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 Tell me we both matter, don't we ? You and me. {PV Gabriel}

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TELL ME WE BOTH MATTER DON'T WE ? YOU AND ME.
Gabriel & Gabriel

Assis en tailleur au sol, les yeux fermés, je prends de profondes inspirations tout en me laissant complètement et totalement envahir par la musique. Les enceintes crachent un son si puissant que les murs en vibrent sans aucun doute. Les cordes des violons s'agitent, s'éveillent et bientôt ce sont les cordes des violoncelles suivies de près par le son des hauts-bois. Mes mains s'élèvent doucement et commencent à se mouvoir au rythme de la musique, comme si c'était moi qui dirigeait l'orchestre, or, ce n'est pas moi. Cet enregistrement est vieux de près de quinze ans mais c'est l'un de mes favoris. Ce soir-là, l'orchestre était dirigé par un homme que j'ai toujours admiré et qui a quitté cette terre bien trop tôt. J'ignore les quelques douleurs de ma main gauche. Cela ne fait que quinze jours que les doigts sont immobilisés et il me faut encore patienter une semaine pour que les os soient consolidés. Enfin, ça, c'est ce qu'a dit le médecin à la base mais étant donné que j'ai tendance à utiliser ma main, sans utiliser mes doigts certes mais ça tire malgré tout, je suis conscient que cela risque de prendre une à deux semaines de plus. Tant pis. Ce n'est pas bien grave. La musique s'empare de moi, j'esquisse un sourire tandis que je sens l'intérieur de mon corps vibrer sous les assauts des cordes de l'orchestre. Ce sont des coups tambourinés à la porte avec violence qui me sortent de cette presque transe. Je n'ouvre d'abord pas les yeux, tente de me replonger au cœur de la musique malgré l'interruption mais quand les coups se poursuivre en redoublant d'intensité, je fronce les sourcils avant de soupirer en rouvrant les yeux. Je me décide finalement à me relever, à baisser un peu mais pas trop la musique puis je me dirige vers la porte d'entrée que j'ouvre à la volée pour me retrouver nez à nez avec la chieuse de service. C'est son surnom. A la voisine du dessous qui a emménagé il y a de cela une semaine et qui me casse les noix chaque jour que... Machin chose fait, peu importe qui c'est.

« Vous ne savez vraiment pas écouter moins fort ?
- Vous ne savez pas écouter du tout vous. » je lui rétorque avec un sombre sourire.

Elle, elle me fusille du regard mais je m'en contrefous.

« Je vous ai dit que j'allais finir par appeler la police et je vais vraiment le faire ! »

Je me contente d'élargir mon sourire et de lui refermer la porte au nez. Je retourne hausser le son et me réinstalle par terre. Jusqu'à ce qu'on frappe de nouveau à la porte. Le problème est qu'à travers la musique, je parviens à entendre qui est devant ma porte, qui s'annonce. La police. Elle l'a fait. Cette saloperie de bonne femme l'a fait. Je me redresse et peste en espagnol, baisse la musique et m'en vais donc ouvrir aux forces de l'ordre qui m'expliquent ce que j'ai le droit de faire et de ne pas faire et là, en l'occurrence, je n'ai pas le droit de gêner le voisinage.

« Sauf qu'il n'y a qu'elle qui se plaint. Personne jusqu'ici n'a fait le moindre problème alors que je vis ici depuis un moment. Elle est là depuis une semaine elle...
- Je suis désolé monsieur mais la loi est la même pour tout le monde et si elle ne supporte pas la musique trop forte, elle est en droit de nous le signaler. »

Je laisse échapper un soupir.

« Baissez un peu, c'est tout.
- Mais ce n'est pas aussi bon quand ce n'est pas assez fort !
- Baissez quand même. »

Je me pince l'arête du nez, nerveux. Je n'en reviens pas qu'à cause de cette... Qu'à cause d'elle je vais devoir... C'est parce que je perds patience et que je m'énerve que je baisse ma garde et que les images me parviennent. Aussitôt, je glisse mon regard vers l'officier qui se tient derrière celui qui me parle. Cet officier-là, celui qui est derrière, n'a pas prononcé un mot et il se contente de regarder le sol. Je fronce les sourcils mais son collègue attire mon attention en claquant des doigts devant mon visage.

