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« Fashion is a language that creates itself in clothes to interpret reality.  »

E
lle a eu un souci. La dernière mission avec les idiots de son équipe s’est bien passée, peut-être à l’exception de ses vêtements. La veste a fondu par endroits sous la chaleur, de même que sa ceinture, et le pantalon sent vaguement le brûlé. Les étincelles, les combustions spontanées, la température qu’elle reçoit en cas d’activation plus puissante ou agressive, tout cela est gérable, elle évite aux autres des incidents mais elle ne peut pas se les éviter, à elle. Sa peau ne peut pas brûler. Son corps tout entier est immunisé contre ce problème - sauf que ses fringues, elles, elles apprécient pas. Nathan l’a vue revenir dans un drôle d’état, ça a dû être la goutte d’eau. Elle s’est changée, ensuite, elle a fait le rapport après avoir enfilé un jean noir et un t-shirt à manches longues puis elle s’est décidée à franchir sa propre limite - il fallait se rendre à l’évidence : elle n’était pas une agent tout à fait comme les autres.

Jazz aurait voulu ne déranger personne, elle aurait voulu avancer comme n’importe qui de tout à fait normal, faire ses preuves sans rien demander, elle avait tendance à refuser d’être considérée comme différente et quand elle faisait des dégâts accidentels, elle les assumait. C’était l’exception : elle ne pouvait pas travailler sans un matériel capable de lui survivre plus de deux fois. « Euh.. excusez-moi.. » a-t-elle soufflé, après avoir toqué à la porte. Ce côté du SHIELD lui était à peu près inconnu, ça n’était pas comme si son équipe avait vraiment besoin d’autre chose que d’une greffe de talent et/ou d’intelligence - rayez la mention inutile - et le seul Fitz-quelquechose qu’elle connaissait était son adorable mais demeuré collègue. Au fond Jazz avait un peu fait l’impasse sur certains des gadgets que pouvait offrir le SHIELD. Des merveilles, certes, mais qui nécessitaient une certaine acceptation.

« Je suis désolée de vous déranger mais on m’a dit que l’inventeur de génie était ici.. » Elle replace une mèche de cheveux qui s’est échappée de sa queue de cheval avant de reposer ses mains sur les vêtements malmenés. « .. Et je vais finir par coûter cher alors il semble que j’ai besoin d’aide. » Un sourire un peu gêné. Qu’est-ce qu’elle devrait dire ? Qu’est-ce qu’elle devrait indiquer ? Je suis un danger public, faudrait pas en plus que je finisse nue dans les magazines !, ça ferait sûrement rire les Bravo, comme remarque. On se demande qui avait eu l’idée d’appeler ces si peu dégourdis bravo. Ils avaient tous de drôles de comportements, et les seules félicitations qu'on pouvait leur faire, c'était de se sortir de leurs propres maladresses.

« Est-ce que vous auriez une solution pour.. ça ? » Elle a soulevé la veste, pour montrer l’état du cuir. La chaleur avait provoqué des trous, fait fondre d’autres parties, maltraité la fermeture. Un vrai fashion carnage. Elle avait essayé plusieurs types de tissus, de matières, elle avait même fouiné avec ses propres finances, sans résultat. Même en vulgaire jean, elle ne s’en sortait pas. Finalement, elle n’avait pas de défis de maîtrise à relever, ça, elle s’y faisait, elle s’en sortait plutôt pas mal, c’était plus une question de dosage, si elle pouvait sans mal aller extirper une victime de flammes ou survivre à un pyrokinésiste en plein délire, l’équipement n’aimait pas trop ça. Même les lames avaient du mal avec l’agression qu’elle faisait subir aux molécules en tous genre. Par précaution, elle avait apporté tout ce dont elle se servait régulièrement. C’était ainsi qu’il fallait procéder, non ? Jazz pensait que pour identifier le problème, il fallait l’avoir sous le nez. Son père fonctionnait ainsi. On n’invente rien sans avoir sous les yeux d’irréfutables preuves. Elle n’avait malheureusement pas hérité du cerveau génial du docteur Duchannes - un peu fêlé mais efficace. C’était après tout à cause de lui, ou grâce à lui, que Jazz n’était plus une gamine lambda. Et que Fitz allait devoir encore se creuser ses magnifiques méninges.
