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 Aliper - A wolf at the door (Flashback)

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a wolf at the door

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Décembre 2015

Clinique vétérinaire Queens pet care


Noël approchait à grands pas et si Harper adorait cette fête, elle n’y pensait pas vraiment. Elle n’en avait pas le temps. Elle en était à son avant-dernière année d’université avant d’être diplômée et comme on l’avait avertie tout au long de son cursus, il s’agissait de la plus folle et la plus difficile. Il y avait des projets, des présentations, des examens et presque aucun répit. En plus de son boulot où elle passait énormément de temps, elle avait bien du mal à souffler. Mais vacances de Noël signifiaient aussi qu’elle retournerait le temps de quelques jours dans son Montana natal qui lui manquait terriblement. Une petite pause en campagne allait lui faire le plus grand bien, surtout avec cette histoire d’énorme créature sauvage qui hantait le Queens, son quartier. La plupart des gens essuyait cette histoire d’un revers de la main, mais pas elle. Elle y croyait et cela la terrifiait chaque fois qu’elle était à l’extérieur tard le soir. En plus des malfaiteurs qui rôdaient, il fallait s’inquiéter d’une créature aux allures surnaturelles. Au départ, elle s’était dit qu’elle pourrait être celle qui sauverait le Queens et ainsi devenir une héroïne, mais elle avait changé d’avis depuis. Personne n’était certain de rien. Il n’y avait aucune description précise de la chose. On la décrivait comme étant gigantesque, noire et sanglante, mais il n’y avait rien pour le prouver. Harper avait donc décidé de ne pas se lancer directement dans la gueule du loup. Pas avant qu’elle ne puisse bien contrôler les animaux sauvages et pour le moment, ce n’était pas gagné. Les félins étaient réceptifs, mais sans plus. Elle devait amener son pouvoir à un autre niveau. Quoi qu’il en soit, tout cela la stressait et la fatiguait. C’était le dernier droit avant sa pause méritée. Elle avait bien hâte de se reposer chez elle et de retrouver les siens.

Ce matin-là, Harper s’était réveillée en sursaut par la sonnerie de son téléphone. Il s’agissait d’une collègue de travail qui lui demandait si elle pouvait la remplacer puisqu’elle avait un empêchement de dernière minute. Une autre journée, la mutante aurait accepté sur le champ, mais elle avait un gros examen à étudier pour le lendemain et elle avait spécialement demandé à ne pas être mise sur l’horaire cette journée-là pour se consacrer à ses études. Études qu’elle avait plus que négligé depuis qu’elle avait été embauchée à la clinique comme technicienne il y avait près de trois mois. Harper adorait son travail. Parfois trop, puisqu’elle y passait la plupart de ses temps libres. Si un employé désirait faire un changement de quart ou tout simplement donner ses heures, il savait qu’Harper allait accepter. Même que des rumeurs avaient commencé à circuler que c'était parce qu’elle entretenait une relation avec le vétérinaire en chef et qu’elle souhaitait passer le plus de temps possible avec lui. Bien qu’elle avait une belle complicité et qu’elle respectait beaucoup le docteur Brown, elle n’avait absolument attirance pour lui. Harper s’amusait de ces histoires. Si ses collègues savaient que c’était en fait pour passer du temps avec les animaux et discuter avec eux, ils ne le croiraient pas. Alors autant les laisser s’amuser entre eux. La relation interdite entre un mentor et son étudiante était bien évidement la raison la plus plausible et la seule pour expliquer le fait qu’elle veuille beaucoup travailler. C’était impossible pour eux que ce soit parce qu’elle aimait être là pour pouvoir apprendre et assister à des opérations. Quoi qu’il en soit, Harpie soupçonnait un peu de jalousie dans le comportement de ses collègues avec qui elle n’avait aucune affinité (sauf quand ils avaient besoin d’une faveur). Elle avait finalement accepté au bout de quelques minutes d’hésitation et après que sa collègue lui promis de lui donner l’assistance d’une chirurgie spéciale à laquelle elle devait participer. Cela satisfaisait la brunette qui avait soif d’apprendre. Plus elle assistait à des opérations, mieux c’était.

Il ne restait qu’une vingtaine de minutes avant que son quart de travail se termine, lorsqu’un homme assez imposant ouvrit la porte et pénétra dans la clinique. Aussitôt, les deux chiens qui se trouvaient avec leurs maîtres dans la salle d’attente s’écrasèrent sur le sol, tremblants, les oreilles basses et la queue entre les pattes. Harper fronça les sourcils et observa le nouvel arrivant. Elle tenta de sentir la part animale en lui, mais rien. Elle ne ressentait rien. Cet homme était cent pour cent humain. Il y avait quelques semaines, un autre homme était entré chercher un médicament pour chat et le même phénomène s’était produit. Les chiens s’étaient mis à japper et grogner, tandis que les chats crachaient le dos bien rond et les poils hérissés. La technicienne n’avait pas mis bien de temps à sentir la présence d’un félin dans le corps de l’individu. Un animorphe. Ce qui avait expliqué la crise des bêtes présentes. Cette fois-ci, c’était le néant. Pourquoi vous avez peur? Demanda-t-elle au labrador se trouvant à côté d’elle. Sais pas. J’ai peur. La chien jappa en direction de l’homme suspect. Il recula, lui-même peu convaincu par son avertissement. C’était vraiment bizarre que les cerbères ne puissent pas expliquer leur réaction. Comme s’ils appréhendaient. Comme si une force invisible plus grande qu’eux entourait et protégeait l’individu. Harper ne pouvait s’empêcher de le dévisager, les yeux plissés. Les animaux ne mentaient pas. Un truc les rendait nerveux, c’était évident. Et ce truc avait un rapport avec celui qui se tenait devant elle. Elle changea immédiatement de visage. De suspicieux, il devint souriant et accueillant. "Bonjour, je peux vous aider?"

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❝A wolf at the door❞
Harper — Alistair
Quelques mois que j’étais arrivé et je ne savais toujours pas ce que je foutais ici.

Avant de me poser, j’avais eu l’envie de partir un peu sur les routes. Tâter le terrain ? Pas vraiment. J’avais simplement eu besoin de ça. On m’arrachait à mon pays sans que je ne sache pourquoi, j’avais tout de même le droit de m’octroyer ce genre de moment privilégié avec moi-même. Avant de partir sur des sentiers supposés moins meubles. Tout ceci me paraissait légitime. Un peu moins que ce billet, cette somme d’argent versée généreusement sur mon compte ou ce pied-à-terre dont on entendait beaucoup de choses par delà l’Atlantique - mais dont au final, je ne connaissais presque rien. J’avais emménagé à la mi-septembre dans le Queens. Il ne me semblait pas avoir réfléchi plus que ça concernant les lieux, d’ailleurs. Y avait de quoi entreposer la Honda et le minimum syndical pour vivre. Ça me suffisait amplement, même si beaucoup d’autres auraient été freinés par la localisation.
C’est aussi en m’installant que j’avais fait la connaissance d’une voisine de palier. Je n’avais eu guère de mal à me rendre compte qu’elle était aveugle. Peu enclin à la discussion, même de manière générale, j’avais appris de par sa sincérité naturelle qu’elle subissait son veuvage depuis trois ans. Le seul être lui étant véritablement cher étant son animal de compagnie, en plus de ses enfants, bien sûr - mais ceux-là ne pouvaient pas venir aussi souvent pour venir la visiter, et la placer dans une maison médicale ne rentrait pas dans leur budget. De fil en aiguille, j’avais pris l’habitude de lui proposer mon aide et j’avais finalement trouvé des créneaux afin de pouvoir la dépanner. Lui ramener ses courses les mardi à 18h, promener son chien avec elle de temps à autre, ce genre de choses. Ce n’est pas comme si j’étais un ministre et que mes journées étaient étouffantes à ce point. Au contraire. Le travail que j’avais trouvé à cette période-ci, je faisais les nuits. Apparemment c’était un moyen de dissuader les « petits nouveaux » ou simplement les tester dans leurs nouvelles fonctions. Ils ne savaient tout simplement pas à quel genre de personne ils avaient affaire. Leurs méthodes en soi m'importaient peu.

