there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Un peu plus tôt dans la journée, elle avait reçu une visite inattendue alors qu'elle était en train de terminer de ranger son équipement dans son casier après être rentrée d'une simple mission de surveillance. Coulson avait visiblement été notifié de son retour et était venu la trouver pour lui proposer de prendre ce fameux dîner ensemble puisqu'il semblait pouvoir libéré sa soirée pour une fois. Il fut convenu de se retrouver aux alentours de vingt-heures, qu'il puisse aller préparer le repas et pour qu'elle puisse aller remplir son rapport et se rafraichir ce qui lui laissait un peu moins de deux heures lorsqu'il s'éclipsa à nouveau. Un léger sourire perça sur son visage mais alors qu'elle refermait la porte de son vestiaire, elle sentit malgré tout une petite boule se former dans son estomac. Ils avaient dit que ça serait un simple dîner, entre amis mais il n'en restait pas moins que celui-ci ne serait pas comme ceux qu'ils avaient pu partagés par le passé et elle en était parfaitement consciente même si elle avait malgré tout hâte d'y être -aussi en partie pour la perspective d'un bon repas car les plats du réfectoire étaient bons, mais rien de comparable à un vrai repas cuisiné avec soin-. Mais elle ignora tout ça le temps qu'elle passa sous sa douche afin d'ôter cette odeur de renfermé qu'elle conservait sur elle depuis son retour. Elle préférait l'action à une mission de surveillance, pour des raisons qui lui étaient propres mais cet appart, bien qu'idéalement situé pour observer cette cible potentielle, sentait la mort. Ou quelque chose s'en rapprochant -et à vrai dire, vu l'emplacement et le quartier, il se pouvait bien que quelqu'un soit bel et bien mort ici-. De quoi rendre difficile l'observation dans un tel perchoir mais comme toujours elle avait fait avec et elle était simplement contente de pouvoir faire disparaître cette odeur et de se débarrasser du léger noeud qu'elle avait dans le cou à force d'avoir les yeux rivés dans ses jumelles une bonne partie de la journée.
Habituellement, elle n'avait aucun mal à se projeter dans divers scénarios possibles face à une situation donnée, c'était là l'une des bases des cours de stratégie après tout. Aviser d'un plan d'attaque ou autre selon un point fixe donné. Elle connaissait aussi l'importance des renseignements et de leur justesse pour la réussite d'une mission. En effet, ça pouvait faire toute la différence une fois sur le terrain, face à la réalité des choses, là où chaque geste, chaque action avaient des conséquences mais pour cette fois, elle n'avait rien de tout ça pour venir à son secours. Car ce scénario là, elle ne s'était jamais vraiment permis de l'imaginer jusqu'à présent parce qu'il était plus facile de l'occulter que de se demander "et si..." mais maintenant qu'il allait prendre vie, c'était une des premières fois où May ne pourrait tirer aucune force de ses années d'entrainement et d'expérience sur le terrain. C'en était ridicule d'ailleurs, pensa-t-elle alors qu'elle regagnait ses quartiers après avoir terminé sa douche. Elle était un agent surentraîné, pas une adolescente sujette à ses hormones. Pourtant, dans le fond c'était ce qu'elle était à l'époque quand ses sentiments s'étaient déclarés alors l'un dans l'autre, ça n'était pas si insensé que ça de se sentir nerveuse quand on sait ce qui était potentiellement en jeu pour elle, correction, pour eux.
Se vidant la tête comme elle le pouvait pendant qu'elle enfilait l'un des simples pull légers et uni qu'elle avait pris l'habitude de porter à présent, elle achevait de se changer, optant ou plutôt n'optant pas pour une tenue différente pour l'occasion puisque après tout, c'était censé n'être qu'un simple dîner. Pas de raison donc de se forcer à être plus apprêtée. Une fois prête, elle jeta un rapide coup d'oeil à la glace qui trônait là dans sa chambre et attrapa son badge avant de quitter ses quartiers pour se diriger tranquillement vers le coin cuisine de la base. Elle était un peu en avance, marcher l'aiderait à se détendre et à se composer un air détendu. Ne croisant pas grand monde dans les couloirs aux vues de l'heure et des circonstances, elle arrivait enfin, observant léger sourire au coin des lèvres la scène qu'elle avait sous les yeux. Il semblait absorbé par ce qu'il faisait et elle n'osait pas le déranger mais il le fallait bien. S'adossant au chambranle de la porte tout en croisant les bras, elle profita encore une seconde de la vue avant de lui signaler sa présence. « Ca sent déjà rudement bon... » laissa-t-elle échapper pour le coup me^me si c'était vrai. L'odeur qui se dégageait dans la cuisine lui mettait d'ores et déjà l'estomac en appétit -ou peut-être était-ce le fait de le voir dans une tenue plus décontractée mais plus révélatrice, allez savoir...-
Après avoir regardé son emploi du temps du mois, il était parvenu à reporter des rendez-vous et donc à libérer sa soirée. Ainsi, il avait donc pu aller voir Melinda pour lui annoncer la nouvelle et expliquer que le dîner pourrait avoir lui le soir même. Apparemment, elle était d’accord, donc il avait pu ensuite retourner travailler. Il avait fait en sorte de ne pas le montrer, mais il était nerveux. Oui, c’était un dîner entre amis comme il l’avait dit lors de leur conversation. Seulement, il savait qu’avec cette nouvelle dimension de leur amitié, les choses étaient plus complexes. Il ne voulait pas se l’avouer pour l’instant, parce qu’il devait cuisiner. La concentration était donc primordiale et il fit en sorte d’avoir du temps devant lui pour préparer le dîner et le fameux gâteau qu’elle voulait manger. Evidemment, il y avait eu des courses à faire et il avait été le plus discret possible, avant d’aller en cuisine. Enlevant sa cravate et sa veste, il s’était mis derrière les fourneaux. Remontant ses manches, littéralement jusqu’aux coudes, il avait fait en sorte de faire de son mieux. Puis, en regardant sa montre, il avait vu qu’il avait le temps de pouvoir aller se changer avant que Melinda n’arrive. Demandant à sa secrétaire de vérifier la cuisson du repas, il avait bien vu qu’elle avait levé les yeux au ciel, mais en échange, il avait accepté de faire ce qu’elle désirait. Il lui revaudrait ça et visiblement elle avait déjà des idées en tête. Elle se doutait surtout qu’elle voudrait le voir dans la salle d’entraînement pour un combat au corps à corps. Oui, sa secrétaire voulait qu’il reste en forme au cas ou la directrice Hill l’envoie sur le terrain. Bref, il risquait de se faire botter les fesses sous peu.
La laissant donc seul, il fila prendre une douche. Puis, il enfila un t-shirt et un jean, avant de revenir en cuisine. Cette fois-ci, il remarqua le regard étonné de sa secrétaire face à sa tenue plus décontractée. Oh, il se doutait qu’elle savait déjà ce qu’il se tramait, mais il n’en avait pas parlé avec elle. En même temps, ça devait être évident qu’il faisait tout ça pour Melinda. Pour qui d’autre sinon ? Mais, il remercia sa secrétaire, avant de reprendre les choses en mains. Dressant la table, il se tourna vers un placard pour sortir des verres, avant de les poser à table. Puis, il se concentra sur la tarte qu’il devait réussir. Après tout, c’était ce dont elle avait surtout parlé, donc il se devait de faire du bon travail. Concentré sur sa cuisson, il se retourna en entendant la voix de son amie. Prenant le torchon qui n’était pas très loin pour s’essuyer les mains, il se redressa et prit la parole.
J’espère que le goût ira avec.
Il avait des talents en cuisine, grâce à sa mère. Donc, il était plutôt doué, mais au vu de sa nervosité, il avait peur de ne pas avoir réussi à faire ce qu’il fallait.
Installes-toi.
Il tira la chaise pour qu’elle puisse s’installer, avant d’en faire autant face à elle.
J’ai fait en sorte de faire travailler ma mémoire et j’espère que j’ai visé juste sur le menu.
there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Melinda ne s'était pas attendue à ce qu'une occasion de dîner ne se présente si vite après leur conversation dans l'entrepôt, sachant notamment que même s'il n'était plus à la tête de l'agence, il avait largement de quoi occuper ses journées en tant que numéro deux. Mais elle n'allait pas non plus reculer devant si peu, pas le genre de la maison même si pour le coup, un petit pique de nervosité se fit sentir. Pas vraiment quelque chose à laquelle elle était habituée, elle qui semblait toujours être en pleine maîtrise de ses émotions mais tout irait bien. Du moins elle l'espérait car il restait malgré tout une possibilité qu'ils soient dérangés par une urgence ou que sais-je. C'était en quelque sorte les risques du métier, si on peut dire. Ça ne serait pas la première fois que cela arriverait en plus mais peu de chance pour que cette fois-ci ils se retrouvent interrompus. Du moins elle l'espérait, elle serait mine de rien un peu déçue qu'ils doivent reportés ce dîner là mais elle ferait avec si d'aventure cela devait arrivé. Finissant de se changer, bien contente d'avoir quand même eu le temps de passer par les vestiaires après cette sortie, elle s'était mise en route, bien loin de se douter que les préparatifs avaient donné tant de mal à Coulson. Ça n'était pas le but de tout ceci, cela devait resté simple après tout. Et surtout que tout ceci coûterait une séance de bottage de fesses à ce dernier par sa secrétaire pour le coup -et cette dernière n'aurait sûrement pas autant de scrupules qu'elle à le faire contrairement à elle, ce qui ne lui ferait peut-être pas de mal au final-. Le Phil Coulson qu'elle connaissait était un homme de terrain, pas un bureaucrate après tout alors le voir enfermer dans un bureau à longueur de temps n'était pas quelque chose qu'elle approuvait -même si c'était ce refuge là qu'elle avait trouvé après Bahrain et c'est peut-être justement pour ça qu'elle n'aimait pas l'idée-. Elle réfléchissait trop, la nervosité sans doute mais tout cela disparu lorsqu'elle l'aperçu, si concentré devant les fourneaux.
