De retour en Somalie après avoir été soignée dans la base new-yorkaise du SHIELD, Atalante partageait désormais sa chambre d’hôtel avec la belle Amanda Walden. Les deux comparses avaient été envoyées à Mogadiscio pour espionner plusieurs criminels internationaux proches de l’HYDRA, mais également pour découvrir d'où venaient les super soldats zombies qui avaient tués plusieurs agents du SHIELD lors de leur première mission quelques semaines auparavant. Si l’européenne’ était arrivée en Afrique avec la ferme intention de venger ses défunts compagnons d’armes, elle s’était rapidement retrouvée confrontée au manque flagrant de preuves concrètes. Assise sur le coin de son lit, la “jeune” femme n’arrêtait pas de repenser à cette fameuse mission, à ce qu’elle aurait pu faire pour sauver ses camarades, mais alors qu’elle venait de s’allonger sur son petit lit une place et qu’elle était en train de se perdre dans les méandres de son esprit torturé, le bruit d’une clé que l’on fait entrer dans une serrure la fit sursauter. D’abord prête à réagir au quart de tour, la grecqua poussa finalement un “ouf” de soulagement en voyant qu’il ne s’agissait en réalité que de l’Agent 18 qui revenait d’une petite séance de repérage. Au fond l’orpheline était plutôt heureuse de refaire équipe avec l’irlandaise qui l’avait beaucoup aidé à accepter sa nouvelle vie et à en savoir un peu plus sur le monde réel. Et puis elle préférait partager sa chambre avec elle, plutôt qu’avec Valde, qui même s’il était doué et sympathique pouvait rapidement être terriblement agaçant. Après quelques petites secondes de silence, Atalante adressa un petit sourire - dont elle avait le secret - à sa partenaire, le se redressa et quitta le coin du lit pour se rapprocher de la nouvelle venue et de poser une main sur son épaule.
« Alors ? De nouvelles informations ? » Habituellement la belle Atalante était une fille calme, habituellement elle était celle qui calmait ses compagnons un peu trop impulsifs. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle formait un duo choc avec Amanda qui était connue pour être la Mademoiselle Explosion du SHIELD. Mais cette fois-ci elle était excitée… pressée de retrouver les enfoirés de scientifiques qui avaient crées des monstres morts vivants. L'hellène passa dans le dos de sa collègue et soupira assez discrètement avant d'enchaîner en riant : « J'ai cru que tu avais pris la fuite et que tu m'avais laissé avec Valde... » La Russe d'adoption n'était pas très douée en humour, mais elle s'était sentie obligée de balancer cette phrase apparemment anodine pour détendre un peu l'atmosphère et faire sourire son amie qui semblait un petit peu crispée. L'instant suivant, Atalante alla s'asseoir sur un petit fauteuil qui se trouvait juste en face de l'irlandaise. L'hôtel était plutôt vieux, mais il avait au moins le mérite d'être assez bien meublé.
« J'ai prévu d'aller faire un petit tour de repérage cette nuit. J'en ai marre d'attendre tranquillement dans ce vieil hôtel... on a pas été envoyé là pour compter les toiles d’araignée tu ne crois pas ?»
