« In this bed where I rest I'm homeless This house I know best But I'm homeless My hunger it grows And it won't let me go And it burns in my chest I'm homeless. » - Homeless, Marina Kaye.
«
J’ai un rendez-vous. Si je ne suis pas de retour vers 18h, il y a une application sur mon téléphone, utilise mon ordi. » Le mot a été laissé sur le bureau du psychologue, autant pour le rassurer que par mesure de sécurité. Ils ignoraient tous ce qui pourrait leur tomber dessus si la folie humaine s’emparait d’un lieu de sortie et c’est pour cela qu’elle avait évité de se rendre à l’extérieur mais elle ne pouvait pas mettre en périls ses études en continuant de se cacher. Sa professeur voulait la rencontrer, elle devait faire un effort pour avoir l’air le plus humaine possible, même si la veste lui tiendrait trop chaud, même si le bleu de ses yeux risquait de paraître étrange. Charles savait également qu’elle devait sortir et il savait pourquoi, elle avait assez de projets pour qu’on ne la soupçonne plus de faire une tentative de suicide due à sa déplorable relation avec Bobby et environ la moitié des X-Men. Les choses commençaient toutefois à s’améliorer, notamment depuis que la Confrérie était venue recruter directement au sein de l’Institut, délestant l’équipe de quelques membres, mettant le feu aux poudres. Le fait qu’elle ne soit pas partie à la première occasion lui laissait le bénéfice du doute - sans pour autant effacer la réalité, à savoir qu’elle n’était pas la moins radicale des pensionnaires. Axel s’était révélé plus virulent, toutefois, et en avait profité.
Elle marche avec pour seule mélodie en tête le son régulier de ses escarpins sur le sol. La robe blanche rappelle des teintes qu’elle avait presque fini par oublier de porter tant son humeur s’était faite massacrante ces dernières semaines. Elle finirait par se pardonner d’avoir été idiote, d’avoir cru que quelqu’un pourrait peut-être l’aimer, malgré son passé. Elle finirait par apaiser la neige mordante qui rongeait les morceaux de ce qu’elle avait été et qu’elle ne serait bientôt plus. S’occuper des enfants était une thérapie plus efficace que tout ce qu’on avait essayé sur elle, Snow avait fini par se sentir concernée par leur avenir et elle ne voulait plus être seulement vue comme une sorte d’extrémiste capable de gangréner leurs jeunes esprits. Warren continuait à le penser mais cet emplumé avait un cerveau de piaf, ça n’était pas sa faute.
Un Starbucks, pour ce type de rendez-vous, c’était original. C’était surtout une forme de sécurité, on ne la remarquerait pas si facilement, dans la foule ou au coin d’une table. Elle n’avait finalement que ses billes à la teinte intense pour la trahir, un bleu comme on en faisait pas. Ses cheveux avaient perdu une nuance de blond depuis l’activation de ses dernières mutations mais elle n’y avait pas vraiment prêté attention alors elle n’était qu’une jeune femme comme les autres. Le café fut commandé assez vite avant qu’elle ne prenne une place pour se perdre dans la contemplation de la rue, un brin anxieuse à l’idée de perdre sa chance de se construire une existence ne serait-ce qu’un quart normale.
Elle était en avance, une manière comme une autre de contenir sa crainte d’une attaque surprise, une manière comme une autre de contenir la glace et son aspect le plus instinctif. Elle pouvait servir de belles phrases aux adolescents, elle pouvait leur dire que contrôler entièrement leurs pouvoirs était possible, la réalité pour elle était toute autre : chaque émotion vibrait dans les molécules de l’air, chaque émotion pouvait changer une pièce en chambre froide. Fut un temps où sa maîtrise frôlait la perfection, un temps où la glace réagissait à son unique volonté et puis elle avait perdu la mémoire, elle avait perdu les bénéfices de sa formation intensive au sein de la Confrérie. Les souvenirs comblés, les réflexes revenus, il restait cet instinct borné, cette nouvelle façon de gérer et d’assumer ce qu’elle était : finalement Snow était bien plus efficace ainsi qu’à l’époque, parce qu'elle avait évolué, tout simplement.
Un visage vaguement familier a passé la porte, un visage qui s’est arraché de ce même passé qu’elle était en train d’explorer mentalement. Le café a gelé aussitôt le nom remis sur ces traits humains. Elle hallucinait forcément. Elle avait besoin de renouveler sa thérapie avec Bobby, elle avait besoin que Charles remettent les barrières psychiques en place, elle ne voyait que cette explication. Mystique ne pouvait pas être là, pas après l'avoir abandonnée, pas après toutes ces années.