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Fitz déteste travailler la porte ouverte. C'est plus fort que lui, il a envie de la fermer dans un claquement, mettre la musique à fond et s'enfoncer dans son monde. Mais de temps en temps, Moriarty vient ouvrir la porte et lui dit, littéralement, avec un sourire niais sur le visage: il faut se sociabiliser, parfois, Fitz! et il se sent obligé de garder cette foutue porte ouverte pendant une heure ou deux le temps qu'elle cesse d'hanter les labos. La plupart des scientifiques travaillent en équipe mais Fitz, lui, est seul: l'équipe Echo, après tout, n'a pas besoin de grand monde derrière les gadgets ou les sérums pour s'occuper d'eux, ils sont plutôt forts une fois laissés à eux-mêmes. Ça lui permet de travailler pour les autres agents qui ont besoin de lui. Après avoir fourni un mutant à la X-Mansion, après s'être occupé de tel mutant au premier étage et après avoir fourni la plupart de l'équipe de Daisy pour améliorer leurs pouvoirs ou les empêcher de se faire exploser avec, Fitz commence un peu à se faire une réputation dans l'agence. Il est le mec à voir si vous avez besoin d'un gadget et inévitablement: « Euh.. excusez-moi.. »
Fitz lève les yeux d'un air prudent. Il repose doucement sur son plan de travail le circuit électronique qu'il est en train de bidouiller. « Je suis désolée de vous déranger mais on m’a dit que l’inventeur de génie était ici.. » Inventeur de génie, hein? « .. Et je vais finir par coûter cher alors il semble que j’ai besoin d’aide. » Pendant un long moment, Fitz l'observe, puis le circuit électronique, puis elle de nouveau. Elle a les cheveux oranges les plus vifs qu'il n'a jamais vu (et il a vécu tout le début de sa vie en Écosse) et un sourire un peu maladroit. Incertain.

Finalement, Fitz décide de lui donner son attention. Avec une légère moue, il se redresse lentement, retire ses lunettes grossissantes et se tourne tout à fait vers la jeune femme en lui faisant signe d'entrer dans le laboratoire. “ Fermez la porte, je vous en prie, ” lâche-t-il en se massant le front, l'air bougon. Il se relève de son siège pour s'approcher d'elle. Elle tient des vêtements dans ses mains. « Est-ce que vous auriez une solution pour.. ça ? » Fitz arque un sourcil. Si elle cherche quelqu'un pour refaire sa garde-robe... Toutefois, il est intrigué et s'empare de la première chose qui lui tombe sous la main: une veste en cuir noire. Il peut voir le visage incertain de la jeune femme à travers l'un des trous dans le dos du vêtement. Les bords ont légèrement fondu, le métal de certaines attaches a fondu aussi, la fermeture éclair est inutilisable... bref, un vrai carnage. “ Vous avez foncé dans un immeuble en flammes? ” demande-t-il avec circonspection, baissant la veste pour l'observer directement dans les yeux. Il prend les autres vêtements de ses mains et, après avoir rapidement débarrassé le plan de travail, les répand dessus pour les examiner. “ Fitz, ” se rappelle-t-il de se présenter en se tournant vers elle, lui tendant la main d'un air presque... cérémonieux. Il observe ensuite les vêtements, puis elle à nouveau qui a l'air intacte. “ Dites moi ce qui s'est passé. C'est de votre fait? C'était un accident? Vous êtes une mutante? ou une Inhumaine? Votre mutation consiste en quoi? C'est douloureux? Pourquoi vous avez rien? ” Tout en parlant, il se refocalise sur les vêtements, les observe précisément en se faisant une liste mentale de ses observations.
