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 explications | Malice

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MessageSujet: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeMer 20 Jan - 17:16
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On peut dire que les derniers jours ont été remplis. Ils ont été forts en émotions. Ils ont été intenses. Ils ont été insoupçonnés, impromptus. Ces derniers jours ont été éprouvants. Plongeant Bobby dans une espèce de catatonie. Trop d’événements, trop d’informations à assimiler. Son cerveau n’a pas suivi. Son cerveau a démissionné. Son cerveau s’est éteint. Il y a eu la nouvelle concernant Kitty. Elle l’aime. Ou en tout cas, elle l’aimait. Jusqu’à ce qu’il lui brise le coeur en se mettent en couple avec Snow. Ensuite, il y a cette dispute - doux euphémisme - avec Logan qui les a conduit à l’infirmerie. Une dispute qui a impliqué Snow. Snow et son coeur. Un deuxième coeur brisé. A croire que Bobby les sème. A croire que son deuxième métier est bourreau des coeurs. A croire que ça l’amuse. Mais pas du tout. Deux coeurs brisés en l’espace de quelques jours. Trois, si on compte le sien. Quatre, si on ajoute celui de Malicia. Quatre coeurs brisés à cause de lui. Trop d’amour d’un côté, pas assez de l’autre. Une volonté de ne pas vivre son amour et son bonheur tant que Anna Marie n’aura pas arrêté de souffrir. Celle-là même qui a voulu rompre. Celle-là même qui a prétexté un break. Celle-là même qui souffre qu’il soit en couple. C’est se foutre de sa gueule. C’est jalouser quelque chose que l’on a refusé. Pourtant, Bobby s’est plié à ses volontés. Pourtant, Bobby a empêché Snow d’être heureuse pour que Malicia cesse de souffrir. Dix ans de couple, il ne peut pas oublier cette complicité. Il ne peut pas oublier son instinct protecteur. Préférer son ancienne petite-amie plutôt que sa petite-amie actuelle. Un choix digne du pire salaud. Un choix contestable. Un choix dont il se reproche déjà. D’où son état passif de ces derniers jours. Il préfère cela. Il préfère ignorer la douleur, les remords, les questions. Il préfère fonctionner sur un mode automatique. Il préfère digérer les événements plus tard. Le plus tard sera le mieux. Il est dans une forme de déni. Il est dans une forme de négation. Il ne veut pas le croire. Il ne veut pas réaliser que tout cela s’est passé. Il attend d’être réveillé. Il attend d’être secoué. Il attend que tout redevienne comme avant. Il peut attendre. Longtemps. Tout ceci n’est pas un rêve. Tout ceci est la réalité. Et il aura beau le nier, le présent est ce qu’il est. En attendant des jours meilleurs, il s’est plongé dans le travail. Comme toujours lorsque tout va mal. Le travail est son échappatoire. Il se concentre sur les autres pour s’oublier. Il trouve des solutions pour les autres. Il se rend utile. Il ne brise pas de coeur. Le sourire sur les lèvres des mutants quand ils sortent du bureau sont sa récompense. Sa manière d’être certain de ne pas avoir fait d’erreur.

Et puis, vient le moment où il doit quitter son bureau. A un moment ou un autre, il en est contrait. Alors, il lève sa grande carcasse de son fauteuil. Il se soulève jusqu’à atteindre la porte. La main sur la poignée, il marque un temps d’arrêt. Il est sur le point de rejoindre la réalité. Il est sur le point de rencontrer des gens. Il est sur le point de potentiellement croiser Kitty, Malicia ou Snow. Il ferait mieux de rester dans son bureau. Mais il ne peut pas se cacher éternellement. La main enclenche le mécanisme de la porte. Il est propulsé dans le couloir. Dieu merci, il n’y a personne. Pour l’instant. Il s’empresse de rejoindre sa chambre. Il s’empresse de fuir les regards intrigués et curieux. Il s’empresse d’échapper au risque de rencontrer l’une des femmes cassées par sa faute. Au détour d'un angle, il réalise qu’il n’est pas allé assez vite. Parce qu’il y a Malicia à l’autre bout du couloir. Parce qu’il s’arrête dans son mouvement. En la voyant là, un flux d’émotions le submerge. Des émotions pêle-mêle. Des émotions de tous les genres. Des émotions négatives et positives. Une vague émotionnelle qui le frappe, le plaque, le noie. Une vague émotionnelle dont il ne sort pas indemne. Il se force à respirer. Il se force à reprendre le dessus. Mais à chaque fois, il passe de la colère à la peine. De la peine à la déception. De la déception à la culpabilité. Il ne peut pas faire face. Il ne peut pas. Il hésite à faire demi-tour. Mais quelle image est-ce qu’il renverrait ? Si il n’est plus capable de partager le même couloir, autant quitter l’Institut. Non, il doit être fort. Il va passer à côté d’elle. Il va respirer le même air qu’elle. Il va partager un moment avec elle. Au final, Malicia est la cause de tous ses problèmes. Elle a souhaité faire une pause. Il l’a écoutée, il a accepté. Il est tombé dans les bras de Snow. Et Malicia en a souffert. Il a tout arrêté pour elle. Il a rompu à cause d’elle. Mais au final, il n’y gagne rien. Sauf une blessure à vif. Sauf un sentiment d’échec cuisant. Des coeurs ont été brisés à cause d’elle. Des espoirs ont été enterrés par sa faute. Tout ça parce qu’elle voulait un break. Tout ça parce qu’elle voulait prendre du temps pour elle. Tout ça parce qu’elle refusait de ne pas pouvoir le toucher. Des besoins égoïstes. Des besoins personnels. Il prend une inspiration. Une énième dose d’oxygène. Pour alimenter son cerveau. Pour alimenter ses muscles. Pour alimenter son sang. Il ne cédera pas à la colère. Ou peut-être que si. Cette situation est aussi en partie de la faute de Bobby. Il ne s’est pas battu. Il n’est pas resté. Il a seulement baissé les bras. Il a seulement hoché la tête. Après dix ans, il a renoncé. Bêtement. Dix années de combat et d’obstination pour finalement, accepter la rupture. Une perte d’années considérable. Une erreur monumentale. Logan a raison : il aurait dû insister. Il aurait dû faire la sourde oreille. Il aurait dû rassurer Malicia. Encore. Cet homme est peut-être un sauvage, mais il est plus lucide sur certains sujets que Bobby. Plus lucide et plus réaliste. Il s’est remis à marcher. Il ne peut pas fuir éternellement. Il ne peut pas échapper à son regard éternellement.

Salut…” Il n’a pas pu s’en empêcher. Comme un réflexe venu d’une autre époque. Comme un besoin de renouer le contact. Comme une habitude oublié. Il a baissé le regard sur elle. Il a croisé ses prunelles. Il a presque souri. Et il a senti. Il a senti son coeur faire un bond. Il a senti la culpabilité et la colère affluer. Il a senti une tempête se déchaîner à l’intérieur de lui. Une tempête qu’il ne contrôle pas. Une tempête qui le dévaste. “Est-ce que tu as cinq minutes pour discuter ?” Lutter pour opprimer ces émotions. Lutter pour les enfermer. Lutter pour les canaliser. Il fait un grand effort pour ne pas se laisser emporter. Pour ne pas être arraché par le torrent. Pour ne pas être dirigé par ses sentiments. Décider avec le cerveau semble plus mature. Décider avec le cerveau semble mieux. Il ne peut pas sauter sur Malicia pour exiger des explications. Par contre, il peut l’aborder avec calme et intelligence. Il peut lui proposer une conversation entre adultes. Il peut lui demander si elle a du temps à consacrer à son ex. Ça, il peut. Mais pas exiger des réponses. Pas hausser le ton. Pas devenir agressif. Pas être colérique. Pas l’accuser de tous ses maux. Être calme et serein, voilà ce qu’il peut être et ce dont il a besoin. Un état habituel qui lui est pourtant difficile à atteindre. Une chose est sûre, Malicia ne le laisse pas indifférent. Il ressent toujours de l’amour, un profond attachement. Et de la colère, de l’incompréhension. Un mélange détonant qui le désoriente et le rend susceptible de sauter d’une humeur à une autre. “Logan m’a parlé de certaines choses que j’aurais voulu voir avec toi.” Comme le fait qu’elle l’aime toujours. Comme le fait qu’elle souffre de le voir dans les bras de Snow. Comme le fait qu’elle soit jalouse malgré ce break. Comme le fait qu’il ne puisse pas vivre selon ses envies. Un tas de sujets à aborder. Un tas de choses à régler.

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MessageSujet: Re: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeSam 23 Jan - 17:16
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malice #2


 
Elle n'avait rien demandé à personne, Malicia.