Le centre névralgique de New York mettait toujours Raven mal à l'aise depuis qu'elle avait 'quitté' le SHIELD. Quitter n'était d'ailleurs pas le bon terme lorsqu'on considérait la manière dont elle avait plutôt fui. Elle dissimulait sa longue chevelure sous la capuche d'une veste longue qui lui tombait aux cuisses. Son fin legging de cuir affinait ses jambes et elle se grandissait de quelques centimètres avec une paire de bottes. Snow avait choisi un endroit plutôt bondé, aussi, Raven s'imagina qu'elle serait plutôt bien couverte, au milieu de la foule où personne ne ferait attention à elles. Avec la vie qu'elle menait, on devenait vite paranoïaque. Qui plus est, Snow avait pu être suivie.
Mais c'était Snow et pour elle, Raven aurait pris tous les risques. Elle avait déjà étudié de près le plus gros : celui d'avoir disparu de la surface de la terre pendant plusieurs années. De trop longues années. Libérée du SHIELD et dissimulée à la Confrérie, il était temps pour elle de revenir parmi les vivants.
Raven entra dans le café et regarda brièvement autour d'elle en sortant les mains des larges poches latérales de sa veste. A première vue, elle ne sentit aucun danger et personne ne faisait attention à elle. Elle n'était rien ni personne, en ce lieu. Elle se demanda alors ce qui la dérangeait le plus. De passer à ce point inaperçu ou la proximité physique de tous ces inconnus à la fois. Raven se trouvait en terrain inconnu et ce n'était absolument pas pour la mettre à l'aise. Une seconde, elle songea qu'il s'agissait d'une mauvaise idée que d'avoir attiré Snow hors de son antre ainsi. Alors qu'elle repoussa doucement sa capuche de sa tête en scrutant les clients, la nervosité la gagna et son coeur se serra quand elle croisa le regard d'une jeune blonde qui la fixait comme si elle avait vu un fantôme.
La jeune femme avait bien changé depuis la dernière fois et Raven resta là, à la dévisager, imprimant dans sa tête les nouvelles caractéristiques de cette fille qu'elle avait adoptée dans son coeur comme si elle avait poussé dans la nuit elle-même pour la mettre au monde. Une mutante au potentiel inexploité dont Charles devait amoindrir le pouvoir pour son propre plaisir. Ce charmant utopiste n'était, finalement, qu'un couard qui préférait toujours la facilité au rude passage vers la liberté de soi.
L'avantage du lieu était qu'elle pouvait circuler sans qu'on l'arrête pour lui demander quoique ce soit. Elle voulut sourire alors qu'elle faisait un premier pas lent vers Snow, mais elle se retint. La jeune fille aurait sûrement un tas de questions et elle ne savait toujours pas si elle pourrait répondre à tout. Mais elle garda pour elle sa fierté. Sourire aurait été une provocation. Néanmoins, sa prétention la gagna alors qu'elle arrivait à sa hauteur. Un fin sourire naquit sur ses lèvres et d'un geste, elle désigna la chaise en face de Snow.
"Je peux m'asseoir ?"
Bonjour aurait probablement été plus approprié, mais au vu de l'expression sur le visage de Snow, cette formalité lui parut encore plus provocante que le simple sourire.
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lle est face à un fantôme. Un de ceux qu’on pense souvent ne plus revoir et qui resurgissent au moment le moins opportun. « Je peux m'asseoir ? » Elle est tendue. Elle a le café entre les mains, changé en une glace si dure que la cuillère à l’intérieur n’en serait pas sortie même si elle avait renversé le tout sur le sol. Elle avait été trahie, elle avait été trompée. Evidemment que la professeur voulait plus d’informations sur elle puisque celle qu’elle avait trop longtemps considéré comme sa mère avait sûrement perdu sa trace durant quelques temps. « Ca dépend, tu es venue pour me reconvertir ou seulement pour exprimer l’étendue de ta déception ? » Le timbre glacé rappelle ce qu’elle a été, le tranchant dont elle était capable lorsque la colère ou la déception prenait le dessus. Elle s’était sentie tellement seule, au sein de l’Institut, à la recherche de ses souvenirs. Elle s’était sentie rejetée par ceux pour qui elle s’était battue à Alcatraz, par ceux qui lui avaient tout appris. Quand Prudence avait récupéré la mémoire de la Snow Queen d’autrefois, elle s’était questionnée, concluant que plus personne ne la jugeait utile. Trois ans auprès de Xavier qui avait sauvé son esprit déchiré, frôlant l’autodestruction.
« La Confrérie vient recruter directement à l’Institut et brusquement tu réapparais ? Tu me crois assez stupide pour céder à mon affection pour toi ? » Snow ne pouvait pas savoir que Tadeusz l’avait vue tomber, qu’il l’avait pensé morte jusqu’à ce qu’elle réapparaisse mystérieusement dans la tenue noire caractéristique des X-Men. Elle ne pouvait pas savoir que sa chute durant l’invasion Chitauri avait fait d’elle un dégât collatéral, une morte de plus dans les rangs.
