pride but mostly prejudiceI will strip away all that you know, all that you love, until you have no shelter but me.

George aime bien son bureau. Évidemment, comme la plus grande partie de la base est souterraine, il n'a pas le droit à l'imposant bureau avec une baie vitrée et une vue imprenable sur la skyline qu'il veut au fond de lui, Christian Grey style (dieu de la virilité selon George). Mais son bureau a quand même du chien, il trouve, avec la bibliothèque en ébène, l'imposant bureau qui trône au milieu et le tapis turc un peu effilé sur le sol. Si il veut vraiment un bureau de Chrisitian Grey, il a juste à réserver un billet pour Johannesburg pour aller dans les locaux de Boers Corp. Oui, c'est une bonne idée, ça... il demandera à Eliza de lui réserver ça pour le week-end prochain. Il aime bien y retourner de temps en temps pour vérifier que tout se passe bien mais surtout pour garder les apparences. Et puis avec les demandes du nouveau chef, il pourra bien trouver deux-trois centaines d'âmes en peine dans les townships miteux du pays, où vivent tous ces noirs parqués comme des bêtes. Rien que d'y penser, il y a un long frisson qui lui agite l'échine. Mais au moins, ils ont leur utilité. George ne leur en veut pas trop d'être la lie de l'humanité.
Bref, toujours est-il qu'il aime beaucoup son bureau, il aime s'y asseoir, se connecter à la fibre, torrenter quelques séries à regarder plus tard en utilisant la connexion de l'HYDRA et il aime encore plus le petit laboratoire mitoyen. Enfin, petit. Avant, George avait un petit laboratoire, loin de tout le monde et de tout (pour que les cris ne dérangent personne). Maintenant le laboratoire est énorme! Il y a même deux petites cellules, mais une seule est occupée.
Par Jacek.
Son frère.
Mais il n'a pas envie de penser à lui.
Ou à leur père.
Qui lui a menti.
Qui est mort mais qui n'est pas mort.
Qu'il va tuer.
Détruire.
Détruire.
Détruire.

“ Eliza? ” Il murmure dans l'oreillette après avoir changé la fréquence pour utiliser le canal réservé qu'à eux. Il utilise son prénom, il l'a enjoint à faire de même mais elle refuse. Il s'en fout, au fond. Il aime bien la voir presser des lèvres d'un air distant et un peu dédaigneux. Ça lui fout pas la trique, mais pas loin. “ Est-ce que vous pourriez me commander une pizza, s'il vous plaît? N'importe quel goût, mais sans anchois ni olive. Avec des sides genre chicken wings. Merci, Eliza. ” Il coupe l'oreillette avant qu'elle ait eu le temps de protester ou de dire quoique ce soit. Il commence à prendre l'habitude de faire ça, maintenant. De lui demander des trucs stupides, pour tester sa patience, sa conviction, sa détermination à rester. Mais aussi pour la tenir loin du bureau — le sien est juste à côté — quand il fait des trucs vraiment dégueulasses genre se couper les ongles ou faire hurler Jacek jusqu'à ce qu'il se griffe la gorge.
Après avoir laissé son petit message, il se rend dans le laboratoire et ferme la porte derrière lui. C'est le seul endroit qu'il ne partage avec personne. Il passe un peu de temps avec Jacek. Il le fait hurler, il le fait oublier, il le fait hurler, il le fait oublier. Il rajuste des souvenirs, il modifie sa mémoire, il rajoute, enlève, bref, un vrai travail d'orfèvre. Il pourra sortir bientôt. Ils pourront détruire papa bientôt.

Le buzzer du laboratoire sonne. Eliza est revenue avec sa pizza. Alors George se lève, retire ses gants et puis il prend un scalpel et il s'ouvre la main, assez profondément pour que le sang gicle mais pas assez pour que ce soit trop dangereux. C'est très désagréable mais c'est supportable, quoi. Et puis il s'en fiche. George aime bien jouer à ses petits jeux et ça fait quelques jours — le temps qu'elle s'habitue à lui — qu'il attend de commencer ce jeu-là.
Il regarde le sang couler le long de son bras, goutte du bout de la langue et grimace. Jacek rigole. Il va falloir qu'il lui fasse oublier ça. Il n'aime pas trop le son qu'il fait quand il rit. Il revient dans le bureau. Eliza a laissé la pizza et les chicken wings devant le fauteuil. Brave fille. Il reconnecte l'oreillette. “  Eliza. Venez, s'il vous plait. ” Il prend le ton du père un peu déçu, du patron un peu énervé, du pasteur prêt à faire des remontrances, bref. Genre elle a oublié de commander des pepperonis sur sa pizza.
Quand elle arrive, le sang est en train de goutter tristement sur le tapis inestimable turc, fait main, tout le bordel. “ J'ai mal. ” Il tend la main vers elle. Il y a un sourire de démon sur ses lèvres. “ Voyez ce que vous pouvez faire, ” dit-il, indifférent au sang qui macule désormais le sol.

