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 Des nuances de plumes (WARCEA)

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Décembre 2013, État de NY


La neige…
C’est elle qui m’a incité à sortir aujourd’hui. J’avais envie de la voir, de la sentir sous mes pieds, mes mains, glisser sur mes plumes qui s’humidifieraient presque aussitôt à son contact. Je sais qu’il n’aime pas quand je lui fait ce caprice, parce que je souhaite souvent y aller seul. Aujourd’hui encore, je le supplie de me laisser y aller, même s’il n’était clairement pas rassuré. Je n’ai pas de téléphone, je n’en ai jamais eu… et je doute qu’on ait assez de fonds pour pouvoir s’en payer un chacun. Me laisser dans cette jungle, ce n’était pas tant un cadeau pour une personne aussi pessimiste que lui. Dix minutes de retard et il pourrait penser que je ne reviendrais plus jamais. Mais j’avais l’habitude de retourner au nid, même après avoir passé toute un après-midi à découvrir cet environnement qui n’était pas - encore - le mien. Je n’étais pas complètement idiot non plus, enfin je crois… je n’allais pas faire mon tour dans la ville proprement dite. En fait, ça ne m’intéressait pas plus que ça pour l’instant. Puis… je n’arrivais pas vraiment à m’exprimer en anglais. Rencontrer des gens qui ne parlent pas la même langue, c’est assez angoissant pour moi. Dans un tout nouvel environnement en prime… et si on me demandait d’où je viens ? Je saurais répondre mais de là à… et si j’étais contrôlé ? Bon, je crois que notre nouvelle famille a arrangé certaines choses, mais je n’aimais pas vraiment mentir. En plus ça se voyait trop… je sais pas. Il faudrait peut-être que j’apprenne à mentir aussi ? Mieux…. Ça risque de devenir plus que nécessaire ici…

Je suis parti à tire d’ailes et avais suivi les chaînes de montagne que j’avais vues au loin. Les montagnes Catskill, c’était comme ça que ça s’appelait, même si je ne le savais pas encore. Je m’étais arrêté sur un rocher où j’avais manqué de glisser, n’ayant pas pensé au givre qui avait pu s’installer dessus. Je me rattrape aussitôt en battant un peu de mes ailes aux teintes rougeoyantes, profitant de la vue un instant.
Ici, c’est différent. Il y a la neige mais il n’y a pas le paysage que j’ai connu, que j’aime tant. Les monts Apuseni que j’ai pu survoler pour la première fois avec papa, bien des années après les avoir découvertes la première fois, à savoir derrière les barreaux de ma cage. Pendant des années j’ai voyagé sans profiter réellement de ce qui était mon pays… du moins, c’était ainsi que je le percevais. Ceci dit… le paysage était tout aussi plaisant ici. Une création de Dieu comme tant d’autres…
Un léger sourire illumina mon visage à cette pensée.

Après cinq minutes, je repars. J’ai cru entendre de l’eau… captivé par ce son, je suis sa trace sonore jusqu’à dénicher, dans un creux sylvestre, une cascade au cadre plus qu’hivernal, des stalactites de glace s’étant formées à certains endroits. Je remarque qu’il y a quelques touristes, ce qui me braque immédiatement - sur mon nouveau perchoir rocheux, non loin de la chute dite, je replie mes ailes et me cache derrière un obstacle, la tête basse. À chacune de mes respirations, la buée caractéristique. J’ai un genou dans l’eau glacée mais cela ne semble pas vraiment me perturber sur le moment, l’humidité s’accrochant simplement à mon jean. Au moins jusqu’à ce que j’entende quelque chose arriver derrière moi, ce qui, sous le poids du stress et de la surprise, me pousse à faire volte face, mes traits trahissant à peine mes émotions.
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Warren Worthington III
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Les plus jeunes de l'Institut ont besoin d'histoires, ils ont besoin d'histoires vraies et qui ne leur feront pas craindre l'extérieur. Les plus belles histoires sont pourtant silencieuses, elles sont faites de lumières, du chant de la pluie contre les trottoirs urbains et les feuilles des arbres, de la danse des flocons de neige sur les chemins pas encore empruntés, quand la surface laisse deviner que l'on est le premier à y marcher.

