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 Superheroes & coffee | Elred

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MessageSujet: Superheroes & coffee | Elred   Superheroes & coffee | Elred Icon_minitimeLun 18 Avr - 17:55
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Il est en retard. Pour ne pas changer. Mais on ne change pas une routine, non ? Son supérieur est habitué. Ses collègues sont habitués. Et Jared aussi. Alors pourquoi se pointer en avance ? Ce serait étonner tout le monde et leur donner l’impression que quelque chose cloche. Si il est en retard tous les jours, c’est uniquement pour les préserver. Un employé et un collègue aux petits soins, voyez-vous. Et puis, il a besoin d’une bonne connexion internet pour suivre les dernières informations. Depuis ce matin, les réseaux sociaux s’affolent. Il y aurait une intervention en cours. Des super-héros rassemblés pour lutter contre une menace terrestre ou extra-terrestre. Ce détail reste à déterminer. Il serait bien allé sur place. Il aurait bien vu les héros en action. Sauf que tout se passe à l’autre bout de la planète, en plein continent asiatique. Ce n’est pas le genre d’endroits qu’il peut visiter en vélo, durant sa journée de travail. Le détour serait légèrement beaucoup trop grand. Alors, il doit se contenter des informations publiées sur les réseaux sociaux et relayées par les chaînes d’informations. Ça, plus le fait qu’il n’a pas encore bu sa dose de café de la journée, il est obligé de passer par un Starbucks. Au milieu de sa journée de travail, il s’accorde une pause. Il s’arrête dans le premier café de la chaîne qu’il croise. En fait, ce n’est pas réellement le hasard. Il a ses habitudes dans celui-ci. Il s’installe toujours à une table près de la fenêtre pour voir les potentiels super-héros qui passeraient, pour ne rien louper. C’est aussi depuis ici qu’il a assisté à l’évasion des mutants. Ce Starbucks a quelque chose de symbolique. Son gobelet à la main, son téléphone dans l’autre, il s’installe à sa table habituelle. Il se connecte en quelques secondes au wi-fi gratuit et il pianote. Il tweete. Il vérifie. Il se renseigne. Il relaie. Les minutes s’écoulent. L’excitation monte. Le retard s’agrandit. Il devait s’arrêter dix minutes grand maximum. Il en est à un quart d’heure. Bientôt, le retard sera tel qu’il ne pourra pas le récupérer et qu’il aura le droit à une dispute digne de son nom par son supérieur. Tant pis. Il y a quand même des super-héros qui risquent leur vie en Asie. Il doit voir ça. Il doit prévenir sa communauté. Il doit suivre les événements. Récemment, il a rencontré Thor. Mais genre, vraiment. Si le dieu lui avait sauvé les miches quelques années plus tôt, ils ont seulement pris le temps de discuter il y a peu. Déjà que le dieu était son héros préféré de tous les temps, le voilà propulsé à une place indétrônable. Personne ne peut rivaliser avec Thor. Personne. Pas même Deadpool, Spiderwoman ou Captain America. Alors, il doit s’assurer que son super-héros est toujours en vie. Il doit s’assurer qu’il ne risque rien. Il ne s’en remettrait pas si Thor devait être blessé ou pire, mourir. Est-ce qu’un dieu peut mourir ? Il a oublié de lui poser la question l’autre fois. Mince !

