YOUHOUHOUUUUU. Il n’a jamais autant aimé son travail. En même temps, il faut être sacrément passionné de vélo pour kiffer pédaler toute la journée. On est d’accord. Mais depuis qu’il a découvert sa vitesse (ou qu’elle s’est déclenchée, il ne sait pas trop), il adore travailler. Il va presque au boulot avec le sourire. Un miracle ! Ce job alimentaire devient un moyen vital de dépenser toute son énergie. Sinon, y a aussi le tapis de course, mais il aurait trop l’impression d’être un hamster dans une roue. Alors, il préfère le vélo, le grand air (pollué) et l’extérieur. Vous voyez ? Bref, il adore pédaler à toute vitesse. Sentir le vent fouetter son visage. Éviter les voitures à la dernière minute. Se faire des frayeurs (Vous êtes sceptique ? Sentez l’odeur de patchoulis d’une grand-mère quand vous la frôlez d’un peu trop près et après, on en reparlera). Vivre des sensations fortes, quoi. Le vélo à plusieurs kilomètres heure est son équivalent d'un saut en parachute. Avec beaucoup plus de moucherons collés aux dents et de pollution. Certes. On ne peut pas tout avoir. Vous n”avez qu’à considérer que le vélo est le parachute du pauvre, okay ? Bref, Jared pédale. Concentrons-nous sur cette information. Juste qu’il pédale. Il se dirige vers le Queens lorsque son téléphone se met à tressauter dans tous les sens, sur son support. Un coup d’oeil suffit pour voir que Twitter s’affole. Enfin, sa communauté. Enfin, celle de The Mole. Bref, ça s’affole. Il freine (bizarrement, le vélo ne freine pas aussi vite qu’il avance) en plein milieu de la rue. Ben quoi ? On n’utilise pas son téléphone quand on roule. Ca marche aussi pour les cyclistes. Bon évidemment, il aurait pu s’arrêter ailleurs. Les conducteurs autour lui font très nettement savoir à coups de klaxon. Mais bon, ça ne change pas de d’habitude. Ils sont toujours en train de s’exciter les uns sur les autres dans les embouteillages. Y a quand même plus important. Comme ce règlement de compte qui semble avoir lieu en plein Bronx. Les tweets racontent des échanges de tirs entre quatre ou cinq individus. En pleine rue. Comme dans un film. C’est typiquement pour lui, ça ! Jared replace le téléphone sur le guidon. C’est ti-par ! Changement de direction. Il file dans son quartier pour mettre son costume. Lorsqu’il sort de chez lui, il ne prend pas la peine d’embarquer son vélo. Il ira plus vite à pied, sans les limites de la mécanique. En même pas une minute, le voilà dans le Bronx. Il en fait tout le tour jusqu’à trouver le lieu de tournage, pardon le lieu de l’affrontement. Est-ce que l’on peut parler d’affrontement ? Il ne connaît rien à ce genre de rencontres hostiles, lui. Faudrait qu’il enrichisse son vocabulaire de super-héros. Ca devient urgent. Est-ce que quelqu’un a un dictionnaire du super-héros à lui conseiller ? Non ? Alors, un cours, une formation, un stage ? Il a bien demandé à Thor, mais il a refusé. Et il n’allait pas prendre Deadpool comme maître de stage. Faut pas déconner ! Le gars est sympa, mais un peu trop sanglant au goût de Jared. Si c’est pour vomir son petit-déjeuner, c’est pas la peine. Du coup, il est en recherche de stage. A durée indéterminée, si ça vous intéresse. Et n’importe où. Il ne demande même pas à être payé. Il est seulement regardant sur son responsable (il veut une expérience qui pèse dans le game, vous comprenez ?).
Focus, Jared, focus ! Tu distribueras ton C.V. plus tard. Pour le moment, y a des gens qui tirent dans tous les sens et d’autres qui essayent de se planquer derrière les voitures. Jared observe la scène de loin. Il réfléchit (haha, quelle belle blague ! Jared ne réfléchit jamais), avant de foncer. Il se déplace dans la rue comme si tout était en pause. Les mouvements sont au ralenti. Les balles glissent doucement vers leur cible. Et c’est vers ces projectiles que Red Light se dirige. Il les récupère. Une par une. Il n’en oublie pas une seule. Oui oui, il a deux fois plus de rigueur dans la récupération des balles que dans ses cours quand il avait dix ans. En même temps, il disait à tout le monde qu’il était fait pour être super-héros, pas pour être un génie ! On en a la preuve aujourd’hui. Il déleste les gars de leurs armes. Et hop là ! Ils ne pourront plus faire bobo. Dommage qu’il n’y ait pas de fleuriste dans le coin, Jared leur aurait même offert des armes fleuries pour la peine. Mais y en a pas. Alors, ils n’auront rien, nah ! Il ramène toutes les armes devant la porte du poste de police le plus proche. Ca, c’est fait. Il revient dans le Bronx un quart de seconde après. Il dérape sur le trottoir. Les acteurs de la scène reprennent leur rythme normal. Les regards incrédules se succèdent. Et finalement, ils se cassent. Chacun de leur côté. Ils prennent leurs jambes à leur cou, sans trop comprendre ce qu’il s’est passé. Ils savent juste qu’ils ne peuvent plus faire leur gueguerre. Jared les regarde s’enfuir, un sourire de gamin sur les lèvres. Voilà du bon travail ! Et même qu’il n’a même pas eu besoin de frapper ou tuer quelqu’un (tu vois que c’est possible, Punisher !). Rien n’a été détruit (hein, les Avengers ?). Personne n’a été blessé. Enfin, il ne croit pas. Hé oh, il ne va pas non plus servir d’ambulance… si ? Manière, il n’a pas le temps de se poser la question. Il y a une femme qui observe la scène de loin. Elle n’a pas l’air d’avoir peur. Et c’est ça qui est étrange. Il fronce les sourcils. Il se rapproche d’elle, à une vitesse normale (faut qu’il reprenne son souffle, le petit). “Hey vous ! Qu’est-ce que vous faites là ?” Est-ce que Jared a peur, à cet instant précis ? Lui ? Naaaaaoooon. Il n’a jamais peur. Il veut être super-héros depuis qu’il est en âge de rêver. Tout ceci, ce n’est qu’un jeu géant, un moyen de vivre sa passion, une chance de voir son souhait s’exaucer. Alors non, il n’a pas peur. Il ne craint même pas de mourir. Que voulez-vous que je vous dise ! Le mec passe son temps à se mettre en danger, dans sa vie de tous les jours. Pas besoin de costume quand vous êtes maladroit et que vous passez la journée au milieu de voitures. Il s’est déjà cassé des dizaines d’os. Il s’est ouvert le corps à de nombreuses reprises. Il fait des passages réguliers aux urgences. La mort, il la connaît. C’est une vieille amie. Sous l’identité de Red Light, il prend juste un peu plus de risques. Légèrement plus. Rien de bien inquiétant… non ? Alors, même si cette femme est une menace, il s’en fiche. Il attend de voir. Au pire, il est rapide. Qu’est-ce qui peut lui arriver ? C’est elle qui va se prendre un mur en essayant de le frapper. Haha. Ce serait bien mérité. Ben oui ! On ne frappe pas les gens, voyons ! On n’apprend rien aux gens ?