Charles Watson est mort. Red Skull est revenu. George Boers est la nouvelle cinquième tête. Ce sont trois nouvelles qu’Eliza a du mal à assimiler en très peu de temps. C’est un peu trop dur à digérer. La première, certes, c’est triste (quoi que…), mais elle s’y est vite fait par contre les deux autres c’est une autre histoire. Dans son plan parfait, elle comptait continuer à récolter des informations avant son rendez-vous avec un agent du SHIELD pour lui dire tout ce qu’elle a pu trouver de nouveau. Le paramètre George Boers n’a jamais été pris en compte parce qu’elle ne faisait que le croiser dans les couloirs avant. Elle connaît son pouvoir, elle a entendu des rumeurs au sujet de cet homme et elle sait donc qu’elle ne doit pas l’approcher ni se laisser toucher. Quelque part, travailler pour Watson l’a rassuré un temps avant qu’il ne se fasse assassiner. Depuis, elle croise George tous les jours. Depuis, il lui fait faire des choses qui mettent Eliza hors d’elle quand elle rentre chez elle le soir. Parce que cet homme n’a aucun savoir vivre et se moque de son prochain. Tout a l’air d’être un jeu pour lui. Ça énerve Eliza. Il la teste et met ses nerfs à rude épreuve, mais elle tient bon. Elle doit tenir bon. Elle ne peut pas lâcher la mission maintenant et se dire qu’une fois encore, elle est inutile pour le SHIELD. Ils ont placé leur confiance en Eliza et l’ont recruté parce qu’elle a des capacités intéressantes pour eux. Elle ne doit pas tout faire foirer comme avec son passage dans l’équipe médicale. Eliza se concentre sur son dossier. Elle a vu passer George un peu plus tôt enjoué comme à son habitude qui l’a gratifié d’un bonjour Eliza auquel elle a répondu par un bonjour Monsieur Boers. Il lui a encore répété qu’elle pouvait l’appeler par son prénom, elle a simplement souri en répondant la même chose que d’habitude : il est son supérieur, elle ne peut pas se permettre ce genre de familiarité. Elle a minaudé un petit peu. Juste un peu. Ce mec lui fout froid dans le dos. Puis George s’est enfermé dans son bureau et Eliza a laissé un soupir s’échapper.

“ Eliza? ” Elle sursaute lorsqu’elle entend sa voix dans l’oreillette. HYDRA ne peut pas faire comme tout le monde et acheter des téléphones à ses employés ? Les oreillettes ne sont pas pratiques. “ Est-ce que vous pourriez me commander une pizza, s'il vous plaît? N'importe quel goût, mais sans anchois ni olive. Avec des sides genre chicken wings. Merci, Eliza. ” Elle n’a pas le temps de répondre que ça coupe. « Bien sûr, Monsieur Boers. Je vous fais ça, Monsieur Boers. Connard. » Elle siffle entre ses dents. Il la teste toujours. Une autre extravagance de Monsieur George Boers. Elle attend le jour où elle pourra lui en coller une avec impatience. Pour l’heure, elle s’occupe de commander sa satanée pizza. Qui arrive vingt minutes plus tard. Elle frappe à la porte de son bureau, mais n’obtient aucune réponse. Il doit être dans son laboratoire, elle soupire presque de soulagement. Elle dépose la pizza devant son siège et pose son regard sur la porte du laboratoire. Elle n’a pas besoin de tester, elle sait qu’elle est verrouillée. Comme toujours. Elle ressort et se réinstalle à son bureau.

“  Eliza. Venez, s'il vous plait. ” Comme d’habitude, ça coupe. Eliza se relève, frappe à la porte et entre dans le bureau. Elle remarque le sang qui goutte sur son tapis et sent son pouvoir se réveiller. Comme d’habitude, son besoin de prendre soin d’autrui se manifeste, mais elle le réprime avec force. C’est Boers. Il ne sait pas pour son pouvoir. “ J'ai mal. Voyez ce que vous pouvez faire, ” Elle hausse un sourcil en le voyant sourire. Elle aurait dû se méfier. Elle regarde un peu partout dans la pièce puis ressort du bureau et revient avec des compresses qu’elle avait dans son bureau. Ne pas le laisser la toucher. Elle les lui pose sur le bureau avant de le regarder franchement dans les yeux. « Mettez ça pour l’instant et allez à l’infirmerie dès que vous pouvez. » Elle se force à ne pas prendre le ton qu’elle a habituellement. Celui qui est inquiet, un peu moralisateur. Elle est prise de ce doute. Elle repense au sourire. Sa main ensanglantée. Est-ce qu’il peut savoir pour son pouvoir ? Elle reste de marbre, elle s’est éloignée de lui de quelques pas pour le laisser appliquer la compresse. Pour ne pas qu’il la frôle. Ne pas le laisser la toucher.

