Notre première rencontre a été... comment dire exactement ? Au-delà de mes espérances. Le point culminant de cette rencontre a été lorsqu'il a demandé le prix pour se soigner de sa mutation, c'était comme un petit disney dans ma tête. Aussi, ce matin je me décide à aller le voir, histoire qu'il s'habitue bien à voir ma tronche et parce que j'ai besoin d'échanger avec lui, d'en apprendre plus. L'image que j'ai de ce gamin est assez... complexe parce que j'ai envie de lui exploser sa tronche de mutant – forcément – et rien ne vaut une balle dans le crâne mais d'un autre côté, il représente l'espoir d'une guérison pour Aaron. Si tous les mutants y mettent du leur, est-ce que ce ne sera pas plus simple ? Les criminels du type Brotherhood seraient exécutés et les mutants un peu moins agressifs seraient contrôlés en attendant qu'on puisse les ramener vers la lumière.

La lumière, c'est ce qui manque à Jimmy. Et là, d'un point de vue physique. Faisant un pas dans son appartement, je ne peux que noter l'odeur de renfermé qui s'est installée, je n'avais pas imaginé ça à notre dernière rencontre. Sans doute que son état ne lui donne pas forcément envie d'ouvrir les fenêtres pour chanter que la vie est belle mais un peu de décence, que diable ! Je passe la main sur mon visage et entreprends de ramasser quelques assiettes qui se baladent ici et là. Lucy m'a dit « Il se laisse aller. » Non, moi quand je me laisse aller, je... je ne suis pas un exemple à suivre et de toutes façons, il n'est pas question de moi. Enfin il ne se laisse pas aller, il se laisse couler ! Je pose les assiettes sur le bord de l'évier, je ne vais pas faire la vaisselle d'un mutant non-plus. Et puis quoi encore ? Je me sers un verre d'eau après avoir inspecté l'état du récipient, rien de suspect à l'horizon. J'en remplis un autre et trempe à peine mes lèvres dedans. Je me mets en quête du jeune mutant et le retrouve à dormir. Il est tard pourtant, déjà 7h45. Je m'assieds sur le bord du lit.

Tiens, ça me rappelle quand j'allais entraîner Aaron. Sauf qu'il se levait toujours tôt, parfois même avant moi. Mais pas le temps pour les souvenirs, d'un geste temps, je verse le fond du verre sur le visage de Jimmy qui ne manque pas de se réveiller. Hors de question que mon meilleur espoir soit une sorte de loque imbibé de... c'est quoi cette bouteille là-bas ? Je reste assis sur le bord du lit et jette une œillade à ma montre avant de lui lancer : « Tu as cinq minutes pour émerger et cinq de plus pour prendre une bonne douche. Après, il faudra qu'on parle un peu. Tu n'auras qu'à ranger ton appartement pendant ce temps. Allez, debout. » Je me lève et vais ouvrir ses rideaux. Je me place ensuite dans l'embrasure de sa porte, l'heure sur ma montre.