la parole. « Ma proposition, qui est très simple, est la suivante : J’aimerais que tu rejoignes ma cause ! » |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | soldier of fortuneThey tell me, shaking their heads: ‘You should be kinder. You are somehow furious.’ I used to be kind. It didn’t last long.INine n'est pas sensé ressentir la peur. Il a même été fabriqué, depuis l'étape la plus précoce de l'existence, pour ne pas la ressentir, pour ne pas la connaître, pour ne pas la comprendre. Il est fait d'une volonté d'acier, d'une détermination farouche, d'un air volontaire princier: la peur n'existe pas, dans les yeux de Nine, dans le corps de Nine. Et pourtant, c'est bien la peur qui arrondit ses prunelles, fait mourir un gémissement d'angoisse dans sa gorge, étouffe un hurlement contre sa langue. C'est plus fort que lui. Le sol s'éloigne, sous l'impulsion de quelque chose qu'il ne comprend pas, ne contrôle pas, et tout d'un coup, son estomac se retourne et il comprend un peu la sensation que doit ressentir Seven quand il marque sa peau avec ses dents ou ses ongles, il comprend ce que ça veut dire d'être à la merci de quelqu'un. « Allons, allons, mon jeune ami ! Calmons-nous un peu et reprenons notre discussion ! » lui dit l'homme qui le fait voler. Il a un ton jovial et cordial, presque trop gentil, qui contraste avec la terreur qui s'inscrit en filigrane sur le visage de Nine qui, toujours, se débat des pieds et des poings sans pouvoir rien faire contre l'homme qui semble maîtriser le métal. Il pourrait convoquer un éclair, l'envoyer transpercer cet ignorant; il pourrait faire exploser le hangar; il pourrait les torturer comme ils le torturent mais il ne peut pas, il ne peut pas, son coeur bat trop vite dans sa poitrine, sa tête lui fait mal et le sol, le sol est si loin. Comment est-il sensé garder la tête froide dans ces situations-là? Soudainement, le faisant gémir à nouveau de peur, il sent un morceau insidieux et froid de métal se glisser sur sa peau, s'enrouler autour de ses poignets et de ses chevilles avant de le forcer à tenir les bras en croix, les jambes bien raidies: un véritable christ moderne. Et aussi soudainement qu'il a senti cette froideur, il sent toute cette douleur, alors qu'il est propulsé contre le toit du hangar, puis rabattu parterre dans un bruit d'outre-tombe. Il est retourné, avec toujours ces morceaux de métal autour des poignets des chevilles l'empêchant de bouger de son plein gré, pour faire face à l'homme, qui s'est accroupi près de lui. Il a le visage en sang, maintenant, et tout le corps qui lui fait atrocement mal. « Bien bien bien ! Maintenant je pense que nous allons pouvoir discuter tranquillement entre gens civilisés ! » Nine a envie de lui cracher au visage. Il a envie de lui hurler des menaces, de proférer une prophétie, de le maudire; mais il est incapable de retrouver une respiration normale, sa poitrine se soulevant à vide, en vain. Il ne peut que l'incendier du regard. « Ma proposition, qui est très simple, est la suivante : J’aimerais que tu rejoignes ma cause ! » Nine fronce les sourcils, rien qu'un instant, pour faire comprendre au vieux qu'il ne comprend pas de quoi il parle. Quelle cause? Qui est-il vraiment? Son visage ne lui dit rien, ça doit vouloir dire qu'il n'est pas sensé le savoir: il a une mémoire plutôt développée mine de rien. Pendant un instant, sa concentration lui fait oublier la douleur qui vrille son corps parterre, immobile et inutilisable. Il estime qu'il a dû se fêler deux côtes, au moins, sans compter son nez qui ruisselle de sang. “ Quelle cause? ” lui demande-t-il, très