« C'est par ici que ça se passe.
- Oui. D'accord. Je baisserai le son. » je réponds de but en blanc. « C'est tout ? »

A lui de froncer les sourcils, ne comprenant visiblement pas mon changement d'attitude, avant de hocher la tête.

« Si ça se reproduit, vous devrez payer une amende.
- D'accord.
- Bonne soirée.
- A vous aussi. »

Je referme la porte doucement : on va éviter de se la jouer outrage à agent hein. Je pousse un soupir et secoue la tête avant d'aller éteindre la musique. Ce type est jeune et il a vu son premier homicide hier. Forcément, ça lui occupe l'esprit et je n'avais franchement pas besoin de ça. Je sens mes défenses mentales tomber les unes après les autres, juste parce que je me suis laissé avoir pendant quelques secondes mais ça suffit. Lorsque je me couche près de deux heures plus tard, c'est imbibé d'alcool.

Pour changer.

Le réveil est rude le lendemain matin. Je traîne les pieds pour aller chercher mon journal dans le petit  kiosque à quelques rues de là où je vis. Sur le retour, je croise un voisin qui rentre de voyage et j'ai bien sûr droit à la même réflexion que les autres ont pu me faire « Un peu plus et je ne vous reconnaissais pas ! Quel changement ! Les cheveux courts ça vous va très bien ! Mais c'est quoi ces trucs ? Des tresses avec des fils ? » Et moi de répondre, fatigué des mêmes questions qu'il s'agit d'atébas, pas de simples tresses. Il ajoute ce petit « Mais je vous préfère avec les cheveux longs ! » que certains ont aussi dit. D'autres pas. D'autres apprécient le changement, moi le premier même si j'ai du mal à m'y faire. Après la soirée avec Narciso, j'avais besoin de faire quelque chose, de changer, même si c'était minime, j'avais besoin d'entamer ce changement ou, plus exactement, de poursuivre celui amorcé. Pour l'instant, ça s'arrête à la nouvelle coupe de cheveux et à la légère diminution de l'alcool. Le reste... Eh bien le reste me saute à la figure quand j'ouvre le journal. Le reste, c'est quand je me retrouve dans des gradins, en train de boire les paroles d'un homme que je ne connais presque pas mais que j'ai envie de connaître davantage. Je l'ai connu il y a peu de temps de ça. Il est venu me voir après une représentation, jusque dans ma loge. Ce soir-là, tout n'est pas très clair car j'étais fortement imbibé d'alcool mais je me souviens de lui, de sa voix, de la plupart de ses mots, de son visage, de ses yeux. Oui, ce soir-là, il m'a tapé dans l'oeil mais il est reparti aussi vite qu'il est venu et finalement, je n'ai même pas su ni son nom, ni son prénom. Alors, quand je l'ai vu en photographie dans le journal, quand j'ai vu qu'il donnait une conférence, bien sûr que je m'y suis rendu. Bien sûr que je suis là et maintenant, je le connais son nom et son prénom : nous portons le même, détail qui me fait sourire tout seul tandis qu'il enchaîne les phrases, les explications, les démonstrations. Il me semble capter son attention pendant la pause et je regrette d'avoir avalé les trois verres de rhum que j'ai pris avant de partir parce que si je le pouvais, je lirais bien dans ses pensées là. Le temps pourrait me paraître long puisqu'il parle de choses qui ne me correspondent pas mais je suis trop occupé à le dévorer du regard pour m'ennuyer. Et, quand la conférence touche à sa fin, je reste assis dans mon siège, je laisse les gens aller le saluer, le féliciter, lui parler. Moi, je reste en retrait. Moi, j'attends que tout le monde soit parti pour me redresser et pour descendre les marches qui m'amènent vers lui. Plus je m'approche, plus je réalise. Plus je sais. Je sais que j'ai pensé à lui, de temps à autres. Je sais que son regard est resté figé dans mon esprit. Je sais que j'ai fait en sorte de faire comme si je n'y avais pas du tout pensé parce que je me l'interdisais. Je sais que Narciso a fait tomber cette barrière que j'avais moi-même construite.

Je sais.