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Tout était un jeu. Non, c'était faux. Tout n'était pas un jeu. Tous étaient des jeux. Des jouets, des poupées, des mannequins, des jeux. George pouvait manipuler tout le monde — tout le monde — d'un contact, effacer des pensées, des souvenirs, des vies. Il pouvait faire ce qu'il voulait de quiconque, il pouvait jouer avec eux, écrire des frères adorateurs à la place de frères destructeurs, se créer des amis loyaux à partir d'ennemis sanguinaires, faire tout ce qu'il voulait.
Et comme tout fils unique, George était particulièrement doué pour casser ses jouets.

C'est drôle, un humain cassé. Ça a les yeux dans le vide, les paupières qui tressautent, le visage agité de spasmes et le corps s'arc-boutant de soubresauts, de la bave sur les lèvres, et ce vide, ce vide dans les pensées. George n'a jamais vidé qu'une seule personne de sa conscience entière, de ses souvenirs, de ses pensées, de tout et c'était vraiment hilarant. Une coquille vide.
Il se demande à quoi ressemblerait Eliza si il lui enlevait de la tête tous les soucis qui plissent son front. Elle est trop sérieuse, trouve-t-il, pas assez fun, ce n'est pas un jouet amusant.
Pas encore. Parfois, pas besoin de contact physique pour modeler quelque chose- quelqu'un.

Il l'observe avec ce sourire caractéristique qui est le sien, la lippe retroussée sur ses dents presque trop blanches et aiguisées, ses yeux plissés dans une expression sardonique alors que toujours, plic ploc, le sang coule. Il va falloir qu'il rachète un tapis. Eliza disparait et revient avec des... compresses. Le sourire de George a disparu: il la regarde désormais d'un air grave, presque déçu. Il a envie de lui tapoter l'épaule avec un air condescendant, l'air de dire allons, allons, pas de ça avec moi mais il reste rigoureusement immobile, le bras toujours tendu, la main pleine de sang, de sang qui coule, plic ploc, les gouttes se font de plus en plus rares. « Mettez ça pour l’instant et allez à l’infirmerie dès que vous pouvez. » Elle recule. Elle ne veut pas le toucher. Pourquoi, elle a peur de le soigner? George soupire profondément, ferme le poing et serre jusqu'à ce que le sang se mette à ruisseler de nouveau, glissant le long de son avant-bras, teintant la chemise bleue qu'il porte d'un rouge envoûtant. “ Allons, Eliza. Je crois vous avoir dit, le jour où nous nous sommes rencontrés, une chose très importante. Vous vous en souvenez? ” George adore le son de sa voix dans cette pièce. Elle résonne bien et ça lui donne un air un peu important, il trouve. Le sourire n'est toujours pas revenu sur ses lèvres, juste cette expression profondément... déçue, comme si elle venait de lui enfoncer un couteau dans le dos. “ Je vous ai dis qu'il était inutile de mâcher vos mots avec moi. Que vous deviez toujours me dire la vérité, aussi, et ne pas me mentir. C'est une question de... loyauté. ”

Le sourire revient. Progressivement. Tremblement léger de la bouche, la lèvre se relève discrètement, les dents reviennent, progressivement, se transforment en crocs. “ Et vous allez me laisser souffrir ainsi? Allons. Venez plutôt me soigner avec vos petites mains avant que je m'énerve. ” Il sourit encore plus en voyant son visage fermé, qui ne peut pas pourtant masquer sa surprise. Ou sa peur. Oh oui, George espère qu'elle a peur. Il sait qu'elle est au moins intelligente à ce point. “ Vous pensiez sincèrement pouvoir garder votre petit secret pour vous-même? Ce n'est pas très généreux de votre part, mademoiselle Hansen-Wright. Vous savez quoi? Imaginez HYDRA comme une grande, imposante et magnifique horloge. ” Il s'approche d'un pas, ramenant son bras le long de son corps, le sang continuant de couler entre les phalanges de son poing fermé. “ Une merveille! Un travail d'orfèvre d'engrenages et de mécanosmes auxquels je ne connais rien. Mais ce que je sais, c'est ceci: si le moindre engrenage ne fonctionne pas... alors toute l'entreprise s'effondre, l'horloge cesse de donner l'heure. Je n'accepterai pas de petits engrenages défaillants et menteurs et trompeurs dans ce bureau. ” Il s'approche d'un autre pas et tend de nouveau le bras, paume vers le ciel, de manière à ce qu'elle soit incapable de se dégager d'un ordre direct.
De manière à ce qu'elle le touche. “ Voyez ce que vous pouvez faire, ” répète-t-il posément.