J’avais toujours eu besoin d’indépendance et la solitude était importante à mes yeux, c'est évident; mais je n’aurais pu me résoudre à laisser cette vieille femme ainsi. Je faisais peine à voir, moi qui avait laissé sans nouvelles un paquet de gens depuis que j’étais revenu. L’étais-je vraiment ? Dans tous les cas, je ne voulais pas y penser. Plus du tout. J'étais peut-être en train d'essayer de me racheter sans m'en rendre compte. Auprès de qui ? Allez savoir.

L’animal qu’elle avait baptisé Steve était adorable. Seul bémol, son comportement avec moi, que je ne parvenais pas à comprendre. L’ancienne ne voyait pas et des fois, je l’en remerciais. Les premiers jours, l’animal était terrifié, n’avait pas voulu m’approcher une seule fois et jappai, blotti dans un coin de la pièce. Encore aujourd’hui il n'en démord pas et est toujours craintif. J’ignorais qu’il allait se laisser faire aussi facilement malgré ses réactions…j’aurais sans doute dû essayer plus tôt de l’approcher, sans avoir à craindre d’élan agressif à mon égard. J’avais toujours été proche des animaux, j’avais vécu avec pendant un bon paquet d’années…mais là, c’était du jamais vu.
Toujours est-il qu’il avait dû passer une semaine à une clinique vétérinaire du quartier pour se faire soigner d’une fracture à la patte avant. Elle m’avait dit qu’il s’était prit l’avant d’une voiture qui ne l’avait pas vu - et elle encore moins. Roulant de jour comme de nuit désormais, je ne pouvais que comprendre, car la circulation était bien souvent chaotique (moi-même, j’avais du mal à supporter le débit et la tension environnante). Le chien avait tellement souffert sur le moment que ce n'était pas passé inaperçu. Ce jour, ce n’était évidemment pas guéri, mais pris en charge. Il lui faudrait plusieurs semaines pour s’en remettre, lui éviter de gambader comme un dingue, l’aider, tout simplement. J’allais devoir y veiller autant que la propriétaire si ce n’est plus. D’autant qu’elle n’avait pas les moyens de l’y laisser plus longtemps, les finances manquant. J’étais peut-être pas vétérinaire mais les soins, c’était mon domaine, chose que je n’avais pas partagée à Abbey. C’est donc sans broncher que je m’étais porté volontaire pour aller le chercher, après tout, le temps était trop rude à cette saison pour qu’elle prenne le risque de faire un tel trajet. Surtout à pied.

Je n’étais évidemment pas cette Mrs Miller et j’espérais qu’elle ait appelé la clinique avant ma venue, comme elle me l’avait fait entendre dans la matinée, avant que je ne parte pour la journée. J’avais volontairement prit sur ma pause de 15h (qui équivalait à moins de 10 minutes) pour l’ôter de mon horaire de fin de journée. Je terminais donc plus tôt, dirons-nous. Je garai le taxi, sorti la couverture du coffre pour la mettre du côté passager et, après avoir verrouillé le tout, me dépêchai de rentrer dans la clinique.

Distancé d'une dizaine de mètres de l’entrée, j’avais cru entendre perceptiblement des animaux qui couinaient, gémissaient. Impossible qu’à cette distance j’ai pu entendre quoi que ce soit, me disais-je. Je balayai brièvement cette pensée et terminai mon chemin jusqu’à la porte que j’ouvris, m’engouffrant dans les locaux. Un air frais s’immisça lui aussi, signe qu’à l’extérieur, l’hiver battait son plein. Sauf que j’avais l’impression d’avoir toujours chaud. J’avais simplement une écharpe et mon cuir sur les épaules - et y avait bien que ces indices-là qui étaient susceptible d’annoncer la couleur concernant le climat. Mais c’est pas tant ça qui était important à noter à cet instant…plutôt ces gémissements qui étaient réellement là, distincts, mélangé à des jappements, lorsque ce n’était pas des félins qui se hérissaient un peu trop dans la cohue générale. Je ne m’étais pas arrêté et avait poursuivi jusque l’une des employées, apprêtée près d’un labrador. Je baissai les yeux vers lui, après avoir grimacé suite au son qui avait irrité mes tympans - ils étaient devenus trop sensibles eux aussi, mais je subi sans chercher plus loin. Après avoir entendu des tirs un bon paquet de fois, être resté dans une sorte de…cave immonde aveuglé par l’obscurité, mon ouïe avait été mise à rude épreuve.

Je jette un regard par dessus mon épaule et les animaux qui rentrent dans mon champ de vision cessent de s’exciter et inhibent, apeurés, le flanc collé au sol en gémissant moins fort. La jeune femme me parle alors, et ce le plus professionnellement qui soit. Je sors d’une petite absence ou période de réflexion qui n’avait strictement rien donné, au passage. Je ne savais pas pourquoi ils réagissaient ainsi. Je ne faisais rien. Pas plus à Steve qu’aux autres. Je pivotai pour voir celle que je surplombai malgré moi.
« Oui, je crois… », commençai-je, reprenant le fil de mes pensées. « Je viens récupérer Steve. C’est au nom de Mrs Miller. Abbey Miller. » J’espérais qu’elle ait vraiment appelé. Parce qu’avec le comportement des animaux ici, j’allais finir par être pris pour un homme qui les maltraitait. Dans le pire des cas, j’avais mon passeport, ça devrait suffire. Mon fort accent écossais n’était certainement pas là pour jouer en ma faveur et je préférais le garder un tant soit peu, si vous vouliez mon avis. Je préférais ça plutôt que de l'abandonner contre quelque chose qui se rapprocherait de près à celui des anglais…


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Il n’y avait pas que l’air glacial de l’hiver qui avait jeté un froid dans les locaux de la clinique lorsque la porte s’était ouverte pour laisser entrer l’individu. Dès qu’il avait mis un pied dans l’embrasure de la porte, les animaux s’étaient écrasés de terreur. Leurs maîtres tentaient de le réconforter en n’étant pas plus curieux de cette réaction, mais Harper savait que quelque chose clochait. Elle avait vu trop de choses extraordinaires et de pouvoirs inédits à l’institut pour penser que cela était normal. Ce type avait un truc. Un truc bien enfouit en lui.  Elle ne savait pas quoi, mais elle avait bien envie de le découvrir. Elle ne supportait pas que ses compagnons poilus souffrent de cette façon. Ils avaient peur et ils ne savaient pas pourquoi, les pauvres. Pourtant, l’homme semblait tout à fait normal. Il semblait même sympathique et bienveillant. Peut-être avait-il un pouvoir semblable au sien, mais comme il détestait les bêtes, il leur ordonnait de se coucher et de trembler en sa présence. Pourtant à son arrivée, il n’avait même pas posé un seul regard sur les chiens dans la salle et s’était dirigé immédiatement vers le comptoir d’accueil. Non, c’était quelque chose qu’il dégageait et qui était perceptible des animaux et pas des humains. Voulant donner un bon service, Harper chassa le flot de suppositions de sa tête, mais il n’allait pas s’en sortir comme ça. Elle le fixa d’un regard curieux, caché par un sourire accueillant.

