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 THE UNHOLY TRINITY ›› CURSED CHILDREN

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CURSED CHILDREN
the unholy trinity.


Oui, donc ce sera des pizzas ce soir. Non pas qu'elle soit fervente admiratrice de cette cuisine trop grasse qui lui file des boutons et qu'elle s'évertue tant bien que mal à masquer le lendemain devant le miroir, tout en poussant des gémissements exaspérés, mais ce soir elle n'a envie de voir personne. Ce soir, Margaret n'est pas là, elle passe le weekend chez sa grand-mère. Ce soir, elle sent qu'elle va exploser et lorsqu'elle expose ses plans à la femme de cuisine en lui proposant de prendre du temps libre pour elle, cette dernière l'observe avec ce petit air réprobateur qui ne lui plaît pas trop. Un petit air qui lui donne l'impression d'être une enfant ou d'avoir quelque chose à se reprocher. Et elle n'a absolument rien à se reprocher. « Je sors ce soir. » Mensonge. Marigold appuie frénétiquement sur le bouton de l’ascenseur de son appartement situé dans l'Upper east side. C'est à peine si elle ne chasse pas Terry et même si elle sait que c'est extrêmement grossier, elle ne peut pas s'en empêcher. Elle se tortille légèrement, le rose lui est monté aux joues depuis une dizaine de minutes et ne veut pas s'en aller. Elle se surprend soudainement à observer le plafond aux gravures dorées pour éviter de regarder son employée. Elle n'a absolument rien à se reprocher, elle se le répète comme une litanie incessante. Le mensonge n'a jamais réellement été un problème pour elle jusqu'à présent pourtant et elle se sent stupide de se mettre dans un tel état pour si peu. Ce soir elle l'a entendue exprimer son inquiétude au sujet des mutants et du danger qu'ils représentent. Interdite, Marigold l'a observée jeter un rapide coup d’œil aux informations diffusées par la télévision laissée allumée en guise de fond sonore alors qu'elle triait de la paperasse pour le MET. Elle l'a entendue marmonner que peut-être devraient-ils être éliminés, que ça procurerait une meilleure sécurité aux personnes normales. Terry travaille pour Marigold depuis des années et pourtant elle ne s'était jamais imaginé que ce genre de situation se présenterait. Pour dire la vérité et même si elle a honte, jusqu'à il y a peu, elle aurait certainement été d'accord avec elle. Ce soir, elle s'est retrouvée du mauvais côté de l'équation. Ce soir, elle s'est surprise à penser "je fais partie de ces personnes, moi aussi et c'est de moi qu'elle parle de la sorte."

Marigold observe les portes de l'ascenseur se refermer sur une Terry plus que sceptique en un "ding" sonore et elle sent le poids mort qui reposait sur ses épaules la quitter aussi soudainement qu'il est apparu. Quand elle entre dans le salon, elle attrape vivement la télécommande de la télévision pour changer de chaîne, même si elle comprend rapidement qu'ils ne parlent plus des mutants. Ça lui donne des frissons, toutes ces émeutes, tout ce qu'elle entend au sujet de ces derniers. Des personnes comme elle, en somme. Elle a pourtant lu que les mutants naissaient... Particuliers. Chose qui la différenciait visiblement d'eux. Pourtant elle avait bien vu ce dont elle était capable. C'était récent, brouillon et ça l'effrayait, surtout. Comment reprocher à autrui d'avoir peur des personnes comme elle, si elle-même était déjà effrayée par sa propre personne ? C'est absurde. C'est absurde et elle, elle est complètement ridicule. Ce n'est que lorsqu'un nouveau "ding" retentit dans l'appartement qu'elle fronce les sourcils et s'apprête à faire face à Terry, persuadée qu'elle a oublié son portable, ses clés de voiture ou d'appartement. Mais dans l'encadrement, c'est la silhouette d'Arizona qui se dessine tandis que les yeux de Marigold s'arrondissent de surprise. Elle fouille quelques secondes au fond de sa mémoire avant de se souvenir vaguement d'une soirée convenue entre elles sous prétexte qu'elles ne se sont plus vues depuis ce qui leur semble être une éternité. Le visage de la jeune femme s'illumine alors et se fend en un sourire où elle masque la surprise l'ayant gagnée quelques minutes auparavant. Elle s'avance vers sa sœur, incline légèrement la tête et hausse les sourcils : « c'est pizza ce soir, j'espère que ça te va. » Elle n'a pas le choix, de toute façon. La cuisinière a été chassée et Marigold ne sait pas cuisiner, n'a jamais souhaité apprendre. Ou n'a jamais eu le temps, peu importe. Il ne manque plus qu'Elena, donc et elles seront au complet. Les deux personnes connaissant le mieux Marigold, la soirée où elle a le moral au fond des chaussettes, quelle joie ! Elle lance alors un nouveau regard à Arizona, lui adresse un nouveau sourire dégoulinant de faux-semblant. « Alors, t'as passé une bonne journée ? » Elle se sent aussitôt stupide. Elle sait pourtant que sa dernière mission a été une catastrophe. Elle sait aussi qu'Arizona est un roc et qu'elle ne supporterait pas qu'on la materne comme un petit chaton apeuré. Elle sait qu'elle finira par aller mieux, même s'il y aura toujours des jours avec, puis des jours sans. Marigold finit cependant par rompre la distance qui la sépare de sa cadette pour l'étreindre quelques instants et une agréable situation de familiarité la fait légèrement sourire. Pour de vrai, cette fois-ci.

