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MessageSujet: ARSNOW ≤ « Pretty hurts. »   ARSNOW ≤ « Pretty hurts. » Icon_minitimeLun 28 Déc - 23:40
Pretty hurts.

« Don't let a thief into your house three times. The first time was enough. The second time was a chance. The third time means you're stupid. »
- C. JoyBell C.

L
a combinaison blanche est dissimulée sous un long manteau fermé. La blonde se déplace dans la foule, se fond dans le décor. Disparaître de l’Institut n’avait pas été très compliqué, le week-end offrait des libertés plus grande et elle était - pour une fois - à jour dans tout ce qu’elle avait eu à rendre. Avec l’hostilité grandissante des homo sapiens envers les mutants, il n’était sans doute pas très prudent de sortir, instable comme elle était, mais elle en avait marre d’attendre, de se confiner dans sa chambre avec des livres de droit à défaut d’avoir mieux à faire. Elle avait cuisiné un gâteau pour Bobby, laissé un mot avec la trace d’un baiser au rouge à lèvre et était partie prendre l’air bien pollué de New York City. Les entraînements n’étaient pas rentables, quoiqu’elle veuille en dire, elle continuait à se liquéfier par réflexe au moindre projectile et passait régulièrement au travers des objets. Une vraie plaie, cette mutation. La combinaison qu’elle tenait d’avant son amnésie semblait avoir de grandes propriétés d’adaptation, supportant bien mieux le changement d’état et conservant son élasticité, raison pour laquelle elle avait choisi de la porter, quitte à ce qu’Iceberg lui fasse un infarctus à son retour, persuadé d’avoir sous les yeux le fantôme d’un passé moins passionnel.

Un mouvement attire le regard trop bleu. Une silhouette vaguement familière qu’elle a d’abord cru rêver. Une de ces silhouettes reconnaissables entre mille, gravée dans sa mémoire, à laquelle les derniers évènements ne lui avaient plus donner l’occasion de penser. Arsene. Le gentleman cambrioleur. Non, il ne pouvait pas avoir été là, il était trop doué, trop discret et pourtant elle a cru voir un rideau bouger, plus haut dans le bâtiment hors de prix, dans une résidence éteinte. Quelle heure était-il ? Assez tard pour que le soleil ne frappe plus les fenêtres de cet étage. Curieux. Sur la flânerie la curiosité l’emporte et elle finit par se glisser dans l’entrée, montant calmement les escaliers. Elle hallucinait forcément.

« Ca me manquait d’interrompre ton petit loisir douteux, darling. » Snow était passée sous la porte, liquéfiée avant d’avoir pu approcher de la poignée. Le manteau laissé dans l’entrée, elle ne portait plus que la tenue blanche, le bustier retenu par une accroche passant derrière sa nuque et de longs gants ; de quoi clairement trancher avec la X-Woman qu’il avait rencontré bien des semaines plus tôt. Même les cheveux blonds n’étaient plus tressés, laissés libres ; elle n’était pas en mission, elle ne l’était plus depuis l’accident, depuis l’évasion des mutants, depuis le désastre avec North. Visite de courtoisie, impromptue, qui faisait ressortir un trait de caractère que personne au sein de la X-Mansion ne connaissait - il faisait, malgré lui, renaître le charme d’une Snow Queen perdue dans les méandres des années. Elle ne savait rien de lui, rien d'autre que ce que les médias reléguaient, que ce que sa réputation laissait entendre et le visage trop dissimulé ne permettait pas d'en distinguer clairement les traits. Si tel avait été le cas, Prudence aurait constaté qu'Arsène et Dorian Caine ne faisaient qu'un, que si elle flirtait impunément avec le premier, le second en rirait. Toutes ces histoires de Super Héros, de Villains marqués, de double-identité rendaient les relations pluq complexes que de raison. Y avait-il vraiment une limite à ce que l'on pouvait faire, un loup sur les yeux et des capacités hors normes en action ? 