Lorsqu’il mentionna « Steve », le regard de la brunette s’illumina et s’adoucit. C’est elle qui avait pris dans ses bras la pauvre petit bête lorsqu’on l’avait amené à la clinique. Elle avait eu le cœur en morceaux en apercevant la patte brisée et le regard vitreux du chien. Il s’était plaint en silence tout le long de l’examen de contrôle, mais elle avait ressentie sa douleur et elle avait fait de son mieux pour le consoler en lui parlant doucement. Elle avait été soulagée lorsque le docteur Brown lui avait dit de reporter une castration routinière pour opérer d’urgence le prénommé Steve et ainsi abréger son mal. Elle y avait assisté et elle s’était assuré qu’il se sente bien. Toute la semaine, elle avait pris soin de lui. Harper s’était donc attachée au petit blessé poilu. Elle pianota sur l’ordinateur et en effet, il y avait bien une note dans le dossier disant qu’un dénommé Alistair Blackwood viendrait chercher le chien de madame Miller. Elle avait appelé il y avait de cela une heure. "Vous êtes monsieur Blackwood?" Malgré que tout semblait en ordre et qu’il n’était pas un imposteur, la mutante avait bien du mal à laisser partir Steve avec l’homme. Elle ne lui faisait pas du tout confiance. Les chiens toujours présents n’avaient pas changé d’attitude. Ils fixaient le brun avec méfiance. Même qu’une dame était allée à l’extérieur dans l’espoir de calmer son caniche. Un autre client était entré et immédiatement son chat s’était hérissé et avait craché dans sa cage. "Je vois ici que madame Miller n’a aucune personne contact en cas d’urgence. Si cela ne vous dérange pas, je vais prendre vos coordonnées et les rentrer dans le système. Vous êtes son fils?" Il s’agissait bien de la procédure à suivre pour un nouvel enregistrement, mais il était interdit de prendre les renseignements privés à titre personnel. La futur vétérinaire savait que c’était mal et qu’elle pourrait avoir des ennuis si cela venait à se savoir, mais elle savait aussi qu’elle ne dormirait pas l’esprit tranquille si elle avait un doute sur la personne à qui elle allait remettre l’un de ses protégés. Elle rentra les renseignements que lui donnaient Alistair en copiant mentalement l’adresse de son immeuble. "C’est parfait! Je vais vous chercher Steve." Elle quitta momentanément l’accueil et disparu par la porte située en arrière du comptoir et qui menait au couloir principal. Tout au fond se trouvait la grande salle dans laquelle se trouvaient les abris des animaux en attente. Elle les salua tous comme à son habitude, mais leurs réactions ne furent pas la même. Habituellement, elle recevait une bouffée d’amour commune, mais là rien. Tous les animaux se trouvaient au fond de leurs cages, nerveux. Elle fronça les sourcils. C’était vraiment bizarre. Le truc de l’homme se répandait jusque-là. Elle détestait les voir dans cet état. Elle se dirigea vers l’abri de Steve et le sortit doucement en prenant bien soin de ne pas toucher à sa patte meurtrie. Il avait fait énormément de progrès, mais elle était encore très fragile. Elle lui passa sa laisse au cou, puis tous les deux se dirigèrent vers la salle principale. Tout au long du petit trajet, elle observa la bête qui boitait. À mesure qu’ils se rapprochaient, son pas déjà lent, ralenti. Ses oreilles restèrent collées sur sa tête et il tremblait. Tu le reconnais? Tu l’aimes? Elle posa un regard inquisiteur sur Steve qui releva la tête vers elle, incertain. Oui, il aide beaucoup ma maitresse. Il est gentil. Harper ne comprenait plus rien. Les paroles du chien étaient totalement le contraire de ses agissements. Alors, je peux te laisser avec lui? L’animal lui signala que oui, même si son corps entier supposait l’opposé.

Harper fit le tour du comptoir et tendit la laisse à Alistair, légèrement réticente. Même si Steve prétendait qu’il était gentil, la jeune fille avait des doutes, mais elle n’avait pas le choix de lui donner l’animal. "Sa patte est encore très fragile, alors il faut s’assurer qu’il fasse attention à ne pas trop s’exciter. " Quoi qu’elle n’avait pas de doute lorsqu’il serait en compagnie d’Alistair. " Il ne doit pas courir pour au moins un mois et il doit prendre ce médicament tous les jours et ceci s’il a très mal. " Elle lui donna deux petites bouteilles contenant des gélules. "Dites à madame Miller de nous téléphoner si elle a des questions et pour prendre rendez-vous dans environ deux semaines pour qu’on puisse lui enlever ses sutures. Je pense que c’est tout. " Elle lui offrit un large sourire sachant bien qu’elle n’en resterait pas là. "Tu fais attention à toi Steve!" Elle lui flatta le dessus de la tête. Le chien aboya de joie, mais se recula comme s’il avait fait quelque chose de mal.


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❝A wolf at the door❞
Harper — Alistair
Je n’avais jamais eu à vivre ce genre de situation jusqu’ici. Du moins, après mon retour sur le territoire britannique. Parce que je n’étais pas retourné au cottage, que j’avais passé le clair de mon temps en dehors des villes et que je n’avais pas d’animaux domestiques. Même si j’avais déjà senti que l’animal d’Abbey avait des réactions démesurées à mon égard, je n’y avais pas prêté plus attention que ça étant donné que chaque chien avait son caractère. Il aurait pu être de nature peureuse que ça ne m’aurait pas étonné; sauf qu’aujourd’hui, quelque chose me rendit quelque peu perplexe. Était-ce le doute ? La frustration ? Difficile à dire - je n’étais pas très à l’aise non plus, ne comprenant pas la réaction des bestiaux ici présents. Cela ne me donnait qu’une seule envie : m’en aller d’ici. Qui aurait voulu rester ici à faire brailler toute une salle d’attente composée à plus de 50% de canidés ou de félins ? Je me concentrai au mieux sur la personne qui me recevait. C’était le mieux que je puisse faire et après tout…j’étais venu pour ça et rien d’autre, à savoir récupérer Steve. La seule chose qui restait à cette Mrs Miller, ce petit grain de vie qui nuançait son quotidien.

Lorsqu’elle me demanda si j’étais bien le Blackwood qui était visiblement mentionné, j’hochai légèrement la tête en lui disant. « Il est en face de vous. » En croisant son regard, la suivant dans ses gestes apparemment mécaniques du fait de l’habitude, je ne pouvais m’empêcher de sentir que quelque chose n’allait pas non plus de son côté. Que j’étais intrus malgré moi. Que quelque chose clochait et qu’elle le sentait autant que moi, pour le coup. Lorsqu’elle quittait ses yeux de l’écran, je faisais en sorte de rendre mon regard moins oppressant, le faisant vaquer dans le décor. Blackwood. À chaque fois que je m’y attardais, je ne pouvais que me perdre dans ma colère. Un tel patronyme qui me paraissait aussi lointain que ceux qui s’étaient présentés comme ma famille. Et ma soeur…qu’est-ce qu’elle avait pu devenir, elle aussi ? Sans doute à Londres à côtoyer les gens de la « haute ». Quant aux autres, je supposais qu’ils n’avaient plus à se soucier de faire profil bas, il n’y avait plus personne sur qui cracher - plus de fils rebelle à supporter. Ceci étant, j’étais presque certain que la mort de ma mère n’était aujourd’hui devenu qu’un prétexte pour me faire porter le chapeau. J’étais donc en train de ruminer simplement parce qu’on m’avait appelé par mon nom et que la situation n’était pas des plus agréables…à bien me l’avouer, je ne me facilitais pas la tâche non plus.

C’est cette même personne qui me tira de ma pseudo-rêverie, elle-même ponctuée par les bruits animaliers qui persistaient dans les locaux. Elle me demanda mes coordonnées et je mis un temps à comprendre le pourquoi. Abbey ne m’avait pas signalé dans ses contacts, ce qui était normal étant donné que je n’étais pas vraiment quelqu’un d’important dans sa vie - du moins c’était ce que je m’imaginais. Qu’on ne se connaissait pas suffisamment pour qu’elle me fasse autant confiance. La question qui clôturait sa demande me laissa coi quelques instants. « Son fils ? », répétai-je, inspirant un peu d’air. Pourquoi j’avais besoin de digérer ça ? Allez savoir. J’avais finalement poursuivi. « En fait non, je ne suis qu’un voisin. » J’allais pas mentir. Et je n’avais pas envie de brasser davantage sur la question. Je lui donnai mes coordonnées de base à savoir mon adresse et un numéro où me joindre, ce genre de choses. Rien de bien méchant.

Elle alla chercher Steve et j’en avais profité pour pivoter encore une fois vers la salle d’attente. Les plaintes bestiales s’adoucirent quelque peu, inhibées une nouvelle fois par le fait que j’apporte de l’intérêt sur eux. J’inspirai un coup avant de relâcher cet air que je sentais oppressant sous ma cage thoracique. Les bras croisés, le regard un peu dans le vague, je m’étais retourné avant même qu’elle ne sorte de la pièce, bien avant que ses chaussures ne fassent suffisamment de bruit pour qu’un humain lambda s’en aperçoive. Surtout par dessus la couverture sonore qui avait déjà en fond. Ce n’était pas quelque chose que j’avais contrôlé, j’avais senti qu’elle allait revenir à cet instant précis et rien d’autre. Je penchai légèrement la tête pour pouvoir découvrir Steve. Il était chancelant mais il avait déjà meilleure mine que le jour de l’accident. Mes yeux sourient mais mon visage un peu moins, voire pas du tout. Dans mon esprit j’ai souri, dans les faits ce n’était pas la même chanson.