C'était officiel, Amanda détestait la Somalie. Elle n'avait jamais été très fan de ce pays, mais avec sa dernière mission dans le coin et celle qu'elle menait actuellement, l'irlandaise aimait encore moins ce coin du continent africain. Suite à leur opération dans le nord du pays, qui s'était soldée par la destruction d'une base d'HYDRA et la mort de la quasi-totalité de l'équipe menée par Amy, le S.H.I.E.L.D. avait fait tout son possible pour décrypter les infos récupérées sur place, et remonter la piste jusqu'au chef du projet qui avait eu lieu dans ce labo. L'objectif sur le long terme était aussi simple que bienvenue: mettre la main sur ce type, lui faire cracher tout ce qu'il savait, avant de le coller dans un trou sombre jusqu'à la fin de ses jours. Amy aurait plutôt été favorable à une exécution en bonne et due forme, mais l'agence ne bossait pas comme ça. Contrairement à HYDRA, ils avaient des principes, et préféraient envoyer les gens en prison plutôt qu'au funérarium. Il devait sûrement y avoir une petite place pour un mec assez taré dans le genre de ce scientifique dans une des prisons Supermax que les américains adoraient construire. Allongée sur un toit, indifférente au fait qu'elle était en train de cramer en plein soleil depuis plus d'une heure, Amy regardait un seigneur de guerre local en train de taper la discute avec un occidental qu'elle mitraillait avec son appareil photo depuis qu'il était arrivé. Visiblement, le type en question avait des ressources, comme pouvaient le témoigner la demi-douzaines d'hommes armés qui lui servaient d'escorte et les deux 4x4 noirs aux vitres teintées et sûrement blindés « Et donc, vous avez jamais vu notre ami en bas? » « C'est exact madame Van Daele. Première fois que je le vois. » Répondit un soldat de l'Union Africaine, qui se tenait à côté d'elle, dans un anglais correct mais marqué par un fort accent. Officiellement, le S.H.I.E.L.D. n'était pas là, l'Union Africaine n'ayant jamais vraiment apprécié que les américains envoient des super-espions sur le continent sans leur accord. Et en Somalie, il valait mieux se faire discret quand on ne venait pas d'Afrique, car les types du coin avaient souvent tendance à vous prendre pour un espion et à vous exécuter sur la place publique, avant d'envoyer la vidéo à votre gouvernement. Ou alors on vous kidnappait, demandait une rançon pour votre libération, avant de vous exécuter sur la place publique. Sur le papier, elle était donc Marissa Van Daele, jeune femme d'origine sud-africaine de vingt-neuf ans envoyée dans ce merdier qu'était la Somalie par l'ONU pour faire un rapport sur les trafics d'armes dans la Corne de l'Afrique « Mademoiselle, capitaine. Pas madame. Vous trouvez que j'ai l'air d'une madame? » Rectifia Amy en souriant « Non mada... mademoiselle. » Le type finit par partir, et Amy estima avoir assez de clichés pour espérer en tirer au moins un truc exploitable. Elle recula jusqu'au milieu du toit, avant de se relever, le capitaine sur les talons. Il la reconduisit jusqu'à une zone plus sûre de la ville, et Amy retourna en vitesse jusqu'à l'hôtel ou elle créchait pour le moment avec ce qui restait de son équipe. Une fois là-bas, elle fit un crochet par la chambre de Vale, et lui laissa l'appareil photo en lui laissant le soin d'envoyer les photos au S.H.I.E.L.D. dans l'espoir d'identifier le type qu'elle venait de photographier. C'était une maigre piste, mais c'était mieux que rien. Puis elle se dirigea vers sa chambre, ou elle fut sans surprise accueillie par Atalante, qui lui demanda si elle avait trouver quelque-chose, avant de plaisanter sur le temps qu'elle avait mit avant de revenir « Tu sais, chasser des cafards, ça prends du temps. Surtout quand ils se cachent dans une ville ou y a plus d'armes qu'au Texas. Mais je tiens peut-être une piste. Notre copain le seigneur de guerre a passé une heure à taper la discute avec un occidental, et il était sûrement pas ici pour lui demander ou se trouve le Starbuck le plus proche. C'est peut-être rien, ou peut-être qu'on vient enfin de décrocher le gros lot. » Alors que son équipière allait s'asseoir dans un petit fauteuil, Amy retira son chemisier qui puiait la transpiration et la poussière, ne gardant qu'un simple débardeur noir sur le dos « Compter les toiles d'araignées? J'ai arrêté depuis longtemps, je suis passée aux fissures du plafond. Mais si tu sors ce soir, essaye de voir avec Vale avant. Si on a de la chance, il aura l'identité du type et l'adresse de l'hôtel ou il crèche. » Amy attrapa une bouteille d'eau, avant d'en boire une longue gorgée « Hôtel qui est sûrement bien mieux que celui-là si tu veut mon avis. » Puis elle s'effondra sur le lit, avant de soupirer « Bordel, je déteste ce pays. Comment t'as fait pour vivre dans un coin pareil pendant des années? » Elle préférait de loin le climat bien plus tempéré de son Irlande natale. Ça faisait près d'un an qu'elle n'était pas rentrée au bercail, et même si elle voyait sa sœur assez souvent, il fallait qu'elle rentre en Grande-Bretagne de temps en temps. Au moins pour voir son père et parler boulot autour d'un verre.