Bon quand même, elle lui dit quelque chose, cette femme. Il y a un truc qui lui rappelle une connaissance. Mais qui et pourquoi ? Très bonne question. Et puis, vous avez vu son comportement ? Elle devrait fuir ! Elle devrait être effrayée. Elle devrait courir au secours des autres. Au lieu de cela, elle est parfaitement sereine. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez elle, oh ? “Est-ce que l’on se connaît ?” Ouais hein, parce qu’il est pas débile. Il sait reconnaître une personne quand il l'a déjà vue. Sauf qu’il ignore qui elle est. Bon d’accord, il est débile. Peut-être qu’il se trompe. Peut-être qu’ils se sont croisés un soir de beuverie. Peut-être que la vitesse lui joue des tours. Peut-être que… Oh bon sang ! Il devient fou. C’est la seule explication. Qu’on l’emmène en hôpital psychiatrique !
L’appartement est peu meublé, seule une table au milieu d’une pièce qui serait en temps normal employé comme salon et quelques armoires qui n’ont aucune utilité. Et sur la table, une petite boîte que l’on pourrait facilement croire contenir une bague. Sauf qu’à l’intérieur se trouve une puce électronique qui vaut sans doute plus que le nombre de billets qui se trouve dans le paquet qu’elle tient en main. Elle ignore si elle effectue l’échange avec un vendeur ou un simple receleur, mais il perd des précieux millions sans s’en rendre compte. Comme on le lui a demandé, elle dépose le paquet contenant l’argent dans un des tiroirs de cuisine et s’attarde un court instant sur les autres paquets s’y trouvant. Soit il s’agit d’un amateur, soit d’autres transactions ont eu lieu aujourd’hui. Et quelles qu’elles aient été, le vendeur à intérêt à ce que Yelena ait la bonne marchandise. Il faut être suicidaire pour oser duper un mafieux mais des masochistes, il y en a pleins les rues. La jeune femme ne s’attarde pas non plus sur la température des lieux, il fait plus chaud dehors que dedans. Heureusement que pour ce genre de rendez-vous elle ne s’habille pas d’un tailleur, elle a beau avoir l’habitude du froid elle n’aime en rien le ressentir. Peut-être qu’il y un corps qui traine quelque part dans l’appartement, seule explication logique quand elle voit que l’air conditionné est bien en marche. Néanmoins, elle n’est pas là pour ça. Alors qu’elle vérifie le contenu de la petite boîte, elle entend des cris, des hommes qui haussent le ton et elle y reconnaît la voix d’un de ses complices. Il y a plusieurs raisons qui poussent Yelena à travailler seule. La première et la plus évidente et qu’elle ne fait pas confiance à grand monde, que voulez-vous, tout le monde se trahis pour un oui ou un non de nos jours. Et les criminels ont le penchant pour la corruption. Facile, quelques beaux billets et ces idiots perdent toute notion de loyauté. Encore faut-il qu’ils en aient un jour eu pour commencer.
Les premiers coups de feu retentissent et la jeune femme ne peut s’empêcher de ressentir un profond agacement pour ces abrutis. Il a fallu qu’on lui donne deux hommes de mains à la détente facile. Elle ne perd dès lors plus de temps, s’avance vers la fenêtre et observe la scène derrière le rideau. Trois hommes, loin de ressembler à des mafieux ou toute autre organisation, sans doute des petits criminels notoires qui ont vu les deux abrutis décharger les paquets. Et qui ont sans doute cru qu’il s’agissait de drogue, d’argent ou d’armes. Ça l’agace d’avantage, on ne lui a pas demandé de jouer les baby-sitters, elle n’est pas là pour ça et pourtant, alors qu’elle sort de l’appartement, tout en fermant la porte à double tour, elle ne peut s’empêcher de sortir à son tour son arme. Elle rencontre deux personnes en descendant les escaliers, qui préfèrent longer le mur en voyant ce qu’elle tient à la main, avant de se dépêcher de disparaître dans un des couloirs. L’Adaptoid ne leur prête pas attention, décidée à tuer les deux idiots qui l’accompagnaient, voir à tuer les trois autres si nécessaire. Elle n’est pas invincible aux balles mais est bien meilleure tireuse que les cinq hommes qui s’amusent à imiter une mauvaise scène de western. N’est-ce pas amusant d’avoir une pensée aussi ridicule, sans doute traine-t-elle trop avec le commun des humains. D’ailleurs, pourquoi diable se fatiguer à aider ses complices ? Ils n’ont aucune importance, l’homme pour lequel elle travaille actuellement le lui a bien fait comprendre. Et tout ceci n’a rien à voir avec HYDRA ou l’A.I.M. Yelena pourrait faire assassiner les deux hommes avant même qu’ils n’entrent dans le poste de police, ou même en sale d’interrogation. Elle range son arme dans la poche de son manteau et sors du bâtiment, n’imitant pas les individus paniqué qui courent pour s’éloigner de la scène.
