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it's a revolution, i suppose | | | THE BURDEN Whatever you find within your power to do, do it. Part IDepuis quelques semaines déjà, Axel se réveillait en pleine nuit. Arraché à ses songes par le bruit mélancolique et lointain d’une voix qu’il avait l’impression de connaître et de reconnaître. Un bourdonnement léger et habité par un écho étrange qui ne semblait que trop familier même s’il n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait en être à l’origine. Au départ, il avait simplement pensé qu’il ne s’agissait que de rêves et de cauchemars qui lui collaient un peu trop à la mémoire lorsqu’il ouvrait les yeux, mais au fil du temps les choses devinrent de plus en plus étranges. Un soir, quelques jours avant son départ de l’X-Mansion, il s’était réveillé en sursaut. Le corps couvert de sueur, l’or caché de ses yeux luisant si fort qu’il pouvait en apercevoir la lueur projetée contre les murs de sa chambre désormais abandonnée par les deux autres élèves qui avaient passés le reste de l’année à cohabiter avec lui. Mais depuis l’incident avec Rogue, il avait découvert la solitude et l’abandon une nouvelle fois. Et le lendemain, la même machination étrange et incompréhensible. Un réveil en sursaut, ses yeux illuminant la pièce. Chaque soir avec un peu plus d’insistance et d’intensité. Il préféra ne pas en parler et ne jamais le mentionner à qui que ce soit. Finissant par même croire qu’il ne s’agissait que d’un rêve récurrent, tant ça n’avait ni de sens ni de logique. Mais les réveils en sursaut ne cessèrent pas, pas après qu’il ait quitté l’institut. Lui qui pensait que c’était lié à son inconfort entre ces murs, comme une manifestation d’un des aspects de ses pouvoirs lorsqu’il ne pouvait plus supporter quelque chose, comme sa colère s’était manifestée d’une manière assez explosive, provoquant l’étape final de son départ. Une fois de plus, Axel ouvrit les yeux dans un sursaut, le front dégoulinant de sueur. Mais cette fois-ci, les choses étaient différentes. Plus intenses, plus bruyantes. Plus électriques. Littéralement. L’air autour d’Axel était différent, lourd et brûlant. Il sentait son corps chauffer, brûler. Comme si quelque chose se réveillait en lui. Il baissa les yeux sur ses bras, dont les veines s’illuminaient lentement de la même lueur dorée et intense qui le traversait à chaque fois. Mais cette fois, c’était bien plus intense et bien plus fort qu’à l’ordinaire. Quelque chose clochait. Paniquant à toute vitesse alors qu’il sentait la chaleur solaire de ses dons l’envahir, le remplir et le brûler de l’intérieur, la respiration d’Axel devint hâtive. Saccadée et maladroite. Faisant de son mieux pour essayer de se calmer, de reprendre le contrôle, il gémissait de douleur en sentant son être tout entier brûler de l’intérieur dans la plus terrifiante de toutes les lenteurs qui soient. Il souffrait atrocement, et malgré ses efforts, chaque fois qu’il pensait reprendre le contrôle de ses pouvoirs, ceux-ci devenaient plus intenses, et plus difficiles à manipuler. Incapable même de fermer les yeux, ou de détourner le regard de ses membres qui commençaient à tous à irradier de la leur dorée et aveuglante du Pouvoir Cosmique, Axel serra les dents – c’était tout ce qu’il pouvait faire. La douleur le paralysait et la terreur l’empêchait de pouvoir penser correctement. Poussant un lourd et long grognement après quelques secondes d’effroi, Axel fut soudain traversé par une douleur encore plus intense, et un sifflement bruyant, strident et désagréable vint rejoindre les lueurs qui traversaient son corps. Animé par une soudaine décharge de volonté, Axel fut capable de se couvrir les oreilles et d’essayer du mieux qu’il pouvait de faire cesser ce vacarme infernal. Mais ça ne fonctionnait pas, le bruit semblait venir de l’intérieur de son corps, de son esprit. Le sifflement se fit plus bruyant alors qu’il faisait de son mieux pour y résister et tout à coup son corps tout entier s’enflamma de flammes silencieuses. Elles n’étaient pas chaudes, elles ne brûlaient rien, pas ses vêtements, pas le sol sur lequel il se tenait ; au lieu, elles lui traversaient le corps et semblaient uniquement vouloir s’en prendre à lui. Il sentait sa peau être mordue, griffée, piquée et arrachée. Chaque morceau, chaque millimètre, de son corps tout entier était parcouru d’horribles et douloureux spasmes musculaires. Il avait l’impression d’être dévoré par ses propres pouvoirs, et la douleur si intense qu’il ne parvenait pas à comprendre ce qui lui arrivait, ses yeux se plantèrent brièvement sur ses mains, dont il vit les extrémités s’évaporer dans l’air ; chair, muscles et os l’un après l’autre, devenant poussière et disparaissant dans l’air. La douleur, plus forte que tout ce qu’il avait déjà ressenti lui arracha un hurlement bruyant avant que le reste de son corps ne subisse le même traitement. De poussière, à néant absolu. De simples secondes qui parurent durer l’éternité s’écoulèrent, durant lesquelles Axel fut envahi par d’étranges impressions, d’étranges sensations. Il ne pouvait plus voir, ses yeux comme le reste de son corps avaient été réduits à néant, mais il savait qu’il pouvait toujours ressentir, il en était conscient. Il n’était plus rien, mais se sentait être tout à la fois. Des souvenirs, comme des émotions, des sensations, et d’infinies autres choses traversèrent son enveloppe incorporelle alors qu’il sentait l’univers tout entier l’éviter. Et par la même occasion, alors qu’il ressentait l’ignorance de l’univers à son propos, il se mit de nouveau à entendre ce bourdonnement, ce sifflement, cette voix lointaine et frappée d’un écho mystérieux qu’il avait entendue à plusieurs reprises depuis un moment. Celle-ci accompagnée d’une impression qui lui était familière, la même qui l’avait traversé à plusieurs reprises lorsqu’il utilisait ses pouvoirs ; l’accident avec Malicia, la disparition de ses blessures ensuite, puis le meurtre involontaire de ce Watcher. Le bruit dans le coin de son esprit s’était soudainement fait plus fort maintenant qu’il n’était plus rien. Comme si son corps et son âme avaient servis de bouclier, comme s’ils avaient servis à repousser cette chose qui l’appelait dans le plus profond de son esprit. Et tout à coup, l’évidence. Le bruit n’était pas inconnu. Axel compris. C’était le même qui lui avait hurlé des visions de l’avenir après la mort de Lucas, le même qui lui avait montré son destin s’il était un jour capturé par HYDRA. Ce bruit, cette chose, c’était son pouvoir. Cette chose, cette seconde conscience qui lui murmurait parfois, c’était son pouvoir. C’était son pouvoir et sa source à la fois. Dérivant dans le vide et l’inexistence, Axel n’était plus rien autre que pensées et souvenirs, et celles-ci furent rapidement envahies par d’innombrables images qu’il était incapable de toute percevoir, certaines plus vives, certaines plus fortes, certaines plus terrifiantes que d’autres. Voyant tout à coup d’anciennes civilisations être pliées et réduites à néant sous la volonté de son pouvoir, voyant des hommes et des femmes se battre pour l’obtenir, Axel sentit l’absolue connaissance et l’absolue puissance qui courait dans les veines de ce pouvoir. Il voulut fermer les yeux, oublier le bruit de ces gens qu’on annihilait, mais il ne le pouvait pas. Il n’existait lui-même déjà plus et n’avait d’autre choix que d’être forcé à recevoir et revivre les visions qu’on lui imposait. Il sentait, voyait, et entendait toutes les choses que le Pouvoir Cosmique lui montrait. La chaleur du sable, le bruit de l’eau, l’humidité d’un marais, l’aveuglante lumière du soleil, la texture des pierres, du bois, et d’autres matériaux que les précédents avaient touchés, côtoyés. Tout à la fois et rien en même temps. Axel était partout, perdu dans des souvenirs du passé et des images incompréhensibles dans leur immense complexité. Il voyait, vivait et était partout. C’était comme s’il explorait un rêve, puis un autre, puis un autre ; il se sentait traverser des époques, des pays, des continents. Et même d’autres choses, le vide, la noirceur et le froid vinrent soudainement lui mordre la peau, lui arracher d’horribles sensations. Sourd, aveugle, muet. Perdu. Les images avaient cessées de lui traverser l’esprit, et pendant un moment qui lui parut durer une éternité, il ne vit rien. Rien d’autre que le noir infini et terrifiant et ce froid qui le dévorait. Et tout à coup, une lueur aveuglante, lointaine, et brûlante vint à surgir d’entre la noirceur et l’aveugla. Pendant un moment, Axel fut incapable de distinguer quoi que ce soit, l’intensité de la lueur, à la fois trop proche et trop vague, l’empêchait de deviner de ce dont il pouvait s’agir. Mais au bout de plusieurs longues et interminables secondes, ses yeux commencèrent à s’habituer de nouveau à la lumière, oubliant les ténèbres insondables dans lesquelles il avait erré pendant quelques longs moments. Et finalement, de nouveau capable de distinguer quelque chose à travers cette lueur dans le noir, Axel fut arraché à son sentiment d’absence, cette impression de ne plus être qui le parcourait. Il ne pouvait encore ni distinguer, ni ressentir son corps et ses membres, mais les autres étranges sensations de ce qui l’entourait sembler le traverser à nouveau. Il sentait la chaleur de cette lueur, le froid du reste. Le vide, et l’absence d’absolument tout autour de lui. Pendant un moment, Axel ne parvint pas à comprendre ni appréhender où il pouvait bien être, mais à force, l’évidence commença à lui siffler dans l’esprit. L’évidence et cette chose enfouie au plus profond de lui. Comme une voix, un murmure, quelque chose loin dans son être avait recommencé à se manifester dans quelques bruits discrets et presque inaudibles ; et ce murmure sifflé se changea en un souffle. Comme quelque chose d’appuyé contre sa nuque, comme la sensation de quelqu’un derrière lui, dans son dos. Comme une sorte de silhouette qui se dressait derrière lui et veillait sur lui. Une présence. Une chose rassurante. Et le silence et le froid mordant du vide s’étouffèrent lentement. Axel sentit quelque chose d’autre. Comme une vibration, une force motrice. Et tandis que ses yeux encore immobiles sur cette aveuglante lumières semblaient ne pas pouvoir s’en détacher, Axel fut traversé d’un frisson désagréable, piquant, pinçant et mordant. Et sans même s’en rendre compte, il avait retrouvé l’usage de son corps. Quand bien même il était toujours suspendu dans le vide, avec pour seule compagnie cette gigantesque source lumineuse qui l’observait silencieusement. Plissant les yeux un instant, et observant la chose d’un air intrigué, Axel voulu faire quelques pas en avant, mais il ne le pouvait pas. Il baissa naturellement les yeux pour essayer de comprendre ce qui l’entravait et fut pris d’un autre frisson lorsqu’il ne vit rien d’autre que le vide sous ses pieds. Le vide, infini et terrifiant. Le vide, dévorant et inaltérable, sa noirceur profonde et malveillante. Pourtant, comme s’il y avait une surface transparente sur laquelle il était en contact, Axel ne se voyait ni ne se sentait tomber, il n’avait pas les pieds suspendus dans l’air non plus. C’était comme lorsqu’il utilisait ses pouvoirs, comme lorsqu’il lévitait, il avait les pieds bien ancrés, droits et immobiles. Une interminable sensation d’inconfort le traversa tandis qu’il continuait d’observer l’horizon infini qui s’étendait sous ses pieds et lorsqu’il releva les yeux pour observer l’orbe lumineux et aveuglant, Axel fut traversé d’un frisson. Puis d’un sursaut lorsqu’il entendit une vibration chargée d’écho et de sifflement s’échapper de la forme gargantuesque en face de lui. Le silence inaltérable qui l’entourait avait été finalement vaincu par le bruit et le vacarme de la chose de lumière, étrangement familière. Tout à coup, sans même qu’il ait eu le temps de le réaliser, l’orbe s’était déplacé, il s’était rapproché. Axel pouvait sentir la brûlante chaleur heurter son visage et son corps tout entier. Et la lueur aveuglante dont il avait été incapable de distinguer les formes et les couleurs tant elle était lumineuse était devenue plus compréhensible maintenant qu’ils étaient si proches ; sa lueur dorée n’était que trop familière elle aussi. Plissant les yeux, Axel parvint à lever une main vers la surface mouvante de cette large et imposante sphère de chaleur, et au contact de la paume de sa main, il sentit son corps tout entier être traversé d’une décharge électrique, si soudaine qu’il n’avait été capable que de la reculer à toute vitesse en laissant échapper un sursaut et un souffle de surprise. Les vibrations et les sifflements se firent plus forts, plus intenses, plus envahissants. Et même s’il savait que ce ne pouvait être qu’une mauvaise idée, Axel se laissa envahir par son instinct et approcha sa main une nouvelle fois. Sentant à nouveau la décharge lui traverser le corps, il ne fut cependant pas poussé à retirer sa main de la sphère, et d’autres décharges commencèrent à le traverser, accompagnées de rapides et soudains éclairs orangés qui se plantaient dans différentes parties de son corps. Il n’y avait aucune douleur, aucune démangeaison, simplement l’étrange et bizarrement accueillante chaleur de la sphère et de ses éclairs qui traversaient son