Taylor a l'air maligne, à se balader dans les couloirs de l'institut avec son énorme bandage sur le nez. Elle est même obligée de donner ses cours comme ça ! Se faire casser le nez, ce n'est pas une mince affaire, elle s'en souviendra pour la prochaine fois. En espérant qu'il n'y ait quand même pas de prochaine fois. Xavier lui a bien entendu donné quelques jours de repos, mais ils sont passés un peu trop vite, étant donné qu'elle a passé son temps dans son lit avec des chips à regarder Arrow. Son nez va un peu mieux, mais il n'est pas guéri pour autant. Qu'est-ce qu'elle aimerait, en ce moment, avoir un pouvoir de guérison, ou du moins quelque chose qui s'en rapproche ! Elle sait que la jeune Piper Arlington est capable de faire beaucoup de choses, mais la professeur d'histoire s'est bien gardée de lui demander de l'aider. Il ne faut pas pousser les élèves, et surtout, il ne sert à rien de leur demander d'utiliser leurs pouvoirs sur des choses qui peuvent être naturellement réglées. Tout se paie forcément, elle est bien placée pour le savoir. Non, il faut qu'elle soit forte, qu'elle affronte ça comme une personne mature et forte. Ce qu'elle est censée être, à trente-trois ans. Censée. Bon, au moins, la journée touche à sa fin, et elle va enfin pouvoir se libérer de ses élèves. Ils arrêteront de la regarder avec des petits rires dans les yeux ou de lui demander ce qui lui est arrivé. Ils ne sont pas méchants hein, elle serait tout à fait comme eux à leur place, c'est clair… Et la plupart d'entre eux sont mignons, ils s'inquiètent pour elle, après tout. Mais à la fin de la journée, elle a juste envie de se cacher et de se goinfrer tranquillement sans que personne ne la regarde. Elle range donc ses affaires, sur les coups de dix-huit heures, après avoir donné son cours spécial pour les étudiants en art, un petit sourire sur les lèvres. Il n'y a qu'une seule chose dans son esprit. On est mercredi. Et le mercredi soir, il y a Arrow. Alors maintenant qu'elle est à jour, elle n'a envie que d'une chose : prendre sa douche, s'emmitoufler dans un onesie et se poser comme une larve sur son canapé.
Mais quand elle passe dans le hall d'entrée pour monter, une voix familière la retient. Elle se fige sur la première marche et fait finalement demi-tour pour se rendre dans le salon. Elle reconnaît immédiatement la silhouette de son meilleur ami. Elle n'était pas au courant qu'il venait aujourd'hui. Elle est heureuse de le voir, mais se prend à penser que s'il est venu sans prévenir, c'est que quelque chose est arrivé. Dans tous les cas, elle doit en avoir le cœur net. Et puis ça fait tout de même plusieurs semaines qu'ils ne se sont pas vus tous les deux… D'ailleurs, c'est la première fois depuis que l'année 2016 a commencé qu'ils se retrouvent dans la même pièce. Sacha est en train de discuter avec un élève, mais elle remarque qu'ils sont sur la fin de leur conversation. Elle attend gentiment derrière que l'élève s'en aille, et vient pincer la taille de son ami pour le faire sursauter. « BONNE ANNÉE! » Elle lance, fière de son coup comme d'habitude. Elle fait un grand sourire qui laisse découvrir ses belles dents blanches, et puis elle se souvient que sur son nez trône un énorme bandage. Bon, elle va devoir lui expliquer ce qui s'est passé. Elle ne lui laisse pas le temps de remarquer que son nez est dans un sale état quand il se retourne, et l'étreint comme à son habitude. Ce n'est que quand ils se séparent qu'il a une vision claire de son visage. « Alors, Agent Fitz-Miller, qu'est-ce qui vous amène en ce mercredi pluvieux? » Elle lui donne un petit coup de poing dans le bras. « Avoue, je te manquais, c'est ça ? » Toujours un peu taquine, comme à son habitude. Elle a toujours une petite part d'elle qui a peur qu'il soit là pour de tristes raisons, ou quelque chose de problématique. Mais il n'y a pas de raison. Peut-être qu'il effectue juste son contrôle plus tôt dans la semaine et que Xavier n'a pas voulu la déranger pendant ses cours pour lui dire.