Pourtant, si son intention venait de changer et qu’elle comptait s’éloigner, un éclair rouge attire son attention. Il est là. Évidemment. Rien ne peut jamais être simple, la police n’a sans doute pas encore été prévenue que lui est déjà là. Et parce que c’est lui, Yelena reste. Parce que s’il se faisait blesser d’une quelconque façon, ça l’agacerait d’avantage tout en l’amusant. Et alors qu’il récupère les balles, qu’il s’empare de chaque arme qu’il peut voir et que les cinq crétins en restent ébahit, elle voit ce qu’il voit, ressent cette énergie qui s’incruste dans chaque parcelle de son corps. Elle le voit partir, à toute vitesse mais comme s’il se mouvait comme les autres, avant de réapparaître un instant plus tard. Une seconde défile, les passants qui s’étaient allongés au sol dans l’espoir de ne pas se prendre une balle perdue se relèvent, ceux qui ont pris la fuite et se cachent au bout de la rue font de même. D’autres préfèrent prendre leur chance et se tirer d’ici, maintenant qu’ils ne risquent pas la mort au moindre faux pas. Son regard s’attarde sur les dits passants, trop, car elle voit un mouvement du coin de l’œil et lorsqu’elle y prête enfin attention, Red Light s’approche d’elle. Elle aurait dû jouer la ménagère apeurée. Mais elle porte un voile photostatique, a des cheveux bruns au lieu de blond, il ne sait la reconnaître et bien qu’elle pourrait prétendre être sous le choc, sa décision se fait dès qu’il lui adresse la parole. Elle est tentée par sa vitesse, souhaite lui apprendre que la vie est bien un jeu mais celui qui lui s’amuse à jouer. Que ceci est dangereux, car bon sang, il ne semble réellement pas posséder d’instinct de survie et Yelena ressent en elle se besoin de lui faire voir, de lui faire comprendre. Au point de lui briser la nuque ? Non. C’est sans doute ce qui est le plus étrange, ce qui l’oblige à hausser les épaules tout en soupirant. Agacée, mais pourquoi ? Jared est un idiot. Red Light l’était bien avant lui, pourtant, c’est la même chose et là tout se complique. Elle a les mains dans les poches, tient toujours l’arme dont elle avait précédemment eu l’intention de se servir. “Est-ce que l’on se connaît ?” Oh. Oublions la vitesse, même si elle sent cette dernière s’emparer de chaque muscle, que le monde semble soudainement bouger l’entement et qu’elle se doit de se concentrer pour éloigner cette dernière. Il ne peut faire le rapprochement, un jour peut-être. Ou jamais, jamais c’est bien aussi. Et d’une voix plus aigüe elle lui répond « Pas encore. » Avant d’appuyer sur la gâchette sans sortir son arme de sa poche. Il ne se prendra pas une seule balle, il est rapide et c’est pour cette raison qu’elle n’hésite pas à tirer à bout portant, même si à la limite c’est les jambes qu’elle vise. Et à peine le dernier coup de feu retentit-il qu’elle suit le mouvement, d’accord, ça risque de lui sembler suspect qu’elle puisse le suivre, même si seulement visuellement car s’il s’éloigne d’un pas elle ne pourra plus l’atteindre. Elle enchaine donc avec un coup de pied circulaire, s’attendant cependant à se faire contrer. Ne pas employer le don de Red Light ne va pas lui faciliter la tâche, mais la Veuve Noire ne recule jamais devant un challenge.
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Dernière édition par Yelena Belova le Ven 21 Oct - 12:34, édité 1 fois
Hey, regardez, il est observé ! Il a sa première fan. Mais siii, c’est forcément une fan. Sinon, pourquoi est-ce qu’elle resterait debout, bloquée près d’une scène dangereuse, hein ? Il en sait quelque chose. Jared fait ça quand il croise des super-héros. Il fait même pire : il fonce tête baissée au milieu du danger pour apercevoir les héros de plus près. Et puis, en prenant des risques, il a quand même une chance sur deux d’être en danger et donc, d’être sauvé par Thor. Ouais, parce que si quelqu’un d’autre essaye de le sauver, il mord. Il veut être seulement protégé par le dieu asgardien. Il a ses exigences ! Alors, cette femme doit être pareille. Elle doit avoir une passion immodérée pour le beau Red Light. Forcément ! Ouais, Jared a un côté diva. On ne le refera pas. Vous croyez qu’elle veut une photo ? Mais oui, forcément. Allez, il va être sympa, il va le lui proposer. En plus, elle semble incroyablement mystérieuse. Genre, elle a plein de secrets. Genre, elle n’est pas comme le commun des mortels. Il aime ça. On ne s’ennuie jamais avec ce type de personnes. On apprend toujours à leur contact. Et puis, mince quoi, il est un super-héros. Il doit avoir sa foule d’admiratrices en délire. Sinon, ce n’est pas drôle ! Chaque héros a ses fangirls prêtes à lui arracher son costume. Hm ? Bien sûr que si, je n’invente rien du tout. Promis. Bon okay, mais prenons Spider-Man. Qui ne rêverait pas de lui enlever ses collants d’araignée, hein ? En tout cas, Jared serait le premier. Pas pour voir son caleçon, rhaaaaan. Pour voir son visage, sapristi ! Y a que ça qui l’intéresse. Savoir ce qu’il y a sous le masque. Ca doit être la même chose pour la jeune femme. Elle meuuuuuuurt d’envie de lui arracher son costume (en plus, il a des abdos et son petit fessier est moulé dans le costume, miam miam). Elle a sûrement déjà remarqué ses beaux yeux clairs. Elle est sûrement sous le charme de son humour. C’est bon. Ne dites rien, elle est amoureuse. M’enfin, c’est forcément ça ! Sinon, pourquoi elle resterait, hein ? Elle ne rougit même pas en le voyant approcher. Même pas timide, la demoiselle. Ca lui change de Jazz qui est toujours en train de rougir. Ou de lui arracher ses vêtements, elle aussi. Schizophrène, un peu, la meuf. Bon, alors, voyons qui est cette jolie brune. HAN ! Vous croyez qu’elle a plein de photos volées de lui ? Il en a bien de tous les super-héros qu’il a croisés. C’est pour son blog, voyons, n’appelez pas la police ! Vous vous moquerez moins quand les musées s’arracheront ses photos exclusives et qu’il sera devenu milliardaire ! Hé ouais, les mecs. Vous serez jaloux ! En attendant, ben, il est pauvre et il continue de jouer le coursier maladroit, en retard et nul. Voilà. Il attend avec impatience qu’on le contacte pour ses photos. Si vous connaissez quelqu’un, je peux vous donner son numéro de téléphone. Ca vous intéresse ? Non ? Okay, tant pis. Bref, concentrons-nous sur l’action en cours : Jared est arrivé à deux mètres de la jeune femme. Il ne se rapproche pas plus. Hé oh, il n’est pas fou. Il ne va pas devenir une cible facile si elle tente de le kidnapper. Il prend quand même ses précautions. Jazz pourrait être fière de lui ! Peut-être qu’il pourrait même négocier pour avoir la dernière part de pizza en récompense… hein hein, bonne idée !