Elle lisait tranquillement dans un couloir de l'institut, elle lisait une histoire d'ange de la mort et elle en était très heureuse. C'était triste comme elle, c'était joli comme elle, c'était cassé et tragique, comme elle. Elle n'avait pas demandé à Logan de parler à Bobby, pas demander à Bobby de lui parler. Elle était dans son cocon, elle n'avait nullement envie d'en sortir. Alors lorsqu'il se pointa devant elle, Iceberg, l'homme avec lequel elle pensait faire sa vie, lorsqu'il se pointa juste sous ses yeux et lâcha un « Salut... » décomplexé, elle n'avait qu'une envie, c'était tourner les talons. Fermer son livre, le regarder. Se lever, et partir. Comme si elle ne l'avait jamais vu, comme si il ne lui avait jamais parlé.

Au lieu de ça, elle leva les yeux pour rencontrer les iris salement bleues de Bobby. Elle les fixa un court instant, cherchant la parade parfaite pour s'échapper. Elle ne la trouva pas. « Est-ce que tu as cinq minutes pour discuter ? » demande-t-il. « Non. » elle répond. Puis elle baisse les yeux à nouveau, sur son livre. Elle cherche sa ligne, mais elle ne la trouve pas. Elle ne comprend pas les mots qu'elle lit, de toute manière. Il y a des lettres mais elles se mélangent, l'encre noire devient marée et ça tangue, ça tangue fort. Bon sang, pourquoi il reste planté là ? Elle sent sa présence, elle voit le bas de son torse du coin de l’œil. Elle ne veut pas de lui ici, elle ne veut pas de cette discussion. « Logan m'a parlé de certaines choses que j'aurai voulu voir avec toi. » réplique-t-il. Putain, Logan ! S'il cherchait à résoudre des problèmes, qu'il résolve les siens d'abord. Malicia était une grande fille. Elle pouvait s'occuper d'elle-même. Cette fois, elle ferma son livre dans un claquement sourd et se leva, ce qui força Bobby à reculer de quelques pas. Elle était plus petite que lui, même debout. Pas de beaucoup hein, quelques centimètres à peine. Elle le dardait de ses yeux plissés, elle essayait de voir de quoi il voulait parler. Mais c'était évident. Il voulait discuter de sa relation avec Prudence, de leur histoire à eux – non pas qu'il y ait une histoire désormais. « Alors maintenant, tu viens me parler ? » Elle a la voix glacée, elle a le regard dur. Son cœur tape et saute et tourne mais elle reste calme. Elle reste droite. Il y a une colère qui grimpe, une crise impulsive qui gratte sous sa peau. Elle la fait taire du mieux qu'elle le peut. « T'es en retard, Bobby. » Elle veut cracher son venin. Elle se retient. « T'aurais dû venir me parler d'elle beaucoup plus tôt que ça. » Elle soupire et range son livre dans son sac. Puis elle l'attrape par la manche – elle ne veut pas toucher sa main, elle ne veut pas toucher son corps, même à travers ses gants – et le tire dans une salle de classe vide. Là où leur conversation ne sera pas écoutée par des curieux. Elle l'amène à l'intérieur, et ferme la porte derrière elle. Puis elle fait volte-face. « Je sais ce dont tu veux parler. Si ça te va, je vais causer d'abord, parce que Logan parle pas pour moi, et je préfère que tu rebondisses sur ce que je raconte, plutôt que ce qu'il t'a dit. » Elle passe l'une de ses mains gantées dans sa crinière, cherchant les mots. Elle ne pensait pas être confronté à Bobby, pas aussi tôt. Elle n'a rien préparé, aucun discours, aucune logique, et elle ne veut pas se mettre en colère. C'est une fille qui sort facilement de ses gonds. Faut qu'elle se contrôle.

« Écoute, ça me fait mal, évidemment ça me fait mal, de te voir avec elle. C'est arrivé trop vite, comme si t'avais pas été triste de me perdre, comme si tu m'avais remplacée du jour au lendemain. » Elle se mord la lèvre, elle contient la rage. La colère rouge, comme elle lisait dans son bouquin. « J'ai appelé à un break. Je t'ai dit d'aller voir ailleurs. T'y as été, c'est bien. T'as pas juste été voir ailleurs pourtant. T'as invité l'ailleurs dans ta vie. Je contrôle pas encore mon pouvoir, Bobby, mais j'ai rencontré un homme qui dit qu'il peut m'aider. Il est... étrange, mais il a dit que j'y arriverais vite. Je pensais qu'une fois que ce serait fait, je pourrais enfin te découvrir à nouveau. » Elle est rouge et furieuse la colère. Elle est dans les veines, dans le sang, elle est dans ses lèvres, juste derrière les dents. « Tu m'as pas attendue. Je t'ai dit de pas m'attendre, et tu m'as pas attendue. Pour une fois, tu m'as écoutée, et t'as laissé tomber. » Cette fois sa voix tremble, de rage comme de tristesse. « T'as l'air heureux, je suis contente. Mais j'ai mal. » Y a une larme sur sa joue, et une deuxième qui va rouler. « T'aurais pu venir me parler plus tôt, me dire que tu comptais sortir avec elle, t'afficher avec elle. Me prévenir. Par simple courtoisie, m'épargner de l'apprendre par les racontars et les rumeurs des étudiants. Être un homme et venir me trouver ! » Sa dernière phrase est dite avec force. Les larmes s'accumulent sur ses cils, descendent jusqu'au menton. Bon sang, elle voulait pas pleurer aujourd'hui. « C'était la moindre des choses, non ? » souffle-t-elle enfin, d'une voix faible.


electric bird.
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MessageSujet: Re: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeLun 25 Jan - 12:05
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A une époque, discuter avec Malicia était un plaisir. Un moment de détente. Un moment de complicité. A une époque, la croiser était une surprise. Une surprise bienvenue. Une surprise agréable. Mais maintenant, rien que de la voir au loin le fait tressaillir. Le rend nerveux et triste. Le plonge dans les tourments de la colère et de la douleur. Il n’aurait jamais pensé ressentir cela à cause d’elle. En la voyant. En lui parlant. Il doit prendre sur lui pour garder un ton calme. Il doit prendre sur lui pour ne pas céder à l’afflux d’émotions. Il sent que la colère est prête à dévaster tout son raisonnement. Il sent que la souffrante est prête à démolir son self-control. Il en faudrait peu pour qu’il laisse libre cours à ses ressentis. Pourtant, lorsque les premières larmes de Malicia perlent, il oublie tout cela. Il oublie la tristesse, la déception, la colère. Il oublie la souffrance, le ressentiment, la rancoeur. Il oublie tout pour fondre devant ses larmes. Il n’a jamais apprécié voir la fureur brûler dans son regard. Il n’a jamais apprécié observer les gouttes dessiner leur chemin sur ses joues. Elle a ce pouvoir sur lui. Cette capacité à lui faire oublier toutes ses émotions pour se concentrer uniquement sur elle. Sur elle et son bien-être. Sur elle et son bonheur. Même à ce moment-là. Même après qu’elle a brisé son coeur. Même après lui avoir demandé de s’éloigner, de vivre sa vie. Même après tout cela, sa rancoeur ne survit pas. Elle fond comme neige au soleil pour ne laisser que l’amour. La protection. L’empathie. Elle fond pour chasser les mauvaises émotions. Il a envie de la prendre dans ses bras. Il a envie de la serrer contre lui et de lui assurer que tout ira bien. Il a envie de lui montrer son affection. Il a envie de lui prouver qu’il sera toujours le même. Toujours le Bobby qu’elle a aimé. Qu’elle aime. Il ne sait pas résister face à Malicia. Il ne sait pas résister devant ses démons et son mal-être. Il est tout bonnement faible. Il est tout simplement incapable de supporter ses souffrances. Il pourrait faire deux pas et l’attirer contre lui. Comme il l’a si souvent fait. Mais il se retient. Il n’a plus le droit. Il ne veut pas. Elle ne peut pas gagner aussi facilement. Elle ne peut pas tout obtenir de lui grâce à des larmes, à de la colère. Il doit rester distant. Il doit se montrer plus intransigeant. Une intransigeance qui se traduit par une volonté de distance. Malgré cette main qui s’est accrochée momentanément à sa manche. Le premier contact qu’il a avec Malicia depuis des semaines. Le premier contact qui les rapproche, tout en les éloignant. Il a mal. Il n’a jamais souhaité qu’ils deviennent deux étrangers. Deux ennemis. Deux adversaires. Mais elle lui a lancé un “Non.” catégorique, lorsqu’il a lui demandé cinq minutes. Cinq petites minutes pour discuter. Trois cent secondes pour cicatriser des plaies. Un temps ridicule. Un temps infime afin de réparer ce qu’un mois aurait dû faire.