Dernière édition par Taylor Hansen-Wright le Dim 10 Avr - 18:55, édité 1 fois
Il est au bout de sa vie. Non, vraiment, c’est officiel, Sacha est au bout de sa vie. Depuis les attentats, c’est le branlebas de combat au SHIELD et à la X-Mansion, ce qui signifie que l’équipe Bravo a deux fois plus de boulot. Et dire que c’était censé être un job tranquille, à la base. Quoi ? S’assurer que les mutants et le SHIELD s’entendent bien avec des gens comme Storm et Roulettes, c’est de la tarte. Y a pas à dire, sans les entraînements surprises de Nate pour « contenir le gras de leurs fesses », Sacha branle pas grand-chose depuis qu’il a rejoint la team Bravo. Ce n’est pas lui qui va s’en plaindre. S’il détestait la X-Mansion quand il était gamin, il apprécie nettement plus l’endroit depuis qu’il a pris un peu de plomb dans la cervelle. Cette vieille baraque parvient à être bien plus calme que n’importe quelle structure du SHIELD, tout en étant capable d’être l’endroit idéal pour faire les pires conneries. Quoi ? Ce n’est pas parce qu’il n’est plus élève ici que Sacha se gêne pour faire vivre un enfer aux enseignants de la X-Mansion. En souvenir du bon vieux temps. Mais bref, Sacha en a littéralement ras-le-cul. Il vient de passer des heures enfermé dans le bureau de Roulettes avec le reste de sa team à débattre dans le vide. Parce qu’ils ne savent rien, au final. Ils ne peuvent que faire des suppositions concernant l’avenir et leur tendance négative a eu l’effet merveilleux de lui coller les nerfs en pelote. Les entendre parler de conflits à venir, de péril pour tous les mutants et de complots n’a vraiment pas arrangé l’humeur de Sacha. La conversation tourne en boucle dans son esprit et il sent une migraine colossale pointer le bout de son nez. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est empressé de sortir du bureau de Chucky dès qu’ils ont décidé qu’ils n’avançaient pas à rester là à discuter.
Il a besoin d’air frais, de se servir dans le frigo de la X-Mansion et d’aller s’écrouler quelque part pour faire une sieste. En plus, il a mal partout. C’est quand même dingue d’avoir tout ce pognon et de ne pas être fichu d’avoir des fauteuils confortables dans son bureau. Certes, Roulettes n’a pas vraiment la possibilité de les tester, mais tout de même, quelqu’un devrait lui dire. Sacha se fait la promesse de s’en charger dès demain et traverse le couloir qui mène jusqu’aux portes du manoir en massant ses tempes. Par la fenêtre, il aperçoit Raphaël et Nathan en train de discuter vivement et s’arrête net. Nope. Nope, nope, nope. L’autre empaffé l’a déjà emmerdé toute la journée avec ses remarques à la con, il est hors de question qu’il risque d’être entraîné dans un autre débat. Sorry Nate, courage soldat, tout ça tout ça. Sacha fait promptement demi-tour et décide qu’un raid sur le frigo s’annonce bien plus reposant que toutes ces conneries.