La main encerclant le café posé sur la table change momentanément de forme, prenant l’aspect liquide témoignant d’une fluctuation émotionnelle. Elle la dissimule sous la table, s’assurant que personne n’ait remarqué d’un coup d’oeil rapide autour d’elles. Elle ne pouvait pas faire usage de ses pouvoirs dans un lieu public, le problème ne venant pas de Mystique pour le coup mais bien des lois absurdes qui régissaient désormais le monde. La petite cryokiésiste avait évolué, peut-être pas comme Raven l’espérait mais elle avait survécu, elle avait changé. « Pourquoi après tout ce temps.. ? » La question est plus douce, teintée de regrets, d’une certaine tristesse aussi. Pourquoi réapparaître ? Pour détruire sa vie ? Pour réclamer une faveur ? Rien ne pouvait être désintéressé. Elle avait forcément une raison d’avoir mis en place ce stratagème. Le prénom de Tempérance aurait dû l’interpeler. Etait-elle devenue si naïve ? Non. Prête à tout pour ne pas sacrifier la dernière part de normalité qu’elle avait encore dans cette société. Cachée dans l’Institut, on ne pouvait pas la rapprocher de l’identité qu’elle avait à la Confrérie, on ne pouvait pas se souvenir d’Enola Davis, classée comme potentiellement dangereuse, déclarée disparue. Elle n’était que la Prudence innocentée du meurtre de ses parents par manque de preuves, elle n’était que la jeune femme amnésique qui se reconstruisait dans l’école pour jeunes surdoués. Elle aurait pu laisser derrière elle ce passé qui lui collait pourtant à la peau. Elle n’y parvenait pas. Ces derniers jours, tout refaisait surface, que ce soit les visages ou les piqûres violentes de rappel.
Snow ne répondit pas à sa question, mais l'abreuva d'autres. Raven conserva un fin sourire tout le long et ne la quitta pas des yeux. En fait, elle imprimait chacun de ses gestes, chaque nouvelle caractéristique de son visage, toutes ces traces de son évolution, de sa croissance, résultat de tant d'années manquées auprès d'elle. Des années qu'elle ne pourrait jamais retrouver. Même sans sa permission, Raven s'assit en face de Snow et croisa doucement ses bras sur le bord de la table pour l'écouter. Son sourire, lui, s'agrandit doucement et elle laissa passer de longues secondes sans rien dire, se contentant de l'observer ainsi.
"Tu ne pourrais jamais me décevoir, même si tu le voulais."
Lol. Tu le crois quand tu le dis ? Allez, Raven, admets-le, tu le penses à chaque fois et tu te retrouves encore à tendre l'autre joue. *soupir* Même si je suis d'accord avec toi sur ce coup-là. Mais tu le sais comme moi... Tout le monde te décevra toujours, un jour ou l'autre.
Raven chassa ses pensées et resserra ses bras sur la table en penchant légèrement la tête. Snow avait tout de la jeune femme encore plus prometteuse et c'était un plaisir pour les yeux de la mutante.
"Je ne suis pas là pour te recruter, je voulais... Juste savoir comment tu allais. Ce que tu devenais. Ce que j'ai manqué."
Le fait était que Snow n'attendit pas pour entrer dans le vif du sujet, mais cela ne diminua en rien le sourire de son aînée. Si la jeune se trouvait face à un fantôme, Raven, elle, parlait à un ange. Elle tenta un geste vers elle et glissa une main sur la table à la recherche de celle de Snow.
"J'ai dû rester prudente pendant un moment. Je te savais protégée. Là où j'étais, tu n'aurais pas pu venir avec moi. Et là où tu étais, je ne pouvais pas me montrer. Mais les choses ont changé, je suis à nouveau là. Et tu m'as tellement manquée !"
Et c'était vrai. Malicia et Snow lui manquaient. Elle les voyait près d'elle, grandissantes, à former une équipe nouvelle, ambitieuse et redoutable. Une équipe avec laquelle elle pourrait même surpasser la Confrérie dont les idées étaient similaires aux siennes, mais dont les principes laissaient à désirer. Rien qu'en la laissant sur le carreau, Magneto avait fait preuve d'un manque à gagner. Pourtant, elle comprenait totalement son choix, seulement, elle pensait que pour elle, ce serait différent. Elle ne s'imaginait pas qu'en l'espace d'une seule seconde, il aurait été capable de retourner sa veste en lui faisant comprendre qu'elle n'était qu'un outil, un élément important, mais rien de très humain. Raven ne commettrait pas cette erreur. Elle n'abandonnerait pas Snow de cette manière. Pour autant, elle se dit que ces paroles lui passeraient bien au-dessus. Après toutes ces années, il lui faudrait du temps pour regagner la confiance de sa fille adoptive.
