Jeunesse


Le jeune Allen est né et a grandit au Paradis, ou tout du moins dans un lieu qui y ressemble fortement. Une mer turquoise, des plages de sable blanc, une flore luxuriante et une météo parfaite. Vous la sentez venir la carte postale ? Bienvenue à Hawaï ! Si la plupart des gens y pensent comme la destination de rêve pour y passer des vacances géniales, Allen y pense comme à sa maison, le lieu où il se sent chez lui, plus qu'ailleurs, bien qu'il ait quitté l'archipel il y a des années. Ses parents possèdent une petite maison au bord de la mer, avec un ponton et un petite bateau amarré. Il en rêve parfois d'ailleurs. Il aurait aimé y revenir et faire comme si rien ne s'était jamais passé, comme s'il n'était jamais parti.

La famille Gold était du genre très soudée. Les disputes n'y duraient jamais longtemps et on passait tous les dimanches midis chez le grand-mère pour le repas de famille traditionnel, alliant saveurs du continents et saveurs exotiques et fruitées de l'archipel. La grand-mère en question était ce qu'on appelle une native, ce qui s'est perdu rapidement au fil des générations, si bien qu'Allen ne possède aucun trait hawaïen, contrairement à son père. Il est par ailleurs fils unique, bien que ses parents aient essayé longtemps de lui donner des frères et soeurs, mais a eu la chance de grandir avec ses cousins, qu'il voyait presque tous les jours. Son père était militaire de carrière, respecté par ses pairs, si bien que sa femme et son fils étaient eux aussi très connus à Pearl Harbor. C'est peut-être également ce lieu mythique qui poussa plus tard le jeune homme à rejoindre l'armée. Bref, son enfance pourrait se résumer à une bonne dose d'amour, des séances de pêche au thon le weekend et des repas du dimanche. Le climat de l'île et l'invasion constante de touristes béats arborant fièrement des colliers de fleurs donnaient au petit Allen la sensation d'être un enfant privilégié. Il n'était pas pour autant dispersé, bon élève, il donnait à ses parents de grands espoirs pour l'avenir.

Il avait de temps à autres quelques contacts avec le continent par le biais de sa famille maternelle, tout aussi affectueuse que sa famille paternelle. Les parents de sa mère vivaient dans le Michigan, près des grands lacs, et il était leur seul petit fils, autant dire qu'il était très aimé. Il les voyait peu bien entendu car la famille ne roulait pas assez sur l'or pour se payer régulièrement des billets d'avion, mais il toujours pu compter sur cette famille lointaine, qui l'a par la suite beaucoup aidé.

On parle également beaucoup de l'adolescence, des changements hormonaux, un passage difficile pour les jeunes gens. Pour Allen, pas de transition brutale, tout s'est fait en douceur, et il n'a jamais connu de crise d'adolescence, pour le plus grand bonheur de ses parents. Néanmoins, le modèle de son père lui procurait une forme d'admiration mêlée de jalousie. Très tôt, il a émis le souhait d'intégrer les marines, comme son père avant lui. Sa mère, qui voyait ainsi les deux hommes de sa vie risquer leur peau pour servir leur pays, était très peu enthousiaste, ce qui n'était pas le cas de son père, empli de fierté paternelle à l'idée d'avoir orienté son fils vers une carrière qu'il savait prestigieuse, à l'image de la sienne.

L'âge de raison


Allen s'est engagé dans l'armée à dix-huit ans, juste après être sorti du lycée. Pour lui, c'était un double défit : se montrer à la hauteur de la réputation paternelle tout en se démarquant de l'image d'un père auquel on le comparait sans arrêt. C'était un fait, Allen était un jeune homme très doué. Très endurant, intuitif, avec un talent inné pour le commandement en situation de crise, bien qu'il ait toujours été d'un naturel discret. Cependant, il faut bien souligner le fait que ce jeune homme ne savait pas vraiment qui il était. Il cherchait encore ses marques et sa place dans le monde. Si l'armée semblait bien lui convenir, il s'est avéré plus tard que cela ne le satisfaisait pas autant qu'il se l'imaginait.

