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 Lets drink, mate! || Ft. Aaron

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Alec T. Jameson
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Vous savez ce qu'il y a de bien avec la technologie moderne? Le cloud! Pas les nuages dans le ciel, c'est de la technologie ancienne ça. Non, les cloud numériques. Stockage de données en ligne ou plus spécifiquement, lorsque votre lieu de résidence est attaqué par une bande de taré armés de flingues venues pour vous tuer vous et vos copains, et que vous oubliez votre téléphone dans votre chambre, et bien vous pouvez en racheter un et tout récupérer. Y compris les numéros enregistrés. Y compris le numéro de ce mec sympa. Aaron Fireball de son nom de contact. Je ne l'avais pas revu depuis l'attaque mais je savais qu'il allait bien, d'une certaine manière. Je savais qu'il était vivant parce que Peter avait soigné sa blessure. Je savais aussi que ce qui s'était passé là-bas l'avait chamboulé mais je ne savais pas vraiment pourquoi ni de quelle façon. Il y avait plus que cette blessure... Ou alors la blessure était justement ce sur quoi il fallait se focaliser? Moi je n'avais rien sinon l'empreinte mémorielle de l'horreur dont j'avais pu être témoin. Et ça me travaillait encore. Pourtant j'avais enfin réussi, après un mois de squattage intensif, à retrouver le chemin de chez moi, à retrouver le confort de mon lit, de mon appartement en centre ville. Je n'attendais plus que Maddy pour venir combler le vide de l'autre chambre, mais j'étais moins mal à l'aise dans ma solitude. Partielle la solitude.

Néanmoins je ressentais le besoin de joindre Aaron. Pas certain du pourquoi cela dit. Ça me trottait dans la tête, c'était tout, et bien vite c'était un simple message texte qui partait. Après quelques échanges je l'invitais à boire un verre en ville pour se voir. Autant j'avais peut être besoin de parler de l'institut avec lui, avec quelqu'un, autant je ne voulais pas encombrer cette soirée avec ça. Je voulais tout autant réussir à le mettre de côté, à revenir à quelque chose de plus normal. De plus divertissant. Je lui avais donné rendez-vous dans un bar de Brooklyn, ou ce que je m'attendais à être un bar. En réalité c'était un établissement hybride mais la musique n'était pas assez forte pour être génante, même si elle était assez forte pour être prenante. Je manquais d'ancrage, de concentration. Il y avait du monde, oui, et c'était encore gérable, mais je profitais du bruit pour parler à voix haute et commenter aussi crûment que je le voulais sans que l'on puisse m'entendre. Mes yeux dorés ne passaient pas inaperçu mais personne ne semblait s'en inquiéter. J'avais même un ticket avec la fille qui m'avait servit le pichet de bière en attendant Aaron. Ou alors elle aimait juste se perdre dans mes yeux. Même chose? Ok.

Je n'avais pas attendu bien longtemps, à vrai dire je n'avais pas eu le temps de toucher à mon verre que mon regard accrochait les yeux bleus de Fireball à l'entrée. Un signe de main plus tard et je me levais. - J'suis content de te voir! - Avais-je dis un peu fort. L'avantage d'un endroit pareil c'est qu'il y avait une zone plus isolée, à l'abri du bruit et de la musique, et c'est par là que l'on se dirigeait. Une série de banquettes de cuirs qui tournaient le dos à la zone bruyante et je posais mes fesses sur l'une d'elle avant de servir le second verre et de le pousser vers Aaron. L'avantage aussi, c'est qu'il y avait moins de monde de ce côté et même si je voyais à travers les banquettes et le mur, j'avais plus de facilité à me concentrer sur Aaron et son corps sculpté. C'était toujours mieux. Je tiendrais pas toute la soirée ici, mais j'espérais tenir suffisamment avant de devoir m'enfuir vers de plus calmes pâturages. Un grand sourire venait étirer mes lèvres lorsque je relevais finalement mon regard sur Aaron. - Ta blessure va mieux à ce que je vois. - Bah quoi, je voyais à travers ses vêtements, j'étais pas obligé de regarder ses bouboules toutes belles non plus... Bon ok, mais j'avais regardé la cicatrice aussi, c'était pas rien!
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Je ne dormais plus. Je ne mangeais plus. Je ne dessinais plus. Je ne faisais plus rien, à vrai dire. Je sentais bien que cet état n’échappait pas à la surveillance parentale dont les attentions et soins s’étaient grandement multipliés dernièrement au travers de présents, de coup de fils fréquent et toutes ces choses-là. Mes amis aussi tentaient de me joindre, ceux qui n’étaient ni Watchers, ni membres de la X-Mansion – ce qui réduisait considérablement la liste. Tout le monde voulait savoir ce que je voulais. La réponse : je ne savais pas. Ma tête était vide, incapable d’emmagasiner la moindre nouvelle – ni même le sms de Jeremiah qui me plongeait davantage dans l’incompréhension.

Pourquoi ?