corps. Lorsqu’il retira finalement sa main, Axel fut intrigué de remarquer que son empreinte avait laissé un creux là où il avait touché, et observant la sphère en silence, il ne remarqua qu’au bout de plusieurs longues secondes que le vacarme avait cessé et que l’orbe semblait moins lumineux et imposant. Hyperion, entendit-il dans un murmure derrière lui, traversé d’un frisson Axel se retourna immédiatement mais fut surpris par la sphère qui se retrouvait là, face à lui. Intrigué, il se retourna à nouveau, et vit la sphère en face de lui une nouvelle fois. Elle le suivait. Il tourna la tête sur les côtés, et chaque fois celle-ci se retrouva en face de son regard. Il fronça les sourcils, voulant comprendre, la gorge nouée et toujours incapable de parler d’une quelconque façon, comme s’il était dans un cauchemar et qu’aucun son ne voulait sortir d’entre ses lèvres. Hyperion, you must understand. murmura l’orbe, dont il aurait juré voir un visage à sa hauteur l’espace d’une fraction de secondes, de quoi lui glacer le sang un peu plus. You must understand who you really are. Axel fronça les sourcils, les poings se serrant machinalement alors qu’il fixait la sphère de lumière en silence, son esprit envahi de paroles qu’il ne pouvait que penser, toutes témoignant de son agacement et de son désamour des tirades vagues et pleines de mystère. Tout à coup, la sphère se mit à rapetisser à toute vitesse, jusqu’au point où elle ne fut plus que de la taille du point d’Axel et de celle-ci se mirent à jaillir d’innombrables images, toutes prenant rapidement des formes sphériques, avant de finalement apparaître comme d’infinies versions de la Terre. This world, commença un autre murmure, cette fois-ci d’une voix différente, féminine. is not unique. There are many versions of it. You exist in all of them. le jeune homme fronça les sourcils, ne comprenant toujours pas où la chose voulait en venir, ni même pourquoi est-ce qu’on lui racontait tout ça. You are one of many, but I am the same in every one of them. continua le murmure, devenant soudainement plus masculin, différent de la première vois qui avait parlé au travers. You are one of many, Hyperion. Many took this name, but all of them were… You and I.Le jeune mutant sentit ses poings se desserrer et il laissa échapper un léger soupir, toujours plein d’incompréhension. Les images des différentes Terres disparurent, et furent remplacées par des silhouettes d’hommes et de femmes, toutes différentes, certaines humaines, certaines non. Et le murmure continua, d’une voix difforme, à la fois grave et aigue, We are Hyperion. Not when we’re apart, but when we’re together. I was the first light that shone out in the dark void of a universe before this one. And you were me. You were my physical form. Axel resta silencieux, à la fois inquiet mais à l’égo bien flatté. You have taken many forms, but all of them were Hyperion. And all Hyperions were me, were us. Il secoua faiblement la tête, l’air dépité, l’air de ne pas exactement comprendre ce que ces voix lui disaient. Les murmures cessèrent, et les différentes silhouettes des précédents Hyperion disparurent, la sphère ne changea plus de forme ou de taille. Mais un autre éclair la traversa et se planta en plein cœur d’Axel. Le laissant immobile, terrifié, et habité par l’horrible sensation de s’être fait poignardé. We used to be one. I had to hide, deep inside, to keep you safe. To keep us safe. No more. Hyperion shall rise again. Et tout à coup, d’autres souvenirs et sensations le transpercèrent avec la même violence que le reste ; la découverte de ses dons, Lucas, son apprentissage, Lucas, les chitauris, Lucas, la terreur incommensurable qui le frappa lorsqu’il manqua d’être tué, Lucas, l’absence des Avengers, Lucas. Lucas. Lucas. Lucas. Lucas. Lucas. Lucas. La mort de Lucas. La froideur de son visage, l’absence de réaction. La noirceur dans son regard, le vide dans ses traits. Cette expression figée sur son visage… La terreur. La colère. La tristesse. La déception. C’était tout à coup comme si Axel était forcé de revivre ses derniers instants en boucle, et plus fort qu’avant. I do not wish to hurt you, Hyperion. murmura la sphère, brisant le silence de l’horreur qui se rejouait devant ses yeux. La mâchoire serrée et les poings comprimés sur eux-mêmes, Axel grogna longuement, ses yeux remplis de larmes se détachant du corps sans vie de Lucas, qui baignait dans la noirceur du vide à ses pieds, avant de hurler furieusement « Oh really? Because it pretty fucking much looks like it! » sa colère faisant s’illuminer ses yeux d’or ; une imposante secousse traversant le vide dans lequel la sphère et lui se trouvaient. Your hatred is misguided ; I am not responsible for his death… Neither are you. Les trois derniers mots se heurtèrent violemment contre lui, faisant disparaître l’or de ses yeux. Rapidement, les larmes d’Axel vinrent retrouver leur suprématie dans son regard, et il baissa la tête. It’s their fault, the humans, the Avengers, the X-Men… Each and every one of them. All of those who did not help. All of those heroes that didn’t care. Together, you and I will bring justice to this world. We’ll make it a better one.We will be the New Gods to a new world. A new universe. Our universe. furent les derniers mots qui traversèrent Axel avec le tranchant d’un scalpel. Il redressa lentement la tête pour observer l’orbe de lumière, qui avait pris la forme d’une silhouette, celle d’Axel. Et hochant simplement la tête, le jeune mutant tendit une main et la silhouette fit de même. Dans un fracas lumineux et brûlant, ils s’unirent. Et dans un tourbillon d’or et de flammes, le vide autour de lui, d’eux, disparu. ⁂⁂⁂ Lorsqu’il ouvrit à nouveau les yeux, Axel détesta ce qu’il vit. L’endroit était bien trop familier. Bien trop lourd de souvenirs. Il regarda autour de lui, réalisant qu’il venait d’apparaître au milieu d’une rue, mais personne ne semblait y prêter attention, son incompréhension fut rapidement interrompue par l’une de ces nombreuses voix que prenaient son pouvoir pour lui expliquer qu’il avait fait en sorte qu’on ne les remarque pas. Il ne comprenait pas comment, mais ça lui suffisait amplement. Tant qu’il ne risquait rien, tout irait bien. You need to see the truth. Seek it. lui murmura une voix plus grave que les autres, lui donnant presque l’impression qu’on le lui hurlait dans toutes les directions autour de lui. Il hocha simplement la tête, et tourna les talons, son corps immédiatement attiré par le cimetière plusieurs mètres derrière lui. Il savait où le Pouvoir l’avait envoyé, il était déjà venu ici. Mais, il n’avait jamais eu le courage ou l’assurance suffisante pour y mettre les pieds. C’était lourd, difficile et terrifiant. Mais cette fois-ci, il savait qu’il n’était pas seul et commença à marcher, enfonçant ses mains dans les poches de sa veste. Il marchait d’un pas lent, mais assuré cette fois. Evitant de croiser le regard des passants, évitant même de lever la tête pour regarder devant lui, il avait l’impression de sentir la brûlante lueur de ses yeux mutants être toujours là, comme si cette union avec la chose l’avait rendu incapable de cacher qui il était. Et avec ce qu’il se passait en ce moment, il valait mieux pour lui que personne ne sache qu’il n’était pas un être humain ordinaire. Le ciel déjà bien assombri par quelques nuages n’avait pas l’air d’être sur le point de s’éclaircir et sentant qu’il allait se mettre à pleuvoir bientôt, Axel se couvrit la tête en tirant la capuche de sa veste avant de passer sous l’entrée monumentale du cimetière qui retint son intention quelques courts instants, le laissant échapper un soupir désabusé et loin d’être impressionné. Immédiatement, Axel regarda autour de lui, ses yeux se plantant sur les diverses pierres tombales qui parsemaient son champ de vision et continua de marcher, en cherchant une bien précise. Il arriva finalement jusqu’à un caveau qui portait le nom de Lucas et s’approcha de la grille qui servait d’entrée. Un vieux cadenas rouillé l’empêchait de passer, mais ça n’était certainement pas ça qui empêcherait Axel de faire ce qu’il avait en tête. Hissant une main et serrant le cadenas dans celle-ci, une lueur dorée traversa son bras et s’immobilisa dans le creux de sa paume, un sifflement se mit à rapidement l’accompagner et le cadenas se mit à fumer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Grinçant des dents et serrant la mâchoire, Axel observa un moment sa main brûlée par le métal fondu et un sifflement lui traversa l’esprit, alors que les traces de sa douleur se mirent à disparaître presque à la même vitesse qui avait fait fondre le cadenas. Il se mit à sourire, heureux de découvrir un nouveau don et poussa la grille maintenant déverrouillée d’un coup de pied, faisant s’écrouler dans un fracas la chaîne encore là, mais sans le moindre verrou pour la maintenir en place. Il faisait sombre dans le caveau, on n’y distinguait que quelques tombes, et levant une main devant lui, Axel s’étonna de savoir exactement quoi faire, la lueur d’or traversant son corps pour illuminer le creux de sa main, agissant comme une torche sans flamme et sans chaleur. Et il avança, ses yeux se posant sur les ancêtres qui habitaient ce vieux caveau. Il chercha du regard, reconnu des prénoms dont il avait entendu parler, des grands-parents, des oncles, des tantes… Même des cousins, mais ne trouva rien qui était le nom de celui qu’il cherchait. Laissant échapper un soupir lourd et agacé, il ferma les yeux un instant, pour essayer de se calmer. Il était frustré, et furieux. Il avait toujours pensé que Lucas serait enterré ici, avec les autres. Mais il s’était trompé. Le sifflement d’un des murmures lui traversa l’esprit à nouveau et il secoua la tête en quittant le caveau, ignorant la porte, la chaîne et le reste, et quitta le cimetière, en colère. Si Lucas n’était pas enterré, alors il avait été incinéré, et ses parents devaient avoir gardés l’urne. Même après trois années d’absence, il se souvenait encore de tout, et décida donc d’aller là-bas, les voir. Les trouver, les parents de Lucas, et le leur demander. Il fallait qu’il puisse au moins le voir une dernière fois, même comme ça. Il en avait besoin. Et une vingtaine de minutes plus tard, Axel avait finalement retrouvé ce quartier de Brooklyn dans lequel il avait grandi. L’horizon était gris, les nuages orageux décoraient encore le ciel, mais ils ne déversaient plus la moindre goutte, seulement une sensation d’inconfort et de lourdeur dans un air humide. Les mains toujours cachées dans les poches de sa veste, Axel s’arrêta un moment, son regard se posant sur un petit parc. Et un léger sourire se dressa lentement sur le coin de ses lèvres lorsqu’il se mit à penser à Lucas, à ces moments où ils n’étaient que deux jeunes adolescents, que rien n’avait encore déformé par du cynisme et du nihilisme abondant. Quand ils étaient encore jeunes et optimistes. Il s’approcha pendant un instant, la main posée sur la clôture en ferraille et hésita pendant une demie-minute avant de finalement secouer la tête et de s’éloigner. Reprenant sa marche, il ne se passa que quelques courtes cinq minutes avant qu’il n’arrive en face de là où Lucas vivait autrefois. Immobile et silencieux pendant un moment, le jeune homme garda les yeux plantés sur la porte blanche sans rien faire, son regard se détachant brièvement pour observer l’une des fenêtres dans son champ de vision, et, après une grande inspiration, il trouva le courage d’approcher et de frapper. On ne lui répondit pas immédiatement, mais après une légère attente, Axel redressa la tête lorsque la porte s’ouvrit enfin ; mais il ne fut pas accueilli par qui que ce soit qu’il connaissait. Mais par une femme âgée qui ne lui disait rien. « Hi. I, uh… I used to live accross the street. I was, a… Friend of the boy who… Who lived here a few years ago. » avait-il finalement réussi à laisser s’échapper de ses lèvres, une mine gênée et lourde d’émotions rien qu’à le mentionner. Elle hocha simplement la tête, et bégaya quelques mots supplémentaires pour l’éclaircir. « They m-moved away. After th-the Attack. They couldn’t live here a-anymore. » Il hocha la tête, et baissa les yeux, déçu et foncièrement attristé par la nouvelle. Axel marmonna un merci et s’éloigna, les poings serrés. Il laissa échapper un soupir et continua à marcher, bien décidé à continuer ses recherches malgré tout, et se dirigea vers sa propre maison. Un endroit où il n’avait pas remis les pieds depuis trois ans, sans vraiment trop savoir pourquoi. Sans vraiment comprendre non plus comment il avait pu ne plus jamais entendre parler de ses propres parents après l’attaque des chitauri. Au bout de deux minutes de marche depuis l’ancienne maison de Lucas, Axel retrouva la sienne. Identique à celle dont il se souvenait, et son regard se hissa vers le deuxième étage, sur la fenêtre de ce qui avait été autrefois sa chambre. Le volet fermé ne laissait rien voir, alors que de l’autre côté, on pouvait distinguer la chambre de ses parents à travers une fenêtre entrouverte. Axel s’approcha, en silence toujours, et fut paralysé sur place lorsqu’il aperçut du coin de l’œil une silhouette qu’il ne connaissait que trop bien. Sa mère. Elle venait à peine de rentrer, les bras chargés de sacs de course. Son visage