Il se dirige donc vers la cuisine où se trouvent quelques élèves qu’il salue d’un petit sourire avant d’ouvrir en grand la porte du frigo pour en tirer de quoi se faire un sandwich de tueur. Il coince le jambon, le bocal de cornichons et les tranches de cheddar sous son bras avant d’ouvrir un placard pour en tirer du pain de mie. Victorieux, il dépose son butin sur le large plan de travail et entreprend de se confectionner le Special Shitty Day, soit un sandwich composé de plusieurs couches de tous les ingrédients. Une fois satisfait, il remet tout à sa place, attrape son petit goûter et mord avidement dedans avant de sortir de la cuisine d’un pas nonchalant. « Le SHIELD contribue à la trésorerie pour que tu puisses taper dans nos provisions comme ça ? » fait une voix et Sacha s’arrête, la bouche pleine. Il se retourne et fait face à Danny, auquel il adresse un sourire avant d’avaler sa bouchée de sandwich. « Oh please, Roulettes est pété de thunes, » dit-il en levant les yeux au ciel. Le gamin lui lance un sourire goguenard et ouvre la bouche pour répliquer, mais il s’arrête lorsque Kitty, un peu plus loin, l’appelle. Danny semble se renfrogner, il salue Sacha, mais s’en va tout de même à la suite de l’adolescente, ce qui tire un sourire bien amusé au plus âgé.
L’agent du SHIELD s’apprête à mordre dans son sandwich quand il sent qu’on lui pince brusquement la taille. Incapable de stopper quoi que ce soit, même pour préserver son honneur, Sacha glapit et se retourne vivement. « BONNE ANNÉE! » Si ça avait été n’importe qui d’autre, il aurait probablement fait sa sale trogne, mais c’est Taylor. Alors il ne peut pas s’empêcher de sourire, même s’il lève les yeux au ciel, pour la forme. Il ouvre la bouche mais déjà, elle chasse l’air de ses poumons en l’étreignant brusquement. D’un bras – qui la contourne aisément, elle est si minuscule - il lui rend la pareille en nichant son nez dans les cheveux de la jeune femme. Ils sentent bon. Ils ont toujours senti bon, le sucre et le soleil, la douceur, home. « T’as failli m’faire tomber mon sandwich, tu sais que Wolvie n’aime pas le gâchis, ça lui hérisse toujours le poil. And that’s a lot, » dit-il en faisant danser ses sourcils d’un air absolument dégueulasse. Il la libère enfin et il prend le temps de la regarder, notant le bandage sur son nez. Roulettes leur a dit que Taylor s’était trouvée à la Franklin Station, lors de l’attaque. Il s’est empressé de rassurer Sacha quand il l’a senti prêt à bondir hors de la pièce pour aller la voir, mais de toute évidence, il a oublié de préciser qu’elle avait été blessée. Alors ouais, Sacha se renfrogne. « Alors, Agent Fitz-Miller, qu'est-ce qui vous amène en ce mercredi pluvieux? » Il grogne à son petit coup de poing, feint la douleur, juste pour lui faire plaisir. « Avoue, je te manquais, c'est ça ? » Il ne peut pas s’empêcher de rire un peu, à cela. Il tend son énorme sandwich et prétend un air nonchalant. « Y a plus de cornichons au QG, » dit-il en haussant les épaules. Il en profite pour croquer à nouveau dedans, mâche laborieusement, avale. « C’est le boulot, qui m’amène. Y en a qui bossent, ici, » poursuit-il avec un sourire en coin. Puis il reprend un air sérieux et lève sa main libre vers son visage, pour lui saisir délicatement le menton et observer ses traits minutieusement. « J’espère que celui qui t’a fait ça est dans un pire état, » marmonne-t-il d’un ton bourru. « Tu vas bien ? » Il n’a eu que des échos de ces attaques, il n’était pas là, quand elles ont eu lieu. Mais ce qu’il en sait est suffisamment terrible pour qu’il sache parfaitement bien que ce n’était pas parce qu’elle a l’air en un seul morceau qu’elle l’est réellement.
