(2001 - Thessaloniki ) Fils de la rue, enfant d'une génération désuète et archaïque. Cinq ans qu'il vivait de cambriolages et vols en tout genre. Renié par ses parents après la découverte de sa mutation. Il se souvenait encore de ce jour où il avait pu lire dans les yeux de ses géniteurs la peur et le dégoût envers le monstre qu'ils avaient engendrés. Il avait laissé derrière lui une restaurant délabré par le séisme qu'il avait involontairement crée et des parents qu'il ne reverrait plus jamais. Le malfrat vagabondait dans la ville Grecque, une clope coincée entre ses babines aux verbes révolutionnaires, l’insouciance aux lèvres et des rêves plein la caboche. Voila une bonne heure qu'il attendait la fermeture de la banque, déterminé à y faire un retrait permanent qui lui permettrait de se mettre à l'abris pendant quelques temps. Deux fourgons blindés se garèrent pour venir retirer les billets du temple dédié aux richesses. Ses iris disparaissaient lentement sous un voile blanc, les mains tendues irradiantes vers les deux camions. Le sol se mît alors à trembler violemment pour se fissurer brutalement et entraîner dans des crevasses la chute des deux agents armés qui ne reverraient jamais la beauté du jour. Sourire en coin, il traversa alors la route pour aller piller le fourgon et remplir son sac de ces précieux bouts de papiers. Les sirènes de la police retentissaient déjà au loin tandis qu'un troisième agent sortait de la banque, armé et le flingue pointé sur le mutant pas vraiment impressionné. Il frappa alors du pieds et déclencha une onde de choc en direction de l'homme qui fût éjecté à quelques mètres plus loin, sonné. Dominic en profita alors pour prendre la fuite, plus riche que jamais.
(2006 - Londres) La routine, encore et toujours cette monotonie gaillarde aux aubes douloureuses. Toujours les mêmes gestes, renouvelés à l'infini dans un balais de lassitude, matin en matin. Tendre la main vers le radio-réveil pour couper le sifflet à un prétendu journaliste débitant comme chaque jours un bulletin de désinformation visé par quelques comités de censure. Tâtonner dans l'obscurité à la recherche de ce putain d’interrupteur. Serrer les paupières pour lutter contre la morsure cuisante de la lumière trop vive. Et puis s’asseoir au bord du lit, regarder la chambre en bordel sans la discerner réellement, les yeux mi-clos, mi-éblouis. Un soupir, un juron à peine audible tandis qu'il quittait le matelas pour ouvrir les volets sur un Londres à peine éveillé. Il laissa entrer la clarté de l'aube afin de chasser peut-être les sombres cauchemars venu gâcher la beauté du matin. Rester debout à la fenêtre pour assister à ce spectacle paisible d'un soleil qui se levait en silence, la clope aux coins des lèvres, les sens en éveille, reconnaissant. Il n'était plus ce voyou des bas quartiers d'Athènes, l'Europe lui tendait les bras, prêt à marcher sur un monde qu'il ne supportait plus, ambitieux de surcroît. Le temps passé à vagabonder lui avait permit d'apprendre à mieux gérer ses pouvoirs, découvrant alors qu'il pouvait aussi utiliser ses ondes de chocs pour créer des séismes destructeurs. En plusieurs années, il avait commencé à se constituer un véritable réseau de gens dotés de pouvoirs, se liant d'amitié avec des mutants qui partageaient sa même haine féroce pour le gouvernement. Les mutants vivaient dans une société qui les condamnaient, traités comme des monstres, des malades dangereux. Lassé d'être considérés comme des déchets et parias, il avait rejoint depuis plusieurs mois un groupe de mutants extrémistes qui comptaient frapper les hauts dignitaires du pays — un attentat prévu depuis des mois et dont le monde se souviendrait.
Aveuglé par la haine, il laissa de côté sa copine pour participer à l'attaque de l'ambassade américaine. Accompagné de trois mutants, il se rendit alors vers la bâtisse où flottait le drapeau étoilé dans le but d'exposer à la société de quoi les évolués étaient capable et pour aussi montrer leurs refus face aux lois décrétés sur le fichage des mutants. Les yeux blancs et les poings serrés, Nick provoqua alors un séisme sur le bâtiment, causant alors à ces occupants des dommages irréversibles dont la mort de l'ambassadeur et de sa famille. Les mutants qui l'accompagnaient ayant préférés fuir plutôt que d'assister aux fruits de leurs élucubrations, Avalanche provoqua ensuite une vague destructrice sur toute la rue et prit ensuite la fuite sous les caméras encore allumées des journalistes survivants.