était toujours le même, cette allure dans sa démarche était toujours la même, ses yeux brillant et vif étaient les mêmes quoiqu’alourdis par des cernes épais qui ne laissaient supposer que de biens mauvaises choses. Elle ne l’avait pas encore remarqué, et Axel se sentait incapable d’approcher, n’osant même pas lui adresser la parole ou affronter son regard après si longtemps. Mais il devait le faire… Et prenant une longue inspiration, Axel fit finalement quelques pas, traversant la route qui le séparait d’elle et s’approcha. Axel n’eut pas le temps de prononcer le moindre mot qu’il fut interrompu par le cri de stupeur et de surprise de sa mère, qui avait fait tomber ce qu’elle portait presque immédiatement en le voyant, et s’était jetée sur lui pour le serrer dans ses bras. « My baby… We thought you were dead! » avait-elle avouée, la voix pleine de larmes et le serrant contre elle. Axel fut traversé d’un frisson et s’éloigna de son étreinte, les sourcils légèrement froncés. « What? But… Why? —We never heard anything after the attack and… And Lucas’ death… Everything was… Just… In so much chaos, nobody told us anything— So you assumed I was dead?! » s’écria-t-il soudainement en reculant plus loin encore d’elle. Ses yeux se plantant dans ceux de sa mère, une vive lueur dorée s’animant dans les pupilles du garçon. « Did you even look for me? » continua-t-il, la lueur dans ses yeux s’estompant et sa mère s’approchant, ses mains lui prenant les épaules, « Of course we did, Axel! Of course we did! We just… Couldn’t find you. And after a year… Your dad and I couldn’t go on, hoping for something, desperate for answers… We… We just lost hope. » Un long frisson le traversa et lui glaça le sang. Il baissa les yeux, se sentant incapable de la regarder et s’en voulant terriblement de s’être énervé si rapidement et si soudainement pour bien peu de chose. Hésitant un moment, Axel parvint finalement à reprendre la parole, et marmonna d’un air embarrassé, « Are you guys doing okay? Wh-where’s dad? » Sa mère lui offrit un sourire silencieux comme réponse et le pris dans ses bras une nouvelle fois avant de le faire suivre à l’intérieur avec elle, qu’ils puissent discuter plus confortablement. Axel lui raconta tout. Expliquant ce qu’il s’était passé après l’attaque de New York, et tous les évènements qui suivirent son arrivée à l’X-Mansion, il évita certains détails dont ceux qui n’auraient fait que l’inquiéter un peu plus et haussa les épaules bêtement une fois que tout fut raconté, se sentant soulagé d’avoir pu en parler avec quelqu’un. « I’m sorry I never tried to contact you and dad… It’s just… I don’t know, I didn’t wanted to put you guys at risk… I didn’t wanted you to be mad at me for… You know… The mutant thing. —Axel, you never asked to be one. You were born like this, and it’s okay. - Besides, with all that’s happening right now for people like you, I can only be proud of my little boy for being able to protect himself and the ones he loves. You were right to stay away. This… This neighborhood isn’t what it used to be… After Lucas’… Things slowly started getting worse and worse. They’re afraid. They don’t know what they’re doing. » avait-elle fini par conclure, serrant la main d’Axel dans la sienne pendant un moment, le regardant en souriant tendrement. Son fils lui rendit un sourire tout aussi tendre, et se leva pour se diriger vers l’une des fenêtres et observer le quartier, comme pour confirmer ce que sa mère venait de dire. « Did they knew? » avait-il demandé, en dirigeant son regard vers l’ancienne maison de Lucas. « His parents, I mean… Did they knew I’m a mutant? » Il se retourna et observa sa mère, devenue silencieuse tout à coup, l’air plus grave et le regard fuyant celui de son fils. Les traits d’Axel s’endurcirent presque aussitôt qu’il réalisa ce que son silence signifiait. Les sourcils froncés, il grommela, « Oh my god… You told them? Is that-is that why they left? Les yeux plantés dans sa mère qui ne leva la tête qu’après quelques secondes de silence, le regardant d’un air désolée, « Yes… Yes I told them. But only because I thought they’d like to know you did everything you could to save and protect their son, Axel! —Do you even realize what it means? If they… If they ever tell anyone, I’d be sent god knows where! I refused to out myself as a mutant, and you of all people would know why, and… You told them? —Axel… —No you don’t get it mom. You haven’t seen it, them, the people that hate us, that hate me. —You think I don’t know what it’s like? s’était-elle soudainement écriée, les sourcils froncés et le visage rougi à la fois par la colère et le chagrin de voir son fils lui parler de cette façon, Just because I’m not a mutant doesn’t mean I don’t know what it’s like to be hated for who you are, Axel… Your grandpa was my father too. » avait-elle conclu de manière solennelle en se relevant et en s’approchant, posant une main sur son épaule. Axel resta silencieux pendant un moment, avant de reprendre la parole en s’éloignant à nouveau, car même s’il ne pouvait pas lui en vouloir pour tout un tas de raison, il ne pouvait s’empêcher d’être frustré par l’idée qu’elle avait révélée à d’autres, sans qu’il ne le sache, qu’il était un mutant. « Doesn’t matter… » avait-il soufflé, les yeux vissés sur l’ancienne maison de Lucas. « They’re gone now, I guess it won’t matter anymore… —Axel, I’m… I’m sorry. I shouldn’t have… I just… I just thought about making sure they remembered you in the best way they could. » avoua sa mère en n’approchant pas, cette fois, le regardant simplement. « Because we thought you were dead, I just… Wanted to make sure people would remember you were… One of the good mutants. » Les yeux d’Axel s’écarquillèrent soudainement et il se retourna en fronçant les sourcils, « Oh, I’m a ‘good mutant’? Because there’s obviously something bad and wrong about us, right? » grogna-t-il soudainement, ses yeux s’illuminant de nouveau, toutes ses émotions accentuées par la nouvelle présence en lui, qui semblait exacerber tout en lui, pas seulement ses pouvoirs. « That’s not what I meant, Ax —But you said it! » Il avait les poings serrés et la regardait d’un air furieux et terrifiant, qui n’était pas adouci par la brûlante lueur de ses yeux, comme deux petites flammes circulaires plantés dans son crâne. She’s one of Them, Hyperion… She sees you as a threat. She thinks you’re nothing different from any onther mutant, a monster. Les lèvres tremblantes de rage, il ne la quitta pas du regard et sentait le furieux torrent de lave qu’était sa colère lui brûler les entrailles. « Is there anything else I should know? Have you been hiding that one for years after you found out what I really was? —Axel! Stop it! You know I didn’t mean that… » Il secoua la tête et laissa échapper un long soupir, levant une main vers elle, « No… Shut up. I knew I shouldn’t have come... This was a mistake, you’re just like the rest of them. » Il tourna les talons et se dirigea immédiatement vers la porte, seulement arrêté par sa mère qui lui attrapa le bras, « Axel… Please. » avait-elle marmonnée, les larmes aux yeux. « I love you more than anything else, you’re my son. il s’arracha à son emprise, tourna la tête et la défia du regard pendant quelques secondes avant de finalement s’exprimer, la voix chargé d’un lourd écho qui donnait l’impression de plusieurs voix à la fois, That’s not my name. » visiblement tout aussi surpris qu’elle, Axel resta immobile pendant un moment, avant de baisser les yeux vers ses mains qui avaient commencées à briller, ses veines traversées par l’énergie emmagasinée par son corps. « I… I’m sorry. » Elle le regardait silencieusement, une main posée sur le cœur et les yeux envahis de larmes. Terrifiée. « I should go... I love you mom. » lui dit-il en retrouvant son calme, laissant s’estomper les lueurs qui se dégageaient de lui. Elle resta plantée là, sur place, à le regarder partir, toujours effrayée par cet élan de furie qui l’avait traversé et éclata en sanglot dès lors qu’Axel fut sorti. « Now what? » avait-il marmonné à voix haute, attendant une quelconque réaction de la chose, mais rien. Pas même le moindre sifflement. Axel secoua la tête, agacé, et ferma les yeux tout en prenant une grande inspiration. « Fucking great… » avait-il ensuite grommelé, avant de se remettre en marche, simplement histoire de partir d’ici. Revenir avait été une idiotie, il aurait dû se contenter de la mauvaise nouvelle à propos des parents de Lucas, et aurait dû repartir ensuite, sans se soucier de rien d’autre. Tournant les talons une nouvelle fois, il reposa son regard sur la façade de son ancien chez lui et resta immobile un moment, avant de secouer la tête et de laisser échapper un soupir, il se sentait mal pour sa mère. Mais il savait qu’il avait raison de s’être énervé. Il en était persuadé, même. Et têtu comme il était, Axel ne reviendrait pas sur ses pas, ni sur ses paroles. Ou quoi que ce soit d’autre. Alors, après quelques minutes de silence il s’en alla. Somewhere in RomaniaLe bruit désagréable et sourd d’une alarme résonnait dans la base toute entière, l’on se déplaçait à toute vitesse d’un couloir à un autre, et à travers tous ces gens, un seul homme s’éloignait de la direction vers laquelle tous convergeaient. Visiblement déterminé, l’officier s’arrêta devant un mur de béton et tira de l’intérieur de sa veste une clef qu’il approcha d’une minuscule fente dissimulée entre les craquelures du béton. Un lourd fracas de rouages et de mécanismes se mit à résonner, et l’officier attendit, il savait pertinemment ce qu’il se passait et semblait même agacé de devoir attendre. Lorsque le vacarme cessa, le mur se fendit en deux et laissa apparaître la cage d’un ascenseur, tirant la grille qui la fermait, l’officier y entra et pressa l’unique interrupteur de présent à l’intérieur. Dans un grincement, l’ascenseur entama sa descente et emporta l’officier dans un sous-sol que peu de gens semblaient connaître tant il était peu gardé et peu entretenu. De larges toiles d’araignées descendant d’un mur à l’autre ainsi que d’épais amas de poussière à divers endroits. Mais l’endroit n’était pas désert, en tout cas il ne l’était plus. D’autres gens l’attendaient déjà. « Commander. » le salua-t-on, accompagné d’un geste qui témoignait de leur allégeance sans aucun malentendu. Il n’offrit qu’un signe de tête à l’autre soldat et s’approcha des hommes collés à des ordinateurs dont les systèmes semblaient s’affoler, à traquer quelque chose sur la planète. « What’s happening? What’s all this? » demanda-t-il d’un ton sec et pressé, un fort accent dans la voix, l’un des scientifiques redressa la tête de son écran et marmonna, « It’s Rising Sun, Sir. It’s… It’s back online. But it’s different. » Il fronça les sourcils, croisa les bras et regarda l’un des autres hommes avant de reposer son regard sur le précédent, « Rising Sun deactivated in 2012. Explain. And quick, there’s ennemies inbound. grogna-t-il, —That’s what I was saying, Sir. It’s… The best word to describe it… Would be evolved… It-it evolved., le commandant laissa échapper un soupir. Back in 2012, Rising Sun was just an object. When SHIELD still had it, but now it seems that it… It changed. Look for yourself, Sir. avait-il dit en s’éloignant et en pointant du doigt l’image satellite qui se concentrait sur New York, puis Brooklyn, avant de finalement s’arrêter sur une silhouette pour ne plus bouger ensuite. Il plissa un moment les yeux, fixant la silhouette qui s’éclaircissait et devenait un peu plus précise chaque seconde, jusqu’à ce qu’on puisse en distinguer les traits, et se mit à sourire en réalisant qu’il ne s’agissait que d’un jeune homme. « Get the squads ready. Abandon the base, delete everything. First we get Rising Sun, then we kill HYDRA. And the rest will follow. » ordonna le commandant en se redressant, bras de nouveau croisés, et une mine fière plantée sur le visage. « Hail Legion. » laissa échapper l’un des hommes et tous obéirent ses ordres immédiatement. BrooklynCe vagabondage hasardeux dans lequel Axel s’était perdu n’avait pas encore l’air d’être sur le point de prendre fin, son esprit encore envahi par la discussion avec sa mère et par toutes ces émotions qui ressurgissaient, maintenant qu’il n’était qu’à quelques mètres du fantôme d’anciens souvenirs. La douleur était là, bien présente, elle lui creusait un trou dans le cœur à chaque fois qu’il se savait approcher un peu plus près de cette rue en particulier ; mais il ne semblait à chaque fois pas pouvoir s’en empêcher. Comme s’il tournait en rond, comme s’il n’arrivait pas à s’en détacher. S’il avait pu voir une dernière fois ce qu’il restait de Lucas, il aurait sans doute pu tourner la page, d’ailleurs. Mais ça n’avait pas été le cas, et il se retrouvait sans trop savoir quoi faire, ni vraiment où aller. D’autant qu’il n’avait pas la moindre idée de comment retourner là où il était au départ, avant que tout ça n’arrive. Mais il avait cependant espoir que le Pouvoir s’en chargerait lui-même. Après tout, c’était lui qui l’avait déplacé, alors il allait sans doute le replacer. Du moins, il l’espérait. Ayant fait une nouvelle fois le tour de la rue, il se retrouva à fixer silencieusement l’ancienne maison de Lucas, les poings serrés et les yeux éblouis d’or. Hyperion, there