Il est en train de ranger ses affaires, il est dos à moi. Est-ce qu'il ne m'a vraiment pas vu ou fait-il simplement comme s'il ne m'avait pas vu pour prétendre être surpris ? Encore une fois, si je pouvais lire en lui je saurais, mais je ne peux pas. Pas pour le moment.

« On dirait qu'on a la même habitude vous et moi. Venir voir l'autre quand il a terminé de se donner en spectacle. »

Je m'arrête à quelques pas derrière lui et j'attends d'avoir capté son attention pour poursuivre.

« Vous vous souvenez de moi ? » je lui demande finalement.

Et là, ça me fige sur place au point que j'en perds un bout du sourire que j'avais fait naître sur mes lèvres : et s'il m'a oublié ? Et s'il est juste venu me voir une fois et que depuis il m'a complètement sorti de la tête ? Je vais avoir l'air fin tiens... Rappelez-moi ce que je fais là déjà ? Ah oui, j'avance.

En tout cas j'essaye.



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Gabriel H. ✧ Gabriel T.
Sortant du bloc, tu avais ôté machinalement tes gants puis le reste de ta tenue. Le visage fermé car concentré, tes mouvements s’automatisaient. Durant ces opérations tu étais déjà en train de prévoir ce que tu allais pouvoir dire à la famille…voire, aux nuances à apporter dans ta conclusion lors de ta conférence en fin d’après-midi à Columbia. Rien ne changeait de d’habitude : tu avais mille et une choses auxquelles penser et tu étais le dernier à te montrer dépassé. Ton quotidien était ainsi et tu ne le changerais pour rien au monde, ça te convenait parfaitement. Ne pas penser au reste, c’était déjà un cadeau inestimable qu’on te faisait. Tu en étais conscient.
Tu avais pris sur ta pause du midi pour pouvoir opérer et tu ne t’étais octroyé que deux cafés pour te sustenter par la suite. C’est donc après avoir reçu ta dose de caféine que tu étais allé faire ton compte-rendu avec l’équipe. Puis, la famille, que tu avais consulté à ton tour après les infirmiers. Tout cela t’avait fait terminer à 15h45, tu étais donc reparti chez toi après avoir appelé ton garde du corps et chauffeur. La conférence était à 17h, ça te laissais peu de temps mais suffisamment pour te préparer un tant soit peu après une journée de travail. Grimpant jusqu’à ton appartement, tu étais passé sous la douche avant de pouvoir te rhabiller de vêtements propres. Tu ne sortais pas pour te montrer en tant que PDG de Xeres Laboratories mais comme médecin qui apportait savoir et renouveau sur des sujets en vogue. Tu abandonnais sans regret ces accoutrements cintrés et traditionnels dans le monde professionnel pour un jean et une chemise sombre. À noter la nouvelle loi de recensement des mutants et tout ce qui gravitait autour en terme de bioéthique et autre, les recherches purement biologiques liées aux mutants étant remises au goût du jour. Un sujet dont tu t’étais volontiers emparé comme deux de tes congénères qui seront présents à tes côtés.  

Tu arrivais sur place avec cinq minutes d’avance, ton dossier et ton ordinateur portable dans ton sac.  Il y avait déjà du monde installé mais la chance semblait te sourire car tu n’étais pas le dernier arrivé, il restait encore une personne à attendre. Tout le problème de la circulation new-yorkaise, il était difficile d’arriver à l’heure à moins de s’y prendre réellement à l’avance - ou d’emprunter les transports en commun, ce qui n’était pas ton cas. Ce n’était pas la première fois que tu faisais une conférence ici, tu connaissais donc les lieux et t’installas rapidement. L’amphithéâtre était presque plein. Tu brassais la salle des yeux et y vit ton garde du corps posté en civil sur l’un des sièges un peu plus haut. Un échange de regards unique.

Après une bonne heure, une légère pause fut offerte et les premières questions fusèrent et auxquelles tu répondis en alternant avec tes comparses. Tu en profitais pour regarder rapidement si tu n’avais pas eu d’appels ou messages pendant le laps de temps où tu n’étais invité qu’à faire des ajouts s’il devait y en avoir, puis re-déposas l’appareil sur la table qui te faisait face. C’est en relevant le nez que tu croisais dans le public un visage familier - il y en avait plusieurs au premier rang, mais lui, c’était différent. Il n’était pas un habitué.