Ça n'était pourtant pas la première fois qu'elle pouvait l'observer faire, loin de là et à chaque fois elle s'était surprise de le voir si détendu. Qui sait, s'il n'était pas entré au S.H.I.E.L.D. peut-être aurait-il eu de l'avenir en tant que cuisto dans son propre restaurant. Mais il fallait revenir à la réalité, les si n'avaient pas leur place ici mais elle resta malgré tout quelques secondes inerte à simplement le regarder faire. Elle détectait malgré tout quelques signes, lui aussi semblait nerveux, les muscles de son dos étaient tendus, ce qui la rassura. Elle n'était pas la seule à stresser. Lorsqu'elle se décida à notifier sa présence, elle sourit à sa réponse. « A moins de te planter allègrement, tu ne pourras pas faire pire que moi. » lança-t-elle en plaisantant. Oui, ses talents de cuisinière étaient...quasiment inexistants, l'un des rares domaines où elle ne pouvait pas compter sur son entrainement pour exceller. S'avançant dans la pièce pour rejoindre la table, elle esquissa un léger sourire devant tant de manières, prenant place à son invitation, relevant son regard vers lui lorsqu'il reprenait la parole. Faire travailler sa mémoire ? Viser juste pour le menu ? Oui, là elle était intriguée, pour sûr et cela pouvait se lire sur son visage. « Je croyais qu'on devait garder tout ça le plus simple possible. » répondit-elle pour la peine, le taquinant volontairement. « Qu'as-tu préparé du coup ou ça doit rester une surprise ? » demanda-t-elle, curieuse. Plusieurs pistes étaient possibles à ce stade là puisque s'il était question de mémoire, cela suggérait qu'il s'agissait d'un plat qu'il avait déjà fait par le passé et en sa présence donc cela réduisait la liste mais il n'en restait pas moins qu'elle ne saurait dire sur quoi c'était porté son choix final mais elle reconnaissait l'odeur de la noix de pécan en tout cas. « En tout cas, j'espère que la tarte sera aussi bonne que la dernière que j'ai pu goûté. » annonça-t-elle sur un ton tout à fait sérieux même si le coin de ses lèvres trahissait son amusement.
Il s’était donné du mal, parce que même s’il avait dit que ça devait rester un simple dîner entre amis, dans son esprit c’était différent. Il voulait vraiment bien faire les choses. Alors oui, on pouvait les interrompre à tout instant, mais il voulait quand même que ça soit réussi. Depuis le temps qu’il retenait ce qu’il ressentait pour elle, il voulait faire en sorte que tout se passe bien. Donc, il avait fini par aller se changer et revenir vérifier que tout était prêt ou presque. Ca lui vaudrait des services, mais tant pis. Ca en valait la peine si cela voulait dire qu’il pouvait avoir Melinda pour lui seul le temps de quelques heures. Oui dit comme ça, il ressemblait à un adolescent qui avait un rendez-vous avec la fille qui lui plaît, mais quelque part c’était tout à fait ça. May lui plaisait depuis tellement longtemps qu’il avait enfouit en lui ses sentiments. Alors aujourd’hui qu’il pouvait enfin passer du temps avec elle, en sachant que ses sentiments étaient réciproques, c’était important pour lui. Il ne voulait pas tout gâché. Tellement concentré dans ce qu’il faisait, il n’entendit pas la jeune femme approcher. Il ne le faisait pas souvent d’ailleurs. Elle était toujours silencieuse et elle était douée pour ne pas se faire voir. En l’entendant dire qu’elle appréciait l’odeur, il enchaîna en ajoutant qu’il espérait que le goût irait avec. A sa réponse, il haussa les épaules.
Ca n’est pas faux, mais on ne sait jamais.
Oui, elle n’était pas très douée en cuisine, mais vu son taux de nervosité à lui, il était probable qu’il puisse louper un plat. Venant tirer la chaise de la jeune femme, il la laissa prendre place avant d’en faire autant. Finalement, il reprit la parole en expliquant qu’il avait fait fonctionner sa mémoire et il vit sa surprise. C’était une bonne chose et il en fut d’ailleurs ravi.
C’est simple, mais j’ai juste voulu faire quelque chose qui te plaît. Ca n’est pas obligé de rester une surprise, mais tu vas vite comprendre.
Esquissant un sourire, il n’en dit pas plus. De toute façon, ça serait prêt dans peu de temps, donc elle pourrait voir par elle-même. A ses propos sur la tarte, il hocha la tête.
Ne doute jamais de mes dons quand il s’agit de cuisiner des desserts.
C’était dit sur un ton sérieux, mais à son tour, il sourit en coin.
Comment ta mission s’est déroulée ? Pas d’accrochage ?
Ne plus travailler avec l’équipe était dur. Mais ça l’était encore plus sans Melinda. Après Barhain, il avait du s’y faire, mais en ayant pu retravailler avec elle les années passées, il trouvait dommage de ne pas pouvoir le refaire. Peut-être qu’un jour ils auront une mission ensemble. Ca serait bien, mais il ne comptait pas trop là-dessus malheureusement. Ca ne l’empêchait pas de prendre des nouvelles comme maintenant, pour s’assurer qu’elle allait bien. Ca n’était pas subtil et elle pouvait très bien lever les yeux au ciel, mais il était comme ça. Il voulait toujours être certain que sa meilleure amie allait bien. Puis, elle était pareil, donc elle ne pouvait pas non plus lui en vouloir.
there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Savoir se faufiler partout sans être repérée et sans bruit, c'était son domaine ne l'oublions pas. Elle ne serait sans doute plus là si elle s'était faite repérée lors d'une mission. Mais elle n'avait pas vraiment de mérite ici, il était bien trop préoccupé par ce qu'il était en train de faire pour l'entendre arriver. De ce qu'elle pouvait en voir, il s'était en effet donné beaucoup de mal pour préparer ce dîner, alors qu'ils avaient pourtant convenu de faire quelque chose de simple pour commencer. Annonçant sa présence de façon à ce qu'il détourne son attention du four, elle argua assez rapidement qu'elle ne doutait pas que tout serait très bon, bien plus que si ça avait été elle qui se serait mis derrière les fourneaux. Oui, elle pouvait mettre au tapis une vingtaine d'hommes sans trop de problème mais cuisiner... Du coup, elle tentait de le rassurer sur ce point puisque lui aussi semblait nerveux. « C'est vrai. » concéda-t-elle tout de même à sa réponse, avant de s'installer à table y étant invitée par Coulson, qui une fois de plus ne cachait pas son côté gentlemen en toutes circonstances. Lui expliquant ensuite ce qu'il avait prévu pour le menu, en effet, Melinda fut intriguée par ces paroles car elle se demandait tout simplement ce qui l'attendait car les options étaient multiples, comme vous vous en doutez. Ca n'était pas la première fois qu'ils allaient partager un repas ensemble après tout. Mais pour le coup, elle soulignait en rappel qu'ils étaient censés faire simple et que visiblement, il s'était donné bien trop de mal pour l'occasion mais son argumentaire la fit sourire, parce qu'elle s'attendait évidemment à une telle réponse de sa part. « C'est gentil de ta part. » déclara-t-elle face à l'attention mais s'il y avait bien une chose qu'elle avait identifié assez rapidement, c'était l'odeur si spécifique de cette fameuse tarte et un sourire se démarqua sur son visage à sa réponse. « Oh mais je n'en ai jamais douté. » se défendit-elle, amusée tout en l'observant évoluer dans la cuisine avec une telle aisance.