is something different. Something wrong. résonna dans son esprit si soudainement qu’il en sursauta, la lueur de ses yeux disparaissant immédiatement, d’un coup sec. « What? What’s happening? » marmonna-t-il en se retournant, ayant encore du mal à se faire à ce que les voix viennent de l’intérieur de son esprit et pas d’une autre personne. Do you remember what I have shown you long ago? Axel fut traversé d’un frisson en se remémorant les images soudaines et terrifiantes, et hocha simplement la tête. They are coming. « What do you mean they’re coming? » souffla-t-il, surpris. They appear to have found us. After we merged. I do not know how exactly, but they found us. They’ll try to capture you, and use us. « I guess runnin’ ain’t an option. Is it? » Le silence de son pouvoir fut suffisant pour qu’il le considère comme une réponse et Axel prit une longue inspiration, pour essayer de se donner du courage. They’re close, but that also means that I can hide you from their devices, now. murmurèrent les voix dans son crâne, et il hocha la tête. But they know what we look like. prenant une autre inspiration, Axel leva la tête et soupira longuement du manque de nuages et de mauvais temps et se couvrit la tête avec la capuche de sa veste une nouvelle fois. « So what do we do? » demanda-t-il en s’éloignant déjà de la rue, poings toujours serrés mais plongés dans ses poches, et gardant la tête baissée pour ne croiser aucun regard, aucun visage. Pour rester le plus invisible possible. We kill them all. Un énième frisson traversa Axel, qui resta silencieux pendant un moment, se souvenant des mises en gardes et des avertissements qu’il n’avait cessé d’entendre avant de quitter l’X-Mansion, sachant pertinemment qu’une fois qu’il aurait tué il ne pourrait plus jamais revenir en arrière. Mais tué, ou être tué. Pire encore, ces hommes ne voulaient pas le tuer, ils voulaient se servir de lui. Des hommes qui étaient tout ce qu’il pouvait détester le plus au monde. Qui représentaient à eux-seuls la souffrance et le traumatisme terrible d’une histoire qu’il ne connaissait que trop bien, qu’il ne connaissait que trop personnellement. Une histoire qui l’avait heurté, qui avait creusé profondément dans sa sensibilité pour y planter une graine. Une graine corruptrice et haineuse, une force motrice qui l’avait toujours fait se redresser et vouloir anéantir tous ceux qui pourraient représenter cette horreur qu’il connaissait depuis son plus jeune âge. « They’re Nazis, right? » interrogea-t-il la force cosmique en lui, I do not see the purpose of that question. « I’ll have no regrets killing them all if they are. » siffla-t-il en redressant brièvement la tête pour voir où il allait. Après un silence de quelques secondes, le pouvoir répondit simplement, Yes. Axel esquissa un sourire fier et arrogant, « Then consider them dealt with. » Si l’Artéfact avait eu un visage, il se serait mis à sourire fièrement de cette réaction, et Axel le sentait, comme s’il le voyait en face de lui. Il sentait les impressions et les émotions éprouvées par cette chose en lui, avec qui il partageait maintenant un être, une âme. Un tout. Le Pouvoir était fier de lui, et cette simple sensation sembla suffisante pour le pousser à être encore plus déterminé. Axel s’éloigna, il resta à l’écart de la rue et du quartier, attendant que le Pouvoir lui signale qu’il était suffisamment éloigné pour être sauf pour le moment, et resta silencieux, à observer les voitures qui passaient de temps en temps, essayant de deviner lesquelles pouvaient être celles de ces hommes qui voulaient de son pouvoir, de leur pouvoir, à eux, Hyperion. « Where are they? I don’t see anything different. » murmura-t-il à voix basse, les yeux fixés sur l’horizon du quartier de son enfance. I am looking, they’re— siffla l’une des voix, avant d’être coupée par un frisson qui traversa Axel et le fit se redresser, yeux d’ors brûlants. « They’ll try to get mom… » et se mit à courir le plus vite possible pour retourner là-bas. Ne faisant même plus attention à rester dissimulé, il était persuadé. Traversant la route à toute vitesse, et évitant de justesse un SUV noir, Axel s’arrêta net devant la porte de chez lui et tourna la tête un moment, certain d’avoir aperçu quelque chose quelques secondes plus tôt. Hyperion. She’s one of the Sapiens, we don’t need her. Il fronça les sourcils à ces mots et serra les dents, avant de marmonner, colérique, « She’s my mom. » Aucune voix ne lui répondit, et il se retourna vers la porte une nouvelle fois et tenta de l’ouvrir avant de réaliser qu’elle était verrouillée. Frappant et l’appelant, Axel continua pendant quelques secondes sans aucune réponse, avant de finalement se laisser envahir par la panique et arracher celle-ci de ses gonds d’une salve d’énergie soudaine. Le sifflement bruyant de la vague d’énergie, qui avait été amplifiée par la simple présence de l’Artéfact en lui, fut lent à disparaître de ses oreilles et Axel se pressa à toute vitesse à travers les pièces du rez-de-chaussée pour essayer de la trouver. She’s not here. They took her. lui siffla l’Artéfact, avec ce qui semblait être malgré tout un soupçon de chagrin dans ses voix. Pris de tremblements soudain, Axel ferma les yeux, sentant ses pieds et ses mains être endoloris de picotements interminables et douloureux, le cœur serré et la mâchoire fermée et incapable de bouger, il resta sur place pendant un moment, frissonnant, tremblant, pleurant. Ses oreilles se mirent à siffler lourdement, plus fort encore que l’avait été celui de sa vague d’énergie plus tôt et il se laisse tomber au sol, pris de panique. Hyperion. lui souffla l’une des voix, l’ignorance fut la seule réponse qu’Axel offrit. Se prenant la tête entre les mains et se recroquevillant sur lui-même. Tremblotant et incertain d’être capable de faire quoi que ce soit maintenant qu’il faisait face à un échec insurmontable. Hyperion, listen to us. Il se redressa lentement au sol, basculant la tête en arrière et l’appuyant contre le mur, les yeux rougis de larmes, « What? » répliqua-t-il sèchement, sa voix faisant écho dans la pièce vide. Look to your left. There is a message. Il se releva silencieusement et s’approcha de la table sur laquelle était effectivement posée une lettre. Son visage reprenant rapidement des traits plus secs et plus durs alors qu’il posait les yeux sur ce qui y était écrit. « This is german, I can’t read that! » s’exclama-t-il en jetant la lettre par terre, après l’avoir écrasée en une boule difforme. No, but we can. Axel soupira, et ajouta, « But you’re in my head. If you can I should be able to do it too. » d’un air insulté de ne pas profiter de toutes les choses dont l’Artéfact était capable. No, this is not how it works. I already gave you powers, I will only amplify those you already have. The rest belongs to me. Do not forget who made you, Hyperion. résonna strictement et durement dans son esprit. Il roula des yeux et hocha simplement la tête. « Fine… » grogna Axel en se penchant pour ramasser la lettre et la déplier, pour ensuite poser ses yeux sur ces mots qui n’avaient aucun sens pour lui, laissant le Pouvoir lire et comprendre à travers ses propres yeux. They want you to come alone to the Red Hook if you want her to live. Do you know this place? Axel fut traversé d’un frisson désagréable et souffla avant de finalement répondre, « Yes… It’s… It’s an abandoned warehouse, that’s where Lucas and I used to… Hang out. Where I first started training, trying to use your powers properly. il y eut un silence pendant quelques dizaines de secondes, puis l’Artéfact répondit, It’s a trap. —I know. I don’t care, they’ve got my mom. You can try and stop me, but I won’t let them get away with it. Very well. I won’t stop you. But, I will help you. » Axel hocha la tête, un sourire fin et fier planté sur un coin du visage, heureux de savoir qu’il ne serait pas véritablement seul. Red Hook Grain Terminal, BrooklynLe silence de l’entrepôt abandonné n’était troublé que par les gémissements étouffés de la mère d’Axel et par le bruit des pas du Commandant et de ses hommes qui patrouillaient dans le bâtiment tout entier. Il était en face d’elle, un pistolet dans une main, une cigarette dans l’autre, et la regardait en souriant d’un air mauvais. « How sad would it be if he never shows up. » lança-t-il à son otage en souriant d’un air mauvais et sadique. Elle secoua la tête, les yeux inondés de larmes, terrifiée et poussa un gémissement marqué de colère et de frustration, sanglotant bruyamment. « Well, at least I’ll have fun gutting a Jüdin… » laissa-t-il échapper, en recrachant de sa fumée dans la direction du visage de son otage, « Oh ja, that’s right, Schlampe, we know all about you and your lil’ dog of a son. » la respiration bruyante et les yeux rouges de larmes, elle s’arrêta de gémir, et planta son regard dans celui du commandant, les sourcils froncés et se redressant sur la chaise contre laquelle elle avait été enchainée. Elle le défia d’un regard silencieux, chargé de combativité, et resta droite, le visage endurci par des années d’histoire, des années de souvenirs, et des années de haine ensevelie en elle. Le commandant inclina la tête légèrement sur le côté et s’approcha, « Ah look atch’ya, trying to be so strong… Animals aren’t strong, bitch. » avait-il ajouté en souriant, secouant sa cigarette devant elle, avant de l’appuyer contre sa joue, la faisant serrer la mâchoire et étouffer un hurlement de douleur qu’elle fut assez forte pour ne jamais laisser s’échapper. Le commandant se mit à rire grassement et bruyamment avant de se redresser et de lui tapoter la joue avec le canon de son arme, « She’s feisty, I’d almost like it. » puis il se repencha et lui arracha le Scotch qui lui recouvrait la bouche et lui caressa les lèvres avec le canon de son arme, mais elle ne broncha toujours pas. Ses yeux plantés dans ceux du Commandant sans jamais s’en détacher, sans jamais même cligner. « If you think I’m scared of you, you’re wrong. I already know what people like you can do. And I’ve seen what happened to them. You might leave a trail of bodies behind you, but you’ll never win. You’ll always get beaten like little bitches. » lui lança-t-elle sèchement avant de lui cracher au visage, son regard toujours fixé sur lui. Le Commandant se mit à rire à nouveau, s’essuya le visage d’un revers de la manche et se redressa pour la gifler violemment. « Axel isn’t stupid enough to fall into your trap. » marmonna-t-elle en grinçant des dents, la brûlure sur sa joue la faisant horriblement souffrir venait d’être terriblement accentuée par cette gifle, rendant sa douleur bien plus difficile à masquer derrière son assurance et sa confiance en elle. « We’ll see about that. » avait-il ricané. Le commandant quitta la pièce en silence, et alla rejoindre un trio d’hommes qui ne portaient pas d’armes mais qui étaient concentrés sur des écrans d’ordinateurs portables. « Any signs of it yet? » demanda-t-il, « No Commander. Not yet. But if he shows up, we’ll know. — It, if it shows up. This isn’t a human being. It’s a creature. It’s an object. » le subordonné hocha la tête et se remit à travailler en silence. Le Commandant posa les yeux sur sa montre et se tourna vers la mère d’Axel, un large sourire aux lèvres. « Lil’ Jew only got half an hour left, then you die. » Elle le regarda silencieusement, ses yeux à nouveau plantés dans ceux du commandant et ne fit que froncer les sourcils sans rien dire ou faire. ⁂⁂⁂ L’air fut traversé de grésillements avant de finalement s’alourdir et être traversé par un éclair lumineux qui se transforma en un rapide et étrange tourbillon de lumière duquel Axel vint soudainement s’extirper en grognant avec difficulté, comme s’il en souffrait. Serrant les dents et regardant le bâtiment abandonné en silence, il plissa un instant les yeux, secouant légèrement la tête tandis qu’un sifflement lui envahissait les oreilles avant de finalement devenir audible. She’s kept on the fifth floor. lui expliquèrent les voix de l’Artéfact. Axel hocha la tête et s’approcha, tendant les mains en face de lui, paumes dirigées vers le second étage. Ses yeux s’embrasèrent et ses veines se mirent à faire de même avant qu’une vapeur dorée ne commence à s’échapper d’entre ses mains pour disparaître dans l’air dans la direction de l’entrepôt. This’ll be our plan B, Hyperion. Il hocha la tête une nouvelle fois et posa ses yeux illuminés vers le sommet de l’entrepôt, mordillant sa lèvre inférieure en réfléchissant, « Can we go invisible? demanda-t-il en commençant déjà à s’élever au-dessus du sol, No, you can’t. — Well fuck it, I’m still doin’ it. » Un sourire satisfait s’était glissé sur ses lèvres, lorsqu’il entendit dans le coin de son esprit un rire étouffé, presque fier de lui. L’Artéfact et son union avec rendait ses pouvoirs plus puissants et plus faciles à utiliser, alors il n’eut aucun mal à s’élever dans l’air et voler à toute vitesse en direction du toit du bâtiment. Use the energy of a cosmic burst to enhance the strength of your punches. Lui siffla l’Artéfact lorsqu’il s’agenouilla et posa une main sur le toit de briques. Axel serra son poing contre les briques et laissa l’énergie lui traverser le corps et dès qu’il la sentit jaillir et produire un rayon il frappa à plusieurs reprises, jusqu’à ce que ça