simplement, sans même chercher à lui dire non. À quoi bon? Au moins Hannibal sait-il qu'il est inutile d'essayer de se battre contre lui. Il est trop expérimenté. Trop fort. “ Qui êtes-vous? Que voulez-vous que je fasse? Combien me payerez-vous? ” Il n'a pas perdu le nord. Avec un grognement, Nine parvient à redresser un peu la tête, le temps de cracher du sang sur le sol; il se foire un peu, et l'hémoglobine vient toucher le gilet au niveau de son épaule, mais il s'en fiche. Il veut que l'homme voit ses dents rouges de sang, son visage crispé par la détermination, sa volonté de ne pas se laisser abattre. “ Qu'est-ce qui vous fait dire que je vais accepter, après ça? ” |
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it's a revolution, i suppose Prisoners + trapped & forgotten | | | « Ma proposition, qui est très simple, est la suivante : J’aimerais que tu rejoignes ma cause ! » Je suis sûr de moi lorsque je prononce ces paroles, mais sa réponse me prend de court. « Quelle cause ? Qui êtes-vous ? » Mes sourcils sont levés à tel point qu’ils doivent avoir disparu tout en haut de mon front. Il semblerait qu’il soit vraiment sérieux, mais je m’en assure en me tournant vers Jamie, lui lançant un regard interrogateur. Celui-ci, comme à son habitude, m’est d’une aide très précieuse, puisqu’il se contente de hausser les épaules en un geste de totale ignorance. Comment peut-il ne pas savoir qui je suis ? Après les évènements de la statue de la Liberté, et plus encore, ceux d’Alcatraz. J’ai tout de même déplacé le Golden Gate Bridge entier pour me servir de passerelle jusqu’à l’île. Me pinçant l’arête du nez et en fermant les yeux, sentant que la longue discussion qui va suivre n’arrivera pas sans un petit mal de tête, Je me retourne vers Hannibal. Celui-ci continue sur sa lancée et continue de m’interroger. « Que voulez-vous que je fasse ? Combien me payerez-vous ? » J’ai un petit reniflement amusé en entendant ça. L’argent. Le nerf de la guerre comme on dit. Mais cela pourrait m’être utile pour obtenir le soutien du jeune homme. Gardons ça en tête comme deuxième solution, au cas où mon petit discours sur la cause mutante ne marcherait pas.
Le pauvre a l’air un peu mal en point après la correction que je viens de lui infliger. Il relève légèrement la tête et tente de cracher le sang qui s’est accumulé dans sa bouche mais rate sa cible et s’en met une bonne partie sur son gilet. Il reporte son attention sur moi, le visage fermé, les yeux durs. S’il espère me faire peur, c’est raté. Mais je dois lui accorder qu’il semble avoir du cran. « Qu'est-ce qui vous fait dire que je vais accepter, après ça ? » Je lui fais un petit sourire contrit pour ça. « Je pense que nous allons avoir une très longue et, je l’espère, très fructueuse discussion, tous les deux. » Moi qui pensais que tout cela ne durerait pas, je m’étais grandement trompé. D’un geste de la main je transforme quelques poutres en acier qui trainent dans le hangar dans lequel nous nous trouvons en deux chaises, que j’installe l’une en face de l’autre. M’installant sur celle qui tourne le dos à Jamie, croise les jambes. « Installe-toi, je t’en prie. » l’invité-je d’un geste de la main avant de les croiser et les reposer sur me genoux. Il se relève péniblement, encore endolori du traitement que je lui ai fait subir quelques minutes plus tôt, s’appuyant sur la chaise pour s’aider à se mettre debout, puis s’assoit lourdement. « Vous pouvez nous laisser Jamie. » dis-je sans même prendre la peine de me retourner. Nous laissons quelques secondes passer, le temps que M. Madrox sorte, chacun jaugeant l’autre du regard.