Le sujet de conversation changea radicalement ensuite, puisqu'il lui demandait comment c'était passé sa mission. Pas surprenant venant de sa part, il faisait toujours ça et elle se doutait qu'outre le fait de se rassurer sur sa propre sécurité, il voulait aussi en savoir plus pour se donner l'impression de conserver un lien par procuration avec le terrain à présent qu'il n'avait plus vraiment l'occasion de s'y rendre. Le connaissant, ça devait être quelque chose qui le travaillait mais là encore, sachant à qui elle avait à faire, il n'en dirait rien et ça ne serait pas elle qui irait le confronter sur le sujet, pas maintenant en tout cas. « Simple mission de surveillance, rien à signaler. C'était presque ennuyeux. » confia-t-elle alors. Oui, c'était une mission de surveillance quoi, rester des heures sans bouger à observer les faits et gestes d'une cible quand celle-ci n'a pas une vie palpitante, c'était un peu barbant, fallait l'avouer. Ils avaient connus bien plus excitants comme missions dans leurs primes années en tant qu'agents. Lorsque le repas fut fin prêt, vint le moment de passer à table et en effet, elle n'eut pas trop de mal à reconnaître ce qu'il avait concocté et tout était très bon -comme elle s'y était attendue-. Terminant son morceau de viande, elle déposa sa fourchette pour attraper son verre de vin. Ils avaient déjà plutôt bien mangé et il restait encore le dessert à venir, il était donc temps de faire une petite pause et elle allait en profiter pour amener un nouveau sujet de discussion. « Alors, ça fait quoi de ne plus être le directeur ? » Elle se doutait qu'il ne voyait pas ça comme une punition, certes il visait le poste à long terme mais il n'en restait pas moins comme dit un agent de terrain, alors cette rétrogradation ne devait pas le déranger tant que ça dans le fond. Puis ça lui évitait aussi d'évoquer un sujet bien plus épineux pour le moment. De toute façon, ils devraient en arriver là c'est vrai, maintenant qu'ils savaient leurs sentiments réciproques, mais ils pouvaient y aller doucement malgré tout et elle se doutait qu'il n'en avait pas parlé à quelqu'un depuis et comme lui voulait savoir comment s'était déroulée sa mission, elle voulait savoir comment il prenait la chose et s'assurer qu'il allait bien.
Occupé était même un faible mot. Oui, il avait fait en sorte de pouvoir cuisiner tranquillement sans être dérangé. Il avait aussi fait en sorte de ne pas tomber sur quelqu’un qu’il connaissait, pour ne pas avoir à s’expliquer. Il voyait déjà le sourire en coin de Daisy ou le regard amusé d’Ava, si elles venaient à découvrir qu’il cuisinait pour May. Il risquait d’en entendre parler pendant des années. Non, ça n’était pas exagéré. Mais cette fois-ci, ce dîner avait une signification particulière et il voulait que tout soit prêt. Parfait non, parce qu’il savait que quelque chose pouvait mal se passer. Il en avait l’habitude, mais il voulait en tout cas faire au mieux. Il avait donc réussit à cuisiner comme il le désirait et son invité était arrivée. Amusé par sa remarque, il devait en effet avouer que pour elle, la cuisine n’était pas un point fort. De son côté, il avait eu la chance d’avoir une mère qui était un vrai cordon bleu. De plus, elle lui avait dit que savoir était un véritable atout auprès des filles. Alors, vous pouvez imaginer qu’en cet instant précis, il ne pouvait que remercier sa mère. S’amusant du fait qu’il avait fait quelque chose de spécial, il sourit quand elle lui expliqua que c’était gentil de sa part. Il ne restait plus qu’à croiser les doigts sur le fait qu’elle apprécie vraiment le repas. Quand elle vint parler du dessert, il s’amusa en lui indiquant qu’elle ne devait pas s’amuser de son talent pour les desserts. La voir amusée de la sorte le fit sourire de plus belle.
L’atmosphère était détendue et ça faisait du bien. Il retrouvait cette complicité qu’ils partageaient depuis l’académie. Malgré les hauts et les bas, ils semblaient parvenir à se retrouver un peu. Mais de son côté, il voulait être certain qu’elle allait bien, d’où sa question pour savoir si sa mission du jour s’était bien passée. Mais il y avait aussi une part de lui qui voudrait revenir sur le terrain. Seulement, il n’en dirait rien. A la place il finalisait le dîner et écoutant la réponse de son amie. Hochant la tête, il savait qu’elle n’aimait pas rester immobile. Melinda était une femme d’action et elle était terriblement douée pour ça. Il pouvait donc l’imaginer soupirer à outrance pendant toute la surveillance. Mais, il ne fit que sourire à cette idée, il n’en dirait pas un mot. Se concentrant sur le repas, il finit par le servir et discuter avec la jeune femme, tout en mangeant. Finissant également ce qu’il mangeait, il écouta sa question et haussa les épaules.
Ca fait remplir moins de paperasse.
Se levant, il commença à débarrasser la table, mais il savait parfaitement qu’elle ne se contenterait pas que de cette réponse.
J’ai beaucoup de travail, mais le plus dur est de ne pas pouvoir retrouver mon équipe.
Soupirant doucement, il repensait souvent à Jemma, Daisy, Fitz et évidemment elle. C’était compliqué de ne plus faire partie d’une équipe. C’était différent, mais il y avait ce sentiment de vide qui revenait souvent et ça faisait toujours aussi mal rien que d’y penser.
Mais Maria fait du très bon travail et c’est tout ce qui compte.
Esquissant un sourire un peu triste, il prit des assiettes pour le dessert et les installa sur la table, avant de prendre la tarte et de l’amener au centre de la table. Tendant le couteau vers elle, il sourit.
A toi l’honneur.
Attendant alors qu’elle coupe des parts, il resta la fixer. Ce genre de moments devait se faire plus souvent. Oui, il ferait en sorte de prendre un moment pour pouvoir être avec elle. Cette amitié qu’ils avaient créé au fil du temps, il ne comptait pas la briser. Melinda était la personne la plus importante dans sa vie et il ferait tout ce qu’il pourrait pour remettre leur amitié en avant. Encore plus maintenant qu’ils étaient passés à une étape au-dessus.
N’en profite pas pour faire des parts plus grandes pour toi.
Un sourire en coin, il but une gorgée de son verre, amusé de la voir si concentré sur sa tâche. Il pouvait aussi reconnaître dans son regard, son envie de pouvoir manger sa part.
Si j’avais sû que tu aimais autant cette tarte je t’en aurais refait avant aujourd’hui.
Il y avait eu de fois où il avait cuisiné, mais dans le Bus, il avait plusieurs fois eu l’espace libre pour le faire. Tout comme à la base d’ailleurs. Seulement, il n’avait jamais pris le temps, mais il l’aurait fait pour elle. Posant ses coudes sur la table, il resta la regarder.
J’aurai également dû tenter ma chance bien avant.
L’avoir vu partir avec son ex-mari lui avait vraiment fait mal. Evidemment, il ne l’avait pas montré, parce que son amie méritait d’être heureuse. Il avait espéré que ça fonctionne, parce que Melinda semblait vraiment vouloir retenter quelque chose avec lui. Mais, quelque part, il était soulagé d’être celui pour qui elle ressentait tout ça.
Je crois que je n’ai jamais imaginé que ce que je ressentais pour toi pouvait être réciproque. Après tout, comment la fille la plus populaire de l’académie aurait pu être intéressée par le fanboy de Captain America ?
Il eu un léger sourire, se souvenant de certains évènements de l’académie, avant de soupirer doucement.
Je suis juste content de voir que je n’ai pas gâché ma chance.
there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Sa mère lui avait appris tout un tas de choses et comme vous pouvez l'imaginer quand on a une mère comme la sienne, cela consistait plus en des choses qui pourraient lui être utiles en tant qu'agent, pas vraiment de savoir cuisiner. Elle s'y était essayé malgré tout mais oui, sans jamais de succès. Elle ne savait pas vraiment ce qui faisait qu'elle parvenait à quasiment toujours raté ce qu'elle préparait mais voyant qu'elle n'y arrivait pas, ma foi, elle s'était résigné à laisser les autres cuisiner. C'était d'ailleurs agréable de pouvoir voir Phil faire, lui qui s'en sortait bien mieux. Et elle appréciait qu'il se soit en effet donner tant de mal pour organiser tout ça, pour elle. Ne nous voilons pas la face sur ça, c'était bel et bien ce qui était la vérité, elle se doutait qu'avec quelqu'un d'autre il ne se serait pas forcément donné autant de mal. Surtout qu'il avait préparé cette fameuse tarte à la noix de pécan, celle dont elle lui avait parlé et bien sûr, elle en avait profité pour le taquiner un peu sur le sujet mais il fallait bien dire qu'il l'avait cherché. Il savait bien qu'elle était gourmande et qu'elle avait donc un penchant pour le sucré. C'est vrai qu'à les voir ainsi, on pouvait presque se dire qu'on venait d'effectué un saut dans le temps puisqu'ils s'approchaient à nouveau de cette complicité qui avait été la leur des années plus tôt. Au temps de l'Académie et de leurs premières années au sein du S.H.I.E.L.D. en tant qu'agents. Elle se laissa aller quelques secondes à repenser à cette époque là. De tout ce qu'elle avait pu s'imaginer avoir à gérer en intégrant l'agence, clairement elle n'avait pas vraiment pu imaginer qu'il y aurait un jour quelque chose d'aussi énorme que l'attaque de New-York, ou encore les Krees et j'en passe. Mais c'était aussi une des raisons pour lesquelles elle aimait son métier, on ne s'ennuyait jamais et chaque jour pouvait être différent. Ce qu'elle n'aurait jamais pu avoir dans un autre job même si elle aurait pu tout aussi bien avoir un parcours similaire au sein de la C.I.A. comme l'aurait sûrement souhaité sa mère.