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lle ment. Il n’y a pas d’autre explication. Raven ne peut que mentir. Elle ne peut que prétendre ne pas pouvoir être déçue afin d’en savoir plus, afin d’extirper à la blonde des vérités et des informations, sinon pourquoi l’avoir laissée dans le flou, dans l’abandon et la solitude ? « Je ne suis pas là pour te recruter, je voulais... Juste savoir comment tu allais. Ce que tu devenais. Ce que j'ai manqué. » Le regard trop bleu brûle d’une colère froide. Elle lui en veut. Sans doute est-elle injuste mais elle rejette l’amertume sur la figure maternelle qui s’était volatilisée sans un mot. Snow avait été agent aléatoire pour la Confrérie après la chute des leaders, elle avait occasionnellement aidé Isaak dans ses méfaits mais rien ne pesait plus sur son coeur que l’absence. Peut-être était-elle devenue faible. Elle avait retrouvé une mémoire hachée, des morceaux que Charles tentait de reconstituer sans la détruire et rien n’était plus instable que ce qui concernait Mystique. « Tu veux savoir ce que tu as manqué ? » De son souffle émane la buée froide indiquant une chute brutale de sa propre température, ça n’atteint cependant pas la pièce, n’alertant ainsi personne. Qui ferait attention à elle, ici ? Personne, sauf si elle perdait le contrôle. Elle tenait d’une main de fer de vieux réflexes ; non, elle ne fera pas sombrer le Starbucks dans un blizzard incontrôlable. « Ca. » De son sac elle extirpe un petit coupe papier, dont elle se servait pour ouvrir le courrier lorsqu’elle se rendait à sa boîte postale. Un coup sec le long de la paume ouverte vers Raven, sans une once d’hésitation. La fine plaie se change en un liquide translucide avant de reconstituer la peau, effaçant toute trace du geste précédent. « Finalement tu es peut-être un modèle plus important que tu ne le croyais : je vais vivre aussi longtemps et aussi seule que toi. » Ca en devenait cruel. Mystique n’avait sûrement pas désiré servir de ce genre d’image mais de mémoire, on avait toujours vu Snow s’enticher d’hommes qui ne voulaient pas d’elle, à commencer par Isaak qu’elle avait regardé avec admiration durant des mois. La solitude pourrait bien être le fardeau de son caractère maintenant que Bobby était parti, que même l’homme tendre et parfait l’avait repoussée.
« J'ai dû rester prudente pendant un moment. Je te savais protégée. Là où j'étais, tu n'aurais pas pu venir avec moi. Et là où tu étais, je ne pouvais pas me montrer. Mais les choses ont changé, je suis à nouveau là. Et tu m'as tellement manquée ! » Une ombre dans les yeux bleus. Une faille qui se dessine, un cratère de regrets. Lui a-t-elle vraiment manqué ? A qui pourrait-elle manquer ? Elle n’est qu’un morceau de glace gelé dans l’oubli. La reine des neiges n’avait jamais été un conte lui ressemblant plus qu’à l’heure actuelle, au moment où elle échoue, enfermée dans son palais de mort et de fantômes. « La Confrérie m’a laissée pour morte, Mystique. Sans le Professeur, je serais encore une coquille vide sans mémoire. Comment peux-tu continuer à les considérer comme des frères, des soeurs, quand ils nous abandonnent sans se retourner ? Je suis peut-être une traitresse en puissance aux yeux des autres X-Men mais là-bas, on se bat pour ceux qui comptent, même quand il y a une faiblesse.. même quand l’un de nous chute. » La tempête intérieure semble être passée. La menace d’une glaciation subite s’éloigne tandis qu’elle appuie son dos contre la chaise, tandis qu’elle range le coupe papier dans le sac. « Tu as fait de moi tout ce que je suis.. et tu ne m’as même pas envoyé un signe, rien. J’ai cru que tu m’avais simplement oubliée. »
Alors que Snow montrait son intention de se couper, Raven écarquilla les yeux et leva une main pour l'en empêcher, mais déjà, la peau se refermait, face à une Mystique… Peut-être un peu jalouse. Un petit peu. Voir un pouvoir aussi exceptionnel en action lui rappela à quel point le sien lui faisait défaut. Il s'était manifesté une fois en 6 ans, et depuis, plus rien. Qu'est-ce qui avait provoqué ce changement ? La peur ? La crainte ? Le besoin de survie ? Sûrement un peu de tout. Magneto lui appartenait et si quelqu'un devait l'éliminer, ce serait elle, uniquement elle, et au moment où il s'y attendrait le moins. Elle ne le laisserait jamais s'en sortir sans une vengeance. Il payerait pour ce qu'il lui a fait. A elle… Et à Snow.
Ses paupières deviennent comme deux fentes, une lionne prête à bondir sur celui qui s'en prendrait à sa fille adoptive. Avoir entendu des rumeurs, des histoires au sein de la Confrérie, c'était une chose, mais entendre la version - même succincte - de Snow, c'était tout à fait autre chose et Raven lui faisait plus confiance à elle qu'à n'importe lequel de ces tiges mortelles, qu'il s'agisse de Tad ou d'Isaak ! Avant que ces deux-là n'obtiennent sa pleine confiance, il se passerait encore un sacré moment.