« Tu ne m'en veux pas trop de t'avoir laissé en paix si longtemps, j'espère, sinon il faudra que je me fasse pardonner. » Un sourire en coin, l'oeil malicieux, elle observe le regard de l'homme, cherchant un signe de contrariété ou d'amusement. Rien n'assurait à Snow qu'il se souvienne d'elle, pire : qu'il ne prenne pas peur après l'avoir vue sortir de nulle part. Autrefois, elle passait par les fenêtres ou se retrouvait projetée malgré elle sur sa scène de crime. Le calme ? Très peu pour eux. Ne pas être au beau milieu d'un combat en le croisant lui laissait l'occasion de discuter, d'apprendre à connaître le voleur préféré des minettes. Si, si, il ne fallait pas nier, elle était certaine qu'il faisait fantasmer les adolescentes.
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La cible du jour ? Le patron d’une PME. Comment ça je ne joue pas à la loyale ? Mais détrompez-vous mes chers, car je fais cela dans les règles de l’art. Ce n’est pas parce qu’on ne possède pas une entreprise lourde de plusieurs millions de dollars (tel Oscorp), que l’on est pas un escroc. Ou que l’on ne retient pas des milliers de dollars sur le dos de ses employés qui gagnaient à peine de quoi vivre convenablement. Alors oui, cette fois, c’est une petite entreprise, mais il faut aussi penser à eux, ceux des gros bébés sont, au final, pas les moins bien lotis. Anna avait fait ses recherches et ramené les plans dont je pourrais avoir besoin. Pendant plusieurs semaines je les ai étudié, appris par cœur presque, avant de finalement prévoir un plan. Un plan qui me donnait deux voire trois entrée et tout autant de sortie si ce n’est plus. Certaines plus…inhabituelles et bruyantes que les autres, mais au fond, tant qu’on arrive à sortir, c’est le plus important, non ?

Et enfin, le jour J. Si dans la journée je n’ai rien fais de particulier, le soir venu, me voilà enfilant ma tenue noire, prévoyant les quelques petites choses qui pourraient me servir, mais pas d’arme. Au grand damne d’Anna qui n’avait de cesse de me demander comment je comptais m’en sortir si jamais je me faisais surprendre. Ce à quoi je ne répondais pas, hormis pour un petit sourire en coin qui voulait lui signifier que j’avais les choses en main. Et le fait est que, mauvais jeu de mots mis à part, c’était vrai : j’avais mon pouvoir, cette mutation accidentelle qui me protège. Jamais ne l’utiliserais pour volontairement blesser – ou pire, tuer – des gens qui tenteraient d’arrêter es actions. Mais l’utiliser pour créer des diversions ou simplement ralentir mes détracteurs, cela, oui, sans aucun problème. Autant que cela serve à autre chose qu’à me gêner dans le reste de ma vie de tous les jours.

J’arrivais dans l’appartement de luxe, la bouche d’aération était trop proche du rideau à la fenêtre pour empêcher ce dernier de bouger lorsque je descendis. Mais à cet étage, qui le verrait de toute façon ? Apparemment, quelqu’un devait l’avoir vu, ou alors Anna a cafté notre plan, parce qu’à peine suis-je arrivé, ait pris le temps d’observer – admirer – la collection d’art en tout genre que cet homme possédait pour repérer le tableau derrière lequel se cachait le coffre (ce type était prévisible à un point où ça devenait effarant), que j’entendis une voix s’élever derrière moi, sons légers et amusés et je me retourne, calmement, ou presque ; j’admets avoir été victime d’un léger tressaillement de surprise. Pourquoi me retourner comme une furie de toute façon ? Une fois la surprise passée, il ne reste que le fait qu’on vous ait vu et retrouver. Courir maintenant ne servirait à rien, il faut attendre la bonne occasion.

Ce que je vois me laisse pantois un instant. Prudence, ou devrais-je dire Snow ? Car ce soir, c’est Snow qui se trouve en face de moi, Arsene, et non pas Purdence devant Dorian. Sa phrase m’amuse et je lève un sourcil intrigué, alors que mes yeux parcourent et retiennent les différences d’avec la Snow que j’ai rencontré il y a des semaines de cela. La plus flagrante différence reste sa tenue. Une combinaison blanche qui rappelle de quoi la jeune femme est capable. A cela, je sens mon sang s’agiter dans mes veines avec l’adrénaline qui arrive. Ce soir ne sera pas un casse comme les autres, parce qu’il y a quelqu’un ; quelqu’un que je connais aussi en dehors de cette vie de cambrioleur et que je ne veux pas mettre en danger. Pourtant elle joue la carte du charme et de la provocation, et je ne peux m’empêcher d’entrer dans son jeu et je lui réponds, forçant ma voix à se faire plus grave afin de ne pas faire voler en éclat mon identité. Habituellement je ne prend pas le risque de parler durant un coup mais là…

"Mais pas du tout. Cependant je dois bien avouer m’être demandé ce qu’il advenait de toi…"


Je fais quelques pas, gardant une distance entre nous tout en me déplaçant dans la pièce, évitant à tout prix de lui tourner le dos.

