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 Aux grands maux les grands remèdes. | Frank.

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    Ayant appris que le père de Karen était décédé et que ce dernier avait été tué par un mutant, avait fait bouger Matthew. Il avait vu la journaliste quelques semaines plus tôt, mais la détermination de cette dernière était mauvaise selon lui. Elle voulait mettre la main sur la personne qui avait tué son père et l’avocat ne voulait pas la voir se mettre en danger. Seulement, il savait que le lui interdire ne serait pas une bonne chose. Il agirait donc dans l’ombre sous son identité de Daredevil. Il avait même commencé, mais il n’avait rien trouvé de concluant. Juste qu’il s’agissait d’un mutant, mais pas d’identité particulière. La seule chose qui pouvait aider était que le mutant était apparemment à New-York. Donc, c’était un début, mais ça voulait dire qu’il y aurait un paquet et ce dernier ferait sûrement profil bas pour ne pas attirer l’attention. Murdock avait bien pensé à demander de l’aide à Faith et Alexis, mais il savait aussi que ces deux-là avaient d’autres choses à régler. Donc, il lui fallait un coup de main et le nom qui arriva dans son esprit le fit grincer des dents. Malheureusement le Punisher serait le plus qualifier pour l’aider, mais il ne voulait pas se présenter à lui en étant Daredevil. Il allait donc être l’avocat et surtout l’ex-petit ami qui s’en faisait pour Karen. Il n’aimait pas du tout le rôle, mais il n’avait pas d’autre choix. Alors, il commença par faire son enquête pour retrouver Franck et il découvrit que ce dernier se déplaçait dans une camionnette. Daredevil avait rapidement des réponses à ses questions et c’était un plus.

    Aujourd’hui, il devait cependant être l’avocat. Après avoir repéré le véhicule de Castle, l’avocat avait comme d’habitude son costume trois pièces et sa canne. Marchant dans la ruelle qui menait au véhicule, il frappa à la portière conducteur, mais personne ne répondit. Se concentrant alors sur les bruits, il n’entendit rien venant de l’arrière. C’était vide. Se tournant, il chercha à entendre la voix du militaire, mais il ne trouva rien. Alors, il appuya son dos contre la potière et attendit que ce dernier revienne. Une heure passa et il finit par entendre la voix de Frank non loin. Cela venait du bâtiment d’à côté et il se redressa, reculant légèrement et se mettant dos au mur pour regarder vers la porte par laquelle il entendait les bruits de pas de l’homme. En entendant une porte s’ouvrir, il fit en sorte de ne pas sourire. Non pas que le moment soit drôle, mais la dernière fois qu’il l’avait vu, les choses étaient à peu près rentré dans l’ordre, en tout cas avec Daredevil. Posant les mains sur le haut de sa canne, il ne comptait pas se battre avec ses poings, mais plutôt avec les mots en espérant qu’il voudrait bien l’aider.

    Monsieur Castle.

    Faisant un signe de tête pour le saluer, il se doutait que ce dernier n’avait pas envie de voir quelqu’un donner son nom tout haut, alors il préféra enchaîner.

    Ravi de vous revoir en dehors d’un lit d’hôpital.

    Il espérait que Frank voudrait au moins l’écouter un peu et ne pas partir tout de suite.

    Je voudrais vous parler de notre amie commune si vous avez quelques minutes.
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Aux grands maux les grands remèdes.