"Pas encore." Mais dites donc, c’est qu’elle a une jolie voix aiguë, la jeune femme ! Il pourrait presque se laisser séduire, tiens. Presque. Non parce qui’l n’oublie pas qu’il est l’insaisissable Red Light. Faut pas déconner ! S’il s’offre à toutes les femmes qui le charment, il laisse le monde entier s’effondrer. Oui, le poids du monde repose sur ses épaules. Vous êtes effrayés ? Vous avez raison. Nous allons tous mourir parce qu’il aura réussi à être déconcentré par une envolée de pigeons. On est foutu, les amis. Bon, il l’aime bien cette fan. Sa première. En tout cas, la première qu’il rencontre. Ils doivent fêter ça… autour d’un café, ouais, voilà ! Ce ne sera pas du tout bizarre de voir un mec débarquer en costume rouge. DU TOUT. NARMOL. Tout va bien. Mais oui ! "Tu t’appel..." Il est coupé par la première détonation. Le bruit typique d’une balle tirée. La réaction est immédiate. Son corps se met à vibrer à travers l’espace. La scène tourne au ralenti, sauf lui. Il jette un coup d’oeil derrière lui, à la recherche de la menace. Rien. Pas une seule personne pour les menacer d’une arme. A moins qu’un smartphone dont le flash est enclenché soit une arme ? Hein hein, le petit malin ! Mais non, ça ne peut pas être ça. Alors, il repose son regard sur la jeune femme. Non, pas elle. Ce n’est pas possible. Il en a mal au coeur. Il est blessé au plus profond de lui. Il saigne de tristeeeesse. La trahison est douloureuse ! Elle était pourtant sa plus grande fan. Elle était pourtant sur le point de décrocher un café avec Red Light. Qu’est-ce qu’elle lui reproche ? Qu’est-ce qu’elle n’aime pas ? La couleur de son costume ? Son immaturité ? Sa vitesse ? Peu importe, ils auraient pu négocier. Ils auraient pu discuter. Il demande le divorce ! Il la destitue du statut de première fan ! Hors de question que cette folle dingue représente son fanclub. NO WAY. Il avance dans la direction de la jeune femme. Il évite la première balle avec un basculé en arrière digne de Matrix (d’ailleurs, c’est sa principale inspiration. Manque plus que le grand manteau noir et les lunettes de soleil). Il attrape la deuxième balle. Puis la troisième. Il évite la dernière en dérapant sur le côté. Le temps reprend son cours. "Heeeeeeey ! Ce n’est pas poli du tout !" Où est-ce qu’elle a été élevée, bon sang ? Y a que les mafieux et les Russes pour se comporter avec autant de brutalité ! Ils auraient au moins pu discuter, se présenter, échanger des blagues, se donner des nouvelles de la famille, pleurer devant Titanic et partager une pizza. Mais non. Cette femme fait les choses de travers ! Elle n’a pas été élevée correctement. Définitivement. Vous croyez qu’elle a déjà regardé un Disney ? Peut-être bien que non, vu comment elle se comporte. Elle serait du genre à tuer la mère de Bambi, elle ! Si, je vous jure. Et mais attendez, elle se déplace aussi vite que lui. Okay, c’est bon, il sait. Elle a des roulettes sous ses chaussures. Sinon, il ne voit pas d’autres explications. La super-vitesse n’est pas si répandue que ça. Faut pas déconner. Il a le regard ailleurs quand il se prend son pied dans la gueule. Il est projeté par terre, avec une bonne grosse douleur à la mâchoire. Sérieux ? Genre, elle ne pouvait pas venir pour un autographe, il faut qu’elle l’abîme ? Comment il va l’expliquer à ses collègues ? Elle n’y a pas pensé, forcément ! "BORDEL ! Mais t’es qui ?" Il se redresse rapidement. Faudrait pas devenir une cible facile. Déjà qu’elle lui a sûrement cassé trois dents, lui a coupé un bout de langue et lui a infligé un hématome violacé. Faudrait pas déconner !