George Boers est un homme effrayant. Grand. Des yeux bien trop bleus cachant une lueur de folie. Un sourire aux dents beaucoup trop blanches et lui donnant un air de requin affamé à chaque fois qu’il l’esquisse. George Boers lui donne froid dans le dos alors qu’elle sait qu’elle pourrait le battre avec son entraînement. Il serre la compresse beaucoup trop forte dans sa main. Le sang la tâche de rouge et s’écoule le long de son avant-bras venant teinter la chemise bleue qu’il porte. La mâchoire d’Eliza se contracte, elle ne bouge pas d’où elle est. Ses talons hauts enfoncés dans le sol. “ Allons, Eliza. Je crois vous avoir dit, le jour où nous nous sommes rencontrés, une chose très importante. Vous vous en souvenez? Je vous ai dis qu'il était inutile de mâcher vos mots avec moi. Que vous deviez toujours me dire la vérité, aussi, et ne pas me mentir. C'est une question de... loyauté. Et vous allez me laisser souffrir ainsi? Allons. Venez plutôt me soigner avec vos petites mains avant que je m'énerve. ” À cet instant, elle sait qu’il sait. Elle ne sait pas comment, mais il sait qu’elle est une mutante, il connaît son pouvoir et veut qu’elle l’utilise sur lui. Elle ne flanche pas, son expression est toujours aussi neutre, mais elle sent une angoisse monter. Elle va devoir le toucher et il va user de son pouvoir à lui. C’est obligé. Il va voir, alors, qu’elle n’est qu’une traîtresse et elle va probablement mourir. Si ce n’est pas dans ce bureau, ça sera plus tard quand elle sera tranquillement installée dans son appartement. Il la fera égorger. Elle essaie de rester rationnelle et de compartimenter ses souvenirs. Elle voudrait pouvoir enfermer ceux du SHIELD dans une forteresse imprenable, mais ce n’est pas possible. On n’est pas dans le monde magique de Harry Potter. “ Vous pensiez sincèrement pouvoir garder votre petit secret pour vous-même? Ce n'est pas très généreux de votre part, mademoiselle Hansen-Wright. Vous savez quoi? Imaginez HYDRA comme une grande, imposante et magnifique horloge. ” George s’approche d’elle et Eliza ne bouge pas. Elle ne doit pas bouger. Elle ne peut pas bouger. “ Une merveille! Un travail d'orfèvre d'engrenages et de mécanismes auxquels je ne connais rien. Mais ce que je sais, c'est ceci: si le moindre engrenage ne fonctionne pas... alors toute l'entreprise s'effondre, l'horloge cesse de donner l'heure. Je n'accepterai pas de petits engrenages défaillants et menteurs et trompeurs dans ce bureau. ” Il est encore plus proche maintenant et il a tendu son bras. Je n'accepterai pas de petits engrenages défaillants et menteurs et trompeurs dans ce bureau. Elle va signer son arrêt de mort. “ Voyez ce que vous pouvez faire, ”

Elle a toujours la mâchoire crispée. Elle a l’impression de plonger dans un cauchemar. Combien de temps a-t-elle réussi à tenir cette mission ? C’est ridicule comme ça fait peu. Ses lèvres se pincent pendant que son regard se fixe sur le sien. Machinalement, elle enlève la compresse imprégnée de sang et la laisse tomber au sol. Elle remonte la manche de sa chemise blanche et tout en le regardant dans les yeux, pose sa main au-dessus de la coupure. Son pouvoir s’active et des veines noires apparaissent et disparaissent sur le dos de sa main pendant qu’elle absorbe la blessure. Son autre main se ferme en sentant la douleur, elle passe ses doigts sur sa paume alors qu’elle sait parfaitement qu’il n’y a pas de coupure. Une fois qu’elle a fini, elle essaie de retirer sa main, mais il a refermé ses doigts et l’empêche de se reculer. Eliza n’insiste pas, elle comprend. Elle sent l’intrusion dans sa tête comme une lourde migraine qui s’abat sur ses tempes. Il est là, elle le sait et elle voit sa vie défiler devant ses yeux. Le bébé joyeux qu’elle a été et la légère inquiétude de ses parents en remarquant que trois semaines après sa naissance, elle ne pleurait plus. La petite fille avec le nœud rouge dans les cheveux. Son pouvoir qui se déclenche à dix ans. Les nombreux jeux avec les enfants que sa mère gardait quand elle était petite. Le regard un peu effrayé de ses parents un peu plus tard lorsqu’elle a enfin compris qu’elle n’était pas normale. Le réconfort qu’elle a trouvé en compagnie d'Amadeus, mutant comme elle. Tout défile devant ses yeux. Même le SHIELD. Son malaise dans l’équipe médicale. Son entraînement poussé avec Miller. Le baiser de Miller. La mission. Elle trouve la force de se retirer à ce moment-là. Sa respiration est erratique. Elle sait qu’elle doit s’enfuir, mais la peur la tétanise sur place. Il va la tuer. George va la tuer.