« Bien ! Pour commencer, mon nom est Magneto. » Je laisse passer son reniflement amusé pour me concentrer sur des choses bien plus importantes, comme lui expliquer en quoi consiste ma cause. « Quant à la cause que je défends, il s’agit de celle des mutants, qui sont les Homo Superior et sont l’avenir de la « race humaine », et sont supérieurs à ces homo sapiens, sans pouvoir qui ne peuvent rien faire contre nous. » Malgré son état précaire, son attention est tout de même à l’affut. Je ne doute vraiment pas qu’il ferait une recrue de choix. « Mais cette défendre une telle cause comporte des risques. Cette guerre – et ne t’y trompes pas, il s’agit bien d’une guerre ici – a déjà fait de nombreuses victimes et a brisé bien des vies dans les deux camps. Et on ne se bat pas pour de tels idéaux sans se faire quelques ennemis. Il en existe de plusieurs sortes. Tout d’abord tu as les « empêcheurs de tourner en rond », principalement Charles Xavier et ses X-Men. Ils tenteront de t’arrêter de toute leur force, mais la sacro-sainte moralité de Charles les empêchera toujours de franchir la ligne. Ensuite tu as les « suiveurs », des moutons effrayés, incapables de réfléchir par eux-mêmes. Dans cette catégorie on retrouve la plupart des hommes politiques et le public, les homo sapiens, qui forment un cercle vicieux. Le public, effrayé par les mutants… » J’ai un reniflement méprisant en disant ça. « « Forcent » les hommes politiques à « agir » et à faire passer des lois anti-mutants. Ces derniers, en faisant passer ces lois, renforcent à leur tour la peur de l’homo sapiens moyen. Comme je le disais, un vrai cercle vicieux. Enfin, et surtout, les « purs et durs ». C’est de ceux-là dont il faut se méfier le plus. Eux ne s’arrêteront devant rien pour nous stopper et iront même jusqu’à tous nous annihiler. Et parmi ceux-là se trouve un homme dont tu devras particulièrement te méfier, si jamais tu rejoins nos rangs : William Stryker. »
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it's a revolution, i suppose Invité | | | soldier of fortuneThey tell me, shaking their heads: ‘You should be kinder. You are somehow furious.’ I used to be kind. It didn’t last long.L'homme n'a pas peur. Il n'est même pas impressionné et Nine essaie de penser que ce n'est pas un mauvais présage... sauf que ça en est rien. Il est démuni face à lui. Incompétent. Faible. C'est une situation à laquelle il n'est pas habitué... et il déteste qu'il n'aime pas trop ça. Il aimerait pouvoir contacter Seven pour lui dire de venir l'aider — à ce stade, même son orgueil légendaire l'a déserté. Il sait que l'homme en face de lui pourrait le tuer en moins de temps qu'il lui faudrait pour dire mutant et il sait qu'il n'en a aucune envie. Pourtant, l'homme semble soudainement adoucir ses ambitions, parce qu'il sourit légèrement en disant: « Je pense que nous allons avoir une très longue et, je l’espère, très fructueuse discussion, tous les deux. » Une discussion? Après tout ça? Nine fronce encore plus les sourcils mais l'homme est effectivement sérieux; d'un geste, il construit à partir de poutres d'acier deux chaises qui se font face et invite Nine à s'asseoir sur l'une d'entre elles. Se relever est un peu plus dur que prévu et il doit s'aggriper aux rebords tranchants de la chaise pour s'y asseoir. Tous ses muscles lui font affreusement mal, son visage est toujours en sang et il sent son coeur battre un rythme effréné dans sa poitrine; mais ça a quelque chose de réconfortant. De vivant. Son coeur bat et il saigne et son corps lui fait mal parce qu'il est en vie. L'homme congédie l'autre mutant que Nine suit du regard un instant avant de braquer ses yeux clairs dans ceux, presque opalescents du vieillard. Quel âge doit-il avoir? Impossible à deviner. Il est plus vieux, en tout cas, que l'âge que Nine espère jamais atteindre. « Bien ! Pour commencer, mon nom est Magneto. » Un sourcil de Nine se hausse sur son front. Magneto? Tu parles d'un nom. L'homme le dit d'une telle manière que Nine pense qu'il devrait savoir qui il est... sauf qu'il l'ignore totalement. Il se renseignera une autre fois. En attendant, il croise les bras sur la poitrine pour l'écouter, le visage fermé, parler d'homo sapiens et d'homo superior comme si ça faisait du sens. Il parle