it's a revolution, i suppose Invité | | | COMES AND GOES« We are all dreamers, wanting to be completely out of touch with reality. »La silhouette des arbres. L'ombre des arbres qui se reflétait sur le sol. Le bruissement des feuilles. Les branches qui s'agitent au vent. Le craquement de brindilles. Je tournais la tête. Personne. Il n'y avait personne. Seulement moi et les ombres. Pourtant je savais qu'ils étaient proches. Ils se rapprochaient. Des ombres dans la nuit obscure. C'était comme s'ils étaient devenus des hiboux aux yeux perçant, n'en venant qu'à bénéficier d'une vision infrarouge. Ils étaient des agents. Bien entendu qu'ils avaient le matériel. Bien entendu qu'ils avaient la vision infrarouge, sans doute aurais-je fait de même. Et tout autant, je savais que leur tenue n'était qu'adaptée aux circonstances. Ils étaient là pour me traquer. Je pouvais les entendre. Je n'avais pas juste besoin de lunettes infrarouges, je savais qu'ils étaient là. Je le savais depuis le début. Pas si discrets qu'ils ne le pensaient. Ils étaient des agents, certes mais j'en avais été un tout aussi. Je savais comment ils fonctionnaient. Les branches s'agitèrent un peu plus, je m'arrêtai. Immobile derrière le tronc d'un arbre alors que j'en venais qu'à guetter les environs. Immobile, tendu comme un arc alors que j'en venais qu'à écouter tous les sons de la nature. Le craquement d'une brindille. Je me mis à compter dans ma tête. Un. Deux. Trois. Et ainsi de suite. Je continuais de compter jusqu'à quinze. Un cri se fit entendre. Toujours plus de bruit. Le bruit de pas et les voix d'autres individus. Un sourire s'esquissa sur mon visage. Ils étaient tombés dans l'un de mes pièges. Ils ne connaissaient rien à cette forêt, à ma différence. Si la plupart des pièges étaient conçus pour les animaux, les proies que je traquais, il n'en restait pas moins que certains fonctionnaient aussi sur les humains. Comme je pouvais le constater. Bien. Une distraction. Cela me laissait suffisamment de temps pour m'écarter, m'esquiver en douce. Cela faisait plusieurs heures désormais qu'ils étaient là, remuant la forêt dans tous les sens pour me trouver. S'ils auraient pu sans doute auraient-ils lâcher des chiens tout aussi pour trouver ma piste. Mais les aboiements de chien auraient été suffisant pour que je sache où ils étaient. Et je doutais qu'ils veuillent que je sache où ils étaient. J'en doutais sérieusement. Il ne pouvait y avoir que trois raisons pour lequel les agents du SHIELD étaient à ma poursuite, soit parce qu'ils voulaient me voir mort, soit parce qu'ils voulaient me voir enfermés dans une cellule ou soit parce qu'ils voulaient des informations. Dans tous les cas, je n'étais pas prêt à faire leur rencontre. A vrai dire, j'étais ici chez moi, eux n'étaient que des étrangers et je doutais qu'ils soient assez malins pour me retrouver. Ils avaient du matériel certes, mais ils n'étaient pas moi. Et cela ne faisait aucun doute qu'ils ne savaient rien de cette forêt, de la forêt du Wyoming. Etre abandonné par John ici ne m'avait que poussé à apprendre à mémoriser ses arbres et ses chemins. Je savais ce que je faisais. Je savais où j'allais, alors qu'eux non. Ils tentaient de me trouver mais je doutais que cela soit suffisant, je doutais qu'ils aient la motivation pour cela. Ils étaient déterminés mais je l'étais encore plus. Déterminé à survivre. Et cette petite partie pouvait encore continuer pendant longtemps. Cela avait commencé il y a un moment désormais, ce petit jeu. A l'instant où je m'étais rendu compte que j'étais suivi alors que je comptais partir là-bas pour réfléchir, pour m'absenter. J'avais réussi à ce qu'ils perdent ma trace. J'avais réussi à faire en sorte qu'ils ne me retrouvent pas tout de suite mais cela ne changeait rien au fait qu'ils avaient réussi à me retrouver. Sans doute qu'ils avaient eu l'aide d'un certain hacker. Peut-être que oui ou non. Peu importait alors que les minutes continuaient de défiler inexorablement. Je me mis en mouvement, bougeant silencieusement nu pieds. Je ne portais pas de botte ou quoi, ayant appris assez vite que sans chaussure le bruit n'était qu'étouffé. Armes en main, j'en venais qu'à me fondre parmi les arbres, avançant sans faire plus de bruit tout en continuant à me déplacer silencieusement. Je m'arrêtai soudainement, m’accroupissant. D'autres agents. Encore d'autres. Si je n'étais pas tant sur mes gardes sans doute les aurais-je loupé. Ils étaient deux, et j'allais devoir m'en débarrasser. Ou du moins m'assurer qu'ils ne me suivraient plus. Je les laissai continuer à s'avancer, les laissant me dépasser. L'un passa juste à côté. Je continuais de compter. L'instant d'après je me relevai et me mis en action. Il ne sentit que trop tard le chloroforme contre son nez. Il commença à se débattre et je continuai de serrer jusqu'à ce que je sentes que son corps se relâchait. Je le posai doucement par terre mais j'étais ores et déjà repéré. Je manquais de justesse de me recevoir le premier coup de poing avant qu'il ne s'en prenne un à son tour. La suite n'en fut que plus rapide. Il tomba trop vite avant que je ne le laisse là inanimé. Mes doigts en vinrent qu'à retrouver mon arme. Préférable que je ne l'use pas alors que je n'étais même pas armé d'un silencieux, préférant de loin qu'aucun bruit ne se fasse entendre. C'était une course à l'homme je le savais mais tout autant je connaissais assez les lieux pour savoir que je pourrai les faire tourner en rond pendant à un moment. Personne ne pouvait juste s'échapper comme cela, et j'avais essayé. Cette forêt était un véritable labyrinthe. Et dans quelques heures l'aube se lèverait. Je m'éloignai des sentiers pour m'enfoncer un peu plus loin dans les tréfonds de la forêt, m'arrêtant souvent pour prendre garde à ce qui se passait autour. Mais c'était comme si la forêt s'était remise à être silencieuse du moins du côté du SHIELD alors que les oiseaux n'en n'étaient que venus qu'à se remettre à pailler. Et soudain des oiseaux s'envolèrent. Je la vis avant qu'elle ne me remarque. La lune désormais dégagée, les nuages qui la recouvraient effacés, ne la faisant qu'un peu plus paraître l'idée qu'elle venait d'un autre monde. M'approchant sans cesser de scruter les alentours pour découvrir qu'elle était seule. M'avançant à découvert, mon arme pas moins pointée dans sa direction. « Skye. » |
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