La petite brune qui connaissait le continent africain sur le bout des doigts ne pu s’empêcher de sourire lorsque sa collègue commença à se plaindre du climat somalien. Oui, la température était assez élevée et oui, le taux d’humidité devait flirter avec les 90%, cela dit l’orpheline ne pouvait s’empêcher d’aimer cette terre qui lui avait servit d’abris pendant plusieurs décennies. Mais elle aimait également le caractère de cochon de la belle irlandaise qui avait le mérite d’être unique en son genre. Atalante adorait passer du temps avec Amanda, lorsqu’elle était à ses côtes, elle ne s’ennuyait jamais et passait le plus clair de son temps à rire. D’ailleurs en regardant l’agent numéro 18 râler en s’agitant, l’ancienne terroriste parvint à chasser toutes ces idées noires qui hantaient son esprit depuis déjà plusieurs semaines. Pensive, la grecque quitta son trône de fortune pour se diriger vers le vieil engin bruyant qui leur servait de frigo, en sortir une grande bouteille d’eau plate… Là elle imita sa partenaire, non pas par admiration, mais tout simplement pour s'hydrater, car elle avait passé une bonne partie de la journée sans boire le moindre verre d’eau… chose assez idiote au vu de la chaleur assommante qui s’était abattue sur Mogadiscio depuis un peu plus d’une semaine. Après quelques secondes l’orpheline posa la bouteille sur un meuble - sans doute bancale - et se laissa tomber sur son lit…Là elle se mit sur le ventre et commença à s'étirer de façon assez féline. Une fois cet étrange rituel - pour le moins incompréhensible - terminé, la septuagénaire se retourna afin d'aller une nouvelle fois de perdre dans les yeux clairs de sa colocataire. Plus machine de guerre, qu'humaine, l'hellène avait mis un peu de temps avant de se rendre compte que malgré son attitude explosive - dans tous les sens du terme - Walden était une femme magnifique et terriblement attirante… Mais malheureusement la belle "Sirocco" ne savait quasiment rien de l'amour et même relations humaines en général. Ses connaissances sur le sujet étaient assez proches de celles d'un enfant et elle n'en parlait donc jamais de peur d'avoir l'air totalement ridicule.
Mais par chance, Amanda, elle ne s'était jamais moquée d'elle et comme une grande soeur, elle avait passé des heures entières à la défendre face aux idiots, mais aussi et surtout à lui apprendre comment doit se comporter une jeune femme normale. « Oh mais moi j'aime beaucoup l'Afrique... c'est juste qu'on doit être dans l'un des pires hôtels de la ville... » Dit-elle en riant et en passant une main dans ses cheveux bruns. Oui cet hôtel était relativement minable, mais il était toujours mieux que ceux que la guerrière avait pu fréquenter du temps ou elle était une criminelle. « Oui j'irais voir Vale pour me renseigner un peu sur notre homme, mais là, je dois t'avouer que j'ai un sacré coup de barre. » Après cette révélation, la jolie Atalante commença à tâter le coussin blanc posé juste à côté d'elle. En vérité elle n'était pas encore tout à fait remise de sa dernière opération et ne voulait pas l'admettre. Mais par chance l'immortelle n'était plus sujette à ses horribles migraines depuis maintenant quelques jours. Enfin bref, plutôt que de geindre bêtement, la russe d'adoption se redressa légèrement et esquissa un petit sourire taquin.
« Un de ces jours je t'amenerais dans un coin un peu plus touristique que celui-ci... Enfin je dis ça... C'est si tu veux ! Tu sais que j'ai jamais mis un pied en Irlande ? Il parait qu'il pleut encore plus qu'à Moscou... Brr... »
Bien qu'ayant vécu de longues années en Russie, Atalante avait finit par s'habituer à l'Afrique et désormais elle détestait la pluie et les nuages gris...