Raphaël marcha au travers de l'appareil qui se mit à sonner. Ni une ni deux, des agents de sécurité aux mines patibulaires l'arrêtèrent. Le visage du jeune homme resta impassible tandis qu'il tendait sa carte de recensement. Les deux hommes grognèrent mais le laissèrent passer. Ils ne devaient pas être de grands fans des mutants mais ils ne pouvaient rien faire face à lui. Il était recensé et n'était pas considéré comme dangereux. Il avança vers l'accueil et se présenta, disant être attendu par Tony Stark. La jeune femme - sur-maquillée si on écoutait son avis - lui jeta un regard incertain. Raph soupira en la voyant prête à le renvoyer. Il pouvait sentir ses nerfs commencer à lâcher. Il était quelqu'un de calme habituellement mais les derniers évènements ne l'aidaient pas vraiment. Il reprit la parole d'une voix agacée.
« Bon, écoutez, je vois bien que vous doutez de moi mais Tony m'attend alors faites votre putain de boulot et appelez le pour vérifier. » Il ne jurait jamais mais, là, il n'en pouvait plus. Depuis qu'il s'était recensé, ses collègues le regardaient comme une bête curieuse et ne voulait plus avoir aucun contact physique avec eux comme s'il allait leur sauter dessus et utiliser sa mutation. Bordel, il ne l'avait pas utilisé depuis des années et il fallait qu'il
embrasse la personne pour ça. Comme s'il allait sauter sur toutes les personnes autour de lui comme ça... La secrétaire se crispa mais s'exécuta de mauvaise grâce. Lors de l'appel, ses sourcils se froncèrent et elle hocha la tête plusieurs fois avant de tendre un badge lui permettant d'atteindre l'appartement de Tony. Raphaël poussa un soupir et la remercia avant de prendre la route de l'ascenseur.
Une fois dans l'habitacle, ses méninges se mirent en mouvement. Est-ce que Tony était au courant pour son pouvoir ? Comment allait-il réagir ? Il espérait qu'il n'en ferait pas un drame... Il savait qu'il venait pour régler la paperasse concernant les virements de leur
père mais il espérait au fond qu'ils arriveraient à trouver une entente et ne pas perdre contact. Même s'ils se connaissaient depuis, Raph devait reconnaître qu'il avait envie d'avoir une vraie relation fraternelle avec le Stark. Depuis la mort de sa mère, il n'avait plus été proche de personne. Bien sûr, il avait ses collègues de travail mais ils n'étaient que ça : des collègues de travail. Alors que Tony... Il était son frère. Au fond, Raphaël savait qu'il avait besoin de ça, surtout vu les derniers évènements. Il poussa un soupir et fut presque surpris quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Il avança prudemment dans l'appartement. Personne n'était là. Il avança à nouveau, cherchant des yeux son frère - c'était tellement bizarre de penser ça.
« Tony ? » De la musique se fit entendre - forte, puissante, un vieux rock. Il pensa reconnaître un vieux groupe. Quel était leur nom déjà ? ABDC ? BCDC ? Il n'était pas sûr. Il ne savait plus. Il n'avait jamais été bon en matière de musique. Il se dirigea vers cette musique tout en observant les pièces qu'il traversait. En tout cas, on ne pouvait pas dire que Tony manquait d'argent. Pas que ce soit une nouveauté cependant. Mais le voir en vrai était autre chose que de savoir. Il finit par arriver dans une porte qu'il ouvrit d'un coup. Les décibels lui agressèrent les tympans et il fit un pas en arrière, prêt à refermer cette maudite porte qui l'avait protégée de ce boucan.
« Tony ! TONY ! » Voyant que ses hurlements n'avaient aucun effet et que son frère continuait de se déhancher tout en travaillant, Raphaël entra un peu plus dans la pièce et posa sa main sur l'épaule de son vis-à-vis. Il attrapa la télécommande et arrêta la chaîne stéréo ou qu'elle soit.
« Désolé de te déranger mais je crois que tu m'attendais. » Il eut un sourire contrit avant de reposer la télécommande.
« Bon, où sont les papiers dont tu m'as parlé dans le message ? » Il posa son regard dans celui de Tony.
« Pardon, je voulais pas être trop brusque. Je sais que ces derniers temps ont été assez difficile pour toi. Est-ce que ça va ? » Il voulait poser sa main sur son épaule, dans un signe de réconfort pour montrer qu'il était là pour lui. Sa main commença même à faire le mouvement mais il serra le poing et préféra s’abstenir. Il ne savait pas comment allait réagir Tony. Il détourna le regard, gêné face à ce qu'il allait faire. Bordel, pourquoi c'était si difficile ?