Bruce tira le rideau, plongeant le laboratoire dans la pénombre. Il tâtonna pour retrouver sa paillasse, sur laquelle brillait un liquide vert fluorescent, contenu dans un tube à essai que le scientifique fit tourner, d'un mouvement du poignet. Il travaillait sur ce produit depuis son retour du temple. Et il était convaincu que c'était prêt, désormais. Basé sur son propre sang, et sur les cellules radioactives contenues dans celui de sa cousine, Bruce avait la certitude d'avoir concocté un sérum ; ou ce qui s'en rapprochait le plus. Un liquide qui, une fois injecté, lui permettrait de contrôler l'autre partie de lui-même, son M. Hyde. Il pourrait avoir le contrôle, peu importe qu'il soit le petit scientifique binoclard, ou le terrible monstre vert. Il garderait sa conscience. Ému par cette perspective, Bruce resta interdit un moment, admirant le fluorescent, incapable de croire que ce rêve allait devenir réalité. Il n'en avait parlé à personne. Ni à Natasha, ni à Steve, ni à Janet ou Hank. Pas à Tony, surtout pas à Tony. S'il échouait … Il ne voulait pas se présenter comme un raté à leurs yeux. Mais ça allait marcher. Ça devait marcher.
Il jeta un œil à droite, à gauche, comme pour s'assurer que personne ne le verrait s'injecter le sérum. Il frissonna à la clandestinité de son geste, sous couvert de l'obscurité pour s'assurer le secret de son acte. L'aiguille plongée dans le tube à essai, il remonta le poussoir de la seringue, et le liquide pénétra dans le petit ballon. Puis il tira le garrot sur son bras. Il n'aimait pas les piqûres, mais il ne pouvait pas détourner le regard, sous peine de rater la veine. Alors Bruce serra les dents, et laissa le petit bout métallique glisser sous sa peau. Il appuya sur le bout de la seringue, versa la moitié du sérum dans son sang. La moitié suffirait, normalement. Avec brusquerie, il retira la seringue, la posa sur la paillasse et posa son doigt sur la goutte de sang qui se formait à l'intérieur de son bras. Il ne sentit aucun changement. Pendant quelques minutes seulement.
Et soudain, c'était le feu dans son corps. Sous l'épiderme les flammes léchaient et grignotaient chaque cellule, chaque parcelle. Avec une lenteur sans nom, Bruce laissa échapper un cri qui s'éternisa, profond, avant qu'il ne frappe des poings la table devant lui. Il garda la tête baissée, respira avec difficulté, de grosses expirations pour calmer les brûlures. Elles finirent par disparaître, pour laisser place à un froid aussi mordant que celui du Tibet. Plus, peut-être. Des pics de glace qui transperçaient le scientifique de part en part. Ses cris de douleur se mêlèrent à des frissonnements incontrôlables. Un bruit, ou une voix, semblèrent venir de l'autre côté de la porte du laboratoire. Il ne devait y avoir personne dans la Tour, aujourd'hui. Il avait choisi cette journée exprès, parce qu'il devait être seul. Il tourna la tête, vivement, vers la source du bruit, mais la salle était noire, et la douleur trop forte. Un cri lui échappa encore, alors que ses os semblèrent fondre, pour laisser place à … Non ! Ceux de l'autre, c'étaient les muscles et les nerfs et le squelette de l'autre qui poussaient dans le corps de Bruce. Quelque chose craqua, déchirant encore une fois Bruce de l'intérieur. Il cria encore. Son esprit confus perçut le bruit de la porte, qu'on ouvrait à la volée. Après, ce n'était plus que du vide. Bruce savait bien où il était. Il avait glissé derrière la porte, enfermé dans sa propre conscience, et c'était le géant vert qui avait fait son entrée. En plein dans la Tour, en pleine journée, fou de rage et de souffrance. Bruce, lui, n'avait plus le contrôle. Il avait raté son sérum, comme il ratait à peu près tout depuis les rayons Gamma. Il allait tuer la personne qui venait d'entrer dans le laboratoire, il le savait – pas lui, vraiment, mais le Hulk le ferait. Personne ne gérait le Hulk désormais. Ce sérum avait lâché la bête plutôt que la tenir en laisse. Le monstre poussa un cri qui fit trembler les murs, explosa les tables et étagères de ses poings. Lui aussi avait le corps en feu, en froid, mais il ne savait pas se contenir. Il voulait dire combien ça faisait mal, mais il ne savait pas parler. Il était un animal, il frappait, il grognait pour communiquer. Ce n'était pas assez pour dire tout ce qu'il ressentait. Il allait détruire la ville et ça ne serait pas assez non plus.