"En revanche, que tu sois venue seule m’intrigue…"

Ce qui, en soi, était vrai, mais cela me permettrait aussi de savoir si elle est vraiment seule ou s’il y a d’autres X-Men près à surgir de l’ombre pour l’aider à me capturer et m’amener à la justice. Mais il me vient alors une seconde question.

"Soit tu es particulièrement silencieuse, sot tu avais une clé. J’espère que l’homme qui vit ici fait partie de ta famille, je regretterais presque de le voler…"
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« Don't let a thief into your house three times. The first time was enough. The second time was a chance. The third time means you're stupid. »
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« 
Mais pas du tout. Cependant je dois bien avouer m’être demandé ce qu’il advenait de toi… » Ce qu’il advenait de Snow ? Un mystère. Disparue des radars. San Francisco, délicieux souvenir qui déjà s’échappe et lui manque. L’accident, qui reste présent mais dont l’impact s’amenuise. Reste cette nouvelle mutation très imprécise. Elle avait été particulièrement occupée, entre rééducation et réadaptation sociale, avant de se perdre dans des craintes souvent infondées. Elle ne devrait pas se trouver là, elle ne devrait pas penser à se confronter à ce cambrioleur hors pairs, cela dit, elle restait persuadée qu’il n’était en rien une menace. Il ne tuait pas, fait notable. « Je cherchais un appartement. » Moqueuse. Ca n’était pas vrai, ils le savaient tous les deux et l’ironie ornait volontairement la voix de miel. Si elle cherchait un appartement, elle avait visiblement jeté son dévolu sur celui-ci, et autant dire qu’il n’était ni en vente, ni dans ses moyens - quoique le dernier fait lui était théoriquement inconnu.

« En revanche, que tu sois venue seule m’intrigue… » Il est curieux. Soit. Elle se contente d’un sourire en coin. Il a peur de se prendre une armada d’X-Men sur le coin du nez ? Il n’était même pas la cible, les fois précédentes. Un dommage collatéral, un cambrioleur croisé par hasard, un malchanceux parmi la population. L’existence du monde tournait pendant qu’eux mettait la leur en danger, à sa battre invariablement contre les mêmes ennemis. « Qu’est-ce qui te le prouve ? » Elle bouge. Elle se décolle du mur et s’avance. Il joue à garder la distance, à ne pas lui tourner le dos - ridicule. Que craignait-il ? Qu’elle le glace et le laisse ainsi, à la merci du propriétaire légitime des lieux ? Tristement comique mais pas dans ses projets. Il n’était cependant pas sensé le savoir. « Soit tu es particulièrement silencieuse, soit tu avais une clé. J’espère que l’homme qui vit ici fait partie de ta famille, je regretterais presque de le voler… » Aucun bruit n’a signalé son arrivée, aucun mouvement dans la pièce jusqu’à ce qu’elle apparaisse, venue de nulle part. « Peut-être que mon compagnon vit ici.. » Mutine, elle avance, elle aligne les pas comme une funambule sur les jointures du carrelage, le son délicats des talons compensés comme rythme, et elle lui tourne autour telle une lionne face à un autre fauve. « .. peut-être que c’est mon gentil tonton, mh ? » Elle esquisse un autre sourire, parce qu’elle n’a aucune envie de dévoiler toutes ses cartes. C’est un voleur, un hors la loi, il n’a pas besoin de savoir ce qui la mène entre ces murs ni la manière dont elle était rentrée, pas de suite, c’était bien plus drôle, ça distrayait. Quelque part, elle l’aimait bien. « Ou que tu as oublié de répertorier une entrée. » Mettre en doute les facultés d’Arsène pour le faire réagir, pour qu’il parle encore. Marre de l’enfermement, de la routine, de l’ennui, Snow avait bien envie d’un peu d’adrénaline, de nouveauté, loin des interdits, des devoirs. Elle avait un monde à redécouvrir et le plaisir d’apprendre à connaître un peu plus le Lupin des temps modernes par ses mensonges était aussi une manière de revivre.