cède et qu’il puisse s’y frayer un chemin. Il se doutait bien que ça ne ferait que les alerter de sa présence, mais il s’en fichait. Il voulait qu’ils le voient avant de mourir. Qu’ils puissent se graver son visage en tête avant de disparaître. « Never thought of that before. » I know.Lévitant jusqu’au sol, Axel posa les pieds par terre et regarda autour de lui, il n’y avait personne à cet étage, mais il pouvait entendre le bruit de leurs pas pressés et saccadés ; et à peine eut il le temps de réaliser que l’un d’eux venait d’arriver, qu’il avait déjà braqué son arme sur lui et fait feu. Axel fut projeté au sol en sentant la douloureuse et brûlante balle lui traverser la peau et se planter dans son genou gauche. Grognant et gémissant de douleur il parvint cependant à redresser un bras et projeter une salve d’énergie si puissante et incontrôlée par la violence de l’impact que le soldat fut projeté en arrière lui aussi, s’écrasant contre le mur adjacent et s’embrasant en hurlant de douleur alors que l’énergie s’intensifiait et le faisait fondre contre la surface du mur de briques. « Jesus… FUCKING CHRIST. » hurla Axel en reculant, toujours écrasé au sol, sa main libre appuyée sur son genou. Envahi par l’inconfortable et incroyablement désagréable sensation de sentir la balle encore bouger en lui. You’ll be fine, Hyperion. I’ll take care of it. siffla l’Artéfact, Axel laissa échapper un long gémissement lorsqu’il vit la balle être poussée en dehors de lui et se redressa difficilement, la douleur disparaissant lentement. « Fucking fuck! » avait-il grogné en se redressant, serrant toujours une main autour de son genou. You’ll be fine, keep walking. « You’re not the one who’s just been shot at! » beugla-t-il en regardant son genou avant de redresser la tête et de regarder dans la direction d’où avait surgit le premier soldat. Tendant une main en face de lui, Axel fit jaillir d’autres salves à plusieurs reprises lorsque deux autres hommes arrivèrent, cette fois aucun d’entre eux n’eut le temps de faire feu et Axel continua d’avancer. Gémissements, grognements et hurlements se suivirent de la même façon que coups de feu et décharges d’énergies jusqu’à ce qu’Axel se retrouve écrasé derrière un mur, à esquiver les tirs sifflants et cinglants de balles, une main ensanglantée appuyée contre l’une de ses hanches. Serrant les dents et gémissant de douleur alors qu’une autre balle était repoussée à l’extérieur de sa chair par une énergie identique à celle qu’il utilisait pour se battre. They can’t kill us Hyperion. We are infinite. Il bascula la tête en arrière pendant un moment et soupira, « Well it still fuckin’ hurts like hell. » grognant douloureusement, encore, il se redressa pour essayer de voir s’il allait devoir supporter les coups de feu encore longtemps. Mais lorsqu’il se retourna pour se remettre à couvert il fut surpris par le Commandant, en face de lui, son arme braquée en plein visage. Le visage d’Axel se figea un instant, et il perdit toutes couleurs, paralysés par la terreur. « At least, you tried. » lui marmonna le commandant, avant de redresser son arme pour viser son crâne, et tirer. La détonation résonna autour d’eux, et Axel s’écroula lourdement au sol, ses yeux illuminés perdant lentement de leur feu doré. Le silence troublé seulement par le hurlement horrifié de sa mère qui venait d’être trainée de force derrière le commandant. Il roula des yeux en lâchant son arme par terre et attrapa la tête inerte d’Axel pour le traîner par les cheveux avec lui. Le sang de l’impact de balle au centre de son front dégoulinant sur son visage. « Kids these days… » grommela-t-il en lâchant Axel pour le laisser s’écraser par terre et faisant signe à ses sous-fifres de se charger du reste.
Dernière édition par Axel K. Howell le Jeu 8 Déc - 4:49, édité 1 fois |
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it's a revolution, i suppose | | | THE BURDEN Whatever you find within your power to do, do it. Part IIAuschwitz-Birkenau, Janvier 1942Le bruit sourd et saccadé s’était tut, il ne restait plus que noirceur, chaleur, inquiétude et terreur. Aucun d’entre eux ne savait véritablement où ils allaient. Mais ils se doutaient que ce ne serait que le début d’un long cauchemar. Tous entassés dans un wagon trop étroit, sans lumière, ni air frais à disposition, la douloureuse chaleur de leurs corps serrés les uns contre les autres n’était que le seul réconfort face au froid mordant et agressif de l’extérieur qui s’engouffrait et venait leur mordiller la peau avec détermination. Tous écrasés les uns contre les autres, certains et certaines n’arrivaient plus à tenir debout et devait lutter pour parvenir à rester droits. Certains s’étaient déjà écroulés par terre, et l’obscurité permanente ne permettait pas d’aider qui que ce soit qui se retrouvait écrasé, incapable d’appeler à l’aide. On ne pouvait ni bouger, ni respirer. Le train ne s’était pas arrêté une seule fois. Et pendant des heures, que certains pensaient être des journées entières plongées dans le noir absolu, tous avaient dû supporter et endurer avec difficulté. Les plus jeunes et les plus âgés encore plus que les autres. On sentait déjà l’odeur nauséabonde de la mort se répandre dans le wagon, ainsi que d’autres parfums immondes et désagréables qui ne nécessitaient aucune lumière pour qu’on sache de ce qu’il s’agissait. Le silence qui les encerclait était oppressant, car même les plus jeunes d’à peine quelques mois savaient que hurler serait inutile. Ils étaient silencieux, envahis par le malaise de cette incompréhension qui leur rongeait les entrailles et qui ne semblait pas pouvoir disparaître. Le simple son de leurs respirations qui résonnaient autour d’eux, qui rendaient l’air de plus en plus irrespirable à mesure que le temps passait. Les odeurs enfermées autour d’eux, le froid qui s’invitait, la chaleur de leurs corps entassés les uns contre les autres, la transpiration et l’isolement. Il faisait noir, on ne distinguait pas la moindre forme, et quiconque n’était pas encore claustrophobe allait le devenir au bout de ce voyage. Crises de panique silencieuses et pleurs étouffés par un courage qu’on se sentait obligés d’avoir, il n’y avait plus le moindre bruit. Seuls quelques murmures de-ci de-là lorsqu’il fallait consoler les enfants et les nourrissons, mais au-delà de ça, le vide complet. Et quand bien même ils étaient immobiles, ces pauvres gens appréhendaient plus que tout qu’on les fasse sortir, quand bien même ils n’auraient rien voulus de plus au monde que d’être libérés de cette prison d’absolue noirceur. Lorsque l’on ouvrit enfin le wagon, et qu’ils furent violemment attaqués par la lumière du jour et le soudain passage de l’air glacé à l’intérieur ; ils s’immobilisèrent tous, terrifiés, en voyant les dizaines de soldats. Tous dans les mêmes uniformes, tous avec leurs brassards rouges et ces regards pleins d’animosité et de dégoût. Tous si serein dans leur haine qu’on aurait dit qu’ils étaient calmes et apaisés. L’officier SS s’avança d’un pas, le cuir de ses bottes crissant contre le sol givré sous ses pieds. Et observant silencieusement tous ceux qui tenaient encore debout dans le wagon, comme des animaux, comme une cargaison de choses ; il se retourna et d’un simple signe de tête fit comprendre à l’un de ses hommes de continuer. Aussitôt, il s’approcha et fit entendre le son de sa voix avec dureté et rigueur, autant qu’avec une haine irrémédiablement dirigée vers les passagers du wagon, d’un simple regard noir et perçant. Faisant comprendre aux déportés de descendre du wagon, d’un geste de la main, il leur fit presser le pas, s’agaçant de la lenteur de certains et leur beuglant de secs « Schnell ! » en plein visage, levant parfois une main menaçante comme s’il allait les frapper. Sous la pression et l’impatience de l’officier SS, tous furent finalement rapidement sortis du wagon et silencieusement alignés en face des soldats allemands. Le premier officier refit un pas en avant, se mettant à même distance que celui qui les avait fait sortir et observa le bétail pendant quelques instants, les mains dans le dos et un sourire narquois et fier sur son visage. « Ich will alle Kinder und Frauen zu meiner Rechten sehen sofort. » indiqua-t-il strictement et calmement, « Und der Rest auf meiner linken Seite. » Il observa les déportés en silence et son collègue hurla un autre « Schnell ! » qui résonna autour d’eux. Et le peu qui parlaient allemand s’exécutèrent, tandis que d’autres suivirent le mouvement de masse. Femmes et enfants séparés des jeunes hommes et des autres adultes, ils s’échangeaient tous des regards inquiets et remplis d’ignorance quant à ce qui allait se passer ensuite. Tout le reste se fit dans le silence, les deux officiers allèrent chacun d’un des deux côtés et ils passèrent sans rien dire ou faire de particulier en face de chaque personne, les regardant comme on inspecte un animal avant de l’envoyer à l’abattoir, et après de longues minutes effrayantes dans leur absence totale du moindre bruit, même le souffle du vent, l’officier le plus gradé se mit à sourire. À nouveau comme s’il se savait supérieur à eux, d’un air qui n’avait strictement rien de rassurant. Et d’un geste de la main fit signe à l’autre officier, qui aussitôt demanda aux femmes et aux enfants de le suivre vers les dortoirs. Tandis qu’il intima aux autres de le suivre, leur promettant une douche. Mais la vérité était toute autre. Dès qu’ils arrivèrent là où l’officier nazi les avait conduits, on leur ordonna de se défaire de leurs vêtements et de tout ce qu’ils avaient encore sur eux, et ils furent jetés un à un dans la gigantesque pièce. Là, perdus, ils furent heurtés à l’horrible réalisation qu’ils n’en sortiraient pas. Une minuscule vitre épaisse plantée dans l’un des murs laissait apercevoir le visage moqueur de l’autre officier, celui qui avait emporté les femmes et les enfants avec lui plus tôt, et lorsqu’ils entendirent un grincement métallique rapidement suivi du bruit d’un gaz qu’on libérait dans la pièce, ils s’agitèrent tous. Les plus proches des arrivées de gaz commencèrent à tousser, à s’écrouler au sol, les mains serrées contre leurs gorges, d’autres s’évanouirent de peur. Certains tentèrent de s’enfuir, d’autres cherchaient à survivre. Certains, encore plus déterminés que d’autres, tentèrent même vainement de prendre la fuite en se jetant sur la porte verrouillée. Désespéré, d’autres agonisants n’eurent que la force de graver les traces de leurs ongles dans les murs et les sols contre lesquels ils étaient écrasés. Et puis, là, à l’écart ; un autre. Dans le même état déplorable que ses camarades, recroquevillé contre lui-même et suffoquant avec violence. Pourtant, plutôt que de s’écraser au sol, et de mourir comme les autres, il trouva la force de se redresser et de tituber avec difficulté jusqu’à un autre mur duquel il put planter son regard dans les yeux des officiers, un regard furieux, un regard empli de haine. Des yeux bleus et verts, perçants, durs et incapables de pardonner ce qu’il endurait. Et tout à coup, ces couleurs claires et vives s’étouffèrent pour être envahies d’or, de flammes et de foudre. L’officier qui le fixait, amusé de le voir debout, là, en dernier survivant, se redressa lentement sur son siège, en ne détachant jamais son regard de lui, jusqu’à ce qu’un éclair ne traverse la pièce, et brise la vitre par la simple onde de choc engendrée par son impact, et ait répandu le gaz dans la petite pièce étroite ; tuant les nazis. Le seul survivant, lui, avait disparu. ALASKA, JANVIER 1942L’éclair qui lui traversa le corps était brûlant, tant qu’il avait eu l’impression de fondre sous la puissance et la rapidité de celui-ci. Il n’avait pas réalisé ce qu’il s’était passé autour de celui-ci, il n’avait pas pu voir quoi que ce soit que cette aveuglante lueur dorée et n’avait même pas entendu le vacarme tonitruant que l’éclair avait produit. Pas plus qu’il n’avait entendu ses propres cris de douleur ni mêmes les étouffements des nazis. Comme s’il sortait d’apnée, il s’était écrasé au sol, la respiration haletante et bruyante. Et le regard encore trop ébloui par les résidus de lumière provoqué par l’éclair, il n’arriva pas à tout de suite découvrir où il se trouvait. Ce dont il était sûr, en revanche, c’était le froid. Mordant, dévorant, pinçant. Tout autour de lui, le froid, le givre, l’horrible sensation d’engourdissement dans ses membres, tous autant qu’ils étaient. Lorsqu’il retrouva de nouveau la vue et parvint à se redresser il réalisa qu’il s’était écrasé en plein milieu d’une forêt, recouverte de neige. Tremblant et perdu, il ne savait pas où aller, ni même où il était. Son instinct lui disait toujours d’aller à l’est, alors, puisqu’il ne se trompait que rarement, il décida de l’écouter une fois de plus. Et après une longue et périlleuse marche dans le froid et les ténèbres d’une nuit noire, sans rien pour le couvrir et sans rien pour le réchauffer, il parvint à finalement s’extirper de l’étreinte malsaine de cette forêt pour finalement arriver à une route. Là encore, il était presque impossible d’y voir au-delà de quelques mètres, tant rien n’était éclairé, et tant la nuit était noire, mais il continua d’écouter la petite voix dans le creux de sa tête qui lui disait de suivre cette route, et continua à marcher. Il fallait qu’il marche, qu’il marche, qu’il marche. S’arrêter, c’était laisser le froid le dévorer. S’arrêter, c’était mourir. C’était donner raison à ces gens qui avaient voulus le tuer. C’était être faible. Et la faiblesse était une chose qu’il ne voulait jamais arborer. Il se savait fort, il se savait résistant. Il savait qu’il survivrait. Il savait qu’il trouverait un moyen de retrouver son chemin et de trouver un endroit où on l’aiderait. On lui offrirait des vêtements, et on l’aiderait à se remettre en état, au moins pendant une nuit. Du reste, il se débrouillerait. Il s’était toujours débrouillé. Ses parents lui avaient tout appris, et même s’ils n’étaient plus là depuis Varsovie, il savait qu’ils veillaient sur lui, quelque part. Hélas, après une demi-heure de marche dans le froid et les ténèbres, il n’eut plus la force de tenir debout et s’écroula, perdant conscience. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il était dans un lit, au chaud, avec un vêtement par-dessus son corps. Il se redressa lentement sur le lit et chercha du regard quelqu’un, comme s’il s’attendait à ce que la personne qui l’avait sauvée soit encore là, à le regarder. Se disant que peut-être on avait veillé sur lui et qu’on espérait qu’il ne sorte d’un genre de coma, ou quelque chose. Mais il ne vit personne, la chambre était vide. Toujours assis, il tourna la tête, observa les décorations qui parsemaient de-ci de-là les murs et les étagères, puis se tourna vers la table de chevet à sa droite et tendit une main pour attraper le cadre qu’il venait de remarquer. Observant silencieusement les personnes présentes sur la photo, il inclina légèrement la tête sur le côté, ayant l’impression de connaître l’un de ces visages, puis le reposa avant de finalement se lever, ou du moins essayer. Lorsqu’il posa les pieds au sol, il remarqua qu’ils étaient encore engourdis et endoloris. Incapable de bouger ne serait-ce qu’un orteil, il resta cependant déterminé à vaincre la paralysie de son corps et resta là, assis, à fixer ses pieds pendant de longs moments, se marmonnant à lui-même d’y arriver, se disant de n’en bouger qu’un, que les autres suivraient. Mais ça ne fonctionna pas, et après une heure, il n’eut pas d’autre choix que de s’y résoudre, et resta là. Immobile, sur le lit. À attendre que quelqu’un vienne, qu’on lui explique véritablement ce qu’il s’était passé. Et au bout d’une dizaine de minutes, quelqu’un entra finalement, un bouquet de fleurs entre les mains. Elle portait l’évidente tenue d’une infirmière, et des cheveux blonds lui descendaient jusqu’aux épaules, en boucles soigneusement réparties. Elle lui offrit un sourire comme premier signe lorsque leurs regards se croisèrent et ajouta, d’une voix douce et calme, « Oh hi, so you’re finally awake. That’s nice ! I, uh, I brought you flowers… Thought you’d like them. » Il haussa la tête silencieusement, sans comprendre un traitre mot de ce qu’elle venait de dire et bafouilla timidement, « I… I no english speak. » son fort accent polonais trahissant chacun de ses mots. La bouche de la jeune femme forma un rapide O, avant qu’elle ne se mette à hocher la tête d’un air désolée, chose qu’il eut compris avec beaucoup plus de facilité. S’approchant, et déposant les fleurs qu’elle avait ramenées, la jeune femme l’observa un moment, avant de poser les yeux sur la photo encadrée qui avait été déplacée. « That’s my mom and dad. » sourit-elle, ces deux mots simples et basiques furent facilement compris par le jeune homme, qui hocha la tête en souriant, avant de bafouiller un des rares mots qu’il connaissait, « Pretty. », sa langue faisant naturellement rouler le r. Elle eut un léger ricanement, hocha la tête et vint s’asseoir à côté de lui. Elle baissa un instant les yeux, son regard irrémédiablement attiré par le tatouage qu’il portait à l’avant-bras et fronça les sourcils, avant qu’il ne remarque qu’elle le fixait et le cacha presque immédiatement. Au fil du temps, il commença à lui faire confiance et au fur et à mesure elle parvint à connaître son nom. Andrzej Słońce. Et elle lui offrit le sien en retour, Virginia Prescott. Mais parce que la situation pour les personnes comme lui était complexe et dangereuse, ils savaient tous les deux qu’il ne pouvait pas garder ce nom aussi simplement, et ils savaient tous les deux ce que ça impliquait, sous toutes les façons. Il fallut un peu de temps pour qu’elle le lui admette, mais finalement elle y parvint, son père qui avait quitté sa mère était retourné vivre en Allemagne. Et lui, comme d’autres opposants politique, avait été déporté comme tous les autres. Ceci justifiant immédiatement l’infinie bonté dont elle faisait preuve vis-à-vis du jeune homme. Car même si son père et elle n’étaient plus en bons termes, elle n’était pas sans cœur au point de lui souhaiter du mal. Ce faisant, et avec beaucoup de patience et de précision, elle entra en contact avec des personnes qui se chargeaient d’aider les personnes en recherche d’asile à mieux s’intégrer dans le pays, leur offrant de nouvelles identités et tout ce qui leur permettrait de prétendre être américain. Et Andrzej devint Andrew Howell dès lors qu’ils y parvinrent. Et après plusieurs mois, il était finalement parfaitement intégré dans cette petite ville d’à peine une centaine d’habitants. Tous savaient ce qu’il avait fui, mais ils l’accueillirent comme l’un des leurs pour autant. Sans le juger, sans rien penser de lui, sans rien craindre non plus. Andrew était devenu l’un des leurs, et il savait qu’il pouvait compter sur chacun d’eux. C’était en tout cas l’image qu’ils lui envoyaient tous. Il leur faisait confiance et il faisait encore plus confiance à Virginia qu’aux autres, tout ceci était grâce à elle. 1944Au bout de quelques années, l’anglais avait évolué d’une langue compliquée et étrange qu’Andrew ne comprenait pas à un langage devenu presque le sien, il n’avait plus de secret pour lui. Il comprenait avec perfection et s’exprimait tout aussi bien. Pleinement intégré, il n’avait plus aucun mal à sortir et prétendre être l’un d’eux. C’était devenu une seconde nature, les terreurs d’Hitler et de son Allemagne n’atteignaient pas ce pays providentiel. Ils étaient en sécurité, et malgré l’incessante peur de devoir un jour prendre la fuite à nouveau, Andrew était heureux. Depuis son arrivée dans ce pays, il n’avait pas eu à faire à cet étrange éclair qui l’avait déplacé une nouvelle fois. Il n’en avait d’ailleurs jamais parlé à qui que ce soit, même Virginia qui ne comprenait toujours pas d’où il avait bien pu surgir pour être retrouvé nu au bord de la route, en plein hiver. Mais puisqu’il ne voulait pas en parlait, elle n’insisterait pas, se doutant bien qu’avec ce qu’il avait pu vivre dans les camps de concentration devait sans doute avoir un lien avec tout ceci. Andrew n’était pas quelqu’un de mystérieux à proprement parlé, mais il était obligé de cacher certaines choses, dont ceci. Et elle comprenait, et ne le jugeait pas. Et au fil du temps qu’ils partagèrent ensemble, puisqu’il n’avait pas d’autres endroits où aller que chez elle, ils commencèrent à véritablement se lier d’amitié l’un pour l’autre. Au point même d’en devenir presque inséparables en plus d’être le confident de l’un comme de l’autre. Virginia lui racontait les journées longues et fatigantes de travail à l’hôpital, et lui, calmement, l’écoutait et s’occupait du reste des choses à faire, parce qu’il était serviable et ne pouvait décemment pas la laisser se charger de tout alors qu’elle était épuisée. Virginia n’avait jamais été mariée, quand bien même elle était de toute façon très jeune pour y penser, mais elle avait été élevée de cette façon ; et l’idée ne cessait de lui trotter dans la tête, la hantant même. Elle voulait se marier, elle voulait avoir un mari, et fonder une famille, mais ça n’était jusqu’à lors pas été possible. Quant à lui, il avait bien remarqué la façon dont elle en parlait quand elle prenait le temps de s’étendre sur ce sujet-là ; et même s’il avait été censé se marier avec une jeune fille qu’il avait connu quelques années avant la montée au pouvoir du nazisme, il n’avait jamais vraiment ressenti quoi que ce soit de particulier pour celle-ci, chose qu’il raconta à Virginia. Et un soir, après une autre discussion, les deux jeunes gens se découvrirent une passion mutuelle grandissante. L’Alaska, au fil de temps, commença à ne plus leur convenir ; il fallait qu’ils changent. Qu’ils trouvent un endroit plus propice à leur nouvelle vie, plus propice à leurs ambitions devenues plus grandes et plus importantes. Il fallait qu’ils rejoignent le reste des Etats-Unis. Et c’est ce qu’ils firent. 2016« Now, where were we? » lança le commandant en laissant tomber le corps sans vie d’Axel par terre, contre les pieds de sa mère. « Ah, ja. You were saying he was going to stop us, or something like that, right? » avait-il ensuite ricané, en donnant un coup de pied dans la dépouille, le sang qui dégoulinait encore de son front éclaboussant le sol de quelques gouttes. « Whatever… » Le commandant alla s’asseoir sur une caisse et ordonna à ses soldats, d’un ton sec et pressé, « We’ll have to do this here, take his brain and vital organs out and freeze ‘em. That should be enough to harvest it. » Ils ne se firent pas prier pour se mettre immédiatement au travail et trainèrent le cadavre jusqu’à une table d’opération improvisée et l’un d’entre eux attrapa un scalpel. Hyperion. La voix résonna dans son esprit et l’arracha à ses pensées si soudainement qu’il laissa tomber le vase qu’il avait dans les mains. Virginia, sursauta, puis se précipita hors du salon pour aller le rejoindre et s’assurer que tout allait bien. Andrew était immobile, ses mains tremblantes comme seul autre signe de mouvement venant de lui. Inquiète, elle s’approcha un peu plus, et lui pris les mains dans les siennes, essayant de capter son regard, « Andi? marmonna-t-elle, ses yeux plongés dans ceux de son mari, Is everything okay? » Il resta silencieux, le visage complètement figé, de grands yeux écarquillés, marqué par la terreur et l’horreur. Son visage avait perdu de ses couleurs, et il avait même presque l’air complètement absent, comme si toute la vie en lui s’était échappée. « Andi, you’re scaring me… » marmonna-t-elle à nouveau, une main se guidant contre sa joue, glacée. Un frisson traversa Virginia de bas en haut, au point même qu’elle eut l’impression de s’écrouler l’espace de quelques instants, elle n’avait ressenti ce froid qu’au contact de cadavres, et de maintenant sentir ce même froid terrifiant s’attaquer à l’homme qu’elle aimait lui faisait horriblement peur. Et puis, tout à coup, d’un simplement mouvement de tête, il retrouva ses esprits. « Tak… » souffla-t-il, son polonais naturel lui revenant immédiatement, avant qu’il ne se redirige vers l’anglais, « Ye-yeah… I just… I don’t know, I think I’m just tired. » essaya-t-il d’expliquer, retrouvant lentement de ses couleurs et la regardant avec un air un peu plus tendre qu’à l’ordinaire, presque compatissant. « I’m okay. Don’t worry, I’m okay. » avait-il ensuite essayé de la rassurer, se penchant pour déposer un baiser sur sa joue avant de s’agenouiller au sol pour ramasser les morceaux du vase qui jonchaient le sol. Légèrement rassurée, quoique toujours inquiète malgré tout, Virginia le laissa et alla se rasseoir, se sentant mal à cause de sa grossesse. Andrew ne la rejoignit pas, préférant s’isoler un moment pour essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Il s’enferma dans leur salle de bain, se passa de l’eau sur le visage et resta quelques instants à fixer son reflet, détaillant chaque parcelle de son visage. Au bout d’un moment, il réalisa que quelque chose clochait, il avait l’étrange impression d’apercevoir quelque chose du coin de l’œil, quelque chose qui ne devait pas être là. Mais chaque fois qu’il essayait d’y rediriger son regard, il se heurtait à du vide, tout était normal et rien ne semblait véritablement sortir du commun. Après s’être redressé, Andrew se décida à aller la rejoindre, mais il n’eut le temps de ne faire qu’un seul pas avant de se retrouver de nouveau immobilisé, la même voix revenant lui résonner dans l’esprit. Hyperion, sifflait-elle bruyamment dans un recoin de sa tête, mais cette fois-ci, plutôt que d’être unique, le bruit devint plus imposant, plus dérangeant, plus persistant. Le mot était accompagné d’un sifflement strident et désagréable qui devenait de plus en plus envahissant, à tel point qu’Andrew n’arrivait même plus à tenir debout et s’écroula au sol, son crâne serré entre ses mains. Et finalement, le bruit s’estompa dès qu’il entendit la voix de Virginia qui s’était de nouveau précipitée à lui. 1962Malgré les étranges évènements qui venaient parfois interrompre la normalité de leurs vies, Andrew n’eut jamais plus à faire à cette étrange voix qui le rendait si faible et fragile. Virginia, quant à elle, accoucha de leur premier enfant quelques mois plus tard et malgré sa vie professionnelle très active et les mœurs de ce couple en complet contraire à ce que la société aurait espérée d’eux, que l’homme ait un travail et que la femme s’occupe de leur foyer et de leur fille, ils n’eurent pas l’air décidés à en changer quoi que ce soit, tous les deux contents dans la situation dans