Lui aussi n’était pas des plus rassurés à mon approche, il lui faudrait du temps pour se réhabituer. Une question de temps sans doute ? Même moi je n’y croyais pas à vrai dire…

« Vous remercierez la personne qui s’en est occupé… », lui dis-je en toute sincérité, attrapant la laisse qu’elle me tendait. Je m’accroupi un instant pour caresser la tête du chien, qui, malgré ses tremblements, paraissait heureux de pouvoir retrouver son lieu de vie habituel. Je regardai Steve mais écoutai ce qu’elle avait à me dire - évidemment, ce n’était pas à ignorer, car il aurait eu besoin de rester plus longtemps. « Je ferais attention, », murmurai-je plus pour moi que pour elle. Je relève le nez lorsqu’elle me parle d’un médicament, me redressai et pris les petits bocaux où se trouvaient les cachetons. Des antalgiques visiblement que je glissai dans une des poches de mon cuir. J’hochai la tête à la positive, notant pour moi-même qu’il faudrait certainement le ramener la prochaine fois. Lui et Abbey. « Concernant les factures… », commençai-je. Point crucial. J’étais presque sûr que la mutuelle de l’ancienne ne parviendrait pas à couvrir tous les frais, car oui, elle n’avait pas grand-chose pour se sustenter. J’avais gardé de l’argent, celui que ces inconnus bien renseignés m’avaient offert pour traverser l’Atlantique - et tous les frais qui s’y rapportaient. J’étais prêt à payer ce qui restait si cela dépassait le compte - que je connaissais. C’est pour cette raison que je poursuivi. La jeune femme s’adressa au chien qui aboya de contentement avant de se raviser. Chose que je ne compris pas…sentant que ce n’était franchement pas le moment d’accueillir un silence, je glissai aussitôt, reprenant mes précédents propos. « Je peux les récupérer ? » Je ne savais pas comment m’y prendre. Les histoires de fric, tout ça…non en fait, ici, je ne me sentais pas à l’aise et ça m’avait quelque peu changé. Sans compter le flot de pensées qui s’ajoutaient à cela - doute, doute, doute. Toujours le doute et la peur. Celle de sentir que j’étais vraiment devenu quelqu’un de différent depuis que j’avais échappé à la mort…


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Le mélange d’incompréhension, de peur et de méfiance que ressentaient les animaux autour d’Harper commençaient grandement à affecter la jeune fille. Elle avait de la difficulté à se fermer à leurs émotions tellement elles étaient fortes. Leurs voix envahissaient sa tête et lui donna un mal de crâne intense. La brunette faisait tout son possible pour ne pas laisser paraître son malaise, mais ce n’était pas évident. Et c'était surtout soudain. Elle était certaine que le mal partirait une fois que l’homme aurait quitté la clinique. L’atmosphère générale devenait de plus en plus lourde. Les propriétaires commençaient à s’impatienter que leur animal soit aussi nerveux et anxieux. Tous les animaux à travers la clinique se lamentaient. Elle pouvait entendre ses collègues consoler les bêtes dans les salles attenantes à l’accueil. Harper se sentait doublement méfiante à l’égard du grand gaillard parce que les incertitudes des poilus s’imprégnaient en elle.  Surtout qu’il n’était pas de la famille et plutôt un voisin de la propriétaire de Steve. Son esprit trop créatif et tordu s’imagina un tas d’histoires. Après celle de la mutation semblable à la sienne, elle en était rendue à penser que le voisin de madame Miller pouvait organiser des combats de chiens et que Steve ne s’était pas fait renversé par une voiture, mais ses blessures étaient le résultat d’une bataille féroce. Et c’est pour cette raison que le gentil animal avait si peur de lui. Cela n’expliquait pas la réaction des autres bestioles par contre. Et puis, Steve semblait l’aimer. Tout cela la rendait folle. Harper voulait savoir et comprendre. Cela la démangeait de lui demander ce qu’il était et ce qu’il pouvait faire. Mais, elle se doutait bien que ce n’était pas l’endroit pour le faire. En ce moment, les mutants ou les héros étaient plus ou moins bien vus et elle ne voulait pas le rendre mal à l’aise ou lui faire peur, même s’il semblait assez costaud et ce n’était pas les questions débiles d’une jeune technicienne qui allaient le déstabiliser.

Quoi qu’il en soit, il était temps qu’il quitte la clinique. La brunette n’en pouvait plus de ses lamentations dans sa tête. Elle gardait néanmoins un visage amical et sourit lorsqu’il lui dit de remercier la personne qui s’en était occupée. "Je lui dirai." Elle n’était pas du genre à se vanter ou à se mettre audevant. Steve leva la tête vers elle, incrédule sachant très bien que c’était elle qui avait pris soin de lui tout au long de sa convalescence. Elle lui gratouilla la tête et il la remercia pour tout ce qu’elle avait fait pour lui. Elle pigea dans le bol en verre contenant des friandises pour les animaux en visite et en donna une à son ami à quatre pattes. Tu es sûr que je peux te laisser avec lui? Il ne te force pas à le suivre, n’est-ce pas? Steve lui avait déjà dit qu’il connaissait le monsieur Blackwood et même qu’il était très gentil, mais la jeune fille était toujours sceptique et elle souhaitait s’en assurer. Non, il ne me force pas. J’ai hâte de voir ma maîtresse. Bon, elle n’insista pas plus et lui faisait confiance, même si tout cela restait curieux.

Tellement absorbée par ce mystère et sa tête étant envahi par la peur des canidés, Harper en avait oublié la facture. Ses yeux bleus s’agrandirent d’étonnement. Un peu plus et elle les laissait partir sans payer une facture assez salée. Ce genre d’intervention n’était pas donné. Si cela n’avait été que d’elle, elle ferait tout gratuitement, mais ce n’était pas ainsi que cela fonctionnait, malheureusement. "Oui, bien sûr! J’allais complètement oublier. Désolée. " Elle retourna derrière le comptoir et vérifia le dossier à l’ordinateur. Son cœur s’était mis à battre rapidement. Elle détestait faire ce genre d’erreur. Et celle-là n’était pas des moindres. Heureusement, aucun de ses collègues ne se trouvaient-là à ce moment. Ils se seraient fait un plaisir d’aller bavasser son étourderie. Déjà qu’ils étaient jaloux de sa réussite. Ils se seraient fait une joie qu’elle se plante. Elle détestait passer pour une incompétente. C’était une erreur stupide qui aurait pu lui attirer des ennuis. "Ça fera un total de 926, 34$. Ça sera payé crédit?" Même si le type devant elle ne lui inspirait aucune confiance, elle trouvait le geste très gentil. L’opération et les soins étaient loin d’être donnés et pourtant il offrait de payer les frais sans broncher alors qu’il n’était qu’un simple voisin. Cela cachait quelque chose, c’était évident! Elle lui tendit le moniteur et une fois qu’il eut rentré son code, elle lui tendit la liste détaillée de la facture qu’elle avait fait imprimer. "Merci, monsieur Blackwood. Bonne journée!" Merci d’être venu chercher Steve et de lui avoir rappelé qu’il devait payer. Il aurait bien pu s’enfuir en vitesse et l’a laisser là avec ses problèmes et les frais qu’elle aurait dû payer elle-même de sa poche. Elle regarda une dernière fois Steve et lui souhaita bon rétablissement. Elle espérait grandement qu’elle se faisait du souci et des histoires pour rien et qu’Alistair rendrait la jolie bête à sa propriétaire.