En parlant de sa journée justement, elle lui confia que tout c'était bien passé, une simple mission de surveillance. Pas forcément celles qu'elle préférait c'est vrai mais elle n'avait pas pour autant soupirer à tout bout de champ. Ça faisait aussi partie de leur travail et en l'occurrence, parfois elle ne disait pas non à un peu de calme lorsqu'elle était sur le terrain. Oui elle était une femme d'action, on ne reviendrait pas là-dessus, le surnom qu'elle s'était vu attribué n'était pas sortit de nul part rappelons-le mais depuis son retour, elle prenait son temps pour se remettre dans le bain et surtout se rétablir de la blessure qu'elle devait attribuer à Ward. Elle aurait vraiment beaucoup de plaisir à le voir disparaître pour de bon celui-là un jour. Mais pas question pour elle de ne serait-ce que penser à cette ordure ce soir et elle se concentrait plutôt sur celui qui lui faisait face. Se doutant qu'il avait quand même du avoir un peu de mal à céder son siège de directeur à Maria, même s'il ne l'avait occupé que brièvement, elle se doutait que mine de rien, cela devait le travailler mais elle se doutait surtout que quelque chose d'autre le travaillait. Elle le connaissait trop pour se laisser berner par la réponse qu'il venait de lui offrir. Moins de paperasse, oui c'était déjà pas mal mais elle doutait que ça soit vraiment une consolation pour lui et lorsqu'il ajouta qu'il aurait préféré retrouvé son équipe, elle hoche brièvement la tête, comprenant où il voulait en venir. Ils avaient en effet très vite formé une petite famille au cours des mois passés ensemble dans le Bus et elle-même s'était surprise à s'attacher autant à cette petite bande. Ça lui faisait aussi mal de les voir tous séparés mais ça ne l'empêchait pas de garder un oeil sur tout le monde, même à distance. « Je te comprends mais ça n'est pas comme si tu ne pouvais pas aller les voir de temps à autres. » Ils étaient encore là, même s'ils ne formaient plus une équipe, il pouvait leur rendre visite, c'était mieux que de ne plus les avoir du tout, enfin c'est ainsi qu'elle se consolait elle-même de la situation.
« Fury l'a formé à assumer ce poste là depuis le premier jour. » fit-elle remarquer avec un léger amusement dans la voix, histoire de lui faire oublier toutes ces contrariétés et elle l'observa revenir à la table avec les assiettes, s'en allant chercher la tarte ensuite. Fronçant les sourcils sur le coup de la surprise lorsqu'il lui tendit le couteau pour couper cette dernière, elle lui pris le couteau des mains et tourna la tarte pour pouvoir la couper plus facilement. C'était presque comme s'ils étaient deux versions "normales" d'eux-mêmes, des gens simples et non des agents qui devaient gérer des crises que la plupart de leurs concitoyens n'imaginaient même pas. C'était un peu étrange mais ça n'était pas une sensation si mauvaise dans le fond. Un peu de légèreté pour oublier la folie qui régnait dehors. Grimaçant d'air air faussement vexé lorsqu'il lança une pique sur le fait qu'elle ne devait pas se faire une part plus grande pour elle, Melinda découpait donc deux parts, les plus égales possibles même si pour le coup, vu sa réflexion elle avait bien envie de se tailler un part plus grosse, juste pour le principe -et accessoirement parce que cette tarte avait l'air absolument délicieuse-. « Je devrais le faire justement parce que tu m'en fais la réflexion. Mais je vais me montrer raisonnable. » déclara-t-elle, avant de sourire à ce qu'il dit ensuite. « Et te donner un point de pression contre moi ? Je croyais que tu me connaissais mieux que ça. » argua-t-elle, plaisantant bien sûr sur le sujet même si elle n'aurait clairement pas dit non à ce vile chantage.
Soulevant la première part précautionneusement avec le couteau pour la déposer dans l'assiette devant elle, May releva son regard vers lui quand il repris la parole. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il lui fasse part d'une telle chose si spontanément. Surtout qu'on savait bien qu'elle n'était pas la plus à l'aise lorsqu'il s'agissait de parler de ce qu'elle ressentait mais c'était bien là le but de tout ça, pas vrai ? De mettre les choses à plat et de parler pour pouvoir se donner une chance alors elle devrait bien s'y plier. « Je n'étais pas la fille la plus populaire, ça c'est ce que toi tu pensais. Et cet aspect là n'est qu'une partie de toi, c'est l'ensemble qui m'attirait. » se vit-elle forcée de le corriger. Non, elle n'était pas la plus populaire, simplement celle dont on parlait parce qu'elle avait surpris tout le monde une fois ses talents pour le combat révélés. « Et puis tu ne peux pas vraiment l'avoir gâchée, puisque tu ne l'as pas vraiment eue jusqu'ici. » contra-t-elle avec un léger sourire. Bah oui, ils n'avaient jamais rien tentés, donc techniquement, sa chance il l'avait toujours eue. Prenant sa cuiller et découpant un bout de sa part, elle porta cette dernière à sa bouche, se laissant ces quelques secondes de silence pour réfléchir. « Je sais que la logique voudrait qu'on y aille doucement, parce que tout ça est nouveau pour nous...mais en même temps ça ne l'est pas. » déclara-t-elle alors et poursuivit en le voyant affiché un air interrogateur. « Ce que je veux dire par là c'est qu'on se connaît depuis trente ans, on sait déjà tout l'un de l'autre même les parts les plus sombres, ça n'est pas comme si on venait de se rencontrer. » poursuivit-elle avant de le regarder à nouveau dans les yeux. « Et soyons réalistes, avec ce qu'on fait, on ne peut pas savoir si on sera encore là tous les deux dans un an voir moins. On a déjà assez attendus et connus de péripéties dans nos vies pour avoir le droit de penser à nous maintenant, tu crois pas ? »
La cuisine était le domaine qu’il partageait avec sa mère à l’époque. C’était elle qui lui avait appris un tas de choses. Il avait gardé certaines façons de faire, des coups de main et des façons de tenir les ustensiles de cuisine. Tout cela, c’était Julie qui le lui avait appris et il ne pourrait jamais assez la remercier. Donc, oui il s’était donné du mal. Non seulement pour avoir un repas qui serait bon, mais parce qu’il le faisait pour Melinda. Avec tout ce qui s’était passé ces derniers temps, il voulait pouvoir être tranquille avec elle, autour d’un bon repas. Evidemment, ça rappelait le passé et il s’amusa de certaines paroles, avant de reprendre pied dans la réalité. Parlant de sa journée à elle, il aurait dû s’attendre à ce qu’elle vienne lui demander comment ça allait pour lui également. Il pouvait évidemment mentir ou faire en sorte de tourner autour du pot, mais il n’avait pas n’importe qui en face de lui. Il s’agissait de sa meilleure amie depuis des années. Elle le connaissait assez pour savoir quand il mentait. Donc, il commença par quelque chose de global sur le fait que ça lui faisait moins de paperasse à remplir. C’était vrai, mais ça n’était pas tout et il enchaîna donc avec le fait qu’il avait ce manque de ne pas pouvoir retrouver l’équipe. Simmons lui avait demandé quelques mois auparavant s’il comptait recréer l’équipe. A ce moment là, il lui avait dit que ça n’était pas le cas. Personne au sein du S.H.I.E.L.D. n’avait besoin de l’équipe comme à l’époque. Maria ne lui en avait pas parlé non plus. Donc, pas d’équipe en vue. Mais aux paroles de Melinda, il soupira doucement.
Fitz m’en veut et ne me parle pas. Simmons travail toujours chez Stark et Daisy a sa propre équipe donc beaucoup moins de temps. Je ne vais pas aller les ennuyer dès que je deviens nostalgique.
Haussant les épaules, il savait que les filles seraient sans doute contentes de le voir, mais il ne voulait vraiment pas devenir un poids non plus. Enchaînant sur le fait que Maria faisait du très bon travail en tant que directrice, il hocha la tête à la réponse de son amie. Oui, Fury avait fait en sorte qu’elle devienne un jour celle qui dirigerait l’agence. Préférant se concentrer sur le repas, il finit par amener le dessert à table et lui laissa le plaisir de couper des parts pour la tarte. Il prit alors le temps de la regarder et de songer à tout ce qui s’était passé entre eux dernièrement, mais surtout la dernière conversation en date sur leurs sentiments. En revenant à la réalité, il lui fit une remarque sur le fait qu’elle ne devait pas en profiter pour faire un part plus grande pour elle. Oui, il revenait encore sur son côté gourmande.
Tu n’es pas raisonnable quand on parle nourriture.
Un sourire aux lèvres, il vint ajouter qu’il lui aurait fait cette tarte plus tôt s’il avait sû qu’elle l’aimait autant et il eu un léger rire à sa réponse.
Alors je me faire une joie de garder ce point de pression en mémoire désormais.
Gardant son air amusé, il ne pû cependant s’empêcher de parler plusieurs sérieusement par la suite. Parlant du fait qu’il aurait dû tenter sa chance avant, il continua sur le fait qu’il n’avait jamais imaginé qu’elle pouvait ressentir la même chose pour lui. Après tout, ils étaient totalement opposés à l’époque, encore un peu aujourd’hui d’ailleurs. Mais, il ne s’était clairement pas attendu à ce genre de réponse.