Néanmoins, le fait que Snow l'appelle par son nom lui souleva quelque peu le coeur. C'était étrange, d'ailleurs ! Préférait-elle Mystique à Raven ? Pourtant, elle avait l'impression qu'elle parlait d'une autre personne. Snow en voulait à Mystique, pas à Raven. Aussi, tout n'était pas perdu. Elle tenta alors à nouveau une approche de sa main vers la sienne.
"Ce que la Confrérie t'a fait est impardonnable, et nous trouverons vengeance toi et moi, ensemble. En temps voulu, la Confrérie payera pour ses crimes. En attendant, tu es bien plus en sécurité chez les X-Men que nulle part ailleurs. Et méfie-toi, ce n'est pas parce que tu guéris vite que tu ne vieillis pas ou que tu es invincible. Mais sache une chose… je ne t'oublierai jamais. Il ne s'est pas passé un jour sans que je ne pense à toi, sans que je ne me demande où tu étais et ce que tu faisais ! Etais-tu en sécurité ?" Elle soupira profondément. "J'étais surveillée, je ne pouvais pas prendre le risque de conduire des personnes mal intentionnées jusqu'à toi. Je ne pouvais tout simplement pas prendre ce risque. J'ai pensé que…" Raven haussa les épaules. "J'ai pensé que tu serais mieux sans moi. Et puis, le temps a passé. J'avais honte, je ne savais pas comment revenir, jusqu'à ce que je perde ta trace. Sans Mystique, j'ai dû faire avec les moyens du bord, ça n'a pas été facile." Parler de Mystique à la troisième personne était devenue une habitude sans qu'elle s'en aperçoive. "Mais je suis là, maintenant ! Je t'ai retrouvée ! Et ce que tu es devenue est… Me remplit le coeur de fierté."
Oh ça oui… Snow s'avérait être une arme plus qu'utile. Plus elle grandissait et plus elle devenait dangereuse, redoutable. Cette magnifique jeune femme avait tout le potentiel d'une Mystique. Après tout, pourquoi ne pas en faire un titre, plus qu'un nom ?
"J'entrevois tout ce que nous pourrions accomplir ensemble ! Toutes les deux, nous pourrions venir à bout de la Confrérie."
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e que la confrérie lui avait fait ? A elle ? Rien. Du moins l’abandon n’était pas un motif suffisant pour la pousser à la vengeance. Elle préférait l’ignorance, elle préférait faire comme s’ils n’étaient rien si ce n’est un moucheron dans son existence pourtant cela s’avérait difficile. Il n’y avait plus Bobby pour canaliser ses démons, il n’y avait plus le psychologue pour stabiliser celle qui dormait encore dans le coeur froid : la tueuse sans pitié. « Et méfie-toi, ce n'est pas parce que tu guéris vite que tu ne vieillis pas ou que tu es invincible. » Un soupir. A nouveau calée contre le dossier de sa chaise, Snow hésite. Elle hésite à lui révéler ce que sa mutation était devenue, parce qu’il y avait cette méfiance latente, fruit des années passées seule à douter. Elle finit toutefois par ouvrir la bouche. « Mon métabolisme est ralenti. Je ne fais pas que régénérer.. je suis l’eau. » Elle a bien dit l’eau, pas la glace, sous-entendant qu’elle en était désormais à voyager entre deux états d’un même élément, à manier la glace, à absorber le liquide froid comme on absorberait un remède. « Un corps liquide. » Même le prononcer semblait la contrarier. Elle l’acceptait difficilement, cette forme, elle lui donnait trop de fil à retordre, muter l’avait rendue encore plus instable, en souffrance. Ca s’améliorait, lentement.
Quant à la sécurité. « Bobby m’a sauvé la vie. » Ca n’est plus Iceman, ça n’est plus le ton sifflant et plein de haine, ça n’est plus la rivalité d’une époque où elle ne cherchait qu’à l’éliminer, à prouver à Pyro qu’elle pouvait réussir là où il avait échoué. Elle avait appris à geler le coeur de ses ennemis seulement pour venir à bout du cryokinésiste du camp opposé.. et pourtant, là, le regard bleu est empreint d’une douleur bien trop caractéristique. Il est des amours improbables et violents. Si Snow Queen vivait mal qu’on tente d’éliminer sa cible, au sein de la Confrérie, celle qui se tenait devant Mystique semblait avoir perdu bien plus qu’une occupation, bien plus qu’une victime. « Du moment que j’évite Malicia, tout ira bien. Malicia, Wolverine et Shadowcat. » Sourire amer. N’était-ce pas le comble pour une X-Woman de ne pas s’entendre avec les piliers d’une équipe ? Mais qui brisait les espoirs de l’un se mettait les autres à dos. Sans doute Logan était-il le moins rancunier et si Snow savait qu’il ne lui tiendrait pas rigueur de ses erreurs, elle préférait ne pas mettre le feu aux poudres. Comble de la glace.