Son talent lui a permit de gravir rapidement les échelons jusqu'à devenir sous officier en un temps record. Son père était empli de fierté, ce que son fils lui rendait bien en soulignant en permanence qu'il avait suivi ses traces, mais en faisant toujours mieux que lui. Peu de temps après, il reçu une affectation sur le continent, ce qui constitua une première épreuve pour ce jeune homme qui n'avait jamais rien connu d'autre que le cadre paradisiaque du pacifique, à l'instar de la plupart de ses frères d'armes. Arrivé à Baltimore, non loin de Washington, il continua à gravir les échelons à un rythme soutenu. Il passait le plus clair de son temps lors de ses permissions dans la maison de ses grands parents maternels, qu'il ne voyait que très peu. Histoire de se ressourcer entre deux sites d'opération à bord d'un navire de l'US Navy. Il s'acclimatait comme il pouvait au climat plus rude du continent et amusa beaucoup ses compagnons quand il vit de la neige tomber pour la première fois.

Ses excellents résultats lui permirent par la suite de se faire repérer par la hiérarchie militaire qui lui proposa de l'incorporer dans les forces spéciales, la crème de la crème, alors qu'il était âgé de vingt-quatre ans. Il se trouvait enfin au coeur des opérations, chose dont il croyait avoir toujours rêvé. La vie y fut plus rude, mais elle comblait ses attentes, et sa famille était immensément fière de lui.

Environ un an plus tard, lors d'une permission dans un bar de Baltimore, il fit la rencontra d'Amelia. Une jeune interne en médecine venue fêter l'enterrement de vie de jeune fille de sa meilleure amie. Ils étaient tous deux passablement éméchés et une chose en entraînant une autre, il se retrouva chez elle et y passa la nuit. Cela aurait pu n'être qu'une brève passade, mais Amelia ne l'entendait pas vraiment de cette oreille. Elle s'accrocha à lui comme à personne d'autre avant. Il ne tarda pas à apprendre qu'elle était orpheline, sans plus aucune famille, et qu'il était le premier homme qui revêtait une telle importance à ses yeux. Avant Amelia, Allen avait eu quelques aventures, sans plus, les femmes ayant souvent du mal avec son charme très spécial, préférant de loin l'uniforme à son visage. Amelia devint rapidement sa petite amie et il passait dès lors toutes ses permission avec elle.

Durant cette période, le monde découvrit complètement abasourdi, l'existence des aliens et la menace potentielle que cela pouvait représenter. L'armée, complètement dépassée, prenait l'intervention des Avengers en partie pour un affront personnel et des rumeurs circulent parmi les soldats que la hiérarchie militaire est bien décidée à se mettre à la hauteur de ces envahisseurs suréquipés. Personne ne sait vraiment comment cela dit. De son côté, Allen prend conscience que quoi qu'il arrive, même les forces spéciales ne sont pas à la hauteur. Et pour cause, son équipe a été dépêchée à New York juste après la déclaration de l'état d'urgence. Il a vu les chitauris et les a combattu. Sans les Avengers, il serait sans doute mort, et ça, il s'en souviendra toujours. Jamais il ne fera le poids.

Amelia et Allen finirent par se fiancer. Ils avaient tous deux vingt-sept ans et la vie devant eux. Durant ces moments avec elle, il comprend qu'il ne veut plus la quitter et risquer sa vie loin d'elle et prévoit de quitter l'armée sitôt après leur mariage.

Première mort


Le 21 septembre 2014, à Hawai, Alexander et Nora Gold apprennent la mort de leur fils unique, Allen, au cours d'une opération en Afghanistan. La jeune Amelia, qui séjourne chez eux en attendant le mariage qui devait avoir lieu deux semaines plus tard, au retour de son fiancé, reçoit elle aussi un courrier. Il aurait été pulvérisé par un tir de roquette ennemi et il ne resterai de son corps que quelques fragments. Alexander Gold est effondré par la nouvelle et se démène pour qu'on lui rende tout de même ce qu'il reste de son fils. Il se heurte à sa hiérarchie de manière incompréhensible. Cela sème le doute en lui. Il joue de ses relations pour en apprendre plus, sans rien dire à sa femme ou à sa presque belle-fille. Deux mois plus tard, il est mis à la retraite, mais persuadé qu'on lui a caché ce qui est arrivé à son fils. Amelia est restée à Hawai, presque adoptée par la famille Gold qui la considère comme une fille, bien qu'elle n'ait jamais épousé Allen. La vie reprend lentement son cours, mais Alexander continue de chercher discrètement, après que l'on ait enterré un cercueil vide au cimetière des vétérans d'Honolulu. Au fil du temps, il acquiert la certitude que son fils n'est pas mort au combat.