Il y a ces histoires naïves que j'aime vivre jour après jour et il y a les histoires qui serrent le cœur. Dans tous les sens du terme. J'en ai entendus, j'en ai entendus beaucoup et il s'agit de combats, de longs et douloureux combats pour la liberté, pour la vie, pour la paix ou pour l'acceptation. Je ne peux raconter ces histoires parce que je n'en suis pas le héros, mais j'y pense. Je pense à tous ces qui se sont battus pour que cet endroit puisse devenir ce qu'il est aujourd'hui, pour que les mutants puissent sortir librement, pour qu'ils n'aient plus à craindre les autres en se demandant ce qu'ils vont leur arriver... Les plus belles histoires sont faites de valeur et de rêves, j'aimerais pouvoir transmettre toute cette confiance aux jeunes qui arrivent à l'école, je voudrais pouvoir apaiser la douleur de leurs souvenirs et de leurs expériences pour les convaincre que tout ira mieux demain.

Ce matin, je me suis retrouvé dans l'impasse avec une nouvelle arrivante qui ne parvient pas encore à sortir de sa chambre, trop effrayée par ce qu'elle vient de vivre. Je ne lui ai pas demandé de me raconter, je ne le lui demanderai pas. Qui sommes-nous pour exiger de connaître les expériences passées de nos pensionnaires ? Je vois qui elle est à présent et je reste parfois longuement assis dans le couloir, face à sa porte de chambre. Pas trop longtemps pour ne pas l'effrayer mais je m'installe là avec un coussin et un bouquin et de temps à autres, il lui arrive d'ouvrir la porte et de se glisser dans l'embrasure de cette dernière pour lire en face de moi. Nous parlons alors de ses lectures ou des miennes, je viens de découvrir Hunger Games grâce à elle.

Ce matin, elle m'a confiée sur le pas de sa porte qu'elle est malade. Nous avons convenu de remettre notre rendez-vous à plus tard et je suis sorti me dégourdir un peu les ailes, n'ayant pas beaucoup volé ces derniers jours. Étape importante avant de partir, petit tour dans l'armoire. Je prends l'une de mes chemises torturées à la machine à coudre et une veste qui a subi le même sort et les passe sous la racine de mes ailes. Je sais qu'en dépit du temps, je n'aurai pas plus froid que ça, le plus gênant restant parfois l'humidité dès que je dépasse certaines altitudes. Et à ma dernière escapade estivale, une élève a cru qu'il y avait concours de t-shirt mouillé. C'était gênant, quand même.

Je prends mon envol, me laisse guider par les printanières, les bourgeons étant encore timides sur les arbres. Comme si la nature hésitait encore à reprendre ses droits, et je survole cette douce hésitation jusqu'à un lieu où je me rends peu souvent, surtout parce qu'il est difficile de s'y retrouver seul. Le plus pratique reste la nuit – et encore, j'en ai déjà vu des scènes improbables by night – ou quand les températures tombent assez bas pour rebuter tout le monde.

Je me laisse planer, respirant l'air froid à pleins poumons et donnant peu de coups d'ailes, sauf quand il me faut perdre un peu d'altitude, histoire de faire une arrivée aussi discrète que possible. Quand je me rapproche, j'aperçois au loin une personne observer la cascade, dissimulée à l'abri des regards indiscrets. Je m'approche mais au moment où je me pose et replie mes ailes, le jeune observateur se retourne brusquement, et je tends immédiatement les mains devant moi, en signe de... non-agression dirons-nous : « Oh oh pas de panique, je ne voulais pas t'effrayer, je suis désolé. » Je n'ai pas pu passer à côté de ces superbes atouts qui amènent avec lui sur son dos, je baisse les mains et regarde au-dessus de son épaule. Ah oui, des touristes. « Ils sont envahissants, indiscrets et bruyants mais ils ne mordent pas, enfin normalement. » dis-je avec une tentative d'humour un peu douteuse. Et encore, j'aurais pu dire 'ça dépend qui' mais il semble jeune, et puis les blagues graveleuses en première approche, ce n'est sans doute pas une très bonne idée.
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Ces gens… je m’en cache parce que c’est mieux ainsi. Ils n’avaient pas besoin de me voir… moi l’étranger, moi l’emplumé, alors que je ne souhaitais que découvrir les environs ; redécouvrir cette neige qui me manquait tant. Moi, cet enfant qui a grandi trop vite et qui a laissé derrière lui une traînée de flammes, puis de cendres.
Lorsque j’y repense, je suis triste. Triste de ne pas réussir à contrôler cette facette de ma mutation, triste d’avoir fait autant de mal à des personnes alors qu’elles ne le méritaient pas. Papa a dit qu’elles l’avaient méritées, parce qu’elles étaient humaines et avaient été agressives envers nous. Mais… comment pouvait-on accepter qu’un tiers ait le droit de vie ou de mort sur son prochain ? Personne si ce n’est Dieu n’avait droit à jouir de cet argument ultime. Je n’étais pas Lui, ne le serais jamais. Alors non, j’avais été particulièrement touché par ce qui m’avait été donné de vivre. De faire, à mon insu. Nous avions fui et c’était bien la seule chose que nous aurions pu faire. Là-bas, en Europe, on nous aurait chassé… voire enfermé. Je ne souhaitais plus finir enfermé - comme avant. Pourtant, c’était là-bas que j’estimais avoir mon chez moi, bien qu’il ait changé de nom ou de visage plusieurs fois. Je sais le reconnaître au sentiment qu’il procure chez moi. Du bien-être. De l’apaisement. Tout ça, je n’en ai plus vraiment.