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Harper — Alistair
Le message allait être transmit. Je n’allais pas pouvoir m’en assurer de toute manière, mais au moins j’avais voulu remercier la personne qui s’en était occupé - ce qui me paraissait normal. Ils étaient certes payé pour ça mais un peu de gratitude ne faisait jamais de mal…sauf quand elle m’était dédiée, peut-être. L’avantage avec l’armée, même dans une unité de soins, c’est qu’on ne vous pleurniche pas sur l’épaule. Bon…en fait si, lorsqu’on se coltine des civils, mais c’est une autre histoire. Flanagan. J’espère qu’il va bien au moins, lui. Je n’irais pas vérifier. Je ne voulais pas. J’avais tiré un trait sur tout ça et je ne voulais pas y déroger.
Je trouve cependant très étonnant qu’elle en oublie les factures. D’habitude, ici aux Etats-Unis, le fric était roi. S’assoir dessus n’était pas vraiment dans les habitudes. Peut-être que cette femme avait quelque chose de spécial, sait-on jamais. À moins qu’elle ne soit tout simplement agacée par le bruit qui retentissait derrière mon dos. La clinique, depuis mon arrivée, semblait avoir prit une allure de théâtre contemporain. Le genre de pièces où des types braillent sans raison en se remuant d’une manière tout à fait loufoque, voire cocasse. Pas le genre de choses que j’aimais regarder on va dire.  Je ne réagi pas outre mesure à ses excuses, hochant simplement la tête avec un sourire léger. Elle me présenta finalement ladite facture, m’annonçant le prix à haute voix. Pour moi c’était bon. Oui, lui dis-je simplement avant de procéder au paiement. Quelque peu agacé par les couinements et plaintes animales qui s’intensifiaient au fil des secondes, j’avais abrégé nos souffrances auditives communes en la saluant. « Merci à vous, bonne journée. », lui avais-je répondu avant de sortir, Steve au bout de la laisse. J’avais pris soin de vérifier sa cadence de marche et s’il souffrait. Une fois dehors, je soupirais, bien aise de retrouver l’air libre. Il faisait particulièrement frais et je n’en étais pas vraiment affecté, à ma plus grande surprise. Je pris l’animal dans mes bras pour qu’il n’ait pas à descendre les marches et reparti au taxi, le ramenant chez lui. Abbey devait déjà s’impatienter.


△ △ △


Ça fait quelques jours déjà. Plus, peut-être. Elle est souvent là où je traîne, je n’ai jamais semblé y prêter attention jusqu’à ce que je ne me décide à interchanger les rôles. Je n’appréciais pas la façon dont cette femme m’approchait, si là était son réel but (ce qui était tout à fait discutable, je l’avais détectée je ne sais trop comment, puis remarquée à plusieurs reprises). Alors oui, aujourd’hui, je n’étais pas dans l’optique d’avoir une fouine aux basques. Parce que d’une part, c’était carrément flippant, et de l’autre…il n’y avait aucune raison que je ne réagisse pas. Je n’aimais pas ça, point. Pas besoin d’aller plus loin. Ces pertes de mémoire variables, est-ce qu’elle avait un rapport avec ça ? Les mutants existent, je suis au courant depuis le temps. Je ne suis même pas certain d’en avoir déjà approché un dans mon existence, et si tel était le cas je ne m’en serais pas douté une seule seconde. Peu importe ce qu’elle était, cette demoiselle n’allait pas continuer à me tourner autour indéfiniment. Mon cerveau avait retourné mille et une possibilités la concernant. M’assurer de sa non-dangerosité, c’était certainement ma motivation première en fin de compte. Du reste…j’allais lui exprimer mon point de vue sur la question. Réclamer des explications. Ça me faisait chier d’avoir à faire ça mais j’y étais bien obligé. Je ne voyais pas comment faire autrement, à part foncer dans le tas…et c’était exactement ce que j’allais faire. Un peu trop au sens littéral d’ailleurs, mais ça je l’ignorais encore lorsque j’avais décidé de parquer le taxi dans un coin et de profiter de ma pause midi pour la suivre.

Rien de transcendant en soi, elle était sortie de la clinique plus tôt pour aller chercher je-ne-sais-quoi à un point poste. J’étais resté dans mon coin à attendre, observant. J’avais déjà pris quelque chose à manger il y a une heure et j’attendais qu’une seule chose, dévorer ce foutu sandwich dont je me languissais. La voyant bifurquer, je suis sorti du taxi pour la suivre à pied sur le chemin du retour. Je l’avais talonnée plutôt de près car la foule était dense à cette heure-ci, chose qui s’avéra être plutôt avantageux étant donné ma charpente. Au moment de traverser la rue, je sentis que quelque chose clochait - que quelque chose allait se passer. Le son du moteur qui accélère depuis un moment, la voix de ce conducteur qui parle au téléphone avec son kit main libre et se désintéresse de la route, et enfin l’odeur de cette femme qui s’échappe vers le milieu de la chaussée alors que tout ça me prend comme une mortelle évidence : je devais agir. Alors je poussai deux des personnes qui bloquaient le passage et j’avais sprinté dans sa direction. Je la poussai le plus fort possible alors que la camionnette pilait trop tard, me happant avec violence. Projeté sur quelques mètres moi aussi malgré mon élan, c’est l’ensemble gauche qui est touché. Mon bras s’est prit le métal des diverses armatures, la bordure du pare-choc au niveau de la cuisse. Sans compter la chute sur quelques éclats du miroir et la rudesse du bitume. La tête n’ayant pas été touchée, je fus sonné moins longtemps. J’entendis quelques coeurs battants se presser autour de moi et le chauffeur descendre de son véhicule en trombe. L’odeur du sang me chatouille les narines alors que je m’aidai avec le capot de la quatre roues pour me redresser. Les interpellations me viennent mais je désigne la personne qui est à cheval sur le trottoir, celle que j’avais poussée. Je ne parviens même pas à la voir car elle est déjà entourée d’une assemblée. « Ça va, allez vous en occuper, », avais-je émis en prenant sur moi. J’avais vérifié instinctivement mes réflexes et si tout bougeait correctement - ce qui était le cas, mais cela n’empêchait que j’avais un mal de chien. « Mais il faut appeler une ambulance, vous… » « J’suis vraiment désolé monsieur, vraiment, est-ce qu… » « Ça va, merde ! », avais-je tranché avec une franche agressivité. Oui, j’étais énervé, j’avais même l’impression que ce n’était pas moi qui avait crié. Ma première réaction fut celle-ci…puis partir. Je m’étais frayé un chemin sans trop de difficulté, même si je mis un certain temps pour retrouver l’habitacle (presque) rassurant de mon taxi. Grimaçant et boitant de tout en bout, j’allais devoir couper court à mon service. Je ne savais absolument pas ce que j’allais pouvoir raconter encore pour me sortir de cette merde. La déclaration aurait peut-être été une bonne idée finalement; mais j’étais déjà dans la voiture avec le contact allumé quand ça m’avait traversé l’esprit. Chaleur, colère, une foutue odeur de sang et la douleur…bien sûr.

J’ai quand même réussi à rouler. En utilisant à peine mon bras gauche pour conduire et la jambe droite pour alterner avec la gauche pour embrayer, parce que oui, à chaque pression, c’était un râle étouffé auquel j’avais droit. Je n’avais pas encore fait « l’état des lieux » concernant les dégâts mais si je pouvais bouger, si ça saignait pas trop, alors je pouvais au moins aller jusqu’à chez moi. Ce n’était pas très loin, nous étions dans le quartier. Continuant le chemin, il ne m’avait fallut qu’une quinzaine de minutes pour arriver à destination. Mon cœur s’était mit à s’affoler lorsque je descendis du taxi mais je ne m’étais pas arrêté pour autant, n’y prêtant pas réellement attention. De la même manière que je me forçais à ignorer ces symptômes étranges qui commençaient à se manifester. Passant à peine discrètement, j’avais entendu Steve japper sur le palier, chose qui me força à accélérer le rythme - je ne voulais pas qu’Abbey me voit dans cet état-là. Sur le coup, je n’avais besoin de personne. J’étais capable de me soigner, j’avais été formé pour ça et puis…j’avais connu pire. Bien pire.