Natasha passe la porte de la tour Avengers, le regard rivé sur l'écran de son téléphone. Elle est un peu déçue que tout soit tombée à l'eau, mais c'est l'inévitable quotidien des agents. Elle était supposée passer la journée entière avec May, avait même prévenu ses collègues qu'elle ne serait pas de retour avant tard dans la soirée... Mais les deux agentes spécialistes se sont retrouvées à tout annuler lorsque la brune a été appelée en renfort sur une mission urgente. Natasha s'est donc trouvée soudain désoeuvrée, et un peu ennuyée par la perspective de devoir traîner dans les rues de New-York pendant des heures, elle a décidé de finalement reprendre le chemin de ses appartements. La rousse file dans son salon privé, et se débarrasse de sa veste avec un soupir. Pendant quelques secondes, elle tergiverse, mais finit par commencer à rassembler ses affaires de sport. Elle est incapable de rester en place très longtemps, si elle n'a pas l'impression d'avoir exploité toute l'énergie qui parcourt son organisme. Une fois changée, elle sort et se dirige tranquillement vers la salle d'entraînement, Mais au moment où elle se retrouve en haut des escaliers, elle se fige et fait volte-face. Un cri déchirant résonne depuis le laboratoire. Son cerveau n'a même pas le temps d'assimiler l'information qu'elle court déjà à toutes jambes. Son cœur s'accélère un peu plus à chaque seconde. Elle arrive devant la porte fermée en quelques minutes, et les cris sont tout aussi terribles, tout aussi glaçants, juste derrière. La voix de Natasha se fait très inquiète, quand elle crie, de l'autre côté de la porte : « Bruce! » Seuls de nouveaux cris lui répondent. Elle frappe du poing sur la porte. « Bruce, what's going on ? » De nouveau, aucune autre réponse que des cris de douleurs. Natasha ne peut plus rester calme, et elle ouvre la porte à la volée.
Dans le laboratoire, tout est plongé dans la pénombre, mais l'espionne, habituée à progresser dans toutes sortes d'environnements, adapte vite sa vision à l'obscurité, et elle se fige quand elle comprend ce qui est en train de se passer. Devant elle, la couleur peau se transforme en vert. Le cœur de Natasha a un raté. « Bruce, what have you done? » murmure-t-elle tout bas, pour que le monstre vert ne l'entende pas. Le Hulk crie de douleur aussi, signe que quelque chose a changé, par rapport à d'habitude. Natasha ne bouge pas, espérant que le monstre ne la remarquera pas si elle reste immobile. Ses yeux balaient la salle tandis qu'il détruit des étagères remplies de produits en tous genres. Sur la palette la plus proche des lambeaux de chemise, elle voit un drôle de liquide vert fluo, éclaté sur le verre. Elle comprend immédiatement que Bruce a voulu essayer quelque chose, mais que ça n'a pas marché. Elle le soupçonne depuis un moment déjà. Le Hulk continue à crier, et à massacrer tout ce qu'il y a autour de lui. Natasha doit bouger, elle doit faire quelque chose. Dans un éclair, elle ressort du laboratoire et ferme la porte derrière elle, même si elle sait que ce n'est pas ce qui va arrêter le Hulk. Elle active sa montre high-tech, et dit, à haute voix : « Jarvis, préviens les autres, on a un problème. » Un cri résonne derrière elle, entre la douleur et la rage. « Un très gros problème. » Elle se met à courir comme une damnée vers l'armurerie, et choppe un des prototypes que Stark a conçus en cas d'urgence avec le Hulk. Elle n'est pas sûre qu'elle a très envie de les utiliser, mais elle préfère les avoir sur elle si les choses tournent très, très mal. Elle se remet à courir en direction du laboratoire, les cris lui vrillent toujours les oreilles. « Jarvis, fais évacuer le bâtiment. TOUT DE SUITE. » Elle ferme les yeux, et des alarmes commencent à retentir dans la tour. Bien sûr, ça va attirer le monstre vert. « Dammit. » Natasha approche doucement, au moment où le Hulk défonce la porte du laboratoire. Il faut qu'elle l'attire le plus haut possible pour qu'il ne descende