Tu étais attirée par l’ensemble ? Mais tu étais populaire Melinda, avec tous tes amis et la première à faire les blagues et pièges que personne n’osait faire.
Combien de fois il avait vu des cadets se retrouver en petites tenues dans les couloirs de l’académie, ou certains en robes. Encore, ça, ça n’était rien à côté de certaines blagues qu’elle avait pû faire et il en savait quelque chose, vu qu’il y avait eu le droit également. Esquissant un sourire quand elle expliqua qu’il n’avait pas pû gâcher sa chance parce qu’il n’en avait pas encore eu, il devait avouer qu’il était content d’en avoir une maintenant. La regardant manger un morceau de la part qu’elle s’était servie, il ne dit rien avant de l’écouter reprendre la parole. Attentif, il devait malgré tout avouer qu’il n’était pas sûr de suivre. En effet aller doucement était logique, mais ça faisait des années qu’ils se connaissaient. Plissant les yeux, il attendit d’en savoir plus. Hochant la tête à la suite de ses paroles, ils connaissaient en effet un grand nombre de choses sur l’autre. Mais, il avait besoin d’être certain de comprendre ce qu’elle voulait dire exactement.
Je comprend parfaitement ta logique, mais pas la finalité de ton raisonnement.
Posant ses coudes sur la table, il fixa la jeune femme, prêt à parler de tout ça.
On se connaît en effet depuis trente ans et on sait un tas de choses sur l’autre. Mais que veux-tu dire par ne plus attendre ?
C’était surtout ça qu’il voulait comprendre. Il avait besoin qu’elle soit plus explicite sur ce point. Phil espérait aussi qu’elle accepterait d’en dire plus et que ça n’était pas une question qui la ferait se renfermer.
Oh et je pourrai peut-être réfléchir mieux si tu me servais aussi et que tu ne gardais pas tout pour toi.
Amusé, il esquissa un sourire. Madame s’était servie, mais n’en avait rien fait pour lui, ce qui n’était pas particulièrement poli, mais il en profitait pour l’ennuyer sur le sujet.
there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Aurait-elle aimer apprendre ce genre de choses avec sa mère ? Peut-être, si cette dernière aurait été plus comme celle de Coulson mais ça n'était pas le cas et puis elle ne pouvait pas non plus exceller partout. La cuisine ne l'aiderait pas à sauver sa peau sur le terrain après tout. C'était cependant agréable oui, de le voir s'activer ainsi, cela ramenant forcément des souvenirs d'un temps plus simple -en comparaison à l'actuel évidemment- mais en effet, la réalité ne tarda pas à les rattraper et après avoir énoncé le bref compte-rendu de sa journée, elle retournait la question au directeur adjoint. Melinda se doutait bien que sa réponse cachait plus que ce qu'il n'y paraissait car s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait voir au-delà de ce qu'il affirmait, c'était elle et il ne tarda pas à lui confier ce qui lui pesait. L'équipe lui manquait à elle aussi, vraiment -elle l'avait confié à demi-mot à Daisy d'ailleurs- mais pour le moment, le destin voulait qu'ils soient chacun de leur côté, ce qui ne les empêchaient pas de pouvoir se voir. Ce qu'elle fit remarquer à Coulson mais ce dernier ne semblait pas vraiment réceptif à l'idée avec ce qu'il lui offrit en réponse. Bon, pour Fitz, elle pouvait comprendre, Jemma, elle se doutait que quelque chose troublait la jeune femme sans savoir quoi pour le moment -elle avait prévu une visite sous peu- quant à Daisy, elle se doutait qu'il devait être partagé entre fierté de la voir mener sa propre équipe à bien et le manque de la voir comme auparavant, celle qu'il considérait comme sa propre fille. Mais elle fit une légère moue sceptique lorsqu'il ajouta sa dernière remarque. « Tu ne les ennuie pas, c'est plutôt une excuse que tu te donnes pour te dire que c'est mieux de ne pas aller les voir que d'admettre tout simplement qu'ils te manquent. » Elle ne disait pas ça pour lui faire la morale, mais elle savait bien comment il fonctionnait et elle voulait lui faire comprendre qu'il était en droit de regretter cette époque là sans avoir à s'en sentir coupable pour autant. Surtout avec ce qu'ils avaient vécus tous ensemble.
Maria était à la tête de l'agence, poste auquel elle avait en effet été plus ou moins entraînée depuis toutes ces années par Fury en étant son bras droit et de ce qu'elle pouvait en dire, en effet, elle faisait du bon travail. Surtout étant donné le contexte habituel et sachant à quel point elle abhorait les discussions politiques. Le sujet de conversation changea pour quelque chose de bien plus léger lorsque le dessert fit son entrée sur la table et qu'elle se vit confier la mission de découper ce dernier. Évidemment elle n'allait pas laisser passer le commentaire qu'il lui fit, arguant qu'elle allait se montrer tout à fait raisonnable, ce qu'il contesta une fois de plus . « Faux, tout dépend de quoi on parle comme nourriture. » se défendit-elle avant d'admettre qu'il avait là un point de pression sur elle et elle ne lui offrit qu'un léger sourire en coin amusé pour toute réponse à sa remarque. Ce fut à nouveau un ton plus sérieux qui pris place lorsque Phil évoqua le fait qu'il aurait du se lancer plus tôt, lui parler de ce qu'il ressentait tout en avançant un point qu'elle s'était empressée de corriger. Populaire. S'il y a bien un mot qu'elle n'aurait jamais employé pour décrire sa personne c'était bien celui-là. Pas dans sa signification large en tout cas. Elle avait quelques amis c'est vrai et elle avait fait parler d'elle au-dela de ses qualités de combattante en s'avérant être une fine stratège en matière de blagues et pièges à l'époque mais non, elle n'était pas populaire. « Oui, je ne sais pas pourquoi ça te surprends tellement. Ça n'est pas juste un aspect de ta personne qui m'a attiré mais le tout. Quand on aime quelqu'un, on l'aime entier, avec ses qualités et ses défauts. » argua-t-elle avant lui dire qu'en effet, il ne pouvait pas vraiment avoir gâché sa chance puisqu'ils n'en avaient pas eu une jusqu'à présent.
Goûtant enfin à la délicieuse tarte, elle réfléchit un instant, profitant de ce moment pour tenter de formuler au mieux ce qui lui trottait dans l'esprit. Depuis leur conversation dans l'entrepôt, c'était en effet quelque chose qui tournait en boucle dans un coin de sa tête et il fallait que ça sorte à présent. Elle tenta donc de formuler ça au mieux, parler de ce qu'elle ressentait n'étant pas spécialement son fort. Message à moitié passé visiblement. Il faut dire qu'elle était restée assez vague dans sa formulation mais dans le but de voir sa réaction surtout. Elle allait tenter de mieux s'expliquer quand il repris la parole pour lui faire remarquer qu'il pourrait sans doute mieux réfléchir si lui aussi pouvait manger de la tarte puisqu'elle ne l'avait toujours pas servi. « Je devrais tout garder pour moi pour la peine. » rétorqua-t-elle en haussant un sourcil qui se voulait véhément mais elle coupa une autre part et vint la mettre dans son assiette. Reposant le couteau, elle pris un autre bout, savourant le tout avant de relever son regard vers lui pour lui offrir la réponse qu'il attendait. « Ce que j'essaie de dire c'est qu'on a déjà perdu assez de temps comme ça pour ne pas en perdre encore à attendre de mieux se connaitre comme le ferait deux inconnus. Que je veux pouvoir enfin profiter de pouvoir être avec toi. » Retournant son attention sur sa part de tarte qu'elle tritura un instant avec sa cuiller, elle inspira pour tenter de garder la face. Pourquoi est-ce que ce genre de choses étaient si difficile bon sang. Une autre raison pour laquelle elle était en un sens satisfaire qu'on ne vienne pas vers elle pour se confier, sachant qu'elle ne parlait pas et ne se confiait pour ainsi dire jamais. « Être ensemble tout simplement. » ajouta-t-elle, se sentant idiote de ne même pas pouvoir formuler ça de façon claire alors que ça l'était pourtant dans sa tête et dans son coeur. Prenant un autre morceau, elle porta la cuiller à sa bouche et se mua dans un silence gêné.
Chaque membre de l’équipe faisait sa vie et il pensait vraiment qu’ils les ennuyaient plus qu’autre chose. Fitz était énervé après lui et les filles avaient des emplois qui prenaient du temps. Donc, il ne voulait pas déranger et aux paroles de Melinda, il soupira doucement.
Je ne peux pas me permettre de penser comme ça. Je ne peux pas avouer qu’ils me manquent, parce que dans ce cas, je ne serai plus concentré sur mon travail.
A nouveau il se cachait derrière un prétexte, mais c’était plus facile à faire que de laisser ses émotions prendre le dessus. Il l’avait fait par le passé et ça n’avait jamais été une bonne chose. Donc, il se devait de mettre des œillères pour parvenir à faire son travail avec efficacité. Mais il apprécia le changement de ton. Aller vers l’humour était plus agréable. Du coup, il s’amusa en l’embêtant gentiment quand il parla de nourriture. Mais à la remarque de la jeune femme, il leva les mains en signe de défense.