« T’as failli m’faire tomber mon sandwich, tu sais que Wolvie n’aime pas le gâchis, ça lui hérisse toujours le poil. And that’s a lot, » Taylor lâche un petit rire amusé. Ah, que Sacha lui manque parfois. Elle aimerait tellement qu'il soit là tous les jours, qu'ils puissent vivre comme avant, quand rien ne pouvait les séparer. Ça lui manque, ces journées dans les couloirs de l'institut à rire aux éclats et à raconter des conneries. Elle s'entend bien avec la plupart de ses collègues, bien sûr. Elle est même très proche de certains d'entre eux… Mais avec Sacha, c'est différent. Elle sait qu'elle peut tout faire et tout dire en sa présence. Il n'y a qu'avec lui qu'elle peut vraiment balancer tout ce qui lui passe par la tête sans la peur d'être jugée ou que ses paroles soient mal interprétées. Il la prend dans ses bras et elle lui rend son étreinte. Elle a bien envie de lui voler son sandwich, mais elle a d'autres priorités. Lui demander ce qu'il fait là, par exemple. « Y a plus de cornichons au QG, » Elle hausse les sourcils, moqueuse. Il mord dans son sandwich et elle secoue la tête de droite à gauche en prenant un faux air exaspéré, suit sa mastication en bougeant son visage jusqu'à ce qu'il ait fini sa bouchée. « C’est le boulot, qui m’amène. Y en a qui bossent, ici, » Elle hausse les sourcils. « For real ? » fait-elle avec un air surpris. Elle se tape le front. « Shit, I didn't get the note. »
Sacha attrape son menton. « J’espère que celui qui t’a fait ça est dans un pire état, » Elle lève les yeux au ciel. « Tu vas bien ? » Elle hausse les épaules. « Alors déjà, petite correction… C'était celle qui t'a fait ça. Et je peux te dire qu'elle était hargneuse cette blondasse. » Elle hoche la tête vigoureusement, pour appuyer son propos. Elle commence à frapper sur le torse de Sacha avec ses petits poings. « Pour ma défense, y'avait un méchant mutant dans l'équation. Mes cours de close combat n'avancent pas vraiment. » Elle se rapproche et sur le ton de la confidence, ajoute : « Aneesh n'est pas le meilleur professeur du monde, entre nous. » Elle fait mine de regarder autour d'elle pour s'assurer qu'elle n'a pas été entendue par d'autres. « Bon, plus sérieusement, je vais bien. C'était un sacré carnage là-bas, j'ai pas choisi mon jour pour avoir un accident. Mais je m'en suis sortie, c'est le plus important. » Elle lui sourit et touche le bandage sur son nez. « Et ça m'a fait comprendre qu'il était temps que je me prenne en main et que je sois un peu plus sérieuse concernant mon entraînement. Si je veux vraiment être une x-woman digne de ce nom, il faut que je puisse me défendre mieux que ça. Pouvoir faire quelque chose, même si je me retrouve toute seule. » Sans même demander l'autorisation, elle tend les mains vers le sandwich de Sacha et en croque une bouchée avant même qu'il ait eu le temps de répliquer. « Bah alors… où sont passé tes réflexes, Fitz-Miller ? » fait-elle, amusée. Elle se rapproche du comptoir et se hausse dessus. Taylor trouve toujours le moyen de s'asseoir aux endroits les plus inattendus. S'il y a des fauteuils et des poufs, elle prendra toujours place par terre ou sur la table. Insupportable. « Tu as dit que le boulot t'amène ? » Elle le regarde, il faut l'avouer, avec un peu d'appréhension dans les yeux. « C'est grave ? J'peux savoir ou c'est classé top secret ? »