Est-ce que c'est d'avoir revu Karen et d'avoir parlé avec elle qui m'a davantage ébranlé que je ne l'ai cru ? Est-ce que c'est à cause de ça que je me suis montré, pour la première fois depuis longtemps, moins prudent ? Peut-être. Moins concentré, je l'étais. Moins prudent donc également et le résultat c'est une saloperie d'entaille au niveau de l'épaule gauche après une confrontation où je l'ai finalement emporté mais pas sans aucune blessure. J'ai eu de la chance car la lame n'a visiblement touché ni une veine, ni un tendon ou un nerf mais ça pisse beaucoup le sang. Alors je me retrouve comme à l'accoutumée dans la chambre d'hôtel qui m'est réservée dans cet immeuble des bas quartiers, dans cet immeuble où personne ne cherchera à entrer en contact avec moi et surtout dans cet immeuble où j'ai acheté le silence du propriétaire. Une douche pour me nettoyer et nettoyer la plaie, du désinfectant et j'entreprends de suturer moi-même la plaie. La douleur ? Elle est largement supportable, c'est que j'ai vu bien pire, et fait bien pire également, sur moi-même oui. Cela va laisser une vilaine cicatrice mais ce n'est pas comme si je m'inquiétais de ce genre de détails. Quand c'est terminé, je place un pansement et basta. Dans le miroir, je jette un coup d'oeil à ma mâchoire qui me fait mal et je m'aperçois un bel hématome. Il a cogné fort cet enfoiré. Ceci dit, il ne cognera plus jamais alors... Je nettoie mes vêtements dans la baignoire et les met à sécher, brûle dans l'évier les compresses imbibées de sang puis verse de l'eau pour éteindre les flammes sur les restes noircis avant de jeter le tout dans la poubelle. Puis, je vais m'installer sur le lit. Cela m'arrive peu mais je m'autorise de temps en temps quelques bonnes heures de sommeil dans cette chambre.

Aujourd'hui je me l'autorise.

Je me réveille comme d'habitude en sursaut. Toujours les mêmes images. Toujours. Je jette un coup d'oeil à ma montre : j'ai dormi près de quatre heures. C'est trop mais j'en avais sans aucun doute besoin. Je me redresse, récupère mes vêtements pas tout à fait secs que je glisse dans un sac là où j'ai récupéré mes vêtements de rechange, mes vêtements de tous les jours : jean, t-shirt, veste en jean et casquette. Je récupère le sac de vêtements et le sac d'armes et quitte la chambre. Le propriétaire me salue quand je passe devant lui et je réponds, brièvement, mais je réponds avant de sortir du bâtiment. La silhouette sur le côté je la distingue mais je me contente de baisser la tête en replaçant ma casquette, décidé à m'éloigner rapidement mais le « Monsieur Castle » que j'entends me fait me figer sur place. La voix je la reconnais et quand je me retourne, je sais sur qui je vais tomber : sur Red. Mais il n'est pas en costume aujourd'hui, il a revêtu sa simple tenu d'avocat. Je me place face à lui, tendu, fermé. La dernière fois que nous nous sommes vus... Eh bien, je lui ai sauvé la vie. Et depuis, nous ne nous sommes pas revus. On n'a jamais eu l'occasion de discuter de ce qu'il s'est passé ni même du procès que je leur ai fait perdre. Ce procès où j'étais encore Frank Castle. J'ai l'impression que c'était il y a très, très longtemps. Et mon nom... On ne l'a pas prononcé depuis longtemps. Mon prénom oui mais mon nom... D'ailleurs, il l'a prononcé à voix haute ce nom et je n'aime pas ça du tout. Il doit le sentir puisqu'il enchaîne rapidement en m'annonçant qu'il est ravi de me voir ailleurs que dans un lit d'hôpital. J'ouvre la bouche, sur le point de lui demander ce qu'il me veut quand il me donne la réponse sans même que j'aie besoin de poser la question : il souhaite parler de Karen. « Notre amie commune », c'est elle, ça ne fait aucun doute. Les minutes, je les ai. L'envie de parler d'elle par contre...

« Je vois pas bien ce qu'on pourrait se dire à son propos. » je lui réponds, on peut le dire sur la défensive.

J'ai envie d'ajouter « Red » mais vu la façon dont il me vouvoie, vu la façon dont il parle du lit d'hôpital, il ne sait pas que je sais. Il ne sait pas que j'ai vu son visage sur ce toit quand son amie est morte dans ses bras. Alors je vais la garder pour moi cette information. En tout cas pour le moment.