Oui tu as raison.
Il pouvait bien reconnaître qu’il avait tort sur ce coup là. Il y avait des exceptions dans ce qu’elle mangeait et elle faisait savoir quand elle n’aimait pas. Seulement, l’amusement repartit quand il vint avouer qu’il était content de ne pas avoir perdu sa chance face à elle. Mais, selon elle, il n’avait jamais eu de chance, vu que rien ne s’était passé. Ce qui était vrai dans un sens, mais il était surtout soulagé de savoir qu’aujourd’hui il avait une vraie chance de pouvoir se rapprocher de la jeune femme à un autre niveau. Seulement, il fut surpris quand elle vint lui expliquer que ça n’était pas qu’une seule chose qui lui plaisait chez lui, mais bien un ensemble. Il voulait en savoir plus, mais il ne pû s’empêcher d’ajouter le fait que pour lui, elle avait été populaire à l’époque de l’académie. Melinda ne semblait pas d’accord et il fut donc attentif à sa réponse, avant de hausser les sourcils de surprise. Avait-il bien entendu ?
Tu … tu m’aimes ?
Ce fut difficile de retenir son sourire et il n’y parvint pas du tout d’ailleurs. Il venait d’occulter le reste de tout ce qu’elle venait de dire et il n’avait retenu que le fait qu’elle avait utilisé le mot aimer. Mais peut-être qu’il se faisait des idées et qu’elle ne parlait là que d’amitié. Par la suite, il devait avouer qu’il était quelque peu confus. Il avait besoin de précision. Oui, ils étaient amis depuis très longtemps, mais il ne comprenait pas la partie ou elle voulait un peu plus vite. Il avait vraiment besoin de précision et il attendit donc, avant de lui faire remarquer qu’elle s’était servie une part de gâteau mais que lui attendait toujours. Esquissant un sourire amusé à sa réflexion, il apprécia quand elle lui servie une part et il la remercia d’un hochement de tête. Tout en mangeant, il écouta donc les explications de son amie. Il fit en sorte de ne rien manquer pour être certain d’avoir tout compris. Elle voulait en profiter pour être enfin ensemble, ce qu’il comprenait et qu’il voulait aussi de son côté. C’était une très bonne chose à ses yeux, mais en la voyant triturer son morceau de gâteau, il fronça les sourcils. Quelque chose clochait, mais il attendit patiemment qu’elle le dise par elle-même. Il savait que s’il la poussait à parler, elle ne dirait pas toute la vérité. Il continua donc de manger, attendant qu’elle reprenne la parole. A ces quelques mots, il posa sa cuillère et tendit la main pour prendre la sienne.
Regarde-moi.
Son ton était autoritaire, mais quand elle leva les yeux, il esquissa un sourire et serra sa main dans la sienne.
Je veux exactement la même chose. Je veux qu’on soit ensemble, je veux qu’on puisse profiter de tous les moments que l’on aura ensemble.
Il regarda leurs mains liées et il la lâcha doucement. Quel idiot il faisait.
Pardon.
Il savait pourtant qu’elle n’aimait pas ce genre de contact depuis Barhain. Mais ça avait été plus fort que lui c’était la seule façon qu’il avait trouvé pour qu’elle le regarde. Cependant, il garda son sourire en coin.
Avec quoi voudrais-tu profiter ? Un tour en voiture avec Lola ? Aller regarder un film dans ta chambre ?
Haussant les épaules, il était prêt à proposer autre chose si son cerveau arrivait de penser au fait qu’elle acceptait d’être avec lui aujourd’hui.
there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Elle comprenait son raisonnement, sans doute mieux que pas mal de monde mais sachant aussi comment lui fonctionnait, elle savait qu'il continuerait à ressasser tout ça malgré tout. « Mais tant que tu ne feras pas quelque chose pour ça tu continueras d'y penser et ton travail en sera impacté quoi qu'il arrive. » se contenta-t-elle de simplement lui faire remarquer afin qu'il réfléchisse à tout ça de son côté. Elle ne le forcerait pas à aller les voir ou leur parler mais elle savait d'avance comment tout ça finirait s'il gardait ça pour lui trop longtemps. Elle garderait un oeil sur la situation et aviserait d'intervenir si celle-ci devenait véritablement trop complexe, tout comme elle pourrait aussi aller tâter le terrain avant, juste en prévention. Laissant de côté le sujet puisqu'il ne semblait pas vouloir s'étendre sur ce dernier, elle avait adopté un autre ton c'est vrai mais cela ne l'empêchait pas de rester un minimum sérieuse face aux accusations du directeur adjoint. Jamais elle n'hésitait à dire ce qu'elle n'aimait pas et même si elle était gourmande, elle n'avait que peu de plats qu'elle aimait vraiment plus que d'autres, d'où sa correction. Un bref sourire se plaça sur son visage en le voyant se mettre dans une telle posture de défense et la discussion redevint un peu plus sérieuse lorsqu'il fut question de parler de tout ce qu'ils s'étaient dit il y a quelques jours auparavant. Cependant elle montrait son désaccord sur le fait d'être populaire, elle n'était certes pas encore dotée de cette réputation de reine des glaces mais elle n'avait pas pour autant été la plus sociable des recrues à l'époque mais on lui reconnaissait des talents pour certaines choses, incluant bien sûr le combat et l'art de monter des farces que personne jusqu'à lors n'avait même oser réaliser au sein de l'Académie.
Melinda avait aussi expliquer qu'en effet, il n'y avait pas qu'une seule chose qui l'avait attirée vers lui comme lui semblait le penser et elle n'avait pas véritablement réaliser qu'elle avait formulé ça de cette façon, relevant son regard vers l'autre agent quand celui-ci repris ses paroles en affichant un tel sourire. « Oui, au départ ça n'était sans doute pas au même degré mais oui. » rétorqua-t-elle sans redire pour autant ces mots là, elle ne voulait pas les dire de façon si désinvolte. Bien sûr qu'elle l'aimait. Comme elle venait de le dire, au départ ça n'était sans doute que de l'amitié mais c'était devenu plus assez rapidement même si elle n'avait jamais réellement dit ça comme ça. Quand on sait tout ce qu'ils avaient traversés ensemble, quoi qu'il arrive il y avait bel et bien de l'amour là, quelle qu'en soit la forme. Vint alors le temps de s'expliquer un peu plus sur ce qu'elle avait évoqué un peu plus tôt. Ce qui n'était pas la chose la plus facile à faire pour elle même si elle savait parfaitement ce qu'elle voulait dire. A ses yeux, ils étaient en droit de passer outre toute cette phase d'apprivoisement qu'un couple doit avoir avant de pouvoir passer à un stade supérieur -en opposition bien entendu de ceux qui brûlaient les étapes ou ne cherchaient qu'une relation charnelle-. Tentant de garder un minimum de contenance malgré la conversation qu'ils avaient, elle parvenait à conserver du répondant face à lui lorsqu'il lui fit remarqué qu'il n'était toujours pas servi et elle finit par tout simplement dire qu'elle voulait juste qu'ils puissent être ensemble même si elle ne l'avait pas forcément dit comme elle l'aurait voulu.
Relevant la tête, surprise à la fois par le ton employé et surtout par le contact de sa main contre la sienne. Le geste n'était pas anodin car il est vrai que depuis des années, depuis ce qui c'était passé là-bas, le contact physique n'était pas vraiment quelque chose de naturel pour elle -ce qui allait évidemment de paire avec cette image de femme froide qu'elle avait hérité depuis- mais étrangement, elle était rassurée de pouvoir se raccrocher à ça. Lui ne se confiant pas si ce n'est à elle et Melinda n'acceptait pas de contact si ce n'est le sien... Preuve supplémentaire -s'il y en avait encore besoin à ce stade- qu'il y avait un lien indescriptible entre eux. Mais elle n'eut pas le temps de réagir à ce qu'il venait de dire ou faire avant qu'il ne reitre sa main, probablement parce qu'il pensait que ça la gênait, son regard s'étant porté sur leurs mains quelques secondes. Un simple fin sourire et un hochement de tête furent sa façon de lui faire comprendre qu'il n'avait pas à s'excuser pour ça. Un rire perça même les bords de ses lèvres avec ce qu'il ajouta ensuite. Parfois elle s'étonnait encore de voir à quel point parfois il pouvait réussir à la faire sourire avec de telles paroles. « Commencer par pouvoir apprécier cette tarte jusqu'au bout serait déjà un bon début. » répondit-elle en haussant un sourcil, volontiers taquine pour le coup avant de tendre la main pour venir retrouver la sienne. « Mais au pire on peut en prendre une autre part devant un film dans ma chambre, si ça te convient. » continua-t-elle en le dévisageant, son pouce se déplaçant sur le dessus sa main machinalement.