Ils ne sont peut-être plus ensemble depuis des années, mais ça n’empêche pas Sacha de s’inquiéter constamment pour Taylor. Elle est de loin sa meilleure amie, celle qui le connaît le mieux. Et l’inverse s’applique parfaitement. Mais surtout, il a ce désir constant de préserver la jeune femme. Ce n’est pas parce qu’il l’estime faible, bien au contraire, elle a prouvé plus d’une fois qu’elle pouvait se montrer bien plus forte que lui. Mais parce qu’elle a cette lumière, cette délicatesse qu’il ne veut jamais voir ternie. C’est en partie grâce à elle s’il n’a pas mal fini. Parce qu’elle a su voir au-delà du petit con qui enchaînait les conneries pour se faire remarquer. A ses yeux, Taylor est la nana parfaite, celle que personne n’abattra jamais parce qu’elle ne se laissera pas faire. Mais aussi parce qu’il ne permettra pas qu’une telle chose se produise. Alors ouais, la voir avec ce nez tout amoché, ça l’emmerde profondément. Parce que ça veut dire qu’elle a été témoin d’une violence inouïe, un monde auquel elle n’appartient pas. Un monde dont il souhaiterait la protéger pour toujours. « Alors déjà, petite correction… C'était celle qui t'a fait ça. Et je peux te dire qu'elle était hargneuse cette blondasse. » Il ne peut s’empêcher de rire un peu à cela. Elle a le don de tourner une situation dramatique au ridicule, de la rendre légère, c’est fou. « Ben punaise, elle était sacrément énervée ta blondasse, » qu’il fait avec un petit sifflement. « Pour ma défense, y'avait un méchant mutant dans l'équation. Mes cours de close combat n'avancent pas vraiment. » Ouais, le méchant mutant qui a pris le contrôle de ces officiers de police pour les forcer à s’entretuer. Le méchant mutant qui est mort avant que qui que ce soit puisse l’interroger. Sacha grince les dents. Magneto n’est pas responsable, l’HYDRA ne semble pas l’être non plus, sinon le SHIELD le saurait. Mais ils ne savent pas qui blâmer pour autant et c’est encore plus terrifiant. Ils sont pourtant infiltrés dans tous les groupes dangereux, tous ceux susceptibles de commettre de tels actes. Alors qui ? Qui n’ont-ils pas vu ? « Aneesh n'est pas le meilleur professeur du monde, entre nous. » Sacha lève les yeux au ciel, parce qu’il lui a fallu tout ce temps pour s’en rendre compte ? L’ancêtre passe plus de temps à lui reluquer le derrière qu’à lui apprendre quoi que ce soit, même lui l’a remarqué avec le peu de temps qu’il voit Taylor dernièrement. « Bon, plus sérieusement, je vais bien. C'était un sacré carnage là-bas, j'ai pas choisi mon jour pour avoir un accident. Mais je m'en suis sortie, c'est le plus important. Et ça m'a fait comprendre qu'il était temps que je me prenne en main et que je sois un peu plus sérieuse concernant mon entraînement. Si je veux vraiment être une x-woman digne de ce nom, il faut que je puisse me défendre mieux que ça. Pouvoir faire quelque chose, même si je me retrouve toute seule. » Sacha se renfrogne et grogne un peu à cela.
Il a envie de lui dire qu’il n’a aucune envie qu’elle soit une x-woman, qu’elle se mette en danger. Qu’il ne la laissera jamais toute seule. Mais malheureusement, il ne la contrôle pas et il a encore moins de maîtrise sur le court des évènements. Elle a raison, techniquement. Ils ne peuvent pas prévoir ce que l’avenir leur réserve et quand Sacha voit ce qui se profile à l’horizon, elle a tout intérêt à apprendre à se défendre. Mais ça ne l’inquiète pas moins. Taylor ne devrait pas avoir à faire tout ça. Plongé dans ses pensées, il ne la voit pas s’approcher et pousse une exclamation outrée quand elle mord dans son sandwich, sans aucune gêne. « Bah alors… où sont passé tes réflexes, Fitz-Miller ? » Il tire la langue, comme un gamin, parce qu’elle ne mérite que ça, mais il arrache tout de même la moitié du sandwich et lui donne. Elle l’attrape avec un petit sourire victorieux et il lève les yeux au ciel. Pas besoin d’en faire autant, il a compris le message. Il la connaît bien, depuis le temps. « Tu as dit que le boulot t'amène ? C'est grave ? J'peux savoir ou c'est classé top secret ? » Elle a repris un air sérieux et Sacha a un peu de mal de faire passer la bouchée du sandwich qu’il vient de prendre.