En rentrant, j’avais fermé la porte derrière moi sans la verrouiller. Je m’étais à peine traîné sur quelques mètres que j’étais allé à la rencontre du premier miroir et le seul que j’avais en ma possession. Me tenant à quelques obstacles et aux murs pour éviter de trop solliciter ma jambe gauche, je finis par me rendre dans la salle de bain. J’avais dû en foutre partout dans l’habitacle parce que ça saignait. Pas mal en fin de compte, sans être excessif. Et il y avait des morceaux de verre à retirer. Je sortis mon nécessaire de soins mais fus prit d’une vive émotion, si forte qu’elle m’en fit tourner la tête et perdre l’équilibre un instant - j’avais eu l’impression d’avoir disparu l’espace d’un instant. Ceci étant, je m’étais laissé glisser jusqu’au sol, dos contre le mur, la boîte dans ma main droite. Je la laissais reposer un moment sur ma cuisse en tentant de reprendre un rythme respiratoire normal, ce qui s’avéra être plus ardu que d’habitude. Enfin…d’habitude, je n’étais pas à me faire renverser par une camionnette pour préserver une stalkeuse. Puisque ce n’était pas commun, puisque tout ce sang me ramenait à quelque chose de plus désagréable encore, je m’étais laissé prendre au stress. Je sens encore ces choses-là alors qu’elles ont disparues, alors que je ne suis plus enfermé dans ces souterrains de l’enfer.

Comme si j’avais ramené quelque chose d’autre.


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Depuis qu’Alistair Blackwood avait quitté la clinique, Harper s’était donnée comme mission de trouver ce qu’il cachait. Elle ne lui faisait pas du tout confiance. Les réactions bizarres et mélangées des pensionnaires de l’hôpital vétérinaire avaient rendu la jeune fille très perplexe. Le plus curieux, c’était qu’aucun d’eux n’arrivaient à expliquer le phénomène. Ils étaient tous aussi abasourdis qu’elle et ils ne comprenaient pas pourquoi ils avaient réagi ainsi. Dès que l’homme avait franchi la porte pour quitter l’endroit, les animaux avaient tous recommencé à agir normalement, mais étaient restés confus. La technicienne détestait les voir ainsi et elle voulait comprendre. Elle se doutait que le type n’était pas normal. Elle savait qu’il y avait anguille sous roche et qu’il possédait un pouvoir quelconque. Depuis quelques jours, elle avait tout bonnement décidé de le suivre pendant ses moments libres. Connaissant son adresse et son quartier, elle pouvait donc se promener dans les alentours et avoir un œil sur lui. Pour le moment, il n’avait rien fait de suspect. Il travaillait beaucoup comme chauffeur de taxi, il partait en moto, il faisait ses courses et aidait réellement sa voisine aveugle, madame Miller. Harper les avait aperçus alors qu’il aidait la vieille dame à descendre les escaliers de leur immeuble. Steve était là et semblait prendre du mieux, mais il avait toujours ce regard inquiet concernant l’homme. Bref, Alistair n’avait rien fait qui supposait un quelconque acte de maltraitance des animaux. La peur première de la jeune fille. Il était un type tout à fait normal. Peut-être qu’elle se trompait totalement sur son compte et que son imagination s’était excité trop rapidement comme ça lui arrivait souvent de se faire des histoires. Peut-être même qu’il n’était pas celui qui avait causé ce malaise à la clinique et que c’était une toute autre personne. Face à cette constatation, la jeune femme aurait dû cesser cette surveillance qu’elle savait stupide et puérile, mais le doute subsistait. Une petite voix dans sa tête lui disait d’attendre et que Alistair allait se trahir bientôt. Surtout, elle-même ressentait une sorte d’attirance pour lui et elle voulait comprendre. Mais, Harper n’avait rien d’une espionne et elle n’était pas très subtile. Il devait déjà l’avoir repérée et ce, dès le premier jour de son espionnage. Elle pourrait toujours dire qu’elle habitait tout près et qu’il s’agissait d’une simple et bête coïncidence s’il décidait de la confronter. Elle était plutôt bonne comédienne et elle n’aurait aucun mal à esquiver les accusations.

Ce jour-là, elle travaillait à la clinique. Depuis qu’elle avait entamé sa mission personnelle, elle ne faisait que penser à cela. Elle élaborait des plans et des nouvelles tactiques pour l’approcher. Elle émettait des nouvelles hypothèses. Elle prenait la chose très au sérieux, peut-être un peu trop, mais ça l’amusait. Cela la sortait de son train quotidien qui consistait principalement au travail, aux études et regarder des films avec Azalea. Si elle faisait fausse route sur tout, elle aurait au moins mis un peu d’aventure dans sa vie tranquille. À la fin de son quart de travail, on lui demanda d’aller porter une boîte contenant des échantillons au laboratoire pour des analyses. Le labo ne se trouvait pas très loin de la clinique, mais elle avait oublié de noter l’adresse exacte. Harper sortie son téléphone et chercha l’endroit sur Internet tout en continuant de marcher et relevant la tête une fois de temps en temps pour ne pas rentrer dans quelqu’un, la foule étant un peu dense à cette heure de la journée. À l’intersection, elle vérifia que la voie était libre et entreprit de traverser la rue tout en observant son écran. Au milieu de la voie, une voiture roulant à une certaine vitesse s’approchait dangereusement d’elle. Harper ne l’aperçu qu’au dernier moment. Ses yeux bleus s’agrandirent de terreur. Elle n’avait pas le temps de réagir et l’impact était inévitable. Elle ferma machinalement les yeux comme si cela allait atténuer la force de l’impact. Puis, elle se sentit projetée sur le côté de la chaussée non pas par une voiture, mais par deux mains. Il eut néanmoins un choc sourd, un son de frein et du verre cassé suivit immédiatement par des cris horrifiés. Des gens qui avaient tout vu encerclèrent d’un seul coup Harper qui s’en sortait avec beaucoup plus de peur que de mal. Sonnée et confuse, elle tentait d’apercevoir son sauveur, mais la foule l’empêchait de voir quoi que ce soit. "Je vais bien…je vous assure." Répétait-elle à tous ceux qui lui demandaient comment elle se sentait. Même si elle avait envie de leur crier qu’elle étouffait là. Son matériel était néanmoins foutu et elle allait devoir expliquer la chose à son patron. "Non, pas d’ambulance. Je n’ai rien…Vous avez vu…" Une fois tous persuadés qu’elle se portait bien et qu’elle n’avait pas de blessures majeures, les gens commencèrent à se disperser. Aucun d’eux n’avaient vu où était passé celui qui l’avait sauvé ou dans quel état il se trouvait. Elle avait entendu quelques bribes de conversation, mais rien de très clair. Tout s’était passé si rapidement. Il est partie par-là!Lui dit une voix dans sa tête. Elle releva les yeux et un corbeau se trouvait juste au-dessus d’elle. Tu me montres? L’oiseau accepta et s’envola. Harper se leva d’un coup et elle ignora son étourdissement. "Vous devriez tout de même aller à l’hôpital, mademoiselle." Harper sourit à la dame sans quitter le volatile du regard. "Merci. Oui. J’irai. Promis. Je dois y aller maintenant." Elle se mit à marcher rapidement en suivant l’oiseau. Ce dernier semblait poser des questions à ses semblables pour savoir s’ils avaient aperçu un taxi. Finalement, il la dirigea devant un immeuble à appartement qu’elle reconnaissait. Bien sûr, Harper aurait dû s’en douter. C’était Alistair qui l’avait donc poussé. Elle remercia le corbeau et sortie de son sac, un morceau de pain de son sandwich légèrement aplati par le choc qu’elle tendit à son guide.

Harper fixa le bâtiment pendant de longues minutes ne sachant pas s’il était judicieux qu’elle y pénètre. Mais, outre le fait qu’elle ne lui faisait pas confiance, il lui avait tout de même sauvé la vie. Elle devait le remercier. Elle prit une grande respiration et monta les marches. Elle arriva devant la porte d’entrée. Elle toqua deux petits coups. Elle n’obtint aucune réponse. Elle posa sa main sur la poignée et la tourna. Il y eut un petit déclique et elle ouvrit doucement la porte. "Euhm…monsieur Blackwood? Je voulais vous remercier…" Elle tendit l’oreille, mais elle n’entendit aucun son. Elle traversa le seuil, le cœur battant. Elle venait tout juste de remarquer la ligne de sang qui traversait tout le corridor principal et qui continuait dans l’appartement. Elle suivit les traces qui menaient devant une porte légèrement entrouverte. Elle la poussa d’une main s’attendant au pire. Elle aperçut alors Alistair très mal en point assis sur le carrelage, une boite de soin sur lui. Elle porta une main à sa bouche avant de s’agenouiller  à ses côtés."Monsieur Blackwood! Je suis désolée..laissez-moi vous aider!" Elle se doutait qu’elle allait trop loin et qu’il avait sans doute envie de la foutre à la porte, mais elle ne pouvait pas le laisser comme ça.