Il y aussi le fait qu’il aimerait être là-bas. Qu’il aimerait bien assister à la beauté d’une intervention. Qu’il aimerait observer l’esprit d’équipe et la technicité de chacun. Il aimerait être au plus près pour vivre cette vie de super-héros qu’il n’aura jamais. Une vie qu’il a espéré pendant son enfance, puis son adolescence. A défaut d’être présent, il ne peut que consulter les photos publiées, les agrandir, les enregistrer, les partager. Il ne peut que regarder les vidéos en boucle, capter tous les détails, mémoriser les enchaînements. Il ne peut que collecter des informations ici ou là. Il n’a pas d’autres moyens. Il devrait demander à son nouvel ami Thor de l’embarquer avec lui dans ses missions. Ce serait tellement plus pratique. En plus, il voyagerait au frais des Avengers. Non négligeable pour un coursier au salaire misérable. “Oh putain de… !” L’exclamation lui a échappé. Si jusque là, il était plutôt calme dans son coin, il a perdu son sang-froid. En temps normal, il tente d’être plutôt mesuré dans ses réactions. Sauf là. Il y a une vidéo où Falcon est envoyé dans les airs, comme une vulgaire chaussette sale. C’est horrible ! Il n’imagine pas la douleur que ce coup a dû provoquer. Il se repasse la vidéo. Peut-être qu’il s’agit d’une fausse. D’une vidéo trafiquée. Il se montre prudent. Il a une communauté à bien informer. Il ne peut pas se permettre de partager des éléments faux. Il a les doigts fébriles. Les muscles tendus. Le cerveau en ébullition. Il ne comprend pas ce qui se passe là-bas. Il n’a pas toutes les données pour comprendre la situation. Peut-être un mutant récalcitrant ou un inhumain surpuissant. Peut-être une menace venue d’une autre galaxie ou Loki qui refait parler de lui. Tout est possible. “Vous avez vu ce qui se passe ? C’est complètement fou !” Il arrête l’employée qui passait juste à côté de lui pour lui montrer son téléphone. Les tweets ne cessent de défiler. Des témoignages. Des questions. Des vidéos. Des photos. Des liens. C’est la folie sur les réseaux sociaux et il ne peut que partager l’engouement de chacun. Il passe à côté des messages haineux et négatifs pour se concentrer uniquement sur les faits. Il a le regard d’un enfant de cinq ans. Il a l’enthousiasme d’un matin de noël. Il compte déjà rentrer tôt ce soir pour préparer un article. Il compte rassembler tous les détails connus pour les rassembler dans un seul texte. Si il le pouvait, il le commencerait dès maintenant. Sauf qu’il n’a pas d’ordinateur sur lui. Seulement un téléphone portable. Il a déjà essayé d’écrire sur son téléphone. Il était en pleine rue et a failli percuter cinq personnes sur son chemin. Il a arrêté lorsque son regard a croisé celui d’un homme super-musclé qui n’avait pas l’air content. Depuis, il se contente de son ordinateur.

Il a attiré l’attention de l’employée. On peut dire qu’ils se connaissent, ces deux-là. Enfin, si connaître le café que prend l’autre tous les jours s’appelle se connaître. Après tout, ils se voient presque tous les jours. Ils passent une minute, parfois deux, ensemble. Ils s’adressent quelques mots, un sourire et un signe de la main. “C'est les Avengers ! Ils sont quelque part en Asie, ils sont en train d’intervenir. On ne sait pas encore quoi ou comment, mais y a des dizaines de victimes. Ils sont arrivés à temps ! C’est juste dingue…” Son enthousiasme semble gêner certains clients aux alentours. Ils lèvent des regards agacés, curieux, interrogateurs dans sa direction. Il n’y prête pas attention. Il est seulement accroché aux yeux clairs de la jeune femme. Maintenant, elle sait qu’il prend un espresso et qu’il est fan des super-héros. Vous voyez, ils sont à deux doigts d’être amis !

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La journée bat son plein pour moi. J'enchaine les cafés servis et les coups de serpillère.
Aujourd'hui, l'atmosphère au Starbucks semble plus légère que ces dernières semaines. Et la raison n'est pas bien dure à deviner : pas d'intervention de superhéros à New-York. Évidemment, cette phrase semble ridicule comme ça - on parle ici de superhéros et pas de supervillains - mais pourtant,  dans l'esprit des New-yorkais, ce mot est rarement associé à quelque chose de positif.
Et comment les blâmer? Qui mentionne l'un implique forcément l'autre. Des évènements comme les attentats mutants attisent souvent une certaine haine contre les superhéros, en même temps que la gratitude qu'ils reçoivent. L'humeur générale s'en ressent dans ces moments-là. Chacun est méfiant (encore plus quand il s'agit de mutants), la tension souvent palpable dans l'air et des disputes qui éclatent pour un rien.

Curieusement, l'atmosphère n'est pas quelque chose qui m'affecte. L'impression d'être dans un environnement de stress constant ne m'a jamais vraiment quittée et à moins que quelqu'un s'en prenne directement à moi, les journées me semblent égales entre elles. Quant aux superhéros... Je ne peux pas leur en vouloir. Certains d'entre eux créent leurs propres démons, leurs Némésis, cependant tous se battent contre eux, se moquant de l'avis de public. C'est quelque chose que je respecte.