La conférence reprit et une demie-heure plus tard elle était terminée. Ce fut long, fastidieux, mais tu savais apporter quelques notes d’humour pincées qui permirent à l’auditoire de rester accrochés au sujet. Rendre les choses moins sauvages ou barbantes, rendre le débat plus ouvert. Buvant quelques gorgées d’eau par intermittences, afin de faire taire cette faim qui commençait à te prendre. L’estomac rempli d’eau ça ne marchait pas si longtemps que ça. Concentré, tu clôturais la conférence. Les applaudissements suivirent alors que tu songeais de nouveau, comme un rappel nécessaire, à la présence du maestro entre ces murs. Pourquoi était-il venu ? La réponse, tu la connaissais déjà. La salle se vide progressivement, l’homme et la femme qui t’accompagnent sont, comme toi, criblés de questions tantôt ciblées, tantôt plus vagues. Tu y réponds au mieux sans déborder sur des informations qui te coûteraient des soupçons inutiles à ton sujet. Tu ranges progressivement tes affaires et ceci fait, tu entends sa voix derrière ton dos. Il ne voit pas ton visage mais tu souris.

Tu te redresses simplement un peu plus à la fin de sa phrase alors qu’il s’arrête derrière toi, te posant une question qui n’avait pas lieu d’être. « Se donner en spectacle, hm ? », que tu dis. Alors tu lui offres un profil avant de pivoter complètement, faisant face au trentenaire. Ce sourire léger ne s’est pas effacé. Tu le regardes, de front, sans ciller. À cette hauteur, tu remarques qu’il a changé de coupe de cheveux. Pourquoi pas après tout ? « Et vous demandez ça à un médecin ! » Oui, demander si un médecin avait bonne mémoire…c’était plutôt risible, mais tu ne le prenais pas mal. La preuve étant que tu avais ricané en disant ça. Il avait eu sa réponse : les visages comme les formules de chimie n’échappaient pas à ta mémoire, ça, non. Tu le quittes des yeux un instant et range une dernière chose (tu vérifies l’heure en vitesse, il est 19h23) avant d’enfiler ton manteau. Ton attention se reporte sur lui. « Je parie que le sujet traité vous a passionné. », lui glisses-tu en laissant le sous-entendu l’atteindre. Ce serait là au moins une piste pour savoir si tu pouvais l’emmener dîner ou non…car soit dit en passant, tu mourais de faim.  

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Je n'ai peut-être pas choisi les bons mots mais en fait, je n'ai pas réellement réfléchi à ce que je lui ai dit. C'est sorti tout seul, instinctivement. Je n'ai pas vraiment envie de me poser des questions et de trop réfléchir en fait. Ce n'est pas des questions poussées qui m'ont fait venir jusqu'ici aujourd'hui, non, c'est une décision prise sur un coup de tête, à la va vite, et c'est très bien comme ça. Je peux me le permettre un peu, non ? Me laisser aller, faire confiance à mon instinct. Pas que ça me réussisse toujours mais parfois oui et il est possible qu'avec Gabriel, je sois dans le cas de ce parfois justement. Alors oui, je dis ce que je dis sans vraiment y réfléchir auparavant, je me laisse porter par mes pensées et les mots sortent sans filtre. Et, quand il répète finalement quelques mots que j'ai prononcés concernant le fait de se donner en spectacle, l'espace d'un instant, je regrette de ne pas avoir mis de filtre en place justement parce que je crains de l'avoir vexé ou quelque chose dans ce goût-là. Bientôt, il pivote doucement vers moi et à peine me fait-il face que je sens quelque chose qui, dans le fond, ne me plaît pas tant que ça. Cela ne me plaît pas parce que c'est le genre de choses que je n'ai ressenti que pour une seule personne par le passé et que, jusqu'à présent, je refusais en bloc l'idée de pouvoir ressentir ça pour quelqu'un d'autre. Le désir, je l'ai ressenti pour un tas d'hommes et des femmes, plus d'hommes que de femmes d'ailleurs, mais là c'est autre chose. C'est plus et je le sais. Je le sais déjà. C'est complètement idiot, dingue aussi car je ne le connais pas, ce n'est jamais que la deuxième fois que je le vois mais il a cette petite chose qui fait que c'est différent. Pendant une fraction de seconde, j'ai envie de prendre la fuite parce que j'ai beau essayer d'avancer, j'ai soudain l'impression que je ne devrais pas être là, face à lui. Il m'observe et je reste là, mon sourire figé sur mes lèvres mais intérieurement, je ne souris plus vraiment.