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E
lle ferme la porte comme il le lui demande, un peu intimidée par le côté très scientifique de la pièce. Est-ce que son père avait un endroit similaire où travailler ? Elle ne se souvient pas. Pas bien en tous cas. Elle le dérange. Elle était sûre qu’elle allait le déranger et d’un autre côté elle ne voulait pas que Nathan râle encore, alors à choisir, autant ne pas faire râler le patron. Le génie a l’air sceptique, jusqu’à ce qu’il constate les trous et autres dégâts causés sur le premier vêtement attrapé. « Vous avez foncé dans un immeuble en flammes ? » Elle esquisse un sourire ; évidemment, vu comme ça, elle avait l’air d’une espèce de dingue suicidaire qui saute dans des brasiers pour occuper ses week-ends. Si seulement ça avait été aussi volontaire. « Pas exactement. » Consent-elle à répondre, cherchant ce qui qualifierait le mieux ce qu’elle a fait pour réduire à des débris un équipement pourtant prévu pour survivre à l’équivalent de trois chutes à moto sur une longue distance.

« Fitz, » « Duchannes. Mais je préfère Jazz. » Elle serre la main en faisant attention qu’aucune friction ne s’échappe. Ca la rend un peu nerveuse, comme situation, ça n’est pas la X-Mansion où elle se sent chez elle, c’est le SHIELD où elle essaye tant bien que mal de ne pas se mettre à dos la moitié du personnel avec des accidents idiots. Ca a l’air d’aller, rien à déplorer, pas la moindre petite poussière en étincelle. « Dites moi ce qui s'est passé. C'est de votre fait? C'était un accident? Vous êtes une mutante? ou une Inhumaine? Votre mutation consiste en quoi? C'est douloureux? Pourquoi vous avez rien? » Wow. Jazz aurait juré qu’il était timide et plutôt muet, comme type, la preuve qu’il ne faut pas toujours se fier à la première impression. Au moins ça n’a pas l’air de le contrarier, de le faire fuir ou de l’inciter à juger. Bien. Dans quel ordre il avait posé les questions, déjà ?

« Je ne suis pas une mutante. » Commençons par là. Ca ne laissait pas trente-six options. « Je dois tout cela à une expérience désastreuse de mon père. » Pour être plus précise. Quant à ce qu’il s’est passé, cela se résumait à ce qu’il se passait tous les autres jours de sa vie : des tentatives pour stopper une catastrophe causée par sa propre équipe de grands talents pour les conneries ou un simple courant d’air qui la fait éternuer, au choix. Elle ajoute à ce qu’il a étalé sur la table le poignard encore accroché à son jean, la trace de ses doigts imprimée à divers endroits. Là. Maintenant elle peut peut-être lui faire une démonstration plutôt que tenter en vain d’expliquer ce qu’elle n’est pas toujours sûre de comprendre. Elle referme lentement le point, faisant fumer la manche de la veste en cuir qui se désintègre sous leurs yeux, dégageant une chaleur intense à proximité. « Ca, c’est quand je contrôle ou que j’agis sur une petite surface. Si vous me demandiez de détruire la table, nous serions propulsés à plusieurs mètres d’ici. Et probablement brûlés au troisième degré, d’ailleurs. » Ca donnait toujours très envie de s’en faire une amie, ce genre de discours. Quoi ? Il voulait savoir, il fallait être honnête et ne pas minimiser. « Apparemment je provoque une friction assez intense entre les molécules pour détruire, brûler, désintégrer et tous les intermédiaires qu’on peut trouver dans le vocabulaire. » Il saurait sans doute mieux qu’elle la complexité de la chose, elle n’avait retenu que le stricte nécessaire pour ne pas paniquer à la moindre variante de réaction. « Ca n’est pas douloureux. Pas pour moi en tous cas. Je ne peux pas me brûler, en fait, pas même sous les flammes d’un pyrokinésiste ou au beau milieu d’un incendie. Le problème principal c’est le fait de finir à moitié nue une fois sur deux ou ne plus avoir d’arme en état de fonctionner. » Et de faire partie de l’équipe des cas sociaux aussi, parce qu’en plus d’éviter de faire des conneries elle-même, elle devait esquiver les leurs. Pauvre Nathan, pour quoi avait-il donc signé ? « J’vous en supplie, dites-moi qu’il existe des matières insensibles à ce type de phénomènes. » Ouais, elle le supplie, rien que ça. Alors Fitz, on peut aider la demoiselle en détresse ?