Une longue minute de silence. « Mystique ne serait pas fière de moi, Raven. » Elle a compris. Prudence n’a pas besoin de plus d’indices pour saisir que la mutation de la métamorphe est encore en sommeil et elle ne tient pas à remuer le couteau dans la plaie qui doit être béante. « Il y a quelques semaines encore, je cherchais un moyen d’en finir avec cette vie.Tout ce que je voulais, je l’ai touché du bout des doigts à la X-Mansion et je l’ai perdu, parce que.. parce que c’est ainsi. Je n’ai jamais su choisir les hommes. » Un rire un peu mélancolique. « Tu te souviens ? Ca a commencé avec Isaak. » La gamine de dix-huit ans à peine, mordue du charisme que dégageait le fils prodigue, intimidée et pourtant incapable de faire preuve d’indifférence - au contraire du télépathe, sans doute pas dupe. Il ne l’avait jamais regardée autrement que comme une enfant. Ou un potentiel. Elle n’était plus trop sûre.
« Tu devrais.. tu devrais profiter de la chance qui t’est accordée. Repartir à zéro, loin d’ici. Je dois beaucoup trop au Professeur Xavier pour le faire mais toi, tu peux aller aider des mutants aux quatre coins du globe. » Aider, à sa façon. Elle ne l’imaginait pas en baby sitter pleine de bonnes intentions, trop loin de Mary Poppins mais elle avait des talents, elle avait une facilité déconcertante à entrevoir le potentiel des autres. « Entre nous.. Magnéto se fait vieux et Isaak est trop excessif. Il n’y a guère que Tadeusz, de ce que j’en ai vu, qui puisse encore écouter. La violence ne résoudra pas tout.. » Ce qu’elle avait dit au professeur Tempérance Weaver, Snow le pensait : il fallait utiliser d’autres armes, parfois plus subtile qu’un attentat. « Et tant qu’ils auront Hyperion, tu ne pourras rien contre eux. C’est un garçon furieux à l’infini potentiel. »
L'évolution du pouvoir de la jeune femme fascinait Raven. Elle avait tant changé en si peu de temps et elle ne se souvenait pas qu'un autre pouvoir, à sa connaissance, ait évolué à ce point. Si les mutations l'intéressaient, elle se montra discrète.
"Qui ça ?"
'Bobby', ça ne lui disait rien ni personne et il y en avait à tous les coins de rue. Sûrement un garçon qui lui plaisait. Pourtant, Raven pencha légèrement la tête. Ce qu'elle vit dans les yeux de Snow lui rappela son propre regard. Ou du moins, ce qu'il devait exprimer lorsqu'elle se remémorait ses propres amours perdus. Ah. Ce Bobby-là. Elle avait failli l'oublier. Et puis il y avait aussi Malicia et Wolverine. Tous ces noms qui revenaient dans sa vie sans s'être annoncés ! A ses yeux, Malicia n'avait plus besoin d'elle. Snow avait donc toute son attention. Quant à Wolverine, et bien... Tant qu'il n'approchait pas, elle n'approcherait pas. Probablement une sorte de contrat tacite entre les deux. Quand on vit autant de vies au cours des siècles, on retrouve souvent les mêmes et on finit par apprendre à vivre ensemble.
"Tu n'en es pas plus invincible, crois-moi. Et Mystique est fière de toi."
D'autres noms firent leur apparition et Raven soupira. En parlant de croiser à nouveau les mêmes personnes... Entre son fils et sa fille, Snow avait bien du pain sur la planche ! A croire que leurs destinées étaient si étroitement liées. Il ne manquerait plus qu'elle s'amourache de Kurt... Rien qu'à cette pensée mentale, Raven fut parcourue d'un frisson qui lui fit légèrement danser les épaules. Quant aux malheurs de sa fille adoptive, elle ne s'en amusa pas, contrairement à elle. Pourtant, Snow eut une idée des plus incongrues qui aurait probablement fait rire Mystique à gorge déployée. Raven, elle, haussa un sourcil et ses lèvres s'arquèrent dans un sourire perplexe.
"Aider les mutants ?"
Est-ce que j'ai un tête à aider les gens ?
Raven leva son gobelet de café pour le porter à ses lèvres en toute désinvolture. Pourtant, elle jeta quelques regards alentours.
"J'ai tout mon temps. Tu as raison sur un point, Magneto n'est plus de toute jeunesse, mais Isaak sera vite perdu et dépassé et si j'en crois Tad, sa vision de la Confrérie est plus proche de la mienne que celle de son vieil ami. Finalement, tout ça est bien fragile." Elle reposa son café. "Il est hors de question que je parte, je suis trop prêt du but."