et il parle, de guerre et de politiques et de mutants et de Charles Xavier et de choses qui ne concernent pas le moins du monde Nine. Celui-ci a le visage qui se ferme de plus en plus à mesure que les secondes s'égrennent, jusqu'à même voir ses yeux se lever vers le ciel dans un faux ennui boudeur. Il lui a fait endurer tout ça pour ça? Tout ça ne lui importe guère. Tout ce qui compte, c'est lui et Seven (et, éventuellement, Anya — mais ça c'est une autre histoire). Il n'a pas peur des Charles Xavier et des politiciens et des homo sapiens. Il n'a même pas peur des homo superior. Oh, évidemment, maintenant il se rend compte qu'il ne fait pas le poids face à un homme comme ce Magneto; mais ça ne veut rien dire. Il va se renseigner. S'entraîner. Et il deviendra plus fort que ce Magneto. Et rien ne pourra jamais le toucher, ou Seven. « Et parmi ceux-là se trouve un homme dont tu devras particulièrement te méfier, si jamais tu rejoins nos rangs : William Stryker. »Les yeux impertinents de Nine, qui se sont rivés vers le plafond de l'entrepôt, retombent lourdement sur l'homme qui s'appelle Magneto. “ Stryker? William Stryker? ” dit-il, sous sa respiration, comme un secret, comme un mot de passe, comme une prière. William Stryker. William Stryker. Ses poings se serrent alors que le tatouage de sa condition le brûle sur son bras; l'éclair; le signe alpha; son numéro. NINE. IX. William Stryker. Qui l'a créé. Fait. Élevé. Torturé. William Stryker. “ Vos histoires d'homo superior et d'homo sapiens m'importent guère. Je ne crains ni les uns ni les autres. Je sais que les homo superior sont la race supérieure mais qu'est-ce que ça change? Ils ne sont pas la majorité. Je ne comprends pas votre combat, ” dit-il lentement, en décroisant les bras et en se penchant en avant vers ce Magneto. “ Mais, rajoute-t-il après une courte pause, je connais ce William Stryker. Je sais ce dont il est capable. ” Ses poings, sur ses genoux, se serrent alors que des petites étincelles bleues viennent courir à la surface de sa peau. “ Si vous me donnez une occasion de le rencontrer, je ferai n'importe quoi, ” dit-il avec une sincérité plutôt étrange, dans la bouche d'un voyou. Il n'est certes pas bon pour négocier; mais il se doute aussi de sa valeur dans les rangs de ce Magneto. Surtout si il s'est donné tout ce mal pour le conduire ici. “ Et ma loyauté vous sera acquise. ” |
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it's a revolution, i suppose Prisoners + trapped & forgotten | | | Tout au long de notre petite discussion à sens unique, j’observe mon jeune interlocuteur et vois bien que ce que je lui raconte, ne l’intéresse pas le moins du monde. Quand je lui parle de Charles et ses X-Men, j’ai comme l’impression qu’il ne sait pas qui ils sont. C’est à croire qu’il a vécu dans une grotte toute sa vie pour être si peu au courant des acteurs majeurs de la scène mutante. Quand je lui parle de gouvernement et de guerre entre les humains et les mutants, il va jusqu’à lever lentement les yeux au plafond, signe de son profond ennui. Je persiste tout de même en pensant que quelque chose finira bien par le faire réagir. Et ma patience et mon insistance finissent enfin par payer. Son attention se reporte sur moi à l’évocation d’un nom bien précis. « Stryker ? William Stryker ? » dit-il dans un souffle, alors que ses poings se serrent de colère. Non, ce n’est pas de la colère que le jeune homme ressent en ce moment. Il s’agit plutôt de la fureur, voire même de la haine. On dirait que ce cher William a encore fait des siennes. Mais pour une fois ses machinations pourraient m’être plus que profitable et se retourner contre lui. Hannibal décroise les bras en se penchant en avant, comme pour me faire une confidence et continue tout aussi doucement qu’avant. « Vos histoires d'homo superior et d'homo sapiens m'importent guère. Je ne crains ni les uns ni les autres. Je sais que les homo superior sont la race supérieure mais qu'est-ce que ça change ? Ils ne sont pas la majorité. Je ne comprends pas votre combat. » J’avais cru comprendre ça à sa réaction quand je lui en parlais il y a un instant. Je veux quand même lui expliquer mon combat, que ce n’est pas parce que la race de l’homo superior est en minorité sur la planète par rapport à