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Quelle étrange, merveilleuse créature. George a toujours été fasciné par les mutants. Vraiment. Il a compris plus tard, en rencontrant Jacek, que c'était parce que son père en était un, et un puissant. Il a compris plus tard que le Gêne X était puissant dans son ADN, mais pas assez puissant pour se révéler sans l'aide du Sérum de l'HYDRA.
Quelle étrange, merveilleuse créature, cette Eliza Hansen-Wright. Il sent sa peau lui piquer, tout d'abord, alors qu'elle pose sa peau contre la sienne; quelque chose grouiller sous l'épiderme, à l'intérieur de son corps. Et puis ça remonte le long de son bras... et enfin, la douleur, reflue. Elle reflue, s'en va, progressivement disparaît. Le sang est toujours là pourtant, sèche, colle à sa peau, et George voit bien que la plaie est toujours là; mais il ne la sent plus, plus la douleur, plus rien.
Quelle étrange, merveilleuse créature.
Il a observé son visage, la crispation légère de son corps, ses yeux vissés sur la plaie et le sang et la main. Il a observé son visage, y trouvant quelque chose d'étrange, merveilleux, beau. Il se demande ce qui se passe derrière ses grands yeux clairs. Il ne sait pas trop pourquoi il ne va pas voir directement ce qui se passe maintenant, derrière ses grands yeux clairs: peut-être qu'il aime juste l'observer, comme ça, vulnérable et fragile, concentrée à la tâche, impatiente de le débarrasser de sa douleur. Quelle étrange, merveilleuse créature. George ne comprend pas l'altruisme. Dans le monde, il faut prendre ce que l'on mérite, même aux dépens des autres. Son père ne lui a pas appris?

Elle détache sa main mais celle de George se referme sur son avant-bras, l'emprisonnant entre ses doigts encore tachés de sang.

Non, son père ne lui a pas appris ça.
C'est... étrange, comment le goût qu'ont les souvenirs heureux dans le fond de sa gorge. Un père présent, gentil et aimant, une mère douce et tendre. Des moments volés à la dure réalité de la vie, des barbecues de famille, des films regardés le soir à la maison, allongée sur le tapis du salon... évidemment, ce ne sont que des extraits, des images rapides, des réminiscences, qu'il a à peine le temps d'attraper. Juste les... émotions qui restent. Des petites choses.
Merveilleuse, incroyable créature. Elle essaie de s'échapper mais il l'en empêche, fouille ses pensées le temps d'un battement de coeur. Merveilleux, incroyable don qu'il a: de parcourir les pensées, de sauter de souvenir en souvenir d'une seule pulsion, sans réfléchir. Il explore ses jeunes années, sa première fois, son premier amour, la dernière glace qu'elle a mangé, comment elle aime son café et puis... et puis voilà.
Le SHIELD. L'entraînement. Le malaise. L'Academy. Il y a tellement de choses à savoir, à apprendre sur ça: leur entraînement, leur QG, mais aussi... ses amis, ses amours, sa vie. George ignorait qu'il était si curieux d'elle jusqu'à la toucher pour de vrai, enfin, jusqu'à avoir exploré sa vie comme jamais avant.
Elle finit par se détacher, et il la laisse partir.

Elle pense qu'il va la tuer.
Il devrait la tuer. Non. La torturer. L'enfermer dans une cage faite sur mesure à côté de celle de Jacek. Il devrait lui soutirer toutes les informations possibles et imaginables, il devrait la torturer, retourner son cerveau, garder ses souvenirs dans des tubes, les dévorer, les faire disparaître. Il devrait complètement effacer Eliza Hansen-Wright et y écrire une Eliza Boers, un fidèle soldat de l'HYDRA, qui utiliserait son don pour eux et eux seuls.
Il devrait la détruire pièce par pièce.
Mais à la place, il lui sourit légèrement. “ Intéressant, ” commente-t-il simplement, souriant encore un peu, révélant plus de crocs et de folie, en l'observant se tendre comme la corde d'un arc. “ Très intéressant. ”
Sa main retombe le long de son corps et il recule, lentement, très lentement, jusqu'à poser ses fesses sur son bureau. Il croise les bras sur sa poitrine, la regarde de bas en haut sans gêne ni retenue. “ Regardez-vous. Perdue dans la fosse aux lions. Vous n'avez pas à me craindre pourtant — j'espère que vous le savez? ” Il tend les doigts pour attraper un bibelot sur son bureau, joue avec: c'est un ancien briquet, un Zippo, de la seconde guerre mondiale, qu'il allume, éteint, presque nerveusement. Il est en train de réfléchir. “ Je ne vous veux aucun mal, ment-il avec l'aisance qui vient avec l'habitude. Je veux même vous protéger. Ce sera... notre petit secret, qu'en pensez-vous? ” demande-t-il doucement, souriant toujours de cette manière plein de dents, prédatrice et affolante, qu'il a.