Avalanche ne profita pas longtemps des retombées jouissives de cette attaque, dénoncé par un anonyme lors de sa fuite du pays. Il fût arrêté par les autorités en charge des affaires mutantes et après de longs interrogatoires où il cracha aucuns noms, il fut condamné à la perpétuité dans une prison fédérale secrète de haute sécurité.
(2008 - Prison fédérale) Ces heures, toujours ces heures lancinantes et douloureuses où les perspectives d'avenirs semblaient désuètes. Maintenu dans une cellule adaptée à sa mutation et les pouvoirs anesthésiés à cause des injections de calmants dans son organisme, Nick purgeait sa peine dans la solitude et la douleur. Il n'avait le droit à aucunes visites, mort pour le monde tandis que la vérité demeurait ensevelie. Des années à subir les expériences inhumaines des scientifiques, des médecins qui tentaient de voler les secrets de sa mutation pour armer les soldats de nouvelles aptitudes. Les mauvais traitements n'étaient pas le pire, l'isolement c'était l'enfer. Ces murs immaculés qui portaient les stigmates de ses coups portés à répétition, le début de la fin, le commencement de la folie. Cette foutue femme, cette mutante qui hantait sans arrêt son esprit torturé, celle qui n'avait rien fait pour le prévenir de la menace de l'emprisonnement. Avalanche passa presque quatre ans entre ces murs, pantins articulés pour des humains mal attentionnés, jouets délabré abandonné et délaissé pour le plus grand plaisir de la société. L'ombre de l'homme qu'il avait été, profané, détruit. Il tenta évidemment de s'évader à plusieurs reprises quand il arrivait à retrouver un peu de ses capacités, mais il était impossible pour lui d'utiliser ses pouvoirs correctement. Il avait besoin d'une aide extérieure pour quitter cette prison de béton, un secours qui finirait bien un jour par arriver, il le savait.
Lassé par le comportement corrosif de leur prisonnier et n'ayant rien obtenu de lui et de sa mutation, il fût plongé dans un coma artificiel grâce à l'injection par voie intraveineuse d’hypnotiques et de sédatifs. Maintenu en vie par la seule volonté des scientifiques qui espéraient un jour percer le secret de son ADN. Avalanche était condamné à la nuit sempiternelle et à pourrir dans un caisson cryogénisé. L'obscurité entaché de sombres cauchemars, des années volées, subtilisées par un gouvernement profané. Il valait mieux pour la société qu'il reste en sommeil car le réveil risquerait d'être profondément douloureux ... Pour lui, mais surtout pour les autres.
(2014 - Evasion & cavale) Il ouvrait péniblement les yeux, la carcasse engourdie et figé par le froid mordant d'un corps cryogénisé depuis des années. Tout était flou et il pouvait entendre faiblement une alarme hurler dans la pièce. Décontenancé, il ne savait pas si il rêvait ou si c'était tout simplement la réalité. Il avait la désagréable sensation d'avoir parcouru pendant des années un tunnel sombre et d'être enfin aveuglé par cette lumière ardemment désiré. Il pouvait enfin discerner les traits familiers d'un mutant qu'il avait autrefois fréquenté, le visage cabossé voilé d'une expression moqueuse et irritante. «
Tu reviens de loin mon pote ! » Il ne pouvait pas bouger, ni parler tandis qu'il sentait autour de lui des gens s'agiter et la sensation désagréable d'aiguilles arrachées à ses veines torturées. Le mutant au-dessus répondait au pseudo de Caméléon, doté de la capacité de se fondre dans le décor comme le fameux reptile et qui pouvait alors espionner dans le plus secret. Il pouvait entendre une voix féminine se plaindre du temps passé à traîner dans les parages tandis qu'il ressentait enfin la douleur d'un corps trop longtemps figé. Des muscles endoloris et abîmés, un cerveau embrumé et des pensées douloureusement retrouvées. «
Vortex va nous téléporter donc te préviens tu risques d'être assez secoué ! » Les balles commencèrent à fuser dans la pièce, signe que les gardiens venaient d'arriver dans la cellule du prisonnier. Avalanche sentit ensuite son corps se faire aspirer péniblement vers quelque-chose de lumineux et chaud, le décors se dérobant tragiquement sous ses pieds, le ventre noué et le cœur battant dans sa poitrine, désireux de revivre à nouveau.