Intérieurement, je panique en fait.

Il rebondit finalement sur ma dernière question et en plus d'être paniqué, je me sens stupide : bien sûr qu'il se souvient. Son cerveau fonctionne très bien, il était venu me voir, il ne m'a pas oublié. Oui, bon, j'ai demandé, c'est comme ça. Mon sourire se crispe bien malgré moi car il ricane en me répondant et je ne sais pas s'il rit parce qu'il me trouve aussi stupide que je me trouve moi-même stupide ou bien s'il trouve ça simplement drôle que je n'ai pas pensé qu'il avait une excellente mémoire. Donc, il se souvient de moi mais là, tout de suite, ça ne me fait finalement pas si plaisir que ça. Je ne sais pas... C'est comme si tout à coup, il y avait un mur entre lui et moi, un mur que je n'avais pas vu, auquel je n'avais même pas pensé. Qui l'a construit en si peu de temps ? Lui ou moi ? Nous deux ? Il se détourne finalement de moi pour terminer de ranger ses affaires et son coup d’œil à sa montre ne m'échappe pas. Il est pressé apparemment. En même temps, à quoi je m'attendais ? A ce qu'il m'offre de son temps comme je lui en avais offert du mien ? Oui, je m'attendais sans aucun doute à ça mais c'est sans doute mieux qu'il soit pressé et qu'il ne veuille pas m'accorder davantage de temps. Au moins, je sais que ce que je suis venu chercher, je n'aurais vraiment pas dû venir le chercher. Je parviens à raccrocher un sourire sur mes lèvres lorsqu'il se retourne vers moi, après avoir enfilé son manteau. Vraiment pressé donc. Il me parle alors du sujet de la conférence et je ne le suis pas bien : il veut me faire la conversation alors qu'il a mis son manteau ? Non, il essaye juste d'être poli, c'est tout. Je pourrais tenter de fouiller dans sa tête mais d'une j'ai bu avant de venir même si j'ai pris soin, une fois n'est pas coutume, de me prendre des chewing-gums pour ne pas avoir une haleine à faire fuir les gens autour de moi, et donc même si je le voulais, là, tout de suite, je ne pourrais pas lire dans sa tête. Et de deux, je n'en ai vraiment pas envie.

Vous auriez envie, vous, de lire dans la tête de quelqu'un alors que vous savez que cette personne n'a pas envie de passer du temps avec vous ?

« Pas vraiment non. » je termine par dire sur un ton sommes toutes assez poli et respectueux. Je suis simplement honnête. « Tout ça avait l'air intéressant mais pour être honnête, je n'ai pas saisi grand chose à ce dont vous avez parlé. Ce n'est pas... Mon monde. » j'ajoute ce qui me refait penser au mur auquel j'ai eu l'impression d'être confronté il y a quelques instants de ça. Je ne réalise pas alors que je viens de me vendre tout seul sur mes intentions : s'il ne savait pas que j'étais venu pour le voir lui, il le sait maintenant mais je n'y pense pas. La seule chose à laquelle je pense c'est que je veux partir d'ici. « Je passais par là et je voulais... » Quoi ? «  Vous saluer et c'est chose faite alors... » Quel mensonge... Je passais par là ? Et j'espère qu'il va y croire en plus ? Si j'étais passé par là, je serais venu le voir à la pause, je n'aurais pas attendu la fin. Ridicule. J'esquisse malgré tout un nouveau sourire mais je le sais plus crispé. Je me sais, moi, plus crispé. Un chouilla blessé aussi mais ça, il n'y est pour rien et puis c'est sans aucun doute un mal pour un bien. « J'imagine que vous devez avoir un programme assez chargé alors je vais vous laisser. » Et c'est complètement con mais prononcer cette phrase me fait un mal de chien. Mais bon, il a regardé sa foutue montre... « Je suis content de vous avoir revu. Si vous avez l'occasion de passer revoir l'orchestre, n'hésitez pas à venir me voir. » Et là je lui tends la main. Voilà, on va se serrer la main, se saluer, se souhaiter une bonne soirée et ça s'arrêtera là.

