it's a revolution, i suppose not affiliated • leave me alone | | |
A place call home Le coin avait bien changé depuis les années. Non pas que Raphaël l'avait connu avant tous les évènements, au contraire, il n'y avait même jamais foutu les pieds. Mais il ne fallait pas être un vieux de la vieille pour savoir que des murs d'enceintes et une force armée pour les surveiller n'étaient pas le quotidien des habitants de la grande pomme. Le mutant alluma une cigarette à la lueur d'un lampadaire, protégeant la flamme du vent à l'aide de ses mains. D'aucuns diront sans doute que fumer était mauvais pour la santé, Raphaël leur répondrait sans doute que dans le monde actuel, il avait plus de chance de mourir d'une balle dans le front que de poumons noirci par le goudron. Il tira un coup avant de recracher la fumée qui offrait un véritable ballet dans ce halo de lumière. Qu'est-ce que le patron du club 42 faisait à cet heure-ci, hors de son sanctuaire alors que les animations battaient leur plein ? Il avait laissé à ses sœurs le soin de diriger le navire durant son absence, s'il y avait bien quelqu'un en qui il avait confiance, c'était bien sa fratrie. Lui, il observait ce qui se passait dans les rues, voir les mutants, séquestrés entre ces murs, sur cette île. Certains l'avaient choisi mais clairement pas tous encore moins depuis le dernier arrivage de résistants qui c'étaient fait choper il y a quelques jours. Raphaël lui, c'était un véritable cheval de Troie dans le système, voulant le détruire de l'intérieur. L'adage ne disait-il pas de garder ses amis proches et ses ennemis encore plus proche ? Alors il observait silencieusement, s'accoudant au lampadaire à côté de lui tandis que sa cigarette se consumait, tantôt entre ses doigts, tantôt entre ses lèvres. Il se demandait ce qui pouvait bien se passer en dehors de ses murs pour ses frères de sang, les autres mutants qui n'avaient pas encore été placé ici de force ou envoyé en prison. Il n'était pas sûr, bien que leur choix fût compréhensible, qu'il ait pris la meilleure des solutions. Il y avait des rumeurs, des on-dit sur les traques qu'on organisait encore contre eux. Ils étaient des animaux que l'on chasse, comment voulez-vous être efficace dans de telles circonstances. Son regard se plongea dans le bâtiment de l'autre côté de la rue, son propre bébé et les différents protagonistes qui en sortaient. Chacun d'entre eux pouvait être un mutant contre leur loi, mais il fallait avancer prudemment sur ce terrain glissant, ne pas se dévoiler trop tôt pour ne pas éveiller les soupçons et finir dans une autre dimension, entre quatre autres murs. La cigarette chuta à terre avant d'être écrasée par le pied de son propriétaire. Le mutant sortit alors de sa poche une petite boîte cylindrique qu'il ouvrit avant d'en ingurgiter une partie du contenu. Foutu pouvoir qui était toujours aussi douloureux malgré les années. Raphaël prenait tellement d'antidouleur que c'était presque devenu un repas à part entière. Cette dose quotidienne – toujours nécessaire même avec la puce lui empêchant d'utiliser ses pouvoirs - lui remettait les idées en place, un peu comme une claque à lui retourner la mâchoire. Il souffla après avoir remis la boîte dans sa poche, comme un soulagement avant de quitter le cercle de lumière pour poursuivre dans la rue. Les gens étaient parqués dans des petits appartements, le mutant regardant chaque fenêtre desquelles s'échappait une lumière. Combien avait dû quitter leur famille, leur maison pour venir ici, quitter une vie de luxe pour une vie dans un bidon ville. Serait-ce vraiment un endroit que l'on pourrait appeler chez nous ? |
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