Hochant légèrement la tête à ses paroles, il savait qu’elle avait raison. Après tout, elle le connaissait assez pour savoir comment il raisonnait. Seulement, il ne voulait pas non plus se laisser aller à de telles pensées. Il risquait de vraiment aller mal et ça n’était pas le moment. Le ton fut un peu plus léger par la suite, avant de redevenir sérieux. Cette soirée était censée être là pour que l’un comme l’autre puissent se détendre, mais apparemment, il fallait parler sérieusement. En même temps, il savait qu’il fallait passer par là, mais les propos de la jeune femme le percutèrent de plein fouet. Surtout un terme en particulier et il voulait savoir s’il avait bien entendu. L’écoutant répondre, il garda son sourire. D’accord, ça n’était pas une déclaration d’amour, mais c’était quand même important pour lui. De plus, c’était la même chose de son côté. Au début c’était de l’amitié avant que ça se transforme, mais il ne l’avait jamais dit non plus. C’était des sentiments qu’il avait gardé pour lui si longtemps qu’il voulait bien faire les choses. Il ne voulait pas le dire trop tôt, mais il ne voulait pas non plus le dire n’importe quand. Donc, il attendrait et ferait en sorte de trouver le bon moment. Puis, en ayant demandé des précisions sur ce que la jeune femme voulait dire, il fut attentif, comprenant donc qu’en effet ça faisait longtemps qu’ils se connaissaient et qu’ils pouvaient passer certaines étapes. Phillip vit que son amie avait du mal à s’exprimer comme elle le voulait vraiment. Alors, il serra la main de la jeune femme dans la sienne, lui expliquant qu’il ressentait et pensait la même chose. Cependant, il se rendit compte de son geste et il lâcha sa main, se rendant compte qu’il n’aurait jamais du faire ça. Il savait pourtant ce que ce genre de contact amenait comme souvenirs chez elle et comme un idiot il avait du tout ramener à la surface. Alors, il changea de sujet, mais il fut surprit par son rire. C’était un son qu’il n’avait pas entendu depuis très longtemps et il resta la fixer, esquissant un sourire, avant de hocher la tête à ses paroles.
C’est vrai que tu voulais la manger.
Voyant la jeune femme venir prendre sa main, il les regarda ensemble, avant de lever la tête. Cette proposition, plus la façon dont son pouce caressait sa main le rendit nerveux. Il devait se reprendre et vite. Se raclant la gorge, il hocha à nouveau la tête.
On peut oui et on peut aussi amener le reste de la tarte dans ta chambre. Après tout, tu sembles l’apprécier, donc autant que ça soit toi qui la mange.
De son côté, il risquait de refuser que qui ce soit d’autre qu’elle mange la tarte, donc pourquoi pas la prendre avec eux.
Je vais juste devoir ranger un peu ici avant.
Retirant doucement sa main de la sienne, il se leva pour commencer à faire la vaisselle. Ca lui permit de prendre le temps de souffler. Il savait qu’elle était toujours derrière lui, mais il avait besoin de ces quelques minutes pour faire la vaisselle et ranger pour se calmer et ensuite, il se retourna vers la jeune femme.
C’est bon.
Esquissant un sourire, il prit les couverts, laissant Melinda prendre le plat avec la tarte pour se rendre à sa chambre. Suivant la jeune femme, il n’arrêtait pas de réfléchir à toute vitesse, avant d’entrer enfin dans sa chambre.
Où me veux-tu ?
Se rendant compte de ce qu’il venait de dire, il se reprit.
Enfin je veux dire, où veux-tu que je mette les couverts pour qu’on mange en regardant le film.
Oh c’est pas vrai, il n’arrêtait pas de parler encore et encore. Alors, il arrêta et resta simplement la fixer.
there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Son intention n'était nullement de le mettre mal à l'aise ou de le faire culpabiliser par rapport à tout ça mais comme dit, sachant comment Phil pensait et se comportait, elle savait aussi ce qui allait arriver s'il ne tentait pas au moins de faire un geste vers les anciens membres de leur équipe même si au final cela devait s'avérer être un échec. Le temps finirait par faire son oeuvre, c'est ce qu'il fallait se dire et plus il attendrait plus le problème empirerait mais elle ne serait pas celle à lui forcer la main. Tout ça devait venir de lui pour que ça fonctionne après tout. Mais en cas de besoin, elle serait là pour prendre les devants si la situation devenait véritablement trop problématique. Laissant ce sujet là de côté, il y eut des moments plus légers c'est vrai et c'était une bonne chose, c'était agréable de voir qu'ils pouvaient encore adopter ce ton là entre eux, réminiscences d'une vie à présent bien loin derrière eux. Cette soirée était avant tout là pour qu'ils puissent retrouvés tout ça, ces automatismes qu'ils avaient pu avoir fut une époque, quelque chose de simple comme il avait été convenu mais plus la conversation se faisait et plus il devenait évident qu'il fallait aussi mettre certaines choses au clair entre eux et cela ne pouvait pas se faire sr le ton de la rigolade. C'était de leur sentiments qu'ils parlaient là, ceux enfouis depuis des années et qui avaient forcément finit par laisser des traces à force d'être retenus si longtemps. Et ça n'était pas facile d'en parler, même si elle était en confiance.
Cela se vérifiait d'ailleurs avec la réaction que le directeur adjoint avait eut face à l'un des mot qu'elle avait prononcé. C'est sûr que pour le coup, il y avait de quoi tiquer mais c'était pour ainsi dire qu'une façon de parler ici car il était évident qu'elle l'aimait malgré tout. Mais pas de déclaration directe pour le moment. Elle ne voulait certainement pas prononcer ces quelques mots de cette façon, dans cet endroit et dans ses circonstances là. Surtout après avoir attendu tant d'années en espérant pouvoir le faire un jour. C'était en tant qu'ami qu'elle avait commencé à l'apprécier, une forme d'amour mais ce dernier avait pris une autre signification lorsqu'elle s'était rendue compte qu'elle éprouvait plus que de l'amitié pour lui et dans le fond, à toujours être à ses côtés toutes ces années, elle lui avait déjà un peu dit. Même si c'était sans doute interprété d'une autre façon. Puis vint le temps de donner des précisions sur ce qu'elle avait tenté de dire un peu plus tôt. Pour Melinda, trouver les mots justes pour exprimer exactement le fond de sa pensée, ça n'était pas la chose la plus facile qui soit. Elle préférait largement affronter une demi-douzaine de types baraqués que cet exercice là. Une chose que lui avait fait remarqué Andrew parfois aussi d'ailleurs. Forcément, quand on a épousé un psy... Au moins cette fois-ci elle avait l'air de s'être mieux fait comprendre et elle était rassurée de savoir qu'il partageait son point de vue sur la question. Au point de se permettre de rire franchement à sa tentative de changement de sujet. Depuis quand n'avait-elle pas rit comme ça ? Un bon bail pour sûr mais ça faisait du bien de voir qu'elle le pouvait encore. Enfin, c'était quand même plus facile quand il était dans les parages pour se faire, on le notera bien.
Petit trait d'humour de sa part pour continuer sur la lancée et elle vint retrouver sa main, celle-là même qu'il avait retirer juste avant de peur sans doute de l'avoir mise mal à l'aise, elle qui rechignait au contact physique habituellement. Sa proposition était validée, non sans semblait-il provoquer un peu de nervosité chez lui mais elle n'en dit rien. « Tu pourras en prendre encore un bout si tu veux. » rétorqua-t-elle avant de simplement hocher la tête quand il dit qu'il voulait ranger un peu la cuisine avant d'y aller, signifiant qu'elle patienterait sagement jusqu'à ce qu'il en ai fini. Lorsqu'il lui dit que tout était en ordre, elle saisit le plat où se trouvait la tarte et ils se mirent en chemin, prenant la direction de ses quartiers dans un relatif silence. Il y eu bien quelques regards interrogatifs de la part des quelques rares agents dans les couloirs à cette heure mais elle les ignora tout simplement, son esprit plus occupé à tenter de savoir quelle conduite adopter à présent que tout ceci devenait concret. Franchissant la porte à sa suite, elle tenait toujours le gâteau lorsqu'elle refermait cette dernière, riant un peu en l'entendant reprendre la parole. Se retournant pour lui faire face, elle haussa un sourcil qui lui fit sans doute réaliser que ces dernières paroles pouvaient prêter à confusion et elle sourit, amusée, lorsqu'il se corrigea juste après. « Tu peux les mettre sur la table de nuit, c'est le plus pratique et puis comme ça tu seras déjà dans mon lit, on gagnera du temps pour la suite. » Ok, là c'était elle qui venait de parler sans réfléchir car on pouvait clairement comprendre tout autre chose avec ce qu'elle venait de dire. « Pas que ça soit une invitation, mais vu que je n'ai pas de canapé ici, pour regarder le film c'est là qu'on sera le mieux. » prit-elle la peine de corriger à son tour. « Sauf si... » dit-elle en se retournant vers lui, pas vraiment certaine de ce qu'elle venait de faire en laissant ainsi sa phrase en suspens.