Elle l’a ignoré. Elle a essayé de se replonger dans ce livre. Il n’existait plus, l’espace d’un instant. Alors, il est resté. Il a attendu. Parce qu’il sait qu’un non provenant de Malicia peut se transformer en un ‘oui’. Il a insisté. Parce qu’il sait que c’est ce qu’il doit faire afin d’attirer son attention. Il a joué la carte de Logan. Logan, ce type qui n’a cessé de se dresser au milieu de leur couple. Ce type qui n’a jamais été rassuré à l’idée qu’ils soient ensemble. C’est le nom à prononcer lorsque l’on souhaite avoir l’attention d’Anna Marie. Logan. Et l’effet a été immédiat. Elle a refermé son livre. Elle s’est levée. Elle a dardé un regard dur sur lui. Il déteste quand elle le regarde ainsi. Il déteste quand elle lui donne l’impression qu’elle pourrait le tuer du regard. “Alors maintenant, tu viens me parler ?” Elle lui en veut. Elle lui reproche son silence des dernières semaines. Elle lui renvoie ses absences. Mais que croyait-elle ? Le coeur brisé. La tristesse et la douleur au bord des lèvres. Il lui était impossible de venir lui parler. De demander des explications. De la prévenir pour Snow. Il lui était impossible de revenir auprès d’elle. Encore maintenant. Il sent un pic le percer de bout en bout. Une lame se faufiler entre ses côtes. Lui parler est encore difficile. Lui parler nécessite encore du courage, de l’énergie. “T’aurais dû venir me parler d’elle beaucoup plus tôt que ça.” Elle. Ou autrement dit, Snow. Il accuse le coup. Il avale le reproche. Mais il s’en fiche. Puisque maintenant, il n’y a plus d’elle. Il n’y a plus de couple. Il n’y a plus de joie. A cause de Malicia. A cause de son malheur. A cause de son incapacité à taire sa jalousie. Il n’avait pas à lui parler de Snow. Ils ont rompu. A partir de ce moment, elle a accepté qu’il mène sa vie et qu’il ne lui doive aucune explication. Une conséquence qu’elle n’a pas prise en compte.

Il s’est laissé mener dans une pièce. Il s’est laissé guider par la colère de Malicia. Et maintenant, ils sont dans une salle de classe. Ils sont enfermés dans le même lieu. Juste eux deux. Ils n’ont pas eu cette intimité depuis des jours. Une intimité qui accueille la colère et les souffrances de l’un et de l’autre. Une intimité qui n’a rien d’un couple. “Je sais ce dont tu veux parler. Si ça te va, je vais causer d’abord, parce que Logan parle pas pour moi, et je préfère que tu rebondisses sur ce que je raconte, plutôt que ce qu’il t’a dit.” Logan ne parle pas pour elle, mais s’il est venu le trouver, c’est bien pour une raison. C’est bien à cause de dires. C’est bien parce qu’il la connaît mieux que Bobby. C’est bien parce qu’elle est un livre ouvert pour Logan, au contraire de Bobby. Même si elle refuse d’être d’accord avec les propos du leader des X-Men, il y a du vrai dans ce qu’il lui a balancé. Mais Bobby fait un signe dans la main. Il attend d’écouter ce que Malicia a à raconter. Il attend de voir ce qu’elle va avouer. Il n’est plus à une critique près. Il n’est plus à des regrets près. “Écoute, ça me fait mal, évidemment ça me fait mal, de te voir avec elle. C'est arrivé trop vite, comme si t'avais pas été triste de me perdre, comme si tu m'avais remplacée du jour au lendemain.” Elle frappe là où ça fait mal. Elle frappe de manière injuste. Elle l’accuse, alors qu’il pourrait lui retourner ses reproches. Alors qu’elle a mis fin à leur relation, comme si cela ne la rendait pas triste. Alors qu’elle a demandé un break, comme si elle pouvait mettre leur couple entre parenthèses aussi facilement. Peut-être que cette rupture temporaire est nécessaire. Il réalise que Malicia a changé. Il réalise qu’elle n’est plus la même. Il réalise qu’il ne la reconnaît pas. Cette distance aura suffi à lui ouvrir les yeux. Cette séparation lui aura permis de redécouvrir Malicia. “J'ai appelé à un break. Je t'ai dit d'aller voir ailleurs. T'y as été, c'est bien. T'as pas juste été voir ailleurs pourtant. T'as invité l'ailleurs dans ta vie. Je contrôle pas encore mon pouvoir, Bobby, mais j'ai rencontré un homme qui dit qu'il peut m'aider. Il est... étrange, mais il a dit que j'y arriverais vite. Je pensais qu'une fois que ce serait fait, je pourrais enfin te découvrir à nouveau.” Il secoue la tête. Son désespoir est tel qu’elle s’oriente vers des hommes aux pratiques obscures. Des hommes qui seraient capables de la détruire ou de l’arnaquer. Ce n’est pas ce qu’il désirait en acceptant de s’effacer. En acceptant de sortir de sa vie. Ce n’est pas ce qu’il espérait de sa part. Il aurait espéré un minimum de discernement. Un minimum d’intelligence. Aller voir n’importe qui est dangereux, insensé.

Tu m'as pas attendue. Je t'ai dit de pas m'attendre, et tu m'as pas attendue. Pour une fois, tu m'as écoutée, et t'as laissé tomber.” Et pourtant, elle lui en veut. Pourtant, elle le lui reproche. Il l’a écoutée. Il a abandonné la partie. Il s’est laissé aller dans les bras d’une femme qui l’appréciait. Qui l’aimait. Une femme qui aurait été prête à tout pour lui. “T'as l'air heureux, je suis contente. Mais j'ai mal.” Il cille. Il a l’air heureux. Vraiment ? Est-ce qu’à ce moment précis, c’est vraiment le cas ? Il ne croit pas. Il dort mal. Il ne mange pas. Il travaille trop. Seule chose dont il est encore en capacité de faire. On ne peut pas dire qu’il soit l’allégresse incarnée. “T'aurais pu venir me parler plus tôt, me dire que tu comptais sortir avec elle, t'afficher avec elle. Me prévenir. Par simple courtoisie, m'épargner de l'apprendre par les racontars et les rumeurs des étudiants. Être un homme et venir me trouver !” Les larmes coulent, mais il ne peut pas les essuyer. Les larmes coulent, mais il ne peut pas la toucher. De la courtoisie. Mais peut-être qu’elle aurait pu l’être aussi. Peut-être qu’elle aurait pu le prévenir qu’elle comptait rompre. Peut-être qu’elle aurait pu le préparer psychologiquement. Courtois. Il l’a été. Snow et lui ne se sont jamais promenés main dans la main. Ils ne se sont jamais embrassés goulûment dans les couloirs. Ils ont été respectueux. Ils ont échangé des gestes affectifs discrètement, presque secrètement. Ils ne se sont pas affichés. “C'était la moindre des choses, non ?” Il a envie de rire. Mais elle pleure. Alors, il retient son ricanement. Il se contente de la regarder sans rien exprimer. Parce qu’il veut rester insensible devant l’amertume et les larmes de Malicia. Parce qu’il ne veut pas s’énerver à cause d’une jalousie ou d’une attaque mal placée. Face à la colère, la meilleure réponse est le calme. Encore plus lorsqu’il s’agit de Malicia. Encore plus lorsque l’on est confronté à une personne qui s’emporte facilement. “Parce que tu penses vraiment que j’aurais dû te prévenir ? C’est toi qui as demandé ce break, c’est toi qui as voulu que j’aille voir ailleurs. Je n’allais pas en plus demander à mon ex la permission de sortir avec quelqu'un.” Il insiste sur le mot. Ex. Après tout, ils le sont, non ? Ils sont deux êtres qui ont partagé un bout de chemin ensemble, avant de se séparer. Ils sont deux personnes qui ont appris à s’aimer, avant de s’éloigner. Elle lui a demandé d’aller voir ailleurs. Elle lui a demandé de trouver son bonheur. Il a promis d’essayer. Ce qu’il a fait. Il a essayé. Il a tenté.

La courtoisie, ça aurait été de me demander mon avis avant d’imposer cette pause, avant de m’inciter à trouver le bonheur ailleurs. J'aurais au moins pu donner mon avis, mais non, tu as pris la décision toute seule.” Sa voix est calme. Tranche avec le ton colérique de Malicia. Deux manières de réagir s’opposent. Deux douleurs s’entrechoquent. Il accumule les regrets, les raisons de s’énerver, la rancoeur. Son ton se fait peut-être un peu tranchant lorsqu’il lui parle, mais la dominante est le calme. Si il s’emporte, la dispute n’aura plus d’intérêts. Plus de raisons d’avoir lieu. “Franchement, est-ce que tu me trouves heureux ? Parce que ce n'est pas l'impression que j'ai.” Une observation détaillée dévoile des cernes violettes, relève des cheveux en bataille, soulève le problème d’une barbe en friche, constate un visage las. Autrement dit, à l’opposé de l’homme content. De l’homme épanoui. De l’homme amoureux. “Et pour ton information, c’est terminé avec Prudence. Tu peux te sentir mieux.” Il ne cherche pas la pitié. Il ne cherche pas la compassion. Il ne cherche rien. Seulement à lui prouver qu’elle peut arrêter de lui en vouloir. Qu’elle peut arrêter de souffrir de le voir épanoui. Qu’elle peut arrêter d’être égoïste en l’empêchant de profiter de sa vie. Maintenant, elle peut essuyer ses larmes. Elle peut être satisfaite qu’il reste célibataire pour ses beaux yeux. Pour son bien-être. Elle peut être contente qu’il la fasse passer en premier. Il a des reproches au bout des lèvres. Des reproches qu’il ravale. Des reproches qu’il tait. Finalement, le calme ne suffit pas. L'amertume pointe à la fin de ses phrases. L'amertume perce dans chacun de ses mots. “Je n’ai pas cherché à te blesser à travers cette relation. Je voulais juste respecter la promesse que je t’ai faite. Tu sais, le ‘Promets-moi d'aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, de trouver ton bonheur, blablabla’. Mais tu as peut-être oublié ?” Malgré ses paroles, il a toujours envie de la serrer dans ses bras. Il a envie de calmer sa colère à coups de tendresse. Mais il se retient. Il ne peut pas lui offrir cela, alors qu’elle lui interdit toutes chances d’être heureux. Il ne peut pas se montrer prévenant et protecteur, alors qu’elle lui refuse l’ivresse d’une nouvelle relation. “Tu sais quoi ? Je pense que tu es trop égoïste pour supporter que je puisse essayer d'être heureux avec quelqu'un d'autre.” Après tout, c'est la vérité, non ? Si elle l'aimait assez, elle aurait été contente qu'il s'essaye à la vie d'un couple normal. Elle aurait été soulagée qu'il retrouve le sourire. Elle aurait été enthousiaste qu'il respecte sa promesse. Au lieu de cela, elle lui renvoie à la figure sa mal-être. Sa souffrance.