Cette question n’avait pas cessé de me hanter, jour et nuit. Pourquoi était-il devenu ce monstre ? Certes, notre famille chassait les mutants « mais » uniquement ceux qui enfreignaient les lois humaines. Quant à la religion qu’il prêchait, comment a-t-il pu pervertir à ce point les versets pour en faire une véritable propagande raciste à l’égard des mutants ? Plus important, « comment » avais-je pu me laisser enrôler dans cette folie ne serait-ce qu’une seule petite minute ? Au départ, je trouvais qu’être mutant était une plaie – ma certitude s’est davantage raffermie avec les récents événements- mais ma vision de « nature condamnable » avait changé pour « une nature parmi tant d’autre » suite à cette « nuit ». Tout le monde, mutant comme watcher, avait hurlé de douleurs, avait appelé « maman » dans leur dernier souffle, agonisant dans leur sang.

Il n’y avait pas de différences.

Après quelques jours, ou semaines – j’avais perdu le compte des jours, à vrai dire -, je reçois des messages de la part d’Alec, ce type qui disait voir au travers de « tout » pour boire un verre en ville. J’étais tenté de dire « non », et puis je me suis ravisé. Je n’étais plus vraiment sorti depuis cette « nuit », et il serait peut-être temps de reprendre contact avec la civilisation et surtout avec ces personnes qui allaient composer un entourage futur très proche … en soit retourner à la réalité, et d’arrêter de ruminer mes problèmes encore et toujours comme une vieille personne à quelques jours de sa mort.

A peine arrivé, et un bonjour-bonsoir échangé, qu’il enchaîne sur ma blessure. J’affiche un air à la fois désinvolte et gêné. Désinvolte car je ne voulais pas revenir sur « l’histoire » derrière cette blessure – être poignardé, voire presque tué, par son propre frère n’est pas l’anecdote glorieuse qu’on ressort autour d’un verre. Et gêné car je me rappelais du coup le pouvoir d’Alec et de tout ce qu’il pouvait voir – cependant, nous sommes entourés de bien d’autres nanas et mecs, donc il « pourrait » regarder ailleurs me dis-je. Je ne comprenais toujours pas « pourquoi » je traînais avec ce type mais à croire qu’il y avait des points communs entre nous, inconsciemment – ou alors pas du tout, et être ensemble autour de cette table n’était qu’un coup de chance.

- Merci pour l’invitation, ça fait longtemps que je n’étais plus sorti. Je me sentais sacrément coincé avec cette phrase mais franchement, je n’avais plus les idées en place et le naturel revenait au galop soit mon éducation tantôt bourgeoise, tantôt religieuse tantôt militaire.

Je pense qu’on peut taire la raison, n’est-ce pas ?

- Mec, si je te demande de regarder à côté, t’as toujours une vision 360° ? m’enquis-je, sincèrement curieux de savoir si ce pouvoir n’a pas un angle mort malgré tout. En tout cas , ce gamin a un super pouvoir à m'avoir ... sauvé d'une mort. Un vrai, un peu comme le tien, avouais-je car c'était Alec et sa super vision qu'on a pu trouver notre chemin dans le merdier causé par mon frère et pas moi et mes flammèches.

Je sais, il a déjà décrit son pouvoir et il a sûrement dû répondre mais avec les récents événements, je n’avais plus forcément toutes mes idées en place.

- On attend d’autres ? demandais-je, curieux de savoir si nous serions nombreux ou seulement à deux.


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« Mec, si je te demande de regarder à côté, t’as toujours une vision 360° ? » - Je riais, amusé par cette question. - Non, désolé. Et puis dois bien avouer que ce serait pas pratique pour discuter si je regarde ailleurs, non? - Mensonge. Je ne pouvais pas voir là où yeux ne pouvaient aller. Non j'avais pas les yeux derrière la tête comme je le laissais entendre, mais j'aimais bien le laisser croire. A lui, aux autres. Je voyais tout, c'était mon "mythe". Si seulement j'avais pu voir venir les Watchers... - « En tout cas , ce gamin a un super pouvoir à m'avoir ... sauvé d'une mort. Un vrai, un peu comme le tien. » - Je soupirais, presque excédé. - « On attend d’autres ? » - Non, y'a que nous deux. et dis pas n'importe quoi, mon pouvoir sert à rien, il a jamais servi à rien. - Je me penchais pour boire une gorgée. - S'il avait servi à quelque chose on en serait pas là. Peter au moins il t'a sauvé la vie. Il manipule le temps tu sais. C'est un bon gamin. - Et j'étais pas certain de savoir où il était désormais. Lorsque je l'avais quitté, il était avec la confrérie. Lorsque je les avais tous quitté d'ailleurs. J'étais resté quelques jours là-bas après... l'école, et j'étais parti.

Mon regard observait la cicatrice au niveau du cœur d'Aaron dans une discrétion très moyenne. Il pouvait m'en vouloir de regarder, je ne pouvais l’empêcher, mais c'était quelque chose qui me travaillait aussi. Ça, les morts, l'institut, tout. Et si parasitait ma mutation au point où je ne pensais même pas à regarder le reste de son corps ou le beau cul de la fille derrière, c'est que ça me travaillait vraiment. Je buvais une nouvelle gorgée. - T'as fais quoi? T'as pu te retourner? - Indélicat? Probablement, mais même si j'étais ravis de le voir, que j'avais voulu le voir, je n'étais pas sur de quoi parler avec lui. Après tout on avait peu discuté à l'institut et la véritable chose qui nous reliait désormais c'était... C'était cette nuit. - Moi j'ai squatté le canapé d'amis pendant un bon mois mais là je suis retourné chez moi.