Alors, lorsque je me retourne et tombe sur cette silhouette, mes ailes se détendent d’elles-même un bref instant. Avant de se replier un peu après un premier battement dans le vide, comme un contrecoup pacifique. Je n’aurais jamais pu être violent envers quelqu’un, pas même si on m’avait directement agressé. J’aurais cherché à fuir, ni plus ni moins. Je n’étais pas un guerrier. Je ne souhaitais pas l’être…
« Oh oh pas de panique, je ne voulais pas t’effrayer, je suis désolé. » Mon cœur bat la chamade alors que j’essaie de me concentrer sur ce qu’il me dit et… j’ai compris la moitié. J’ai entendu le mot ‘peur’ puis des excuses. I’m sorry. Ça, j’arrive à le comprendre. Rachel m’aide de temps en temps lorsque je ne comprends pas. De toute évidence, elle n’est pas là et je dois faire sans. J’expire de l’air, afin d’évacuer la tension. Il n’a pas l’air méchant non. Je regarde par-dessus mon épaule, j’ai failli glisser en pivotant. En fait, je suis trop près du bord, je pourrais riper très facilement. Peu à peu, je déroule ma colonne vertébrale pour me redresser complètement. Cette fois-ci, mes ailes pourpres se replient contre mon dos. L’homme, à quelques mètres, semble être légèrement plus grand que moi. Il est rare que des personnes le soient, je frôle le mètre quatre-vingt dix. Malgré mon âge peu avancé. Une brindille. Je garde mes yeux clairs accrochés à sa silhouette… il poursuit, mes sourcils se froncent un peu. Dieu qu’il parle vite ! « Pardon… je n’ai pas compris ce que tu m’as dit. Après. », lui dis-je d’une voix quelque peu intimidée, mais surtout dans un anglais simple et marqué d’un accent d’Europe de l’Est. Je ne le lâche pas des yeux. Je suis étonné… je suis étonné parce qu’il a lui aussi des ailes dans le dos. En ravalant discrètement ma salive, je laisse mes perles se balader sur ses membres emplumés accrochés à son dos. Ses plumes sont blanches. Mon regard s’illumine. Comme si j’avais trouvé quelque chose d’inespéré… un cadeau en plein hiver.

En parlant de ça, je ne suis pas couvert. Ou très peu. Je génère plus de chaleur que les autres. Ça a ses avantages. Mais pas toujours… c’est vrai.
Là, sur mon bout de rocher couvert de givre, je ne suis pas à l’aise. Un nouveau coup d’œil derrière moi. Je crois qu’ils m’ont vu… zut. Ça fait comme un électrochoc chez moi. Sans crier gare, je donne une légère impulsion au niveau de mon pied droit en battant un coup des ailes, me laissant retomber quelques mètres plus loin, non loin de l’étranger. Je suis sur le qui-vive. Mais paradoxalement, je suis aussi fasciné par ces ailes qu’il porte. Un frère. C’est ainsi que je le perçois, ignorant pourtant tout de lui, de son alignement, de ses aspirations profondes. Mes mains se soudent entre elles, se triturent. Nerveux. « Tu fais quoi ? Ici ? » La même chose que moi, peut-être ? Je n’en sais rien. J’ai peur de savoir, comme j’ai peur qu’on vienne pour moi. Je suis peut-être un brin paranoïaque en ce moment : la faute à mon père, sans doute. Pourquoi quelqu’un comme moi me voudrait du mal ? L’était-il vraiment ? Mes mains remontent au niveau de mes bras, frottent également à ces emplacements. Il me regarde un peu trop, je le fuis des yeux. Pourtant, j’ajoute, après avoir élaboré soigneusement la phrase dans ma tête. « Toi tu n’as pas peur ? Des autres, là-bas ? » Pourquoi un frère me mentirait-il ? Parce que moi, oui…
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