Throwback April... Warren sautait hors de la voiture et je suivais le mouvement alors qu'il venait me pousser à l'épaule. - « Attention, je suis un vrai monstre, une bête ! » - Un sourire venait étirer mes lèvres et je lui emboîtais le pas. - Me tarde de le rencontrer, ce Dimitri. - J'avais hâte d'entendre tout ce qu'il avait à dire et surtout à raconter sur Warren depuis qu'il était là. J'aurais aimé qu'il me parle avant de cette salle et de ses séances ici. Je n'étais pas vexé, il en fallait plus que ça, mais j'aurais aimé savoir. Pouvoir venir avec lui. Il s'en expliquerait peut être. Mon regard balayait naturellement la rue en quête de regards indiscrets. Nous étions de retour à Brooklyn et ici, j'étais sur mes gardes. Ici comme ailleurs. Je devais rester discret mais je connaissais presque tous les lieux annexés par Ivan et je savais que cette sale n'en faisait pas parti. On restait quelques secondes dehors, le temps qu'Alex nous dise devoir partir à la suite d'un coup de téléphone. Une affaire à régler en ville et il filait à pieds. - Allez, Angel, viens me montrer ce que tu sais faire. - Je passais les portes et l'odeur de transpiration venait frapper mon nez en pleine face. Les joies des salles de sport, ou de combat. Même chose.
Je resserrais ma prise sur mon sac et laissais à Warren le loisir de gérer notre arrivée, autrement dit de payer mon entrée. Moi je me dirigeais vers les vestiaires et commençait à me changer. Warren me rejoignais bien assez vite et on finissait de se préparer ensemble. - C'est bon? T'as tout réglé? - J'enfilais un t-shirt gris et passais une main dans mes cheveux pour les aérer un peu. - Échauffement d'abord? Ou tu te sens à vivre dangereusement? - C'était un coup à se blesser, mais on pouvait tout aussi bien commencer doucement. Je me saisissais d'une petite bouteille d'eau et attendait Warren à l'encadrement de la porte avant d'y aller. - Alors? On commence par quoi? - Je sentais son excitation, ou sa fierté. A sa tronche, je pouvais le deviner. Il connaissait mes aptitudes, du moins celles qu'il avait pu voir, aussi j'imaginais parfaitement l'intérieur de sa tête et comment il devait être tout content de montrer que lui aussi savait faire. J'avais rarement fréquenté ce genre d'endroit. En grandissant, j'avais toujours eu tout ce dont j'avais besoin à la maison. D'aussi loin que je puisse me souvenir, nous avions toujours une ce matériel de sport dans cette pièce au sous-sol. C'est là que les professeurs de mon père m’entraînaient aussi. Je n'avais jamais vraiment compris avant de savoir la vérité, mais toujours est-il que je n'avais jamais eu à venir en salle pour me dépenser.
J'avais commencé en arrivant à New York, de temps en temps, mais sans jamais vraiment adhérer. Je suppose qu'être seul n'aide pas. Mais là, avec Warren, je n'étais pas seul et ça rendait la chose plus sympathique. Il m'indiquait une rangée de sac de frappe et je le suivais. On commençait tranquille, pour se mettre en jambe. - Ca fait combien de temps que t'es pas venu ici? Enfin, c'était quand la dernière fois? - Pas comme si j'avais besoin de plus d'entrainement, je me servais de tout ça presque tous les jours. C'était usant d'ailleurs. A peine en face du sac, mon poing venait frapper et le contact du cuir rougissait ma peau. Toujours moins douloureux que de frapper dans un visage. J'avais été entraîné avec un mélange d'art martiaux, aussi me limiter à mes poings était une chose compliquée à faire. Je faisais deux pas et me mettait de l'autre côté du sac, le tenant en place. - Allez vas-y, montre moi.
Et il m'avait montré. Il m'avait montré quelques mouvements, m'avait montré sa frappe, son droit, son gauche. Son jeu de jambe. Il m'avait surtout montrer comment tomber parce qu'il avait beau avoir un niveau correct pour... son niveau, il était loin d'être capable de me battre. Mon père s'était assuré de ça. Néanmoins j'avais été sympa avec lui, je n'y étais pas allé trop fort. Le but de cette séance n'avait pas été de montrer ma supériorité mais bien de passer un moment sympa. Découvrir sa nouvelle petite passion. Entendre ce que ce Dimitri avait à dire. Rien que du bon. Et finalement à la fin de ces quelques heures et une bonne douche plus tard à m'amuser comme un enfant à jouer de sa pudeur, nous deux, seuls sous la douche, grand moment, nous avions passé la soirée en ville avant de rentrer au manoir. J'avais oublié mon appartement, oublié la mafia. Il avait réussi ce tour de force et c'était tant mieux.