Je posais mon verre, repliant une jambe sous mes fesses pour mieux m'appuyer à la banquette. J'étais maladroit, je le savais, et si je me concentrais sur lui pour éviter toute divagation, c'était compliqué. Je sortais mon téléphone pour noter quelques pensées, repoussant l'envie de dire quelque chose d'autre, et finalement je levais les yeux vers lui. - J'avais peur de... d'être seul, tu sais. Chez moi. - Voilà, je l'avais dis. J'étais du genre à dire ce que je ressens, ce que je pense. Je n'avais jamais eu peur de dire ces choses là mais je savais me taire pour ne pas non plus trop m'étendre. Mais là c'était plus fort que moi, ça faisait parti de moi, de ce qui nous était arrivé. Et ça me bouffait de l'intérieur. Je passais une main dans mes cheveux. - Excuses moi, je voulais pas plomber l'ambiance. Je crois que j'ai plus besoin d'en parler que ce que je croyais. Je me contrôle, tout va bien. - Je tournais la tête et affichais un sourire. - Tiens, cette fille n'est pas une fille.
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- Sans toi, je n’aurais pas trouvé ces passages. Sans ton pouvoir, je serais mort, conclus-je sincèrement. Car il avait été là à temps parce qu’il avait pu se frayer un chemin intelligemment entre le point A – où je les abandonne – et le point B – où mon maudit frère me poignarde -.

Il continue à parler, disant qu’il n’avait pas pu retourner chez lui pendant un bon mois, préférant le canapé d’un bon ami. J’avais envie de lui répliquer qu’au moins, il avait un ami chez qui loger. Mes amis sont ceux qui avaient attaqué la X-Mansion, tentés de me tuer – et que j’ai tenté de tuer, par self-défense, notons – et que mon chez-moi se résume avec un frère meurtrier. Certes, il y avait Lewis et Sarah mais au vu de la façon dont ils m’avaient dit de retourner me terrer au plus vite, très très vite même, j’avais compris que même eux ne pouvaient pas vraiment arrêter Jeremiah. Concrètement, il n’y avait plus rien entre lui et moi : aucun lien fraternel, aucun lien du sang … Il m’avait envoyé des messages encore mais j’ai abandonné ce téléphone et ce numéro. Dorénavant, en dehors de Lewis, Sarah et quelques mutants, plus personne ne pouvait vraiment m’appeler. L’école ? N’en parlons plus, l’abandon n’était plus une option mais une obligation.

J’aurais « peut-être » pu me recenser comme tout bon mutant, et vivre tranquillement au district X – la rigueur religieuse et militaire des Reagan m’avait rendu apte à m’adapter à bien des environnements, à faire preuve d’une très grande souplesse que beaucoup confondait à la passivité -, mais c’était impossible avec les Watcher. Je savais ce dont ils étaient capables, et je l’avais expérimenté de trop près pour ne pas être assez fou et suicidaire pour renouveler l’expérience. J’ai fait preuve de naïveté une fois … pas deux fois.

Il conclut en partageant une peur. Puis sur une note qui se voulait moqueuse, pour remonter le moral des troupes. Personnellement, je le fixe sérieusement, et finit par prendre une stupide décision. Soit il allait fuir, soit il allait juste me dire « vie de merde ». En théorie, je ne me confierai pas facilement à un type que j’ai dû voir qu’à peine cinq fois dans ma vie, mais il m’a sauvé la vie, ce gars. Et il a dit un truc un peu personnel. Je dois au moins une explication ou deux, n’est-ce pas.

- Et mon frère n’est pas mon frère, il semblerait. Vie de merde
, introduis-je en commandant une bouteille de bière. Certes, je ne buvais pas « généralement » mais ce soir, je pense qu’un petit écart pouvait être permis. J’attends que nos commandes arrivent pour continuer. Je suis Aaron Reagan, et j’ai trois frères et sœurs ainés. Un militaire qui a tout abandonné pour sa famille, une fille super géniale qui n’abandonne pas et un frère pasteur aux idées extrêmes.

Je me tais, ne sachant pas comment continuer l’histoire.

- Le militaire, c’est celui qui m’a amené à la X-Mansion. Le frère pasteur, c’est celui qui m’a poignardé. La super nana, tu la rencontreras peut-être, continuais-je. Ne me demande pas comment on en est arrivé là, si tu veux savoir. Au départ, il y avait … juste nous trois. La fille super géniale, ce frère pasteur et moi. Le militaire, il était toujours en mission. Puis … eh bien les choses sont devenues un peu trop extrêmes, au point que le militaire lâche tout pour nous. Sauf que … je suppose que c’était déjà trop tard.

J’hausse les épaules, encore inapte à dire que je faisais partie des Watcher.

- J’étais de ceux qui pensaient qu’un mutant n’était pas un humain. Alors quand j’ai appris que j’étais un mutant, le choc. Tout a changé, dans ma vision. Sauf pour ce frère pasteur. Je n’étais plus une famille, mais juste un monstre à buter.