Et où irait-elle ?
"J'ai besoin de retrouver mon pouvoir. C'est la seule raison pour laquelle Magneto me garde à ses côtés. Jusqu'à quand, c'est la question. Hyperion n'est pas un problème à l'heure actuelle. Il n'est pas question de tuer qui que ce soit."
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lle n’avait pas songé que le prénom d’Iceman ne soit pas naturel à Raven. A la Confrérie, elle avait plus souvent entendu les pseudonymes que les identités réelles. Qui ça ? avait-elle demandé et le regard de la blonde s’était noyé dans les souvenirs, dans les années à partager l’opposition, la révolte, la colère et un même élément. « Iceman. » Un souffle, à peine. Juste assez audible pour cette mère de substitution dont elle aurait eu tant besoin pour éviter une telle bêtise. « J’ai été.. tellement idiote, si tu savais.. » La communication se décoince enfin. Elle ressemblerait presque à la gamine perdue d’une époque révolue, avant Alcatraz, avant que tout ne bascule. La gamine qui acceptait de se confier à cette métamorphe dont elle admirait l’étendue des capacités. N’était-ce pas humain, d’aimer ? N’était-ce pas normal à son âge de fondre, parfois ? Après l’amnésie, elle avait eu besoin de s’attacher à quelqu’un. Sans doute n’aurait-ce pas été possible s’ils n’avaient pas une mutation commune, parce que c’était ce qui permettait à Bobby de résister au froid que Prudence provoquait. Une main passe dans ses cheveux, les rejette en arrière tandis qu’elle soupire. « Ca n’a plus d’importance. Une fois.. tout ça réglé, d’autres projets m’attendent. Loin. » Elle n’était peut-être pas invincible, elle n’avait peut-être pas l’éternité devant elle ou la toute puissance pour accomplir des choses incroyables mais son génome lui donnait des opportunités que d’autres n’avaient pas - aussi difficiles à accepter soient-elles, Snow devait bien finir par s’en servir.
« Tu m’as appris à maîtriser ma mutation. Tu pourrais apporter tellement aux autres.. à l’Institut la plupart ne veulent pas entendre qu’il faut donner aux élèves les moyens de se défendre, de riposter. » Le premier à le refuser, c’est Bobby. Bien sûr qu’il pourrait y avoir des dérives mais les X-Men ne sont pas assez, ils ne peuvent pas venir en aide à tout le monde, ils ne peuvent pas sauver autant de gamins en cas d’urgence, en cas d’attaque. Et leur apprendre leur enlèverait une raison de partir. Si ils pouvaient pousser leurs capacités plus loin, sans doute certains resteraient en sécurité avant de se lancer dans une bataille perdue d’avance. Et puis le sujet Magnéto est arrivé sur le tapis. Songerait-il réellement à se défaire de Mystique ? Comment ? Elle était là depuis toujours, à ses côtés, à défendre leur cause, sûrement à l'aimer un peu. Pourquoi se séparer d’une personne aussi talentueuse ? Et puis Raven lui confirme que ses pouvoirs dorment encore. Un froncement de sourcils de la part de Snow qui paraît contrariée. « Tu mérites mieux qu’un homme qui te délaisse parce que ta mutation dort. Et puis, à son âge, combien de temps avant la sénilité, mh ? » Elle a tenté un peu d’humour. Son admiration pour le leader de la Confrérie n’égalait pas son amertume à l’idée qu’il puisse sacrifier des pions si aisément mais, après tout, elle ne le connaissait pas vraiment. Elle avait été proche de Mystique à un moment où Magnéto avait Phoenix et Pyro de son côté - autant dire que l’opposition élémentaire était nette. « Tu es toute aussi belle sans le bleu.. » Il y a une drôle de sincérité, dans ses mots. Si Prudence a avancé une main, tentant de renouer un contact physique dont elle était privée depuis trop longtemps, son enveloppe charnelle en a décidé autrement et l’eau a remplacé la peau, offrant la silhouette des doigts en transparence, les contours d’une paume au travers de laquelle se voyait la table. Elle se mord la lèvre inférieure et referme cette main inhabituelle pour dissimuler les faits aux regards indiscrets. « Désolée. Ca n'est pas contre toi.. » C’est simplement qu’elle ne décide pas toujours.
L'idée d'être belle lui passa au-dessus. Raven ne savait plus quoi penser. Elle s'était toujours sentie si laide quand son pouvoir était apparu. Elle avait tant rêvé d'être à nouveau normal. Et puis Erik était arrivé et avait changé tout ça, il lui avait donné plus qu'une confiance en elle, une fierté. Quelque chose que Raven ne pouvait renier aussi facilement. Elle dévisagea sa fille adoptive sans savoir comment réagir, mais une chose était sûre : elle ne se rabaisserait plus à former des gens. Elle n'était pas là pour aider et elle ne voulait pas aider. Non. Elle voulait se venger, elle voulait atteindre un but et il ne pouvait y avoir de novices, de bleus, de débutants, d'incapables en travers de son chemin. Dire tout ça à Snow la ferait probablement fuir.