Le silence qui perdure est terrifiant. Eliza ne sait pas quoi faire. Doit-elle l’attaquer ? Doit-elle attendre qu’il fasse le premier mouvement ? Doit-elle s’enfuir et prévenir le SHIELD que la mission est corrompue parce que Boers a compris qui elle était ? Son cerveau fonctionne à cent à l’heure, mais elle ne bouge pas d’un pouce. Elle est tétanisée et elle attend le jugement de cet homme juste devant elle. Elle est foutue. Tellement foutue. Et elle craint le pire lorsqu’elle le voit esquisser son sourire. “ Intéressant, ” Sourire qui s’accentue et qui le fait ressembler à un requin. “ Très intéressant. ” Il se recule jusqu’à son bureau et s’y installe. Elle se sent piégée comme une souris en face d’un chat. “ Regardez-vous. Perdue dans la fosse aux lions. Vous n'avez pas à me craindre pourtant — j'espère que vous le savez? ” Eliza déglutit et l’observe se saisir d’un Zippo. Elle est mal à l’aise lorsqu’il s’amuse avec. L’allumant. L’éteignant. Elle ne sait pas ce qu’il se passe sous le crâne de cet homme, mais ça doit être terrifiant. Elle ne sait pas à quoi s’attendre et Boers peut être imprévisible. “ Je ne vous veux aucun mal. Je veux même vous protéger. Ce sera... notre petit secret, qu'en pensez-vous? ” Eliza hausse un sourcil. Étonnée. Choquée. Elle sait qu’elle ne doit pas avoir confiance et qu’elle ne doit surtout pas baisser sa garde. George reste un agent d’HYDRA, il n’attend rien sans rien. « Qu’est-ce que vous voulez en échange ? » Pas d’agressivité dans la voix, juste de la curiosité. Eliza reste en alerte, mais elle n’a pas envie de donner à l’homme une raison de plus pour se mettre en colère. Encore une fois, elle sait qu’elle peut arriver à le maîtriser. Il la domine par la taille et le charisme, mais elle sait se battre et jusqu’à preuve du contraire, elle n’est pas sûre que Boers soit fort au corps à corps. « Parce que je suppose que vous n’allez rien me faire à condition que je fasse quelque chose pour vous, n’est-ce pas ? C’est comme ça que vous fonctionnez à HYDRA. » Ils évaluent généralement en quoi l’autre peut être utile avant de soit envisager un deal soit d’exécuter la personne en face. « Pourquoi ne pas me dénoncer ? Votre supérieur en serait probablement ravi. » Fait-elle en esquissant un minuscule sourire.

Certainement que Red Skull serait content de voir un agent soulever toute une opération d’infiltration de la part du SHIELD. Il suffirait de torturer Eliza pour qu’elle lâche quelques noms d’autres agents présents à la base et ils arriveraient à toucher le SHIELD en plein cœur. Alors elle ne comprend pas trop les desseins de George Boers pour le moment et ça l’effraie un peu plus. « Qu’est-ce que vous y gagnez ? » Finit-elle par demander. Elle envisage de prévenir le SHIELD après cet épisode pour leur dire de se méfier de ce qui peut arriver dans les prochains jours. Elle, elle va continuer à faire comme si de rien n’était et poursuivre sa mission. Elle a juste besoin de savoir ce qu’il va faire d’elle et ce qu’il attend d’elle avant d’envisager des plans. Elle n’aurait pas dû le laisser la toucher. Elle aurait dû s’esquiver en trouvant une idée à la con. C’était stupide de sa part de céder à la demande de l’homme. L’aurait-il tuée si jamais elle ne s’était pas exécutée ? Cette pensée la conforte dans l’idée qu’elle n’était probablement pas prête pour cette mission. Elle aurait dû rester plus longtemps à l’Academy pour gagner la maturité nécessaire qui lui aurait permis de s’engager dans l’équipe Foxtrot. Là, elle fait débutante.

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« Qu’est-ce que vous voulez en échange ? » Au moins n'est-elle pas stupide. George se rend seulement compte à quel point il apprécie Eliza, en cet instant précis, parce qu'il ne veut rien en échange. Pour le moment. Il ne désire pas qu'elle meure, tout simplement, et ce n'est vraiment pas... caractéristique, de la nouvelle tête de l'HYDRA, que de ne pas vouloir exterminer une traîtresse qui a trouvé domicile dans son propre bureau. George est un agent de l'HYDRA mais surtout, il est un bon agent de l'HYDRA. Fidèle, loyal et désespéré de plaire à ses supérieurs: une machine qui exécute des ordres, mais pas que.
Il sait qu'il devrait tuer Eliza Jaëger, ou au moins prévenir Red Skull, ou au moins faire... quelque chose.
Mais il ne le fait pas. Elle l'intrigue. « Parce que je suppose que vous n’allez rien me faire à condition que je fasse quelque chose pour vous, n’est-ce pas ? C’est comme ça que vous fonctionnez à HYDRA. » Il penche la tête sur le côté. Elle n'a pas peur, pas vraiment: il le sent, il est devenu expert à repérer les émotions des autres, ça a peut-être à faire avec sa capacité à se glisser dans leurs têtes. Elle n'a pas peur, et elle tient sa position. Une autre raison, peut-être de la garder. Il pourrait la mettre dans la cellule avec Jacek? Ou juste dans le laboratoire, dans une autre cellule. Non. Elle est agent du SHIELD.
Mais elle est aussi agent de l'HYDRA maintenant. Le sourire de George s'étire. « Pourquoi ne pas me dénoncer ? Votre supérieur en serait probablement ravi. »