« Pourquoi vous voulez me parler d'elle ? » j'ajoute finalement, toujours un peu plus sur la défensive.

Je ne saisis pas le sens de sa présence ici et il a intérêt à me donner des réponses s'il veut qu'on parle d'elle. Quoique même là encore je ne suis pas certain de lui répondre.



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    Après quelques recherches, il avait pû savoir où était Frank. Ce dernier continuait à prendre des vies, chose qui ne plaisait pas à Matthew, mais tous les deux menaient leurs vies comme ils l’entendaient désormais. De plus, l’avocat ne comptait pas parler de l’autre homme à qui que ce soit. Oh, il savait parfaitement que la justice le cherchait et en particulier Jennifer Walters, une collègue avocate. Cependant, il n’irait pas lui dire quoi que ce soit. Elle ne savait pas qui il était en dehors des tribunaux et c’était bien mieux ainsi. Adossé au mur, il vit finalement arriver Frank. Enfin voir n’était pas le bon terme, mais il savait qui arrivait dans sa direction. L’interpellant, il se doutait qu’il devait être sur ses gardes, mais il l’entendit à nouveau marcher vers lui. Apercevant les contours de sa personne, il resta le regarder, expliquant alors la visite de cette entrevue. Il voit la tension chez son vis-à-vis, mais il n’a pas peur de la réaction qu’il pourrait avoir. A la place, il parle simplement de leur amie commune : Karen. Il semblait réticent à l’idée de parler d’elle. Cela le surprit, mais il ne le montra pas, écoutant plutôt sa question.

    Parce qu’elle a perdu son père.

    Il ne comptait pas tourner autour du pot. Autant être clair tout de suite et il se doutait que la patience de Frank était limitée.

    Elle m’a dit vouloir régler la situation et mettre la main sur la personne qui a commis un tel acte.

    Il trouvait cela trop dangereux pour la jeune femme et même si elle lui avait dit qu’elle ferait attention, il se doutait parfaitement qu’elle n’arrêterait jamais de chercher la vérité.

    De ce que j’ai appris, ça serait un mutant qui aurait tué son père et si elle l’affronte seule, elle pourrait ne pas en ressortir vivante. C’est pour cela que je suis venu vous trouver. Je ne cautionne pas vos actions, mais vous êtes efficace pour trouver des pistes.

    C’était donc un travail tout à fait à la hauteur de l’homme qui lui faisait face. Se redressant pour décoller son dos du mur, il resta fixer l’autre homme.

    J’ai besoin de votre aide pour pouvoir le trouver. Je ne peux travailler qu’à travers la loi et ça ne me laisse pas beaucoup de marche de manœuvre et je connais assez Karen pour savoir qu’elle ne dira pas si elle a trouvé quelque chose. Elle ne me laissera pas l’aider.

    Serrant les dents, il était d’ailleurs particulièrement touché par cela. Oui, il avait fait n’importe quoi en ayant retrouvé Elektra et il avait fait fuir la journaliste. Il s’en voulait beaucoup et il tentait de se racheter. Alors, avoir une piste sur le meurtrier du père de la jeune femme serait un début. De plus, en tant que justicier il n’avait pas encore pû trouver quoi que ce soit de vraiment intéressant. L’aide de Castle était donc des plus importantes.

    Vous saurez quoi faire pour aider et elle n’aurait ainsi pas à se mettre en danger.
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Aux grands maux les grands remèdes.