« Aurais-tu des failles, Arsène ? » Aurait-il été capable de laisser un fait lui échapper, là, alors qu’il était sur le point de réussir un casse ? Pourquoi faisait-il cela, d’ailleurs ? N’était-il capable de rien d’autre que voler ? Il n’avait rien d’un criminel sanguinaire qui jouit de la souffrance des autres alors oui, Snow était intriguée. Derrière les yeux clairs, cependant, rien d’autre qu’un impénétrable mystère.
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Une chose que j’aimais particulièrement chez cette jeune femme : son aptitude à la répartie. Moi qui faisais bien trop souvent des casses où je ne croisais personne, où je n’avais aucune interaction avec un autre être humain, avoir de temps en temps ce genre de rencontre était amusant. D’autant plus quand je connaissais déjà la personne en face. Je devais pourtant reconnaître que c’était dangereux ; je ne savais pas quelles étaient les intentions de la X-Woman, si elle était simplement là pour me retarder, en attendant que la cavalerie arrive (si cavalerie il y avait), ou si elle allait m’arrêter pour de bon cette fois, mais ce qui était sûr c’est que je prenais des risques, plus que je ne devrais. Anna allait hurler quand elle entendrait ça. Si elle en entendait parler en premier lieu. Je ne doutais pas de ses capacités à ce niveau-là d’ailleurs donc je sentais venir la soufflante d’ici, mais passons.

"Tu as des goûts de luxe à ce que je vois. Mais je t’en blâmerais pas…C’est vrai que la vue est magnifique"


Dis-je sans pour autant la quitter des yeux. Double sens ? Tout à fait. J’aimais jouer de cette séduction qui me servait d’arme principale dans même dans ma vie de tous les jours. Si j’avais de la chance que ce soit une femme en face ? Enfin…Vous me connaissez très mal, me serais-je retrouvé avec un homme en face j’aurais probablement utilisé la même réplique. Je ne me limite pas à cela, il faut le savoir. Quant à ma vie privée, cela est une autre question qui n’a pas lieu d’être en ce moment même.

Je garde mes yeux sur elle, tenant compte du reste de mon environnement, mais je fais en sorte de ne pas la lâcher des yeux. Elle ne semble pas prompte à un coup déloyal, mais j’ai appris à me méfier avec le temps. Je hausse un sourcil sous mon masque, penchant légèrement la tête sur le côté comme pour lui concéder le point. Elle a raison après tout, rien ne me garantit qu’elle ne soit pas venu accompagnée, elle attend peut-être simplement le bon moment pour frapper. Alors je change de sujet, j’essaie d’en savoir plus, sans jamais lâcher ce jeu de répartie entre nous. Sans surprise, elle y répond et c’est amusé et ravi que je l’écoute, un sourire amusé sur mes lèvres. Nous nous tournons autour avec elle, tous les deux et elle lance un coup que je considérerais comme presque bas ; elle suppose que j’ai oublié une entrée. Or je sais parfaitement que c’est impossible. Nous avions tous les plans, avec Anna, depuis la construction de l’immeuble. Toutes les modifications apportées au bâtiment ont été notées, répertoriées, prises en compte dans le plan. Il est impossible que nous ayons raté une entrée. Maintenant…Elle est une mutante. Je sais qu’elle peut contrôler la glace, je l’ai vue à l’œuvre (et n’ai d’ailleurs pas manqué de me faire la remarque mentale qu’aussi semblables leurs pouvoirs puissent-ils être, ils sont dans des camps opposés), mais qui sait de quoi d’autre elle peut être capable ? Je sais lancer des décharges de zéro absolu, mais aussi de créer un champ de froid. Ce dont elle ne sait rien (à priori). Peut-être pouvait-elle passer à travers les murs ? Ou que savais-je encore ? En tout cas, je ne répondis pas à sa provocation première. La seconde en revanche…

"Errare humanum est, il est bien possible que j’en ai. Mais dans ce cas tu m’aide à m’améliorer si je découvre mes propres failles par ton biais. Cela ne serait-il donc pas…Contreproductif à ta mission première, protéger les gens ?" Oui, je sais, c’est un coup bas, et pourtant légitime "A moins que tu ne sois décidée à m’arrêter, mais dans ce cas, nos petits jeux prendraient fin…" je pose une main sur mon menton "Voilà bien un dilemme qui se présente à toi…"