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Jazz. C'est quoi comme nom, ça, Jazz? Fitz essaie vraiment de ne pas juger, parce qu'il s'appelle Leopold après tout, mais c'est très dur. Il se demande dans quelle équipe il travaille... peut-être devrait-il même simplement vérifier qu'elle est bien membre du SHIELD? Non, c'est ridicule, elle ne serait pas là si ce n'était pas le cas. Mais quand même, il est à peu près persuadé qu'il ne l'a jamais vue ici. Mais pour être tout à fait honnête, Fitz a tendance à ne pas regarder les gens, en tout cas, à ne pas retenir leurs visages. Il a une excellente mémoire, une mémoire géniale, mais impossible de retenir ce qu'il ne regarde pas. C'est-à-dire les autres, ceux qui n'ont aucune influence sur sa vie.
Jusqu'à maintenant, apparemment. Il continue d'ausculter avec précision les brûlures, déchirures et dommages sur les vêtements, franchement sceptique et un peu perdu face à ce triste spectacle. « Je ne suis pas une mutante. » Une Inhumaine, alors. « Je dois tout cela à une expérience désastreuse de mon père. » Ah non. Une sorte de monstre de Frankenstein. Super. Fitz sent déjà trois milliards de questions se précipiter à la surface de ses lèvres mais quand il relève les yeux vers Duchannes, mais elle préfère Jazz, il se retient. Ce n'est pas très poli et surtout, il essaie de s'imaginer le cobaye de son père ou de sa mère... et ça ne lui plait pas trop. C'est pas très sympa de donner à son gamin le pouvoir de faire des trous dans ses fringues.

Elle sort un... poignard qu'elle pose sur la table avec le reste du triste spectacle de ses vêtements brûlés et détruits. Qui utilise encore un poignard, de nos jours? Il s'apprête à lui poser la question mais il est interrompt quand la manche de la veste en cuir se met lentement à fumer... puis se désintègre, après un bref coup de chaleur envoyé au visage de Fitz qui s'est redressé après un moment de retard. Du coin de l'oeil, il voit les doigts du poing fermé de Duchannes, Jazz se détendre. C'était donc de son fait... mini-implosions? Contrôle de la chaleur? « Ca, c’est quand je contrôle ou que j’agis sur une petite surface. Si vous me demandiez de détruire la table, nous serions propulsés à plusieurs mètres d’ici. Et probablement brûlés au troisième degré, d’ailleurs. Euh, oui, évitez, alors, marmonne-t-il en retour en se redressant complètement, se passant machinalement une main sur le visage pour faire disparaître l'impression de chaleur. — Apparemment je provoque une friction assez intense entre les molécules pour détruire, brûler, désintégrer et tous les intermédiaires qu’on peut trouver dans le vocabulaire. » Le visage de Fitz passe de curieux/apeuré à intéressé/complètement maniaque. Friction entre molécules...! Là, ça devient intéressant. « Ca n’est pas douloureux. Pas pour moi en tous cas. Je ne peux pas me brûler, en fait, pas même sous les flammes d’un pyrokinésiste ou au beau milieu d’un incendie. Le problème principal c’est le fait de finir à moitié nue une fois sur deux ou ne plus avoir d’arme en état de fonctionner. » Il hoche la tête. Il commence déjà à réfléchir, croisant les bras, avant de s'approcher d'un ordinateur qui sommeille dans un coin de la pièce. « J’vous en supplie, dites-moi qu’il existe des matières insensibles à ce type de phénomènes.Je pense que je ne vous apprends rien si je vous dis que c'est difficile de faire une matière sans molécule, hm? ” dit-il pensivement, tapotant la chaise à côté de la sienne pour qu'elle y prenne place.