En réalité, il s'en est fallut de peu. La mission d'Allen et de son équipe était d'investir un laboratoire ennemi. Selon les services de renseignement, cet endroit abriterai une nouvelle technologie d'armement qu'il serait désastreux de laisser ainsi entre les mains de terroristes. L'affaire est entendue. Neutraliser l'ennemi est facile, même si quelques tirs sont échangés dans la zone d'expérimentation, le laboratoire principal. En une fraction de seconde, un camarade d'Allen se rend compte que le sujet de l'expérience, si insignifiant qu'ils ne l'avaient même pas remarqué, a été détruit par un tir. De qui ? Mystère. Ce n'est qu'un petit morceau de caillou, un cristal de roche apparemment. Mais une épaisse fumée est répandue dans la pièce. L'équipe tousse et soudain, c'est un concert de hurlements qui retentit. Puis plus un bruit. Dans la confusion la plus totale, Allen n'a pas vu ce qui s'était produit. Un autre commando investit les lieux, ayant compris que quelque chose s'était mal passé. Par la suite tout s'est déroulé très vite.

Les médecins ont constatés la mort de tous les hommes, à l'exception d'Allen Gold, miraculeusement indemne, bien que choqué. Les circonstances étranges de la mort des autres membres du commando, dont on a retrouvé que des fragments de roche, poussent les médecins à pratiquer de nombreux tests sur Allen. Le diagnostique est sans appel, le patient a subit une forme de mutation génétique qui a durablement altéré son ADN, bien qu'il n'y ait aucun signe physique sur son corps. L'information remonte jusqu'aux responsables des projets secrets de l'armée, qui prennent immédiatement la décision de prendre en charge le soldat Gold. Ils le déclarent mort au combat et le transfèrent dans leur locaux. Mis à part le désordre dans son génome, il ne fait preuve d'aucune manifestation anormale. Allen tente plusieurs fois de refuser les tests et tente des évasions, ayant clairement compris qu'il s'était retrouvé dans une sale affaire qui le dépassait totalement, sans compter qu'il ne se sentait pas si différent, contrairement à ce que tous ces chercheurs ne cessaient d'affirmer. A plusieurs reprises, il fut soumis à des tranquillisants pour éviter qu'il ne blesse les médecins. Et toujours aucun signe étrange.

Quand ses pouvoirs se déclenchent pour la première fois, les médecins n'en attendaient pas tant. Lui non plus d'ailleurs. Alors qu'il saisit le poignet d'un homme en blouse pour l'empêcher de lui faire une injection d'on ne sait quoi, l'homme se mets à hurler de douleur tandis que son bras, puis tout le reste de son corps, se solidifie et prend une teinte dorée. Le voilà statue d'or massif. Bien qu'abasourdi, Allen tente sa chance. Tout ce qu'il touche de ses mains se mets à se changer en or et ses compétences de membre des forces spéciales font le reste. Il neutralise les caméras et les vigiles venus l'arrêter et finit par sortir du complexe militaire. Il les sème sans trop de difficulté et prend le parti de disparaître pour de bon. Cependant, au terme de cette évasion assez inattendue, il n'est pas question de le laisser disparaître dans la nature. On lui donne un nouveau nom de code, Midas. Allen Gold est définitivement mort.

Dean West


La suite s'apparente à une longue traversée du désert. Il prend peu à peu conscience que ce qu'il est devenu a détruit sa vie. Il ne peut plus rien toucher de ses mains et sait que ses ravisseurs le cherchent. Il sait également qu'il est mort aux yeux du monde et que rien ne peut devenir comme avant. Il est seul et prend néanmoins le risque d'aller se réfugier chez les parents de sa mère. Il ne leur révèle pas grand chose, mais son obsession à laisser ses mains hors de portée de quoi que ce soit mets sa grand-mère sur la voie. Lizbeth, de son prénom, comprend en effet de quoi il en retourne et sait ce qu'à subit son petit-fils. Et pour cause, Allen découvre qu'il lui est arrivé la même chose des années auparavant. Dans des circonstances différentes cependant. Lizbeth savait ce qu'elle était et que cela venait de son sang. La brume terratogène, comme elle l'appelait, elle y avait été exposée parce que c'était la volonté de son propre père. Une histoire de famille. L'expression qu'elle a employé quand Allen s'est décidé à tout lui raconter. Une histoire de famille qu'elle ne voulait plus perpétuer car son propre pouvoir lui avait causé bien trop de soucis. Elle ne voulait de cela ni pour sa fille, ni pour son petit fils. Son mari était au courant également, et avait approuvé sa décision.