C'était voué à s'arrêter là.
Je ne sais pas où j'avais la tête pour penser et voir plus loin.


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« Peu importe, » lui dis-tu en haussant les épaules, ce même rictus accroché aux lèvres. Tu lui montres que tu n’es pas vexé, que cette distance n’est que chimère éphémère.

À vrai dire, sa réponse ne t’étonnes pas vraiment. S’il avait été réellement intéressé, il serait peut-être venu à d’autres occasions. Aurait éventuellement prit la peine de laisser quelques indices ou posé une question ciblée d’emblée. Tout le monde ne pouvait pas avoir les mêmes centres d’intérêts que toi, c’est évident. Et tu ne t’arrêtais rarement à ça, toi qui avait la curiosité pour mot d’ordre.  D’autant que vous vous retrouviez sur le plan musical - le peu dont tu avais pu lui faire part la dernière fois - et c’était déjà beaucoup. Ce n’était pas la seule chose qui vous liait soit dit en passant. Là aussi il n’était pas question de se voiler la face : il t’intéressait presque autant qu’il pouvait s’intéresser à toi. C’est ainsi que tu le percevais…et toi qui appréciais le challenge, cet homme en était un. La preuve par trois : tu sentais qu’il était prêt à t’échapper, là, alors qu’il était venu jusqu’à toi. Chose que tu n’aurais pu parier jusqu’à ce que ça n’arrive sous tes yeux. Tu l’observes pendant qu’il parle, te refusant à lui répondre pour le moment. Parce qu’il déblatère, tu sens qu’il est mal à l’aise et que ce n’est pas le moment de placer quoi que ce soit, quant bien même ce mutisme pourrait être mal interprété. Lorsqu’il t’avoues n’être que de passage, tu fronças légèrement les sourcils. Ce mensonge te crèves les yeux et il s’enlise dans ce dernier. Tu aurais presque eu de la peine si on ne t’avais pas ôté la moitié de ton âme il y a quelques années. Mais ça, tu étais le premier à l’ignorer, quant bien même tes humeurs étaient parfois aussi effrayantes que déroutantes. Qui était là pour te juger après tout ?

Il te souris, prompt au départ. Fort heureusement il n’est pas goujat au point de te filer sous le nez comme un voleur. C’est à cet instant que l’un des conférenciers parti, te saluant au passage - ce que tu lui rendis naturellement, reportant ton attention aussitôt sur Gabriel. Ce dernier te tendis sa main en attendant manifestement que tu accèdes à sa requête, aussi cordiale soit-elle. Un au revoir. Tu n’es pas vraiment prêt pour ça. Tu n’es pas décontenancé pour un sou, au contraire. Alors, en acceptant sa poignée de main, tu lui soufflas, trahissant quelque peu tes intentions profondes.

« Mon seul programme pour ce soir, vous voyez, c’est de dîner seul. » Tu maintiens le contact, n’ôtant pas ta main. La prise est à la fois assurée et prévenante, tout comme ton regard. Ton sourire s’apaise, un voile de sérieux s’y dépose. « Si le vôtre est tout aussi chargé, j’espère en profiter pour apprendre à mieux vous connaître. » Et tu le lâchas, laissant la balle dans son camp. Tu regardas derrière lui, croisant le regard de ton homme de main qui ne te quittais qu’à de très rares occasions. C’est bref; puis la dernière conférencière te salues, le schéma se reproduit - tu reposes ton regard sur l’homme qui te fait face. « Qu’est-ce que vous en dites, Maestro ? »
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Allez, qu’il se dépêche donc et que je quitte cet endroit. C’était une très mauvaise idée et plus les secondes passent, et moins je suis à l’aise. Je déteste ne pas me sentir à ma place. Je déteste me sentir aussi… Décontenancé. Je n’aime pas ça, pas du tout. J’aime avoir le contrôle, j’aime gérer, quand bien même on pourrait croire le contraire, mais pourquoi croyez-vous que je boive, hein ? Au-delà du plaisir, c’est pour être certain de contrôler pleinement et complètement mes pouvoirs en attendant que je parvienne à être totalement maître de moi-même, bien que je ne sois pas tout à fait convaincu d’en être capable. Bref, le contrôle et là, je ne contrôle pas. Je ne contrôle pas la façon dont il me fait me sentir, je ne contrôle pas totalement mes réactions qui me surprennent par moments, je ne contrôle pas et ça ne peut pas être bon. Et puis savoir que l’homme en face de vous se fout de votre présence, est pressé de se débarrasser de vous… Pour sûr que ça ne donne pas envie de s’éterniser alors oui, je lui tends la main et j’espère qu’il va vite la serrer pour que moi je puisse ensuite partir très vite d’ici. Qu’est-ce qu’il attend ? Il est encore une fois occupé à saluer un collègue ou peu importe. Cela devient vraiment agaçant. Très agaçant. Il reporte de nouveau son attention sur moi et vient enfin se saisir de ma main. On passe sur le fait que ce contact éveille des choses sur lesquelles je préfère ne pas m’attarder : je ne veux pas ressentir ce genre de choses pour lui-même si en soi c’est déjà trop tard. Je m’attends à ce qu’il me dise qu’il me souhaite une bonne soirée. Je m’attends à ce qu’il s’éclipse rapidement après cette poignée de main. Je m’attends à ce qu’il soit même plus rapide que moi pour quitter la pièce.