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MessageSujet: Re: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeDim 31 Jan - 16:01
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malice #2


 
Malicia rentre la tête dans ses épaules. Elle a froid, elle se demande si c'est à cause de Bobby. Est-ce qu'il a toujours été froid comme ça, et elle s'y était habituée, ou bien c'est nouveau ? Une réaction due à sa relation avec la reine des poufs ? Elle s'essuie brusquement les joues et les yeux, du revers de sa manche. « Parce que tu penses vraiment que j'aurais dû te prévenir ? C'est toi qui as demandé ce break, c'est toi qui as voulu que j'aille voir ailleurs. Je n'allais pas en plus demander à mon ex la permission de sortir avec quelqu'un. » Elle accuse le coup, bien heureuse de s'être débarrassé de la tristesse qui lui mouillait les cils. Malicia garde le silence. Elle a parlé, c'est à son tour à lui, pas vrai ? « La courtoisie, ça aurait été de me demander mon avis avant d'imposer cette pause, avant de m'inciter à trouver le bonheur ailleurs. J'aurais au moins pu donner mon avis, mais non, tu as pris la décision toute seule. » La jeune femme grince des dents en silence. Bobby n'a pas tort. Il n'a pas raison pour autant. Elle déteste le ton qu'il emploie, elle déteste le jugement qu'il cale dans sa voix. Dix années. Dix années pendant lesquelles elle était convaincu qu'il la connaissait. Il devait revenir la raisonner, parce que ce n'était pas la première fois qu'elle parlait de rupture, de break, de connerie du genre. Elle était fragile avec personne, sinon Bobby. Pour tous les autres, pour Charles et pour Ororo et pour Logan, elle était Malicia, elle était la grande gueule, la fille rebelle et colérique, celle qui n'avait pas froid aux yeux. Pour Bobby, elle était Anna. Elle s'était dévoilée, forces et faiblesses à découvert. Il devait savoir qu'elle ne le pensait pas, pas vraiment, au moment de leur rupture. Qu'elle avait juste peur, encore une fois, de son pouvoir et d'elle-même.

Il n'avait pas deviné. Elle s'était habituée à son absence, maintenant. Elle ne regrettait pas – ne regrettait plus – sa décision. « Franchement, est-ce que tu me trouves heureux ? Parce que ce n'est pas l'impression que j'ai. » Elle le regarde, le regarde très franchement. Il paraît creusé, fatigué. Il n'a pas l'air heureux, non. Malgré elle, ce constat la réjouit. Sans elle, il est bien misérable. Elle se déteste de penser ça. « Et pour ton information, c'est terminé avec Prudence. Tu peux te sentir mieux. » Malicia lève les yeux au ciel. « Je suis ravie ! J'ai sacrifié des vierges pour ça. » crache-t-elle, sans compassion aucune. Il la regarde de haut en bas, et elle voit le mépris dans ses yeux. Des yeux qui un jour l'ont aimée. C'est un carnage qui ne fait plus aucun sens, que les débris de leur relation. « Je n'ai pas cherché à te blesser à travers cette relation. Je voulais juste respecter la promesse que je t'ai faite. Tu sais, le 'Promets-moi d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs, de trouver ton bonheur, blablabla'. Mais tu as peut-être oublié ? » Elle a les poings serrés, coincés entre ses bras croisés. Elle sent la colère rouge grimper au fond de sa gorge, se frayer un chemin. Elle se dit qu'elle ne l'aime plus, Bobby. Elle se répète que peu importe ce qu'il dit, ce qu'il vit, ce qu'il ressent, ce n'est plus son problème parce qu'elle n'a pas envie de lui, elle ne veut pas le récupérer. Pourtant on n'a pas une telle rage au fond de soi pour quelqu'un qui nous indiffère. « Tu sais quoi ? Je pense que t'es trop égoïste pour supporter que je puisse essayer d'être heureux avec quelqu'un d'autre. » Berserk Malicia fait son entrée.

Elle le repousse violemment, sans prévenir, du plat de ses paumes. « Va te faire foutre, Bobby ! T'es trop lâche pour être heureux. » Sa voix grimpe d'un cran, elle le pousse encore. Il y a du pourpre qui s'imprime sur ses yeux, et ses pensées se brouillent. Juste la colère, la colère rouge. « Mets-lui ta bite, mets-y du cœur, pour ce que j'en ai à faire ! Cherche-le, ton bonheur ! Trouve-le et fous-moi la paix ! » Elle donne un coup de pied dans l'une des chaises, qui s'envole quelques mètres plus loin. Elle a envie de tout casser, de mettre à feu, à sang, à vif ses sentiments. La colère rouge. « Je t'ai rien demandé, sinon de te barrer de ma vie, et tu l'as fait, mon dieu tu l'as fait ! » Elle soupire de contentement. Elle perd le contrôle, une fois encore. C'est la rage qui a pris place entre ses lèvres, c'est la colère rouge. « Alors pourquoi tu reviens m'emmerder avec tes reproches de faiblard ? Je survis, sans toi ! Regarde-moi, je vais très bien ! » Le spectacle aurait pu être plus convaincant. Les joues rougies, les cheveux en bataille et les mâchoires serrées, elle semblerait avoir perdu un peu les pédales. C'est une crise de fureur, une que Bobby connaît, bien qu'il n'en ait pas vu depuis longtemps. Malicia n'a pas ressenti cette colère rouge depuis des années, maintenant. Elle n'avait aucune raison pour revenir, quand tout allait bien dans sa vie. Maintenant, et peu importe combien de fois elle répétait le contraire, elle n'allait pas bien.

Un octave plus bas, et quelques secondes plus tard, elle reprit la parole. Son ton était calme. C'était presque plus inquiétait. Elle continuait de fixer Bobby – c'était pas ses yeux, c'étaient ceux de la colère rouge. Si elle avait pu l'écorcher vif à cet instant, elle l'aurait fait. A qui voulait-elle faire croire qu'elle s'en foutait, maintenant ? Pour le haïr avec une telle ardeur, il fallait l'avoir aimé au moins autant. « J'pense que tu me détestes. Je l'espère, vraiment. Parce que j'ai vu un nouveau Bobby, depuis notre rupture, et crois bien que je le méprise profondément. » Elle tire sur ses gants, les retire, se masse les tempes. « Je suis égoïste parce que je suis comme Logan, je pense à ma survie avant tout. Toi... Toi, mon grand, t'es comme Prudence. Dramatique. Cassé. Exaspérant. » Elle crache son venin, la colère rouge. « Tu la mérites. Récupère-la. Faîtes votre vie, faîtes vos affaires, see if I care. » Elle fait un pas vers lui, mains nues et tendues. Bon sang, la colère rouge voudrait le toucher. Lui faire mal. Elle s'arrête, toute proche. Si proche. Elle pourrait le tuer d'un baiser, non ? Ce ne serait pas poétique, comme manière de faire ? Malicia s'ébroue, chasse un peu cette colère rouge qui lui colle la peau, lui colle le cerveau. « Toi et moi c'est fini. Pourquoi on parle encore ? » Elle l'a glissé en le regardant droit dans les yeux, elle a retenu son souffle et senti la chaleur de ses lèvres, vu les détails sur sa peau, le bleu de ses iris, elle l'a vu si proche et il paraît si lointain. Un pas en arrière. C'est le moment de te barrer, Malicia. Le moment de faire demi-tour et de laisser Bobby derrière toi, pour le restant de tes jours. Bouge-toi, Malicia. C'est maintenant ou jamais. Fais-le, va-t-en ! POURQUOI TU RESTES PLANTÉE DEVANT LUI ?

La faiblarde c'est toi, finalement.