Je bois. Et bordel, que je parle. C’était quoi cet alcool ? Est-ce qu’ils sont sûrs de m’avoir donné de la bière ? Ou alors cela faisait trop longtemps que je n’avais pas gouté au point d’être bourré par les premières gouttes ?

- Et voilà où j’en suis, Alec. Je ne peux pas me recenser et vivre tranquille quelque part, parce que je sais que mon frère va juste me poursuivre pour finir ce boulot. Car tu vois, ça le fait pas de dire « à mort les mutants », si t’as un frère mutant. Donc, je ne peux plus trop retourner à la maison car le militaire comme la super nana me disent de me cacher, et je ne peux plus trop avoir une vie normale. Concrètement, j’suis devenu un cafard de la société, ou un rat d’égouts.

Je me tais encore, et me décide à clôturer.

- Ça, j’appelle plomber l’ambiance. Tu peux me cracher à la figure, m’ignorer, ou me plaindre. Tu peux aussi le dire à tout le monde. En dehors de Charles et Logan, normalement, personne ne le sait. Enfin, maintenant toi.


J’étais prêt à être lynché, sincèrement. Car les pertes étaient importantes, les blessures béantes et l’injustice grande. Moi qui avais encore des doutes sur la légitimité de ma situation – et encore peut-être fois dans la vision des Watcher -, tout cela avait disparu. J’étais un mutant, et j’étais un humain. Je n’étais nullement un monstre. D’une certaine manière, j’étais revenu aux sources : à la vision de la famille Reagan.

- J’en ai encore des histoires, plus cools … mais bon. A voir si tu veux encore m’écouter. Sinon, y a pas des filles ... des filles tu vois ?

Etrange. Je vois une demoiselle Avatar derrière Alec, vous savez ces êtres athlétiques et bleus.
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« Et mon frère n’est pas mon frère, il semblerait. Vie de merde. » - Je le fixais, intrigué. Intrigué plus parce l'air sur son visage que par le contenu de sa phrase. - « Je suis Aaron Reagan, et j’ai trois frères et sœurs aînés. » - J'écoutais. Attentif. Curieux. J'écoutais autant que le bruit ambiant me le permettait et ne perdais pas une miette de ce qu'il disait. Reagan. Ce nom m'était familier. Assez pour que je pose mon verre après une gorgée. Je ne me souvenais pas encore ce qu'il était, ce qu'il représentait, mais je sentais que ça n'allait pas. Alors je le laissais poursuivre, mon regard rivé dans le sien. Et plus ça avançait, plus son récit se faisait et plus je comprenais où tout ça nous menait. - « Le frère pasteur, c’est celui qui m’a poignardé. » - Ma bouche s'était entrouverte sous la surprise. Voilà d'où venait ce nom. Je l'avais entendu prononcer. Je l'avais entendu sans l'associer. J'avais eu comme un mouvement de recul, mon regard se posant presque immédiatement sur la cicatrice encore bien présente sur le torse d'Aaron.

« J’étais de ceux qui pensaient qu’un mutant n’était pas un humain. » - Compassion, pitié, vengeance. Je ne savais plus quoi ressentir pour lui. Mon cerveau ne faisait que l'associer à ce monstre qui nous avait attaqué et je perdais toute logique. Alors je gardais la bouche fermée, les poings serrés. Mon regard ne le quittait pas, je continuais d'écouter ce qu'il avait à dire. Les révélations qu'il avait à faire. Les explications qu'il avait à donner mais tout ce qu'il pouvait m'offrir c'était l'état de sa vie à l'heure actuelle: bien pire que la mienne. - « Ça, j’appelle plomber l’ambiance. Tu peux me cracher à la figure, m’ignorer, ou me plaindre. Tu peux aussi le dire à tout le monde. En dehors de Charles et Logan, normalement, personne ne le sait. Enfin, maintenant toi. » - Lui cracher à la figure? Ca n'était pas vraiment l'idée. Mes poings étaient toujours serrés et mes pensées ne voulaient me montrer que ce soir à l'institut, avant l'explosion, lorsque je l'avais vu poignardé par ce monstre. Lorsque j'avais vu tous les élèves assassinés. Lorsque j'avais vu depuis les tunnels l'aile ouest de l'école exploser... Tout ça, tout était de sa faute.

« J’en ai encore des histoires, plus cools … mais bon. A voir si tu veux encore m’écouter. Sinon, y a pas des filles ... des filles tu vois ? » - Mes poings se desserraient alors que je m'avançais vers lui, le prenant dans mes bras sans vraiment lui donner le temps de réagir. Je n'avais pas pensé à ce que ce soit déplacé, ou à ce qu'il n'apprécie pas ce contact, ou à ce qu'il n'en ait pas besoin. J'avais été incapable de poser mes mots et c'est la seule réaction que j'avais réussi à admettre. La seule chose à faire. La seule chose... qui semblait bien. Ce n'était pas lui le monstre. C'était son frère. Lui était une victime, comme nous autres. Il avait été blessé, et pas uniquement par ce poignard. Par une famille qui l'avait éloigné. Mis dehors. J'étais le premier à comprendre ce qu'il pouvait ressentir à ce sujet. Je le gardais contre moi quelque secondes, mes doigts dans ses cheveux comme un geste apaisant. Il s'attendait à ce que je l'utilise comme exutoire en lieu et place de son frère? Son frère jamais je ne l'aurais étreint de cette façon. Jamais je ne voudrais qu'il aille mieux.