Il tourne un peu l'écran vers elle: il vient d'y afficher son dossier, Jazz Duchannes, et il le consulte sans aucune honte devant elle, s'attardant particulièrement sur l'encart parlant de sa mutation. Chaque mutant, muté ou Inhumain est recensé et analysé par des scientifiques spécialisés à son arrivé au SHIELD... question de sécurité. Ce qu'il lit dans le dossier de Duchannes semble le satisfaire, en tout cas, parce qu'il a l'air un poil plus confiant quand il se tourne vers elle. “ Parlez-moi un peu plus des circonstances dans lesquelles vous avez développé cette mutation. Vous savez bien la contrôler? Tenez, levez-vous, venez, là, ” dit-il en se levant lui-même, ne lui laissant pas trop le choix parce qu'il l'attrape par le bras et l'amène en dehors du laboratoire. Ils parcourent ainsi un long couloir jusqu'à une pièce capitonnée dans laquelle il l'enferme sans trop lui demander son avis; il passe derrière une vitre renforcée, lui fait un signe de la main et les haut-parleurs lui transmettent ce qu'il prononce, l'air aussi passionné qu'un savant fou: “ vous pouvez utiliser votre pouvoir? Juste un tout petit peu, que la machine analyse la réaction de votre corps. ” Il s'empare de la tablette qui lui permettra d'analyser les réactions chimiques et physiques de son corps, tapote dessus rapidement. “ S'il vous plaît, ” rajoute-t-il, poliment.

Spoiler:
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C
’est toujours l’effet que ça fait. Ils font tous la même tête. La tête de gens qui s’imaginent un espèce de savant-fou aux cheveux en bataille, un sourire sadique sur les lèvres au dessus du corps d’une gamine qu’il brancherait à des produits chimiques en tous genres. Et Fitz fait exactement la tête de quelqu’un qui se fait ce genre de film. « Je pense que je ne vous apprends rien si je vous dis que c'est difficile de faire une matière sans molécule, hm? » C’est un fait indéniable. Jazz était dotée d’une optimisation pour le moins dérangeante parce qu’elle n’avait jamais rien rencontré qui ne soit pas susceptible d’exploser en sa présence. Parfois, ça dérangeant le SHIELD aussi. Imaginez une seconde qu’elle pète complètement un câble, comment vous l’arrêtez ? Avec des fléchettes à sédatifs ? Bonne idée, mais encore faut-il que la fléchette y résiste jusqu’à entrer en contact avec la peau. Non, vraiment, c’était pas pratique du tout. En fin de compte, c’était une chance qu’elle soit passée par la X-Mansion, elle était bien moins susceptible de désintégrer les yeux de quelques personnes sous le coup d’une contrariété, et ça faisait d’elle quelqu’un de plutôt pacifiste - si on oubliait carrément les accidents de parcours. Sujet tabou, ch.

