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 BARBASHA#1 ♦ There’re no coincidences. Only the illusion of coincidence

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Anonymous
it's a revolution, i suppose
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Barbasha #1
There’re no coincidences. Only the illusion of coincidence.
31 Octobre 2016

La nuit tombante sur New York en cette soirée de fin d’octobre réveille les foules et les esprits. Quel que soit l’endroit de la ville, tout le monde se prépare d’une manière ou d’une autre à fêter Halloween comme il se doit. Et Barbara Morse n’échappe pas à la règle. Après tout, c’est l’occasion rêvée pour souffler un peu après de longues semaines d’infiltration. Car si Bobbi aime son travail autant que sa vie, elle n’est pas une machine -même si beaucoup semblent penser le contraire- et comme tout le monde, elle a besoin de souffler. C’est en grande partie pour cela que ce soir, la blonde ne se rendra pas à l’exubérante soirée organisée entre autres, par Tony Stark, à la tour éponyme. Elle a pris sa soirée pour se détendre, et pour ne plus penser au travail. Ou en tout cas essayer. Parce qu’elle se connait, Bobbi, même une fois dans ce club de Manhattan qui met également en place, comme la plupart des établissements de nuit New Yorkais, une soirée, elle pensera au travail. D’une façon ou d’une autre, car elle pense toujours au travail. Il n’y a que ça dans sa vie. Ou presque.

Cette dernière constatation lui tire un sourire alors qu’elle termine d’enfiler son costume. Elle a longtemps hésité, Bobbi, au vu de ce que proposaient les magasins ou les sites internet. Restée quelque part grande enfant, elle a choisi de se procurer la panoplie simple, confortable mais jugée sexy par quatre-vingt-dix-neuf pourcents de la population masculine, de son héroïne préférée. Lara Croft. Pour rester dans la nostalgie, c’est l’une des premières tenues du personnage, petit short, petit débardeur, et, dieu merci, des chaussures style doc’s montantes… plates. Parce que mine de rien, dès que Bobbi enfile des escarpins, elle mesure près de deux mètres et passe difficilement inaperçu. Conformément au personnage, elle a aussi des fausses armes à feu sur les cuisses, mais des vraies armes blanches dans les chaussures. Parce qu’on n’est jamais trop prudent et que quand on s’appelle Barbara Morse, on ne cesse jamais d’être sous couverture. D’ailleurs, l’œil au beurre noir qu’elle aborde est bien réel, récolté il y a quelques jours, et pour le faire passer pour du maquillage, elle s’est tartinée çà et là de fausse poussière et de faux-sang. Lara Croft jusqu’au bout.

L’air est déjà frais pour cette période de l’année et l’agent se félicite intérieurement d’avoir ajouté sa veste en cuir par-dessus le costume. Le but de la soirée est de choper la gueule de bois, pas une pneumonie. Le club est en plein centre de Manhattan, déjà bien rempli et avec une queue conséquente qui passe heureusement relativement vite et Bobbi se retrouve à l’intérieur. Entourée de sorcières, de vampires, d’écolières, de supermans, et d’autres costumes en tout genre. Il y en a pour tous les goûts, Princesse Leïa d’un côté, Frankenstein de l’autre. La musique est forte, lumières dans tous les sens, épaisse fumée artificielle qui stagne au niveau du sol. La décoration est exagérée, ce qui fait finalement tout le charme d’Halloween, et pour inaugurer son arrivée, Bobbi se dirige vers le bar couvert de fausses toiles d’araignée. Hissée sur un haut tabouret, elle renie son double whisky habituel pour prendre l’un des cocktails spécial Halloween. D’un orange vif, avec une épaisse mousse blanche sur le dessus, ce sont des saveurs de fruits de la passion et de melon qui viennent flatter ses papilles. Au fond, des billes de tapioca comme on en trouve dans ses boissons à la mode au thé. Une petite félicitation au barman qui accepte le compliment de cette grande blonde comme un saint sacrement, et Bobbi tourne son tabouret vers le reste de la salle en sirotant son breuvage.

Machinalement, alors qu’elle observe la foule d’un œil semi-attentif, les pensées de Bobbi s’égrènent vers… Vers tout ce qui fait de sa vie un véritable petit enfer en ce moment. Douleurs fantôme au genou qui la titille régulièrement, doigts qui viennent par réflexe masser la cicatrice en dessous de sa clavicule. Parfois, elle se dit qu’il aurait mieux valu qu’elle y reste ce jour-là, que Jemma ne réussisse pas à la stabiliser, et qu’elle se soit éteinte dans les bras de Hunter. Au final, tout aurait été bien plus simple. Pour tout le monde. Parce que malgré son sentiment d’avoir fait ce qu’elle devait jusqu’au bout, il y a ce souffle de culpabilité, inculqué par le silence et le jugement de beaucoup trop de gens. Bobbi n’est pas du genre influençable, pourtant, mais il y a certaines personnes qui savent bien s’y prendre pour faire culpabiliser les autres.

Bobbi soupire en terminant son cocktail, se faisant violence pour chasser les pensées négatives qui, comme depuis un an, ne cessent de la hanter. Elle est ici pour s’amuser, alors c’est ce qu’elle va faire. Verre vide laissé sur le bar, la blonde fend la foule pour se perdre au milieu d’elle. Se laisser emporter. Par la musique, par l’ambiance, par des inconnus. Elle danse Bobbi, avec des hommes, avec des femmes. Avec des sorcières et des momies. Avec des cow-boys et des…
Doucement mais fermement, Bobbi met fin à son petit jeu avec Lucky Luke pour traverser la foule vers le fond de la salle. L’éclair de feu qui a attiré le coin de son œil ne laisse guère place au doute. Slalomant entre les clients du club, regard attentif, Bobbi finit par la retrouver. Comment a-t-elle fait pour ne pas la voir avant ? Elle qui illumine. Elle qui rayonne. Elle qui lui tire ce sourire incontrôlable.

La blonde se glisse contre elle, contre son dos. Il ne fait aucun doute qu’elle l’a déjà remarquée, déjà identifiée. D’abord parce qu’on parle de Natalia Romanova, et parce que si ça n’avait pas été le cas, Bobbi n’aurait pas pu l’approcher d’aussi près sans recevoir un coup.

« Tu vas charmer tous les petits nouveaux d’HYDRA comme ça, » glisse l’agent à l’oreille de son amie, sans réussir à cacher son amusement.
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