Ou pas, mais je jouais, plus qu’autre chose là. J’avais suffisamment d’informations sur l’appartement et les alentours de l’immeuble pour me trouver une voie de sortie rapidement si j’en avais besoin. C’est pour cela que je pris le pas d’avancer vers elle, sans pour autant lui tourner le dos.
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«
Tu as des goûts de luxe à ce que je vois. Mais je t’en blâmerais pas…C’est vrai que la vue est magnifique. » Les goûts de luxe d’une vie lointaine. Des goûts de luxe pour une petite gamine de la haute bourgeoisie, qui avait gardé de son éducation mille petites saveurs, un oeil avisé sur ce qui valait son pesant d’or. Elle a la sensation d’avoir laissé tout cela dans une autre existence, vue de l’extérieur. Un petit quelque chose de nostalgie. Elle aurait pu vivre dans ce genre de demeure, avec son héritage, avec la fortune familiale, à forger une carrière normale, dans un quotidien normal. Elle aurait pu, comme là, glisser les doigts sur le bois raffiné d’une table, laissant entendre le son de ses talons sur le parquet hors de prix, chaque jour après une journée bien remplie. Au lieu de quoi, elle faisait ces gestes dans une combinaison moulante blanche, face à un cambrioleur, dans une demeure qui n’était pas la sienne. « Laquelle ? » Sourire en coin malicieux pour une réplique de charme. Quelle vue ? Celle qui plongeait sur les hauteurs d’une ville jamais vraiment dormante ou sa silhouette taillée pour la fuite, la séduction, l’aventure ? Nier qu’il était charmant était inutile, mais il ne valait pas Bobby et la douceur de son regard. Elle lui renvoyait la balle de son propre compliment. Une pointe étrange de manque à la pensée de l’Iceberg alors qu’elle cherchait à s’échapper de l’institut, plus tôt.

« Errare humanum est, il est bien possible que j’en ai. Mais dans ce cas tu m’aide à m’améliorer si je découvre mes propres failles par ton biais. Cela ne serait-il donc pas…Contreproductif à ta mission première, protéger les gens ? » Le rire s’échappe. Son rôle serait donc de protéger les gens ? Elle n’était pas très convaincue de l’affirmation. Certes, X-Woman ça a son lot de codes dans l’imaginaire collectif, de devoirs très spirituels envers une humanité bien ingrate qui ne différencie pas ces personnes en noir des autres Super-Héros.. de là à accorder un total crédit au fait que son objectif soit, continuellement, de protéger ? La bonne blague. Comme si elle ne pouvait pas exister indépendamment des principes de la X-Mansion. Comme si Spider-Man et autres Mega-Trucs n’avaient pas leur lot de noirceur et de mauvaises actions. « A moins que tu ne sois décidée à m’arrêter, mais dans ce cas, nos petits jeux prendraient fin… » C’est trop bête, elle avait oublié ses menottes ! Elle secoue doucement la tête, pour signifier que non, elle n’était pas là pour ça, que non, elle n’était pas venue l’arrêter, le mettre en prison pour gros larcins intempestifs. « Voilà bien un dilemme qui se présente à toi… » Terrible.

Il avance, elle aussi. Une sorte d’étrange duel. « Donc si je te suis bien, tu crois que j’ai forcément de bonnes intentions ? Sans vouloir t’offenser, tu n’es pas un criminel d’assez gros calibre pour déplacer une orde de X-Men. » Sourire doux pour paroles déplaisantes, on faisait passer la vexation avec un ton de miel. « Tu cherches quoi au juste ? C’est pour le fun ou parce que tu manques de finances ? » La curiosité, un vilain défaut. Les hommes avec un masque sont toujours si mystérieux. Une sale manie. Ca faisait fondre les adolescentes, ça attisait les fantasmes. Snow, ça l’agaçait. Elle ne pouvait rien lire sur le visage, elle ne pouvait rien percevoir des traits,  elle ne pouvait pas voir s’il mentait, s’il se jouait d’elle, s’il était sincère.

« Lupin serait-il fauché ou en quête d’une plus grande célébrité ? » Contourner, se caler contre le bois, croiser les bras. Un jeu de chat et de souris qui se jaugent sans jamais rien céder, sans réel but pour autant. De la séduction sans objectifs, des batailles verbales sans motifs.
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