Mais revenons à la journée. Le temps passe lentement et Rose (alias mon amie manager) enchaîne quant à elle les soupirs d'ennui. Et alors que je fais un énième aller-retour entre des tables, elle ne peut s'empêcher de me signaler que je finis le travail dans cinq minutes, comme elle l'a déjà fait cinq minutes auparavant. Avec un sourire, je lui demande si elle a vraiment hâte à ce point que je m'en aille, ce à quoi elle me répond qu'elle va finir par compter les secondes. Et alors que je prends un expresso pour le servir, une exclamation retentit dans les locaux. Des têtes se tournent et des grognements d'exaspération s'élèvent de la part des clients et de Rose. Je reconnais sans problème le fautif. Un grand fan de superhéros très tête-en-l'air et souvent plongé dans l'écran de son portable ou de son ordinateur. Je l'aime bien même si je ne lui ai jamais réellement adressé la parole et que Rose le fusille du regard dès qu'il passe par la porte du Starbucks - sûrement pour ces fois où il est trop absorbé pour son écran pour se rappeler de payer ou pour cette fois où elle a failli le renverser en voiture parce qu'il regardait ailleurs. Je me dirige vers sa table pour lui apporter son café et avec une nouvelle exclamation, il me montre l'objet de son émoi : une vidéo de Falcon balayé comme un fétu de paille par quelque chose de très pixelisé. Je lui réponds alors :

"Aouch. Je n'aimerais pas être à sa place... Hum, voici votre café."

Je le pose délicatement sur sa table à proximité non-immédiate de ses mains pour éviter d'avoir à passer la serpillère et me dirige vers le comptoir. Rose me regarde d'un air perplexe avant de me signaler que j'ai fini le travail pour aujourd'hui. Non sans me soumettre une requête : "Dis, je sais que c'est pas ton truc, mais tu pourrais essayer de le calmer un peu? C'est pas que j'apprécie pas un peu d'enthousiasme, mais je sens que je vais recevoir des plaintes là..."

Avec un sourire rassurant, je lui réponds.

"T'inquiètes. Je voulais aller lui parler de toute façon."


Puis, sans enlever l'uniforme, je me dirige vers la table du jeune homme beaucoup trop excité pour ses voisins immédiats. Sans attendre une quelconque permission de sa part (ses yeux brillants me disent que je n'en ai pas besoin), je m'assieds à sa table et écoute ce qu'il a à dire. Et pour le coup, je suis surprise.

"Les Avengers en Asie? Étrange, c'est bien l'un des continents qu'ils visitent le moins, non?"


Je baisse volontairement le ton de ma voix pour qu'inconsciemment il fasse de même. Ce n'est pas tant que le confort des autres clients m'intéresse, mais je préférerais lui éviter de se faire mettre dehors par Rose...
Puis, discuter avec lui m'intéresse. Je sais déjà que nous avons comme point commun une certaine admiration pour les superhéros - bien qu'il semble bien plus passionné que moi.
Je décide donc de commencer par l'étape que nous aurions déjà dû passer : les présentations.

"Au fait, je ne me suis pas présentée, je m'appelle Ellie, et toi?"

Malgré ses fréquentes visites, je n'ai jamais pu entendre son nom - ça aurait été plus facile si j'avais été Barista. J'espère d'ailleurs que le passage au tutoiement ne va pas l'embêter. Il y a un ton pour le boulot et un ton pour le reste.

"C'est un hobby de suivre les Avengers de près ou un métier? Tu passes pas mal de temps sur ton portable et ton ordinateur quand tu es ici. Ce qui n'est pas un reproche, évidemment!"


Après, ce n'est pas non plus le client a être resté le plus longtemps. La palme revient à un geek qui est resté plus de 7 heures devant son pc à jouer et enchaîner les cafés les moins cher - ce qui n'a pas dérangée Rose le moins du monde. Il payait et n'embêtait personne, le client parfait. Mais il faut reconnaitre que notre fan des superhéros reste souvent scotché à son portable avec une myriade d'expressions sur le visage.

Les yeux rivés dans les siens et ma tête dans mes mains, je l'écoute avec attention.