Je le relâchais, un sourire gêné sur les lèvres. - Je te cracherais pas au visage. Je te crois quand tu dis que ton avis a changé. Et je crois que avant ça, tu n'avais juste pas la possibilité de voir les choses correctement. - J'attrapais mon verre, mon sang ayant repris sa place dans mes mains et mes jambes, avant de désigner la cicatrice. - Tu as ça comme preuve. - Je m'apprétais à boire mais m'abstenais une seconde, tendant plutôt le bras pour trinquer. - On est tous des rats, mon Aaron. Toi comme moi. Peu importe d'où on vient. - Et il faisait parti du clan maintenant lui aussi.
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J’étais tendu comme un arc, appréhendant la réaction de ce garçon qui était tantôt ce qui se rapprochait le plus d’un ami, tantôt celui à qui je devais chaque souffle – s’il n’avait pas eu la stupide et ingénieuse et dangereuse idée de me retrouver -, tantôt celui à qui j’avais confié un sacré secret – mais un secret qui pesait trop lourdement, surtout dans ce tout nouveau environnement jurant avec l’ancien. Aurais-je droit à un crachat ? Optera-t-il pour une forme de violence ? Préférera-t-il l’ignorance et l’indifférence à mon égard ? Serais-je ce garçon moqué et rejeté ? Ou au contraire, acceptera-t-il tout simplement mon nom, ma famille et mon histoire ?

La réponse arriva bien vite, et d’une façon surprenante. Le voilà qu’il me couvait de ses bras. J’aurais pu le rejeter comme j’avais rejeté tant avant lui – sauf Sarah, car elle était tout simplement exceptionnelle et unique dans mon existence, cette sœur qui avait cumulé de multiples rôles dont presque une mère – et pourtant, me voilà silencieux, ému et presque aux larmes devant ce premier « sincère » geste, dans mon nouveau monde où je rejetais tout le monde sans cesse. Le contact avait été trop long à mon goût, à celui d’un homme qui éloignait tous et toutes. Tant étrange que l’émoi laissa place à la peur, cette peur qui s’était inscrite en moi et qui frétillait dangereusement, m’ordonnant de « reculer » ou de « repousser ».

Heureusement, Alec avait pris les devants, me relâchant. Il ponctua ce geste par des phrases qui me semblaient sincères. Un sourire cynique s’élargissait sur mes lèvres lorsqu’il fit mention de la cicatrice. Pour lui, c’était la preuve que mon existence avait changé. Pour moi, c’était la preuve que je n’étais plus qu’un mort-vivant Reagan mais je taisais ce sentiment-ci. Il m’invita aussitôt à trinquer, indiquant qu’on était tous des « rats ». Ce sourire s’élargissait davantage : pourquoi ce traitement pour une nature qui n’avait pas été demandée ? Je commençais à saisir bien des nuances mais bien des choses continuent à m’échapper.

« Mais j’apprendrai. Avec eux » conclus-je, reprenant mon verre et trinquant avec cet « ami ». Peut-être qu’un jour, je pourrais lui indiquer que les Reagan sont également une famille de « chasseurs » ou « justiciers », traquant les mauvais mutants. Une histoire cool, à mes yeux, mais clairement pour une autre soirée intense en émotion. Pour ce soir, j’avais eu largement mon quota et j’en avais encore le cœur bondissant et l’estomac retourné.

- Merci
, dis-je avant d’engloutir cul de sec le verre, ignorant royalement la mixture, l’origine, la quantité. J’avais la gorge asséchée, l’estomac au bord des lèvres et les yeux bien trop brillants pour un tel lieu. Je devais oublier. Je devais rire. Je devais m’amuser. Nous étions ici pour cela, n’est-ce pas ? Aux rats d’égouts.

Je crois que le Cynisme et le Sarcasme allaient être mes nouveaux amis. Je doutais sincèrement que cela allait plaire à quiconque autour de moi, mais ne disait-on pas qu’à mon âge, c’était l’époque des grands changements, cette période de construction ? Si on critiquait les fondations, qu’on aille demander des comptes à ces parents absents, à un frère suffisamment fou pour poignarder son propre frère … Et non, je ne rejette pas la faute stupidement, dans un acte de lâcheté. Personne ne m’a offert un réel choix, je ne suis que la route qu’on a tracé pour moi … Jusqu’à ce que je trouve les sentiers cachés, ou que je ne sois suffisamment fort pour tracer la mienne.

- ARGH ! fis-je la grimace suite à ce cul de sec. Alors le programme pour ce soir ? Dis-je plus guillerette, la tête embrumée, le sourire niais et la vision des plus … atypiques. Je voyais des gens et des silhouettes particulières. A croire que c’était carnaval aujourd’hui, mais je gardais cette autre réflexion pour moi.

Non loin, je voyais un type allumer une cigarette avec son briquet. Un très court instant, je me figeais, paralysé, la bouche pâteuse. J’attendais, retenant mon souffle, attendant de voir si mon pouvoir allait encore échapper à mon contrôle. Et de fil en aiguille, je repensais à cette horrible nuit à la X-Mansion et ces personnes que j’ai brûlé volontairement comme involontairement.