Il mastique laborieusement, puis reprend enfin la parole : « Premièrement, les leçons d’Abibiche seraient probablement plus efficaces s’il consacrait plus de temps à t’entraîner qu’à reluquer ton p’tit cul, » répliqua-t-il, le nez plissé. Ce n’est pas de la jalousie, ils ont dépassé ce stade depuis longtemps déjà. Mais Aneesh est… vieux. Tellement vieux. « T’aurais mieux fait de demander à Logan. Ou moi, tiens. J’pourrais t’entraîner. Ça fait longtemps qu’on s’est pas fait un p’tit corps à corps, » lâche-t-il d’une voix dégueulasse, en faisant danser ses sourcils d’un air suggestif. Il reprend vite un air sérieux, pourtant et s’appuie contre le comptoir, juste à côté d’elle avant de soupirer. « C’est les attentats qui m’amènent, » murmura-t-il avec une grimace. « Roulettes a le cerveau qui fume à force de se prendre la tête. On essaye de trouver qui en est à l’origine, ce que ça va engendrer. » Il hausse les épaules. « On a que dalle, c’est une perte de temps. Je sais pas qui a organisé ça, mais ils étaient pas sur nos radars, on a rien vu venir. » Sa mâchoire se crispe et il tourne un regard vers Taylor. « J’suis content que t’ailles bien. Quand j’ai appris que— » Il se tait, secoue la tête. « Tu fais attention à toi, hein ? Je sais que cette histoire d’X-Men te tient à cœur, mais joue pas trop au héros, Tay. » Incapable de rester trop sérieux pour longtemps, parce qu’il détestait plomber l’ambiance comme ça, il ajouta : « Que serait le monde sans tes jolis yeux ? » En regardant tout, sauf ses yeux. Il esquisse un large sourire et attend qu’elle le frappe encore de ses tout petits poings.
C'est typiquement Taylor, de tout raconter sur le ton de l'humour, même quand on parle d'un scandale mondial, d'une catastrophe terrible ou de la mort de quelqu'un. Elle a toujours eu ce besoin de dédramatiser les choses, même si ça paraît parfois impossible. Disons que c'est son moyen de se battre contre le chagrin, le choc, la peur. Quand elle présente les choses sur le ton de la rigolade aux autres, elle essaie de se convaincre un peu elle-même que ce n'est pas si grave, que les choses ne vont pas tellement changer. Taylor est une adulte responsable, bien sûr mais… Elle a toujours ce côté adolescent qui ne veut pas voir la réalité en face parfois. Qui veut continuer à vivre dans un monde où tout est facile et où tout ne se casse pas la gueule. Elle fait partie de ces gens qui pensent que l'optimisme est un remède à tout. Que si les gens étaient plus optimistes dans la vie de tous les jours, bien des problèmes seraient réglés, sur le court ou long terme. Même quand toute sa philosophie de vie se casse la gueule en direct à la télévision, elle veut y croire. C'est étrange, parce que Taylor est quelqu'un de très sociable, qui a tendance à raconter beaucoup de choses. Mais dés qu'il s'agit de ses peurs, de ses inquiétudes, elle passe tout sous silence. Sacha la connaît trop bien pour ignorer ça, cependant. Même s'il marche dans son jeu, elle sait qu'il sait qu'elle est inquiète. Ils se connaissent par cœur, ces deux-là. Sacha est de loin le meilleur ami qu'elle ait jamais eu, et le fait qu'ils aient été ensemble quand ils étaient plus jeune n'a fait que renforcer leur amitié actuelle. Ils n'ont pas peur de se dire les choses, savent ce que l'autre pense. Elle ne connaît aucune amitié similaire dans son entourage. On dirait qu'ils sont uniques.. Et ça, ça lui plaît, à Taylor.