Les sourires et l’amusement qui s’étaient installés entre eux étaient agréables. Phillip pouvait souffler un peu et retrouver son amie de toujours. Parce qu’en y réfléchissant, elle était l’amie qui était à ses côtés depuis le plus longtemps. Il avait revu, par hasard, des copains de lycée ou même d’enfance, mais Melinda était clairement celle en qui il avait une confiance aveugle et la seule pour laquelle il serait prêt à tout. Donc ces quelques minutes furent bénéfiques, avant de devoir reprendre son sérieux. Coulson savait qu’il y avait des choses importantes à mettre à plat et c’est ce qu’il fit. D’abord surpris par les propos de la jeune femme, il devait malgré tout avouer que c’était totalement réciproque. Des sentiments enfouis en eux depuis si longtemps qu’aujourd’hui les avouer semblait presque encore plus dur. Enfin, pour Phil, parce qu’il voulait, comme toujours, faire les choses bien. Son côté perfectionniste qui sortait à ce moment là. Pour lui c’était important et il se doutait que ça l’était pour elle également. D’ailleurs, elle avait du mal à dire vraiment ce qu’elle voulait, mais il comprenait et il le lui indiqua. Oui, il comprenait parfaitement maintenant et il devait avouer qu’il voulait lui aussi avancer. Laisser le passé derrière lui et juste être avec elle. Cependant, il se disait qu’il avait mal fait en touchant sa main. Il se traita d’idiot mentalement, mais fut surpris quand elle reprit sa main. Avant, il fut surpris par son rire, mais apprécia de l’entendre à nouveau. Appréciant le contact entre leurs mains, il fut malgré tout perturbé par les propos de l’agent. Elle proposait d’aller continuer de manger dans sa chambre. Chose qui en temps normal n’aurait posé aucun problème. Mais cette fois-ci, pour le directeur adjoint, il y avait une façon différente de voir les choses. Il tenta malgré tout de rester normal, mais apparemment sans y parvenir. Hochant la tête à ses paroles, il indiqua finalement qu’il devait d’abord faire la vaisselle et ranger. Ca lui permit de prendre quelques minutes pour se calmer. Après avoir terminé, il prit les couverts et il la laissa s’occuper de la tarte. Ne faisant même pas attention aux personnes qu’il croisait, il pensait plutôt à la suite. Peut-être trop, vu qu’une fois dans la chambre de Melinda, il prononça des mots qu’il n’aurait clairement pas du. Reprenant rapidement la parole, il écouta sa réponse et alla poser son assiette de son côté du lit et pareil pour la jeune femme de l’autre côté. Se retournant à ce qu’elle venait de dire, il haussa les sourcils surpris. Ca, il ne s’était pas attendu à l’entendre.
Oui bien sûr.
Il aurait pu commenter ses paroles, mais il savait qu’elle pouvait faire pareil pour lui, donc il préférait ne pas revenir sur le sujet. Cependant, il resta la regarder quand elle ne termina pas sa phrase.
Sauf si ?
Avançant vers elle, il redevenait nerveux, mais il devait avouer que si c’était une invitation, il n’allait pas la laisser passer.
Sauf si ça nous permet de gagner du temps pour la suite ? Tu m’as déjà mis sur le dos plusieurs fois par le passé, ça ne changerait pas vraiment.
Esquissant un sourire, il venait de dire cela pour tenter de détendre l’atmosphère. Il le fallait pour lui et il vint se placer devant son amie, la dévisageant. Evidemment, il venait de parler de leurs séances de sport à l’époque. Après tout, elle était plus douée que lui au corps à corps. Même s’il savait se débrouiller, elle l’avait souvent envoyé au tapis. Mais cette fois-ci, ça serait bien différent.
Je vais peut-être m’avancer en disant cela, mais j’aimerai un autre genre de corps à corps avec toi. Mais uniquement si tu le veux aussi.
Oui, toujours dans le respect de l’autre et encore plus avec May. Elle était son amie, sa meilleure amie et la seule femme pour qui il avait des sentiments aussi forts.
Seulement, je veux faire les choses dans l’ordre et il y une autre étape à franchir avant.
Prenant le plat de la tarte des mains de la jeune femme, il alla le déposer au sol près du lit et revint vers la jeune femme. Posant une main sur sa hanche et l’autre sur sa joue, il ne lâcha pas son regard, vérifiant qu’elle ne prendrait pas peur ou qu’elle était d’accord avec ce qu’il faisait. Puis, il se pencha et déposa ses lèvres sur les siennes pour l’embrasser. Voilà quelque chose qu’il voulait faire depuis très longtemps et il espérait pouvoir le refaire encore et encore.
there is no going back, there's only moving forward
— Close up the distance between all these parallel lines. Δ Joss Stone.
Trente années, une amitié si longue, évidemment que ça n'était pas rien dans une vie normale alors imaginez ce que ça pouvait être en ayant un boulot comme le leur -où rappelons-le la plupart n'atteignaient pas l'âge de la retraite-. Ils s'étaient côtoyer de façon quasi permanente durant tout ce temps alors ça ne surprenait personne de voir à quel point ils étaient proches et pouvaient se vanter de connaître l'autre sur le bout des doigts. Mais c'était presque un petit voyage dans le temps qui s'effectuait là à les voir plaisanter de la sorte et forcément, c'était un soulagement pour eux de pouvoir toujours le faire malgré tout ce qui c'était passé depuis dans leurs vies respectives. Ça permettait aussi de pouvoir en effet commencer à mettre les choses à plat entre eux même si à la base ils n'étaient censés que partager un dîner, en tout simplicité. Mais autant profiter de l'occasion pour le faire surtout que pour une fois rien ni personne ne semblait venir pour les interrompre ce qui déjà en soit était assez surprenant. Melinda avait certes un peu de difficulté à mettre les mots qu'elle voulait pour exprimer ce qu'elle avait si longtemps gardé pour elle mais au moins elle n'avait pas l'air si ridicule puisqu'au final, Coulson comprenait où elle voulait en venir et partageait son point de vue. Pour elle aussi il n'était pas question de se précipiter pour dire certaines choses, bien trop importantes et lourdes de sens mais ils avaient également suffisamment attendus d'en arriver là pour encore retarder cette échéance. Voilà pourquoi elle n'était pas contre l'idée d'aller manger le reste de la tarte dans ses quartiers. Proposition validée mais pas sans un peu de surprise de la part de l'autre agent, elle l'avait bien vu mais elle n'allait pas lui en tenir rigueur pour autant. Le laissant ranger et nettoyer ce qui devait l'être, elle aussi avait eut le temps de laisser son esprit tenter de se calmer car oui, si auparavant il n'y aurait eut aucune ambiguïté sur la finalité de cette soirée, à présent forcément, la donne était totalement différente et cela était tout à fait normal pour le coup que cela fasse naître une légère tension pour l'une comme pour l'autre mais il fallait faire avec.
Quittant la cuisine pour prendre la direction de la chambre qu'elle occupait au sein de la base, le trajet s'effectua sans encombres. Il faut dire que la pression montait un peu à mesure qu'ils approchaient du seuil de cette porte qu'ils franchirent pourtant quelques instants plus tard. Voulant savoir comment elle voulait procéder, Phil eut une formulation un brin maladroite car pouvant laisser penser à tout autre chose selon comment on interprétait ce qu'il venait de dire, mais n'empruntant pas cette pente là, elle répondit qu'il serait plus simple de tout poser sur les tables de nuit de part et d'autre du lit, pour un gain de temps pour la suite et pour la peine, c'est elle qui à son tour dit quelque chose qu'elle n'aurait pas du, enfin pas de cette façon là. Mais après tout, maintenant qu'ils étaient là, ma foi elle ne fermait pas la porte à cette possibilité là comme l'indiquait involontairement en n'achevant pas sa dernière phrase. Le voyant s'approcher, elle attendit de voir ce qu'il avait à répondre à tout ça et secoua légèrement la tête, lèvres un peu pincées lorsqu'il évoqua le fait que par le passé elle l'avait déjà mis sur le dos, ce qui ne serait donc pas nouveau pour eux. Et il était fier de lui en plus de dire un truc pareil. Voyant qu'il n'en avait pas terminé, elle le laissait poursuivre et haussa un sourcil équivoque, léger sourire au coin des lèvres en comprenant où il voulait en venir. Toujours aussi doué avec les mots, elle ne pouvait que le constater une fois de plus. Pas le temps de pouvoir répondre qu'il reprenait déjà la parole et ses sourcils se froncèrent alors, se demandant de quoi il pouvait parlé à présent. Se faisant débarrasser de son plat dans les secondes qui suivirent, Melinda le regarda faire un brin perplexe jusqu'à ce qu'il se rapproche d'elle à nouveau. Avec ce qui suivit, non plus de doute possible quant à ce qui allait suivre et elle le laissa faire, soutenant son regard pour lui faire comprendre qu'il pouvait continuer. Elle ne saurait dire si c'était le contact de sa main sur sa joue ou de ses lèvres contre les siennes qui lui donnait cette impression soudaine de chaleur ambiante mais elle n'allait pas s'en plaindre. Prolongeant le baiser quelques secondes -bah quoi elle avait bien l'droit d'en profiter depuis le temps qu'elle attendait ça-, elle finit par reculer, restant tout de même proche de son visage, affichant un léger sourire en coin. « Toujours suivre le protocole, hein ? » rétorqua-t-elle, faisant évidemment référence à son côté "je suis les règles" allant avec son image d'agent parfait, se fichant légèrement de lui au passage, espérant bien que cela achève de briser la glace entre eux et le fasse réagir.