Je devais boire. Cela me semblait la seule et unique solution pour effacer toutes ces choses dans mon esprit.
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« Merci. » - Mais de rien. On trinquait et je buvais une longue gorgée avant de l'observer vider le verre. En entier. Un sourire sur les lèvres. Il en fallait plus pour m'impressionner mais quand même. - Hey on a le temps! - J'essayais pas de le brider, bien au contraire, mais si on devait passer la soirée ensemble au moins je préférais ne pas avoir à le faire dans des toilettes à lui tenir les cheveux. Quoi que il avait pas de cheveux à tenir, lui. - « Alors le programme pour ce soir ? » - Je buvais une autre gorgée, plus courte, avant de hausser les épaules. - Déjà on devrait trouver quelque chose à manger, tu vas pas tenir la soirée si t'éponge pas tout ce que tu bois. - Je disais jamais non à manger, donc je l'accompagnerais. Avec plaisir. Je tournais la tête, remarquant quelques personnes déguisées, clairement plus nombreuses que lorsque j'étais arrivé, sinon je les aurais vu. C'était amusant, je voyais à travers les déguisements mais je ne poussais pas assez pour voir au delà du maquillage et la femme en bleu... me faisait beaucoup penser à Kurt. Je me demandais bien où il était lui aussi.

Avec la loi qui était passé il était devenu plus difficile de rester tranquille. On avait pris le risque ce soir pour des raisons évidentes, mais j'avais conscience qu'on était en période de transition, que si je n'avais pas encore été forcé de rejoindre le district, ça ne serait plus qu'une question de temps. Aaron n'était pas recensé, il pouvait passer inaperçu s'il évitait les détecteurs, mais moi c'était une autre histoire. Ils avaient mon nom, mon adresse... Non, ne pas penser à ça, pas maintenant. Pas ce soir. Ce soir on se sortait tout ça de la tête et Aaron avait déjà commencé le processus à coup de bière. Bonne initiative, bonne méthode aussi. J'achevais mon verre qui n'était pas si plein et détournais le regard pour observer les gens autour de nous, comme je le faisais souvent. Il y avait plus de monde maintenant, plus de bruit aussi, mais surtout plus de monde et mon regard ne savait plus où se poser. Mon estomac était tordu sous le poids de la frustration et je revenais à Aaron, l'observant d'une façon bien plus lubrique qu'avant, avant de me reprendre.

Faut que je sorte. - Je le fixais un instant droit dans les yeux, conscient de sortir ça de nulle part, et je me levais. - Viens, on bouge. - Je perdais pas une seconde à vrai dire, attrapais ma veste et filais vers la sortie. On avait pas laissé grand chose du pichet mais je comptais bien nous fournir de quoi poursuivre la soirée. Juste... pas ici. Une fois dehors je titubais sur le trottoir avant de m'appuyer à un lampadaire, collant mon front contre le métal pour sentir sa fraîcheur. Je n'étais pas malade d'ivresse comme la plupart des gens devaient penser, j'étais même loin du compte. Mais dans un monde pareil, qui viendrait demander si ça va? Personne. Agité, je sortais mon téléphone et ouvrais l'application de note pour y écrire quelques lignes. Quelques lignes brutes et sales. Mon regard se perdait dans l'observation du sol et des égouts en dessous. Les rats. Au moins là en bas j'avais rien à désirer. Lorsque je sentais Aaron à mes côtés je posais ma main sur son épaule sans quitter le sol des yeux, mon téléphone toujours dans mon autre main. - Désolé, trop de monde. Tu connais ma mutation... - C'était bien pour ça que je sortait rarement en ville. J'avais seulement cru qu'il y aurait moins de monde ici, ou que j'arriverais à le gérer. C'était raté. Je reprenais ma respiration, apaisant mes hardeurs au rythme des mots tapés sur le clavier tactile. Je levais finalement la tête pour croiser son regard. - Bon, tu connais un endroit plus calme ou on va vider mon mini-bar? - Il était pas vraiment mini, mais peu importe.
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Eponger tout ce que l’on boit. Je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer un estomac poreux, comme une éponge jaunâtre trouée comme un gruyère. Si j’avais un calepin sur moi à cet instant-ci, j’aurais volontiers dessiné l’étrange mais drôle image que je venais de me faire de cette simple phrase. J’aurais pu encore rêvasser du dit dessin, autour de mon énième verre – ou bouteille, à définir au fil de la soirée – quand soudainement, sans raison apparente, Alec disait vouloir sortir, ou partir – dans un tel lieu, difficile de distinguer proprement les sons. J’aurais voulu dire « non » mais il était déjà parti avant d’entendre ma réponse. En grommelant, je me lève à mon tour et le rejoins à la sortie. Il m’explique qu’il ne pouvait pas rester, en raison de son pouvoir.

Je me contente d’hocher la tête, comprenant «plus ou moins ». Plus, car oui, nos pouvoirs n’étaient pas choses aisés. Moins, car les points faibles du pouvoir de mon seul ami m’échapper encore un tantinet ou alors, je n’en voyais pas réellement les implications quotidiennes. Il me demande ensuite si je connais un endroit calme … Le seul endroit calme que je connaissais était « ma » maison, celle où je vivais avec Lewis et Sarah. Je voulais y retourner.