pas dans les étages. Elle prend une longue inspiration, vérifie qu'elle a bien tout le matériel, et se met dans le champ de vision du Hulk, avec un petit sourire sur les lèvres. « Hey big boy... » Le regard dans les yeux du monstre lui fait comprendre que la berceuse ne marchera pas. Pas maintenant, en tous cas. Il est trop en colère, et son visage se tord de douleur. Elle n'a donc pas le choix. « Wanna play ? » lance-t-elle, avec un air de défi, avant de courir et de grimper les escaliers de rambarde en rambarde, avec l'agilité qu'on lui connait. Il faut qu'il la suive. Mais de préférence, pas trop vite, si elle ne veut pas mourir aujourd'hui.
C'est la colère. Elle grimpe dans ses bras, ses jambes. Il la sent pulser, exploser ses veines, déformer ses os, saccager ses nerfs. Elle est verte sous sa peau. Elle déteint au-dessus, et il grandit si vite, il grossit tellement. Bientôt le toit n'est plus assez haut, alors le Hulk se penche. Bruce a tiré sa révérence, il a mis les voiles. Ne reste que le monstre, que la colère. Frappe. Contre les bureaux et les instruments. Contre les néons, en haut. Un coup de pied rageur, parce que ça bouille et ça fait mal à l'intérieur. Crie. Mais il hurle et les murs tremblent. Il regarde à droite, à gauche. Quelque chose pour que ça fasse moins mal. Pour apaiser la colère. Il crie encore. Il tape à l'aveugle, un caprice d'enfant. Un mouvement. Il fait noir mais son visage se tourne avec une vitesse qu'on ne lui soupçonnerait pas. Curieux. Il veut aller voir or la douleur revient à la charge. Le Hulk frappe son torse, ses bras, sa peau. Ça vient de dedans. C'est une voix qu'il entend ? Quelqu'un. Quelque chose.
Ses pieds écrasent le sol, bruyamment. Du revers de la main, il envoie valser la porte du laboratoire. Ses yeux se plissent, la lumière fait mal. Il sort la tête, rageur. Il a la colère dans ses yeux. Premier pas dehors. Un cri et le deuxième pas. Ses poings explosent les murs. Il veut tout détruire. Il veut faire mal. « Hey big boy... » Il baisse à peine le regard. Elle est loin de lui, mais le Hulk la voit à la perfection. Il ne se rappelle plus de son prénom. Elle est juste là, elle s'agite devant lui. Une proie, un exutoire à sa rage. A sa souffrance. « Wanna play? » fait-elle. Il n'est pas sûr de très bien comprendre ce qu'elle dit. Pas grave. Elle court, alors il court derrière elle. C'est presque un jeu, ou une compétition. C'est son salut et c'est tout ce qu'il demande. Le géant lève la tête dans les escaliers. Elle les grimpe, le petit chat agile. Il n'a pas sa grâce. Le Hulk saute, s'accroche aux rambardes qui cèdent sous son poids. Alors il va vite, il essaie de prendre appui avant que l'escalier ne se brise. Mais la sauterelle va vite aussi. Monter. Il finit par abandonner son ascension de la sorte, et brise l'une des fenêtres de la Tour. Suspendu dans le vide, avec toute la place qu'il lui faut pour grimper, grimper d'étage en étage. Chaque vitre qu'il explose de ses poings, chaque rebord sur lequel il se tient, il voit la rousse à travers la glace. Son sourire est édenté, enragé. Impatient. Il se lasse et retourne à l'intérieur, d'un saut il traverse la vitre, ouvre grand les bras pour serrer la sauterelle. L'attraper au vol, l'écraser entre ses doigts. Elle l'évite. Il pousse un grognement de colère, puis un hurlement de douleur. Frappe. Ses paumes s'abattent sur le sol, dans une imitation de gorille assez convaincante. Il tape sa peau. Il tape, il tape, il tape. La rousse est toujours là-bas, visible. Elle le regarde. Qu'est-ce qu'elle veut ? Jouer ? Elle se moque. Elle veut se battre, elle veut sa mort. La colère le reprend, sourde, dévastatrice. Il dévale le couloir, réussit presque à attraper la sauterelle mais elle saute haut, elle glisse bien, elle sait se faufiler là où le Hulk ne peut pas passer. Il brisera les murs, tant pis. Il brisera le bâtiment et le reste du monde. Il la tuera. Elle continue d'aller vers le haut. Il la suit.