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MessageSujet: Re: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeMer 3 Fév - 16:51
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Il ignore ce qu’il attendait de cette conversation. Sûrement pas des embrassades et des retrouvailles émouvantes. Sûrement pas des explications calmes et sincères. Sûrement pas des mots pesés et réfléchis. Il ne s’attendait pas non plus à une dispute. Il ne s’attendait pas à des reproches. Il ne s’attendait pas à des mots envoyés en l’air, sans y réfléchir. Il ne pensait pas à un déferlement de colère. Pourtant, il ne pouvait pas imaginer autre chose. Malicia l’a habitué à ses envolées. Elle l’a habitué à ses énervements parfois justifiés, parfois non. Elle l’a habitué à être déterminée et violente. Une violence qu’elle dirige vers les personnes qui l’embêtent. Pas envers lui. Mais maintenant qu’il n’est plus son petit-ami, il a perdu son immunité. Il a perdu toute importance. Il a perdu de l’intérêt. Il n’est pas utile qu’il soit en vie. Il n’est pas utile de le préserver. Si il n’était pas lui-même furieux, il aurait pu frémir devant son regard haineux. Il aurait pu s’effrayer devant son comportement. Il aurait pu s’émouvoir de ses réactions. Sauf qu’il a également des reproches à formuler. Il a aussi des douleurs à extérioriser. Il a aussi une opinion à exprimer. Elle n’est pas la seule. Elle ne sera jamais la seule. Ses sarcasmes ne l’atteignent pas. Ils ne l’atteignent plus. Il refuse de se laisser faire. Il refuse d’être blessé par sa méchanceté. Il refuse de lui offrir cette emprise sur lui. Il a trop mal pour vouloir tomber encore plus bas. Il a trop mal pour accepté d’être ému par ses sentiments. Il a trop mal pour être blessé davantage. Malicia a déjà fait tout le travail en réclamant un break. Cette conversation n’est qu’une blessure de plus. Un énième hématome sur sa peau. Elle le pousse. Elle le pousse, mais il s’en fiche. Il recule d’un pas. Il sent encore la violence de son coup sur son torse. Il sent encore sa fureur imprégnée dans les fibres de son épiderme. Tels deux couteaux plantés. Il reste stoïque. Il ne veut pas réagir à sa colère. Il ne veut pas répondre à sa violence. Il veut se convaincre qu’il s’en fiche. Barricader ses émotions. Barricader ses pensées. La seule manière de supporter ce déferlement de colère. Mais dans le fond, il veut se convaincre que derrière tous ces mots blessants se cachent une vraie douleur. Une vraie déception. Un amour qu’ils ont oublié. “Va te faire foutre, Bobby ! T'es trop lâche pour être heureux.” Une envie subite de rire le prend. Une envie qu’il repousse parce que rire serait déplacé. Lui est trop lâche pour être heureux ? Qu’en est-il d’elle ? Incapable d’apprécier le couple qu’elle a. Incapable de profiter de cette relation. Incapable de juste être heureuse. A chaque fois qu’ils étaient trop heureux. A chaque fois qu’ils ont fait un pas en avant. A chaque fois, elle a pris peur et elle lui a demandé de partir. De quitter sa vie.

Il est de nouveau propulsé en arrière. Il n’est pas habitué d’être le centre de ses violences. Il n’a pas l’habitude d’être celui qu’elle frappe, qu’elle pousse. Il a l’opportunité de voir un autre visage. Il a l’occasion de la découvrir autrement. Une vision qui lui déplaît. En temps normal, il aurait bravé la colère pour la serrer dans ses bras. Il aurait tenté d’apaiser la tornade avant qu’elle n’empire. En temps normal, il aurait tenté de la raisonner. Pas aujourd’hui. Cette colère lui fait du bien. Elle le rend vivant. Elle le rend conscient de ce qu’il a évité. “Mets-lui ta bite, mets-y du cœur, pour ce que j'en ai à faire ! Cherche-le, ton bonheur ! Trouve-le et fous-moi la paix !” Elle est tombée bien bas. Elle lui fait de la peine. Elle lui fait mal au coeur. Elle, la femme forte et déterminée. Elle, la femme combative. Comment a-t-il pu tomber amoureux d’elle ? Il est tombé amoureux d’une femme qui crache son venin. Une femme rancunière. Une femme assez aveugle et de mauvaise foi pour ne pas voir que tout ceci est de sa faute. Uniquement de sa faute. Il secoue la tête. Elle le dégoûte. Elle l’insupporte. Il ne reconnaît pas Malicia derrière ces traits déformés. Il ne reconnaît pas Malicia dans ces paroles. “Je t'ai rien demandé, sinon de te barrer de ma vie, et tu l'as fait, mon dieu tu l'as fait !” Bien sûr qu’il l’a fait. Il a joué le petit-ami docile. Il lui a laissé de l’espace. Il s’est éloigné. Il a pensé que ce ne serait que l’affaire de quelques jours. Il a pensé qu’elle reviendrait vite. Ce qu’elle n’a pas fait. Elle est restée dans son coin. Et il y a eu Snow. Elle a été là lorsqu’il souffrait. Elle a été là pour le relever. Elle a été là, contrairement à Malicia. “Alors pourquoi tu reviens m'emmerder avec tes reproches de faiblard ? Je survis, sans toi ! Regarde-moi, je vais très bien !” Oui, il la regarde. Il l’observe. Et ce qu’il voit ne ressemble pas à une vie épanouie. Il voit la folie poindre dans son regard. Il voit la haine nourrir ses gestes. Il voit la fureur l’incendier de l’intérieur. Elle est tout le contraire de la femme qui va bien. L’adolescente mal dans sa peau est loin. L’adolescente s’est transformée en une furie incontrôlable. “J'pense que tu me détestes. Je l'espère, vraiment. Parce que j'ai vu un nouveau Bobby, depuis notre rupture, et crois bien que je le méprise profondément.” La détester, pourquoi faire ? Elle se déteste toute seule. Elle n’a besoin de personne pour se haïr. Il ne la déteste pas. Il a même pitié d’elle. Il a même de la compassion pour elle. Du mépris, elle peut en avoir. Mais pas contre lui. Pas sous prétexte qu’il a essayé de faire sa vie. Pas parce qu’il a seulement respecté sa parole. Le mépris, elle doit l’avoir pour elle-même. Elle s’est conduite toute seule dans cette situation. Elle s’est débrouillée, comme une grande.

Je suis égoïste parce que je suis comme Logan, je pense à ma survie avant tout. Toi... Toi, mon grand, t'es comme Prudence. Dramatique. Cassé. Exaspérant. Tu la mérites. Récupère-la. Faîtes votre vie, faîtes vos affaires, see if I care.” C’est maintenant qu’elle le dit ? Maintenant qu’il a rompu avec Snow. Maintenant qu’il lui a brisé le coeur. Maintenant qu’il s’est interdit de recommencer. Malicia l’invite à se remettre avec elle, mais il ne lui fera pas ce plaisir. Il n’ira pas dans son sens. Il n’a jeté pas les espoirs de Snow pour rien. Il ne va pas revenir auprès d’elle parce que Madame l’a demandé. Elle n’aura qu’à assumer jusqu’au bout. Elle n’aura qu’à se satisfaire qu’ils soient deux abrutis à souffrir. Dans le fond, elle n’a pas compris. Elle n’a pas compris qu’il est venu chercher des réponses. Elle n’a pas compris qu’il est perdu. Elle n’a pas compris qu’une simple phrase pourrait le ramener. Elle n’a pas compris qu’il n’a pas souhaité la blesser. Elle n’a rien compris. Ils sont si proches maintenant. Une proximité dangereuse. Une proximité menaçante. Elle veut le toucher, ça se voit. Elle veut le toucher, mais elle ne fait pas de geste dans ce sens. Bobby reste bloqué sur ses mains. Des mains qui le menacent alors qu’avant, elles l’épargnaient à tout prix. Qu’ils se disputent est un fait. Qu’ils soient en désaccord est normal. Mais les mains. Le toucher. Le contact. La colère de Malicia dépasse la simple contestation. La colère de Malicia dépasse la douleur. Sa colère devient agressive, cruelle, tueuse. Il met du temps à réaliser. A réaliser que ces mains qu’il avait prises entre les siennes pourraient le tuer. Que ces mains qui avaient frôlé sa joue pourraient lui faire du mal. Il ramène son regard sur celui de Malicia. Alors, c’est ainsi. Il est tellement si bas dans son estime qu’elle souhaite l’éradiquer de la surface de la planète. Le coup est dur. Choquant. Il ne réagit même pas. “Toi et moi c'est fini. Pourquoi on parle encore ?” Elle ne l’aime plus ? Très bien. Lui non plus. Il refuse d’éprouver des sentiments pour elle. Pour cette version de Malicia. Pour cette femme rageuse, vulgaire et violente. Pour cette femme haineuse. Pourtant, il a encore des sentiments pour elle. Vieux fantômes du passé ou réels sentiments, il ne sait pas. Il ne sait plus. Il est un naufragé qui ne parvient pas à trouver un sens à tout cela. “Peut-être parce qu’il y a encore un peu d’amour, mais que ça nous fait trop mal pour l’accepter et qu’on ne sait pas comment faire..” Ils savent que tout n’est pas terminé. Que tout ne s’est pas achevé. Raison pour laquelle ils sont encore en train de se déchirer. Raison pour laquelle ils se débattent. Mais en l’état actuel, il est impossible d’imaginer quoi que ce soit. Il est impossible de penser à reformer un couple. Il est impossible de penser à un happy end. Il y a encore trop de haine, de ressentiment. Il y a encore trop de tristesse et de déception.