Il hausse les épaules, nonchalant, préférant rebraquer ses yeux bleus sur le sang qui coule toujours un tout petit peu, mais qui commence aussi à sécher, sur son bras. Il se demande si ça a été douloureux pour elle. En tout cas, pour lui, ça ne l'est plus: il a l'impression que son bras est engourdi, endormi. « Qu’est-ce que vous y gagnez ? — Votre confiance? ” Il sourit toujours, et il sait aussi qu'elle ne lui accordera jamais un grain de sa confiance. Peut-être qu'il peut changer ça. Si seulement il pouvait la toucher encore... “ Je n'ai désormais qu'un seul supérieur, et si j'ai pu découvrir votre... mascarade si facilement, lui le sait déjà. ” Il hausse les épaules de nouveau, commence à remettre en place la manche de sa chemise, pli par pli, ignorant le sang qui teinte déjà le tissu. “ Vous n'ignorez pas l'étendue de mes pouvoirs. Je n'aurais qu'à vous asseoir sur une chaise, vous y attacher et m'emparer de votre main pour vous faire oublier que je sais que vous êtes un agent du SHIELD. Ou mieux, vous faire croire que vous êtes un agent de l'HYDRA infiltré au SHIELD. Ou alors effacer tout ce que vous êtes pour écrire quelqu'un d'autre à la place de la petite Eliza Jaëger, prise au piège et sur le point de mourir, dans le souterrain de notre glorieuse organisation. ” Il sourit toujours mais c'est un sourire distrait, pensif, alors qu'il réfléchit à comment il pourrait l'utiliser. “ Je ne veux rien en retour. Faites vos rapports, au SHIELD de ce que vous savez de l'HYDRA, et à l'HYDRA de ce que vous avez fait au SHIELD. Faites votre boulot, vous le faites si bien. ” Son expression change, se fixe: il sait ce qu'il va faire. “ Peut-être ai-je une tendresse pour vous, ” lâche-t-il du bout des lèvres, comme une confession spontanée, laissant échapper une information comme un grain de sable dégringole dans un sablier. Lui donnant une bonne raison de rester.

Votre confiance? ” Son éternel sourire qui noue l’estomac d’Eliza d’une peur profonde. Sa confiance ? Ça ne risque pas. Elle ne peut pas lui faire confiance malgré tout ce qu’il peut lui dire et pourra lui dire dans le futur. “ Je n'ai désormais qu'un seul supérieur, et si j'ai pu découvrir votre... mascarade si facilement, lui le sait déjà. ” Eliza se tend légèrement. Il est arrivé à lui coller une trouille monumentale rien qu’avec cette simple phrase. Si jamais Red Skull sait que son organisation est infiltrée, ils sont tous foutus. Sa gorge se noue et elle essaie de garder une expression neutre sur le visage, mais ses yeux brillent d’inquiétude. “ Vous n'ignorez pas l'étendue de mes pouvoirs. Je n'aurais qu'à vous asseoir sur une chaise, vous y attacher et m'emparer de votre main pour vous faire oublier que je sais que vous êtes un agent du SHIELD. Ou mieux, vous faire croire que vous êtes un agent de l'HYDRA infiltré au SHIELD. Ou alors effacer tout ce que vous êtes pour écrire quelqu'un d'autre à la place de la petite Eliza Jaëger, prise au piège et sur le point de mourir, dans le souterrain de notre glorieuse organisation. ” Oublier. Il peut lui faire oublier qui elle est. Elle ferme ses poings pour éviter de lui montrer qu’elle tremble. La perspective qu’il puisse arriver à la manipuler de la sorte fait remonter une profonde angoisse. Elle ne veut pas oublier qu’elle est une Jaëger. Elle ne veut pas oublier sa famille et ses quelques amis. Elle ne veut pas oublier qui elle est. “ Je ne veux rien en retour. Faites vos rapports, au SHIELD de ce que vous savez de l'HYDRA, et à l'HYDRA de ce que vous avez fait au SHIELD. Faites votre boulot, vous le faites si bien. Peut-être ai-je une tendresse pour vous. ” Eliza cligne plusieurs fois des yeux. Elle n’est pas sûre d’avoir entendu correctement, mais l’air que George a sur le visage la conforte dans ce qu’il a dit. Elle hallucine. Il se joue d’elle, ça ne peut être autrement. Il doit apprécier cette situation à sa juste valeur. Il a les pleins pouvoirs sur elle. Il peut faire ce qu’il veut quand il veut. Eliza se mord l’intérieur de la joue. Elle va devoir prévenir son chef d’équipe et à partir de là, ils vont tous être en danger. Par sa faute.

