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 (Jazred) ◊ « Not a perfect girlfriend, sorry. »

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it's a revolution, i suppose
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Not a perfect girlfriend, sorry.
Un entrepôt ou une usine. Le minimalisme du Super-Héros. Du tout Jared. Les gens comme Jazz ont des immeubles, des tours à la Stark, et les Jared choisissent des entrepôts. Est-ce que ça dépend de la dimension de l’égo ? Peut-être. Le père de la rousse avait un laboratoire de la taille de trois appartements, elle devait être conditionnée en fonction du peu de choses restées de son enfance. Honnêtement si elle aimait les espaces épurés, elle se faisait tout aussi bien à une existence plus simple, parce qu’elle ne demandait rien d’autre qu’aider les gens. Elle voulait aider, par nature, parce qu’on l’avait fait pour elle et qu’elle se sentait redevables. Elle avait récupéré une forme d’altruisme par Bobby, bien qu’elle soit plus sarcastique et plus encline à la colère quand l’injustice frappait. La petite fille isolée ne voulait simplement plus l’être. « Un entrepôt ? D’accord mais j’exige le droit de nettoyer et de rafraîchir un peu. » Quoi ? Non mais c’est vrai, s’il y’a des rats ça la fout mal. « Ton Batman adoré vit quand même dans un manoir et sa cave a la classe internationale, tu peux pas devenir le low cost du héros. » C’est dommage, hein, Jared ? Et oui, si tu t’étais abstenu de mettre des comics entre les pattes de ta copine, tu n’en serais pas là. Son sourire colgate en est la preuve ultime. Elle a assimilé des codes, elle a retenu les idées, elle commence même parfois à associer les couleurs aux personnages. C’est fichu, elle peut retourner les arguments.  Il allait nous la changer en geek. Non, pire : il allait finir par en faire l’idéale d’un geek. Elle n’est pas dégueulasse à regarder, elle s’habille sexy et si elle comprend ce qu’ils racontent sans fuir, il va devoir la surveiller, sa Jazzounette. Y’a qu’à voir ceux qui lui ont touché les cheveux dans la boutique, quand elle cherchait des produits dérivés. Plus aucune tenue les gens de nos jours !

En parlant de produits dérivés, Jared s’offusque de son idée. Qu’est-ce qu’elle a dit d’insensé encore ? Hé, faut pas être paradoxal comme ça monsieur ! « Ah non ! Non, non, non, non et non. Si elles sont cachées, c’est pour une raison ! Ma vie tourne déjà autour des super-héros, ce n’est pas pour les avoir encore sous les yeux quand je veux me reposer. » Moue de chien battu 3.0, version améliorée au concentré de ‘’maiiiiiiis pourquoiii’' silencieux. Elle lui a offert un joli Thor et lui il cache toutes ses boîtes sous son lit comme si c’était un crime contre l’humanité ! Non, là elle ne comprend pas. Enfin si elle comprendrait s’il envisageait de faire un dîner romantique avec une nouvelle nana parce que, soyons honnêtes, les filles normales n’aiment pas franchement les collectionneurs de ce genre là. Sauf que lui il a une copine qui trouve ça fun, il triche ! Il fait un affront à tous les pauvres gars en souffrances, ceux qui ne décollent pas de leur pc ! Quelle ingratitude envers l’univers ! Bon okay j’exagère, Jazz ne lui en veut pas d’avoir son jardin secret, elle pense juste qu’il est mal agencé. Oui, même un jardin secret doit être design ! « Seulement dans le bureau ? J’ai un meuble qui pivote où tu pourrais tout ranger.. juste une petite pression sur un bouton et ça disparaît. » Ah la technologie et Jazz.. elle a toujours des trucs dingues dans le genre. « D’ailleurs comment tu crois que tu n’es jamais tombé sur des armes ou des dossiers confidentiels, mh ? Mon dressing fonctionne comme ça et les tiroirs de mon bureau ont un double fond. » C’est dingue, hein ? Parce que du coup l’aspect impersonnel de son appartement est complètement chamboulé par la révélation : ça n’est pas inhabité, c’est complètement trafiqué. Effectivement, il avait de quoi craindre qu’elle l’assassine si il y’a des engins de mort dans son dressing. Le petit meuble avec ses étagères, en revanche, il n’avait jamais servi à rien. « J’ai jamais trouvé quoi faire de ce meuble-là, tu pourrais t’en servir. Sous ton lit, c’est pas franchement pratique. » Et elle les avait trouvé, preuve que la cachette n’était pas tendance. Puis elle triche, elle lui fait son sourire mi-timide mi-tendre là, celui qui vous ferait fondre un Hulk en pleine crise. Faudra qu’on m’explique comment elle a pu passer de la gamine introvertie complexée maladive à ça. Jared a dû lui injecter un sérum d’émotions, j’vois pas d’autre explication.