Puisque l’homme s’approche d’un ordinateur, qu’il tapote sur la chaise à côté, elle s’approche. Pourquoi fallait-il toujours que les gens demandent de la proximité ? Peut-être qu’il était tout bonnement suicidaire, celui-ci. Sur l’écran, c’est son dossier qui apparaît. Elle fait la moue, peu désireuse de savoir ce qu’on a bien pu dire au sujet de ses facultés - elle en avait assez entendu, des théories, des constatations, des pseudo-solutions. En soi, la meilleure solution de l’univers restait l’isolement, et le fait de ne pas avoir de vie privée était symptomatique de cette décision : celle de protéger les autres d’elle-même. « Parlez-moi un peu plus des circonstances dans lesquelles vous avez développé cette mutation. Vous savez bien la contrôler? Tenez, levez-vous, venez, là, » Le contact n’était pas prévu, elle ne l’a pas anticipé et la réaction a été immédiate : la chaleur s’est diffusée autour de la main du scientifique, menace latente. Elle se force à garder le contrôle, à ne rien faire imploser, surtout à ne pas brûler les jolis petits doigts de Leopold. « Mon père était un .. je ne sais pas, disons un généticien. Il travaillait sur un moyen de soigner les maladies dégénératives, pour sauver ma mère. J’étais dans l’immeuble le jour où il a explosé, une faille dans un protocole de sécurité. Tout le monde est mort, sauf moi, et je ne dois sûrement ma survie qu’aux X-Men. » Et à une prédisposition génétique, sans doute. Elle n’a jamais vraiment su pourquoi les fumées et les flammes ont eu cet effet sur elle, il y’avait des milliers de possibilités, dont la plus probable était sans doute que les bases des travaux avaient été effectués à partir du cas de sa mère, celle qui devait servir de test. Rien n’était prêt, et au lieu de créer un remède universel, c’est une arme qui est née. Paraît-il que la communauté scientifique avait subi une grande perte, ce jour-là. Tout ce que Jazz a retenu, c’est que sa mère est morte quelques mois plus tard parce qu’aucun remède ne fut trouvé. Si Tony Stark s’était intéressé aux recherches, il n’avait visiblement pas eu la formule miracle non plus. « Et non, je ne contrôle pas forcément bien, pas en contact physique avec les autres. »

Pourquoi le monsieur l’enferme ? Pourquoi il.. « vous pouvez utiliser votre pouvoir? Juste un tout petit peu, que la machine analyse la réaction de votre corps. » Oh. Super. On passe de nouveaux tests ? Il est poli, il rajoute un s’il vous plaît. C’est si gentiment demandé. D’accord mais elle n’a pas grand chose à viser. Elle regarde autour d’elle et opte finalement pour un mur, aussi simplement que cela. C’était mieux que viser la vitre, vous en conviendrez. Elle a bougé la main gauche, simplement pour maîtriser la zone d’action, simplement pour minimiser les réactions en chaîne. Les prunelles mordorées se sont cerclées d’un orange lumineux, comme deux led qu’on aurait allumé, et si sa température semble toujours légèrement au-dessus de la moyenne, ce qui chauffe là ce sont les molécules qui l’entourent, non pas son enveloppe charnelle en elle-même. Que dire du mur ? Qu’il fume, littéralement, qu’il a l’air d’être rongé lentement, grignoté. Elle arrête avant de perdre le contrôle, avant que la zone d’action ne s’étende à une trop grande vitesse, elle pourrait ne pas parvenir à stopper les déflagrations qui s’en suivraient. Et elle n’avait pas non plus envie de finir toute nue si une telle chose devait arriver. « Si je continue, je ne suis pas sûre que vous pourrez réparer les dégâts. Mais je peux, si vous voulez des variations plus extrêmes. » Oui, c’était un cobaye conciliant, vous voyez.
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Il a senti la chaleur dans sa main, dans son bras, émanant de sa propre peau; mais il a resserré son emprise, peut-être pour la rassurer en lui montrant que ça ne lui ferait pas peur. Mais Fitz s'est quand même demandé ce que ça faisait, de ne pas être capable de toucher quiconque, d'être réduite à rester dans son coin pour elle-même pour l'éternité; et en même temps qu'il s'est demandé ça, il s'est dit qu'elle avait eu raison de venir le voir pour qu'il se charge de l'aider, même à travers une tenue faite sur mesure, à maîtriser son pouvoir sans cramer ses vêtements ou autrui. « Mon père était un .. je ne sais pas, disons un généticien. Il travaillait sur un moyen de soigner les maladies dégénératives, pour sauver ma mère. J’étais dans l’immeuble le jour où il a explosé, une faille dans un protocole de sécurité. Tout le monde est mort, sauf moi, et je ne dois sûrement ma survie qu’aux X-Men. » Les X-Men. À leur mention, les yeux de Fitz s'éclairent et il esquisse un petit sourire: il en a rencontré pas mal maintenant, des mutants, tout comme des Inhumains; il semble qu'ils pullulent dans le SHIELD en ces temps-ci... il est très curieux de ça, Fitz. Un peu jaloux, aussi, même si il arrive de la fierté en se disant qu'il est intelligent, un génie, sans mutation. “ Quel était le nom de votre père? ” lui demande-t-il, parce qu'il n'a pas retenu le nom affiché sur le dossier de mademoiselle Duchannes, et que ça serait sans doute un bon point de départ. « Et non, je ne contrôle pas forcément bien, pas en contact physique avec les autres. » Il tait ses inquiétudes, parce que ça doit être assez difficile pour elle. Il hoche simplement la tête, la mettant en cage comme un cobaye, avant de gentiment lui demander d'utiliser son pouvoir, ses mains s'agitant au-dessus d'une table de boutons et d'écrans pour activer toute la machinerie du SHIELD.