- Hm. Pas vraiment … mentis-je. Je connaissais des lieux, mais fréquenter assidûment par des Watcher. Or, je ne voulais pas les rencontrer et c’était compréhensible. J’aurais pu aussi le dire à Alec, vu tout ce que j’avais déballé, mais je ne voulais pas malgré tout. J’avais précisément déjà « trop » dit, je ne souhaitais pas ramener le sujet sur le tapis. Par contre, je veux bien faire un détour quelque part.

Le détour, c’était « ma » maison. Je voulais savoir si je pourrais apercevoir la tête brune de ma sœur. Je pourrais toquer, et ce genre de choses, mais je ne voulais pas la mettre dans un quelconque embarras ou danger. Je devais « officiellement » et « publiquement » disparaître de la famille Reagan, et ne devenir qu’une figure d’ombre. C’était ironique, dit comme ça, car mon pouvoir était tout sauf adapté aux Ténèbres. Etre une ombre signifiait y rester cacher, or mon pouvoir illuminé bien des choses, et attirer tant l’envie que la peur – le feu réchauffe, mais le feu brûle aussi, par exemple.

Pour finir, je n’avais jamais osé m’approcher de la dite maison, de peur qu’il y a des Watcher autour. Sauf qu’avec la vision d’Alec, il y avait des chances de savoir s’il y avait quelqu’un ou non dans les parages.

- Je voudrais juste … revoir quelqu’un. Et peut-être récupérer deux ou trois trucs. Tu me diras si y a du monde autour de la maison. Si y en a, on se casse ailleurs, conclus-je, ne préférant pas m’étaler davantage. Je pense qu’avec la catastrophe de la X-Mansion, il pouvait comprendre un tantinet mon langage. Avancer s’il n’y avait nul danger, reculer dans le cas contraire.

J’indiquais aussitôt le chemin, en emboîtant le pas en premier. En cours de route, je me rappelle du pouvoir d’Alec et j’eus une moue boudeuse. Je ne voudrais pas que ce type voit ma sœur nue. Sauf que, que pouvait-on y faire ? Je m’arrête une microseconde.

- Attend … me dis pas que t’as vu mon frère militaire, Lewis, nu ?


La réponse coulait de source, je le savais. Alors, je fis signe qu’il se taise. Puis j’éclatais de rire.

- J’aurais bien voulu le lui dire, juste pour voir sa tronche
, rigolais-je, en mettant un bras sur l’épaule de cet ami.

Parlant de Lewis, je me demandais s’il serait là. Et s’il était là, de toute façon, je ne pourrais rien lui dire. Décidément, j’avais une vie de merde en tant que marginal de la société. Si je pouvais me débarrasser de ce pouvoir, je le ferais avec grande joie, afin de retrouver un semblant de vie. Afin d’être à nouveau avec ces gens que j’aime tant, sans avoir honte, sans me cacher.

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Je posais mon regard sur lui, contrôlant ma respiration en attendant sa réponse mais à l'évidence ce serait le mini-bar. Je posais mes mains sur mes hanches, respirais. - « Par contre, je veux bien faire un détour quelque part. » - Je haussais les épaules, acquiesçant innocemment. - Si tu veux. Je dis pas non à un peu d'air de toute façon. - A cette heure de la soirée, nuit, les rues n'étaient pas ce qui était le plus bondé en fille. En tout cas si on omettait le centre ville. Ici c'était les bars, les boites... ce qu'on venait de quitter pour ma propre santé. Je savais pourquoi j'avais invité Aaron à venir ce soir-là. Je savais que je lui coupais l'herbe sous le pied, herbe que j'avais moi-même placé là... Je savais que depuis qu'on se connaissait j'avais été moins un ami qu'un fardeau avec ça, avec mon pouvoir, avec ses effets secondaires qui pourrissaient ma vie. Est-ce que les plus contrebalançaient vraiment les moins? Je regardais de haut en bas, avec une attention évidente, le corps sculptural du videur. C'était définitivement un plus. Mais si je pouvais pas passer ma soirée comme n'importe qui, est-ce que c'était vraiment bien?

« Je voudrais juste … revoir quelqu’un. Et peut-être récupérer deux ou trois trucs. Tu me diras si y a du monde autour de la maison. Si y en a, on se casse ailleurs. » - Pas de soucis, au moins que "ça" serve à quelque chose. - Autre que me rendre chèvre. Aaron prenait la direction et je lui emboîtais le pas, abandonnant au silence quelques minutes pour me remettre. L'air frais de la nuit me faisait du bien, il m'aidait à éclaircir mes pensées. Je ne lui avais pas demandé plus de détail sur notre destination, même si j'avais suggéré de prendre le métro si jamais on allait loin. Pas que mes jambes étaient pas assez solides pour tenir une petite marche, mais quand même. Je lui laissais le loisir de parler s'il le voulait, vu que de toute façon j'allais être là quand on arriverait. Mais je savais additionner un et un, je me doutais de notre destination, je me doutais que c'était lié à sa famille. J'aurais dû frissonner, lui dire non. Savoir que sa famille était liée aux Watchers, à ceux qui avaient attaqué le manoir... En temps normal j'aurais fuis, j'aurais trouvé une excuse. L'alcool ou autre chose aidant, je le suivais cette fois. Nouvelle sensation.