Enfin bon. Elle était en train de finir de s’habiller quand il a décidé de passer les bras autour de sa taille. Tricheur ! Double tricheur ! « Quoi ? Tu demandes un deuxième round avec ma mère ? Ca t’a pas suffit, ce matin ? » Un round, c’est tellement le terme approprié.. si bien choisi que Jazz en rit volontiers. Il promène ses lèvres sur son épaule, vile tentateur. C’est qu’elle ne sait pas lui résister, la pauvre demoiselle en détresse ! Il profite de ses faiblesses sans honte, sans s’excuser. « Tu as conscience que si je ne t’aimais pas vraiment, Janet Hemingway n’aurait jamais gagné le moindre round contre moi, mh ? » On se souvient de la conversation téléphonique catastrophique même si Jazz avait eu des circonstances atténuantes : c’est que la gamine n’était pas apte à gérer tant d’émotions. Sur ce point là, elle s’améliorait lentement, elle apprenait à ne pas tout prendre au premier degré, à s’amuser, à rire et à ne pas se soucier des jugements. Le dernier était le plus difficile, elle avait toujours fait très attention à ne pas avoir l’air méchante, le danger qu’elle représentait étant déjà suffisamment problématique pour ne pas se fondre totalement dans un rôle de méchante fille - ce qu’elle n’était absolument pas, de surcroît. « Je ne veux pas qu’elle se dise que je ne suis pas assez bien pour toi. » Parce que si Jazz pouvait apparaître comme le reflet d’une jolie poupée qui ferait des envieux, elle était surtout l’inverse en réalité. Elle avait une conscience aiguë de sa chance d’avoir Jared dans sa vie, d’être tombée sur quelqu’un qui ne tremble pas quand ses pouvoirs s’activent, qui ne lui demande pas de les brider ou d’être normale. Mieux encore, il s’est montré patient, il n’a jamais rien exigé, il n’a jamais fait de sous-entendu, il ne lui a pas reproché son inexpérience. Jazz est la plus chanceuse des deux, elle est celle qui profite le plus dans cette histoire, elle ne veut pas que son seul retour soit de créer des conflits avec sa mère. « Je suis un mensonge, il n’y a rien de ce qu’elle peut savoir de moi qui soit vrai alors .. disons que ça m’angoisse. Je ne veux pas l’effrayer, si elle savait de quoi je suis capable elle désapprouverait. » Quelle mère voudrait pour son fils une petite-amie brûlante ?

« On va y aller sans elle, ça vaut mieux... Il faut que je sorte une chemise ou le standing de l’immeuble tolère les pulls ? » Elle sourit. Ca le perturbe, le standing. Il faut dire que l’accueil actuel est quelque peu guindé. Carrément même. Les voisins ne sont que des vieilles personnes solitaires ou de riches snobinards, tout pour que Jared se sente mal à l’aise. « Entrée privée donc aucune contrainte. Vois ça comme.. une sorte de maison mitoyenne. » Leur côté séparé de celui des voisins, de quoi éviter les conflits, les regards trop suspicieux, les curiosités, les oreilles fouineuses. « Au fait, cette histoire de pigiste est vraie ? Tu vas vraiment travailler pour un journal ? » Hein ? Il a encore la tête à moitié dans le pull quand elle se retourne pour le détailler. C’est vrai qu’il peut se poser la question, après tout elle avait débité une série de mensonges à Janet, il ne pouvait pas démêler si vite le vrai du faux. « Avant de devenir agent d’une organisation top secrète, j’étais pas vraiment le genre turbulente, c’était trop risqué, j’aurais pu faire sauter une classe en attrapant un stylo.. du coup j’écrivais. J’aimais bien décrire ce que je voyais des autres. » Même si bon, ça n’a pas duré, elle a vite délaissé la plume pour attraper les lames. « Académie du SHIELD ne rentre pas dans mon CV, Pigiste c’est tout ce à quoi je peux prétendre. » Après avoir passé trois années à ne faire qu’étudier pour finalement en tirer des compétences injustifiables dans une vie classique, elle ne tenait pas à retourner sur les bancs de l’école. « Rassure-toi, je vais pas devenir bloggeuse. » Un baiser sur sa joue, volé. Elle n’oublie pas qu’elle sort avec The Mole, voyez-vous. Elle passe dans la pièce principale où le Chat - avec une majuscule s’il vous plaît - semblait avoir repris ses aises. Sans doute les cochonneries de son maître lui ont-elles profité, il a pu retrouver sa tranquillité. Jazz s’approche doucement, prend le temps de s’agenouiller sans toutefois le toucher, refusant de lui imposer la moindre caresse. « Alors comme ça tu t’appelles Cathor ? C’est quoi ton super pouvoir : ne pas faire d’infarctus à cause de l’horrible copine de ton maître ? » Elle a le même problème avec les animaux qu’avec les hommes, Jazz, elle n’ose pas entrer en contact, elle a peur de blesser, de brûler. Décidément, Jared aura fait entrer dans son existence toutes ses limites. « On te laisse tout l’appartement, t’as vu, on sait se faire pardonner ! » Elle se relève pour récupérer son sac. Bien. Plus qu’à traverser quelques rues et ils se retrouveront devant un décor bien différent. Brooklyn avait son charme, finalement.  
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