laquelle ils étaient. Et ça n’empêcha pas Virginia de tomber enceinte d’un autre enfant, malgré tout, et de mettre celle-ci au monde fin 61. Mais les choses ne pouvaient pas rester aussi idéales et parfaites, au fil du temps, la vie devenait plus difficile ; plus coûteuse, et quand bien même ils n’étaient que quatre, le seul salaire d’infirmière de Virginia ne pourrait pas les sustenter suffisamment longtemps. C’était la première fois qu’elle et Andrew regrettaient d’avoir quittés l’Alaska. Là-bas, ils n’auraient pas eu le moindre problème financier, là-bas, tout à coup, tout semblait bien plus simple et bien plus facile. Et tout aussi soudainement, ils se retrouvaient à penser qu’ils avaient peut-être fait une erreur. Andrew, trop bon qu’il était, ne voulait pas l’inquiéter de ces considérations-là et préféra garder la terrifiante hypothèse qu’ils puissent un jour se retrouver à la rue pour lui seul et se débrouilla comme il pouvait pour trouver un moyen de leur apporter un peu plus de revenus. Malheureusement pour lui, on ne voulait pas l’engager pour de nombreuses raisons, certaines étaient parce qu’il était juif, d’autres parce qu’il n’était pas véritablement un citoyen américain, et d’autres qu’il invoquait lui-même face à la situation de la société dans laquelle il évoluait ; il n’avait connu la ségrégation que trop bien, et la voir s’être reproduite – quand bien même elle était sur une pente descendante – le mettait hors de lui à tel point qu’il ne pouvait rester indifférent ou faire comme si ça ne le concernait pas, ça l’avait concerné une fois, ça le concernerait toujours. Hélas pour lui, à ce stade, il existait bien peu de méthodes véritablement légales pour aider sa famille et lui à survivre dans ce monde dur et impitoyable. Éventuellement, à force que le temps passe et que les rumeurs fassent leur chemin, des oreilles plus ou moins bien intentionnées eurent vent de cette détresse et décidèrent, selon leurs propres termes, de lui venir en aide. ⁂⁂⁂ Un sac en tissu attaché autour de son cou et recouvrant son visage, Andrew se sentait tout à coup envahi d’une claustrophobie étouffante, il sentait la voiture dans laquelle il avait été jeté se déplacer, il sentait de chaque côté la chaleur des corps des deux gorilles qui servaient de gros bras à un homme plus petit, qui lui était assis à côté du chauffeur. Et quand bien même il ne voyait rien, il sentait les regards lourds et autant intrusifs qu’incessants des trois hommes ; il sentait cette façon qu’ils avaient de le fixer sans s’arrêter, comme s’ils s’attendaient à ce qu’il fasse quelque chose qui les pousseraient à lui faire du mal, mais c’était mal le connaître car Andrew était un homme calme et serein, qui même dans ce genre de situation ne perdrait pas son sang-froid et continuerait d’être tranquille et inoffensif. C’était de Virginia qu’il aurait fallu se méfier, Andrew, lui était docile comme tout. Il n’était pas bien certain du temps qui passa jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent finalement et qu’il ne constate, une fois le sac retiré de par-dessus sa tête, qu’il faisait dorénavant nuit. Ils s’étaient arrêtés au milieu d’un croisement, et tout autour d’eux il n’y avait rien d’autre que des champs qui avaient l’air abandonnés. À quelques mètres en face d’eux, était arrêtée une autre voiture, celle-ci d’un blanc clinquant même en pleine nuit, son allure presque parfaite et flambant neuve comme témoignage suffisant de la richesse de son propriétaire. Appuyé contre l’une des portières, se tenait un autre homme imposant, il avait les mains dans les poches, et une cigarette allumée suspendue entre ses lèvres. D’un bref signe de tête il fit signe au plus petit des trois hommes qui avaient emporté Andrew de s’approcher et ils s’échangèrent quelques mots au-delà de la portée des oreilles du reste pendant quelques secondes jusqu’à ce que le plus petit revienne et ne fasse signe à ses gens et à Andrew d’approcher. À peine fut-il à portée de la portière ouverte qu’on l’y poussa pour le forcer à s’asseoir à l’intérieur. On verrouilla les portes derrière lui, le faisant au passage sursauter et il se retrouva seul et nez à nez avec un homme un peu plus âgé que lui, qui devait avoir entre cinquante et soixante ans ; il n’avait été doué pour estimer l’âge des gens. Celui-ci semblait très calme et sûr de lui. Se remplissant un verre d’alcool à l’odeur forte qui mettait Andrew mal à l’aise, il le regarda un moment avant de finalement prendre la parole, « Don Carlo heard about your little... Problems. avant même qu’Andrew n’ait le temps de lui demander comment ou pourquoi, il fut immédiatement coupé par le vieil homme qui continua, This town has ears and eyes, and they’re all Don Carlo’s. And he’s a very generous man, he’s heard about your wife and your daughters, he likes to help little people like you. » Andrew fronça légèrement les sourcils, incertain de ce qu’il se passait exactement, n’appréciant pas qu’on sache tout de lui et de sa famille. « Why? » demanda Andrew, l’air aussi sûr de lui que l’homme qui lui parlait, les yeux droits dans les siens. Un rire incrédule traversa le mafieux pendant quelques secondes, « Because he knows what it’s like to be far away from home. Don Carlo just wants to make sure one of his fellow citizen is living the happy and prosperous life the Americans promised but never gave. Andrew resta silencieux un moment, avant de finalement trouver le courage de répondre quelque chose, He wants something in exchange for his generosity, doesn’t he? La seule réponse qu’il obtint fut un sourire lourd de sens, puis une tape sur la cuisse. See, now that you’re offering your services, who am I to say no? » Un frisson traversa Andrew, le faisant regretter d’avoir même ouvert la bouche. L’homme claqua des doigts, et le chauffeur ouvrit la boîte à gants, attrapa un paquet et le tendit à Andrew, « You don’t need to know what’s inside that package, all you have to do is deliver it to the address on it. Don’t ask questions, and everything will be fine. » Il lui offrit un dernier sourire et tapota sur la vitre derrière lui, on ouvrit la portière où Andrew était assis et on l’emporta pour le ramener chez lui. Le lendemain, Andrew restait encore dubitatif. Il n’était pas sûr de savoir quoi faire, mais s’il était sûr d’une chose, c’était qu’il n’avait plus le choix. Il ne pouvait pas jeter le paquet, mais il ne pouvait pas non plus le garder trop longtemps. Surtout si Virginia ou l’une de ses filles mettaient les mains dessus, il pouvait supporter d’être mis en danger par ces histoires-là, mais ne pourrait pas supporter qu’il leur arrive quelque chose à elles. Perdu et confus, il hésita longuement, regardant l’adresse écrite sur le paquet pendant si longtemps qu’à force il l’eut apprise par cœur. Et finalement, à contrecœur, il se décida à aller le livrer là où il devait. C’était non sans difficulté et non sans conflit intérieur qu’il traversa une partie de Brooklyn pour arriver au bon endroit et c’est tout tremblant et nerveusement qu’il déposa le paquet au pas de la porte de la maison à qui c’était destiné. Andrew ne perdit pas son temps et s’en alla à toute vitesse, il ne voulait rien à voir à faire avec ces gens-là, il voulait continuer à vivre une vie ordinaire et sans embuches… Et pour une fois, le destin l’écouta et le laissa rentrer chez lui. Quelques jours plus tard, après que les hommes de Don Carlo aient eu vent qu’il ait mené sa petite commission à terme, on lui envoya une lettre qui contenait l’argent dont il avait tellement besoin. Ces huit cent dollars allèrent leur sauver la vie et leur permettre de survivre un peu plus longtemps. ⁂⁂⁂ Hyperion, wake up 2016La lame du scalpel lui pénétra la peau sans la moindre difficulté, mais plutôt que de se mettre à saigner abondamment, les quelques gouttes qui déjà commencèrent à s’échapper se teintèrent d’or et de lumière, avant d’être finalement accompagnées par le reste de ses entrailles et de son corps. Très rapidement, il ne restait plus grand-chose d’autre qu’une silhouette lumineuse et aveuglante tant son sang tout entier s’était mis à briller de mille feux. Ça ne dura que quelques secondes, et lorsque la lueur s’estompa, toutes les blessures, les coupures et les déchirures infligées à Axel avaient disparues et l’on entendit un léger tintement métallique pendant un court instant avant de réaliser que la balle qui l’avait tuée venait de tomber aussi. Le trou béant dans son crâne s’était refermé. Le sang sur son visage avait séché, et il ne restait plus la moindre trace de trauma. Pourtant, il était toujours immobile et sans vie. Le commandant se redressa et approcha, l’air intrigué ; il arracha le scalpel au subordonné et le bouscula sur le côté avant de se pencher au-dessus du cadavre, le regard inquiet de la mère d’Axel toujours planté sur lui et la dépouille inanimée de son fils. Mais au moment même où il tenta d’y planter la lame une nouvelle fois, il y eut un bruit strident suivit d’une détonation tonitruante qui fit trembler l’entrepôt. Et tout à coup Axel rouvrit les yeux, ses iris enflammés d’or. Son corps ne cessa pas pour autant de briller, un arc électrique le traversant, projetant des étincelles tout autour de lui qui rebondissaient sur le sol et les objets alentours dans un fracas sec et bruyant. Le commandant voulut dégainer son arme à toute vitesse mais se heurta à un holster vide, avant de réaliser que son arme était toujours par terre derrière lui, il n’eut le temps que de se retourner avant d’être projeté au sol avec violence, son visage s’y cognant avec tant d’insistance qu’il fut littéralement brisé et arraché en des milliers de morceaux par la salve d’énergie qui venait d’être projetée au travers de la main d’Axel. Les autres soldats qui voulurent faire de même et neutraliser Axel furent rapidement victimes du même sort que le commandant, ne laissant plus qu’Axel et sa mère comme seuls survivants. Mais à peine commença-t-il à s’approcher d’elle qu’il s’immobilisa aussitôt, ses yeux toujours brûlants de lumière plantés sur elle. She’s one of them. lui siffla l’une des nombreuses voix de l’Artéfact. Il inclina la tête sur le côté quelques instants, la fixant avec confusion et resta toujours immobile. Lentement, cependant, la lueur dans ses yeux commença à s’estomper de même que celle qui brillait encore avec insistance dans les veines de ses poings et il sembla être pris d’une longue absence, comme s’il y avait autre chose qui lui volait toute son attention et sa concentration. Comme s’il était aspiré ailleurs. « Axel? Axel, what’s happening? » marmonna sa mère avec difficulté, le visage rougi par tant d’émotions qu’elle avait du mal à simplement garder les yeux ouverts sans que ceux-ci ne s’inondent de larmes, à la fois terrifiée par tout ce qui venait de se passer mais aussi tellement ravie de savoir que son seul fils était encore en vie. Il ne répondit pas. Mais pourtant, après un instant de silence et d’effroi, Axel retrouva ses esprits et ses yeux s’illuminèrent de nouveau. Son regard se planta à nouveau sur sa mère, et fronçant les sourcils, il marmonna « You’re one of them. We can’t trust you… elle qui ne comprenait pas ne fit que bafouiller quelques mots, Axel… What are you talking about? Il secoua la tête, leva une main dans sa direction, la paume ouverte et dirigée vers elle. I’m sorry mom… I have to… They won’t leave us if… commença-t-il à marmonner, la voix prise de sanglots, It showed me the truth, you’re like the rest of them. I-I can’t let you— coupé dans ses propres mots par le douloureux nœud de sa propre trahison qui lui ravageait les entrailles, Axel baissa la tête un instant, ses yeux envahis de larmes. I’m sorry. I’m so sorry... elle ferma les yeux, et se redressa lentement, droite et fière avant de faire quelques pas vers lui. I love you Axel. » Les sanglots furent interrompus par le vrombissement d’une autre salve d’énergie, puis le silence se fit de nouveau tandis que son corps sans vie, et transpercé en plein cœur, s’écroula au sol. Axel tomba à genoux et s’approcha d’elle, une main se guidant vers son visage qui semblait en paix malgré tout, et il s’écroula à son tour, le visage pressé contre la nuque de sa mère et traversé par de longs et interminables pleurs que rien ne pourrait arrêter. Répétant sans cesse qu’il était désolé, répétant sans fin qu’il l’aimait. Mais c’était trop tard, c’était toujours trop tard. Le mal était fait, et Hyperion venait de naître ; dans le sang et les larmes. |