Il ne fait cependant rien de tout ça.

A la place, il m’explique que son seul programme pour la soirée est de dîner seul. Ah. Pourquoi me dit-il ça alors qu’il a regardé sa montre et qu’il avait l’air d’être pressé ? Je ne saisis pas bien. Oh… En fait, il n’a nulle part où être mais il est pressé de ne plus m’avoir sur les bras, c’est bien ça qu’il me dit ? Si c’est le cas, pourquoi ne lâche-t-il pas main maintenant qu’il l’a serrée ? Je suis de plus en plus perdu. Sa façon de serrer ma main, sa façon de me regarder, son sourire… Rien de tout ça ne colle avec le fait qu’il ait envie de se débarrasser de moi. Quant à ce qu’il dit après, ça colle encore moins puisqu’il me souffle soudain que si mon programme est aussi chargé que le sien, il aimerait en profiter pour « apprendre à mieux me connaître ». Ma bouche s’entrouvre sous la surprise : il m’invite à dîner ou je rêve ? Il lâche ma main et détourne son regard du mien ce qui me permet de prendre quelques secondes pour tenter de me remettre les idées en place. Donc, quand il a regardé sa montre tout à l’heure ça n’avait rien à voir avec moi ? Quand il est venu me voir dans les loges la première fois que nous nous sommes rencontrés, il éprouvait véritablement le désir de s’entretenir en tête à tête avec moi ? Ce qu’il a fait naître, il ne l’a pas fait naître pour rien ? Je n’ai pas tout inventé dans ma tête ? Visiblement pas puisque voilà qu’il me demande ce que je pense de sa proposition. Lorsque je l’entends m’appeler « Maestro », je relève mon regard vers lui et bon sang, on peut dire que ça fait son effet. Je suis habitué à ce que mes musiciens, mon assistante et mes patrons m’appellent ainsi mais lui, le fait lui le dise…

C’est spécial.
Il est spécial.

Je termine donc par esquisser un sourire franc, me détendant. Ma nervosité ne disparaît pas complètement puisqu’il y a ce manque de contrôle face à lui qui me gêne mais elle est ceci dit masquée par le fait que je sois intérieurement heureux qu’il ait envie de passer du temps avec moi et qu’il ait envie d’apprendre à me connaître. Moi aussi je veux le connaître.

« J’en dis que je n’ai pas de meilleur programme que vous ce soir. » je lui réponds donc le plus sincèrement du monde. Oh, je pourrais bien aller dans un bar, séduire un type et le ramener chez moi ou le laisser me ramener chez lui mais je ne veux pas de ça. Pas ce soir. « Et j’en dis que j’aimerais moi aussi apprendre à vous connaître. » Un silence. « Il me semble que nous avons donc un plan pour la soirée. Un dîner. » Mon sourire s’élargit. « Qui choisit le restaurant ? Vous ? Moi ? »

Je connais de bons endroits mais lui aussi sans doute. Lui laisser le choix du choix me semble la chose à faire sur le moment.


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