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Se soucier du regard des autres, très peu pour lui. De toute manière, il n’a pas besoin de s’en préoccuper pour savoir d’avance ce qu’ils pensent. Trop immature. Trop maladroit. Trop expressif. Trop tout. Il n’y a jamais rien qui va. Il n’est pas la perfection et il le sait déjà. Il n’a pas besoin qu’on le lui rappelle à chaque fois. Alors, il préfère vivre sa vie comme il l’entend. Quitte à déranger les autres clients du café. Ce qu’il y a de génial avec les starbucks, c’est que le café est servi dans un gobelet et qu’on peut l’emporter n’importe où, n’importe quand. Jared laisse donc le soin aux autres de partir si il les incommode. Il ne les oblige pas à supporter ses excitations infantiles. Il ne les oblige pas à le dévisager ou à la critiquer. Ils évoluent dans un pays libre. Autant en profiter, non ? Alors, il ne contrôle pas son exclamation. ll ne contrôle pas son enthousiasme. Il ne contrôle pas le ton de sa voix quand il intercepte la serveuse. C’est à peine si il lève les yeux de son écran, trop hypnotisé par la vidéo. Un enfant devant son jouet à noël. “Aouch. Je n'aimerais pas être à sa place... Hum, voici votre café.” Le gobelet est posé à distance de ses mains. A croire qu’elle commence à s’habituer à ses maladresses. Jared n’y prête pas totalement attention. Il a fermé la vidéo pour retourner sur le flux de Twitter. En quête d’une nouvelle image, d’une nouvelle vidéo, d’une nouvelle information. Il est drogué aux réseaux sociaux, drogué aux super-héros. Il ne peut pas s’en passer. Cela commence dès la matin. Il prend son bol de céréales avec une bonne dose d’actualités héroïques. Il poursuit sa journée avec les informations en boucle dans ses écouteurs. En pause, il passe en revue les réseaux sociaux et les sites d’informations. Le soir, il mange sans quitter son écran des yeux. Une vie consacrée à des super-héros qui n’ont même pas conscience de son existence. Mais heureusement, il n’oublie pas de vivre, d’avoir une vraie vie sociale. D’ailleurs, ses soirées sont plutôt consacrées aux rendez-vous entre mecs dans quelques bars, plutôt qu’à la pêche aux nouveautés. “Merci... Il a carrément dû souffrir. J’espère qu’il n’a rien de cassé...” La jeune femme le laisse à ses délires. Dommage, il vient de tomber sur un article où certains détails sont annoncés. Il aurait pu lui montrer. Il garde l’article en mémoire et ouvre un nouvel onglet. Il doit vérifier ces informations. Il doit s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un hoax. Alors, il continue de pianoter follement sur son téléphone. Complètement possédé. Il n’a pas besoin de son café pour être excité et énervé. Il s’en charge tout seul. Le retour de la serveuse l’arrache à son téléphone. Il pose son regard sur elle, un grand sourire sur les lèvres. Il lui explique ce qu’il a appris. Il lui explique ce qu’il se passe. Des phrases précipitées. Des mots qui s’entre-choquent. Il parle dans l’urgence, alors que les éléments ne vont pas s’envoler.