T’es tellement loin de t’imaginer ce que je peux penser de toi. Oh non, je ne te déteste pas ! Non, tu me fais pitié. Tu me fais de la peine à t’acharner sur moi, tout ça parce que tu sais pas être heureuse.” La définition même du bonheur lui est inconnue. Le bonheur lui fait peur. Le bonheur la fait fuir. Leur couple n’a été que ça. Des montagnes russes entre bonheur et malheur. Des montagnes russes entre complicité et conflit. Il s’est montré compréhensif. Il s’est montré attentionné, indulgent. Il s’est montré patient, à essuyer chacune de ses craintes, à calmer chacune de ses jalousies. Sabs aucun résultat. “Tu es incapable d’assumer ton choix. T’en souffres et tu obliges les autres à être aussi malheureux que toi. Mais je ne suis pas ton jouet, Malicia.” C’est à son tour de s’avancer. A son tour de s’approcher. Il n’a pas peur des mains dénudées. Il n’a pas peur qu’elle le touche. A ce stade, il ne s’en inquiète plus. Si elle passe à l’acte, ce sera le signe que tout est terminé. Ce sera le signe qu’il n’y a plus aucun espoir. Au moins, il saura à quoi s’en tenir. Si il survit. “On aurait pu être heureux, mais peu importe ce que je faisais, c’était jamais assez ! Tu trouvais toujours une raison pour repousser le bonheur, pour être jalouse, pour être malheureuse.” Elle peut le toucher. Elle peut envoyer valser des chaises. Il s’en fiche. Il a compris qu’il ne peut rien faire pour l’aider. Il a compris qu’elle seule peut décider d’être heureuse. Il s’est battu pour lui montrer. Maintenant, il est arrivé au bout de ses ressources. Elle a le bonheur au bout des doigts, mais elle refuse de l’attraper. Il a décidé qu’il n’attendrait pas. Qu’il n’attendrait plus. “Putain, j’étais prêt à tout pour toi !” Prêt à attendre le temps qu’il faudra. Prêt à accepter une vie sans contacts. Prêt à supporter les rumeurs et les moqueries. Prêt à la défendre. Prêt à la protéger. Prêt à mourir pour elle. Il était prêt à tout. La colère déferle. Elle glisse dans ses veines. Elle remue ses traits. La colère s’insinue dans ses phrases, dans ses gestes. Il n’a plus envie d’être calme. Il n’a plus envie de contrôler. Il a juste envie d’exploser. “T’as qu’à suivre ton propre conseil : va coucher avec Logan. Au moins, lui saura te survivre.” Ça lui fait mal. Mal de l’inviter à coucher avec Logan. Mal de la repousser. Mal de l’imaginer dans les bras d’un autre. Il est prêt à abandonner toute sa colère, si seulement il entrevoit un espoir. Il est prêt à oublier ses reproches, si seulement il a une preuve que tout va changer. Mais elle ne les lui donnera pas. Parce qu’elle est Malicia. Parce qu’elle est trop furieuse. Parce qu’elle ne sait plus ce qu’elle dit ou ce qu’elle fait. Parce qu’elle est bornée. Ils sont bornés. Encore plus dans la douleur. Encore plus quand leur orgueil est touché.

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MessageSujet: Re: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeLun 15 Fév - 11:14
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malice #2


 
Son sang bouillonne. Le brouillard écarlate l'aveugle complètement. Elle doit faire demi-tour, elle doit quitter cette pièce et quitter Bobby, elle ne veut pas faire quelque chose qu'elle regrettera ensuite. Mais elle en est incapable. Ses jambes sont comme collées au sol. Elle le regarde et elle ne sait pas comment partir. « Peut-être parce qu'il y a encore un peu d'amour, mais que ça nous fait trop mal pour l'accepter, et qu'on ne sait pas comment faire.. » La voix de Bobby dessine une question. Un doute auquel elle a pensé pendant longtemps, auquel elle pense toujours. Est-ce qu'elle l'aime encore ? La colère rouge se fane doucement. Ses bras retombent le long de son corps, alors qu'elle le fixe et se demande si ses sentiments, ceux qui l'ont aidés à tenir pendant dix ans, existent encore. Oui, bien sûr qu'ils sont toujours là, on ne balaie pas dix années en quelques mois. Il y a des réminiscences, des restes d'amour qui sont tenaces. « T'es tellement loin de t'imaginer ce que je peux penser de toi. » Elle lève un sourcil. « Oh non, je ne te déteste pas ! Non, tu me fais pitié. Tu me fais de la peine à t'acharner sur moi, tout ça parce que tu sais pas être heureuse. » Touché. Elle continue de le regarder, elle a perdu son masque colérique, elle ne pleure pas non plus. La colère rouge l'a vidée. Elle est fatiguée et elle ne veut rien faire d'autre qu'encaisser. Il est bien venu la voir pour une raison : qu'il dise ce qu'il a à dire. Ils aviseront après ça. « Tu es incapable d'assumer ton choix. T'en souffres et tu obliges les autres à être aussi malheureux que toi. Mais je ne suis pas ton jouet, Malicia. » Elle se retient de sourire, à la pensée un peu cynique que non, son jouet c'est Prudence maintenant. Ou ça l'était, si elle a bien tout pigé. Est-ce qu'il est venu la trouver parce que les choses se sont terminées avec la reine des engelures ? Peut-être que perdre l'une le ramène toujours vers une autre, parce qu'il est incapable de vivre seul et qu'il voulait se remettre avec Malicia ? Elle secoue la tête doucement à cette idée, complètement saugrenue. Entre elle et Bobby, il semble que plus rien ne soit possible. « On aurait pu être heureux, mais peu importe ce que je faisais, c'était jamais assez ! Tu trouvais toujours uen raison pour repousser le bonheur, pour être jalouse, pour être malheureuse. » Elle hoche lentement la tête. Il n'a pas tort. Il parle sans trop savoir ce que c'était, pour elle, mais il exprime ce que lui a ressenti. Ce qu'elle a toujours eu du mal à concevoir, c'était la vision de Bobby. La façon dont les choses le touchaient. Maintenant, elle sait. Quand de sa voix cassée, il crie un « Putain, j'étais prêt à tout pour toi ! » elle sait, et elle se mord les lèvres, elle se punit mentalement. Elle l'a fait souffrir, elle aussi. L'un comme l'autre, ils se sont aimés, ils se sont ruinés. Tout ça parce que Malicia était incapable de contrôler son pouvoir, incapable de contrôler son bonheur. « Je sais. J'ai été injuste. » souffle-t-elle. La jeune femme regarde ses mains. Combien de fois a-t-elle rêvé de les couper, d'ôter sa peau comme si ça pouvait tout régler. « Vivre sans toucher personne, sans contact humain, ça rend malheureux. »

Il trépigne. Elle le voit trembler, elle le voit empreint d'une colère qu'elle ne lui connaissait pas. Malicia sait reconnaître la rage quand elle s'empare d'une personne. « T'as qu'à suivre ton propre conseil : va coucher avec Logan. Au moins, lui saura te survivre. » Elle hoquette sous le choc. Pardon ? Elle ne retient pas ce rire nerveux qui la prend, qui s'efface presque aussitôt. « Logan ? » fait-elle, incrédule. L'image de Wolverine et elle au lit s'impose dans sa tête. Elle ne peut s'empêcher de la trouver complètement incongrue. « C'est comme mon frère ! Un grand frère avec des rouflaquettes et du métal sur les os mais... Comment t'as pu arriver à cette conclusion là ? » Elle pousse un soupir, puis reprend. « Non, je sais comment. T'as jamais aimé Logan, et encore moins mon amitié avec lui. Le fait que j'ai eu un petit faible pour lui quand je suis arrivé au manoir non plus, t'as jamais aimé. » Elle le dit sans reproche, avec un petit sourire nostalgique sur les lèvres. C'était une époque lointaine, mais solaire. Elle aurait aimé s'en rendre compte à l'époque. Être capable d'être heureuse avant que tout s'effondre. « Je suis désolée, Bobby. » Elle fait un pas vers lui. Son brouillard rouge a foutu le camp. Il est sûrement temps de se comporter en adulte, non ? « T'as raison, j'ai encore beaucoup de choses à régler, avant de comprendre ce que c'est d'être heureuse. Avant d'accepter ce que je suis. A cause de ça, je t'ai salement malmené. » Elle pousse un petit soupir, avance encore un peu vers lui. Elle remet ses gants. « Je peux pas revenir en arrière, mais je suis désolée. On a passé dix ans ensemble. On s'est aimés longtemps. Quelque part, on s'aimera toujours. » Cette fois elle est toute proche. Elle pose une main sur son bras. Elle veut le calmer – ce qui paraît complètement ironique, vu que quelques minutes plus tôt, c'était elle la furie. Mais la colère rouge est ainsi, elle va et vient sans préavis. « J'espère juste que tu seras heureux. Sans moi, ce sera clairement plus difficile, mais tu devrais y arriver. » elle sort, avec un sourire taquin. Son cœur la pince. Elle fait un effort qu'elle aurait pensé beaucoup plus difficile. Finalement, souhaiter un bon départ, souhaiter de bonnes choses à Bobby, ce n'est pas si insurmontable. Bien sûr, elle voudrait encore le serrer contre elle et elle a le souvenir de ses lèvres, qu'elle a caressé une fois ou deux, qui s'impose à son esprit alors que le moment ne s'y prête pas vraiment. Elle refoule tous ces souvenirs, car c'est ce qu'ils sont, et elle le regarde avec une bienveillance qui, cinq minutes plus tôt, n'était qu'un désir fou de le tuer. Il avait évité le pire, au final. Elle était complètement instable. Elle le savait bien – et cette réalisation la fit sourire plus encore.