Elle semble hésiter, puis s'exécute; Fitz enregistre tout ce qui se passe, gardant les yeux vissés sur l'écran plus que sur ce qu'elle fait — il consultera la vidéo plus tard —, ses yeux suivants les courbes qui tout d'un coup s'affolent devant lui, les données qui augmentent, augmentent, en même temps que les molécules, le tissu même de l'univers, s'excitent.
Puis tout retombe. « Si je continue, je ne suis pas sûre que vous pourrez réparer les dégâts. Mais je peux, si vous voulez des variations plus extrêmes. » Il a envie de lui dire de continuer jusqu'au bout de ses pouvoirs pour voir jusqu'à où elle peut aller mais se mord la langue au bon moment. Il aurait du mal à expliquer à Maria Hill comment il a détruit la moitié du QG juste en faisant quelques expérimentations. “ C'est fascinant, ” dit-il dans le micro. “ Venez ici que je vous montre. ” Une fois qu'elle la rejoint il reprend, en montrant les écrans thermiques et autres données qu'il a enregistré durant sa petite démonstration. “ Tout simplement fascinant, répète-t-il, mais ça a l'air aussi... plutôt instable, si je puis me permettre. La température monte vite, et fort, la zone d'action de votre pouvoir aussi... Et pourtant vous n'en souffrez pas, c'est bien cela? Vous êtes immunisée à votre propre pouvoir, ou au feu et à la chaleur en général? ” Il est soudainement animé, enthousiasme, ses doigts jouant des morceaux de piano silencieux sur la table de commande, alors que déjà il se projète dans ses idées, imagine et espère, la vidéo tournant en boucle devant lui, montrant les fragilités du mur et les filets de fumée qui s'en échappe.
C'est une bombe, réfléchit-il en se tournant de nouveau vers Duchannes. Une bombe en marche. “ Je crois que j'ai une idée, mais ça pourrait prendre du temps... et beaucoup d'argent, et disons que le SHIELD peut s'avérer un peu radin sauf si vous remplissez un dossier officiel.