Elle est aussi surprise par tous les compliments de Snow qui la laissent encore interdite. Mais à ça, elle sait comment réagir et ses lèvres s'étirent dans un sourire en guise de remerciement. Elle n'en dira pas plus, si Raven et Mystique possédaient un point commun, c'était bien le fait de ne pas être bavarde. Mais la jeune femme ne s'en était jamais formalisée, le contact suffisant.
Pourtant, ce contact se montra récalcitrant et Raven perdit progressivement son sourire en baissant les yeux sur la main devenue eau. Elle fronça alors les sourcils et tout ce qui lui vint à l'esprit fut :
"Il faut que tu travailles ça plus sérieusement."
Impitoyable et sévère. Raven n'était pas non plus réputée pour sa tendresse. Nul doute que Snow ne se laissait pas gagner par son pouvoir, mais aux yeux de Mystique, ça manquait encore d'entraînement et les enseignements de Charles, même s'ils portaient leurs fruits, étaient bien trop longs. Au début, peut-être, enfants, avaient-ils le frisson de la nouveauté et du danger, mais aujourd'hui ? Qu'apportait-il de plus qu'une école normale ? Raven se serait profondément ennuyée à la place de Snow. Elle changea de sujet.
"Alors... Bobby, hein ?"
Cette tête de noeud se retrouvait décidément toujours en travers de son chemin, c'en était presque épuisant. A croire qu'elle ne pouvait pas faire un pas sans le retrouver dans ses conversations.
"Tu as des projets ?"
Elle espéra que les dits projets n'étaient pas non plus intimement liés à ce... Bobby.
« In this bed where I rest I'm homeless This house I know best But I'm homeless My hunger it grows And it won't let me go And it burns in my chest I'm homeless. » - Homeless, Marina Kaye.
T
ravailler cela plus sérieusement. C’est un fait. Raven a été absente tellement de temps qu’elle ignore combien les diverses mutations de Snow sont hors de contrôle. L’époque où la gamine de dix-huit ans avait une maîtrise parfaite de ses pouvoirs était révolue depuis la chute vertigineuse qui l’avait conduite auprès de Charles Xavier. « La moitié de mes acquis se trouve encore derrière une barrière télépathique, Raven. » La réponse n’est ni agressive ni sèche, elle est même douce, en un sens. Elle permet à la métamorphe tenue à l’écart par les caprices de la vie de rattraper quelques informations, de récupérer un peu du temps perdu. « Ca n’excuse rien, c’est un simple fait. Celle que tu as formé s’est presque autodétruite, la guérison est longue. » L’esprit malmené a frôlé la folie, la haine pure, la rage dangereuse. Sans le stratagème du télépathe, serait-elle assez cohérente pour communiquer avec Mystique ? Les problèmes se résorbaient lentement mais sûrement.
« Alors... Bobby, hein ? » Moue contrariée, désapprobatrice et peinée. Eclair de tristesse dans les yeux clairs. Oui, Bobby, l’homme perdu, l’homme qui n’était pas sien. « Il a fait son choix. Pour ne pas faire souffrir Malicia, il a décidé de rester seul. » Le second choix. Snow avait toujours eu le don de n’être que le second choix des hommes, comme si elle n’était pas assez bien pour être celle qu’on regarde d’abord. Elle avait fini par le croire, qu’elle n’était pas assez bien. Tant pis. « Tu as des projets ? » Rire nerveux, bref. Quel projet peut-on avoir dans un monde au bord de l’implosion ? Il n’y avait que la discrimination, la haine, les accusations. Rien d’autre ne se laissait deviner pour le futur. « Défendre l’institut et aider le Professeur. C’est tout ce que je peux faire. Il est hors de question qu’on m’impose un quelconque recensement. » Jamais. Ca n’est pas ainsi qu’elle a appris à vivre sa mutation, cette différence qui l’avait rendue unique un temps, qui n’avait pas été une honte mais une fierté.
« Tu crois.. est-ce que tu crois qu’on va devoir revivre Alcatraz.. ? » Elle a posé cette question comme une enfant en détresse l’aurait posée à sa mère. Mystique n’était peut-être pas celle qui lui avait donné la vie mais Snow n’avait eu qu’elle comme référence, elle n’avait eu qu’elle pour la rassurer, pour la guider. La cryokinésiste n’avait pas tremblé en partant pour cette bataille, elle n’avait pas hésité, à aucun moment, pourtant le souvenir restait un de ces enfers qu’on ne voulait pas voir se reproduire. Au terme de ce chaos n’étaient restés que cendres et abandon. Recommencer ne ferait qu'aggraver le cas des mutants.
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Lun 4 Juil - 1:29