Elle attrape avec des yeux rieurs la moitié de sandwich qu'il lui tend. Oh, elle sait qu'il y a peu de personnes avec qui il accepterait un tel partage. Elle voit ça comme un sacré honneur, bien que ça ne soit pas la première fois que ça arrive. Entre deux bouchées, elle le questionne sur sa présence ici, trahissant sa curiosité et bien sûr, son appréhension. « Premièrement, les leçons d’Abibiche seraient probablement plus efficaces s’il consacrait plus de temps à t’entraîner qu’à reluquer ton p’tit cul, » Elle arbore un visage offensé et feignant le dégoût. Mais elle finit par sourire, ce qui malheureusement témoigne un peu de l'affection étrange qu'elle a pour l'immortel. C'est un jeu qui n'a jamais de fin, entre elle et Aneesh. Elle hausse les sourcils, lançant à Sacha un jaloux? silencieux, pour rire. « T’aurais mieux fait de demander à Logan. Ou moi, tiens. J’pourrais t’entraîner. Ça fait longtemps qu’on s’est pas fait un p’tit corps à corps, » Elle éclate de rire devant sa danse de sourcils et son ton pervers. Elle lui répond par le même air pervers, et un petit clin d'oeil de pétasse. Elle voit le regard de Sacha se faire plus sérieux, et mord de nouveau dans son sandwich. « C’est les attentats qui m’amènent, » Oh, elle s'y attendait un peu, de toute manière. Ça lui fait pas plaisir, mais elle s'y attendait. « Roulettes a le cerveau qui fume à force de se prendre la tête. On essaye de trouver qui en est à l’origine, ce que ça va engendrer. On a que dalle, c’est une perte de temps. Je sais pas qui a organisé ça, mais ils étaient pas sur nos radars, on a rien vu venir. » La jeune femme pince les lèvres, un air contrit sur le visage. Elle voit bien la détresse dans les yeux de son ami de toujours. Il ne lui ment pas, elle lui en est reconnaissante. Il n'essaie pas de la ménager comme il pourrait le faire avec d'autres. Les épaules de Taylor s'affaissent un peu. Elle sait que tout le monde accuse Magneto et sa bande, au sein de l'institut. Mais c'est comme si un doute planait toujours. Personne n'a revendiqué les attentats pour le moment. « J’suis content que t’ailles bien. Quand j’ai appris que— » Elle voit un peu de peine dans ses yeux, et ça la fait sourire. « Tu fais attention à toi, hein ? Je sais que cette histoire d’X-Men te tient à cœur, mais joue pas trop au héros, Tay. Que serait le monde sans tes jolis yeux ? » Elle lui lance un regard un peu niais, pour rire une nouvelle fois, même si elle sait que Sacha ne dit pas ça pour rire. « T'inquiètes, Barquette. J'suis plus badass que tu le crois. » Elle hausse les épaules. « Et puis on ne m'envoie pas sur beaucoup de missions.. Mon pouvoir n'est pas aussi intéressant que ceux de Storm ou de Logan sur les missions de terrain. Je suis toujours avec quelqu'un qui peut me défendre, alors te fais pas de souci. » Elle lui sourit et lui enfonce un doigt dans le creux de l'épaule. « Bon, par contre si t'entends un jour qu'ils m'ont envoyé en mission seule avec Aneesh, envoie une team à ma rescousse, je t'en supplie. » dit-elle sur le ton de la confidence, avec un nouveau sourire.
Puis elle retrouve elle aussi son sérieux. « J'entends beaucoup d'élèves murmurer que c'est la faute de la confrérie. » Elle vient s'adosser au plan de travail. « T'en penses quoi ? Ça ne ressemble pas à Magneto de faire une chose pareille. J'ai l'impression que le but était plus de discréditer les mutants que de montrer leur suprématie. » Elle désigne la télé, dans un coin de la cuisine, d'un coup de tête. « C'est pas franchement le genre de réaction qu'il aurait cherché à créer. » Mais si ce n'était pas Magneto… Qui ?
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Lun 29 Fév - 20:40