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«
Quel était le nom de votre père? » C’est important ? Et surtout, ça n’est pas marqué dans son dossier ? Jazz ne connait pas bien Leopold Fitz, elle n’ose donc pas lui demander s’il sait lire ou si il n’a juste pas vraiment fait attention à autre chose qu’à ses facultés hors normes. Il ne faudrait pas le vexer, il a l’air socialement aussi inapte qu’elle. « Docteur Jonathan Duchannes. » Parfaitement brillant, trop pour son propre bien, même Stark pourrait vous le dire. Sa mort tragique et celle de tous les occupants de l’immeuble avait été un triste retour de karma. Jazz avait eu de la chance mais surtout des prédispositions, tout simplement, et elle en avait longtemps voulu à son géniteur, après avoir compris pourquoi elle était différente, qu’elle n’était pas pourvue du gène X. « C'est fascinant, » C’est .. fascinant ? De constater qu’elle est capable de raser un QG, lui il trouve ça fascinant. Non sérieux, ce gars a un problème. Un être humain normal serait en train de flipper. Enfin il travaille au SHIELD, elle ne devrait donc pas lever un sourcil ainsi, elle ne devrait pas être aussi surprise. « Venez ici que je vous montre. » Elle obéit sagement, la petite Jazz, et rejoint le scientifique en prenant soin de ne poser les doigts nulle part - imaginez la tête de Fitz si elle fait fondre les précieux capteur ? « mais ça a l'air aussi... plutôt instable, si je puis me permettre. La température monte vite, et fort, la zone d'action de votre pouvoir aussi... Et pourtant vous n'en souffrez pas, c'est bien cela? » Elle observe les données, sans être plus sidérée que cela. La X-Mansion lui avait fait passer de drôles de tests, aussi, avec des données peu rassurantes pour l’adolescente qu’elle était autrefois, et elle avait vite compris qu’elle était un danger pour la vie d’autrui, se refermant aussi sec pour ne plus jamais s’autoriser d’existence sociale. C’est comme ça qu’on devient agent : en oubliant qu’on peut avoir une vie. « Vous êtes immunisée à votre propre pouvoir, ou au feu et à la chaleur en général? » Il s’agite sur la table de commande comme un virtuose sur son instrument et Jazz n’en est que plus impressionnée. Il a une capacité particulière, lui aussi : c’est un génie, un vrai, loin de son père qui avait plutôt des travaux de savant-fou prêt à tout pour sauver son épouse. « Je suis naturellement plus chaude que la moyenne, de quelques degrés à peine, et il paraît impossible de me brûler, que ce soit par le feu ou un four. » Elle n’a toutefois jamais su si elle agissait simplement de façon instinctive face aux réchauffements divers et variées ou si elle était parfaitement ignifugée. Inutile d’y réfléchir, selon elle, parce qu’il s’agissait du seul avantage de son optimisation. Son corps s’était adapté à la température environnante au moment de l’explosion du bâtiment. Elle soupire et lève ses cheveux du tatouage qui orne son cou, de même elle révèle une partie de celui qui se trouve au niveau du décolleté. « Le jour de l’accident, j’ai été brûlée, ce sont les dernières de ma vie. » La peau avait eu du mal à cicatriser, elle était toujours granuleuse au contact, sous l’encre du tatouage qui lui avait servi de thérapie pour apprendre à s’accepter - à accepter celle qu’elle était devenue. « Le Professeur Xavier m’a dit que j’ai été optimisée et qu’il s’agit peut-être d’un effet secondaire imprévu dû aux circonstances, durant le processus. Je ne sais pas exactement ce que cela sous-entend. » Non, en effet, parce qu’elle n’est pas généticienne, elle comprend mieux les fonctionnements des facultés d’autrui par l’observation et par l’études des informations qu’elle reçoit que sa propre enveloppe charnelle soumise aux expériences humaines. Un gène X, c’est l’expression de la nature, elle trouve ça plus simple à intégrer. « Je ne veux pas blesser mes collègues, vous comprenez ? Ils peuvent en souffrir, eux, ils n’ont rien pour faire face à ce dont je suis capable. » D’elle-même, elle s’en fiche un peu, en réalité.

« Je crois que j'ai une idée, mais ça pourrait prendre du temps... et beaucoup d'argent, et disons que le SHIELD peut s'avérer un peu radin sauf si vous remplissez un dossier officiel. » Elle esquisse un sourire un peu timide en replaçant le tissu de son haut. Oui, un peu radin, mais ça n’est pas bien grave. « Je n’ai pas de phobie administrative, si ça peut vous rassurer. » Elle remplira les papiers, pas qu’elle ne possède pas les finances mais elle préférait employer les méthodes conventionnelles histoire qu’on ne pense pas qu’elle prépare quelque chose dans le dos de l’organisation. Elle est sage, la petite, si si. « Vous faites ça depuis longtemps ? Aider les gens dangereux ? » Quoi ? Bah oui, faut l’admettre, elle est dangereuse.
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