l’homo sapiens, qu’il doit s’écraser et se laisser dominer. Que s’il est en minorité, ce n’est que temporaire, que bientôt le rapport de force sera inversé. Et que mon combat est une lutte contre cette chasse aux sorcières organisée par l’homo sapiens qui craint l’inévitable Evolution, une lutte pour la survie de mon espèce. Mais à peine ai-je le temps d’ouvrir la bouche qu’Hannibal reprend presque aussitôt. « Mais… Je connais ce William Stryker. Je sais ce dont il est capable. » Sans m’en rendre compte, je m’étais moi aussi penché en avant, pour mieux l’entendre, mais aussi par impatience de savoir ce qu’il allait me dire. Je ne suis vraiment pas déçu. Je suis maintenant presque sûr que la partie est gagnée pour moi. À tel point que je me relève et me réinstalle confortablement contre le dossier de mon siège (si tant est que ce siège puisse être confortable…), un petit sourire aux lèvres. Je suis conforté dans mes pensées par ce qu’il dit ensuite. « Si vous me donnez une occasion de le rencontrer, je ferai n'importe quoi… » Et encore plus par ce qu’il ajoute pour finir. « Et ma loyauté vous sera acquise. »
Je laisse planer quelques secondes de silence, savourant ma victoire. « Oh, tu n’as pas à t’en faire. Tu le croiseras bien tôt ou tard si tu me rejoins. Tu devras servir la cause et remplir les missions qui te seront données. Il faudra par contre t’armer de patience, car je ne sais pas quand son chemin croisera le nôtre. Mais que ce soit de notre fait ou du sien, je peux t’assurer que nous le reverrons et que je t’aiderais à prendre ta revanche sur lui. » Hannibal semble d’un coup être beaucoup plus intéressé par ce que je lui propose. « Si tu sais ce dont il est capable, alors je pense que tu peux comprendre le but de mon combat. Stryker est un monstre de la pire espèce. Et crois-moi… Des monstres j’en ai connu tout au long de ma vie… » dis-je d’une voix basse en baissant la tête, ma main caressant lentement mon avant-bras où se trouve le tatouage que j’ai reçu à Auschwitz. Relevant la tête j’aperçois quelque chose qui me fait froncer les sourcils. La manche droite d’Hannibal est complètement déchirée. Cela a dû arriver quand je tentais de le « calmer ». Mais ce n’est pas tant cette manche déchirée que ce qu’elle cache, ou plutôt ne cache plus, qui m’interpelle. Un petit tatouage dans le même genre de celui que j’ai moi-même sur le bras. La fureur s’empare maintenant de moi et je me lève avec une rapidité telle que j’en surprends Hannibal qui se recule sur son siège. J’attrape son bras et observe ce tatouage de plus près. Un simple éclair suivi de la lettre grecque alpha et du chiffre 9. Gardant ma prise sur son bras, je me tourne vers lui et lui demande, la mâchoire serrée. « C’est de lui ça ? ». Il me répond d’un simple hochement de tête. « Je le savais monstrueux, mais à ce point… » Je relâche son bras qu’il commence à masser de son autre main. Dans mon élan, j’ai dû lui attraper un peu trop fort. Je remonte ma manche pour lui dévoiler mon propre tatouage. « Je ne plaisantais pas, quand je disais que j’avais connu des monstres… Et ceci… » dis-je en désignant son tatouage d’un mouvement de la tête. « Est une raison supplémentaire pour moi de vouloir éliminer cette erreur de la nature qu’est William Stryker ! »
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it's a revolution, i suppose Invité | | | soldier of fortuneThey tell me, shaking their heads: ‘You should be kinder. You are somehow furious.’ I used to be kind. It didn’t last long.« Oh, tu n’as pas à t’en faire. Tu le croiseras bien tôt ou tard si tu me rejoins. Tu devras servir la cause et remplir les missions qui te seront données. Il faudra par contre t’armer de patience, car je ne sais pas quand son chemin croisera le nôtre. Mais que ce soit de notre fait ou du sien, je peux t’assurer que nous le reverrons et que je t’aiderais à prendre ta revanche sur lui. » Nine le regarde. Il essaie de voir si il se fiche de lui, si il dit la vérité ou si il veut juste l'engager. Mais Magneto semble sincère ou en tout cas, il croit à ce qu'il raconte. La suite, Nine ne l'écoute que d'une oreille, observant machinalement la manière qu'il a de se frotter l'avant-bras sans vraiment comprendre. Il ne dit rien, hoche sèchement la tête, ouvre même la