Ah oui, et il aime bien discuter avec les gens qu’il va ensuite coffrer. Qui a dit que le boulot de super-héros était solitaire ? Pas du tout ! On se fait des amis, même parmi les gens que l’on arrête. Oui, bon, peut-être pas. Mais Jared a envie d’y croire, alors on ne dit rien. Il a quand même réussi à être le pote de The Punisher, ce qui n’est pas rien. "C’est quoi ton problème ? Tu veux qu’on se batte ? Tu veux pas juste une photo comme tout le monde ?!" Question con, vu le coup qu’il s’est déjà pris. On ne peut pas faire plus clair. On se croirait dans une cour de récréation où les gamins se jettent sur la gueule ! Ca tombe bien, Jared n’était pas le moins doué. Même s’il était (est) maladroit, il arrivait à se débrouiller pour assommer ses camarades. Enfin, pas vraiment assommer, hein. Ne vous inquiétez pas. Cela dit, ses petits poings ne seront pas très utiles face à une ninja. Et voilà ! Il a supplié Jazz pour qu’elle lui apprenne des techniques de combat et elle a toujours refusé ! Elle va s’en mordre les doigts, s’il crève là ! Elle va voir ! Quoi ? Noooon, il ne l’a jamais supplié pour être dispensé de ses cours. Pas du tout. Sa flemme ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. II prend une profonde inspiration (quand on court, faut maîtriser sa respiration, sinon on a un point de côté, écoutez le pro !). Il se met à courir autour d’elle, en espérant qu’avec ses roues cachées, elle n’arrivera pas à le suivre. Bientôt, elle est encerclée par le traînée rouge. Lorsque Jared se décide enfin, il balance son poing en direction de la jeune femme. Hé oui, les gars, il a appris à donner des coups de poing super-puissant, merci la vitesse. Cela dit, il n’a pas encore pris de cours de survie face à une ninja rapide. Alors, on ne sait jamais, il pourrait rater son coup.
Elle ne le croyait pas imbu de sa personne. Non. Loin de là. Jared est de nombreuses choses mais ça ne fait pas partie des mots qu’elle utiliserait pour le décrire. Non. Les hommes sont souvent égocentriques, plus que les femmes en apparence. Certains peuvent se permettre de l’être, d’autres le deviennent. Tout compte fait, ce n’est en rien de l’orgueil mais une erreur à ne pas commettre. Car il s’avance vers le danger, naïveté peu contrôlée, tel un débutant ou un enfant à qui l’on apprend à marcher. Yelena n’est pas là pour lui apprendre quoique ce soit, elle y pense un instant, l’envie lui vient car tôt ou tard son imprudence lui coûtera la vie. Depuis quand la vie d’un autre l’intéresse donc ? Depuis quand ressent-elle le désir de voir un autre être vivant vivre sa vie, sans jamais avoir à souffrir ? Fautive en tout point, s’attacher aux autres est inacceptable. Pions, simples soldats ou innocentes victimes à utiliser à sa guise pour mieux accomplir ses missions. Lui, cet homme actuellement habillé d’un costume rouge, n’est qu’une mission. Comme les autres. Foutaises. Au début. Peut-être. L’Adaptoid se rebelle, se souvient qu’une telle preuve de faiblesse la conduira à la mort. Elle connaît ces idées, émotions qui s’entremêlent. Lika. Doux sourire, lointain souvenir d’une voix enfantine. Première et seule amie, dernière lumière dans un monde plus qu’obscure. Si la russe devait citer le nom d’un être qu’elle avait un jour aimé, sincèrement et profondément aimé, elle citerait le nom de cette élève de la Chambre Rouge. Sans jamais oublier que ce sont ses mains qui l’ont asphyxié. Quand bien même ressent-elle toutes ces choses qu’elle ne devrait se tolérer ressentir. Au bout du chemin le choix reste le sien. La décision finale lui revient et si la mort est la seule solution, le coursier aura ce destin. La première détonation le coupe dans son élan, elle l’entend, s’agace d’avantage au fait qu’il semblait vouloir.. quoi exactement ? Lui demander son nom ? Dans quel but ? Cela n’a pas d’importance, il esquive, bien évidemment, avant de comprendre que c’est elle qui vide la moitié de son chargeur.
Il a beau être rapide, le garçon se prouve aussi être lent. Elle ne devrait voir qu’un éclair rouge mais le voit bouger, intercepter les balles et que voilà donc, s’amuserait-il à en faire une collection ? "Heeeeeeey ! Ce n’est pas poli du tout !" Paroles ignorées, Jared est un idiot, c’est officiel. Non pas qu’elle ignorait sa façon d’être, ce qu’elle trouve adorable en temps normal.. Adorable ? Elle n’a pas le temps de se préoccuper de cette pensée-là, Dieu seul sait d’où cette dernière lui est d’ailleurs venue. Ne pas laisser le temps à son adversaire de se reprendre, erreur commise sans qu’elle ne s’en rende compte, elle est déjà en mouvement quand elle se rend compte qu’elle va trop vite. Pas aussi vite que lui, mais trop pour une humaine avec seule défense l’art du combat au corps à corps. Satisfaction temporaire lorsqu’il se prend le sol, Yelena se concentre autant sur lui que sur sa partie Android qui ne semble pas enclin à la laisser agir sans copier les dons de Red Light. "BORDEL ! Mais t’es qui ?" Et il parle encore.. Il faut qu’elle y mette du sien et qu’elle lui défonce la mâchoire, car au plus elle l’entend, au plus elle a envie de lui dire qu’un combat n’est pas une interview. Pourtant, l’air hautain qui se peint sur son visage cache tout autant un sourire au coin. Depuis le temps qu’elle souhaite se mesurer à lui. Avec ses propres capacités et non en copiant celle du mutant. « Et toi, qui es-tu ? Un wannabe super-héro ? » Elle sait, le voit dans son attitude et redoute justement ce trait de personnalité. Car c’est un gamin, certes ils ont le même âge, mais mentalement ? Non, pour Yelena, Jared est un adolescent qui vit dans un autre monde, c’est bien, pas du tout quand on souhaite être comme ceux qui s’opposent à des forces qui les dépassent. Finalement, elle devrait peut-être l’égorger pour l’éviter un autre sort aux mains d’êtres bien plus cruels. Ou le neutraliser et lui amputer une jambe.. les deux, question qu’il ne tente pas sa chance avec une prothèse. Un ricanement l’échappe en l’entendant encore prononcer des idiotes, irréfléchi, voilà ce qu’est Red Light. L’Android voit le mouvement, Yelena elle est figée sur place, un pied devant l’autre alors qu’elle s’apprêtait à s’approcher pour lui passer l’envie de parler. Il passe à côté d’elle, puis de l’autre, lui tourne autour tel un vautour le ferait autour d’une carcasse. Plus de documentaires après minuit. Normalement, elle ne devrait pas savoir le voir, pas savoir suivre le mouvement, elle s’en souvient, c’est déjà ça. Néanmoins, elle voit.