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MessageSujet: Re: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeMar 16 Fév - 16:43
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La colère s'intensifie en lui. La colère diminue en elle. Comme si il l’absorbait. Comme si il la faisait sienne. Au fur et à mesure qu’il parle, la rage disparaît du regard de Malicia. C’est à n’y rien comprendre. Les rôles s’inversent. Les rôles basculent. Mais il s’en fiche. Il ne prend pas le temps de comprendre. Il ne prend pas le temps d’analyser. Il vide son sac. Il extériorise. Il exprime. Chaque mot est un soulagement. Chaque mot est un poids en moins. Chaque mot est la promesse d’un jour meilleur. Chaque mot est un espoir. Il est resté trop longtemps en retrait. Il est resté trop longtemps stoïque. Il a trop longtemps encaissé. Le moment est venu de parler. De parler et d’évacuer. Il ne s’emporte pas. Il ne devient pas violent. Il ne menace pas. Parce que ce n’est pas sa manière d’exprimer sa colère. Parce que ce n’est pas sa façon de réagir. Parce qu’il conserve une certaine maîtrise. Il ne déteste pas Malicia. Il lui en veut, mais pas jusqu’à en vouloir à sa vie. Pas jusqu’à souhaiter sa mort. Pas jusqu’à hausser le ton. “Je sais. J'ai été injuste.” Le mot est faible. Elle a été plus que injuste. Elle a été égoïste. Elle a été égocentrique. Elle a décidé toute seule que ce serait la fin. Elle a décidé de son côté qu’il ne pourrait plus rien se passer entre eux. Elle a décidé qu’ils devaient rompre. Ils auraient pu en discuter. Ils auraient pu s’améliorer. Ils auraient pu se remettre en question. Ils ont tenu dix années. Ils auraient pu tenir plus longtemps encore. Mais non. Elle en a décidé autrement. Il a envie de rire devant son euphémisme. Il a envie de se moquer de son optimisme. Si seulement, elle avait été injuste. Mais elle a été pire. Elle a été assassine. Elle a été cruelle. “Vivre sans toucher personne, sans contact humain, ça rend malheureux.” Elle est réaliste. Une bonne chose. Surtout qu’il a vécu la même situation. En acceptant de sortir avec elle, de faire abstraction du toucher, d’oublier les contacts, il s’est plongé dans le même état. Certes, à un niveau moins élevé. Mais il a ressenti ce malheur. Il a été malheureux d’être incapable de capture ses lèvres, de frôler sa joue du bout des doigts, d’emprisonner sa main dans la sienne. Il pouvait toucher n’importe qui. Il pouvait serrer n’importe qui dans ses bras. Mais la seule personne qu’il souhaitait enlacer était Malicia. Tous les autres, il aurait pu s’en passer. Il aurait pu s’interdire de tout contact, si seulement il avait pu embrasser Malicia. Il sait ce que cela fait de ne pas toucher, de se priver du contact humain. Il sait combien cela pèse et est douloureux. Pourtant, il est resté. Il s’est accroché. Il s’est battu. Il n’a pas écouté ceux qui le traitaient de fou. Il n’a pas entendu les plaisanteries de mauvais goût. Il s’est concentré sur son couple hors normes.

Elle rit. Elle passe de la colère au rire. Elle se moque. Elle ne comprend pas. Mais tout le monde a déjà compris. Tout le monde a déjà soupçonné une relation entre eux. Tout le monde a déjà pensé qu’il se passait quelque chose. Et ce n’est pas pour rien. Les observateurs extérieurs sont les mieux placés pour voir la vérité. Ils sont les mieux placés pour se rendre compte des liens qui unissent les gens. “Logan ?” Il déteste le ton qu’elle emploie. Il déteste cette incrédulité dans sa voix. A une époque, elle a imaginé qu’il se passe quelque chose entre eux. A une époque, elle a eu des sentiments pour Logan. A une époque, elle était une adolescente sous le charme d’un inconnu. La jeune femme qu’elle était à forcément imaginé que cela soit possible. L’idée n’est pas si incongrue. L’idée n’est pas si folle. Il croise les bras. C’est insupportable. Qu’elle ne le prenne pas au sérieux. Qu’elle le regarde comme si il venait de sortir la blague du siècle. “C'est comme mon frère ! Un grand frère avec des rouflaquettes et du métal sur les os mais... Comment t'as pu arriver à cette conclusion là ?” Elle le pousse dans les bras de Snow parce qu’ils se ressemblent. Elle le pousse dans les bras d’une autre parce que tous les deux ne sont pas compatibles. Pourquoi Malicia ne ferait pas la même chose avec son cher Logan ? Pourquoi est-ce qu’elle ne se laisserait pas aller dans ses bras poilus ? Parfois, derrière une amitié fraternelle se cache davantage. Parfois, des sentiments plus profonds, plus amoureux sont voilés. Parfois, l’attirance se mue en une amitié. Ils ont tous eu l’exemple de Snow et Bobby. Une haine viscérale transformée en amitié, puis en amour. Des combats à mort métamorphosés en combats pour la vie. Les relations peuvent basculer du jour au lendemain. Elles peuvent révéler leurs vrais secrets sans prévenir. “Non, je sais comment. T'as jamais aimé Logan, et encore moins mon amitié avec lui. Le fait que j'ai eu un petit faible pour lui quand je suis arrivé au manoir non plus, t'as jamais aimé.” Bien sûr qu’il a été jaloux. Bien sûr qu’il n’a jamais apprécié cette amitié fraternelle. Qui aurait apprécié ? Qui aurait supporté la pression de Logan ? Qui aurait aimé être observé et visé par des menaces verbales ou silencieuses ? Personne. Tout simplement. Alors oui, il n’a jamais supporté que Logan soit toujours là, à surveiller le moindre de ses gestes. Il n’a jamais aimé savoir que si il brisait le coeur de Malicia, il aurait des comptes à rendre. Il n’a jamais adoré être traité comme un gamin insupportable et immature, aux désirs incontrôlables. Et surtout, il n’a jamais apprécié l’idée qu’il connaisse moins bien sa petite-amie qu’un mec bourru.