Les Avengers en Asie? Étrange, c'est bien l'un des continents qu'ils visitent le moins, non?” Jared répond par un haussement d’épaules. Bien sûr que c’est étonnant qu’ils se déplacent aussi loin. L’Asie doit bien avoir ses propres super-héros (il faudra qu’il se penche sur la question). Mais quand l’univers est menacé, ce ne sont pas seulement deux petits super-héros de rien du tout qui doivent intervenir. C’est toute la communauté qui doit se mobiliser. Probablement est-ce le cas aujourd’hui. Après tout, ils ont risqué de mourir ou de vivre sous la dictature des Chitauri. “Les menaces n’ont plus de frontières, maintenant. Tout le monde peut être visé. La planète toute entière…” Il a de nouveau baissé les yeux sur son écran. Il ne peut pas perdre de temps à discuter. Pour une fois, il ne veut pas être en retard. Il ne veut pas passer à côté d’une information. Il doit être le premier à la relayer. Le premier à la trouver. Il regrette de ne pas avoir de contacts sur place. Quoique… peut-être que parmi ses lecteurs se trouvent des Asiatiques. Il saute immédiatement sur l’éventualité pour poster des messages sur ses comptes. Avec un peu de chance, il recevra bientôt un mail. Le meilleur moyen d’avoir des informations en exclusivité. Les journalistes ont tous leurs sources. Même Jared qui n’est qu’un blogueur de pacotilles. “Au fait, je ne me suis pas présentée, je m'appelle Ellie, et toi?” Elle lui parle, mais il n’est pas vraiment là. Il l’a entendue, sans vraiment l’entendre. Il laisse couler quelques secondes, avant de quitter une nouvelle fois son téléphone des yeux. C’est comme si il redécouvrait l’existence de la jeune femme. Comme si il prenait conscience qu’elle était là. “Hum…. ? Pardon !” Il en devient malpoli. Sa mère lui retirerait son téléphone et lui demanderait d’arrêter. Sauf que sa mère n’est pas là et il a passé l’âge de recevoir des sermons. Alors, il garde son téléphone entre ses mains. Il ancre son regard dans celui d’Ellie. Il ne l’a pas regardée dans les yeux depuis le début de leur échange. Un vrai gamin mal élevé. Alors, il verrouille son téléphone et le pose sur la table. Juste à côté du gobelet. Il est bien décidé à avoir une conversation normale avec elle. Pour une fois qu’ils en ont l’occasion. Bien loin du cadre professionnel. Bien loin de la distance entre l’employée et le client. “Enchanté Ellie, je suis Jared.” Il est déjà plus civilisé, plus respectueux, plus posé. En quelques mots, il a presque oublié cette histoire de super-héros. Il est presque revenu sur Terre. Il est presque retourné dans la réalité. Presque.

C’est sans compter son téléphone qui vibre. Notification sur notification. Les tweets et les mails apparaissent sur l’écran de verrouillage. Il est bien décidé à ne pas se laisser attirer par ces nouvelles. Décidé, mais pas forcément déterminé. Pour l’instant, il tient. Il attrape le gobelet pour remplacer le smartphone. Il compense comme il peut. Il se doute que quelque chose se passe. Sinon, sa communauté ne s’affolerait pas comme ça. Sinon, son téléphone ne serait pas aussi animé. Il note quelque part dans son cerveau de penser à recharger la batterie. Si il veut suivre l’avancée des événements jusqu’à ce soir, il va devoir passer par la cause recharge. “C'est un hobby de suivre les Avengers de près ou un métier? Tu passes pas mal de temps sur ton portable et ton ordinateur quand tu es ici. Ce qui n'est pas un reproche, évidemment!” Elle a… quoi ? Une vingtaine d’années. A peine plus. En tout cas, elle est clairement plus jeune que lui. Il doit avoir l’air idiot à courir après des personnes en collants. Il doit sembler terriblement puéril et idiot. Il ne sait pas comment prendre sa question, si il s’agit de curiosité ou de critique. Il décide de ne pas s’en vexer. Assumer sa personnalité, assumer ses choix, assumer ce qu’il est. C’est la première étape pour vivre librement. Il l’a bien compris. Il ne compte pas changer devant Ellie parce qu’elle semble plus mature que lui. “Ce n’est absolument pas mon métier, sinon je me passerais de ce magnifique uniforme de coursier, tu peux me croire. Non, j’ai juste une grande passion pour les super-héros.” Aussi simple que cela. Quand il vivra de son blog, il pourra dire que c’est son métier. Pour le moment, il ne touche aucun revenu. Il se contente de vivre sa passion lorsqu’il le peut. Il se contente d’alterner entre travail et passe-temps. Même si parfois le travail passe au second plan. “Je trouve qu’ils font des choses extraordinaires pour nous, mais qu’ils ne reçoivent rien en retour.” Ellie ne semble pas découragée devant sa passion. Elle n’a pas l’air de le trouver idiot. Elle ne paraît pas le juger. Il se penche en avant en fronçant les sourcils. Il commence à avoir une théorie sur elle. Une théorie qui pourrait tenir la route. “Mais dis-moi, pas de signe d’agacement, pas de jugement, pas d’étonnement… serais-tu, toi aussi, une super-héros-addict ?” A sa place, beaucoup aurait déjà couru en appelant à l’aide. Pas elle. Elle reste bien assise sur sa chaise, prête à écouter ce qu’il raconte. Il y a quelque chose. Il ne voit que la passion commune pour ces hommes et ces femmes en collants.

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