it's a revolution, i suppose not affiliated • leave me alone | | | "Lost in Chaos" Seule. Aucune aide, aucun repentir, aucun espoir. Me voilà à affronter la vérité. J'aurais pu croire, un instant, que j'arriverai à faire disparaître cette tâche ancrée à mon nom. Mais ce n'était qu'illusoire. Jean Grey. Le Phoenix. La Destruction. Voilà les seules choses que l'on pouvait retenir de moi. Les traits changent, mais les souvenirs restent, et ceux là étaient écrits à l'encre indélébile. Je n'avais plus aucune illusion sur le simple fait que partout où j'irai, qu'importe la destination, mon identité rappellerait toujours le monstre que j'avais été et que je pouvais représenter. Pas d'échappatoire. Autant retourner là bas, à New York, où ailleurs, personne ne m'attendait. Elias avait raison en fin de compte, je n'aurais jamais du revenir. Pourtant je me refusais l'apathie. Mon âme se brisait, mais se renfermer ne servirait à rien. N'étais-je pas censée Lui montrer ce que nous pouvions être ?
New York se profilait devant moi, ses immeubles touchant le ciel, les glaces reflétant la clarté du soleil, une beauté architecturale, une illusion masquant l'horreur qui se tramait en son coeur. Tant d'âmes brimées pour le simple fait d'être née différentes. Mon instinct me soufflait, telle une voix d'outre-tombe, de charger, de me battre, de détruire cette situation pour en faire renaître la justice. Mais seule, contre tous, comment être certaine que je ne finirai pas dépassée par quelque chose de plus fort que moi ? Pouvais-je décemment prendre le risque d'y aller sans un minimum de soutien ? Sans savoir que quelqu'un sera prêt à m'arrêter si le Feu de la Rage l'emportait sur ma Raison ? L'Oiseau était calme, mais l'Oiseau était lié à mon être, moi, humaine, avec ses ressentis, ses émotions, sa colère... Pouvait-on raisonner une Entité Cosmique submergée par des sensations humaines quand nous arrivions à peine à nous même nous contrôler ? Alors j'observais, pensais, réfléchissais à tout ce que mes actions pourraient entraîner comme conséquences.
Et plongée dans mes réflexions, je mis un certain temps à remarquer l'agitation à quelques dizaines de mètres. Interloquée, je constatais avec effroi qu'un enfant âgé d'aproximativement 12 ou 13 ans courait, les yeux en larmes, le regard glacé de peur, comme si sa vie ne dépendait plus que de son endurance. Et non loin derrière lui, une dizaine d'individus dont je peinais à discerner les traits, mais dont les pensées horrifiques me percutaient comme un coup de poignard en plein coeur. Mutant. Monstre. Détruire. Je ne voulais rien savoir d'eux, je ne voulais pas comprendre les circonstances de leur acharnement sur ce gamin. Je ne voulais qu'une chose, m'interposer entre eux et lui, et les empêcher de lui nuire. "STOP." Ma main se leva dans leur direction, et le groupe vola quelques mètres plus loin. L'enfant s'est arrêté un instant et me regardait avec des yeux suppliant mais inquiets. Je n'avais pas le temps de faire les présentations. "Cours. Ne te retourne pas." et après une fraction de seconde d'hésitation, il s'enfuit et disparu de mon champs de vision.
Mais alors que je me retournais pour faire face au groupe de poursuivant, je pouvais que constater qu'ils n'étaient pas de simples citoyens épris de folies meurtrières. Purifiers, leur nouveau nom, les mêmes qui avaient attaqués l'Institut, les mêmes qui avaient tué Bobby. En tout cas pour la plupart. Leurs armes n'étaient pas le détail le plus choquant, je ressentais leur haine comme si elle était mienne, je lisais leur dégout, leur rage, et peinait à ne pas me laisser envahir par toutes ces sensations. Et c'est ainsi, luttant contre ces émotions négatives qui me menaçait, que je commencais à remarquer la baisse de luminosité environnante. La clarté du soleil disparaissait peu à peu, déconcertant également les poursuiveurs, tandis que le paysage même semblait se mouvoir et se métamorphoser sous nos yeux. Des colonnes immenses de feuillages et branchages denses se substituaient aux murs des quelques batiments et arbres environnant. En peu de temps, le décor s'était mu en un sombre enchevêtrement de haies géantes dessinées comme pour un gigantesque labyrinthe. Labyrinthe qui n'avait séparé que quelques un des ennemis de moi.
"Mais qu'est-ce que ..." Les 4 personnes en face de moi commençaient à se reconcentrer sur moi, comme si de toute cette scène, j'étais l'élèment le plus important. A moins qu'ils ne pensent que tout ceci provienne de moi ? Leurs armes braquées prêtes à faire feu, je jetais un regard en arrière, mais ne trouvais aucun abris, aucun endroit où m'enfuir, seulement une voie sans issue, sur laquelle mon pouvoir n'avait semble-t-il aucun effet. Les avais-je perdu dans ce chaos ? Ironique. Moi qui pensait avoir touché le fond, me voilà dans une situation encore plus chaotique... |
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