Il ne compte pas les gravats. C'est ce qu'il a toujours vu, les gravats. Un paysage en ruines, voilà le quotidien du Hulk. Ça le rend fou de rage, ça aussi. Primaire. Bestial. Elle halète, il l'entend. Elle se fatigue. Lui ne fatigue jamais. Il va l'avoir, à la longue. Il va lui saisir la jambe et il la détachera du reste de son corps, quand il la lancera loin, loin, sur une autre étoile. Il y mettra toute sa colère. Ses doigts glissent de sa prise, il tombe et il se rattrape avec habileté. Cri encore, douleur encore. Puis une voix, en fond. Une plainte. Les murmures d'un autre animal. Le Hulk déteste cette voix. Cette conscience. Ce n'est pas la sienne. Il ne la comprend pas. Ni les termes, ni les tons. Bruce n'a jamais su lui parler.
Du talon de sa main, il frappe son crâne. Tais-toi tais-toi tais-toi. Ce n'est pas ta place. Pas ton corps. Je suis moi. Moi. Je frappe. Je crie. Je suis colère. Je suis monstre. Je suis toi de l'intérieur, toi qui ressort. Je suis pas méchant. Je suis rage. J'ai. Mal. Il hurle, il hurle, ses cordes vocales se déchirent et se reforment. S'il pouvait saigner. Mais jamais il saigne. Jamais il meurt. Colère. Rage. Souffrance. Tais-toi Bruce tais-toi. Je veux... je veux. « I want death. »
Natasha ne se laisse pas une seconde de répit. Le Hulk progresse vite, et même si elle a une longueur d'avance pour l'instant, elle sait parfaitement que la moindre petite erreur de parcours pourrait inverser la tendance, et ce n'est certainement pas ce qu'elle veut. Par moment, le monstre vert la reconnaît, en temps normal. Il est capable de comprendre qu'elle n'est pas une menace, peut-être même une alliée, à défaut de la voir comme une amie. Elle a mis du temps, à construire ce drôle de lien avec lui. Ça a été un drôle de parcours, de drôles d'expérimentations. Plusieurs fois, elle a failli être réduite en bouillie par ses énormes mains, être écrasée par son pas… peu léger. Plusieurs fois, elle a failli abandonner. Ils ont failli abandonner. Et pourtant, ils ont réussi à faire quelque chose, à construire un pont entre elle, petite araignée, et lui, mastodonte. Seulement voilà. Le Hulk, comme n'importe quel humain, a ses sautes d'humeur. Parfois, tout fonctionne comme sur des roulettes, et parfois… non. Comme aujourd'hui. Elle a eu à faire face à ça plus d'une fois depuis qu'elle fréquente le monstre vert. Mais cette fois, elle se doute que les choses sont différentes. Parce que ce n'est pas le Hulk auquel elle est habituée qui court derrière elle, tend les mains en l'air dans l'espoir – pour l'instant vain – de l'attraper. Natasha n'a aucune idée de ce que Bruce a trafiqué, des substances qu'il a ingéré. De toute façon, même si elle le savait, ça ne lui serait pas d'une grande aide, puisqu'elle n'a jamais été aussi brillante que lui en sciences, mais… Elle se doute que ce qu'il a produit modifie le comportement du Hulk. Plus agressif? Plus fort? Elle ne sait pas encore, mais elle ne va pas tarder à le découvrir, elle n'en doute pas une seconde. Elle monte, encore et encore, plus haut dans la partie Avengers de la Tour. Le toit se rapproche de plus en plus, et elle comment à essayer de réfléchir à un plan pour le moment où elle arrivera au dernier étage, où elle ne pourra plus grimper pour l'éviter. Le Hulk est malin, il bifurque et brise le