Et c'est avec l'aide de ses grand-parents qu'il a décidé de ce qu'il allait faire ensuite. Dans un premier temps, Lizbeth lui a enseigné à contrôler ce pouvoir et déplorait qu'il n'ait eu aucune préparation. Quand Allen réalisa qu'il n'était plus un danger quand il portait ces fameux gants qu'il avait eu tant de mal à ne pas changer en or, ils préparèrent la prochaine étape. Il ne pouvait plus être Allen Gold. Il lui fallait une identité. Une petite chaîne de fer changée en collier d'or de vingt-quatre carats régla l'affaire auprès d'un excellent faussaire. Désormais, il serait Dean West, né à Camberra d'une mère américaine et d'un père australien. Ancien soldat en Australie. Il s'inventa une vie entière, laissant de côté l'ancienne, finie depuis un moment déjà. Ses grand-parents jurèrent de garder le secret sur sa survie et son état, et surtout, ils n'en parlèrent jamais au reste de la famille Gold. Il du renoncer à Amelia, mais pas sans savoir si elle allait bien. Apparemment, elle était restée à Honolulu, chez les parents d'Allen. Cela lui convint. Mais il ne pouvait pas rester dans le Michigan, il lui fallait partir, où on le retrouverait. Au bout de deux mois, il prit un bus tôt le matin pour New York, la ville où il pourrait être le plus anonyme qu'il soit possible.

Débarqué à New York, il s'adapta rapidement, comme on le lui avait enseigné. Son pouvoir lui permit d'être à l'abri du besoin, de se trouver un petit appartement à Brooklyn, et d'établir sa nouvelle vie. Il noua des connaissances en distillant des informations sur son faux passé. Il aurait été une erreur de se cacher de tous, il aurait été bien trop suspect. Qui s'intéresse à un type sympa qui aime discuter et rendre des services tout en racontant de petites anecdotes sur la vie en Australie ? Moins de monde que s'il s'était cloîtré sans parler à personne. Muni d'excellentes (bien que fausses) références, il ne tarda pas à décrocher un emploi chez Stark Industries. Un coup de poker, mais qui a payé ! Qui pourrait s'attendre à ce qu'un type en fuite trouve un boulot dans une des boîtes les plus en vues du pays ? Personne apparemment. Il continue sa vie comme il peut, et il s'en sors plutôt bien.

Malgré tout, il ne parvient pas à oublier sa famille, ainsi qu'Amelia. Comme il s'y attendait, Lizbeth a reçu la visite de l'armée, mais elle ne lui a pas dit comment elle s'en était débarrassée. Elle va bien, c'était le principal. Elle a même réussi à grappiller quelques informations. Apparemment, elle a apprit qu'il était toujours activement recherché et qu'on lui avait donné comme nom de code Midas. Dans d'autres circonstances il en aurait rit. Elle lui donne encore des nouvelles de sa famille. Amelia serait toujours à Hawaï, où elle a trouvé du travail. Sa famille le pleure toujours, à part son père qui semble croire dur comme fer que son fils est vivant et ne baisse pas les bras. Mais si l'armée le laisse tranquille, c'est bien parce qu'il n'a aucune chance de trouver quoi que ce soit qui corrobore sa thèse. Plus d'une fois, Dean a été tenté de le contacter pour le soulager enfin, mais il ne l'a pas fait. Il connait pourtant assez son père pour savoir qu'il le retrouvera un jour, et il l'espère, assez égoïstement, sachant pourtant que ce serait dangereux. Tout comme il espère qu'Amelia l'aimera toujours, comme lui est forcé de l'aimer de loin. Pas facile... Même après tout ce qu'il a traversé, il en pleure encore et rêve à la vie qu'ils auraient du avoir tout les deux. Et pour cela, il lui arrive de détester ce qu'il est devenu.
Mais il continue d'aller de l'avant, même si il sait que la vie qu'il s'est fabriquée n'est qu'un immense mensonge dont personne ne peut approcher sans risques...