« Attend … me dis pas que t’as vu mon frère militaire, Lewis, nu ? » - Je me mettais à réfléchir mais il levait la main. - « J’aurais bien voulu le lui dire, juste pour voir sa tronche. » - Je t'ai surtout vu toi, quand t'es arrivé. Lui il était loin, mais ouais, il a un cul pas dégueulasse. - Ok, c'était gratuit. J'étais pas obligé de dire ça, après tout je le regardais pas à cet instant mais... Il avait qu'à pas demander. Pas comme si il savait pas comment ça fonctionnait. Je sentais toujours sa main sur mon épaule alors il devait commençait à s'habituer. J'espérais. Je l'aimais bien, ça aurait été dommage que lui aussi, comme les autres, en vienne à me fuir. Je fourrais mes mains dans mes poches, sentant les effets de la bière, encore jeunes, commencer à s'évanouir. - J'espère que c'est pas loin parce que j'ai prévu de me soûler ce soir, et je suis entrain de redescendre là. - Maturité bonsoir. On était plus loin de toute façon et lorsque Aaron s'arrêtait de marcher je posais mon regard sur lui, observant son visage. Ou plutôt l'expression sur son visage. Une expression qui me tirait un air désolé. Ça le travaillait. Évident. Normal. Je me rapprochais, le poussais de l'épaule. - Ok sexy, je regarde où?

Aaron désignait la maison, apparemment trop concentré pour réagir ou être gêné à ce que je venais de dire. Preuve que ce qu'on observait là était important. Les lumières étaient éteintes, ou en tout cas par les fenêtres on en voyait pas mais mon regard ne faisait que les entrevoir, car il voyait au-delà. J'observais chaque pièce, chaque étage. J'observais les alentours aussi, cherchant la moindre silhouette, le moindre indice anormal et même si je ne voyais rien, je me disais qu'un cours rapide avec Kayden n'aurait pas fais de mal. - Je vois personne et la maison est vide. - Au moins ça j'en étais sur. S'il y avait eu quelqu'un, je l'aurais forcément vu. Aaron avait emboîté le pas mais je n'avais pas bougé d'un cil. - Hey, vas-y. Je reste là à surveiller. Si quelqu'un arrive, je hurle. - J'étais très bon à ça apparemment... Alors je le suivais du regard, restant sur le trottoir d'en face. Je m'étais reculé de quelques pas pour me mettre à l'ombre d'un porche, me disant que je serais plus discret là que sous le lampadaire. J'observais Aaron durant tout le temps qu'il passait dans la maison, je voyais chaque geste, chaque pause et chaque hésitation. J'observais la rue et des quelques passants, aucun ne me remarquait et aucun ne se dirigeait vers cette maison.

Il finissait par en ressortir, un sac sur le dos, et je sortais de l'ombre pour le rejoindre. - C'est bon? Ok, maintenant à boire! - Avais-je dis en baissant le volume pour pas non plus attirer l'attention. Quoi qu'il n'y avait pas grand monde dans le coin. A mon tour d'être le guide, je nous ramenais jusqu'au métro le plus proche et après un changement ou deux, on ressortait aux abords de Central Park. - C'pas la même ambiance hein! - Je savais qu'il vivait à New York aussi, mais ce quartier c'était chez moi. Je m'y sentais toujours mieux. Je m'y sentais en sécurité. Enfin, avant. Maintenant quand je regardais l'immeuble au sommet duquel je vivais, je voyais seulement un espoir mince, un qui je savais ne durerais pas. Mais je m'y raccrochais. La loi changeait tout et malgré moi je jouais les autruches. La tête dans le sable à croire qu'on m'oublierait. - Allez vient. - On marchait jusqu'au grand hall de l'immeuble trop luxueux pour un jeune homme de mon âge. Dans l'ascenseur, j'utilisais ma clé pour débloquer le dernier bouton et appuyais dessus, nous menant directement jusqu'au penthouse.

Maddy était là, loin d'être couchée, et en moins de temps qu'il en faut pour le dire, le mini-bar était éparpillé sur la table du salon et nous trois finissions la soirée ici, comme elle aurait toujours dû être: une vrai bonne soirée. Une soirée qui faisait du bien avec l'ambiance générale actuelle. Maddy était la première à avoir abandonné, s'inclinant devant les deux verres et demi qu'elle avait pu boire avant de ne plus pouvoir et Aaron et moi étions resté debout une bonne grosse partie du reste de la nuit avant de finalement capituler nous aussi. Hors de question qu'il parte en pleine nuit bien sur, il avait dormi là. C'était pas vraiment la place qui manquait et puis j'aimais surtout beaucoup l'idée d'avoir avec moi les personnes que j'appréciais le plus. Parce que si je ne connaissais ces deux là que depuis peu, ça avait suffit. Et tant que que j'avais la tête dans le sable, je pouvais les avoir avec moi. La réalité frapperait plus tard. Plus tard mais bien trop vite.
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