Elle a beau se concentrer d’avantage sur la trajectoire, elle voit le coup arriver, s’oblige à ne pas riposter car à cette vitesse, elle n’est pas censée savoir l’arrêter. Ses muscles protestent, son instinct également. L’Android qu’elle est devenue s’adapte mais n’aime pas pour autant jouer la comédie, pas au point d’être touché physiquement, blessé même. Elle ne s’attendait pas à la puissance qui se cacherait derrière ce simple coup de poing. Elle ne trébuche pas, non, le premier qui ose lui dire ça elle lui passe la langue à l’agrafeuse. Mais la force du coup est inattendue, même si elle le voit venir et que par réflex, elle use de son bras gauche pour réceptionner le coup, il va comprendre qu’elle le voyait venir et vraiment, depuis quand est-elle incapable de se battre sans ses capacités d’Android ? Son corps heurte le sol quelques mètres plus loin, aucun entrainement ne change le fait qu’elle n’a pas la corpulence d’un homme et les quatre-vingt-dix kilo de muscles qui vont avec. Elle ressent la douleur à son épaule qui a prit le choc contre l’asphalte, la douleur au bras qu’elle n’a pas utilisé pour esquiver le coup mais dans le simple but de ne pas finir avec des côtes fêlées, ce qui ne change pas est son temps de réaction. À peine rentre-t-elle en contact avec le sol qu’elle se redresse déjà.« Mon problème, wannabe, c’est que tu as fait fuir les crétins que j’allais abattre. » Sa voix garde un côté plus aigüe, son regard prend une lueur plus sombre et le voile, création fantastique, lui permet d’être quelqu’un d’autre sans qu’il ne le sache. Sortant la deuxième arme à feu de sa poche elle tire sur Red Light tout en s’avançant vers lui. Son temps de réaction est nettement au-dessus de la moyenne sans qu’elle n’ait à utiliser sa vitesse, elle compte dessus car en réalité ce n’est pas lui qu’elle vise, non, mais les passants derrière lui, tétanisés par la peur et figés sur place comme des cibles à abattre. Il souhaite être un super-héros et ça le rend prévisible, facile à manipuler en telle situation. Les balles ne toucheront pas leurs cibles, Red Light les récupèrera bien avant qu’elles ne passent à côté de lui et bizarrement, ça lui plaît. Car rapide ou non, il faut moins d’une seconde et demie à Yelena pour faire les six pas qui les séparent, prête à assener un coup de pied en visant la jambe droite du speedster tout en lançant son propre coup de poing, visant la mâchoire, car le silence, ça vaut tout son poids en or et Red Light à la langue trop pendue, bien trop.
Il en a vu des films d’action. Avec des armes. Avec des sabres. Avec des ninjas. Il a vu aussi beaucoup de vidéos. Pas seulement des vidéos de chats trop mignons ou de bébés qui rigolent. Naaaah. Il a aussi vu des vidéos de Black Widow qui se bat. Il a poussé jusqu’à regarder des combats d’arts martiaux. Des trucs bien bien bien flippants, si vous voulez son avis. Autant dire qu’il ne se lancera jamais dans ce sport. 1/ Il s’exploserait la mâchoire en voulant reproduire le geste le plus simple 2/ Il ne saurait pas faire de cri de ninja (comment ça, ils ne crient pas ?) 3/ Il aurait trop peur de se faire casser la gueule. Donc, il se tient éloigné de ce sport. Pourtant, il n’avait pas peur quand il était jeune. Même l’inquiétude d’être égratigné ou de se briser un os. Il était courageux. Oui, bon, d’accord, il jouait seulement au basketball. Cela dit, je ne veux pas vous contredire, mais au basket, les contacts peuvent être assez violents. Surtout si vous trichez et que vous cherchez l’équipe adverse. Hé ouais. Jared en sait quelque chose. Il avait cinq ans, ça va. Et il a récidivé il y a trois mois… BON CA VA. C’est pas bien de tricher, je le sais. Bouhouuu, pas bien, beurk caca. Il sera puni. Vous êtes contents ? En attendant, si on pouvait se concentrer sur la femme qui essaye de lui faire la peau, ce serait bien, non ? Histoire qu’il ne crève pas pendant qu’on discute de ses non-exploits sportifs. Merci. Cela dit, il préfère voir en elle une fan passionnée. Tous les super-héros ont une fan psychopathe qui tombe amoureuse d’eux et qui fait tout pour les conquérir. Peu importe si c’est flippant, passionné et encore flippant. Plus elles font peur, plus elles arrivent à communiquer leur amour. Enfin, on va dire ça. Cette inconnue fait partie de ces folles dingues. Ca se voit. Regardez son regard rempli d’amour et de haine. Elle l’aime, ça crève les yeux. Elle l’aime et elle le déteste, du coup, elle lui tire dessus. Désolé, darling, mais il est pris et en plus, il n’est pas très sensible à ce genre d’avances. C’est… un peu trop direct. "Et toi, qui es-tu ? Un wannabe super-héro ?" PAUUUUUUUUUUUSE. Est-ce qu’elle serait en train de lui proposer d’interpréter la chanson des Spice Girls ? Est-ce qu’elle croit vraiment qu’ils vont monter un girlsband là, en pleine rue, alors qu’elle essaye de le dépecer ? Okay, Jared en est ! Il veut ! Il a envie de se dandiner sur des chansons bêtes et d’avoir des couettes. Il a toujours rêvé d’avoir des couettes… Ouhlaaa, attendez, on le perd. On va plutôt prendre le message tel quel : elle ne le croit pas capable d’être un super-héros. La vexation totale ! Et elle, elle s’est vue ? Elle essaye d’être une super-vilaine, sans savoir viser ? Vous avez vu comme il a réussi à éviter toutes ses balles. Nulle, nulle, nulle. Try again. Euh non, oublie. Ne try pas again, s’il te plait. Il a une famille, une petite-amie. Il a un chat ! Qui s’en occuperait s’il n’était plus là, hein ? Pitiiiiiiéééé. "Un wanna… NON MAIS OH ! Tu peux parler, toi. T’essayes de te la jouer super-méchante, mais ça marche pas avec moi. Tu ne me fais même pas flipper !" Et franchement, qui a peur d’elle, actuellement ? Après un rapide coup d’oeil aux alentours : beaucoup de monde. Ils se planquent tous. Genre ! Les gars, vous n’êtes pas courageux. Ce ne sont que quelques petites balles, voyons. Vous ne craignez rien. Sortez de lààààààà.