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it's a revolution, i suppose | | | THE BURDEN Whatever you find within your power to do, do it. Part III1er Décembre 2016 Le bruit horrible d’une perceuse vint lui traverser l’esprit quelques secondes avant que l’horrible et douloureuse sensation de celle-ci lui pénétrant la chair ne vienne l’arracher à son sommeil. Mais malgré tout, la douleur était encore là. Serrant les dents et passant l’extrémité de ses doigts contre sa tempe, Axel laissa échapper un cri de terreur en réalisant qu’il saignait. Et puis, à peine avait-il cligné des yeux que la douleur et les conséquences de celles-ci n’avaient disparus. Fronçant les sourcils, la respiration haletante et bruyante, regardant autour de lui sans être réellement sûr de ce qu’il venait de se passer, il essayait de reprendre son calme. Tout était silencieux, vide du moindre bruit et de la moindre présence. La respiration d’Axel retrouva finalement un rythme plus calme au bout de quelques secondes, mais son inquiétude était, elle, toujours plus présentes. À tel point qu’il commençait à se demander s’il ne devenait pas fou. Il ne se serait pas inquiété si ça avait été une situation unique, mais les choses étaient telles que ces cauchemars, qui ne lui rappelaient que trop bien la vision que l’Artéfact lui avait montré après la mort de Lucas, ne présageaient strictement rien de bon. Pourtant, il était persuadé d’avoir mis un terme à ces choses-là après avoir tué les responsables, ceux qui avaient enlevé sa mère et tenté de le tuer aussi pour utiliser ses dons. Mais si les cauchemars revenaient après avoir été absents après tant de temps, ça ne pouvait être que l’avertissement de quelque chose à venir. Les poings serrés et regardant toujours autour de lui, comme s’il avait l’impression qu’on l’observait, Axel laissa échapper un soupir interminable avant de se passer une main sur le visage et d’essayer de parler avec l’Artéfact. De converser dans ses pensées avec. Il n’avait pas encore véritablement compris comment ça fonctionnait, mais il savait que la voix, les voix, de celui-ci résonnaient dans son esprit, comme s’il réfléchissait. Alors ça ne devait pas être tant différent dans le sens inverse. I need answers. répétait-il dans son esprit, s’étant redressé et faisant les cents pas. To what question? siffla l’une des nombreuses voix de l’Artéfact dans son esprit après plusieurs longues et interminables secondes qu’il attendit. Shouldn’t you know, by now? avait-il pensé presque immédiatement, laissant cependant bien échapper un soupir. I wish not to read your thoughts, Hyperion. It’s only fair, as you can’t read mine. Il fronça les sourcils l’espace de quelques instants, n’ayant jamais vraiment considéré que l’Artéfact pouvait lire dans ses pensées, mais cela dit rassuré que celui-ci lui dise qu’il ne le ferait pas. « I need to know. The nightmares — Visions. The visions you showed me. They’ve come back. Does that mean anything? I thought we killed them all. L’Artéfact resta silencieux pendant quelques instants, et répondit finalement, — No. We didn’t. These men were a part of them. It wasn’t our goal back then. — What was it then? — To save your mother. — Killing her was saving her? — It was. She would have betrayed you otherwise. And you’d already be dead. » Et même si ça ne semblait pas avoir le moindre sens ou le moindre fondement, Axel n’arrivait pas à ne pas y croire, ça lui semblait trop crédible, étrangement, pour n’être que des mensonges. Il ne pouvait, de toute façon, pas envisager que l’Artéfact lui mente. Puisqu’après tout, ils ne faisaient qu’un et Axel était persuadé qu’il le saurait s’il lui mentait. Et même s’il n’avait pas eu cette certitude qui trottait dans le coin de sa tête, Axel faisait confiance à cette chose qui lui avait offert tant de pouvoirs ; comme une sorte de reconnaissance aveugle et loyale. So, I guess we’ve still got work to do. — Indeed. But I can’t find them on my own. You’ll have to do it, Hyperion. 5 Décembre 2016Une puissante et lourde poigne se serrant autour de la gorge du jeune homme l’empêcha tout à coup d’être capable de pousser le moindre son en dehors de ses lèvres, il sentait la froideur et la dureté de quelque chose appuyé contre son estomac mais était incapable de réaliser de quoi il pouvait s’agir. Le regard malsain et mauvais de son agresseur comme seule chose identifiable à travers la cagoule qui lui couvrait le visage. Pourtant, il parvenait tout de même à déceler un sourire horrible dans ce visage couvert, un sourire terrifiant qui n’inspirait ni confiance ni espoir ; un sourire invisible qui resterait à jamais gravé dans son esprit maintenant qu’il l’avait remarqué, une grimace horrible d’amusement qui ne s’estomperait jamais de ses pensées. Essayant malgré tout de se débattre, mais incapable de faire quoi que ce soit, le jeune homme commença à perdre espoir lorsqu’il sentit la froideur appuyée contre son estomac grimper contre son bas-ventre jusqu’à son torse. Reconnaissant finalement le pistolet braqué contre lui, effleurant sa peau avec beaucoup trop d’insistance, lui faisant subir de désagréables frissons qu’il aurait voulu disparaître et empêcher plus que tout au monde, mais rien n’y faisait. Il était impuissant et devait endurer, subir, résister et survivre. Continuant de se débattre du mieux qu’il pouvait, mais sentant sa respiration se raréfier de plus en plus à mesure que la pression contre sa gorge s’accentuait, il laissa échapper un grognement de douleur étouffé et ferma les yeux de terreur lorsqu’il réalisa ce qui allait se passer. Le pistolet braqué contre son cœur avait disparu, mais la pression contre sa gorge était toujours présente, plus forte qu’avant, lui faisant rougir les joues d’étouffement tandis que l’agresseur tirait sur sa ceinture. « Think y’all better than us, ye goddam’ mutie? Y’all thinkin’ we’re some kindanimals, huh? I’ll show you animal. avait-il grogné d’un ton furieux et envahi de haine. I’ll show ya who’s the weakest species, you freak. » Mais avant que quoique ce soit n’eut le temps d’aller plus loin, un éclat lumineux d’or traversa la ruelle et vint se planter directement dans le crâne de l’homme cagoulé. Il bascula en arrière et s’écroula au sol dans un fracas lourd et bruyant. Sans vie. Le pauvre jeune homme, lui, ne comprenait rien à ce qui venait de se passer, mais tout ce dont il était sûr, c’était qu’on venait non seulement de lui sauver la vie mais aussi de lui éviter d’être la victime d’un des plus horribles crimes qui soient. Le corps écroulé de l’agresseur par terre, son meurtrier avança de quelques pas sans rien dire, l’attrapant par le crâne pour le trainer plus à l’écart, là où on ne pourrait pas le voir, lançant malgré tout un regard au jeune homme qui avait encore du mal à réaliser ce qu’il venait de se passer. « You gonna be okay? » demanda Hyperion en lâchant la tête inanimée, le visage totalement calciné et méconnaissable. Le jeune homme hocha la tête timidement, avec inquiétude. « I’m not gonna hurt you. You’re one of us. » rajoutait Axel en s’agenouillant en face du cadavre pour se mettre à fouiller dans les poches de celui-ci. « This one, though, he’s not. He’s a human, this is what they’ll do to us all if we don’t fight. » avait-il commencé à expliquer en lui tirant son arme de l’intérieur de sa veste. La tendant au jeune garçon, Axel se redressa et s’approcha, « You’ve seen what they’re capable of. Keep the gun. Protect yourself from them. » Il hocha à nouveau la tête de la même façon, attrapa l’arme et s’en alla à toute vitesse, ne voulant pas rester près du cadavre ou d’Axel plus longtemps. This will end poorly. He’ll die. I know. He’s weak, he doesn’t deserve to be one of us. Il y eut pendant un instant un sourire arrogant et dédaigneux de glissé sur le visage d’Axel tandis qu’il continuait de fouiller les poches de sa victime, et lorsqu’il eut trouvé ce qu’il cherchait, Axel posa sa paume contre le torse du cadavre, et un autre éclair doré traversa sa paume, brûlant le tissu de ses vêtements et marquant sa chair de deux symboles, ΨΩ. |
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it's a revolution, i suppose | | | THE BURDEN Whatever you find within your power to do, do it. Part IV ◈Le visage blanchissant de terreur devant le cadavre mutilé et déformé qui n’était devenu plus qu’un symbole et une cicatrice dans l’esprit d’Axel, il sentait son corps trembler et s’affaisser ; il se sentait ne plus pouvoir tenir debout, son cœur le serrait et ses poumons refusaient de lui procurer l’air dont il avait tant besoin ; ses mains brûlaient, piquaient, mordaient. Sa mâchoire bloquée et forcée dans un verrou qu’il était incapable de défaire, il savait parfaitement ce qu’il se passait. Ça n’était pas la première fois, et ça ne serait jamais la dernière. Sa vision rendue floue par la panique, il n’arrivait plus à déceler quoi que ce soit devant lui, seulement restait l’odeur de chair brûlée, et la lueur qui semblait encore habiter les marques gravées sur le cadavre. Le bruit insupportable de son souffle envahi d’effroi et d’insondable confusion, Axel fixait le vide. Tremblant de toutes parts. That’s not me, se murmurait-il à voix basse, le ton tout aussi tremblotant que l’étaient ses membres, sa voix presque craquelée par le flux insupportable de ce trop-plein d’émotions qui le submergeait. That’s not me… What have I done? – That’s not me. That’s not me. That’s not me. That’s not me. That’s not me. Why did I do it. That’s not me. Oh my God, they’re gonna kill me. I’m gonna die. Why did I listen. Why did I listen to it. That’s not me. se répétait-il en tête sans cesse. Les yeux toujours incapables de ne plus regarder la dépouille marquée. Faisant quelques mouvements maladroits vers l’arrière, il manqua de trébucher sur ses propres pas et s’appuya avec peine et malaise, manquant de concentration, contre un mur. Les yeux encore et toujours plantés sur ce cadavre qui, même immobile et inanimé, semblait rire de son désarroi. What the fuck did you make me do? grognait-il contre ses pensées, les poings serrés et le corps fébrile, presque comme s’il était sur le point de s’écrouler s’il ne se calmait pas plus tôt ou s’il ne trouvait pas un moyen de penser à autre chose. « No one else but you did it, Axel. lui souffla une voix qui n’était que trop familière alors qu’il parvenait enfin à tourner la tête pour dégager cette vision d’horreur de son champ de vision. And it was the right thing to do. continua sa mère. Les sourcils du garçon se froncèrent à toute vitesse et il tendit une main vers elle de laquelle s’échappa un rayon d’or qui vint s’écraser contre une benne à ordures derrière elle, la faisant voltiger au sol avec violence. Mais elle, dans les mêmes vêtements que ceux dans lesquels elle était morte, se tenait toujours droite et immuable. « I know exactly what you’re doing... And it’s not gonna work on me. You’re not my mom, she’s dead. » marmonna-t-il en laissant son regard le forcer à observer le sang qui tâchait les vêtements de celle-ci. Le trou béant dans son cœur toujours là, toujours aussi terrifiant. Toujours tâché de sang séché. Serrant la mâchoire et tendant la main devant lui une nouvelle fois, Axel laissa échapper un grognement douloureux alors que sa paume se chargeait de lumière, et il la plaqua contre son torse provoquant le déferlement d'une vague d’or à travers lui, qui le fit disparaître comme un simple nuage de poussière. Espérant fuir cette autre vision d’horreur. Réapparaissant dans un hurlement de douleur et s’écroulant par terre, du sang dégoulinant de ses narines, Axel s’essuya d’un revers de sa manche et se redressa avec difficulté. Il avait la poitrine fumante et la main droite encore tremblante, légèrement rougie par la chaleur produite par ce pouvoir sur lequel il n’avait aucun contrôle, et dont l’Artéfact était le seul responsable. Il n’avait pas la moindre idée d’où il s’était matérialisé, mais ça n’avait pas la moindre importance. Sa vision trouble redevenant nette avec lenteur, il tituba autour de lui et trouva finalement appui contre un mur. « What do you want from me? grogna-t-il en perdant équilibre et s’écrasant par terre. Essoufflé, fatigué, et terrifié de toutes les choses qu’il était maintenant capable de faire. You want me to kill everyone I care about? Is that it? continua-t-il, la voix cassante et des larmes lui envahissant les yeux. I want you to realize who you are, Hyperion. siffla l’une des voix. You are so much more. So much more than you could ever imagine. lui murmura sa mère, une main se hissant jusque son épaule. Un frisson traversa Axel, qui redressa la tête à toute vitesse pour regarder le corps, blanchi par la mort, de sa mère, There is so much more to you. Power, greatness, ambition. All I want, Hyperion, is for you to realize what you could be. » Le regard tremblant et la respiration bruyante par un sanglot qu’il étouffait, Axel resta silencieux, avant de finalement froncer les sourcils et de dégager cette main de son épaule, « Stop it. Stop using her face! I never wanted this! I don’t want this life, I don’t want this future… I don’t want your future! I never wanted to be one of them! — But you did. You’ve always wanted more. You’ve always wanted to be someone, to be more than just a boy. Ever since the dawn of time, you’ve always been like this. Wanting. Seeking. This… is who you are. Who we are. » You can’t keep lying to yourself for the rest of your life, Hyperion. souffla une autre des voix de l’Artéfact, tandis que le visage de sa mère disparaissait, balayé par le vent. « But… Why me… » It had to be you. It’s always been you. The Burden of one’s heart, so broken and so distraught, that He only could carry the flames of change. No one else but you, Axel. Un autre frisson le traversa, et il releva la tête pour observer la nouvelle silhouette qu’avait revêtue l’artéfact, celle de Lucas. « Then… Teach me. Make me better. —I will. And we will make this world a better place for your kind. You will never have to hide again, I promise you. |
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