La mort était si proche. Il aurait pu tendre la main et l'attraper. Enfin se laisser bercer par des bras aimants et doux; enfin fermer les yeux, et juste se laisser aller.

Tout allait tellement vite pour lui. Le monde était trop lent, mais les gens trop véloces. Ils allaient et venaient dans sa vie sans discontinuer. Ils entraient comme des boulets de canon en défonçant les murs moisis qui faisaient le tour de son coeur; et puis ils ressortaient comme si de rien n'était et Leopold, à chaque fois, avait le coeur brisé.

Et puis il y eut Jemma. Jemma qui laissait toujours une note à son intention sur son bureau à l'Académie pour ne pas qu'il oublie de manger; Jemma qui lui souriait à chaque fois qu'il devait parler devant les autres; Jemma qui lui prenait la main quand il avait besoin de courage, et qui ne le touchait pas quand il avait besoin d'espace; Jemma qui savait comment il prenait son thé, quand il prenait son whisky, pourquoi il n'aimait pas le café; Jemma qui riait et c'était le plus beau son du monde; Jemma qui croyait en lui, tout en yeux doux et pétillants et en grands sourires confiants.

Et puis il y eut Skye, qui contaminait ses lèvres de grands sourires incontrôlables. Et puis il y eut Grant, qui le violentait et l'aimait comme un frère. Et puis il y eut Melinda, qui portait sur lui le regard de sa mère (oh, comme elle lui manquait! Un océan de souvenirs les séparait). Et puis il y eut Phil, qui lui posait la main sur son épaule, et le réconfortant. Et puis il y eut Trip. Mack. Lance. Bobbi. Et les autres. Tellement d'autres.

Maintenant il était tout seul.

Une seule personne vous manque et le monde vous semble dépeuplé. Des conneries tout ça. Une seule personne lui manque, et le monde n'a plus de saveur, plus d'intérêt, plus rien à lui offrir. Avant, il voulait voyager. Avant, il voulait parcourir le monde, le voir de ses propres yeux; en un mot comme en cent, vivre. Une chose étrange, vivre. Une chose étrange pour un gamin qui a passé son enfance dans des bouquins à étudier et à étudier et à étudier; une chose étrange pour un adolescent concentré dans ses livres, à les relire, à les relire, à les relire; une chose étrange pour un adulte mal dans sa peau qui passait des soirées entières à faire quelque chose de ses mains pour ne pas se concentrer sur autre chose, pour ne pas se concentrer sur autre chose, pour ne pas se concentrer sur autre chose. Vivre.

Il reste dans son bureau sans rien dire, ses mains occupées d'elles-même à bricoler un truc, et il a le regard vide et la mine triste. Quand Skye vient et pose sa main sur son épaule, il sursaute; a un mouvement de recul; se détend. Ce n'est qu'elle. Ce n'est pas elle mais c'est un bon début. Il y a de la pitié dans son regard. De la compassion de la tristesse et la recherche de quelque chose que Fitz n'arrive pas à définir. Il a envie de lui hurler que ce n'est pas de sa faute. Que c'était son choix. Qu'elle savait ce qu'elle faisait en les abandonnant tous, là, comme ça.

En l'abandonnant lui. Une proie au monde.

Maintenant, ils ont arrêté de courir. Le S.H.I.E.L.D a une nouvelle base, il a un nouveau labo, un nouveau partenaire versé dans la biochimie. LA vie reprend lentement son cours, un long fleuve tranquille. Il ne voit presque plus Phil, trop occupé; Grant a trahi; Melinda est en mission quelque part ailleurs; et Skye est introuvable, avec sa nouvelle équipe, depuis la guerre avec les mutants. Et Jemma...

“ Leo, tout va bien? ” Il n'y qu'elle qui l'appelait Leo. Cette pensée tourne en boucle dans son esprits. Leo. Leo. Leo. Le lion pas assez courageux pour la convaincre de rester. “ Parfait, ” lâche-t-il d'un bout des lèvres en sortant du laboratoire, sans jeter un regard à son binôme de recherches.

Ils ont fait tout ce chemin pour ça?

Il a fait tout ce chemin pour ça?

Il repense à sa mère, la première fois qu'il lui a présenté une invention de son cru, son regard surpris, son regard terrifié. Il repense à son père, disparu avant l'heure, avalé par l'aurore (le chagrin de sa mère, il le porte comme une seconde peau; elle ne s'est jamais remise de son départ). Il repense à sa mère, droite et fière et triste d'apprendre que son fils était différent de toutes les manières que désire un parent, et de toutes les manières qu'un parent craint. Il se souvient de sa mère, la dernière fois qu'il l'a vue il y a trois ans, à l'aéroport, les larmes aux yeux et le sourire sur la lippe, comme si il était la plus belle chose du monde. Il repense à sa mère et il a envie de retrouver sa chaleur ses bras et sa simplicité.

Il monte les escaliers quatre à quatre, prend un ascenseur, change d'ascenseur, monte au dernier étage et débarque sur le toit. Il regarde New York, l'éternelle New York. Le vent lui souffle au visage, il manque de trébucher et pour un peu plus, il aimerait bien enjamber la barrière de sécurité pour sauter et s'envoler loin, très très loin, le plus loin d'ici possible.

Il ferme les yeux.

Bienvenue chez les HOMO SAPIENS.

LÉO IL A ÉTÉ CRÉÉ POUR TOI tu l'as tellement bien écrit et cerné, j'ai trop hâte de te lire en rp p'tit chat

time to have fun. Maintenant que tu es validé, tu peux commencer par aller recenser différentes choses, comme ton métier ou ton pouvoir si tu en as un. Tu peux aussi te chercher des copains sur le forum, c'est à dire poster ta fiche de liens. Si ton personnage est du genre à passer son temps sur son téléphone ou sur le net, tu peux aussi te rendre sur la webosphère.
Nous t'encourageons fortement à te rendre dans la chat box pour y faire la rencontre des autres membres, si tu le souhaites ! Sinon, tu peux aussi aller te créer un scénario. Quoi qu'il arrive, n'hésite pas à te faire ton trou par chez nous, on te souhaite bien des RPs et une belle et longue aventure sur TNA !

ENJOY !