Elle n’a rien fait pour calmer les menaces de Logan. Elle n’a rien fait pour tempérer le caractère bestial de Logan. Les deux hommes n’ont eu de cesse de s’affronter. De se tolérer. De se supporter. Bobby a essayé de garder ses distances, de rester respectueux, mais ses efforts ont souvent été vains. “[color=#A9E2F3]Depuis le début, il a montré son animosité envers moi alors, c'est difficile d'apprécier que tu ressentes quelque chose pour lui./color]” Logan aurait été agréable, amical, tout ce serait bien passé. Bobby n’aurait rien eu à soupçonner. Il aurait accepté. Mais depuis le début, la surprotection fraternelle ou amoureuse de Logan a été comme un poison. Un virus qui se répand et s’insinue jusqu’à insuffler la paranoïa. Avec les années, ses doutes se sont apaisés. Il a fini par se convaincre que Malicia n’éprouvait rien. Il a fini par se dire qu’elle avait oublié ses sentiments. C’est le cas, après tout. Elle est restée avec lui toutes ces années. Elle n’a jamais été tentée de rejoindre Logan. Maintenant qu’ils sont séparés, libre à elle de rejoindre son amour d’adolescente. Libre à elle de mener sa propre vie. “Je suis désolée, Bobby.” Il s’en fiche de ses excuses. Il ne les veut pas. Il les refuse. Il les rejette. Elle lui a déjà causé du tort. Elle lui a déjà fait mal. C’est trop tard. Elle peut s’excuser autant qu’elle le souhaite, il n’écoutera pas. Le pardon n’est pas ce qui guérira la peine. Les excuses ne cicatriseront pas les déceptions et les tristesses. Mais il ne bouge pas, tandis qu’elle fait un pas en avant. Il ne bouge pas, alors qu’elle a encore les mains nues. Elle s’est radoucie. Elle est redevenue la Malicia calme et apaisée. Une femme qui se contrôle et qui tait la colère en elle. “T'as raison, j'ai encore beaucoup de choses à régler, avant de comprendre ce que c'est d'être heureuse. Avant d'accepter ce que je suis. A cause de ça, je t'ai salement malmené.” Euphémisme. Encore. Il n’a pas eu l’impression d’être salement malmené. Il a eu l’impression qu’elle l’avait jeté à terre, qu’elle l’avait piétiné, qu’elle l’avait écrasé, qu’elle lui avait arraché le coeur, qu’elle l’avait abandonné comme un vulgaire déchet. Ce n’est plus de la maltraitance. C’est de la cruauté. De la méchanceté. Elle peut minimiser ses actions autant qu’elle le souhaite. Dans le fond, elle sait qu’elle a eu tort. Elle sait qu’elle a été bien pire. “Je peux pas revenir en arrière, mais je suis désolée. On a passé dix ans ensemble. On s'est aimés longtemps. Quelque part, on s'aimera toujours.” La conversation se transforme en scène d’adieux. Il a le sentiment qu’elle lui dit au revoir pour la dernière fois. Il a le pressentiment que ce sera leur dernière conversation en tant qu’exs. Ils en auront plus tard, comme deux amis ou deux collègues. Mais rien de plus. Plus de haine. Plus de rancoeur. Plus d’amour brisé. Seulement des mots et une affection. Sa main gantée sur son bras couvert. Il sent la chaleur de sa main se diffuser sur son corps. Une chaleur qu’il appréciait tant, à une époque. Une chaleur qui lui était familière. Il n’a pas besoin du contact pour la sentir. Il doit seulement refroidir sa température pour sentir la chaleur dans l’air. Mais cette main-là est le dernier geste de Malicia envers son petit-ami. Son ancien petit-ami.

J'espère juste que tu seras heureux. Sans moi, ce sera clairement plus difficile, mais tu devrais y arriver.” Il aurait pu sourire. Il aurait pu rire. Il aurait pu s’en amuser. Mais l’humeur n’y est pas. Il laisse passer quelques secondes. Il ne sait pas quoi dire. Il ne sait pas quoi faire. Dans les films, l’homme aurait probablement embrassé la femme pour la convaincre de rester. Dans les films, le contact aurait été possible et la solution à tous les problèmes. Dans la réalité, les choses sont plus complexes. L’embrasser serait fou, suicidaire. La toucher sera une décharge électrique épuisante. Il ne reste que les paroles. Les mots. “Tu ne t’es jamais demandée si c’était une erreur ?” Une erreur de se séparer. Une erreur de mettre fin à cette histoire. Une erreur de penser que le couple est incompatible avec le contrôle de son pouvoir. Il a encore un espoir. Il veut encore penser que tout n’est pas terminé. Il veut encore se débattre une dernière fois. Comme un enfant qui ne croirait pas que le Père Noël est une invention. Comme un enfant qui voudrait croire en l’amour d’un père et d’une mère divorcés. “On pourrait essayer. Ça a fonctionné pendant dix ans, on peut encore y arriver. On n’a pas tout tenté.” Il hausse les épaules. Il se doute que la convaincre est inutile. Elle a déjà pris sa décision. Elle a déjà pris un autre chemin. Le chemin du célibat. Mais il ne veut pas qu’ils regrettent plus tard. Il ne veut pas qu’elle revienne l’accuser de vivre sa vie. Il ne veut pas qu’ils réalisent leur erreur des années plus tard. Il veut être certain qu’ils ne passent pas à côté d’une belle histoire. “Certains pensent qu’on est fait l’un pour l’autre.” Il a un sourire en coin. Un sourire triste. Le visage de Snow s’impose dans ses pensées. Elle les imagine ensemble. Elle les imagine fait pour vivre une grande histoire d’amour. Elle n’est pas la seule. Malice est digne d’un film à l’eau de rose. Malice est une histoire à faire pleurer les ménagères et à arracher le coeur des brutes épaisses. Mais peut-être est-ce aussi la beauté de leur histoire. Ils s’aiment, ils se déchirent, pour mieux se retrouver. Pour mieux s’aimer. Encore plus violemment. Encore plus douloureusement. Encore plus passionnément. “Tu sais où me trouver, le jour où la solitude te pèsera trop… même si c’est juste pour discuter.” Après dix ans de vie ensemble, ce n’était plus de l’amour qui les liait. De l’amitié, aussi. Une amitié qui leur a permis de se supporter, de s’apprécier, de se soutenir, de s’apprivoiser. Une amitié qui a été le fondement de leur relation. Une amitié qui doit perdurer. Ils ne peuvent pas devenir deux inconnus qui se croisent dans les couloirs. Si ils ne peuvent pas effacer dix ans de couple, ils ne peuvent pas non plus être indifférent l’un à l’autre. Une amitié doit subsister. Une relation doit continuer. Peu importe laquelle.

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MessageSujet: Re: explications | Malice   explications | Malice Icon_minitimeSam 27 Fév - 16:18
explications
malice #2


 
Elle aurait pu passer les portes et mettre Bobby derrière elle sans demander son reste. Seulement, elle avait déjà pris beaucoup de décisions sans lui. Peut-être pouvait-elle rester, le regarder un moment et mémoriser ce qu'elle ressentait, à cet instant précis. Elle avait mal et elle était pourtant si bien. Apaisée. « Tu ne t'es jamais demandée si c'était une erreur ? » Elle hausse un sourcil. Bien sûr que si, elle s'était posée cette question. Il pensait réellement qu'elle n'avait pas passé des jours entiers à questionner sa décision ? Elle était faite ainsi, à constamment douter et réfléchir sur le bien-fondé de ses décisions. Pour autant, elle s'était convaincue qu'elle avait fait le bon choix. Désormais, retourner en arrière ne serait qu'une régression. Elle l'écoute quand même. Elle aime ses élans d'optimisme, d'espoir. « On pourrait essayer. Ça a fonctionné pendant dix ans, on peut encore y arriver. On n'a pas tout tenté. » Elle hoche doucement la tête. « Bobby... » commence-t-elle. Il hausse les épaules, il s'éloigne d'un pas ou deux. « Certains pensent qu'on est fait l'un pour l'autre. » Il a un sourire triste sur les lèvres. Voir ça lui fait mal au cœur. Malicia lève la main vers lui, mais la laisse retomber doucement. Ce n'est plus sa place, de le réconforter, de le rassurer. « Tu sais où me trouver, le jour où la solitude te pèsera trop... même si c'est juste pour discuter. » A nouveau, elle acquiesce. Elle a laissé sortir sa rage et sa peine et sa culpabilité et sa résignation : ça fatigue. Elle est épuisée, alors qu'une demie-heure plus tôt, tout allait bien. Il a eu raison de venir la trouver, ils avaient bien besoin de s'ouvrir de la sorte. Il fallait laisser le poison sortir, sans quoi il les aurait rongés comme de vulgaires souriceaux. Malicia sent un poids doucement s'envoler de sa poitrine. « Right back at ya. » dit-elle. Puis elle tourne le dos à Bobby et elle s'approche de la porte. Cette sortie lui semble trop facile, alors elle se retourne et le regarde encore. « Je suis contente qu'on ait pu en parler. » Elle pourrait dire qu'elle a hurlé, l'a insulté, l'a haï quelques minutes plus tôt, mais ce serait contre-productif.

Malicia est juste heureuse d'avoir été au fond des choses, de leur rupture, avec Bobby. Elle a la main sur la poignée, mais elle a encore les yeux rivés sur lui – et si elle pouvait toucher, si elle pouvait être normale, elle lui prendrait un dernier baiser, un dernier coup contre le tableau ou sur l'une de ces tables. Rien de normal chez Malicia. Elle sourit et elle pleure en même temps. « Un jour, on se pardonnera tout, ou presque tout. » elle fait. « En attendant, c'est peut-être mieux qu'on garde nos distances un temps. » Elle ne veut pas le rayer de sa vie. Elle veut devenir amie avec Bobby. Mais il va probablement retourner avec Prudence, il va sûrement continuer sa vie comme elle, continuera la sienne. Et le temps est le meilleur remède contre les peines de cœur, il faut du temps pour panser les plaies béantes. Couvrir les cicatrices. C'est du temps loin l'un de l'autre qu'il leur faut ; ce qui s'avère difficile, dans l'Institut, mais pas impossible. Quand le timing sera bon, quand ils se sentiront prêts tous les deux, peut-être alors pourront-ils commencer à être amis, et juste ça ? Elle ouvre le battant, se glisse derrière et referme la porte. Puis elle s'y adosse, prend une large inspiration et chasse du bout des doigts les larmes qui ornent ses paupières. Enfin, elle file. Il faut qu'elle ait une petite discussion avec Logan.


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