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Harper — Alistair
Lorsque j’entends la porte s’ouvrir comme si elle avait été mise en mouvement juste contre mon tympan, mon cœur fait un bond sous ma cage thoracique. Les lumières, vives et blafardes, me firent cligner plusieurs fois des yeux. Qu’est-ce qui m’arrivait au juste ? Aucun moyen de le savoir - simplement subir, comme d’habitude. Pourtant j’avais tenté et tentais encore de me concentrer sur ce que j’avais à faire, à savoir me soigner. Retirer les morceaux de verre, désinfecter, recoudre au besoin et panser. Je ne suis, pourtant, appelé que par une seule chose : l’oubli. Je cherche du regard l’origine du bruit alors qu’il n’est en réalité pas dans cette pièce, mais dans une autre de l’appartement, au bout du corridor. Je suis anxieux. J’ignore le pourquoi de ces réactions, je souhaite y mettre un terme. C’est malheureusement quelque chose qui semble me dépasser et de loin. « Qui est là ? », avais-je émis d’une qui s’était voulue portante. L’impression de retourner dans une situation où j’étais embourbé jusqu’au cou. Je crois que j’ai peur, mais je sens que ce n’est pas un réel danger. Je ne réitère pas ma question, elle est déjà là.

Putain de merde. C’est elle. Comment est-ce qu’elle a fait pour me retrouver ? Me pister ? Qu’est-ce qui va pas chez elle ? Qu’est-ce qui… « Dégage ! » que je lâche instinctivement, tentant de me décaler un peu par réflexe. Sachant certainement que ce serait ni bon pour moi, ni pour elle, que nous restions ainsi dans le même espace - confiné qui plus est. Les bonnes manières ? Aux oubliettes. Je ne l’ai pas vouvoyée, elle s’est introduit chez moi sans mon aval, il me semble que nous soyons tout deux sur la même longueur d’onde. Ou presque, une légère nuance pouvant être apportée : je ne voulais pas d’elle chez moi. Pas maintenant. Elle n’avait rien à faire ici. « Pars ! Va t-en ! » J’insiste et c’est plus par instinct qu’autre chose. Je ne réfléchis pas à ce que je dis, ni ce que je fais. Je sais que j’ai connu pire. J’ai survécu à pire. J’ai pourtant l’impression que l’émotion est décuplée, que les souvenirs enrobés de passions douloureuses remontent jusqu’à m’étouffer. Je détourne mon visage, ne souhaite pas la regarder. Mes yeux glissent jusqu’aux blessures, la trousse de soins sur mes jambes. La vision s’embrume alors qu’à mon sens, je n’ai pas perdu assez de sang pour être dans un pareil état. Je passais pour quoi, là ? Une chochotte ? Ok, une gonzesse aurait chialé, mais pas moi. Je pige pas…

J’entends quelque chose qui frappe contre mes tympans, bien plus fort que la porte qui avait pu s’ouvrir tout à l’heure. C’est proche, fort, puissant. Un rythme. Régulier. Rapide. C’est son cœur ? Comment je fais pour entendre ça ? Ça m’est pourtant déjà arrivé, des choses ont changé chez moi, mais…c’est encore plus flagrant en cet instant. Comme si mes perceptions s’étaient aiguisées à outrance, sans réelle raison. Je ferme les yeux, les rouvre aussitôt - j’ai eu l’impression de tomber, de me perdre. Je donne l’impression de me rattraper au carrelage alors que rien autour de moi n’a bougé. Je tente tant bien que mal de donner une fréquence régulière à mes inspirations et expirations, or, elles semblent se désorganiser de plus en plus. Ça tourne…ça s’assombrit sous un voile.

Si elle veut m’emmener à l’hôpital… je crois que je lui fait la peau.


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Le premier réflexe d’Harper fût d’écouter le blesser et de le laisser tranquille. C’était vrai qu’elle n’avait rien à faire là. Elle ne savait pas du tout ce qui lui avais pris. Ce n’était pas son genre de suivre les gens, de pénétrer chez eux et de s’imposer. Elle savait qu’elle avait réagi sur le coup de l’impulsion et que c’est son côté chirurgien qui avait pris le dessus. Elle avait retenu son souffle et s’était raidie tandis qu’Alistair lui criait dessus sans ménagement. Elle n’avait pas l’habitude qu’on s’adresse à elle de cette façon. Elle ne pouvait pas en vouloir au type. Il se trouvait dans un état lamentable par sa faute. Valait mieux qu’elle parte. Elle appellerait les secours pour leur dire qu’elle avait vu un homme blessé se diriger vers cet appartement et l’homme n’entendrait plus jamais parlé d’elle. Elle se leva doucement. "Je suis désolée. Je m’en vais…" Elle déglutit et sortit de la salle de bains. Elle marchait lentement, le regard vague. Elle sortit son téléphone et commença à signaler le numéro des urgences, mais se ravisa tout juste avant de franchir la porte d’entrée. Non. Elle ne pouvait pas juste sortir comme ça et laisser monsieur Blackwood se vider de son sang. Ce n’était pas elle de s’enfuir et de faire comme si de rien était. Et si elle apprenait plus tard qu’il était mort des suites de ses blessures graves? Harper ne s’en remettrait pas et elle l’aurait sur la conscience toute sa vie. Elle rangea son portable et tourna les talons. D’un pas déterminé, elle retourna vers la petite salle et elle poussa la porte qui claqua lourdement sur le mur opposé. "Non. Vous allez me laisser vous aider. Vous n’êtes pas en mesure de me dire quoi que ce soit. " Sans attendre de réponse, elle s’agenouilla à nouveau auprès de lui, ignorant le regard de tueur qu’il lui jetait. Elle s’empara de la petite boîte de soins pour en faire l’inventaire. Il y avait des compresses désinfectantes, des pinces, des ciseaux, du fil et des pansements. Bref, juste assez pour nettoyer et soigner le plus gros. De son calme légendaire, elle observa les blessures qui n’avaient pas épargné une seule partie du corps de l’homme. Chaque endroit où ses yeux se posaient, il y avait du sang, une égratignure ou une plaie. La brunette n’avait pas l’habitude de travailler sur des humains et une certaine nervosité l’envahissait, même si elle était en contrôle. "Vous devez me faire confiance." Elle planta son regard céruléen et brillant dans celui d’Alistair et posa une main rassurante sur son épaule. Elle voulait vraiment qu’il comprenne qu’elle ne voulait pas lui faire de mal. Du moins, pas plus qu’elle n’en avait déjà fait. "Bon. Je vais commencer par retirer les morceaux de verres, désinfecter les blessures, nettoyer le sang et euhm…recoudre les plaies de votre bras et de votre cuisse." Dans ses cours, on lui avait appris qu’énumérer les étapes à voix haute aidaient non seulement à vérifier si on avait oublié un truc, mais aussi à se calmer et se concentrer. Harper appréhendait la dernière étape, se doutant que les tissus humains étaient différents de ceux d’un animal, mais les bases étaient les mêmes. De toute façon, elle n’avait pas le choix d’improviser. Alistair avait déjà perdu beaucoup de sang et le temps commençait à compter.