Eliza a cette image d’elle-même sans être elle-même. C’est son moteur désormais. Elle doit éviter de l’énerver. Elle doit éviter tout contact physique avec lui. « Soit. Je continuerai ma mission alors. » Elle a un ton légèrement amer et ses lèvres sont pincées. Elle a l’impression que la situation s’est inversée et que d’une manière ou d’une autre il pourra la faire tomber à n’importe quel moment (oh wait). Elle vient de se compromettre en beauté et elle va devoir continuer à jouer l’agent du SHIELD en infiltration en sachant qu’il sait, mais que peut-elle y faire ? Boers doit avoir un plan derrière la tête pour lui permettre de continuer sa mission et c’est insupportable pour elle de ne pas savoir et ne pas comprendre quand et où il va frapper. Ou pire, quand Red Skull sera mis au courant et qu’il en sera fini d’elle. Et des autres. Elle ne peut pas demander de l’aide à Amadeus, il est hors de question qu’elle l’implique dans ce merdier. « Si vous n’avez plus besoin de moi, je vais retourner à mon bureau. » Fait-elle en le fusillant du regard. Il a le dessus sur elle et il l’aura toujours à partir de maintenant. Il va falloir qu’elle trouve une solution pour le faire tomber. Oui, elle doit se renseigner sur lui mieux qu’elle ne l’est à présent. Il doit avoir une faille.

pride but mostly prejudiceI will strip away all that you know, all that you love, until you have no shelter but me.

« Soit. Je continuerai ma mission alors. — Votre obéissance est notée et appréciée, ” dit-il. Il a détourné les yeux, le pécheur timide et soudainement pris de court: ne vient-il pas de lui révéler qu'il l'appréciait plus qu'il ne le devrait? Si. George n'aime pas particulièrement Eliza... non, c'est un mensonge. Il aime bien Eliza; il y a quelque chose de différent, d'agréable à son propos, qu'il ne parvient pas parfaitement à identifier ou à comprendre par lui-même. Il sait simplement qu'elle est agréable à avoir sous la main et que bizarrement, même si il le doit, la manipuler ne le remplit pas d'un énorme bonheur sincère. Elle a semblé surprise par sa déclaration, prise de court; tant mieux, il la veut ainsi, hésitante et se demandant peut-être si elle a du pouvoir sur lui. Oh, ce serait intéressant; il aimerait bien la voir essayer de le doubler. Il aimerait bien qu'elle le double. Il aimerait bien... il aimerait bien discuter avec elle, vraiment, et comprendre les mécanismes de ses pensées; Eliza tombe dans cette catégorie rare de gens qui intriguent George. Ces gens sont souvent des good-doers, des idiots bienveillants et condescendants qui pensent avoir réponse à tout, qui pensent faire le Bien. Ah! Comme si il existait un Bien quelconque dans un monde où les pères sont tués et ramenés à la vie et dans un monde où l'injustice gagne plus souvent que la justice.
Mais elle l'intrigue. Qu'est-ce qui l'a poussée à devenir agent du SHIELD? à infiltrer HYDRA, qu'elle semble détester?
Pourquoi elle le regarde comme ça?

« Si vous n’avez plus besoin de moi, je vais retourner à mon bureau. » George se remet à sourire, sorti de ses pensées, se détachant du bureau pour le contourner et retourner s'asseoir sur sa chaise, sur laquelle il se balance machinalement sans y penser, un tic chez lui. “ Je vous en prie. Vous pouvez même prendre un jour de congé s'il le faut, ” rajoute-t-il en détournant les yeux pour observer sa main à moitié soignée, toujours... bizarrement anesthésiée, comme si elle n'était pas vraiment là. Il va devoir changer de chemise mais il a tellement, tellement de choses à faire... à préparer et à prévoir. Il a une mission, qu'il doit bientôt commencer à mettre en marche; une mission à accomplir, une mission à remplir. Il faut que leur nouveau chef soit satisfait et malheureusement, il ne peut pas mettre Eliza dans la confidence.
Celle-ci se lève et il la suit des yeux; il a des yeux bleus, trop clairs, avides et en colère, qui suivent et qui examinent et qui décortiquent, qui manipulent mieux encore que ses sourires cryptiques. “ Eliza? ” l'appelle-t-il quand elle ouvre la porte et s'apprête à se glisser derrière puis à disparaître. “ Hail HYDRA, ” lui lance-t-il, joignant ses deux doigts à sa tempe avant de les lancer dans sa direction, dans la parade d'un salut militaire. Elle est obligée de répondre de la même manière, et il éclate de rire alors qu'elle referme la porte.
Il y a tellement de choses à faire, se rappelle-t-il en se redressant sur sa chaise et en parcourant des yeux le dossier qu'il a d'étalé devant lui. Mais toujours, et bizarrement, ses pensées s'éloignent derrière sa traîtresse de secrétaire derrière sa porte.
Embêtant.