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cursed children – the unholy trinity


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Arizona bâille, dans l’ascenseur qui la mène dans l’appartement de sa sœur. Elle se sent faible, comme si ses jambes allaient se dérober sous elle d’une minute à l’autre. Pas très étonnant, quand on sait qu’elle a enchaîné presque quarante-huit heures à l’hôpital, juste avec de petites siestes ici et là, parce qu’on manquait de personnel. Nombreux ont été les médecins et infirmiers à changer de ville, après tous les événements qu’a connu New-York. Même si elle peut comprendre qu’on veuille se sentir en sécurité et mettre sa famille à l’abri… Elle ne peut s’empêcher de penser d’eux qu’ils sont un peu comme une honte pour la profession. Tous les médecins prêtent serment, et à partir de ce moment, se doivent d’être là où on a besoin d’eux. Bien sûr, elle sait que sa vision des choses est loin d’être partagée par tous ses confrères mais… Elle a justement décidé de venir à New-York pour ça, elle. Parce que c’était une ville qui en avait terriblement besoin. Sauf qu’au final pour un médecin qui arrive, deux partent, donc c’est un problème sans fin. Elle sait qu’elle pousse un peu trop, qu’elle va finir par complètement perdre pied si elle continue comme ça mais… Qu’est-ce qu’elle peut faire d’autre ? Elle ne peut pas se permettre d’être tranquillement chez elle alors qu’on a besoin de médecins. Tous les jours, elle est en première ligne pour observer les nouvelles violences, qui sont nées depuis que l’existence des mutants a été révélée et qu’on a décidé de contrôler leur existence. Combien de gens arrivent avec de drôles de blessures, combien de gens arrivent en insultant mutants ou humains, rendant la situation encore plus tendue dans le hall des urgences qu’elle ne l’est déjà ?
Oui, Arizona est épuisée par tout ça, mais elle n’aurait raté pour rien au monde une soirée avec ses sœurs, même si elle ferait mieux d’être sous sa couette. Elle n’a même pas dit aux filles qu’elle avait travaillé autant, parce qu’elle sait parfaitement que l’une comme l’autre auraient voulu annuler la soirée et la repousser à un moment plus calme pour elle. Il était hors de question que la brune laisse ça arriver, d’abord parce qu’elle a besoin de souffler un peu en leur compagnie, mais aussi parce que, malheureusement, il n’y aura pas de moment plus calme, elle en est certaine. Elle est en train de remettre ses cheveux bien en ordre dans le miroir de l’ascenseur quand elle arrive enfin à l’étage de Marigold. Quand sa sœur s’approche, Arizona sent immédiatement que quelque chose cloche. Elle n’arrive pas vraiment à mettre le doigt dessus, mais le visage de sa sœur a quelque chose de différent de d’habitude. Plus sombre, plus… fermé. Pourtant, elle lui offre un grand sourire, comme si tout allait bien. Mais la jeune médecin sent une drôle de tension en elle. Elle répond tout de même à son sourire, contente de la voir après plusieurs semaines compliquées. « C'est pizza ce soir, j'espère que ça te va. » Arizona lâche un petit rire. « Franchement ? Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. » fait-elle en entrant dans l’appartement et en déposant son sac sur un fauteuil, comme elle a l’habitude de le faire depuis que sa sœur vit ici. Marigold lui sourit toujours, mais Arizona ne peut retenir une sorte de grimace quand sa sœur la quitte des yeux pendant quelques secondes. Elle déteste ce sourire, il a quelque chose d’inconfortable. Elle n’aime pas beaucoup ça, quelque chose cloche vraiment. C’est très sérieux, elle peut le sentir. « Alors, t'as passé une bonne journée ? » finit par demander la brune, en la prenant dans ses bras. Arizona lui rend bien évidemment son étreinte, la serre même un peu plus fort que d’habitude, tout simplement parce qu’elle sent qu’elle n’est pas dans son état normal. Elle se demande si Mari comprend qu’elle a remarqué. « Une journée normale à l’hôpital. On a vu beaucoup de monde aujourd’hui, mais rien de grave, donc tout va bien. » Une journée sans grande catastrophe est une bonne journée, voilà ce qu’a décidé Arizona en arrivant ici après avoir passé plusieurs années en plein milieu de la guerre. Après avoir vu ce qu’elle a vu là-bas, elle est ravie de ne faire que des opérations bénignes dans la journée à l’hôpital. « J’ai ramené des bonbons. J’avais besoin de sucre. » dit la jeune femme en avançant dans l’appartement. Elle lance les trois paquets – les préférés de chacune – sur la table du salon et s’affale dans le canapé de Mari. « Tu sais si Elena sera en retard ? Je serais capable de la bannir de nos soirées sœurs si elle nous fait trop attendre, j’ai tellement faim. » fait-elle, pour ne pas entrer dans le vif du sujet tout de suite. Peut-être que c’est mieux d’attendre Elena. Elles sont plus fortes à deux pour faire parler Mari. « Dis-moi que tu as quelque chose à boire… » fait-elle en riant légèrement. La soirée s’annonce riche en discussions… Et elle va avoir besoin d’un verre pour tout ça, et pour ne pas laisser la fatigue la consumer. Elle joue un peu la petite sœur princesse qui débarque et fait comme chez elle, comme d’habitude, et fait un regard de chat potté à sa grande sœur. Il n’y a qu’avec elle qu’elle peut faire ça, et quelque part, c’est pour ça qu’elle a l’impression d’être chez elle dès qu’elle est avec les filles.
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