Heureusement qu’il s’est échauffé avant de partir, sinon il aurait pu se faire mal en lui mettant ce crochet du poing. Mais bon, il est comme ça, Jared. Héroïque, spontané, fort. Un peu fou. Il faut l’être pour se mettre en danger #modestie #humble #lemecnesesentplus En tout cas, madame fait moins la maligne, le cul par terre ! HA HA, DANS TA FACE, LA BRUNE. On ne va pas dire que Jared kiffe frapper les gens, mais on ne peut pas non plus dire qu’il n’est pas satisfait de voir qu’il a fait mouche. Hé oh, faut reconnaître le bon boulot ! Attendez, la meuf est déjà debout ? Mais comment elle fait ! Même son chat n’est pas aussi preste ! Et ne parlons même pas de Jared, surtout après une soirée arrosée. "Mon problème, wannabe, c’est que tu as fait fuir les crétins que j’allais abattre." Il lève les yeux au ciel et écarte les bras. Quoi ? Elle aurait voulu qu’il ne fasse rien ? Non mais oh, il est un super-héros ou il ne l’est pas ? Et puis, si elle n’est pas contente, c’est pareil. Elle avait qu’à pas laisser traîner ses cibles n’importe où. Quand c’est comme ça, on les attire ailleurs. Surtout pas dans un lieu public. Il y a certaines règles qu’elle devrait apprendre, histoire de ne pas tuer la petite Sophie qui va à l’école ou le vieux Ernest qui va acheter son journal. Ils n’ont pas une école de super-vilains pour ça ou un truc du genre ? Faudrait y songer, les amis. "Fallait arriver plus tôt !" Ouais, d’abord ! Ca, c’est de la répartie, Jared ! De toute manière, ce n’est pas parce qu’il lui vole ses cibles qu’elle doit se mettre à tirer dans tous les sens. Est-ce qu’elle ne serait pas un tantinet capricieuse et jalouse ? Hmmm, si, je crois bien. Allez, il va lui offrir un chocolat chaud et un croissant, elle arrêtera de bouder. Hé merde ! La voilà qui revient à la charge. Est-ce que quelqu’un pourrait l’assommer ? Allez, les gars, on prend des risques ! Il voit l’arme pointer dans sa direction. Les balles sortir. Il se met en action. La première est interceptée. La deuxième part déjà dans la direction d’une mère de famille qui pousse son bébé. Quand je vous dis que la meuf ne sait pas viser ! Pourtant, Jared était juste devant elle. Incapable de regarder où elle tire ! Désespérant. Les vilains ne sont plus ce qu’ils étaient. Il pousse la mère et la poussette à l’abri d’une voiture. Et c’est reparti. Dans sa course, il arrête de nouvelles balles et met à l’abri plusieurs cibles. Il retourne à sa place initiale. Histoire de faire comme si de rien n’était. On y croit, on y croit. Sauf que le comité d’accueil lui réserve un coup dans la jambe et un autre dans la mâchoire. Quel beau programme. Et sinon, il a le droit de dire non ? Sa jambe s’affaisse et le poing achève de le foutre par terre. Il est sonné, mais il se remet sur pieds. Okay, cette ninja est plus rapide que prévue et surtout, elle ne veut pas le laisser tranquille. Il remue la mâchoire et passe sa langue sur toutes ses dents, histoire de faire un état des lieux. Tout est opérationnel. Faudra taper plus fort pour le faire taire. "HEEEEEEYYY ! MAIS CA VA PAS DE FRAPPER LES GENS COMME CA !" Cette femme est une sauvage. Je vous jure ! Elle ne peut pas contrôler ses pulsions ou quoi ? Oooooh, mais attendez… est-ce qu’elle ne serait pas en train d’exprimer toute sa frustration entre se défoulant sur lui ? Elle ne peut pas l’avoir, alors elle le lui fait payer. Mais oui ! Allez, il peut bien lui faire un bisou (sur la joue, faut pas abuser), si elle promet de laisser les innocents tranquilles. Alors, marché ?