Il se réveilla plusieurs jours plus tard dans une maison inconnue, désorienté et perdu tandis qu'une jolie blonde était en train de lui nettoyer le visage. Surpris, il se leva en sursaut en attrapant sous ses mains la gorge de la jeune femme qui commençait déjà à suffoquer. «
Hey du calme mec ! Sans elle tu serais encore dans ton frigo ! » Nick resta plusieurs secondes à fixer le caméléon, perdu et méfiant face à la situation. Des tas de questions venaient s'entrechoquer dans son esprit, laissant alors Vortex retrouver sa respiration et sa liberté après cette étreinte douloureuse. «
Je ... Où suis-je ? Qui t'as envoyé ? » Le mutant asiatique fit alors signe à la blonde de les laisser tandis qu'il s'approchait de son ancien allié de l'attentat londonien. Nick était complètement chamboulé, incapable de savoir quel jour c'était ou bien l'âge qu'il avait aujourd'hui. Combien de temps était-il resté enfermé ? «
Bah ça a pas été facile pour te retrouver ! On a eu l'aide d'un groupe qui se fait appeler la Confrérie et dont je fais aujourd'hui parti. On est chez Vortex et je te souhaite la bienvenue sur le sol américain mon pote. » Nick fronça alors les sourcils, ayant du mal à assimiler toutes ces informations vulgairement crachés. Il fût alors alpaguer par son reflet douloureux que le miroir de la pièce lui renvoyait. Une barbe de taulard, des cheveux longs ébouriffés et des traits tirés qui lui donnait l'air d'un véritable timbré. «
Je pense que ça dois te faire bizarre. Moi si j'avais passé sept ans dans un congélo je pense que je ressemblerais à un putain de lézard. » Nick tourna alors la tête vers le Caméléon tandis qu'il apprenait le temps perdu à servir d'expérience pour ces scientifiques. Presque dix ans de vie subtilisées, d'avenirs dérobés. Un reflet qui lui envoyait l'image d'un inconnu, d'un raté que la vie n'avait jamais gâté. «
Cela nous a prit plusieurs années pour te localiser ... Beaucoup de choses ont changés Nick. Je vais te laisser retrouver un peu tes esprits et ensuite il faudra bouger. » Le Grec se retrouva seul dans la chambrée, posé aux pieds du lit à réfléchir à la façon dont il allait se venger. Un nom venait instinctivement retrouver sa place initiale dans ses pensées, une femme qui avait souvent hantée ses rêves ces sept dernières années ... «
Anna ... »
(2016 - NY) Il fallut plusieurs mois au mutant pour se faire à cette nouvelle vie, à une technologie encore plus évoluée et un pays dont il ignorait tout. La cavale s'éternisa pendant presque une année, douze mois à bouger d'états en états pour ne pas se faire repérer par le gouvernement qui avait mit sa tête à prix. Considéré comme une menace dangereuse, il valait mieux se faire discret et éviter d'attirer l'attention. Il n'avait nullement envie de retourner dans la glace, déterminé à faire payer le monde des atrocités qu'il avait vécu pendant une décennie. Après son sauvetage, il fit alors la connaissance de celui qui se faisait appeler Magneto, le plus puissant mutant qu'il n'avait jamais rencontré. Charmé par son charisme et les idées révolutionnaires du maître du magnétisme, il fit à son tour son entrée dans la Confrérie où ses talents étaient appréciés. Ce fût d'ailleurs la première fois qu'il se sentit réellement à sa place au milieu d'un groupe, lui qui avait tendance à préférer la solitude. Nick participa donc à plusieurs missions pour la Confrérie, goûta amèrement aux griffes aiguisées de Wolverine qui lui laissa une balafre impressionnante sur la moitié du visage. Ils étaient en guerre et il comptait bien la gagner du côté de ceux qui luttaient contre ce gouvernement hostile face aux mutants. Une génération d'héros fit aussi leur apparition ainsi que d'autres groupuscules gouvernementales chargés de protéger les citoyens des personnes comme Dominic. Le monde tremblait face à eux, une civilisation terrifiée envers ceux qui étaient différents. Le problème mutant étant désormais connu de tous, il est prêt à se battre pour la suprématie des siens et à tuer pour faire vivre ses idées. Il croit profondément en l'utopie de Erik, à un monde où les évolués seraient tout en haut de la chaîne alimentaire. Peut-être qu'après il pourra songer à se poser et à vivre une vie plus tranquille. Le temps n'étant pas pour le moment aux roucoulements, mais bien aux affrontements. L'avenir c'est lui, les mutants et certainement pas les humains qui ont bien trop longtemps régner et détruit ce monde qui désormais ne leur appartient plus. L'évolution est en marche.