bouche pour lui demander: je commence quand? mais il se pétrifie quand il voit le grand-père faire un mouvement brusque dans sa direction. Il s'empare de son bras sans douceur, ses doigts s'enfonçant cruellement dans sa peau et pendant un instant, Nine a envie de l'électrocuter, le friser sur place, arrêter son coeur: ce serait si simple, tellement simple. Mais il se retient au dernier moment, parce qu'il voit quelque chose dans le regard de Magneto, qu'il sent que ce n'est pas une agression... mais quoi, exactement? « C’est de lui ça ? » Nine baisse les yeux sur son bras. Le tatouage qui a toujours été là, lui semble-t-il, depuis l'apparition de ses pouvoirs quand il avait à peu près quinze ans (ou quatorze? ou dix-sept? Ce n'est pas comme si ils fêtaient les anniversaires, au centre). Il disparaît un peu avec le temps, et s'étire lentement sur sa peau mais il restera là pour toujours. Neuf-alpha-éclair. Tout ce qu'il représente. « Je le savais monstrueux, mais à ce point… » Nine ne répond pas. Le prenant de court, le vieil homme remonte sa manche et lui montre son propre avant-bras. Il a un tatouage au creux du bras. Des chiffres qui ne font pas de sens aux yeux de Nine, qui fronce les sourcils. « Je ne plaisantais pas, quand je disais que j’avais connu des monstres… » Oh. Ça lui revient maintenant. Une histoire de juifs et de bétail et de camps. Un truc qui se passait en Europe. « Et ceci est une raison supplémentaire pour moi de vouloir éliminer cette erreur de la nature qu’est William Stryker ! » Nine pourrait lui raconter, envisage-t-il. Le centre, la torture, l'horreur, la douleur. Les expérimences, les bêta, les alpha, Seven aussi. Comment ils ont tué tout le monde. Comment Stryker les chasse. Comment ils sont les seuls survivants. Il sait que si il lui raconte tout ça, vu sa réaction juste en voyant le tatouage, il se fera un allié de Magneto. Mais il n'est pas vraiment prêt à en parler. Il n'a pas envie d'en parler. À vrai dire, même avec Seven, Nine a ses réticences: c'est étrange, après tout, de parler de tout ce qu'ils ont vécu, tout ce à quoi ils ont réchappé. Toute cette douleur. “ Il me chasse, ” dit-il finalement au bout d'un moment et sa voix est plus tendue qu'il ne l'aurait imaginée. Ce n'est pas de la peur, non, pas vraiment. Juste une crispation impatiente, une colère incroyable, une rage qui lui serre tous les muscles et fait redoubler son coeur d'ardeur. “ Mais je le tuerai avant qu'il me trouve. ” Avec un grognement, Nine ajuste les pans déchirés de son gilet pour cacher du mieux qu'il peut son tatouage: c'est tant un fardeau qu'un trophée, ça lui rappelle ce à quoi il a réchappé et ça lui rappelle pourquoi il veut tuer Stryker et arracher son coeur de ses propres mains. Finalement, il plante ses yeux clairs dans ceux tout aussi vifs de Magneto. Nine ne peut pas s'empêcher de se demander quel âge il a, de quoi sa vie a été faite. Il ne peut pas s'empêcher de se demander si lui aura cet âge un jour. Si il lui sera permis d'avoir cette sagesse et ces rides. “ Je suis prêt à faire ce que vous voulez, dit-il sans détour. Quoiqu'il advienne. Je me battrai pour vous. Je volerai pour vous. Je tuerai pour vous. Mais promettez-moi une chose. ” Nine sait qu'il n'est clairement pas en position pour négocier. Mais il sait aussi que si il ne le dit pas maintenant, ce ne sera pas clair et il n'a pas envie de mentir à Magneto quant à ses attentions: il ne croit pas vraiment à sa cause mutante, mais il pourrait y adhérer avec le temps. Pour l'instant, son seul objectif est William Stryker. Sa mort, plus précisément. “ Si jamais vous avez des informations sur Stryker et une opportunité de le rencontrer, n'importe quoi- s'il vous plaît, dites-le moi. Je veux le tuer. Je ferai n'importe quoi pour ça. ” Il se lève clairement, toise le vieil homme avec une grande détermination. Plus de peur, plus de douleur, plus de dédain. Nine sait qu'il fait un choix très important. Il sait aussi que c'est un moment décisif, et qu'il est en train de creuser le fossé qui s'élargit entre lui et Seven. Mais c'est pour le plus grand bien. Alors il tend la main à Magneto et quand il la lui serre, il laisse échapper un mince sourire. Il va prendre sa revanche. |
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