Il se déplace lentement autour d’elle. Il est hors de question de se la jouer cible facile en restant immobile. Cela dit, vu ce qu’il a pu observer de sa vitesse, c’est pas en marchant lentement qu’il va l’embêter. Mais bon, on va dire que c’est un début. Et puis, il a bobo à la jambe, je vous rappelle ! "Faut te calmer, ma vieille ! Tu vas les retrouver, tes gars ! Tu pourras les tuer tranquillement, pas besoin de me frapper ou de viser des innocents. Ca suffit les caprices !" Vous le reconnaissez ? Mais siiii, le ton qu’emploie les parents pour gronder les enfants. On est en plein dedans. Sauf que ledit parent a vingt-six ans, qu’il est encore un gamin dans sa tête et qu’il n’est pas du responsable. En fait, il est même mal placé pour faire des leçons parce qu’il n’a jamais écouté sa mère. C’est pas tout, mais va falloir se débarrasser de la ninja brune. Il profite de tourner autour d’elle pour observer les alentours. Il cherche un truc. N’importe lequel. Non, pas ce caniche. Pas ce vélo. Ah, et pas le déambulateur de cette grand-mère. Son regard revient sur le caniche. Hein hein. Mais nooon, n’appelez pas Brigitte Bardot et la SPA, il ne va pas balancer le chien sur la jeune femme. Tout de suite, vous imaginez des choses atroces ! La confiance règne, bravo. "D’ailleurs, tu sais quoi ? Je crois que la police va les coffrer avant toi, si tu restes là. Tu devrais y aller." Ceci s’appelle une diversion. Hé ouais. Vous êtes jaloux de ses compétences ? Normal, il est teeeeellement doué. Bon, maintenant qu’il lui laisse une chance de s’en sortir, il faut qu’il agisse. Et vite. Ca tombe bien, la rapidité, ça le connaît. En un éclair, le voilà qui défait le caniche de sa laisse (à toi la liberté ! Cours, vole, fuis, mords, nage !). Il retourne aussitôt vers la ninja super-rapide (oui, il est jaloux, mais faut pas le dire) pour la saucissonner avec la laisse. On est d’accord : ce n’est pas la corde la plus solide et la plus longue qui existe. En trois secondes, elle peut facilement s’en défaire. Mais il est fier de son coup. Il n’y a qu’à voir son grand sourire et ses poings sur les hanches. "Alors, on fait moins la maligne, hein ? J’ai du boulot qui m’attend, moi, et comme je suis sympa, je te laisse là." Il n’oublie pas qu’il est censé travailler. Hé oh, il n’est pas comme Stark ou Rogers, il a besoin de gagner sa vie pour continuer à jouer les super-héros. On ne se demande jamais combien peut coûter un vrai costume de héros avant de devoir en porter un réellement. Et puis, il a un loyer à payer. Ca m’étonnerait que Thor l’accepte comme colocataire. Donc, pas le choix ! Il joint son index et son majeur sur son front en un salut. Sur ces belles paroles, le voilà qui s’éloigne au pas de course.
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La ruelle. Où est la ruelle ? Mais si, vous savez, celle dans laquelle il a abandonné son vélo et où il s’est changé. Ah là ! Il dresse les deux mains en avant, juste à temps avant de se prendre le mur. En une seconde, il retrouve ses vêtements de civil ou plutôt, de coursier. Il retourne dans les locaux de son entreprise. Il n’a pas le temps de respirer que son patron lui tombe dessus. "HEMINGWAY ! J’ai essayé de t’avoir DIX FOIS." Jared lui adresse un grand et beau sourire. Des fois, il rêve d’utiliser sa vitesse sur lui. De l’assommer. De lui raser le crâne. De lui dessiner une jolie moustache au stylo indélébile. De l’attacher à un lit avec des menottes à fourrure rose. Et de le laisser là. Oh que oui, il rêve faire tout ça. D'un seul coup. Un fantasme, si on peut dire. Sauf qu’il est un garçon poli qui ne laisse pas parler ses envies. Naaaaah. "J’étais… au toilette. Vous avez du boulot pour moi, chef ?" Quoi ? Avec son patron, il a déjà égrené toutes les excuses possibles et inimaginables. Il n’a plus aucune imagination quand il s’agit de se justifier. Il ne cherche plus très loin. D’un autre côté, qui a envie de connaître les détails de votre transit intestinal ? Personne. Ca a l’avantage de mettre mal à l’aise et de ne pas générer de questions en retour. Meilleure excuse ever. "Et c’est quoi ce bleu ? Non, laisse tomber, je ne veux pas savoir… file à cette adresse, tu dois récupérer un colis." Le bleu ? Aaaaah oui… il avait déjà oublié que la brune l’avait explosé. Il faudrait qu’il se trouve une poche de glace, histoire d’améliorer la situation. Pour le moment, il récupère le papier que son patron lui colle sous le nez. Il reconnaît immédiatement l’adresse : celle de la meilleure cliente de tous les temps. "Super, chef. Merci, chef !" Il se la joue petit soldat, histoire de faire oublier ses retards à répétition. Au moins, on ne pourra pas dire qu’il n’est pas obéissant. Il est même de très bonne volonté. Il accepte de traverser toute la ville pour récupérer et livrer un colis. Si ça, ce n’est pas de la dévotion, je ne sais pas ce que c’est ! "ET TU NE TE PERDS PAS AU TOILETTE SUR LA ROUTE." Il lève la main et la secoue, en mode “mais oui, mais oui, t’en fais pas, chef”. Il est déjà dehors, prêt à récupérer son bolide et à foncer dans les rues de New-York. 3. 2. 1. GOOOOOOOO. Les paysages défilent bien moins vites que d’habitude. Il essaye d’avoir l’air d’un cycliste normal, vous voyez ? Il ne peut pas se permettre d’être remarqué quand il a le visage découvert. Cela dit, ça ne le gênerait pas de courir partout sans masque. Esprit de contradiction, bonjouuuuur. Après vingt minutes, il arrive à la bonne adresse. Il abandonne le vélo, après l’avoir emprisonné à un lampadaire (désolé, mon pote). Il examine l’interphone jusqu’à trouver le nom qui l’intéresse. L’appareil se met à grésiller. C’est à lui de parler ! "Bonjouuuuur ! Jared d’Hermès. Il paraît que tu as un colis pour nous." Oui, Hermès. C’est l’entreprise de coursier. Il faut dire que ses patrons n’ont pas eu beaucoup d’imagination sur ce coup. Tant pis, ça ne dérange pas Jared. Tant qu’ils le payent, il ne va pas se plaindre !