Je suis sur la défensive et j’ai des raisons de l’être. Il n’a beau se présenter qu’en tant qu’avocat à moi, je reste un fugitif, un hors la loi qui devrait être derrière les barreaux et il est tout à fait capable de me piéger. Je pourrais croire qu’il n’est pas du style à faire ce genre de choses, je pourrais croire en lui mais je n’y parviens pas, pas totalement en tout cas. Il peut utiliser Karen comme excuse pour me garder à portée de main et me faire coffrer. Il peut y avoir des flics embusqués ça et là, d’ailleurs je jette un regard circulaire vers les toits environnants, juste au cas où. Je ne vois pas de silhouette, pas de canon de fusil pointé vers moi. Je reporte mon attention sur Red et l’observe en silence, toujours méfiant : qu’il n’y ait pas de flics ne veut pas dire qu’il n’est pas là pour me piéger. Si je baisse ma garde, rien ne l’empêche de tenter de me maîtriser, même s’il n’a pas revêtu son habit du Diable de Hell’s Kitchen. Pendant un instant, j’ai même envie d’attaquer le premier pour essayer de m’enfuir tellement je n’ai pas confiance. Pendant un instant seulement car Red me répond assez rapidement qu’il veut me parler de Karen par rapport à la perte de son père. Je relève un peu le menton tout en fronçant les sourcils : j’ose croire qu’il n’irait pas jusqu’à mentir en parlant de ça juste pour me piéger. J’ose croire… Parce que ça, ce serait vraiment trop bas de sa part. On ne se joue pas des morts innocents. Jamais. Je croise les bras et reste enfermé dans mon mutisme quand il ajoute qu’elle a décidé de régler le problème elle-même, qu’elle a décidé de mettre la main sur celui qui a fait ça. L’ombre d’un sourire fier se dessiner sur mes lèvres : je le sais déjà ça mais lui ne sait pas que sais.

Décidément, il lui manque beaucoup d’informations à Red.

Je récupère, toujours silencieusement, les informations que Red me donne à propos du probable meurtrier. Je n’ai pas enquêté là-dessus : j’ai bien trop à faire de mon côté et de toutes les façons Karen ne m’a pas demandé mon aide. Si elle le fait, je l’aiderais volontiers mais tant qu’elle ne me le demande pas, je ne vais pas m’imposer à elle. C’est là un comportement que Red n’est visiblement pas capable d’avoir lui. Je me retiens de laisser échapper un petit rire ironique quand il me dit qu’il ne peut travailler qu’à travers la loi. Menteur… Tu peux faire autrement et tu le sais très bien. Vient alors la raison de sa présence ici et je reste impassible même si cela devient de plus en plus difficile. Je l’observe, plisse davantage les yeux et termine par soupirer.

« Pas ici. » je termine par dire en décroisant les bras. « Si vous voulez parler on va parler mais à couvert. »

Je ne lui laisse pas le choix : hors de question que je reste à découvert et que je me mette en danger inutilement. Je l’invite donc à me suivre. Les ruelles sombres ne manquent pas dans le coin et finalement, on se retrouve en quelques instants à l’abri des regards comme des oreilles indiscrets. Je me tourne vers lui.

« Vous êtes quand même gonflé. » je lui souffle en penchant doucement la tête sur le côté. « Vous voulez que moi, je lui vienne en aide sans le lui dire. Vous voulez que moi, je lui mente. Que dans son dos, je recherche l’enfoiré qui a fait ça, que je règle le problème, là encore dans son dos et vous voulez que je le fasse parce que vous, vous êtes… Comment avez dit ? Ah oui : vous ne pouvez travailler qu’à travers la loi. La bonne blague. »

On peut dire que ça me démange de lui dire que je sais. Vraiment.

« Je ferai pas ton sale boulot. » je termine par lui dire en secouant la tête, devenant tout à coup plus familier avec lui parce que c’est décidé : je vais pas faire semblant plus longtemps. « Karen est une grande fille. Si elle veut s’occuper de lui toute seule, je ne vais pas lui retirer ce plaisir et tu ne devrais pas non plus. » Je marque un silence, esquisse un sourire mauvais. « C’est ça en fait qui te bouffe : qu’elle ne veuille pas de  ton aide. Mais comme c’est plus fort que toi et qu’il faut que tu foutes tout le temps ton nez dans les affaires des autres sans leur demander leur avis…Va falloir t’habituer : t’es plus indispensable… Red. »

Mon regard s’anime d’une lueur de défi : c’est dit.
C’est fait.



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