La futur vétérinaire enfila des gants en nylon et après avoir pris une grande respiration, elle commença à enlever les particules translucides et coupantes. Elle ôta les plus gros morceaux directement avec ses mains et les déposa dans le petit verre de plastique posé sur le bord du lavabo. Elle dû utiliser des pinces pour enlever les plus petits bouts de verre. "Merci de m’avoir sauvé." Dit-elle d’une voix douce et sincère. Elle ne voulait pas s’imaginer l’état dans lequel elle serait s’il ne s’était pas interposer entre elle et la camionnette. Il faisait quatre fois sa taille et était beaucoup plus solide qu’elle. Harper avait eu bien de la chance qu’il se soit trouvé près d’elle à ce moment-là. L’idée qu’il puisse se douter qu’elle le surveillait lui traversa l’esprit. Après tout, elle n’était pas très subtile, mais peu importait pour le moment. "Pardon, elle est profonde celle-là." Elle se mordit la lèvre inférieure tandis que les pinces s’enfonçaient profondément et difficilement dans la peau du Blackwood. Un sourire de satisfaction s’afficha sur ses lèvres lorsqu’elle réussit à enlever le morceau récalcitrant. "Voilà. Je pense que c’est bon pour le verre. Vous vous sentez comment? Vous voulez un peu d’eau?" La jeune femme se doutait de la réponse, mais c’était important de savoir. S’il perdait connaissance, cela allait être difficile pour elle de continuer ses soins et allait devoir faire appel à une ambulance. Elle aurait déjà dû les appeler d’ailleurs. "Je vais désinfecter maintenant. Désolée si ça pique. " Quelque chose lui disait qu’il avait déjà vu bien pire. Juste à voir comment il supportait la douleur, malgré les petits signes de faiblesses. "Vous êtes très brave. Il y a longtemps que j’aurais abandonné. " Elle risqua un sourire vers lui. Elle savait que se comparer à lui était risible. Il était évident qu’elle n’avait pas du tout la même expérience de vie que lui, mais elle voulait détendre l’atmosphère et changer les idées de l’homme en conversant avec lui.


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❝A wolf at the door❞
Harper — Alistair
Des excuses. Elle se barre. Tant mieux… j’ai comme l’impression que ça soulage une part de moi de l’entendre. Enfin, c’était jusqu’au moment où le bip d’une sonnerie en attente me parvins, ce qui me retourna immédiatement. Pas question d’appeler les secours. J’étais en train de me retenir au mieux sur le carrelage pour me redresser et aller lui exprimer mon point de vue sur la question. Des mots voulaient sortir, franchir la barrière de mes lèvres… mais se heurtèrent à une sensation que je n’avais jusqu’alors pas ressentie.
Je ne pense pas que ce soit dû uniquement au fait qu’elle fasse le mur et claque la porte pour revenir vers moi, l’air déterminée. Les battements de son cœur se font plus régulier au fur et à mesure. J’ai l’impression qu’elle ne ment pas - pourquoi est-ce qu’elle le ferait, alors qu’elle est en train de m’imposer des soins (et donc, son aide) ? J’ai pourtant peur de ce voile qui obscurcit mon champ de vision. J’ai peur de quelque chose, de quelqu’un. Je suis loin d’imaginer que c’est de ma propre personne dont il s’agit. Éloigner les gens, c’est devenu une seconde nature chez moi, je sentais que c’était nécessaire. Qu’ils n’avaient pas le droit de se rapprocher, sous peine de se frotter à quelque chose d’aussi dangereux qu’immuable. En ce moment, je ne savais pas qui j’étais. C’est pas faute d’essayer de me rappeler ce que j’avais pu être avant ces terribles événements. Je savais que je ne pourrais jamais retrouver ce type-là. Il était mort. Et très certainement enterré sous l’une des montagnes d’Afghanistan.

Je la dévisage mais ne dis rien, ce qui me surprend assez. Au lieu de ça, je grogne, ça vient du fond de ma gorge et je sais même pas comment s’en est sorti avec un tel timbre. Mon léger mouvement de recul est minime quoique marqué. Sa main se pose sur mon épaule et je grimace, serrant les dents à m’en péter la mâchoire. Je la vois de mieux en mieux, par delà le brouillard. Je perçois l’azur de ses iris. Je perçois aussi cette volonté d’aider… qui n’est pas un monstrueux mensonge, ni piège. Il n’y a pas de piège ici. Personne me veut du mal. Personne ne va m’enfermer à nouveau. Personne…

Elle m’énumère ce qu’elle va me faire et je ne peux réprimer certains mots qui tranchent l’air qui nous sépare. « Je sais putain, j’ai fait ça toute ma vie… », râlai-je en lâchant malencontreusement un aveu sur mon passif infirmier. La faute à « beaucoup de choses », ce laisser aller. Le taxi driver ne l’avait pas toujours été, non. Mais une chose est sûre, il avait toujours été aussi désagréable, ce foutu accent écossais affûté à chaque tour de phrases.
Et l’étrangère qui m’avait harcelé commençait son oeuvre. Bien sûr que je sens les choses, je les sens trop, même. Ce n’est pas la douleur qui m’accapare le plus cependant… il y a une présence qu’elle a, une présence que je n’arrive pas à comprendre car elle me captive à sa manière. Sans me calmer complètement. Un peu tremblante, je sens qu’elle est en train d’angoisser. Je le sens et je réagis comme je peux, lui attrape le poignet en lui susurrant avec force. « Et tu vas arrêter de stresser tout d’suite sinon c’est moi qui m’y colle, tu piges ?! » Le regard en biais, je finis par la relâcher… lorsqu’arrive le fameux morceau, je fais pas semblant de grimacer, détournant la tête en fermant les yeux. Sa première excuse m’avait d’ailleurs particulièrement agacé. C’était sans compter les mots qui suivirent. Étrangement, j’ai réussi à tenir en gueulant le moins possible. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais c’est arrivé. Je me suis muselé et ai regagné le sang-froid que je m’étais connu autrefois. J’avais remis de la terre sur ce qui avait voulu pointer le bout de son nez… mon attention avait été détournée, l’Autre - dont j’ignorais encore l’existence - avait été apaisé.

Ceci dit… si je m’étais muselé jusqu’à maintenant, c’était parce que mon état ne me le permettait pas vraiment. Ce qui était en train de changer petit à petit, même si j’étais affaibli. Mes yeux clairs viennent chercher ses prunelles et y visse un regard particulièrement acéré. « De l’eau ? T’as cru que j’étais une plante verte ou quoi ? »
Non seulement j’étais pas une plante verte mais j’étais écossais. Est-ce que ça répondait à la question ?

En réalité, j’étais prêt à sortir la bouteille de whiskey. J’avais la gorge sèche mais l’envie d’être apaisé d’un point de vue général aurait été fort apprécié. Je sais que je ne suis pas capable d’y aller moi-même pour le coup, mais j’irais pas lui demander d’aller découvrir ma cachette à whisky. De là à ce qu’elle m’en prenne en voulant m’accompagner…

Elle passe à la désinfection… c’est pas trop tôt je crois. J’essaie de me concentrer sur ce qu’elle fait. J’y vois de la maladresse, liée sans doute à l’anxiété. J’y vois surtout quelqu’un qui essaie de faire de son mieux. Putain, même ça, ça m’énerve.

Du sucre. Il m’en faut, pour me remonter. Je sais même pas si elle est au courant… merde, elle vient de dire ce truc alors que j’essaie de calmer mes humeurs…

« Ouais, c’est ça, continue à m’parler comme un clébard et c’est un coup de tête que tu vas t’prendre. », la recalai-je amèrement, pour sûr sa façon de parler ne m’avait pas vraiment renvoyé une très belle image de moi-même… bien qu’un compliment s’y soit glissé. C’est un détail que je n’avais pas voulu voir parce que j’en voulais pas. J’ai pas besoin de médaille ou de fleurs, les félicitations on les laissait pour les autres. Ça… ça, c’était vraiment rien.

Je laisse reposer l’arrière de mon crâne contre le mur auquel je suis toujours collé. Je fronce un peu les sourcils, humidifiant mes lèvres. « C’est quoi ton problème à toi ? », lui lançais-je alors que je cherchais ses yeux. Un merci ? C’est trop demander pour l’instant. « J’aime pas trop m’faire suivre de près par les inconnus j’dois dire. » Aussi charmants soient-ils. Ça y est. Je les ai. Les miens sont un peu dans le vague, mais mes pensées le sont moins. « T’avises même pas d’me mentir. » Parce que je le saurais bien assez tôt… et que je ne sais pas si je garderais mon sang-froid cette fois-ci.


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