verre des fenêtres. De l'extérieur, il lui est plus facile de monter. Merde. Le long de l'immeuble, il n'est plus en sécurité. Natasha sait très bien que si les caméras le remarquent, que quelqu'un a filmé ça avec son portable, des responsables du gouvernement vont débarquer. De tous les Avengers, c'est le Hulk qui inquiète le plus. Elle n'a pas envie que tout ça se termine mal. Il faut qu'il revienne à l'intérieur. Moins il sera dehors, mieux ce sera. Il entre dans l'immeuble après qu'elle lui ait lancé un sourire à travers la vitre. Il faut qu'il pense pouvoir l'attraper. Il se rapproche, et elle trouve le moyen de l'éviter. Encore et encore. Mais elle sent le sol qui tremble sous ses pieds, et plus les secondes passent, plus elle se dit que le sol va finir par céder, quand bien même Tony a fait les choses bien et a tout prévu. Il va vraiment falloir qu'elle lui parle des fenêtres, d'ailleurs. Le Hulk la rattrape, et elle continue à monter, puisque pour l'instant, c'est ça seule issue. Il lui faut un plan. Bordel, il lui faut un plan. Son poursuivant perd un peu de vitesse, soudain, et elle le voit se frapper la tête. « I want death. » finit par dire la voix grave, profonde du monstre vert. Natasha hausse les sourcils. « Well… I don't. » dit-elle, sa voix légèrement essoufflée à cause de l'effort. « But I'm not sure you really care about my opinion on the matter, right? » Elle continue de grimper, et il la suit. Bon, il faut qu'elle agisse, parce que bientôt, elle ne pourra plus grimper. Très bien. Elle commence à courir dans un étage, et sort des objets de ses poches. Elle prend une grande inspiration. D'une main, elle balance un appareil cylindrique, ami de ses missions depuis bien longtemps. En quelques secondes, il émet un petit bruit, et une fumée noire se dégage. Ce n'est pas toxique, juste destiné à déboussoler son adversaire, à lui faire perdre ses repères. Natasha entend le Hulk qui crie, fou de rage. Maintenant, la partie sensible. Il faut qu'elle s'approche au plus près de lui, en évitant les bras qu'il doit être en train de lancer dans tous les sens, à la recherche d'un point pour se repérer. L'espionne est habituée à l'obscurité, et elle n'a pas de mal à discerner la silhouette du monstre vert au milieu de la fumée. Elle attend un peu, derrière le voile que celle-ci crée, et quand elle voit les deux mains du Hulk se rapprocher l'une de l'autre, elle saute sur l'occasion, et colle deux autres petits appareils à ses poignets. En quelques secondes, les deux poignets sont enroulés dans une corde quasi-indestructible, et liés l'un à l'autre. Voilà qui entravera ses mouvements, au moins un peu. Mais pour combien de temps? Natasha sait bien que le Hulk et spécial, et que ce qui est indestructible pour les autres ne le sera pas pour lui. Tandis que la fumée les enveloppe toujours, elle tente une approche. « I'm not gonna hurt you, big boy. » Elle reste dans un coin, accroupie, prête à sauter sur ses pieds et à courir au moindre problème. « Focus on my voice. » Puis, elle demande, sans grand espoir : « Do you recognize my voice? » La voix est douce, volontairement. Natasha fait tout pour qu'elle ne véhicule aucun sentiment de danger, aucune menace. « Come on, we know each other pretty well, by now. I'd be disappointed. » Il faut bien qu'elle essaie.